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    Jérém est tellement proche de moi que je sens son épaule frôler mon dos, je sens son souffle chaud sur mon cou, comme de la braise, comme pendant la baise ; je sens son déo, mélangé à sa transpiration légère… tellement proche que ses lèvres effleurent mon oreille pour y glisser :

    Chez moi, maintenant…

    Putain de putain de mec… cette voix basse, tendue par l’excitation, ce ton autoritaire qui n’admet d’autre possibilité que l’obéissance… et que faire devant l’urgence absolue de sa jouissance de mec ? Obtempérer mon capitaine, obtempérer…

    Je vibre… je tremble… je frissonne… j’avais espéré qu’il le fasse mais je n’avais pas osé espérer que cela arrive vraiment… par ailleurs, j’aurai vraiment été déçu que ça ne se passe pas exactement comme ça…

    On est à quelques minutes à pied de la rue de la Colombette. On fait la route en silence, pas après pas, rue, après rue, il marche vite devant moi, sans m’accorder le moindre regard… je le suis, je cours après lui, je suis comme tenu en laisse… c’est une chaîne qui me lie à lui, une chaîne faite de beauté, d’assurance virile, de désir, de testostérone, de puissance, de déo de mec… d’envie pure…

    La porte d’entrée de l’immeuble est ouverte à cette heure-ci… je monte les escaliers derrière lui, envoûté par son déo qui traîne derrière son passage et qui me donne une trique d’enfer…  je ne sais même pas comment je résiste à la tentation de me jeter sur ce putain de petit cul bien serré dans son short, sur ces fesses rebondies, comment je résiste au bonheur de lui arracher le short et le boxer et de fourrer ma langue dans son ti trou…

     

    Retour en arrière de quelques heures.

     

    Lundi 11 juin 2001, 8h00, devant l’entrée du lycée Pierre de Fermat. Nous voilà, nous y sommes. Bac philo. C’est toujours un bon paquet de stress un exam. C’est assez solennel, une sorte de grande messe et je le vis comme une espèce de passage important dans la vie, une sorte de transition de l’enfance à l’age adulte. C’était ma façon à moi de vivre cette expérience, en lui donnant un sens et en l’autorisant à représenter quelque chose.

    Je voyais bien que nombre de mes collègues de classe le vivaient de façon bien plus détendue… ils y allaient presque en touristes… peut-être avaient-t-il raison de ne pas se prendre le bourrichon… quand on sait ce qu’est devenu le bac depuis… un bout de papier qu’on donne à tout le monde, avec n’importe quel niveau…

    Hélas j’étais ainsi câblé… perso le bac me faisait angoisser. Le stress m’avait cueilli dès le réveil ; il m’avait accompagné sous la douche, pendant que je m’habillais ; tenace, il m’avait suivi au petit déjeuner et perturbé pendant que j’avalais mon bol de café au lait ; entêté, il m’avait poursuivi durant tout le trajet à pied vers le lycée.

    Non, le stress pour le bac ne semblait pas destiné à me quitter ce jour là : j’étais un jeune homme très sensible au stress. Heureusement pour moi, il y avait quelque chose pour laquelle j’étais bien plus sensible encore: c’était la beauté masculine, cette perfection virile qui avait pour moi le visage, le corps et l’allure de Jérémie T.

    Certes, en repensant à mon départ de chez lui la veille, je flippais grave à l’idée de le retrouver au bac… j’avais beau avoir construit dans ma tête le Dimanche Matin 2.0 pour essayer de me convaincre que son changement d’attitude entre la nuit et le matin, que son agressivité n’étaient que la conséquence de son malaise vis-à-vis de cette relation qui le chamboulait, de son impossibilité à s’assumer, lui qui était tellement installé dans son rôle de mâle à femmes ; j’avais beau essayer de me convaincre que sa tendresse de la nuit était le plus bel aperçu du vrai Jérém, de ce qu’il était en réalité au plus profond de lui, un garçon marqué par les blessures du passé ; un garçon qui, l’espace d’une nuit, avait trouvé la force de laisser tomber la carapace…; oui, j’avais beau avoir conçu le Dimanche Matin 2.0 pour me persuader que, en prenant sur moi et en laissant du temps au temps, Jérém se rendrait compte des sentiments qu’il éprouvait pour moi et que notre relation pourrait évoluer ; il n’en demeurait pas moins vrai que ce matin là au réveil j’appréhendais grave de croiser son regard, de crainte de le voir toujours si noir envers moi, si haineux… ou, pire, distant, indifférent…

    Mais au delà de tout, au delà des toutes mes craintes, tout ce dont j’avais envie ce matin là en arrivant au lycée, c’était de le voir débarquer. Peu importe la couleur du regard, qu’il soit noir, énervé, méchant, fulminant avec des flammes… à vrai dire je m’en foutais… Jérém, ce merdeux si mauvais la veille, si injuste, si virulent, au point que mon avant bras portait encore une trace sensible de la prise de sa main… Jérém me manquait horriblement, j’en avais mal au ventre tellement j’avais envie de le revoir…

    Je l’aperçois arriver de loin, en baillant ; je ne peux pas le quitter des yeux, le regard caché derrière de grandes lunettes de soleil noires, avec sa démarche de mec assuré et bien dans ses baskets… il est sex, mon Dieu qu’il sent le sexe même à 50 mètres ou plus de distance… je le regarde avancer, grand, beau, sa silhouette parée avec des vêtements d’été, un t-shirt bleu ciel estampillé Airness qui a l’air  une fois de plus cousu main et sur mesure… un short clair bien taillé, ses jambes musclées non pas coupées par des chaussettes qui bien souvent cassent la beauté de ces lignes mais se terminant direct dans les baskets blanc et rouge…

    Oui, une tenue d’été dévoilant toute la perfection de sa morphologie… c’est une des raisons pour lesquelles j’aime l’été… si ce n’est pas la véritable raison… voir les mecs se découvrir, dévoiler leur beauté, des bouts de leur anatomie… de la sensualité se dégageant à travers ces tissus de coton fin qui laissent deviner des atouts qui ne demandent qu’à être mis à jour et admirés…

    Ainsi, dès que Jérém pointa son nez devant l’entrée du lycée, le bac devint soudainement à mes yeux un sujet d’une importance tout à fait relative. Il s’arrête un peu à l’écart de l’attroupement de 4 ou 5 garçons de notre classe qui constituent sa meute… il soulève enfin ses lunettes de soleil qu’il appuie sur le haut de sa tête et commence à dire bonjour à ses potes avec des bonnes poignées de main de mec, tout en approchant la joue et en leur claquant le genre de bise bien virile que jamais il ne me ferait à moi et que moi non plus je n’oserais jamais lui faire… qu’est-ce qu’elle est mal foutue la vie !

    J’ai toujours été « troublé » par le fait que certains mecs, bien hétéros, ces petits cons surs de leur virilité, se font parfois la bise entre potes. J’en voyais étant étudiant, au lycée, à la fac et ça m’arrive d’en voir encore. C’est toujours tellement troublant et quelque part émouvant, mais si érotique à mes yeux.

    Le voilà, ce petit con dans toute sa splendeur : toujours à la bourre, toujours à la dernière minute… le voilà, sentant la douche fraîchement prise, ses cheveux bruns bien coiffés, plus courts autour de la tête, un peu plus longs sur le haut, réunis par un gel à l’effet mouillé en une espèce de crête d’jeunz, ses pattes bien taillées descendant le long de ses oreilles droites et fines… finissant par aller rejoindre sa petite barbe de trois jours, sexy à en pleurer… la gueule enfarinée d’une nuit trop courte… oui, une nuit trop courte qui laisse tout imaginer… est ce qu’il a révisé ? Peu probable… Est-ce qu’il a baisé une nana ? Déjà plus réaliste…

    Il a fini sa tournée de poignée de main, arborant son sacré sourire charmant, il sort son paquet de cigarettes, il n’en allume une ; il tire une taffe, et tout en gardant un instant la fumée avant de l’expirer, il a ce geste qui doit être certainement à moitié inconscient… il lève les bras, il plie les avant bras faisant gonfler ses biceps en boule dans les manchettes du t-shirt ; il ferme les yeux, il s’étire et son t-shirt commence à remonter sur sa braguette ; c’est tellement agréable cet étirement du matin qu’il continue, augmentant la tension de son torse, cherchant à dégourdir tous ses muscles… et alors, au delà d’un certain seuil, voilà la zone rouge approcher… son t-shirt bleu ciel se soulève encore un peu… putain… dans sa recherche du bien être, sans se soucier ni même peut être se douter de l’effet que son geste va avoir sur bon nombre de sujets féminins et au moins un sujet masculin à proximité, il s’étire un peu plus encore… là on approche vraiment de cette vision magique que je me retrouve à attendre avec des frissons dans tout le corps… vas y, vas y, vas y encore Jérém… à peine un peu plus… ouiiiii, comme ça !... et là je vois bien apparaître le chemin de poils qui relient son nombril à son sexe… c’est un outrage, c’est de la provoc, c’est beau et infernal à la fois… surtout à mon égard… moi qui sais à quel endroit paradisiaque ce chemin amène, surtout quand on l’emprunte en direction du sud…

    Une fois terminé son étirement plutôt spectaculaire et remarqué, Jérém repart pour un petit tour de bonjour à quelques autres copains attroupés un peu plus loin ; il fait la bise à quelques nénettes, je suis un peu plus loin en train de discuter avec d’autres copains, le clan des loosers, il ne nous calcule même pas. Les mecs bien foutus avec les mecs bien foutus… les bons étudiants entre eux. Putain qu’est-ce que c’est injuste la vie !

    Putain de petit con ! Même pas un regard… pas un regard, après ce qui s’est passé samedi soir, après ce moment si magique ; pas un regard qui exprimerait le moindre regret pour son comportement brutal et à l’apparence incompréhensible le dimanche matin, pour cette pipe qu’il m’avait arrachée à grands coups de reins comme s’il voulait me défoncer la gueule et dont mon palais endolori se souvenait encore si bien 24 heures plus tard… non, son attitude était énervante de normalité… comme si tout allait bien… comme si tout était normal…

    Mais Jérém était beauuuu ce matin là, beau, beau, beau, et le soleil le rendait encore plus beau… j’avais envie de lui et j’avais envie de le cogner, de lui faire mal, autant de mal qu’il m’en faisait… ces deux sentiments là, l’envie de lui faire l’amour et l’envie de le cogner, seront souvent présents en moi pendant les années durant lesquelles on se côtoiera… et tout particulièrement ce matin là… heureusement, je choisirai presque toujours la solution « bonobo » pour apaiser les tensions entre nous…

    Non, rien dans l’attitude de Jérém ce matin là aurait pu laisser penser qu’il regrettait quoi que ce soit de ce fameux dimanche matin, de cette sorte de festival de l’humiliation et de la déception qu’il m’avait fait vivre, où j’avais cru toucher le fond de ce que je pouvais endurer… hélas je ne le savais pas encore, mais j’étais loin du compte…

    Mais ça c’est un autre sujet et l’heure de rentrer dans la salle d’exam était bien arrivée. On nous appelle et nous franchissons la porte du lycée. Nous traversons le grand couloir et je sens le stress me rattraper… oui, dès que je détourne le regard de Jérém, je sens cette putain d’angoisse pour l’examen refaire surface en moi et me prendre aux tripes… Jérém était ça pour moi, la seule personne au monde capable de tout me faire oublier… il était là et il n’y avait plus rien ni personne qui existait… on m’aurait dit que la fin du monde approchait à quelques secondes, je m’en serais fichu, si seulement il avait été là, si seulement la dernière image que j’aurais pu emporter avec moi était celle de sa beauté et de l’émotion débordante dont sa simple présence remplissait mon coeur…

    C’est intimidant de se retrouver devant des surveillants à l’air mauvais, agacés d’être là alors que dehors il fait beau, face à des copies du Ministère, devant les épreuves qui vont nous donner accès à la suite de notre vie. Avec le recul, il me faut admettre que je stressais pour rien, car franchement, le bac de philo ne me faisait pas peur. S’il y avait un truc que j’avais pigé au lycée, c’est qu’on ne peut pas rater une disserte de philo. Dans la pensée humaine, le vrai et le faux ne sont que des partis pris : dans l’absolu il n’y a pas de vrai, ni de faux ; il n’y a que des points de vue.

    Et des capacités plus ou moins habiles et honnêtes à fournir des arguments pour façonner, pour étayer la réalité, notre réalité, la seule que nous voyons, car elle nous arrange. Non, il n’y a pas de vérité absolue dans la vie.

    Pendant tout le lycée, chaque semaine, chaque mois on abordait un philosophe différent. A chaque fois, quand on étudiait la pensée d’un tel, je me disais : tiens, lui il a tout pigé… c’est lui qui a raison… je me faisais la promesse de tout lire de lui et de faire miens ses principes que j’admirais comme une vérité absolue…

    J’avais trouvé mon tuteur spirituel qui aurait donné un équilibre à ma vie toute entière… hélas, ma certitude était destinée à être mise à mal tout juste quelque jours plus tard, lorsqu’on abordait un nouveau penseur, avec des idées très différentes du précédent, parfois même opposées… je me surprenais à trouver sa pensée tout à fait à mon goût… ainsi pour le penseur suivant et le suivant encore…

    Alors, je finis par me dire que tous ces hommes avaient chacun leur point de vue sur la vie, ni bon ni mauvais, un point de vue façonné par leurs expériences et leurs références culturelles… je finis par me dire que dans la vie il n’y a pas de vérité, ni de réalité absolues, mais différentes façons de les appréhender.

    Dès qu’on a intégré cela voilà que la disserte de philo est dans la poche : pour peu qu’on lise l’intitulé, qu’on surveille l’ortho, qu’on sache trouver deux arguments pour ou contre, qu’on glisse ensuite n’importe quelle citation de grand penseur (à condition bien sur de la citer dans le bon sens et de la caser au bon endroit), le bac philo est inratable. Un pur exercice de style.

    Certes, à 18 ans, on manque peut-être un peu de maturité et de réflexion pour aborder une disserte philo sans tomber dans la répétition de notions apprises en cours et pour fournir un travail un peu fouillé…

    Encore faut-il disposer d’un minimum de calme et de concentration pour écrire des phrases avec un minimum de sens : hélas, ce matin là, je n’allais disposer ni de calme, ni de concentration. La faute à qui ? Je vous le donne en mille…

    Ce matin là, assis à mon petit banc de lycéen, ce banc que j’allais bientôt devoir abandonner, je me fis une réflexion qui ressemblait un peu à ceci : dans la vie il n’y a pas de bon ou de mauvais, il n’y a que la beauté qui soit vraie. Aussi vraie quand elle est devant nos yeux que quand elle en est loin. Dans les deux cas elle nous hante. Dans la vie, il n’y a que des beaux mecs et des moches. C’est l’injustice de l’existence.

    Côté beaux mecs, ce qui se résumait pour moi à la seule présence de Jérém, ce matin là j’étais encore servi. Les initiales de nos noms de famille étant proches, nous nous retrouvons ainsi placés sur le même alignement de bancs, de sorte que juste en tournant le regard de quelques degrés sur ma gauche, je peux le voir. Il est là, à tout juste deux bancs de moi. Le hasard a fait superbement les choses, car son banc n’est pas parfaitement sur l’alignement, il est à peine un peu plus avancé… ce qui fait que, sans même tourner la tête, sa silhouette est pleinement dans mon champ visuel…

    Putain de Jérémie… ce petit t-shirt bleu ciel de l’Airness… aaaahhhh qu’est ce que ça fait jeune mec sexy cette marque… ce coton qui moule ses biceps, qui épouse à la perfection les lignes de son dos puissant et musclé, de ses épaules, et qui a le culot d’être d’une longueur tout juste parfaite, comme étudiée, pour se relever dès que le bassin est un peu avancé, dès que le dos est légèrement penché en avant, pour remonter et montrer la beauté extrême de ses reins, pour laisse entrevoir l’élastique de son boxer Athena blanc qui dépasse du haut de son short… putain de bassin posé vers l’avant de la chaise, laissant bailler le short d’une façon si outrageusement provocatrice et érotique… je crève d’envie d’aller poser mon nez dans l’espace béant ainsi crée entre sa peau tiède et ce beau short… putain de position, enfin, qui me donne toute la vue sur son tatouage de mec…

    Il est là, assis à tout juste deux bancs de moi… alors, dites moi, en étant normalement constitué, quoi faire d’autre mis à part le mater ? Pendant que le surveillant donne les consignes pour le bon déroulement de l’épreuve, je ne peux détacher mes yeux de lui…

    Je le mate comme un malade mais Jérém regarde ailleurs… le regard fixé dans le vide, les paupières lourdes, toute l’allure du mec qui manque sérieusement de sommeil… putain de Jérém, même la veille du bac il lui faut faire la fête… et baiser ? avec qui, putain, avec qui ? ces questions, surtout la dernière, vont me rendre fou…

    Il me plait ce mec, il me plait plus que de raison, je me sens attiré vers lui avec une violence inouïe… et à chaque fois je me heurte violemment à cette putain de barrière, je m’épuise avec cette putain de distance qu’il met entre nous… je l’aime, je l’aime plus que tout mais par moments je le déteste… ce sont des moment comme celui là où je me rends compte que je ne comprends vraiment pas son comportement du matin d’avant… j’y pense et j’y repense, et même si je peux admettre qu’il ne voulait pas de câlins à ce moment là, je ne comprends toujours pas pourquoi il a été aussi brutal avec moi, alors que je suis depuis longtemps complètement soumis à sa queue… je ne demande qu’à lui faire plaisir… sans déconner… je ne comprends pas ce qu’il veut de plus… vraiment je ne comprends pas comment on peut être si beau et si con à la fois…

    Quoi qu’il en soit, je ne peux pas m’arrêter de le mater… c’est même pas que je ne le veux pas, c’est que je ne PEUX pas… dès que j’essaie de regarder ailleurs, dès que j’essaie de détourner mes yeux ou ma tête, voilà qu’ils reviennent aussitôt vers lui, mus par un réflexe incontrôlable, comme montés sur ressort, aimantés… je ne peux rien y faire… il me semble de l’entendre, notre reine Gloria « can’t take my eyes out of you ».

    Et quand on mate à ce point, ce qui doit arriver, finit par arriver. A un moment il tourne la tête et nos regards se croisent… putain de regard de beau brun, il frappe le mien comme une claque assénée pour faire mal, il m’éblouit comme le choc d’un éclair… j’en suis surpris, déboussolé, comme un lapin pris dans les phares d’une voiture… croiser son regard… lire son attitude à mon égard après ce qui s’est passé ce week-end… j’ai peur de voir comment va réagir mon regard au contact du sien… j’ai la hantise de me taper la honte dans cette confrontation… peur de rencontrer son mépris, sa froideur… peur d’y voir le reflet de mon malaise, de mon humiliation…

    Et maintenant que nos regards sont accrochés, je suis aussi mal à l’aise que je l’avais imaginé… non, peut-être davantage : l’énergie de son regard est si forte, j’ai l’impression de fixer le soleil par une belle journée d’été… il ne lâche rien, et pendant un instant qui me semble se dilater à l’infini… non, il n’en démord pas ce petit con… non seulement rien dans son regard semble revenir sur son attitude du dimanche matin, mais j’ai la nette impression qu’il me fusille avec ses yeux bruns implacables, plantés dans les miens, il me fixe sans l’ombre d’un sourire, sans le moindre soupçon d’émotion… est-ce qu’il m’en veut encore pour hier matin ? Est-ce qu’il me méprise ? Qu’est-ce que j’ai fait de si mal à la fin ? Pourquoi les mecs hétéro ont-t-ils si peur d’assumer leurs sentiments ?

    Son regard est si puissant, si intense que ça en devient intimidant, insoutenable… au bout d’un moment je me sens trop mal à l’aise et je suis obligé de baisser les yeux… putain il a encore gagné…

    Tel Icare au contact du Soleil, je me suis brûlé non pas les ailes, mais bien les yeux ; pourtant, la vision troublante de sa beauté me manque déjà… ainsi, le moment d’aveuglement passé, mes yeux s’ennuient déjà de celui qui est l’objet de leur plaisir le plus grand… et le plus dangereux… je n’arrive pas à soutenir son regard mais lorsque le contact est rompu, il me manque instantanément…

    Alors j’y reviens un instant plus tard, juste avec le coin de l’œil, pour ne pas prendre son regard de plein fouet… je me protége car je suis encore convalescent suite à la brûlure de notre premier contact. Je cherche son regard mais je dois constater qu’il est perdu ailleurs.

    Frustré mais apaisé de ne pas avoir pu établir ce contact, je laisse mes yeux divaguer dans l’espace clos de la salle. Tiens, j’y repense enfin… mais oui, c’est ça : on passe le bac aujourd’hui. C’est vraiment la fin du lycée. Quelques épreuves de plus et ce sera vraiment fini. Cette semaine. Finis les cours, finie la vie de lycéen, finies les révisions avec Jérémie. La fenêtre est ouverte et le beau temps persistant me rend triste.

    Interrogez n’importe qui et la plupart du temps vous vous entendrez dire que le soleil amène la bonne humeur. Pas pour moi, pas ce jour là. Pas pour moi, car le soleil de ce jour là annonce la venue de l’été qui va me séparer de Jérémie. Oui, la fin du lycée me fait peur : comment se revoir après ? Est-ce que Jérém pense à cela ? Ou alors est ce qu’il s’en fout totalement ? Est-ce qu’il réalise qu’on n’a désormais plus aucune raison de se revoir ? Est-ce que sa bite va pouvoir se passer de moi ? Oh, que oui, aisément oui. Est-ce que je vais pouvoir me passer de sa queue ? Est-ce que je vais pouvoir me passer de lui ?

    Quand je pense comment il a été dur avec moi hier matin… belle façon de terminer nos révisions… et maintenant il est là, à deux mètres de moi, et il me manque horriblement… j’ai envie de coucher avec lui, j’ai envie de le serrer dans mes bras, de toucher son torse, de le caresser, de l’embrasser de la tête aux pieds… une légère brise rentre par les fenêtres ouvertes, elle caresse la peau de mon visage, de mon cou, de mes bras, je sens une sensation de déchirure dans mon ventre… j’entends un oiseau chanter le Printemps caché dans un arbre devant le lycée… c’est le seul son qu’on entend dans le silence qui domine dans la classe, à part la voix du surveillant…

    C’est beau et c’est touchant ce chant, c’est la voix de la belle saison qui arrive, du bonheur qu’elle est censée amener dans l’esprit de chacun… hélas, ce beau temps, cette annonce d’été était pour moi l’annonce d’une séparation annoncée et inévitable… alors non, cette année là le printemps n’avait pas pour moi le son insouciant des violons de Vivaldi, il ressemblait plutôt à l’angoissante gravité d’une Toccata de Bach… l’arrivée de ce printemps, l’arrivée du bac, symbolisait à mes yeux le passage du temps, le temps qui avance et qui change tout, qui balaie tout sur son passage, le temps qui passe et qui nous enlève parfois ceux qu’on aime, de la vie qui tourne, qui apporte des choses, des rencontres et qui tourne toujours et finit par nous les enlever… … je me rends soudainement compte d’un truc qui me déchire les tripes… putain que c’est dur de réaliser et d’admettre que nos révisions appartiennent déjà au passé…

    Un assistant passe entre les bancs pour distribuer les sujets. Le fait de voir la copie retournée posée sur mon banc a le pouvoir de me ramener à la réalité imminente, et mes soucis sont momentanément effacés par la tension de l’exam. Certes l’exam m’inquiète un peu… mais qu’est ce bien cette tension face à l’émotion provoquée par la vision de Jérém ? Et je replonge…

    Son regard est toujours perdu ailleurs… alors je laisse mes yeux affamés de lui se rassasier de la vision de son torse moulé par ce bout de coton qui caresse sa peau… si ça ce n’est pas juste un mec jeune et sexy avec un petit physique né pour l’amour… un petit physique en demande d’amour… un petit physique aux muscles bien fermes, à la peau douce et soyeuse, avec une putain de queue raide et délicieuse… un corps avec les hormones à fleur de peau… un corps de rêve rempli de testostérone et qui ne semble aspirer qu’à ça… jouir… et franchement, dès que je le vois, drapé de sa jeunesse et de sa fraîcheur, je ne pense qu’à ça, je n’ai envie que de ça : le faire jouir… le voir jouir, et le voir repu juste après…

    Ainsi perdu dans mes réflexions, comme en état d’hypnose, j’ai un sursaut quand j’entends la voix du surveillant toute proche de moi : il se balade entre les bancs pendant qu’il finit de donner les consignes pour l’examen. J’ai un autre sursaut, de bien autre ampleur lorsque, ainsi tiré de mon état second, je me rends compte que Jérém est en train de me mater à son tour…

    Son regard semble avoir soudainement changé… exit la noirceur et l’hostilité, la rancoeur à mon égard… alors que tout à l’heure, en arrivant devant le lycée il semblait me faire la tête, à ce moment précis j’ai l’impression que Jérém n’est pas seulement en train de me mater… non, il est carrément en train de me défoncer avec ce regard canaille que je lui connais bien, avec ce petit sourire narquois, charmeur, impuni, odieux, irrésistible collé au coins des lèvres et rayonnant de ses yeux… j’ai du mal à respirer, je sens ma gorge se nouer… je me sens tout retourné… je me sens troublé par cette attitude inattendue, je suis trop mal à l’aise, je me sens humilié par ce sourire qui n’est à mes yeux ni plus ni moins que le spectacle de son triomphe viril sur moi…

    Je crève d’envie de lui, mais là, devant son attitude désinvolte, je sens monter en moi un étrange sentiment, je le sens arriver avec violence, avec puissance, au triple galop… c’est un sentiment plutôt noir, qui arrive à me faire oublier le désir même… putain… je sens que je lui en veux… je sens que j’ai envie de lui faire mal…

    Quelques heures plus tôt, seul dans mon lit, j’étais si mal au fond de moi que mon désespoir m’a conduit à imaginer le Dimanche Matin 2.0, un état d’esprit grâce auquel je pensais pouvoir lui pardonner ses sauts d’humeur en me disant que ça doit être dur pour lui d’assumer ce qu’on fait ensemble ; j’étais de bonne foi, je me disais que ce n’étais pas simple pour lui, qu’au fond il doit souffrir autant que moi… oui, j’étais prêt à prendre sur moi autant qu’il le fallait… je crois que j’étais prêt à tout, à tout, sauf à ça… sauf au retour du Jérém sûr de lui et arrogant, se pavanant comme s’il avait tout droit sur moi, comme si j’étais sa marionnette, sa poupée gonflable et… jetable…

    Et là, devant son sourire sans remords, sans scrupules, je suis vraiment en colère, j’ai vraiment envie de me lever et d’aller le gifler pour lui arracher cet air supérieur, cette arrogance dans le regard, ce naturel avec lequel il semble balayer d’un revers de main à la fois la nuit de tendresse qu’on a vécu, cette nuit qu’il a largement voulue, et son comportement ignoble le matin suivant…

    Le tout… sans transition… sans la moindre explication, son regard semblant m’annoncer sans détour la reprise de notre relation de baise, de domination et de soumission là où on l’avait laissé à la fin de notre semaine de révisions avant le bac… comme si de rien n’était… je sens une profonde exaspération monter en moi, je sens mes joues s’empourprer, un sentiment de raz le bol, d’injustice et d’humiliation qui tape dans mon bas ventre… je crois que pour la première fois ce jour là je l’ai vraiment détesté…

    Je me sens bouillir à l’intérieur… et puis il a ce truc… un truc contre lequel je ne peux pas lutter… la lutte n’est possible qu’avec des armes égales… on ne peut pas se battre avec un couteau en plastique contre l’avancée d’un blindé… Jérém se lance dans l’utilisation d’une arme largement non conventionnelle… le voilà qu’il fronce légèrement les sourcils, le voilà qu’il donne un peu plus d’éclat à son sourire (ce mec est un chef dans l’art de la maîtrise du sourire charmeur)… et voilà qu’il m’achève en me balançant un putain de clin d’œil qui a failli de me faire tomber à la renverse sur ma chaise...

    Une seconde plus tôt j’avais encore envie de le cogner… là je ne comprends plus rien, en moi c’est le black-out, je déconnecte, je me sens dériver… devant ce sourire et à ce clin d’œil inattendu et magnifique je suis à lui, entièrement à lui, avec ce sourire et ce clin d’œil il peut faire de moi tout ce qu’il veut, son pouvoir sur moi est infini…

    Oui, à l’instant où ce sourire m’envahit, je sens que mon regard devient chancelant : j’essaie de tenir, la colère aidant… mais qu’est-ce la colère la plus noire devant ce désir à côté duquel rien ne compte plus? Si épaisse et gluante la seconde d’avant, je sens d’un coup ma colère fondre, s’évaporer. Tout offensé, tout humilié que je suis, tout désireux de lui faire payer son assurance et son arrogance, de l’atteindre ne serait-ce que par mon indifférence, je sais que je ne vais pas résister longtemps devant ce séducteur avec licence de tuer… du regard !

    Il le fait exprès, il veut ma mort ce petit con… non, mais Jérém… t’es quand même bien conscient de ce que tu fais, la, avec ce regard, hein ? T’es conscient que t’es à la limite de me rendre hystérique, dingue de chez dingue, le loup de Tex Avery tu vois ? Tu le sais que t’es un grand malade ? Avec ce regard tu touches ma corde sensible, celle qui éveille tout mes sens et qui me met dans un état indescriptible d’excitation… AHHHHHHH, putain, tu veux ma mort ? 

    Tu crois vraiment que c’est le moment ? Tu ne te rends pas compte… ou alors si, tu t’en rends bien compte et tu fais exprès de m’infliger cela… est-ce que tu t’as idée de comment ton regard me renvoie à tous ces coups de bélier que tu m’as mis pendant nos baises … ? Est-ce que tu te rends compte de comment ton goût de mec a rarement quitté ma bouche, en vrai ou en souvenir, depuis des semaines… ? Est-ce que tu t’imagines toutes les images que tu fais remonter en moi avec ce regard ? Le souvenir de cette semaine de révisions de dingue… le souvenir de ton odeur de mec… de ta présence olfactive…

    Oui, sa présence olfactive… elle remonte à mon esprit avec la puissance inattendue d’un coup de fouet… j’en suis tellement secoué que je ferme les yeux pour la retenir à moi… et là j’ai la surprise non pas de la voir se disperser, mais de la sentir devenir plus intense… j’ai l’impression que ce n’est pas vraiment un souvenir, mais plutôt une sensation bien présente… j’ai l’impression que le petit vent qui rentre des fenêtres ouvertes, ce petit vent qui caresse sa peau avant d’arriver à moi, m’apporte son parfum…

    Envahi par son sourire brun et rayonnant à craquer, submergé par son odeur de mec, je perds définitivement pied… je dépose mes armes ridicules et une fois de plus je sors perdant de ce duel de regards… oui, il a encore gagné ce petit con… certes, s’il a gagné cette fois ci, c’est bien à la déloyale… on avait dit un duel de regards… le sourire à tomber et l’attaque olfactive rentrent dans la catégorie des armes non conventionnelles…

    Naaan mais la c’est mort… je ne vais pas pouvoir tenir pendant quatre heures… je sens la trique gagner mon bas ventre… comment vais-je pouvoir philosopher dans cet état d’excitation ? C’est mal barré…

    Je ne peux éloigner ma vue de lui que pendant quelques secondes… des longues secondes pendant lesquels je suis alors un garçon en apnée visuelle… rien n’intéresse mes yeux que sa présence, rien ne leur donne raison d’être que son existence. Alors j’y reviens : et c’est pas possible, il regarde encore vers moi… il me défie, il me provoque… il savoure la vision du désir et du trouble qu’il sait m’inspirer… putain de petit con libidineux et limite sadique !

    Me revoilà reparti dans un jeu de soumission à lui… dans une obéissance à ses envies obtenue par son simple regard… un jeu qu’il a lancé lui-même, avec un simple sourire. Je déteste qu’il ait autant de pouvoir sur moi et en même temps j’adore ce jeu, cette complicité entre nous. Un jeu dont il a la main depuis le début. Et dont il tient tous les atouts. Tous ou presque. En tant que soumis, j’ai un atout majeur dans mon jeu : c’est la carte de l’insoumission. La mutinerie. Le défi soudain de l’autorité que j’ai si souvent acceptée et célébrée. C’est un atout qui se joue par surprise et qui, je ne vais pas tarder à m’en rendre compte, peut chambouler tout le jeu en table. Il faut juste oser le faire.

    Je sais que c’est un atout dont l’utilisation peut se révéler extrêmement dangereuse et entraîner des représailles pas toujours faciles à assumer… au même temps, je me rends compte que je trouve extrêmement excitante l’idée de défier ce petit con, de le provoquer et d’attendre ensuite sa réaction… il faut dire que ce matin là j’en avais quand même gros sur la patate… son attitude de faire comme s’il ne s’était rien passé de spécial entre nous depuis le week-end me rendait fou… alors, je me dit : fonce, fais le chier !

    C’est ainsi que, juste au moment où le surveillant démarre le chronomètre, je sens monter en moi l’envie de tenter de renverser le déroulement sans encombres de son jeu, en me servant de mon atout « Insoumission ». Je décide dès lors de soutenir son regard, coûte qui coûte… c’est un défi de taille que je lui lance, que je me lance, mais je le fais avec la ferme conviction d’avoir toutes mes chances pour que cela marche : mon défi va se dérouler dans une situation complètement insolite, une situation où nous ne sommes pas seuls et où il n’a pas vraiment de prise sur moi, si ce n’est par le regard… dans cette situation, sa voix et son attitude corporelle, sa nudité, l’exhibition de sa virilité, si importantes pour installer sur moi le harnais de sa domination, ne peuvent pas lui venir en aide : mon petit Jérémie, là t’es dépouillé d’une bonne partie de ton arsenal de dominant… est ce que ton regard seul suffira à m’assujettir ?

    Oui, je soutiens son regard. Pendant un long instant. Au bout d’un moment, mes yeux tremblants semblent se stabiliser. Mon regard charmé semble retrouver un équilibre et prendre de l’assise pour résister aux assauts puissants de son esprit. On se fait face, et il ne me fait plus peur. J’essaie de résister à son charme, j’essaie de ne plus me sentir humilié, j’essaie de tenir debout… et curieusement, dès que j’ai l’idée de le faire, tout cela me semble facile. Où est-il écrit que je lui serai soumis à jamais ? Où est-il écrit que je dois tout accepter de lui ? Certes, parfois j’ai envie de tout accepter… mais il est également bon de savoir que dans d’autres occasions, il y a un bouton rouge devant moi avec marqué « Insoumission », un bouton sur lequel je peux appuyer pour arrêter le jeu et le faire redémarrer avec mes règles… quitte à en assumer les conséquences plus tard. Ou pas. C’est mon choix. Du moins ce matin là. Le choix de me dégager de sa domination. Un choix que je peux faire mais qui peut entraîner la fin de notre relation. Un choix implique toujours des conséquences qu’il faut savoir assumer.

     

    Bonjour à tous, merci pour l’attention que vous portez à mon histoire. Dans quelques semaines, la saison 1 de l’histoire de Jérém et Nico va prendre fin et l’auteur va prendre quelques semaines de pause pour avancer dans la saison 2 et dans sa vie.

    Avant de lire la suite de l’épisode du bac (plus tard dans la journée ou demain matin), je lance un appel à tous les lecteurs qui aiment cette histoire pour savoir si quelqu’un maîtrisant l’art du dessein, aimerait de se lancer dans l’illustration de certaines scènes clés de mon histoire. Peut-être il y a parmi vous un artiste capable de cela, ou connaissant un artiste apte à cela.

    J’aimerais que ce soit un dessin sensuel, esthétique, sans les excès de la plupart des représentation graphiques des anatomies et des scènes de rencontres gay qu’on voit sur internet. Quelques images d’abord, et pourquoi pas une bd ensuite ? On peut toujours rêver…

     

     

     


    33.2 Sexy sans sexe : le bac philo.

     

     

    C’est là que Jérém s’engage dans un mouvement, une attitude, une position qui a fallu lui valoir un sale quart d’heure… avec une nonchalance absolue, qui mériterait déjà à elle seule qu’on lui retire le permis de séduire, il laisse glisser encore un peu plus son fessier sur le plat de la chaise ; ses omoplates appuyés sur le bord haut du dossier, il finit par se retrouver en position mi-allongée, les pieds plantés sur le sol, les jambes légèrement écartées, la bosse du short bien en évidence, les bras repliés et les mains croisées derrière la nuque, dans une attitude typique de jeune mec sexy, celle que j’appelle l’attitude « qu’est-ce que tu attend pour venir me sucer ? ». 

    On peut facilement imaginer dans quel état j’étais…

     

    Lundi 11 juin 2001, bac philo, retour en arrière d’une heure environ. 

     

    Le chrono est lancé depuis quelques minutes et je n’ai pas écrit un seul mot sur ma copie. Je soutiens toujours son regard de braise. Ca chauffe sérieusement, mais je tiens bon. Je réfléchis à mon choix de ce matin là. Le choix de me dégager de sa domination. Un choix que je peux faire mais qui peut entraîner la fin de notre relation. Un choix implique toujours des conséquences qu’il faut savoir assumer.

    Oui, le choix, ce concept dont il est justement question dans le sujet de mon bac philo. Je lis l’intitulé :

    Être libre est-ce pouvoir choisir? Sommes nous toujours libres dans nos décisions ? La liberté est-ce le refus de toutes contraintes?

    Oh, là, vaste programme. Concentre toi, Nico, tu vas y aller par étapes.

    Être libre est-ce pouvoir choisir?

    Choisir c’est préférer, dire oui à quelque chose ou à quelqu’un et exclure le reste, les autres. C’est dur de faire des choix. C’est parfois plus reposant de laisser les autres les faire pour nous. Mais dans ce cas, qu’en est-il de notre liberté, justement ? La liberté est en effet une affaire bien peu reposante. Est il donc préférable d’être libre de choisir ou bien d’être libre de ne pas choisir ? Et au final, le fait de ne pas choisir, n’est-ce déjà un choix ?

    Je n’ai pas choisi de rentrer dans la vie de Jérém, je n’ai pas choisi de le faire rentrer dans la mienne. C’est lui qu’il l’a choisi, pour lui, pour moi. Si ça n’avait tenu qu’à moi, Jérémie T. ne serait pour moi à ce jour qu’un pur fantasme sur pattes, mon plus grand fantasme masculin, certes, mais bel et bien un fantasme. J’avais choisi avec Jérém, de ne pas choisir, justement. C’était ma liberté à moi, une liberté reposante, celle de renoncer. Une liberté frustrante, mais une liberté quand même. Et quand le premier jour de nos révisions il a voulu me donner accès à sa sexualité, j’aurai pu choisir de dire non. Mais j’ai dit oui… dans ma tête il n’y avait pas d’autre choix possible… ou bien si… si je pouvais contrôler mes envies, mes passions…

    Putain… même le sujet de philo me ramène à lui… heureusement que je n’ai pas encore posé le stylo sur ma copie, sinon je pense que le nom de Jérém y apparaîtrait noir sur blanc. Et ça franchement, ça ne va pas le faire…

    Je prends une inspiration profonde, sans savoir si j’arrête de mater ce petit con et si je plonge illico dans la disserte… ou si bien je vais foncer derrière mon idée… je regarde bien au fond de ses yeux et ce que je vois me donne la mesure de combien ce matin du bac je suis en colère après lui… et s’il y a bien un truc grâce auquel ou peut provisoirement contrôler nos passion, c’est bien la colère…

    Alors je me dis que aujourd’hui ou jamais il est temps de choisir… choisir, l’espace d’un instant, de ne plus me soumettre à lui, de lui montrer que je ne lui suis pas acquis… quitte à en payer le prix, un prix que je ne connaissais pas mais qui pourrait être si important que celui de la fin de nos rencontres…

    Alors, je le défie ouvertement, outrageusement. Je ne me démonte pas et j’affiche un petit sourire narquois qui part de mes yeux et parcourt tout mon visage jusqu’à mes lèvres, un sourire détaché, insolent ; je fais pire : je lui lance un clin d’œil genre le sien de tout à l’heure et je reviens soudainement à ma copie. En mon for intérieur, je jubile en me repassant l’image de son air surpris, de cette expression un brin déroutée que j’ai eu l’impression de capter sur son visage juste avant de rompre le contact… j’adore l’idée de le faire languir… c’est nouveau pour moi… et si excitant… je vais laisser mijoter un peu tout cela… 

    Je plonge dans mon sujet, et j’y reste pendant plusieurs minutes. Quand je lève la tête, il lève la sienne : Jérém me regarde fixement, lourdement, durement. Oui, le défi est lancé et Jérém a l’air d’avoir bien reçu le message. Dès lors, la situation semble basculer. Son regard est redevenu si noir, dur, je le sens s’assombrir comme le ciel avant l’orage d’été… Oui, il est vexé. Oui, il essaye de me faire plier. Non je ne me laisserai pas faire… je sens également en moi mon esprit se raidir, mon affront se faire de plus en plus insolent. On dirait que nos regards se battent en duel avec violence, qu’ils se frottent en provoquant des étincelles… il y a comme de l’électricité dans l’air… je sens le rythme de ma respiration augmenter, je sens mon esprit donner toute son énergie pour soutenir ce duel… c’est tellement puissant que je finis par en avoir la tête qui tourne, la vue troublée…  

    Je ferme les yeux et je frotte les mains sur le visage pour me ressaisir… le contact est rompu… mais je n’en sors pas perdant… Jérém a bien saisi le défi que je lui ai lancé, et voilà que dans son regard, l’expression de l’emportement a remplacé celle du triomphe… petit con, va… 

    Allez, trêve de bêtises… il est temps de se mettre au boulot… je balaye mon espace visuel hors Jérém et je me rends compte que tout le monde est en train de gratter du papier… je me secoue un brin et je ne peux pas m’empêcher de revenir une fois de plus vers lui… je le fixe, longuement… je sais qu’il sent mon regard sur lui, j’ai vu qu’il l’a capté du coin de l’œil… mais là il boude, il ne répond plus à mes appels visuels… je l’ai trop défié, peut-être… sa sanction sera à la hauteur de l’affront, elle a d’ailleurs bel et bien commencé, elle est là sous mes yeux, dans son refus de poursuivre ce petit jeu si excitant… mais à bien regarder cette pause qu’il a décidée de façon unilatérale, dans l’attente d’étudier sa prochaine manœuvre, est-ce bien une punition ou plutôt une marque de vexation ? Qui a la main du jeu ?

    Je me force à écrire, mais ça ne vient pas, je n’y arrive pas… je me retrouve le bec en l’air, me disant que l’heure tourne et que je vais rater cette épreuve à priori inratable… je n’arrive pas à écrire plus de deux lignes d’affilé, ma première page est bourrée de ratures et je n’arrive pas à enchaîner deux phrases logiquement… heureusement que je m’étais fait la réflexion que le bac philo n’allait pas poser de problème…

    Je suis perdu dans ces pensées et je ne me rend pas compte que mon regard dérive vers Jérém… et dès que mes yeux se posent sur lui, comme si ma main se posait sur son épaule, Jérém tourne légèrement le cou et nos regards se rencontrent à nouveau… il n’est plus vexé, ou alors il va me sortir un atout inattendu… je le regarde droit dans les yeux… il en fait de même pendant une seconde seulement… l’instant d’après son regard est parcouru par un petit sourire coquin et ses yeux se décrochent des miens pour faire un aller retour vers sa braguette… c’est un mouvement presque imperceptible, mais ça a le pouvoir de capturer mon regard et de l’orienter pile là où il le veut…

    Dès lors, je suis irrémédiablement happé par cette braguette qui a l’air bien rebondie… son paquet semble avoir pris de l’ampleur… je suis presque sûr qu’il bande… je le regarde et je suis sûr qu’il me regarde à son tour du coin de l’œil pendant qu’il fait semblant d’être à sa copie… son sourire narquois parcourt toujours son visage et le rend juste sexy à en pleurer…

    Oui, j’en suis sûr… je suis sûr qu’il se rend compte que je le regarde, que je LA regarde… que je regarde sa bosse… plus je la regarde, plus j’en suis aimanté, plus je la mate, plus j’ai l’impression de sentir l’odeur de sa queue… mes surprises ne sont pas terminées… un instant plus tard je vois sa main gauche disparaître dans la poche du short… et là je jurerais l’avoir vu discrètement se tripoter la bite… ça ne dure que quelques secondes, ensuite il retire sa main, je la vois se faufiler sous le t-shirt, pour aller se poser sur ses abdos…

    Bien joué, Jérém, là tu tiens une sacrée mains dans ton jeu… je me disais bien que tu me préparais un truc… un truc qui fait que la situation rebascule en ta faveur… tu le sais, petit con, que je suis fous de toi et de ta queue…

    Il me regarde, les yeux débordants de libido, d’appétit sexuel… c’est chaud, c’est de plus en plus chaud… mon coeur bat à 100 à 1000… j’ai l’impression grisante que son sourire narquois, que sa superbe ont disparu, ne laissant que l’envie s’afficher sur son visage et dans son allure toute entière… j’ai l’impression de sentir la vibration de son désir, de la sentir frémir dans son regard, dans l’air, d’en sentir presque l’odeur…

    Oui, c’est chaud… je transpire, je le regarde et je suis excité de voir que lui aussi il transpire, je vois dans le V de son t-shirt que sa peau commence à être moite… mon excitation se nourrit de son excitation et j’ai l’impression que la sienne se nourrit de la mienne… c’est une escalade apparemment sans fin… jusqu’où va-t-on aller ainsi ?

    Je sais qu’il a envie, autant que moi il en a envie… il a envie de me baiser… ce n’est pas assez pour moi, mais je sais que c’est tout ce dont il a envie à ce moment précis… je le lis dans ses yeux, dans son regard, dans son sourire…

    Je le sens agité, nerveux, excité. Son assurance a disparue, balayée par l’envie de jouir. Il détourne brusquement le regard… impatient, frustré… il jette carrément son stylo sur la copie, il allonge les jambes, il croise ses pieds, il pose les bras et les mains sur le banc, lourdement…le dos appuyé au dossier de sa chaise, le bassin toujours poussé vers l’avant laissant bailler ce putain de short et dépasser l’élastique du boxer Athena : son changement d’assise est rapide, brusque, surprenant, j’ai l’impression qu’il n’est qu’à moitié contrôlé. Que c’est plus instinctuel que réfléchi.

    Un camarade juste à coté est surpris par ce remue ménage et il relève la tête. Il se regarde autour brièvement et il finit par revenir aussitôt à sa copie.

    Je vois Jérémie doser sa respiration par de longues inspirations et expirations, plus lentes, plus profondes… je vois son t-shirt se soulever sous le mouvement régulier de son diaphragme : mon dieu qu’il est beau… ses cheveux noirs épais, coiffées au gel sur sa tête dans un brushing très mec… des yeux noirs, un regard ténébreux, viril à faire peur… 

    A un moment il passe la main dans le col du t-shirt, il se gratte un pecs… ça ne dure qu’une fraction de seconde, mais ça me fait hurler intérieurement… laisse moi faire, petit ! 

    Je regarde le poils courts et fins sur la peau soyeuse de ses bras, ça a vraiment l’air tout doux tout ça… ça en a pas que l’air, c’est le cas, et je le sais si bien… j’ai trop envie de le caresser… de le dévorer… je remonte vers ses biceps dessinés à la lisière du coton de la manchette de son t-shirt, jusqu’à rencontrer le rebond délicieux de son biceps… et là j’ai failli perdre la raison

    C’est là que Jérém s’engage dans un mouvement, une attitude, une position qui a fallu lui valoir un sale quart d’heure… avec une nonchalance absolue, qui mériterait déjà à elle seule qu’on lui retire le permis de séduire, il décroise ses jambes, il laisse glisser encore un peu plus son fessier sur le plat de la chaise ; ses omoplates appuyés sur le bord haut du dossier, il finit par se retrouver en position mi-allongée, les pieds plantés sur le sol, les jambes légèrement écartées, la bosse du short bien en évidence, les bras repliés et les mains croisées derrière la nuque, dans une attitude typique de jeune mec sexy, celle que j’appelle l’attitude « qu’est-ce que tu attend pour venir me sucer ? ». 

    On peut facilement imaginer dans quel état j’étais… 

    Dans cette position, Jérém y reste un petit moment ; et puis, soudainement, il retire ses pieds, relève le buste, rappelle ses bras à lui et, tout en me toisant avec ce regard de braise dans lequel je vois tout l’incendie de son désir, de son envie de mec, il fait un geste avec le bassin comme s’il voulait se relever de sa chaise… je sens mon cœur s’accélérer… pendant une fraction de seconde j’ai l’impression qu’il va se lever et venir me choper là au beau milieu de l’examen… putain de mec… on dirait un petit taureau excité et tenu en cage devant une femelle d’humeur qu’il crevé d’envie de saillir… il va le faire… il va se lever… mon cœur s’accélère encore… il va me sauter dessus… il va me baiser là devant tout le monde…

    Je sens son désir dans l’air, comme un appel aux phéromones. Je lui montre le mien. Ma respiration s’est faite également plus profonde, j’ai l’impression d’avoir des spasmes au visage tellement je sens mas lèvres frémir…  

    Et Jérém les regarde mes lèvres, putain qu’est-ce qu’il les regarde… il les mate avec l’envie précise d’y glisser sa queue bien raide et de la faire coulisser jusqu’à me remplir la bouche de son jus… 

    Sentir son envie palpable et penser à des souvenirs coquins de notre incroyable semaine de révisions… voir ressurgir le souvenir de Jérém affalé sur le canapé en attendant que je vienne le sucer… et ses mots… ses mots de petit con macho…

    Viens me faire jouir, sinon je ne vais pas pouvoir me concentrer… Viens me sucer… j'ai envie de me vider dans ta bouche de salope… A genoux… T’as envie que je te baise… T’aimerais que je rentre dans ton cul et je le baise bien profond… C’est baloo… moi je n’ai pas envie de te baiser aujourd’hui… j’ai envie que tu me suces encore… que tu me vides les couilles avec ta bouche… Viens sucer, mec, aujourd'hui ta chatte va serrer la ceinture mais ta bouche va prendre cher… Vas-y comme ça… Tu vas te faire remplir ta bouche et garder mon goût jusqu’à demain… Allez, viens me sucer… Putain, tu vas sucer à la fin… Tiens, putain, avale-la bien, avale bien ma queue, vas-y !! Tu l’aimes, tu l’aimes l'odeur de ma bite et de mes couilles… t’aime mon odeur de mec… vas-y, dis le… Suces, putain… tu l’aimes mon jus, tu aimes mon goût… t’es une vraie salope, je te le dis depuis le début… Suces bien, vas y, je viens, plus vite, plus vite… Oui, oui, oui, prend ça, prend ça, encore, oui, oui, encore…

    Je sais qu’il bande, maintenant j’en suis sur et certain : je le regarde dans les yeux… je sais qu’il a envie de moi, de ma bouche, de mon cul… il a envie de jouir, je le vois déglutir sa salive, je sens la testostérone envahir son esprit et le brouiller…

    Allez, stop… respire, Nico, calme toi… je suis tellement excite, je sens qu’il est tellement excité que j’ai l’impression que l’une de nos queues va sortir de notre pantalon et gicler sur la copie… elle aurait bonne mine la copie… et puis il faut bosser, enfin… je ne sais plus où j’habite… je vous dis elle va être top la disserte de philo… la sienne autant que la mienne…

    Oui, pendant un instant j’ai l’impression qu’il va bondir de sa chaise et me prendre là devant tout le monde. Au lieu de quoi, il relève précipitamment le buste, il cale le bassin dans la chaise, ses jambes formant désormais un angle droit avec sa colonne, ce qui aura la fâcheuse conséquence de refermer cet aperçu de bonheur qu’était le bâillement de son short dans le bas de son dos associé au soulèvement de son t-shirt…

    Mon cœur bat toujours le disco mais un instant plus tard j’ai l’impression qu’il va s’arrêter de battre : je vois le surveillant arriver face à moi, approcher à grands pas… dans un retour à la réalité un peu brusque je me dis qu’il a du remarquer notre petit jeu et qu’il doit croire qu’on est en train de tricher… ou alors il s’est bien rendu compte de ce qui se passe entre nous deux… je ne sais pas ce qui me fait le plus peur… la crainte de me faire choper sur un soupçon de tricherie ou de me taper la honte de me faire gauler en train de chauffer Jérém… il est tout proche de moi… je sens qu’il va s’arrêter, il va me pourrir… putaaaaiiin Nico… plonge toi dans ta copie… c’est ce que je fais, je commence à écrire, à écrire à peu prés n’importe quoi… et là, contre toute attente, le surveillant arrive à hauteur de mon banc, il avance et me dépasse, sans rien dire, sans même me regarder… 

    Je reprend alors ma respiration et je relis l’intitulé pour la énième fois :

    Être libre est-ce pouvoir choisir? Sommes nous toujours libres dans nos décisions ? La liberté est-ce le refus de toutes contraintes?

    Oh, là là… ça me saoule… vraiment quand on n’a par la tête à la tâche, tout semble bien compliqué. Même une disserte de cette matière inratable qu’est la philo.

    Sommes nous toujours libres dans nos décisions ?

    Bah, je n’en sais foutrement rien… mon choix de dire oui aux avances de Jérém… ma soumission à ses envies… l’acceptation d’une relation qui n’est que sexuelle et qui ne me comble pas au final… oui, c’est mon choix, c’est le sien mais le mien aussi… je pourrais refuser, arrêter de le voir… j’ai décidé de lui dire oui, de dire oui à tout ce qui me permet de le voir, de coucher avec lui quand il le veut, comme il le veut, de tout accepter pour le sentir en moi…

    Ma décision de lui dire oui, est-ce qu’elle en est bien une ? Est-ce que le fait que je l’aie autant dans ma peau ne fausse pas mon libre arbitre ? Bien sur que oui, voyons… je fais mon malin à mon petit jeu de l’insoumission mais au final je ne peux pas lui résister… est ce que ma décision de tout accepter de lui, de dire oui à toutes ses envies est bien un choix qui s’est fait en toute liberté ? J’aurai pu refuser, je pourrais toujours refuser… mais je suis sous son charme, sous sa domination… alors finalement mes choix me sont dictés par le désir qui me lie à lui, et au final mes choix sont dictés par le bien vouloir de Jérém…

    Est-ce que je suis libre dans mes décisions… je serais libre de mes décisions si j’avais tout pouvoir sur moi… ce qui n’est pas le cas aujourd’hui… je serais libre de mes décisions si j’arrivais à dire non aux appétits sexuels… ce qui pour le Nico de 18 ans en présence de son Jérém T. paraît une option complètement inenvisageable… je serais libre de mes décisions si je savais imposer à Jérém une relation basée sur les règles que j’aurais choisies et non pas me ranger tant bien que mal aux règles que lui a choisies pour moi…

    Tiens, Jérémie s’est mis au travail. Je le regarde en train de rédiger sa copie et je trouve ce geste d’écriture, qui a pourtant l’air très lourd et pas très aisé, très sexy également… qu’est ce que je ne trouve pas sexy venant de lui… putain… le buste légèrement penché en avant, sa chaînette de mec se détache de la peau parfumée de son cou et, suivant la gravité, vient pendouiller et osciller à l’avant… putain de détail à craquer… détail magique… aaaahhhhh, soupiiiirs…

    Et au même temps, aussi inattendue que craquante, une autre image me frappe, sa bouche malaxant discrètement un chewing-gum que je ne l’ai pas vu porter à sa bouche… Jérém, tu es vraiment un grand malade… est-ce que tu te rends compte de l’état dans lequel tu me mets avec ces mouvements bien virils de ta mâchoire, ces gestes que tu accomplis tout en plissant les yeux comme tu le fais parfois pendant l'amour… ? Tu me fais un effet de dingue, mec… si, tu sais…

    Je laisse traîner mon regard sur lui et un quart de seconde plus tard il me regarde à son tour… je crois que jamais je me suis senti autant excité et frustré… et je crois bien que jamais je ne l’ai vu autant excité et… frustré… son genoux est en train de sautiller, signe évident d’une tension qui parcourt son corps tout entier… mon œil est soudainement attiré par ce petit grain de beauté juste en dessous de sa pomme d’Adam… comment exprimer l’intense beauté de cette petite imperfection de sa peau, ce petit « défaut » par ailleurs si débordant d’un charme qui lui est bien propre, ce grain de beauté posé sur cette peau moite de transpiration… j’imagine à quel point il doit commencer à sentir bon son t-shirt imbibé de sueur et imprégné de son déo... et son boxer… n’en parlons pas… j’imagine le bonheur de sentir ce t-shirt avant de le soulever et lécher la peau humide de son torse… le délire de caresser sa queue avec mes lèvres à travers le tissu fin…

    Et quoi dire de cette pomme d’Adam qui se balade sans cesse de haut en bas de sa gorge ? Que dire à propos de ses déglutitions nerveuses traduisant un niveau d’excitation palpable ?… Je sens que le mec a envie de tout sauf que d’être assis à ce banc ; non, il n’a pas envie de tout : il a juste envie de se retrouver quelque part, debout ou allongé, en train de se faire sucer. Je le lis carrément sur son visage. Sacré Jérém, est-ce que tu te doutes de toutes les images qui me passent par la tête en ce moment ?

    Penser à des souvenirs coquins et s’imaginer qu’il pense aux mêmes. Le revoir en train de jouir dans le cul de Guillaume ; ou alors en train de me baiser la bouche, la tête coincée contre le mur ; retrouver le délice de ses giclées puissantes qui percutent mon palais ; et retrouver toutes ces fois où j’ai eu la chance de voir l’expression de sa belle petite gueule pendant qu’il jouit…  

    Une brise légère rentre par la fenêtre et caresse ma peau : je la sens passer à travers le t-shirt, effleurer mes tétons, elle aura sur mon excitation le même effet d’un coup de soufflet sur une braise déjà bien rouge… je regarde Jérém et je suis heureux de voir qu’il a l’air de ressentir les mêmes sensations sur sa peau… surtout quand, sous l’effet d’un léger courant d’air provoqué par l’ouverture d’une porte, j’ai l’impression de le voir sursauter… ce petit con est vraiment à fleur de peau… il ne tient plus en place… chaque fibre de son corps est secouée par l’excitation et la frustration… il ronge son frein, et je sais que tout cela ne sera pas sans conséquences pour moi…

    Il passe à nouveau sa main sous le t-shirt, il se caresse les abdos… et un instant plus tard, elle monte ensuite jusqu’aux tétons!... sa jambe n’arrête pas de sautiller, il inspire, il expire presque rageusement… et puis, sous couvert de son t-shirt, sa main redescend vers son short, ses doigts se glissent dedans… dans son short… dans son boxer… je suis presque sûr que ses doigts sont en contact avec son gland, avec cette queue que je devine bien droite, à un rien de dépasser du short… qu’est-ce que je voudrais glisser mes doigts à la place de siens pour sentir la chaleur brûlante de cet endroit…

    J’ai une folle envie de défaire sa ceinture, d’ouvrir sa braguette… qu’est ce que j’ai envie de lui… c’est troublant, c’est grisant… je bande comme un malade à l’idée d’avoir réussi à l’exciter à ce point rien qu’avec des regards… je sens mon excitation mouiller mon caleçon, j’ai l’impression que ma queue va déchirer mon pantalon…

    Ça fait une bonne heure que je ne cesse de le provoquer, de défier son autorité… de lui faire du rentre dedans, de voir son regard lancer des flammes, ses yeux brûler d’intensité érotique, tout son être s’exciter au contact de mon effronterie…  je sens que ses représailles vont être à la hauteur de ma mutinerie… j’en ai à la fois peur et vraiment trop envie… être à sa merci, sentir sa fougue, sa rage, son machisme, sa domination de petit mec viril se croyant un homme… l’air saturé de sa testostérone… les couilles bien pleines… sa vengeance de petit mec ayant été défié par la salope que je me conformais à être pour lui… 

    Je suis excité et je suis rassuré, heureux… je crois qu’au pire on baisera au moins une fois de plus… je suis certain qu’après la fin de l’exam il va se passer un truc… Jérém est trop excité, il ne va pas me laisser partir comme ça…  

    Je me surprends à me demander ce qu’il va avoir envie de me faire quand il va m’attraper… quand il va pouvoir poser ses mains sur moi et enfoncer sa queue en moi… où est ce qu’il la fourrerait en premier… est ce qu’il se laisserait sucer ou est qu’il me baiserait sauvagement la bouche, ma tête coincée entre un mur et son bassin, ou alors avec ses deux mains qui ramènent sans pitié ma tête vers sa queue et son gland vers le fond de ma gorge… comment aurait-t-il envie de jouir ? 

    Je me retrouve à espérer que ça se fasse vite après l’épreuve, un coup sauvage dans les toilettes… et puis c’est le bonheur, l’extase… Jérém s’étire à nouveau, le t-shirt monte encore, je revois son chemin de poils, presque le nombril, la peau douce et ferme de ses abdos; il lève les bras, plie les avant-bras, il ramène les poings vers sa tête… et voilà l’instant magique… ses biceps gonflent, gonflent, gonflent… et c’est trop trop trop beau à voir… mais putain ça me rend diiiiingue !!!!  

    Il me fait face et la flamme lubrique qui brûle dans ses yeux est vive comme jamais… le mec est chauffé à blanc, il n’en peut vraiment plus… je sens qu’il va péter un plomb… le désir est dans ses yeux, sur son visage, dans tout son être…

    C’est un instant… sa langue glisse entre ses lèvres, à la fois lentement et furtivement… ça ne dure qu’une fraction de seconde, elle disparaît aussi vite qu’elle est apparue, je ne suis même pas sur que le mec ait eu conscience de ce mouvement chargé d’un érotisme brûlant, bouillant…  

    Il a envie de jouir, il a besoin de jouir, je l’ai rendu fou d’envie… il me toise, comme sa proie… et quand un mec te regarde de cette façon là, avec cette envie animale, comme un lion prêt à bondir, ça c’est juste le Graal, le Graal absolu, le Graal du gay!!!!

    J’ai chaud, chaud, chaud…!!! Mon cœur s’emballe, les mains sont moites, tremblantes, le dos ruisselant de transpiration… je suis tellement hors de moi que j’ai peur que ça se voit… 

    L’heure tourne, il est déjà onze heures, il ne reste plus qu’une heure pour boucler la disserte. Je me fais violence et je décide de m’y mettre, dans mon intérêt, et dans le sien. Je relis les deux pages que j’ai écrites et je me rends compte que je ne me comprends même pas moi-même en me relisant… je reviens une fois de plus à l’intitulé :

    Être libre est-ce pouvoir choisir? Sommes nous toujours libres dans nos décisions ? La liberté est-ce le refus de toutes contraintes?

    Le choix, la liberté, les contraintes… ça me saoule… j’ai envie de crier haut et fort, de graver sur ma feuille que tout tout TOUT ce qui m’intéresse c’est Jérém !!!!

    Tu vas voir, elle va être vite fait la disserte…

     

    Postulat :

    Tout ce qui m’intéresse c’est… Jérém ! 

    Thèse :

    Pour moi la liberté c’est pouvoir choisir de faire l’amour avec Jérém sensuellement, tendrement, en couvrant son corps de baisers et de caresses… et une fois l’amour physique passé, me retrouver enlacé à lui, sentir sa main sur moi, sa peau contre la mienne… pouvoir m’abandonner à ces câlins qui me manquent à en crever… c’est une liberté que j’ai eu la chance de vivre ce week-end mais qui ensuite m’a été à nouveau refusée, car Jérém c’est le mec qui baise et qui ne fait pas de câlins… 

    Antithèse :  

    Pour moi la liberté de mes décisions c’est d’accepter de me faire baiser par Jérém comme il en a envie… de tout accepter de lui pour lui rendre agréable ma compagnie, quitte à tout lui laisser passer, à m’humilier devant lui plus que mon dû… je n’ai que cette liberté là, lui offrir mon corps à son plaisir de mec… le plaisir débridé où tout lui est permis, le plaisir qu’il ne trouve pas ailleurs… 

    Synthèse : 

    Pour moi la liberté c’est refuser les contraintes qui m’empêchent de baiser avec Jérémie quand il en a envie… mes sentiments je les laisse au vestiaire, les raisons d’Elodie je les oublie, les craintes pour l’avenir je les fais taire… je fais le mur le samedi soir quand il me siffle par sms interposé et rien ne pourra m’empêcher de le voir tant que sa porte et sa braguette me seront ouvertes, rien ni personne ! 

    Citation :

    La plus perverse des soumissions est le sentiment amoureux. C’est la plus difficile à soigner car elle touche ce qu'il y a de plus cher en nous, notre amour propre. Elle peut nous faire faire les choses les plus incongrues, les plus folles. (Voici la citation d’un grand philosophe femme que je ne connaissais pas à l’époque et dont j’aurai l’occasion de découvrir l’œuvre plus tard dans ma vie : ce philosophe s’appelle Marie Alice Young).

    Conclusion :

    Tout ce qui m’intéresse c’est Jérém, encore et toujours. J’aimerai faire l’amour avec lui, mais cela n’est pas possible, alors j’accepte de me laisser baiser, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour être avec lui, pour voler des instants d’éternité à ce temps qui nous est compté.

     

    Je me fais cette réflexion, je vois les lignes s’écrire dans ma tête, ma main prête à les coucher noir sur blanc, et dans l’emportement je ne me rends pas compte que mon regard s’est à nouveau posé sur Jérém, s’attardant à le mater en train de gratter sa copie… et là je ressens une présence à coté de moi… je ne l’ai pas entendu arriver… il est arrivé dans mon dos, et là il est en train de contourner mon banc, lentement.

    Le voilà planté devant moi : prenant appui sur ses deux mains posées juste devant ma copie, je le vois plier son buste et ensuite poser son regard dans le mien… le surveillant… à le voir aussi de près, je me rends compte que c’est un brun qui doit avoir tout juste la trentaine, un age qui à l’époque me le faisait classer parmi les vieux ; je lui trouve cependant un certain charme dans son look d’intello à lunettes… il est là planté devant moi et il me regarde fixement dans les yeux, un petit sourire au coin des lèvres. Au bout d’un instant, il finit par me lancer :

    « Je vous comprends… ce n’est pas facile d’arrêter de regarder ça… (et, ce disant, ses yeux se tournent légèrement en direction de Jérém) mais je vous rappelle que là vous êtes au bac… il vous reste moins d’une heure pour finir… regardez donc votre copie au lieu de chauffer votre camarade… ». 

    La honte. Putain, le mec a tout capté. Je sens mon visage passer par toutes les couleurs, je sens ma peau bouillir, je n’ai qu’une envie, c’est creuser un trou dans le sol et de m’y enterrer dedans… je n’arrive pas à articuler le moindre son… ma gorge est comme paralysée… je le regarde se relever, et ce n’est que lorsque je le vois s’éloigner que je commence à retrouver mes esprits…  

    Mais monsieur… est-ce que vous avez vu comment il est gaulé ? Est-ce que vous vous imaginez à quel point il me rend dingue? 

    Ça c’est évidemment ce que j’aurais voulu crier haut et fort tellement c’était ce que je ressentais dans mes tripes… au lieu de quoi, je passerai toute la dernière heure à essayer de me remettre de la honte de m’être fait gauler par le surveillant en train de mater Jérém ; et à me demander si lui aussi avait flashé sur Jérém… et comment ça pourrait en être autrement si… si ce mec est un mec à garçons ? Et même sans que ce soit le cas, la beauté de Jérém est tellement universelle, une véritable œuvre d’art, elle transcende les préférences sexuelles, c’est juste un canon esthétique, un absolu devant lequel, à l’instar d’une aube ou d’un coucher de soleil un soir d’été, à moins d’être non voyant, on ne peut pas être insensible…

    Je passerai toute la dernière heure à me demander si Jérém avait compris que le surveillant avait deviné notre manège et à essayer de résister à la tentation de le mater à nouveau… j’y arriverai à peu près, dans la mesure où lui aussi il sera plongé dans la disserte et que par conséquent je ne croiserai plus son regard jusqu’à la fin de l’épreuve…

    Je passerai toute la dernière heure à gratter accessoirement quelques lignes de plus à mon texte, à essayer de lui donner une organisation à peu prés potable. J’avais voulu faire une omelette et je me retrouvais avec des œufs brouillés collés au fond de la poêle…

    La fin de l’épreuve est arrivée, le surveillant nous annonce qu’il est temps de poser nos stylos et de faire glisser nos copies à notre droite. Pendant que l’assistant se balade entre les bancs pour récupérer nos torchons, je lance un dernier regard à Jérém. J’ai l’impression de posséder un pouvoir surnaturel car dès que mon regard se pose sur lui, il tourne la tête vers moi… son regard est chargé de testostérone, son corps est parcouru par une charge de sensualité qui me fait délirer. J’ai l’impression que son regard dégage un message dont la teneur est à quelque chose près la suivante :

    « T’as voulu me chauffer, maintenant fais gaffe si je t’attrape… ».

    Programme enchanteur.

    On nous donne enfin la permission de nous lever et de quitter la salle. Je ramasse mes affaires et je me dirige vers la porte : ça bouchonne un peu à la sortie, j’ai le temps de voir du coin de l’œil que Jérém est juste derrière moi : il est tellement proche que je sens son épaule frôler mon dos, je sens son souffle chaud sur mon cou, comme près de la braise, comme pendant la baise ; je sens son déo, mélangé à sa transpiration… tellement proche que ses lèvres effleurent mon oreille pour y glisser :

    Chez moi, maintenant…

    Je vibre… je tremble… je frissonne… j’avais espéré qu’il le fasse mais je n’avais pas osé espérer que cela arrive vraiment… par ailleurs, j’aurai vraiment été déçu que ça ne se passe pas comme ça…

    Putain de putain de mec… cette voix basse, tendue par l’excitation, ce ton autoritaire qui n’admet d’autre possibilité que l’obéissance… et que faire devant l’urgence absolue de sa jouissance de mec ? Obtempérer mon capitaine, obtempérer…

    Obtempérer, certes, mais pas tout de suite… en vrai, je n’ai qu’une envie, c’est de m’abandonner à lui, de le suivre dans sa chambre et de le faire jouir comme un malade… en même temps, je sens une idée de dingue venir me chatouiller l’esprit… ma provocation pendant la philo a si bien marché, ça l’a amené dans un tel état d’excitation que là, avant de lui céder pour de bon, j’ai envie de lui porter l’estocade finale, de lui balancer un truc auquel il ne s’attendrait pas… c’est risqué, c’est quitte ou double… car Jérém n’est pas le genre de mec qui essayerait de me rattraper si je faisais mine de lui résister… mais au même temps je me dis que si ce que j’ai en tête va marcher, je vais faire monter son ivresse libidineuse d’un cran supplémentaire… en clair, je vais le rendre carrément dingue… et ça va être ma fête…

    C’est décidé : je vais le faire. Je compte sur son excitation extrême pour que son envie de mâle en rut soit plus forte que sa fierté de mec… je suis moi-même très excité et peut-être je ne mesure pas le risque que je prends… le risque qu’il me laisse partir tout bonnement et que je rate le coche de ce bon moment de baise qui s’annonce pour cet après midi là…

    Mais j’ai envie de le faire, envie de tester un peu plus ce pouvoir que je commence à apprécier, le pouvoir de lui donner envie de me baiser… peut-être que je ne pourrais jamais lui donner envie de me faire des câlins ou de m’aimer, mais qu’est-ce que c’est bon, en attendant, de savoir que je peux lui donner envie de me sauter…

    Et puis, tout en adorant être soumis à lui et à sa queue, je sens en moi un sursaut de dignité… j’ai envie de lui faire payer son comportement du dimanche matin, j’ai envie de lui montrer que je ne suis pas un objet dont il peut disposer à sa guise… du moins pas tout de suite…

    Chez moi, maintenant…

    J’ai un petit frisson en entendant son ordre, en percevant son souffle sur mon oreille… je prends sur moi pour me contrôler, pour ne pas répondre. Pour l’ignorer. Pour faire mine, du moins… j’ai une gaule d’enfer, mais je fais comme si je n’avais rien entendu…

    Par chance, voilà que l’attroupement devant moi se met à avancer ; une seconde plus tard je suis dans le grand couloir… j’avance à grands pas, je double mes camarades comme si j’étais très pressé… je ne regarde pas vers l’arrière mais j’espère qu’il est en train de me suivre, je n’ose pas me retourner de peur qu’il m’ait lâché… j’avance, j’avance, je fonce, je ne sais pas si j’ai plus peur qu’il me rattrape et de le retrouver très énervé contre moi ou si je crains davantage qu’il me laisse partir comme ça…

    Je croise un flux d’étudiants sortant d’une autre classe et je me mélange à eux, j’avance encore, je fonce vers la sortie du lycée, je suis dans la cour, le soleil du mois de juin m’éblouit… je n’ose toujours pas me retourner et je commence à me dire que mon petit jeu n’a pas marché, que je vais rentrer chez moi bredouille, que j’ai été con de vouloir trop le chercher, de montrer ma fierté que je commence à trouver vraiment mal placée vu qu’elle me faisait rater celle qui était certainement la dernière baise avec Jérém…

    C’est à ce moment là que je sens une main se poser lourdement sur mon épaule, la saisir fermement, m’arrêter net. L’allure qui était la mienne, associé de la fermeté de ce « stop » sans ménagement, fait que j’accuse le contrecoup, je suis déséquilibré et je faillis me vautrer et tomber dans ses bras.

    Tu crois aller où comme ça ?

    Il est là. Il m’a rattrapé. Je suis super heureux. Je n’y croyais plus. C’est trop trop bon. Je me retourne, son regard est toujours autant marqué par l’excitation, une excitation mélangée maintenant à une certaine contrariété provoquée par mon geste… une contrariété qui rend Jérém encore plus beau… je l’aime quand il dort, je l’aime quand il sourit, je l’aime quand il a le regard coquin, quand il a le regard tendre, je l’aime quand il est en colère…

    De quoi ? – j’essaye de me dédouaner.

    Fais le con, va… t’as pas entendu?

    Si… mais…

    Il n’y a pas de mais… dépêche!

    Le ton de sa voix, pourtant pas très élevé, discrétion oblige, est encore monté d’un cran dans la fermeté et l’autorité… je sens toute la puissance de son ego de mâle m’envahir, ses yeux dégagent de l’envie sexuelle à l’état pur, son regard est noir, brun, puissant… il est à point… je crois que je ne pourrais jamais le chauffer davantage… la voix et le regard, en plus de sa beauté qui m’étourdit… là il n’y a plus de fierté ou de provoc’ qui tienne… je suis à lui…

    Il relâche sa prise et, sans un mot, il cache son regard brûlant derrière ses lunettes noires et il commence à s’éloigner du lycée, sûr de lui. Il sait que je vais le suivre. Son assurance me rend dingue. Je lui emboîte le pas, j’en ai trop envie, de toute façon je n’ai pas le choix : je suis trop a fond sur le bogoss. 

    On est à quelques minutes à pied de la rue de la Colombette. On fait la route en silence, pas après pas, rue, après rue : il fait beau et les terrasses des restaurants débordent de toulousains en train de prendre le temps de déjeuner par cette belle journée du mois de juin… le vent tiède souffle sur ma peau, sur sa peau, c’est le vent d’Autan, celui qui annonce que l’été approche, celui qui amène avec lui les beaux t-shirts moulants les torses des garçons, celui qui me parlera et encore toujours de mon beau Jérémie… ça sent les vacances, envie de s’échapper, de prendre du bon temps, de faire l’amour avec l’homme qu’on aime… jamais je n’ai eu autant envie de lui, envie à en pleurer, envie de pleurer à l’idée d’être en train de vivre les derniers moments avec lui…

    Soudainement il s’arrête devant une sandwicherie où il n’y a pas trop de monde. Il a faim, le bel étalon. Il faut bien nourrir la bête. Moi aussi j’ai faim et je me tâte si de oui ou de non je vais prendre un sandwich moi aussi… une fille surgit de nulle part et s’adresse à lui… je la comprends, Jérém est le genre de client pour qui on se battrait jusqu’au sang… je le regarde et sa peau mate moite de transpiration, la droiture et l’extrême harmonie virile de sa silhouette me font chavirer… je suis perdu dans mes pensée et je ne me rends pas compte que Jérém a déjà payé alors que je n’ai toujours pas décidé si je vais prendre un truc ou pas… tant pis… je mangerai plus tard…

    C’est Jérém qui me secouera de mes pensées : il est devant moi, deux sandwichs dans ses mains. Il m’en tend un. Je vais craquer, je vais pleurer, je vais mourir.

    Merci, Jérém…

    Il ne répond pas, il reprend sa route. Il marche vite devant moi, en attaquant son sandwich comme un fauve sa proie… là encore je trouve ses gestes d’une beauté masculine à me rendre dingue… on arrive place Wilson, le soleil tape sur les façades en briques apparentes qui bordent l’espace circulaire en leur restituant tout l’éclat rose qui fait la renommée de la ville… place Wilson est elle aussi bondée de monde à cette heure là… qu’est ce que c’est beau et plein de vie et de gens à l’air heureux la ville de Toulouse au mois de juin, ça a presque un air de Dolce Vita… ça me fait penser à un vieux film italien, mais surtout ça me donne envie de réécouter une chanson plus toute jeune elle non plus, une chanson qui a pour moi la couleur chaude et plaisante des vacances, des plages, des maillots de bain, de la liberté, d’une caresse du vent sur ma peau devant la mer… ça me met de bonne humeur…

     

    We're walking like in a Dolce Vita/Nous marchons comme dans une douce vie
    This time we got it right/Cette fois nous l'avons bien obtenu
    We're living like in a Dolce Vita/Nous vivons comme dans une douce vie
    Mmm, gonna dream tonight/Mmm je vais rêver ce soir
    We're dancing like in a Dolce Vita/Nous dansons comme dans une douce vie
    With lights and music on/Avec de la lumière et de la musique
    Our love is made in the Dolce Vita/Notre amour est fait d'une douce vie
    Nobody else than you/Personne d'autre que toi
    It's our last night together with our love again/C'est notre dernière nuit ensemble encore avec notre amour
    Another light before we drown in darkness/Une autre lumière avant que nous nous noyions dans l'obscurité

    C’est bon d’être amoureux à 18 ans, de l’être au printemps, de l’être à Toulouse, de l’être de Jérém…
    Jérém avance sans m’accorder le moindre regard… je le suis, je cours après lui, je suis comme tenu en laisse… c’est une chaîne qui me lie à lui, une chaîne faite de beauté, d’assurance virile, de désir, de testostérone, de puissance, de déo de mec… d’envie pure…

    On traverse boulevard Carnot, on retrouve rue de la Colombette, on la remonte très vite… La porte d’entrée de l’immeuble est ouverte à cette heure-ci… je monte les escaliers derrière lui, envoûté par son déo qui traîne derrière son passage et qui me donne une trique d’enfer…  je ne sais même pas comment je résiste à la tentation de me jeter sur ce putain de petit cul bien serré dans son short, sur ces fesses rebondies, comment je résiste au bonheur de lui arracher le short et le boxer et de fourrer ma langue dans son ti trou…

    On passe la porte de sa chambre, il la referme derrière nous. Je suis seul avec lui… putain de Jérém…

     

    Bonjour à tous, merci pour l’attention que vous portez à mon histoire. Dans quelques semaines, la saison 1 de l’histoire de Jérém et Nico va prendre fin et l’auteur va prendre quelques semaines de pause pour avancer dans la saison 2 et dans sa vie.

    Avant de lire la suite de l’épisode du bac (plus tard dans la journée ou demain matin), je lance un appel à tous les lecteurs qui aiment cette histoire pour savoir si quelqu’un maîtrisant l’art du dessein, aimerait de se lancer dans l’illustration de certaines scènes clés de mon histoire. Peut-être il y a parmi vous un artiste capable de cela, ou connaissant un artiste apte à cela.

    J’aimerais que ce soit un dessin sensuel, esthétique, sans les excès de la plupart des représentation graphiques des anatomies et des scènes de rencontres gay qu’on voit sur internet. Quelques images d’abord, et pourquoi pas une bd ensuite ? On peut toujours rêver…

     

     


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    Précédemment, dans « 50 nuances de Jérémie » : La philo terminée. Sortie de salle d’examen. Son souffle chaud dans mon cou, ses mots fermes dans mon oreille, lâchés sur un ton autoritaire et excité…

    « Chez moi, maintenant… ».

    Un trajet de quelques minutes dans un silence total entre la Daurade et rue de la Colombette, un silence lourd, épais, chargé d’érotisme brut, de sensualité palpable, comme une bulle autour de nous… et pour cause… après l’avoir chauffé à blanc pendant toute la durée de l’épreuve, Jérém est brûlant comme la braise…

    Il s’arrête prendre des sandwichs. L’animal a faim. Il m’en tend un. Mignon.

    On arrive devant le dortoir, on monte les escaliers, on rentre dans sa chambre. Il referme la porte derrière nous. Je suis seul avec lui… putain de Jérém…

     

    Sans un mot, sans transition, il me saisit par les épaules, fermement, brutalement ; il me retourne, me plaque contre le mur ; son geste dégage une virulence qui n’est pas sans me rappeler celle avec laquelle il avait balancé le mec qui me cherchait des noises dans les chiottes de l’Esmé le samedi précédent. Comme lui, j’ai failli cogner le nez contre la paroi, ce n’est pas passé bien loin…

    Ça m’apprendra à faire mon malin… Jérém est chaud bouillant, je ne l’ai jamais vu dans cet état là, c’est impressionnant, déroutant… mais au final, de le voir si débridé, si tendu vers sa jouissance, ça me fait un effet de dingue… c’est la première que je le vois autant enflammé, c’est la première fois de ma vie que je vois un garçon si brûlant… j’ai l’impression qu’il est excité au point qu’il pourrait me faire n’importe quoi… tout ce que je vois c’est qu’il a envie de jouir, et de jouir très fort… peut-on imaginer plus belle image, plus belle expérience qu’un beau mec hyper excité, un mec qui a envie de se vider les couilles et pour qui on représente à un instant précis le seul et unique moyen de le faire, la seule et unique cible de sa fixation de male en rut?

    Avoir chatouillé sa virilité, l’avoir défiée, avoir tout fait pour attirer l’attention sur soi, pour attiser ses envies sur moi, et jouir en voyant que le mec a mordu à l’hameçon de toute cette parade qu’on a mise en œuvre pour enflammer ses sens, pour réveiller sa queue…

    Ses gestes sont rapides, brusques, puissants, je le sens respirer dans mon dos, très fort et profondément, il dégage de la testostérone à plein nez, je sens son bassin exerçant une pression insistante contre mes fesses, son érection puissante arrivant à se faire sentir à travers le double tissu de son short et de mon jean…

    Son attitude est emportée, limite violente… j’ai l’impression que si je me refusais à lui, il me prendrait par la force… ou même qu’il pourrait me cogner… on ne chatouille pas un mâle en rut, au risque de se faire attaquer… je l’ai cherché, je l’ai trouvé, son cerveau reptilien est aux commandes de la bête et il ne lui inspire que des désirs… voire des instincts primitifs… j’aime imaginer que sa raison n’est plus qu’un lointain souvenir… que le mec est sans barrières…

    Certes, je ne veux pas en arriver jusqu’à là, je ne veux pas le rendre réellement violent, mais l’idée que ça puisse être possible, l’idée de ne pas avoir le choix, ça m’excite au plus haut point… bien sûr, au fond de moi j’aime à imaginer qu’il ne pourrait pas en arriver là… pas avec moi… je l’ai vu s’emporter… je sais qu’il en est capable… capable d’en arriver aux mains… mais pas avec moi… je sais qu’il peut être sauvage et violent dans la baise, humiliant, mais pas violent au sens propre… et si je m’amusais à le contrarier, je pense qu’il n’irait pas à me faire mal physiquement, car je pense qu’une ultime barrière se dresserait en lui pour empêcher ça…

    D’autre part, je suis bien placé pour savoir que la violence n’existe pas qu’au format physique… alors, pour ce qui est de la violence verbale, ça c’est une autre histoire… je sais à quel point il sait être sans limites sur ce plan là… et la pire violence qu’il pourrait me faire, c’est encore celle de me balancer des horreurs ou de… me priver de lui…

    Je me suis sciemment coincé dans une situation dans laquelle je sais que, pour maintenir son excitation en deçà du seuil où il perdrait tout contrôle, où il pourrait définitivement me jeter, je n’ai pas le choix, je dois me plier à ses envies, à toutes ses envies…

    Je me suis mis tout seul dans le pétrin, je suis dans une impasse… et quelle belle impasse celle qui amène à se faire coincer par un si beau mâle pour le soulager jusqu’à que la queue lui en tombe… oui, je me suis engagé dans une voie sans issue, et l’idée de me retrouver à sa merci me met dans tous mes états… non, je n’ai plus le choix, je dois perdre le contrôle, me laisser faire, il va se servir de moi pour évacuer toute cette puissance sexuelle que j’ai réveillée, il va me baiser autant qu’il voudra, comme il le voudra, je l’ai mis dans un tel état que la jouissance est son seul but, plus rien d’autre n’existe…

    Et, encore mieux, sa jouissance de ce jour là est autant un soulagement pour sa queue qu’une punition pour mon effronterie… ce jour là Jérém n’a qu’une envie, c’est de me baiser… non pas de me faire l’amour, ni même de baiser « avec » moi… ce jour là, il a juste envie de me baiser…, mais me baiser moi, rien que moi… le sale petit con qui a osé défier son pouvoir viril…

    Sacré petit con… il me garde plaqué contre le mur pendant un bon moment… sa bouche est toute proche de mon cou, son souffle caresse me nuque, son parfum m’envahit, l’odeur de sa bouche s’y mélange, je suis fou… j’ai envie de me retourner pour l’embrasser, mais il me tient si fermement collé au mur que même si je le voulais, je ne pourrais pas me dégager… et puis, ses lèvres me sont toujours interdites… je crois que si je tentais un truc de ce genre à ce moment là, il serait capable de me frapper…

    Son corps me domine, m’entrave, il est sur moi, je sens toute sa puissance sur mon dos, dans mes jambes, dans mes fesses, entre mes fesses… j’ai envie de lui, je bande, je mouille, je sens ma rondelle réclamer sa présence en moi…

    Il fait chaud sans sa petite chambre, la porte fenêtre est fermé et j’ai l’impression d’être dans un four… j’ai chaud, je commence à transpirer, je ne vais pas tarder à être en nage, l’ambiance est moite, j’ai envie de son jus sur moi, dans moi…

    J’ai envie de lui crier : Prends moi, baise moi, défonce moi… J’en crève d’envie et je ne sais pas ce qui me retient de le faire… rien en effet… on est là pour baiser… je suis là pour être sa salope… alors je sens toutes les dernières barrières s’ouvrir dans ma tête, enfoncées par un désir plus fort que tout… j’ouvre mes lèvres, je me sens perdre pied, je vais lui crier de me défoncer, de décharger son jus en moi… je vais me soumettre définitivement à sa virilité, je vais perdre toute dignité… qu’importe à ce moment là, devant le plaisir qui m’attend…

    Sa respiration s’accélère encore, il bande comme un taureau, je vais prendre une sacrée cartouche. Mais il prend le temps de me faire languir… il se fait violence pour attendre avant de prendre son pied de mec… et tout ça pour me faire crever d’envie… sacré mec, sacré petit con !

    J’en peux plus… je vais lui crier de me sauter, vite… j’inspire, la première lettre du premier mot de ma phrase prend naissance dans ma gorge quand mes oreilles se retrouvent percutées de plein fouet par la vibration de sa voix. Elle est sacrement tendue, le mec est chaud comme la braise :

    « Tu la sens ma queue, espèce de pute ? »

    (Ca fait trop bizarre de l’entendre prononcer ces mots là à ce moment là… où est donc passé le mec tendre de samedi soir ? Celui qui m’a sourit en me faisant l’amour ? Celui qui a voulu que je reste dormir avec lui ? Qui a voulu que je l’enlace ? Est-ce vraiment le même mec, ce type qui me plaque sauvagement contre le mur avant de me baiser… ou a-t-il été remplacé par un autre, sans que je m’en rende compte ? Mais bon, en attendant, faute de mieux, oui, j’ai envie de ça, être ta pute, mon beau Jérém… tu l’as cherché, maintenant il faut assumer, mon Nico… pour la tendresse, on repassera… ce n’est pas aujourd’hui, ni jamais d’ailleurs, que je retenterai quoique ce soit dans ce style là…)

    « Oui, je la sens, elle est trop bonne… »

    « Qu’est ce qui t’as pris de me chauffer tout à l’heure ? »

    (Quel culot le mec, c’est lui qui a commencé à me faire craquer avec son sourire infernal…)

    « J’avais trop envie de toi… »

    (J’ai tout le temps envie de toi, espèce d’idiot !)

    « T’avais envie de ma queue – dit-t-il en me bousculant – dis le ! »

    (J’ai juste envie de te faire jouir, mec)

    « Oui, j’avais envie de t’avoir dans la bouche… »

    « T’es vraiment une sale chienne en chaleur… »

    « C’est toi qui me rends comme ça… c’est toi qui me rends dingue… ta queue… »

    « Tu veux encore que je te remplisse la bouche de mon jus ? »

    « Oui, Jérém, fais moi ce cadeau, gicle-moi dans la bouche… »

    Il relâche à peine sa prise et il revient en mettant un bon coup de bassin dans mes reins, c’est plutôt violent, je sens toute sa puissance sur moi.

    « J’ai vu que t’as faim de ma queue, oui… »

    « S’il te plait, laisse moi te sucer… »

    « Tu me suceras quand j’en aurais envie… »

    « Tu en as pas envie là… »

    « Non, pas vraiment… »

    « Et t’as envie de quoi… ? »

    Là, tous de suite, j’ai envie de te défoncer le cul… »

    C'est clair, c'est direct, c'est ce dont j'ai envie. C’est bon de savoir qu’on est pile sur la même longueur d’onde… et ce qui est encore meilleur c’est que c’est lui à annoncer la couleur… il a vraiment envie, envie de moi, envie de mon cul…

    C’est bon comme jamais, cette attente ne fait qu’accroître mon désir, cette soumission amène mon envie de lui à son paroxysme… son parfum et sa transpiration, l’odeur de sa peau me rendent dingue, l’air est saturé par une claire odeur de mâle…

    Décidemment Jérém n’est pas un, mais plusieurs, 50 nuances de Jérémie défilent devant mes yeux au fil des jours… et là, le mec il a juste envie de me défoncer tout de suite… de toute façon, je n’aurais jamais mieux de lui… des bons coups de baise, mais pas son cœur… la nuit de samedi c’était une fausse note dans la partition de notre relation… Jérém est le mec qui baise, mais qui ne fait pas de câlins… je tâcherai de m’en souvenir… en attendant, vas-y mon beau, baise-moi…

    « Vas-y, ne t’en prive pas… »

    Je le sens souffler très fort, il n’en peut plus… lui non plus… j’ai presque l’impression qu’il essaie de résister à sa propre excitation… quelque chose me dit que le fait que j’arrive à l’allumer à ce point ça doit lui faire peur… ça doit le faire chier que j’aie ce pouvoir sur lui… certes c’est lui qui a commencé à me chercher ce matin, mais à partir du moment où je l’ai défié, c’est là qu’il est monté en pression… son excitation a grimpé tour après tour, elle a fini par lui échapper des mains… il a du essayer de se reprendre, de reprendre le contrôle… il n’y arrive pas, il sait que pour se calmer il n’a d’autre choix que me baiser… tout ce dont j’ai envie aussi… il est pris au piège, autant que je le suis…

    On est condamnés à baiser pour retrouver nos esprits… ça me plait comme idée…

    Il relâche enfin sa pression, il se décolle de moi… et à l’instant même où le contact cesse, il me manque déjà… je reprends ma respiration, je décolle légèrement ma poitrine et mon nez du mur… j’entends un bruit de cuir glissant très rapidement sur le même cuir, suivi d’un léger cliquetis métallique… qu’est-ce qu’il est chargé d’érotisme masculin, pour moi, ce bruit, depuis ce jour là… happé par ces petits bruits, attiré par des mouvements que je capte avec le coin de l’œil, je tourne illico la tête… d’un geste rapide et automatique Jérém a défait sa ceinture… ça ne dure qu’une fraction de seconde : pendant que, sans même se baisser, il enlève ses baskets, mes yeux sont aimantés par sa braguette ouverte, laissant entrevoir une portion assez vaste de son boxer déformée par une sacrée bosse… et la vision de ce bout de cuir baillant sur le côté, de cette ceinture défaite avant la baise, est pour moi une vision d’une intensité érotique absolue…

    Ca y est le short et le boxer tombent, sa queue en l’air, pointant le zénith, il ne reste que le t-shirt sur son torse… je croise ses yeux de fauve enragé… il s’arrête un instant, immobile, son regard est noir, il fulmine… putain de mec… il inspire un bon coup, d’un geste rapide et assuré il ôte enfin son t-shirt, je vois ce bout de tissu bleu ciel voler par terre… et c’est à mourir de désir toute la beauté et toutes les odeurs qui se dégagent de ce torse nu… sa chaînette sexy, son tatouage à tomber… je suis en transe… baise moi, Jérém…

    Je sais que je serai vite exaucé, je sens que Jérém est en mode mâle directif… le bonheur, quoi… alors, devant l’empressement et l’ardeur du mâle, je décide de me laisser faire, de m’abandonner totalement à ses actes, à ses initiatives, à être sa chose… il défait ma ceinture rageusement, il ouvre ma braguette à l’aveugle, presque en l’arrachant, je sens ses mains se saisir de mon jean, de mon boxer, les descendre à hauteur de mes genoux… je sens la fraîcheur sur mes fesses nouvellement découvertes… c’est si agréable et excitant…

    Je le sens revenir à la charge, virulent… sa queue est désormais fermement calée entre mes fesses… il saisit le bas de mon t-shirt et d’un geste puissant et précipité le soulève… j’ai tout juste le temps de soulever mes bras, il le fait glisser et le balance par terre sans regarder, il atterrit à coté du sien…

    Il me plaque à nouveau contre le mur, encore plus brutalement, violemment… qu’est ce que j’ai pu le chauffer pendant l’épreuve, et c’est exactement à cela que je m’attendais sans même pouvoir l’imaginer… c’est de ce genre de réaction, presque enragée, très virile, sauvage, instinctivement sexuelle dont j’avais envie…

    Il me maintient solidement plaqué au mur, ses mains saisissent fermement mes bras, mes hanches… sa queue est entre mes jambes, je sens sa raideur et sa douceur frotter ma raie et ma rondelle… je frissonne comme un fiévreux… je sens la chaleur et la fermeté de ses pectoraux au contact de la peau de mon dos… je vais disjoncter… c’est pas possible d’endurer autant d’excitation et de bonheur sensuel…

    « Tu vas la sentir passer, c’est moi qui te le dis… »

    « Tu es super bien monté… »

    « Et toi t’es une pute, un trou à bite… »

    « Je suis le trou pour ta bite… personne ne pourrait me faire ce que tu me fais… »

    « Je te fais quoi ? »

    « Tu me fais jouir… »

    « Jouir du cul ? »

    « Oui, jouir du cul… »

    « T’es une vraie salope… »

    « C’est ta queue qui me rends comme ça… »

    « Non, t’es une salope qui a tout le temps chaud au cul… je pourrai te rincer le fion dix fois dans la journée que tu l’aurais toujours en feu… »

    « J’ai juste envie de toi… »

    « Arrête… tu mériterais qu’une équipe de rugby au complet te défonce le cul… »

    (Saleté de petit con, où il est-ce qu’il a été la chercher celle là ?)

    « Je n’ai envie que de toi… »

    « Je suis sur que tu aimerais te faire fourrer jusqu’à en déborder… »

    « Jérém… »

    « Quoi ? »

    « J’ai envie de toi… »

    « T’as envie de quoi ? »

    « Que tu me prennes… »

    « T’as envie que je te casse le cul, c’est ça ? »

    « Viens jouir comme un mec et me faire jouir comme ta pute… »

    « Dis-le que t’as envie que je te démonte le cul… »

    « Oui, j’en ai envie… »

    « Dis-le ! »

    « J’ai envie que tu me démonte le cul, oui… »

    Je sens sa main glisser sur mes couilles, les attraper, les serrer…

    « T’en as rien à faire de ça… elles te servent à rien… il n’y a que ton cul pour te faire jouir… »

    « Oui, Jérém… « 

    Il n’est pas satisfait de ma réponse, il serre un peu plus sa main… j’ai un peu mal mais ce jeu de soumission, d’humiliation de ma sexualité est super excitant…

    « Non, elles me servent à rien… il n’y a que ta queue pour me faire jouir… »

    Il serre encore plus… j’ai vraiment mal, mais je suis excité à un point que je ne peux pas décrire… sa queue calée dans mon entre jambes… ses poils pubiens chatouillant le bas de mes fesses…

    Et puis, sans prévenir, il me lâche… je le sens cracher dans sa main, je sais qu’il est en train de préparer sa queue pour l’assaut de mon ti trou… je le sens recracher et ses doigts passer sur ma rondelle pour étaler sa salive… c’est rapide, c’est excitant, un instant plus tard ses mains passent sous mes aisselles et trouvent appui à hauteur de mes tétons… je me demande s’il se rend compte que cette région de mon corps est hypersensible ou alors s’il prend juste appui pour aider son bassin dans la pénétration et dans les coups de reins qui vont suivre…

    Je sens son gland se présenter pile devant l’entrée de mon intimité, gonflé à bloc, brûlant : sous la pression de son bassin, rapidement ma rondelle abandonne toute résistance, elle se laisse aller avec délectation à l’invasion du mâle, cette invasion qu’elle sait lui être si plaisante… son gland glisse lentement et je sens son gourdin s’enfoncer entièrement en moi… la défense de mon anus vaincue, sa queue ne rencontre aucune autre résistance à son passage… ça y est, il est au plus profond de moi, ses couilles chatouillent mes fesses et ses pectoraux caressent mon dos… lorsque sa queue arrive à la garde, je sens Jérémie se livrer à une profonde inspiration traduisant son plaisir… ses pectoraux et ses abdos semblent se contracter, le contact se perd pendant un instant avec la peau de mon dos mais il revient presque aussitôt, encore plus agréable…

    Avec ses mains puissantes et ses doigts bien écartés pour augmenter la surface de prise, il m’attire à lui, le contact de la paume de sa main contre mes tétons est une sensation purement et simplement délirante, il pourrait faire de moi ce qu’il veut, comme d’habitude, 100 fois plus que d’habitude…

    Il pourrait… et il le fait… un instant plus tard, il est en train de me sauter avec une rage de dingue …  quelque chose me dit que dans l’état qu’il est, Jérém ne sera pas long à venir… ses couilles sont bien pleines et son excitation extrême… je le sens très impatient, pressé de se lâcher, de précipiter sa jouissance… et putain comme il prend d’assaut mon cul avec ses coups de reins claquant sur mes fesses, son visage collé dans le creux de mon épaule… ses lèvres posées dans le creux entre la base de mon cou et mon épaule, je le sens mordiller ma peau, nerveusement… mouvement enragé de mâle hyper allumé…

    Qu’est-ce que c’est bon que de me faire tringler par ce mec, et qui plus est dans cet état là… j’ai juste pas envie qu’il vienne trop vite… j’ai envie qu’il me défonce pendant longtemps… je sais qu’il est trop en pression pour se retenir, pour rechercher autre chose que le chemin le plus court vers son plaisir… il faut qu’il calme sa queue avec un premier orgasme rapide et bestial, ensuite il reviendra à la charge, plus endurant…

    Et alors je le laisse faire, goûtant à chaque moindre bribe de ce plaisir extrême… et même si je sais qu’il viendra trop tôt à on goût, je sais que je serai content quand il jouira, quand son jus viendra en moi, quand l’orgasme secouera ce beau corps et qu’il sentira son esprit s’évaporer quelques instants sous la vague du plaisir… car son plaisir sera mon plaisir, le plaisir de le sentir jouir…

    Quelques foulées bien amples, sa queue s’enfonce en moi avec puissance, ses couilles frappent mes fesses violemment, son bassin écrase le mien sans ménagement… quelques coups de reins bien profonds et le mec rencontre cet orgasme qu’il ne peut contenir plus longtemps, tellement son jeune corps le lui réclame ; et pendant que Jérém jouit très fort en moi, comme un animal, sans réussir à contenir ses râles de plaisir, pendant que je sens le souffle bouillant sur mon cou, pendant que son nectar de mec quitte ses couilles pour aller se loger bien au fond de moi, je sens cette chaleur monter dans mon ventre… j’étais tellement pris à mon plaisir anal, à ma jouissance passive que je ne l’ai pas senti venir… je jouis à mon tour… mes giclées vont s’abattre sur la cloison et sur le carrelage…

    Oui, sans se soucier minimalement de mon plaisir à moi, Jérém s’est vidé les couilles en moi. Et moi aussi j’ai joui, sans même me toucher j’ai joui, et c’est sa queue qui m’a fait jouir… c’est dingue… sacré mec… prendre son pied et en procurer juste en cherchant le sien… prendre du pied avec sa queue et donner du pied avec sa queue, sans même en avoir l’intention, juste en baisant, en cherchant le moyen le plus rapide de jouir…

    Il est toujours en moi, la queue raide… je me sais rempli de son jus copieux et dense, ses mains sur mes tétons, son souffle chaud dans le cou… il fait vraiment chaud sans le petit espace de sa chambre… et après cet effort de dingue qu’il vient de produire, Jérém est carrément en nage… je le sens appuyer son front sur mon épaule et l’y frotter pour s’essuyer de sa transpiration abondante… putain que j’aime la transpiration masculine, et la sienne tout particulièrement…

    Un instant plus tard il se dégage de moi ; il me saisit par les épaules, il me décolle du mur et il appuie lourdement sur mes épaules pour me faire mettre à genoux, la tête appuyée contre le mur. Pendant un court instant je suis déçu de le voir s’éloigner alors que je m’attendais à qu’il me fourre directement sa bite dans la bouche… sans réfléchir sur le fait qu’il est nu, la queue tendue et qu’on est en pleine journée, je me dis qu’il va partir en terrasse fumer sa cigarette… non, je me trompe, le bogoss ne partira pas fumer, il ira juste ouvrir un peu la porte fenêtre pour laisser entrer de l’air. Il doit se sentir étouffer, le pauvre, sa respiration demeure profonde et excitée…

    Je le regarde revenir vers moi avec sa démarche assurée, tellement à l’aise dans sa nudité, la queue toujours tendue, luisante du jus qu’il vient de fourrer dans mon petit cul… il s’arrête à quelque centimètres de ma bouche, les mains sur sa bite pour la ramener pile à hauteur de mes lèvres…

    Mon esprit est happé par la vision de ce corps d’apollon en sueur se tenant débout devant moi, me dominant de toute sa taille, me soumettant à sa queue, un apollon ayant joui en moi et dont le passage bien viril pulse encore dans ma rondelle… je me dis que nos envies, nos sexualités sont si compatibles… qu’on est vraiment fait l’un pour l’autre, que nos corps sont fait l’un pour l’autre… et dans ma tête, c’est le bonheur…

    Mais la vue ce n’est pas le seul sens à en prendre pour son argent… mes narines sont ravies par l’odeur fort et intense de sa sueur, de sa transpiration pubienne, l’odeur de ce petit jus qui continue de suinter de sa peau et qui s’évapore petit à petit saturant l’air de cette odeur de mec… cette odeur de plus en plus forte et qui est en train de faire glisser le parfum de son déo à l’arrière plan olfactif… dans mon nez, mille odeurs délicieuses, les odeur d’un homme, un véritable bouquet d’où l’une d’entre elles se détache nette, forte, prégnante, entêtante… c’est une odeur reconnaissable entre mille, celle de son sperme… celle de son plaisir de mec…

    Devant mon hésitation, devant ma contemplation, cette véritable jouissance des yeux, cette attitude d’un instant qui n’est pour Jérém qu’une attente intolérable qu’on s’occupe de sa bite, le beau mâle avance le bassin, tout en portant une main sur ma nuque… son gland touche mes lèvres, elles s’ouvrent petit à petit, sa queue glisse entre, lentement, dans cette fente qui lui fait comme un haie d’honneur… son gland avance encore, il rencontre ma langue… et ma langue rencontre son goût qu’elle savoure avec gourmandise, ce mélange de nectar de mec et jus salé produit par sa peau… il avance jusqu’à rencontrer le fond de mon palais… et là la pression de sa main sur ma nuque se fait encore plus forte, il essaie d’enfoncer son gland dans ma gorge… je le sens avancer, m’étouffer… je le sens progresser encore, m’envahir… j’ai un peu mal mais ma douleur est vite compensée par la sensation de l’avoir complètement en bouche, jusqu’à la garde… ou presque… je sais qu’il aime ça… me remplir la bouche avec sa queue, avec toute sa queue… et voir que quoiqu’il fasse, quoi que je fasse, elle ne rentre pas entièrement… putain de petit con trop fier de sa queue !

    « Tu la sens bien là ma queue, petite pute en chaleur ? »

    Franchement Jérémie, t’as l’impression que je suis en position de te faire la causette ? S’il voulait une réponse à sa question à ce moment là, c’était mal barré. Je me limite à pousser un grand souffle à travers mes narines, ce qui doit lui sembler une réaction suffisante et allant dans le sens attendu.

    « Je le sais que tu adores ça… tenir ma queue bien au fond de ta gorge… »

    « Hummmmmmmmm… »

    « Tu vas l’avoir pendant un moment… je suis bien dans ton autre trou à bite… »

    Une partie de moi a toujours envie de le gifler pour ce qu’il est en train de faire, cette façon de faire de moi sa pute, de m’humilier, de me réduire à un ensemble de trous pour son plaisir exclusif (je ne sais même pas s’il s’est rendu compte que j’ai joui sur son mur)… je trouve qu’il pousse le bouchon un peu loin… j’ai envie d’autre chose avec lui… mais il faut bien admettre que, dans l’absolu, cette séance de soumission domination me rend dingue… oui, dans l’absolu, j’adore ça…

    Mais dans les faits, je me rends compte que cette situation me remet dans la position d’il y a quelques jours, je me conforme à être pour lui qu’un objet de baise et j’accepte implicitement que ce qui s’est passé samedi soir ne soit qu’une erreur de scénario…

    Sa deuxième main vient se coller sur ma tête et sa pression se maintient, puissante. Je sens ses couilles collées à mon menton, de ses poils pubiens chatouiller mon nez et dégager cette odeur si délicieuse de gel douche et de petits-poils-de-sexe-de-mec que j’adore… ils sont si doux ces petits poils, en plus il les entretient à une longueur raisonnable… c’est beau, propre et soigné, ça donne envie de les lécher, de les caresser, de plonger son nez dedans…

    Et puis, en levant à peine les yeux, j’aperçois une vision de rêve… cet alignement de poils fins qui descend direct de son nombril… ah, ça c’est beau, c’est à mourir tellement c’est beau… entre le nombril et le sexe d’un beau garçon, un seul chemin, ce chemin du bonheur que pour nos amis anglo-saxons est carrément un « treasure trail »…

    Tout son torse est en nage et la sueur glisse petit à petit sur sa peau lisse, chaude, mate… je me rends compte que ma lèvre supérieure est trempée de sa sueur. L’odeur de sa transpiration est de plus en plus forte, le liquide chaud est chargé de sa testostérone… je suis fou… le bout de mon nez trempe presque dans le jus… ce jus qui dégouline autour de sa queue et de ses couilles et qui vient tremper mes lèvres… j’ai envie de goûter à ça, à sa transpi… j’ouvre à peine les lèvres serrées autour de son mat puissant et je sens le jus s’infiltrer et envahir mon palais d’un arome fort et salé qui me ravit… je me rends compte que j’ai envie de le lécher partout… de cueillir jusqu’à la moindre goutte de cette humeur de mec…

    Soudainement, je sens la pression de ses mains se relâcher… son bassin recule, et sa queue avec, elle s’en va de ma bouche, je me sens vide, sa présence débordante me manque, sa chaleur, sa douceur, sa puissance… je suis déçu… j’étais si bien, la bouche remplie par sa queue, mon nez en train d’humer tous ces bonnes odeurs de mâle et ma bouche en train de goûter à sa transpi… je me dis que c’est là qu’il va se rhabiller et partir en terrasse, après s’être fait nettoyer la queue…

    Je me trompe une nouvelle fois car, après s’être dégagé de moi, Jérém se tient toujours debout devant moi, il doit être encore terriblement excité si l’appel de la cigarette ne s’est pas encore fait sentir… je ne sais pas ce qu’il veut exactement, j’ai plutôt l’impression qu’il veut être surpris…

    Eh bien, s’il attend à que je lui fasse un truc de dingue, c’est aujourd’hui que je vais lui donner… dans l’état où je suis, après le truc de malade qu’il vient de me faire, en me disant de surcroît que c’est certainement la dernière fois que je vois ce corps de ouf à poil et que j’ai accès à cette queue délirante, je vais tout donner…

    Je me déchausse, je me libère enfin de mon jean et de mon boxer qui entravent mes mouvements… j’avance mon buste vers lui, ma tête vers son bassin… je commence à lui lécher les couilles… elles sont moites de sa sueur, je les lèche comme un fou, délicatement mais inlassablement, je suis affamé, ma langue, mes lèvres, ma bouche ne savent plus où donner en premier tant sont nombreux les endroits qu’elles ont envie de visiter…

    Je reviens à ses boules, je les gobe, je les tiens dans ma bouche, je les masse avec mes lèvres… je fais une halte obligé dans ce petit creux à la naissance des bourses juste en dessous de la queue, ce petit creux qui m’excite tant, je le titille, je l’agace du bout de la langue… il frissonne, ses abdos se contractent dans un mouvement rapide et soudain… je sais désormais que cette réaction signifie dans son langage corporel « putain que c’est bon, ça m’a surpris tellement c’est bon »… j’ai l’impression de commencer à vraiment bien maîtriser une langue nouvelle, une langue qui n’a pas de mots, mais uniquement des signes, comme la langue des non voyants, cette nouvelle langue est la langue du plaisir masculin d’une bête assez spéciale et rare, le « Jérém à poil noir »…

    Je suis avide de son anatomie chaude, excitée, trempée de sueur… je recommence à lui lécher les bourses, à jouer avec ses couilles… j’envoie ma langue partout ou il y a du jus à collecter, dans son entrejambe ; je m’engouffre dans les creux entre les bourses et l’intérieur de la cuisse : avec mes doigts je décale délicatement son service trois pièces pour permettre à ma langue d’aller jusqu’au bout, à la rencontre du filet de liquide qui se cache tout au fond du joli canyon… je m’occupe d’un côté et ensuite de l’autre, avec la même cure, la même attention du travail bien fait, avec la même envie inlassable…

    Je remonte ensuite vers cette petite parcelle poilue située juste au dessus de sa bite, ce petit triangle de poils si doux est d’une beauté à faire chavirer… c’est trempé là aussi et je m’attarde à tout pomper, à tout éponger, ma langue et mes lèvres s’en donnent à cœur joie… ma bouche est envahie par ce goût salé qui me rend dingue… et ce qui me rend encore plus dingue ce sont les mouvements inattendus et brusques de ses abdos, sa respiration saccadée… ces râles à peine étouffés qui traduisent le bonheur que ma bouche est en train de lui procurer…

    Mais par-dessus tout, ce qui me rend vraiment fou c’est ce gland pulpeux, gonflé à bloc, cette queue qu’il a brutalement fait claquer sur ma gueule à plusieurs reprises pendant que j’épongeais sa transpiration, cette queue désormais lourdement appuyé sur ma joue et qui semble prête à jouir à nouveau quelques minutes à peine après m’avoir rempli le cul…

    Je suis tellement excité que j’ai envie de le prendre en bouche et de le pomper pour recevoir des bonnes giclées au fond de la gorge… j’ai envie de sentir sa queue entre mes lèvres, envie de la sentir coulisser propulsée par de grands bons coups de bassin, sentir son goût se répandre dans mon palais…

    J’ai envie de tellement de choses avec ce mec… j’ai envie de tout et j’ai envie de l’avoir tout à la fois… I want it all and I want it now… il faut choisir et je me dis que la pipe ça peut bien attendre un peu… j’ai envie de continuer dans ce voyage au pays non pas des terres chaudes, mais des peaux chaudes, mates et transpirantes… d’autant plus que je sens que ce que je suis en train de lui faire ça le ravit autant que cela me ravit moi… autant profiter de sa peau mate et moite, je le sucerai après, quand il me l’ordonnera…

    Je termine d’éponger la petite parcelle de poils bruns au dessus de sa queue et je décide de remonter contre courant… je me sens attiré de façon de plus en plus irrésistible vers la source de sa transpiration… c’est une magnifique petite rivière qui part de son front, dégouline sur son visage, se charge un peu plus au creux de son cou… elle perle sur ses pectoraux, sur ses épaules, contourne ses tétons, semble se ressembler dans la ligne médiane qui, du haut en bas de son torse, dessine la symétrie parfaite de son anatomie ; elle continue ainsi sa course pour arriver à traverser la région humide et vallonnée de ses abdos, elle passe par la craquante dépression de son nombril, elle s’infiltre par capillarité au travers cette ligne de poils fins qui agissent comme un canal de drainage dont la fonction est de convoyer le liquide chaud vers son pubis…

    Explorateur avisé de son anatomie, je pose le bout de ma langue tout en bas du chemin, et je sens le liquide couler, glisser, suinter, exciter mes papilles… je ne m’en lasse pas, je pourrais rester dans cette position, à genoux devant lui, ma langue posée juste au dessus de son pubis, sa queue appuyée sur ma joue pendant des heures… les odeurs qui envahissent mon nez et ma tête m’ôtent toute notion de temps, de réalité, de bac philo ou autre, de futur, de passé… je ne suis que dans le bonheur absolu de l’instant présent, devant cet apollon à qui je suis en train de donner tout le plaisir que je peux… voilà le seul but de ma vie à ce moment là…

    Et puis ma langue gourmande décide d’aller encore plus loin… elles sort complètement de ma bouche, elle s’appuie de toute sa surface sur la peau de son bas ventre et d’un seul coup elle remonte lentement tout l’alignement de poils jusqu’au nombril, rencontrant pour la toute première fois la douceur humide de ces petits poils qui me font délirer, drainant d’un seul coup le débit de ce bon liquide qu’elle rencontre sur son passage…

    A partir du moment où il est atteint, le nombril n’est plus qu’une étape vers de nouveaux territoires… ses abdos à peine traversés, ma langue veut suivre la ligne médiane de son torse, continuer vers le haut, vers le cou qu’elle devine si chaud, si humide lui aussi…

    Comme l’étoile polaire attire les marins, le petit grain de beauté en bas de son cou attire mon regard, happe ma raison, force mon voyage… mes genoux sont déjà en train de se déplier pour permettre à mon buste de remonter et à ma langue de continue plus loin dans son voyage de rêve ; quand, de façon soudaine, Jérém se dégage, se déplace à coté de moi, s’appuie contre le mur, les jambes écartées, les reins légèrement cambrés, le galbe de ses jolies fesses bien en vue… je sais ce qu’il attend… je veux lui donner aussi… j’en ai envie depuis que je l’ai suivi en montant les escaliers du dortoir quelques minutes plus tôt…

    J’ai dit qu’aujourd’hui je lui donnerai tout, tout pour notre dernière fois. Tout. Je me déplace et je m’agenouille derrière lui… j’approche ma tête de ses fesses et un instant plus tard je trempe mon nez et mes lèvres dans sa raie… je m’attarde un court instant à humer la chaleur moite de cet endroit… mes mains écartent délicatement ses fesses, juste avant que je me décide à lâcher ma langue à ses instincts, à ses envies…

    Elle sort de ma bouche, impatiente, frémissante, elle part à la recherche de sa rondelle qu’elle trouve du premier coup… elle commence à l’agacer par des petits coups… la bête frissonne de plaisir… ça me rend dingue… je continue avec mes petits coups, je le fais un peu languir… c’est moi qui le fais languir ce coup-ci… je sais à quel point il adore ça ce petit con… je vais lui donner, mais je le chauffe un peu plus… je lèche ses boules bien lourdes par l’arrière, je plonge mon nez dedans… j’inspire tous ces odeurs de mec… j’adore…

    Et puis je ne peux plus me retenir… j’ai envie de le voir vibrer de plaisir, alors je lèche copieusement sa rondelle… j’y vais franco et je sens que ça le rend dingue… encouragée, ma langue s’enroule, elle se raidit pour pouvoir s’introduire le plus loin possible dans son intimité… pour la fouiller sans ménagement… et quand elle s’insinue entre les parois de son petit trou, je le sens carrément trembler de plaisir… je l’entends souffler très fort, râler en frissonnant…

    Putain de salope, tu aimes ça…

     

    La partie deux de l’épisode très chaud demain matin.

    Qui veut dessiner Jérémie et Nico ? Des épisodes en avant première à la clé.

     

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    34.2 Jérém se lâche après le bac philo.

     

     

    Précédemment, dans « 50 nuances de Jérémie » : … je sais à quel point il adore ça ce petit con… je vais lui donner, mais je le chauffe un peu plus… je lèche ses boules bien lourdes par l’arrière, je plonge mon nez dedans… j’inspire tous ces odeurs de mec… j’adore…

    Et puis je ne peux plus me retenir… j’ai envie de le voir vibrer de plaisir, alors je lèche copieusement sa rondelle… j’y vais franco et je sens que ça le rend dingue… encouragée, ma langue s’enroule, elle se raidit pour pouvoir s’introduire le plus loin possible dans son intimité… pour la fouiller sans ménagement… et quand elle s’insinue entre les parois de son petit trou, je le sens carrément trembler de plaisir… je l’entends souffler très fort, râler en frissonnant…

    Putain de salope, tu aimes ça…

     

    Il fait exprès de me poser des questions auxquelles je suis momentanément dans l’impossibilité de lui répondre… je ne vais pas délaisser ma mission pour répliquer à une question dont il connaît la réponse… petit con ! Sans attendre de réaction, mais en appréciant ma soumission tacite, il enfonce un peu plus le clou :

    Vas-y goûte bien à mon fion…

    Ses mots salaces et vulgaires me font un effet tel que, sans que ma volonté s’en charge, les mouvements de ma langue augmentent en intensité. Et quand la notification de l’accueil positif de ma performance arrive à travers des mots encore plus triviaux, je suis le mec le plus excité de la terre.

    Ah oui… comme ça, salope, bien comme ça… vas-y, fais bien ta pute…

    Là je deviens vraiment dingue… je n’ai plus de limites, ma langue sort de ma bouche et se déploie vers sa rondelle comme un élastique en tension extrême, juste avant de casser… je sens le bout aller encore un peu plus loin dans son intimité… il adore, ses respirations sont de plus en plus courtes, bruyantes, saccadées, ses muscles se contractent, ce sont des spasmes de plaisir… je continue longuement, le rendant de plus en plus fou… j’ai quasiment l’impression que si je continue pendant assez longtemps, pour peu qu’il se caresse un peu, je finirais par le faire jouir, comme un malade… hélas je ne suis que simple acteur dans cette scène de baise… et quand le réalisateur décide de couper, on coupe.

    C’est ainsi que, à un moment, Jérém décide de priver ma langue du bonheur d’exciter sa rondelle…

    Je suis simple acteur, et je n’ai même pas accès au scénario. Je vis les événements en instantané. Le voilà donc qui se retourne, me chopant fermement par l’avant-bras et m’entraînant vers le lit. Une fois à proximité, il me saisit par les épaules et me balance vers l’avant, je perd l’équilibre, je tombe, je me retrouve allongé sur le ventre. Jérém est derrière moi, je le sens s’approcher, je sens son poids enfoncer le matelas…

    Je n’ose pas me retourner, mais mes oreilles se chargent de me raconter la suite… je l’entends à nouveau cracher dans sa main, un instant plus tard il est à nouveau en moi, sa queue a glissé comme un couteau dans du beurre chaud, le passage de mon trou largement préparé par la première visite remarquée de sa queue et la présence de son premier jus…

    Il reprend alors ses va-et-vient, je ne suis qu’un trou qui se fait divinement tringler par une bite insatiable… c’est bon, je la sens bien, j’adore cette position où ses boules frappent mes fesses si lourdement… je suis complètement concentré sur mon plaisir et plus rien ne compte autour de moi… ou presque… ça aurait été le cas si un petit détail n’avait pas frappe mon attention, mettant une note discordante dans cette mélodie de la jouissance que Jérém était en train de jouer dans mon ti trou…

    Mon regard est attiré par un emballage de capote déchiré sur la table de nuit… ce qui est sur, c’est que dimanche matin, à mon départ, il n’y était pas… ainsi, je réalisais que la veille au soir, pendant que dans mon lit je me tapais la branlette mentale du Dimanche 2.0, avant de m’en taper une bien réelle pour m’endormir, le beau Jérém était en train de péter une chatte… ce qui expliquerait sa gueule enfarinée du matin…

    Du coup je sens un sentiment d’humiliation m’envahir et mon excitation retomber… je n’arrive pas à détacher mes yeux de ce petit bout de plastique, je commence à être mal à l’aise (putain, il aurait au moins pu le faire disparaître !), mon corps ne prend plus de plaisir, je me raidis, ma queue perd rapidement de la vigueur, des frissons désagréables parcourent ma peau… je commence à avoir mal… oui, une fois que la fausse note est lâchée, c’est très difficile de rattraper le coup et de se remettre dans le tempo…

    Jérém lui aussi s’en rend compte… je ne suis plus en train de m’offrir à lui, je suis en train de lui résister… ses coups de reins finissent par ralentir… suivant la ligne de mon regard, il a du comprendre ce qui se passe dans ma tête… la preuve en est que, sans sortir de moi, il penche son buste, il allonge le bras pour aller attraper le petit bout de plastique et le faire glisser dans le tiroir de la table de nuit, hors de ma vue…

    Bien joué, Jérém, t’es pas complètement con… mais bon, t’aurais pu y penser avant… mais comment aurais-tu pu savoir que je serais là cet après midi… que t’aurais cette envie pressante de me baiser ? Tu t’en doutais pas hier soir, quand tu étais en train de te taper une nana, une de plus, n’est-ce pas ?

    Jérém a repris ses mouvements de bassin… une fois l’objet disparu, je sens mes muscles se détendre à nouveau et je recommence à sentir les bienfaits de sa queue coulissant en moi… il me semble que ses aller-retour sont plus amples, il joue à faire durer le plaisir… il ne le sait peut-être pas, mais c’est ainsi que je prends un max de plaisir à la sodomie, sa sodomie… des coups amples et pas trop rapides…

    Il me besogne ainsi pendant de longues minutes ; petit à petit, je retrouve une excitation et un plaisir intenses auquel je m’abandonne complètement… ma queue est à nouveau raide, je suis bien, heureux qu’il soit en moi et qu’il prenne son pied… j’aime penser qu’avec la nana qu’il a baisée hier soir il n’a pas pris autant son pied… déjà il a été obligé de mettre une capote, alors que avec moi, c’est nature… et surtout je sais qu’il l’aime trop mon ti cul endurant… je suis sur qu’il n’a même pas pu la baiser deux fois coup sur coup comme il est en train de faire avec moi, je suis sur qu’elle ne l’a pas léché partout pour recueillir sa transpi, je suis sur qu’elle n’a même pas pensé à lui bouffer la rondelle…

    Je suis perdu dans ces pensées, submergé par le plaisir d’être l’instrument illimité du sien, quand je sens ses coups s’accélérer à nouveau… c’est en lâchant un bon gros râle que Jérém jouit encore en moi… je l’entends inspirer très fort, juste avant qu’il ne se retire me moi, juste avant que le vide m’envahisse, froid, triste, désespérant… pourquoi t’es parti si tôt, Jérém… tu aurais pu rester en moi encore…

    Je n’ai pas bougé mais j’entends quelques bruits bien familiers… je tourne alors à peine la tête et je vois qu’il est en train de passer le short, sans le boxer, pour aller enfin fumer en terrasse.

    Je suis doublement rempli, mais je me sens vidé… deux pénétrations coup sur coup, le mec m’a démonté… c’est ça que de prétendre à satisfaire les envies d’un étalon endurant qu’on a chauffé à blanc… j’ai vraiment pris mon pied et en ce moment où il est en terrasse, où le contact de sa peau me manque déjà, je me dis une fois de plus que j’ai une chance inouïe de pouvoir accéder à sa sexualité…

    Je n’arrive toujours pas à le croire… on m’avait annoncé cela ne serait-ce que trois mois plus tôt, j’aurais cru qu’on se moquait de moi… pourtant… pourtant il vient bel et bien de jouir deux fois en moi… pendant que son regard est perdu dans la rue, j’en profite pour passer mes doigts dans la raie et les charger de ce goût de mec que mes lèvres seront ravies de savourer… putain, qu’est ce que j’aime le goût de sa semence, son goût…

    Sacré mec, sacré mâle… et si j’en crois au regard qu’il me lance en revenant de sa cigarette, pendant qu’il tombe son short en dévoilant une queue qui n’a pratiquement pas débandé, j’ai l’impression que l’après-midi baise n’est pas terminée… il avance, il s’allonge sur le lit à coté de moi, en position accoudée ; il tourne légèrement la tête vers moi, il me regarde droit dans les yeux, le regard déterminé, la voix posée, ferme et me lance :

    Maintenant tu peux me sucer…

    Une idée de fou me traverse l’esprit… lui répondre :

    Non, j’ai pas envie…

    Va savoir où cette réplique pourrait nous amener… Mais ce n’est qu’un instant, je le regarde dans cette position accoudée, le torse à nouveau moite de sueur et je me dis que même s’il en allait de ma vie, je le sucerai encore et encore… alors, l’idée de refuser ce qui m’est offert à cet instant précis et dont j’ai une envie qui dépasse l’entendement, c’est pas dans mes cordes… au diable la dignité, l’insoumission, la vengeance, son arrogance… j’ai envie de le sucer, il en a envie, alors je le sucerai, et je le sucerai longuement…

    Jérém allongé, appuyé sur ses coudes… la tête relevée, le petit regard lubrique pour me mater en train de lui faire ce qu’une pute se doit de faire à son maître… dès lors, c’est une évidence pour moi… je me dois de le sucer… c’est une notion aussi naturelle et évidente que « le soleil brille » et « l’eau mouille ».

    Ma bouche s’approche de son sexe pendant que l’envie me prend de tester un truc avec la langue autour du gland… je passe délicatement le bout humide à la lisière de la peau qui le recouvre à moitié avant que je ne le décalotte… le bout de ma langue s’insinue au bord, presque sous l’épiderme, et ça a l’air de le rendre dingue…

    Je continue mon jeu pendant un petit moment, jusqu’à ce qu’une bonne petite odeur de transpiration ne remonte à me narines en me rendant nécessaire de reprendre cette mission d’exploration interrompue un peu plus tôt…

    J’ai trop envie de ça… les petits poils au dessus de sa queue sont à nouveau moites… je me charge de corriger cela… je reviens avec ma langue autour de son pubis, je lèche les moindres recoins, je m’attarde sur ses couilles chaudes et odorantes… je pense lui faire plaisir, et c’est le cas j’imagine, du moins jusqu’à que sente ses mains se porter sur ma tête pour la guider de façon très directive et rapprocher ainsi ma bouche de sa queue… une fois la manœuvre d’approche accomplie, c’est en appuyant lourdement avec ses mains sur ma nuque qu’il enfournera son manche raide dans ma bouche et qu’il recommencera à y mettre des grands coups de rein en maintenant fermement ma tête avec ses deux mains… un truc qui me rappelle ce dimanche matin que j’ai voulu oublier et que ce sacré petit con semble prendre un malin plaisir à me rappeler… sacré petit merdeux… c’est sa façon à lui de me montrer que c’est encore lui qui dirige le jeu… lui et lui seul…

    Pendant un instant j’ai cru qu’il allait jouir de cette façon là, en me défonçant la bouche et en envoyant sa semence bien au fond de ma gorge… mais je suis surpris de voir qu’il s’arrête assez vite et qu’il dégage sa queue de ma bouche… ses mains sont toujours sur ma tête et je sens la pression s’exercer sur moi… je me laisse faire et je comprend qu’il veut que je revienne lui lèche les boules… ses mains m’y ont d’ailleurs amené… il aime ça le salop… je m’y attarde pendant un long moment, t’aime ça, mon salop de Nico !... ma langue ne se lasse pas de parcourir cette peux douce et chaude, de goûter à la fermeté de ces organes sièges de sa virilité…

    Je n’ose pas lever les yeux, mais je sens son regard sur moi, je sens qu’il ne perd pas une miette de mes mouvements accomplis dans une soumission totale et dans le seul but de lui offrir son plaisir de mec… juste du coin de l’œil il me semble capter un mouvement de sa tête se laissant nonchalamment basculer vers l’arrière… ce qui, dans le langage du « Jérém à poil brun », veut dire « putain que c’est bon, et surtout n’arrête pas de si tôt »… un geste, un message que je décrypte et qui me rend dingue…

    Pendant que je donne tout ce que je peux pour enchanter ses sens, pendant que son esprit et sa volonté s’évaporent devant tant de plaisir physique, je sens ses mains se dérober, je suis de plus en plus libre dans mes mouvements… je cesse alors de m’occuper de ses couilles et je décide de remonter le chemin de petits poil vers le nombril… j’ai trop envie de parcourir ses abdos, ce beau torse rasé de près et dont la peau est d’une douceurs incroyable, envie d’arriver jusqu’au territoire inexploré ce jour là, le paysage vallonné de ses pectoraux…

    Petit à petit je m’avance… cette fois-ci il me laisse faire, je m’enhardis, je me pousse encore plus loin, j’ai accès à ses tétons… je crains un peu sa réaction… mais je suis soulagé de voir que rien ne viens d’hostile… et quelle est ma surprise lorsque le bel étalon, renonçant à sa position accoudée, s’allonge sur le dos, repliant les bras jusqu’à croiser ses mains entre sa tête et l’oreiller, me lançant celle que je prends comme une claire invitation à accéder à la chaleur humide de ses aisselles…

    Si c’est pas beau ces poils bruns en bataille… on dirait qu’il a arrêté de les raser… cette petite touffe trempée d’où il se dégage cette odeur si masculine… il me semble avoir lu quelque part que c’est de cet endroit que certains odeurs mâles se dégagent après l’orgasme… et là je sens l’excitation monter encore d’un cran… je suis plus affamé que jamais de lécher ce jus chargé de sensualité, jusqu’à la dernière goutte… je m’y attarde, inlassable… l’une, puis l’autre, gourmand, insatiable…

    Je suis tellement enchanté par cette découverte que, une fois terminé mon double périple, comme dans un état second, je décide de m’aventurer jusqu’à la base de son cou, à la limite de la zone interdite… les bras de Jérém sont toujours coincés sous sa tête, alors je me dis que si ça part en sucette je vais le voir venir… pour l’instant la bête est tranquille… je m’avance doucement… ma langue arrive à caresser et drainer la transpiration juste en dessous de son petit grain de beauté… toujours pas de réaction… je décide de ne pas insister…

    Je me retire doucement… au passage, nos torses se frôlent, nos sexes se frôlent… pendant que ma langue titille l’un de ses tétons, ma mains descend vers nos queues… mes doigts saisissent les deux dans la même prise… les deux bites de taille différente se frôlent dans le bonheur des allées et venues de ma main… cette sensation de frottement de glands est magique pour moi et ça doit l’être deux fois plus pour lui, alors que le plaisir lui vient sans effort, sans que le mouvement de sa propre main ne le distraie… je le sens vibrer sous les assauts de ma prise, et de ma langue divaguant sur ses tétons et sur ses pectoraux… et c’est un bonheur magique… magique de lécher sa sueur, magique de sentir l’odeur de sa peau moite…

    Je suis fou… dans un état d’excitation où je commence à croire que tout est possible… ça le fait à certains moments… ma langue s’aventure à nouveau en direction de son cou, le cœur qui tape dans la poitrine comme s’il allait l’exploser… il me laisse faire, il se laisse faire… je plonge mon visage dans le creux entre le haut de son cou et son visage, mes lèvres se retrouvent à la limite de sa mâchoire, de sa barbe de trois jours…

    Et puis, comme je m’y attendais, c’est là que la machine se met en sécurité… c’est là que ça bloque… il existe des limites qu’on ne peut pas dépasser… le zéro absolu, la vitesse de la lumière, la mâchoire de Jérém… je le sais, mais une fois de plus je n’ai pas pu m’empêcher de tenter de forcer cette résistance… j’étais dans un état second… alors la réaction se met en marche… me ramenant à la réalité… ses bras se sont dépliés sans presque que je m’en rende compte, ses mains saisissent désormais mes avant-bras dans une prise puissante… voilà que, pris dans le mouvement, mon torse bascule lentement pour se retrouver à la verticale… mes fesse posées sur son pubis, sa queue raide calée dans ma raie…

    Jérém est toujours allongé… je n’ose pas le regarder de peur de croiser son regard… je crains de me faire jeter comme dimanche matin… il n’en est rien… le geste qui suit est ferme, mais calme en apparence… il sait ce qu’il veut, et surtout il sait comment il le veut… sacré mec…

    Il vient tout juste de relâcher sa prise sur mes avant bras que déjà je sens ses mains se faufiler sous mes cuisses… son intention est précise, il cherche à faire remonter mon bassin… je comprends de suite ce qu’il a en tête… ça me laisse un instant incrédule, mais ça m’enchante pleinement…

    Il veut encore venir en moi… ça me laisse rêveur… décidemment il a de la ressource ce jeune étalon fougueux… je le seconde en écartant mes cuisses et en prenant appui avec mes genoux sur le matelas… dès que mon bassin est remonté, sa main gauche se saisit de sa queue, je sens son gland passer et repasser dans ma raie, glisser dans ce passage bien lubrifié… effleurer ma rondelle rapidement… oui, Jérém s’amuse à laisser son gland agacer ma raie… petit con, tu me fais languir à ton tour, n’est-ce pas ?

    Il finit par arrêter son petit jeu en positionnant son gland pile en face de l’entrée de mon intimité, en le présentant, en me faisant frissonner avec un petit coup de bassin. La visée est parfaite. Il suffit que je me laisse glisser lentement… sa queue disparaît en moi… après les assauts que ma rondelle a subi depuis quelques heures, elle ne rencontre aucune résistance à son avancée, à sa pénétration… sans effort, comme le plus naturel au monde, il est à nouveau en moi et lorsque je regarde son visage, je le vois enchanté par la sensation d’avoir sa queue enfoncée dans la chaleur humide de mon ti trou déjà rempli et débordant de son jus…

    Je suis empalé sur sa virilité… je suis rempli de lui… là encore je sais ce qu’il veut… et lui aussi il le sait… il sait ce qu’il veut et il sait que j’ai compris ce qu’il veut… et que je vais le faire… c’est trop bon, ça, cette complicité de nos corps, de son envies, de nos plaisirs… je le regarde, ses yeux de feu perdus dans le vide, la peau de son torse ondulant sous l’effet d’une respiration rapide, excitée… comment peut-t-on être si jeune et si outrageusement sexy ? Comment peut-t-on avoir un corps comme le sien, une bonne petite gueule comme la sienne, une queue aussi endurante que la sienne ? Une bombe ce mec… une véritable bombe anatomique…

    Qu’est-ce que c’est beau de voir ses yeux se fermer, son visage grimacer, et ses abdos animés par la respiration profonde du plaisir… tu vas jouir encore, Jérém, c’est moi que te le dis… je n’ai envie que de ça, te faire jouir…

    Alors j’y vais, je vais faire ce qu’il attend de moi. Prenant appui sur mes genoux, j’entreprends de remuer mes reins en faisant coulisser mes fesses et mon trou sur son manche… je le sens trépider dès mon premier mouvement… si c’est pas beau ça… tenir dans ses mains (ou plutôt dans son trou) le pouvoir de faire jouir un si beau mâle…

    Mes mouvements, d’abord lentes et dosés, encore et toujours dans le but de le faire languir, de le préparer au déluge de plaisir que je lui réserve, s’accélèrent peu à peu, jusqu’à prendre une cadence régulière qui a l’air de lui convenir parfaitement…

    C’est une vision de rêve, son beau torse tout tendu vers le plaisir, ses bras à nouveaux pliés, ses mains croisées entre sa tête et l’oreiller… j’adore, j’adore, j’adore ! Il a l’air de prendre un pied de fou… je vois son dos se cambrer sous la vague de plaisir, je vois sa tête partir vers l’arrière (je kiffe à mort ce que tu me fais, en langage Jérém à poil brun)… qu’est-ce que c’est beau son petit grain de beauté noyé dans la transpiration qui a repris à perler de sa peau mate… et que dire de sa chaînette, négligemment posée sur sa peau moite…

    C’est beau à se damner… et même si je commence à fatiguer un peu, car cette fois ci c’est moi qui mouille la chemise pour le faire jouir, j’ai décidé que j’irai jusqu’au bout… je suis vraiment en nage mais ce jour là, l’homme que j’aime a envie de me baiser une fois de plus, alors je ne le décevrai pas… je penche mon dos vers l’arrière, je cherche appui avec mes mains sur le matelas entre ses jambes, mes jambes à moi se déplient et je prends appui sur mes pieds tout en gardant sa queue en moi… en changeant mes appuis, j’arrive a donner plus d’ampleur à mon mouvement… le beau mâle a l’air d’apprécier… je trouve la cadence qui me permet de stabiliser mon effort tout en continuant d’approcher mon Jérém de sa jouissance… tout en prenant un max de plaisir…

    Petit à petit je vois l’excitation grimper en lui, je suis son avancement sur cet écran qu’est son visage parcouru par les grimacements et les expressions typiques du plaisir masculin, un écran que je sais désormais lire si précisément… je vois que ça approche… en faisant appel à mes dernières forces, j’augmente encore la cadence… je vois son visage changer d’expression, je sens sa respiration s’accélérer, je vois ses yeux se plisser, ses lèvres s’entrouvrir… je sais qu’il va le dire dans les cinq secondes à venir… et quand je l’entends annoncer fièrement, sa voix coupée par la vibration de l’orgasme qui est en train de le submerger :

    Tu vas m’avoir… je viens…

    Je me retiens de justesse de lui répondre :

    Je sais, je le vois…

    Il n’empêche que je suis ému de cette merveilleuse entente de nos corps, je suis heureux de me rendre compte que je connais si bien cette merveilleuse machine qu’est la sexualité de mon beau brun. J’ai envie de pleurer, tellement je suis heureux de ce que je suis en train de vivre.

    Et Jérém jouit à nouveau en moi en émettant un râle puissant.

    Quand j’y repense, à distance de tant de temps, je crois que jamais par la suite je ne revivrai un moment aussi chaud, aussi intense, côté baise… je crois que cet après-midi là, on a touché un sommet de sensualité et de charge sexuelle qu’on ne vit qu’une fois dans sa vie.

    C’est vraiment beau et incroyable la sexualité d’un garçon de 19 ans… je ne saurais même pas dire combien de fois il avait joui ce jour là… en moi, dans ma bouche, sur ma peau… souvenir d’une dernière pipe à coté de la porte d’entrée, lui débout et moi à genoux, une gâterie dispensée avec un plaisir indescriptible, ivre que j’étais de son corps, de sa sexualité, de son plaisir, une pipe faite en relevant les yeux pour avoir une vue de soumis sur ses tablettes de chocolat si bien dessinées, si sexy, si fermes, à la peau si douce… souvenir d’une jouissance plus longue à venir et au contenu moins copieux, signe que le mec s’était vraiment vidé les couilles… souvenir d’une toute dernière giclée venue dessiner sur mon torse sa signature chaude et virile…

    Je suis claqué, épuisé… au fil de ses assauts, j’ai moi-même joui plusieurs fois… je suis carrément lessivé, endolori de partout… mon intimité a pris cher et je sais que je vais en faire les frais… tout mon corps garde un souvenir vif et marquant du passage de Jérém en mode « mâle en rut »… mais pour l’instant je suis encore sous l’effet d’une drogue puissante, une drogue faite de son odeur de mâle, de ses goûts virils, celui de sa semence, celui de sa transpiration, je suis comme hypnotisé par la puissance de son sexe…

    Pendant qu’il part en terrasse, je vais à la douche. Avant de passer la porte de la salle de bain, je le regarde une dernière fois, de dos, appuyé à la rambarde, sa chaînette pendouillant négligemment à la faveur de l’inclination de ses épaules. Souvenir de fierté en moi, de plénitude… voir ce mec en train de fumer sa cigarette, momentanément libéré de tout désir sexuel, repu par mon propre corps… c’est vraiment là tout ce que j’aime… c’est éphémère comme sensation, mais tellement intense…

    Je le regarde pendant un long instant, avec l’espoir fou qu’il se retourne et qu’il m’adresse un petit sourire, comme ce matin pendant la philo, le sourire qui a déclanché tout ça… j’attends, en vain… j’ai trop envie d’aller le rejoindre en terrasse au soleil, de le serrer à moi maintenant qu’il est revenu à lui, maintenant que le mâle laisse à nouveau entrevoir le garçon…

    Jérém en short, torse nu au soleil, beau comme un Dieu, en train de fumer, après m’avoir baisé un après-midi entier… Jérémie, mon héros et mon désespoir… cette image est destinée à s’imprimer sur ma rétine, et elle ne me quittera jamais… il y a des instantanées comme ça, qui nous quittent jamais… et celle là, aujourd’hui encore, tant d’années plus tard, elle est là, en moi, vive comme à cet instant précis…

    Soudainement un sentiment de solitude grandissant inonde mon cœur… souvenir d’avoir pensé que cette pipe à coté de la porte d’entrée c’était sans doute la dernière que je lui faisais… que ces deux mois de baise intense sont tout ce que je vivrai avec ce mec dont je suis fou… je me sens étouffer… ça fait un mal de chien… il faut que je parte vite, je suis comme ébloui par sa présence, par la beauté de cette image qui sent « la dernière scène du dernier épisode de série » que mon regard disjoncte, je coupe le contact visuel et je me retires dans la salle de bain…

    Je fais couler l’eau, je m’y glisse dessous… l’eau me fait un drôle d’effet… je la sens tomber sur ma tête et sur mes épaules, glisser sur mon corps comme une caresse… comme j’aimerais qu’il vienne me rejoindre dans cette petite cabine… je suis sur qu’on pourrait y tenir tous les deux, se serrer l’un l’autre, pendant que l’eau nous masse, nous revigore…

    Sous l’eau, je me dis qu’en arrivant dans la chambre de Jérém juste après le bac philo, j’étais tellement excité que rien d’autre que sa queue ne comptait à mes yeux ; maintenant que j’ai joui, maintenant que la tristesse du départ imminent m’envahit, je réalise que je suis revenu sans ciller à cette chambre d’où je suis parti en larmes moins de deux jours plus tôt, après une nuit qui me marquera à jamais, après un réveil qui me blessera longtemps… je me sens dériver… j’ai envie d’une tendresse qui ne viendra pas…

    Je reste longtemps sous l’eau, je ne suis pas pressé de passer la porte de la salle de bain… j’ai peur de me retrouver face à sa froideur de toujours, peur d’avoir mal quand il me laissera partir sans un mot, peur que, quoique je lui dise, il me réponde comme si je le dérangeais. Me baiser tout l’après-midi, certes, mais pas gaspiller son souffle pour un trou à bite…

    L’eau chaude commence à manquer, alors je me décide à fermer le robinet. Je me sèche, je me rhabille. Je me regarde un long moment dans le miroir, en attendant un miracle. T’es fous, Nico, si tu espères qu’il va venir te voir… Je retiens mes émotions, je prends une grande respiration, il faut bien ça pour affronter son regard… je passe la porte de la salle de bain presque d’un bond, je vais me tirer au plus vite…

    Et là, surprise. Quel est mon émerveillement quand je vois mon bel étalon, torse nu, négligemment allonge en travers du lit, les bras écartés, la tête légèrement inclinée vers son épaule gauche… il fait dodo… il s’est assoupi, tombé comme une pierre, comme un lapin après l’amour… il faut dire qu’il ne s’est pas vraiment ménagé cet après-midi… sacré petit taureau… ah, c’est beau de le voir  tranquille, abandonné, beau et inoffensif comme un bébé… de toute façon, tout est beau chez lui… à part son caractère de cochon…

    Je pourrais rester à le regarder ainsi, me perdre après sa respiration apaisée, ses abdos qui ondulent calmement ; un petit vent rentre par la porte fenêtre et caresse sa peau douce… sa transpiration a cessé, ce beau torse donne carrément envie de l’enlacer, de s’abandonner au sommeil en le serrant contre soi…

    J’ai envie de le prendre dans mes bras ou qu’il me prenne dans les siens, j’ai envie de passer la nuit avec lui peau contre peau, dans son lit, dans son parfum, dans son monde, dans sa vie…

    Sa tendresse, voilà justement tout ce qui m’est interdit et qui me le sera à jamais. J’ai beau me branler l’imagination avec un Dimanche 2.0, Jérém est Jérém et il ne changera pas parce que je le veux.

    Adieu mon beau Jérém. Je t’aime et je t’aimerais toujours, quoiqu’il arrive. Même si je sais que tu voulais juste me baiser. Et que les coups à répétition de cet après-midi étaient le bouquet final du feu d’artifice sexuel qu’ont été nos révisions, le bouquet final avant que le silence ne retombe à jamais sur notre histoire.

    Je voudrais passer la nuit avec toi, je voudrais passer ma vie… mais je ne ferai pas la pas la même erreur que la veille… je vais partir pendant que tu dors… je vais partir avec cette toute dernière image inattendue gravée dans mon cœur… avec celle de tout à l’heure, Jérém penché sur la rambarde en train de fumer sa cigarette, c'est la dernière image que je veux garder de lui… dommage que les smartphones n’existaient pas encore à l’époque…

    En tout cas, merci Jérém de m’avoir offert ces deux mois de baise incroyable… ces deux mois de bonheur, ce deux mois au contact de ta beauté, de ce corps de dingue, de cette sexualité de rêve… merci pour cette dernière révision… je savais que c’était la toute dernière, alors j’ai tout donné, tout…

    Merci Jérémie, merci d’exister et d’avoir apporté ce bonheur, bien que si court. Je sais que l’on ne se verra plus à part aux épreuves du bac, et que après le bac tu partira loin, je partirai loin ; que je souffrirai longtemps en essayant de t’oublier… mais ce qui est fait est fait et je ne regrette rien… non, je ne regrette rien car je sais que quoique tu fasse, où que tu ailles, qui que tu rencontres, personne, jamais, ne t’aimera comme j’ t’ai aimé, comme je t’aime, comme je t’aimerai…

     

     

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    Qui veut dessiner Jérémie et Nico ? Des épisodes en avant première à la clé.

     

    La suite samedi prochain.


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    Un silence gênant s’installe entre nous. On se regarde dans les yeux, on sait tous les deux que si je monte avec lui ce ne sera pas que pour prendre un verre… je le trouve beau et charmant, je sens que ça me ferait vraiment du bien de prendre du bon temps avec lui… peut être que ce gars assume ses envies, peut-être que ça va être plus simple avec lui… oui, il a raison, j’hésite… et, me connaissant, j’aurais hésité longtemps…

    C’est le labranoir qui se chargera de débloquer la situation. N’en pouvant plus d’attendre à l’approche de l’heure de sa gamelle du soir, le gros toutou s’engouffre dans l’espace de la porte tout juste mi ouverte et commence à tirer fermement sur la laisse.

    Tu vois, il te montre ce que tu dois faire…

    Il sourit, il est beau, je lui souris. Il me tend la main, je l’attrape, j’avance d’un pas, je suis dans le hall sombre. Le labra tire sur la laisse, le gars a besoin de ses deux bras pour le maîtriser… On traverse le hall, on passe une porte fenêtre qui donne sur un petit jardin intérieur. Il me devance, il tourne vers la droite en direction d’une porte en pvc blanc dont il vient de sortir la clef de sa poche.

    Attends Gabin, tu vas les avoir tes croquettes…

    La porte ouverte, le chien lâché court dans le petit séjour. Je rentre. Je suis chez lui. Il referme la porte derrière lui. Charmant garçon, ce Stéphane.

     

    Précédemment dans « 50 nuances de (ce petit con de) Jérémie : à la faveur d’un jeu de regards plutôt coquins, la température était montée durant l’épreuve du bac philo; l’après-midi qui s’en était suivi avait été un festival de jouissance où les ressources sexuelles du beau brun, ainsi que la capacité du physique de Nico à les endurer, avaient étés mises à rude épreuve.

    La fin de l’après-midi venue, après avoir pris une longue douche, Nico avait trouvé son Jérém négligemment allongé en travers du lit, torse nu, juste en boxer, endormi. Tombé comme un lapin après l’amour. Beau comme un enfant, fort comme un homme. La vision de la beauté masculine parfaite. Cette beauté ultime qu’est le mélange parfait entre canons anatomiques, désir et amour.

     

    Après le t-shirt bleu ciel Airness du lundi, le mardi Jérém débarque au lycée avec un putain de t-shirt blanc Ox-Bow du genre super-moulant-cousu-direct-sur-son-torse-de-ouf… quand on sait à quel point, et c’était déjà le cas à l’époque, ce genre de tenue me laisse indifférent, on aurait pu prendre cela pour de la provoc’ ; ou, pire, pour une atteinte à ma santé mentale…

    En le voyant arriver ce matin là, lunettes de soleil noires, short marron, baskets vert électrique et t-shirt blanc… je crois tomber dans les pommes… heureusement il est à la bourre comme d’hab et il est encore en train de faire la bise à ses potes lorsqu’on nous appelle pour prendre place dans la salle d’examen… oui, la bise à ses potes… ça m’a toujours laissé rêveur cette complicité entre mecs bien hétéros, si virils, sa laissant aller à cette petite tendresse de la bise…

    J’en profite pour décrocher mon regard de lui et me faufiler dans le couloir du lycée parmi les premiers. Une fois dans la salle d’examen, une question s’illumine alors dans ma tête. Comment vais-je pouvoir me tenir aujourd’hui par rapport à mon beau brun ? Je repense à « l’accident » de la veille, le surveillant m’ayant gaulé en train de chauffer Jérém pendant la philo… en rentrant dans la classe un instant plus tôt, j’avais croisé son regard ; et le « bonjour » qu’il m’avait lancé était accompagné d’un petit sourire malicieux, limite narquois, qui m’avait fait sentir visé… comme s’il m’avait à l’œil et que j’avais vraiment intérêt de me tenir à carreau ce jour là…

    Je m’étais contenté de dire bonjour à mon tour, sans demander mon reste… mon humiliation de la veille était encore bien brûlante, et à vrai dire il y avait d’autre brûlures physiques et morales qui accaparaient mon être tout entier sans avoir à chercher d’autres émotions… il faut dire que tout un après midi de baise avec Jérém, terminé par l’affichage de sa froideur légendaire, ça a de quoi laisser des séquelles…

    Je me vois déjà toute la journée en train d’essayer d’éviter son regard de braise, de faire taire mon envie de baise… ça va me manquer ce contact, il me manque déjà, ça va me frustrer, ça me frustre déjà… qu’est ce que ça va être en fin de journée ? Son regard me trouble autant quand il est sur moi que quand il ne l’est pas…

    Je frotte mes mains sur le visage pour me secouer l’esprit de ces pensée : la perspective de passer toute la journée sans pouvoir le regarder, cette perspective me parait rude, dure, horriblement dure… enfin… j’essaie de me motiver en me disant qu’il ne fallait surtout pas que ce matin là on recommence nos bêtises…

    Sacrés bêtises… à l’origine d’un sacré après-midi… est-ce que je regrette ces bêtises ?… ah, bah, que non… si c’était à refaire, je le referais à coup sur, avec tous les risques que cela comporte… oui, le jeu en vaut bien la chandelle…

    De toute façon, que je cède à la tentation de recommencer le petit jeu de la veille, encore faudrait-t-il que Jérém le veuille aussi, et pour l’instant il semble plutôt regarder ailleurs, ou bien que je me fasse violence pour éviter de le mater, qu’est-ce que cela changera sur ma concentration aux épreuves à venir ? Pour que je puisse me concentrer réellement, il aurait fallu que j’arrête d’avoir envie de lui… et pour ce faire, il aurait fallu qu’il ne soit pas dans la même salle… Jérém en t-shirt blanc moulant, sentant bon le déo de mec, Jérém juste à coté moi pendant toute la matinée…

    Jérém dont je gardais bien vif en moi le souvenir de son passage, un souvenir si sensible que j’avais du mal à tenir longtemps ma position sur la chaise… Jérémie qui m’avait carrément démonté la veille… Jérémie insatiable, déchaîné, bestial… il faut dire que je l’avais bien cherché… pendant les quatre heures de l’épreuve de philo je n’avais pas arrêté de le chauffer… à la fin de la matinée, Jérém avait une trique d’enfer, le regard rempli d’une espèce d’urgence sexuelle débordante… ses yeux étaient tellement brûlants d’envie masculine que j’avais déjà l’impression de l’avoir en moi, l’impression de sentir son gourdin en train de coulisser dans mon ti trou, l’impression qu’il avait commencé à me baiser bien avant la fin de l’épreuve, bien avant de refermer la porte de sa chambre derrière nous…

    Je ne sais même pas combien de fois je me suis branlé par la suite en pensant à sa fougue de jeune étalon… j’étais lessivé, endolori de partout… pourtant, les images de son corps prenant du plaisir dans le mien ne me quittaient jamais, des flash hantaient mon esprit… bien que j’avais moi même joui plusieurs fois cet après-midi là, j’ai le souvenir de m’être branlé juste dans la foulée, illico en rentrant à la maison ; ensuite, deux fois le soir même en allant me coucher… et le matin suivant au réveil, avant de me lever pour repartir au bac…

    Le surveillant donne les consignes et lance l’épreuve. Le chrono démarre. Je regarde la copie et ça me gave déjà. La techno, ça n’a jamais été mon truc. Encore moins quand il fait si chaud, quand j’ai du mal à émerger, et que Jérémie est là, juste devant moi, beau comme un Dieu…

    Je n’ai même pas envie de lire le sujet… j’ai envie de me lever et d’aller caresser le beau brun… se cheveux, ses oreilles fines, droites que je trouve si sexy, ses épaules, ses biceps serrés dans ces manchettes blanches, j’ai envie d’effleurer sa peau… de passer ma main dans le col en V de son t-shirt… j’ai envie de le lécher de la tête aux pieds, comme hier après-midi, et plus encore… j’ai envie de le sucer… merde !!!

    J’ai mal à tous mes muscles, à toutes mes articulations, mais ma peau est hypersensible, la trique me gagne et j’ai l’impression qu’elle ne va pas me quitter tant qu’il sera dans mon champ de vision…

    Je prends une grande inspiration et je me décide à lire le sujet. La techno, ça me barbe. Allez, je me mets à rédiger quelques lignes. J’arrive quand même à me concentrer un petit peu et à gratter une page et demie presque d’un jet, presque sans lever les yeux de la copie… ça aurait pu continuer encore, si un élément perturbateur n’était pas venu me tirer de ma disserte… un bruit soudain, un bruit sec, venant d’un thorax dont je connais chaque tonalité, chaque vibration…

    Ce petit con a éternué… fume, fume, ça arrange les allergies… Dès lors, c’est reparti, la copie est oubliée, pour Nico c’est la recrée… ce bruit venant de lui aura suffit pour me déconcentrer, et maintenant mes yeux sont à nouveau rivés sur son torse moulé dans le coton blanc, mes désirs refont violemment surface en faisant à nouveau disparaître toute motivation pour la techno…

    Et puis il fait pire… il relève son buste, il lâche son stylo, il pose son coude droit sur le bord du banc, il appuie son front dans la paume de sa main, l’air du mec qui réfléchit… il n’en est rien… je le vois discrètement faire pivoter son cou, et sa tête à l’intérieur de l’appui de sa main par la même occasion, jusqu’à que je puisse capter son regard, ses yeux… c’est furtif, de biais, mais ça me fait trop trop plaisir… il s’est retourné pour me voir… est-ce que nos échanges visuels lui manquent ? J’aime trop croire à cela…

    Ça ne dure qu’un court instant, mais j’ai l’impression qu’il me mate avec son regard de tueur sexy qui me fait tant d’effet…

    Trop vite, son cou fait le mouvement de rotation inverse, et au final c’est sa tempe qui se trouve à l’appui dans la paume de sa main, son pouce allant se caler juste en dessous de son oreille, le buste légèrement incliné, la mâchoire animée par le malaxage lent et sensuel d’un chewing-gum que comme d’hab je ne l’ai pas vu mettre en bouche…

    Jérém aussi est en mode récrée apparemment… il reste dans cette position pendant un bon moment… je suis sur qu’il bloque lui aussi, la techno ce n’est pas son truc… j’avais souvent remarqué en cours l’intérêt tout à fait relatif qu’il portait à cette matière, comme à peu près à toutes les autres… il doit se faire chier et l’envie de cigarette doit commencer à le démanger…

    Je le vois prendre une bonne inspiration, ses épaules remontent, son torse se bombe, ses muscles s’étirent… et une fois cette aération du corps et de l’esprit terminée, quand tout revient en place, voilà qu’il recommence son manège… son cou pivote, sa tête tourne avec… son regard rencontre le mien, prêt à l’accueillir depuis le début de l’épreuve, prêt à l’accueillir depuis toujours…

    Cette fois ci il s’est retourné davantage et la confrontation de nos regards est presque directe… ses yeux bruns sont brûlants… rien que dans ce regard je me sens sa chose, mon envie de lui devient insupportable… je lis dedans tout son triomphe viril sur moi… j’ai à la fois envie de m’y incliner, mais également de ne pas me laisser humilier encore… alors je me force à le soutenir, à ne pas céder, à ne pas baisser les yeux, à lui tenir tête, au plus profond de moi je me prends à imaginer que en me comportant de la sorte, en le défiant comme la veille, je vais lui donner envie d’une nouvelle révision ce soir là…

    Je suis fou… j’ai envie de lui… j’ai une boule au ventre tellement cette envie est forte et déchirante… c’est fou comme je peux l’avoir dans la peau, ce petit con… en fait, j’ai carrément besoin de lui, toutes les fibres de mon corps semblent aimantées par sa beauté, ensorcelées par le souvenir de tout ce qu’il m’a mis la veille, de cet après-midi de baise complètement dingue…

    Des flash de la folie de l’après-midi de la veille s’affichent dans mon esprit, rapides, troublants… toutes ces images me rendent dingue… la sensation de n’être qu’un objet de plaisir dans ses mains puissantes me fait tourner la tête… je me fais la réflexion que, en fait, plus je couche avec lui, plus j’ai envie de coucher avec lui… je l’ai dans la peau, et le simple fait de le voir devant moi me met dans tous mes états… je me dis que chaque goutte de son jus mérite qu’elle soit éjaculée en lui faisant prendre un max de plaisir… je suis avide de cela, et je me dis que chacun des orgasmes de Jérém dont je serai privé à l’avenir serait un gâchis sans nom…

    Ça tourne à l’obsession… je n’arrive pas à penser à autre chose qu’au plaisir de le voir nu, le plaisir de voir sa queue en érection, le plaisir de la prendre en bouche, de la sentir jouir, de la sentir coulisser entre mes fesses, de voir l’expression de son visage pendant qu’il se vide en moi, de sentir les jets chauds et puissants s’abattre sur ma peau, de sentir l’odeur de son jus, le goût de son jus… je me sens déchiré entre le besoin urgent d’accéder à sa sexualité et le désespoir d’une occasion qui ne viendrait peut-être plus jamais…

    En ce début de matinée, alors que le soleil remplit déjà la classe et la brise légère caresse ma peau hypersensible en lui donnant des frissons, j’ai cru pendant un instant que j’irai voir le surveillant pour lui demander de changer de place tellement c’était une torture de l’avoir à côté de moi…

    Evidemment je n’ose pas, d’ailleurs c’est un truc qui ne se fait pas… alors je prends sur moi, me soumettant une fois de plus à la divine torture de l’avoir dans mon champ visuel… oui, je prends sur moi… c’est l’histoire de ma vie toute entière…je crois devenir fou… je transpire, j’ai du mal à respirer, le désir envahit mon cerveau… je chauffe, je crois que je vais disjoncter… ça chauffe encore, je vais disjoncter… ça brûle et… je disjoncte…

    Je me lève de ma chaise, je m’approche lentement de lui, je suis débout derrière lui, il est toujours assis sur sa chaise devant son banc… son parfum séduit mes narines avec toute sa puissance… j’ai une vue plongeante sur ses cheveux bruns, sur son t-shirt blanc moulant ses pectoraux, sur son torse que la position de son bassin sur la chaise autorise à être légèrement incliné… je regarde ses abdos onduler sous le coton blanc au rythme de sa respiration calme et régulière… j’ai une vue panoramique sur la jolie bosse que son équipement de mec fait derrière son short…

    Jérém sait que je suis derrière ses épaules et ça n’a pas l’air de le déranger… au contraire, il sait bien que je me suis approché pour lui faire plaisir… j’ai envie de le surprendre, j’ai envie d’un truc…

    Je me penche vers lui, je commence à agacer ses tétons pointant à travers le t-shirt blanc… dès que mes doigts se posent sur le coton doux, je vois son corps s’exciter, frémir… je malaxe légèrement ses pectoraux, je le chauffe… il ne faudra pas longtemps pour qu’il soulève l’avant du t-shirt pour le coincer derrière sa tête me donnant une vision magnifique et un accès sans entraves à la beauté de son torse… mes doigts se livrent alors à ce qui ressemble à un ballet plutôt sensuel sur sa peau mate et soyeuse…

    Jérém est déjà bien excité… preuve en est que dans la foulée il ouvre la ceinture de son short, il le fait glisser à ses pieds avec son boxer de façon à dégager sa queue désormais bien raide… il commence à se branler…

    Sans arrêter de caresser ses pectoraux, mes mains ravies par le contact avec la fermeté de sa musculature, je m’accroupis derrière la chaise, je passe la main gauche vers l’avant, je rencontre la sienne… cette dernière laisse la place sans opposer de résistance… et voilà, je tiens désormais son manche entre mes doigts, c’est tendu, c’est doux, c’est chaud, c’est puissant, ça me remplit la main et ça me fait un bien fou… j’entreprends de le branler lentement, pendant que de l’autre main j’excite ses tétons à tour de rôle…

    Mon menton appuyé pile dans l’angle entre la base de son cou et son épaule, à l’endroit où son t-shirt est négligemment coincé… qu’est ce que c’est doux et agréable le contact avec ce coton fin qui caresse sa peau en permanence… dans une prochaine vie je veux renaître t-shirt moulant, à condition de pouvoir choisir le torse sur lequel je vais tomber… où alors boxer… mais là aussi il faudrait que je puisse avoir le choix…

    Je sens son parfum de mec se dégager de la peau dénudée de son torse dessiné ; au fil des va-et-vient de ma main sur son manche, je sens sa respiration s’accélérer, devenir bruyante… ma main gauche augmente alors le rythme de ses mouvements autour de sa queue… je délaisse brièvement ses tétons pour mouiller copieusement les doigts de ma main droite avec ma salive, avant qu’elle remplace la gauche autour de son sexe… au contact de mes doigts humides, Jérém a un sursaut d’excitation…

    Un instant plus tard, c’est au tour des doigts de ma main gauche, également enduits de ma salive, de se poser sur son téton, de jouer avec, de divaguer sur le relief de ses pectoraux… à partir de là, à la faveur d’un rythme de plus en plus cadencé des mouvements de ma main sur sa queue, je sens rapidement son corps se raidir sous la vague puissante de l’orgasme… Jérém jouit en balançant plusieurs jets copieux et denses qui s’abattent lourdement sur le sol devant lui…

    Lorsque je retire ma main de sa queue, mon pouce et mon index sont couverts d’une bonne trace brillante de sa jouissance de mec… pendant qu’il remonte son boxer et son short, c’est ainsi au tour de ma bouche de trouver le bonheur…

    Quelqu’un fait tomber un objet lourd et le bruit sec me tire de ma rêverie… fantasme de folie dans une situation impossible, fantasme que je regrette de ne jamais avoir eu l’idée de mettre en pratique pendant une de nos révisions… un rêve coquin les yeux ouverts, fantasme qui procurera en moi une excitation et une érection accompagnées d’une bonne mouille, presque une petite éjaculation, dont mon boxer se souviendra encore le soir en rentrant chez moi… putain qu’est-ce que j’étais parti loin dans mon fantasme…

    Je ne sais pas combien de temps ce contact visuel et mon rêve éveillé ont duré… tout ce que je sais c’est que à un moment j’ai vu le drame arriver et j’ai coupé direct… Jérém a compris que quelque chose se passait et il a retourné précipitamment son cou, redressé le buste, il a repris son stylo et il s’est replongé dans sa copie… hélas, le mal est fait, et j’ai la troublante sensation qu’on ne pourra pas échapper aux conséquences…

    Pendant que Jérém était tourné vers moi, le surveillant, toujours le même, s’était levé du bureau d’où il dominait la salle pensant que son collègue bouquinait… le bruit de sa chaise glissant sur le carrelage avait attiré mon regard dans sa direction et c’est ainsi que j’avais brièvement croisé son regard, avant que la peur combinée à la honte me fasse revenir vers ma copie… ce qui ne m’empêcha pas, avec ma vision périphérique, de le voir s’engouffrer pile dans l’allée qui amenait au banc de Jérém…

    Je sens la panique me gagner… il nous a vu… Jérém était carrément tourné vers l’arrière quand il nous avait captés… je suis super inquiet… je lève légèrement mon regard pour observer cette silhouette mobile, cette bombe à retardement divaguant dans notre direction… qu’est ce qu’il va faire ? Il me semble de déceler au coin de ses yeux une expression de détermination assez marquée, une intention punitive que je devine ou que j’imagine, ce qui est la même chose dans ce genre de situation où la peur nous envahit… un pas après l’autre il approche de moi ou… alors… du beau brun… je sens monter en moi un malaise grandissant… putain, il va faire chier Jérém… c’est encore pire que s’il venait vers moi…

    Il ne sait pas dans quoi il s’engage, ce charmant surveillant à lunettes si propre sur lui… à mon avis, s’il va voir Jérém et qu’il lui sert les mêmes mots qu’il m’a servi à moi la veille, il va être reçu le gars, et surtout il ne va pas être déçu du voyage… le connaissant, Jérém ne supporterait jamais une humiliation de ce genre… je me dis que là on court à la catastrophe, au drame… je crains vraiment la réaction de Jérém… si jamais le surveillant le chatouille sur ce terrain là, son sang ne va faire qu’un tour, il ne va plus penser à l’exam, ni au bac, ni à son futur, à mon avis il va se lever et le cogner…

    Il avance, j’ai l’impression que son expression a quelque chose de mauvais, je me dis qu’il va faire chier le beau brun et que ça lui fait trop plaisir de le saquer de la sorte… peut-être une revanche inconsciente sur un amour impossible dans ses années lycée, sur son Jérémie à lui, ce mec dont on est tous tombé amoureux un jour au lycée et qui s’est servi ou moqué de nous ? As-tu également vécu cela, charmant surveillant, quand tu avais à peu près mon age ?

    J’ai peur de la réaction de Jérém vis-à-vis du surveillant et j’ai peur aussi qu’il m’en veuille pour avoir attiré l’attention sur lui… pourtant c’est lui qui m’a cherché… mais je savais que j’étais en sursis et j’aurais dû faire gaffe… je n’aurais jamais dû lui tenir tête dans cette configuration si exposée, si risquée… si jamais il y a un clash avec le surveillant, et que l’on apprend d’où cela est venu… Jérém ne va pas le supporter… il va me choper et me balancer une semi-remorque de méchancetés comme il sait si bien le faire et ensuite il va tout simplement m’effacer de sa vie… tant pis, au point où l’on en est… j’aurais juste voulu qu’on ne s’éloigne pas en étant fâchés, que notre relation prenne fin sur une dispute…

    Pendant que je me fais ces réflexions, je remarque qu’il se passe quelque chose, quelque chose de bizarre, auquel je n’arrive par à croire tout de suite… je crois rêver… pourtant, c’est exactement ce qui est en train de se produire… je regarde le surveillant et il me semble observer que si ses premiers pas en partant du bureau étaient cadencés dans une allure assurée, le derniers avant d’arriver au banc de Jérém perdaient petit à petit de leur aisance… et pour cause…

    Le voyant approcher, Jérém avait levé le buste et la tête, ses épaules en ressortant ainsi bien dégagées, sa musculature bien en évidence… son regard était droit devant lui, en direction du surveillant… je n’arrivais pas à la capter directement mais je me rendais compte que Jérém le regardait venir… ses yeux semblaient dégager ce regard brun avec tendance à tourner au noir, ce regard intense, un je-ne-sais-pas-quoi de fais-pas-chier-mec, une assurance virile, un regard que je ne lui connais que très bien… une attitude qui fait tomber toutes mes défenses…

    Il est malade… oser ça avec le surveillant au bac, quand même… est-ce que son attitude va lui sauver la mise dans cette situation? Je suis intrigué… je suis à la fois fasciné et troublé par son culot… Une partie de moi a envie de le voir se ramasser… de voir le surveillant démonter son arrogance et son assurance de petit con effronté… ce qui serait pour moi une petite revanche sur son attitude si dure et méprisante envers moi… alors qu’une autre partie de moi a envie de voir une fois de plus le triomphe de son impertinence et son assurance de petit con… ce qui est pour moi insupportablement excitant…

    C’est là que je me rends compte que, au fait, j’aime ce mec et je le hais à la fois, et que ces deux sentiments sont alimentés par les mêmes raisons… son assurance, son attitude effrontée sont à la fois ce qui m’attire vers lui et ce qui m’énerve au plus haut point…

    Jérém n’a vraiment pas froid aux yeux, son regard semble afficher une attitude clairement et délibérément intimidante, on dirait un jeune coq se levant sur ses pattes et remontant sa crête rouge, cherchant à impressionner un autre coq approchant de son territoire et lui cherchant des noises… sa posture ressemble vraiment à un défi à l’autorité du surveillant… leurs regards se font face, leurs esprits se jaugent comme deux mâles avant l’affrontement… Jérém inspire, son corps tendu dans cette démonstration de force… je commence à craindre que sa conduite puisse lui causer des problèmes encore plus graves qu’une simple brimade si humiliante puisse-t-elle être… je me dis que en plus de lui reprocher notre petit jeu, le surveillant risque d’être vexé de son comportement irrespectueux, et le sanctionner à ce titre…

    Le surveillant n’est plus qu’à un pas du banc de Jérém : c’est à ce moment là que je vois la situation basculer… je n’y crois pas… je crois rêver… je regarde son visage et je vois son expression changer petit à petit, il est comme déstabilisé, son assurance semble s’évaporer devant la puissance du regard du beau brun… en arrivant à hauteur du banc de Jérém, je le vois soudainement baisser ses yeux, accélérer son allure, passer son chemin et disparaître au fond de la classe.

    Jérém baisse son regard une fraction de seconde plus tard… il a gagné ce petit con… sacré Jérém, la meilleure défense reste toujours l’attaque… je recommence à respirer normalement, mon apnée prend fin… oui, ce petit con a encore gagné… décidemment rien ne lui fait peur… décidemment personne ne résiste à ce regard de charmeur, de charmeur de serpents… sa victoire m’agace et m’émoustille à la fois…

    Devant un regard pareil, soit on est sous le charme, soit on est intimidé ; que l’on soit sensible à l’un ou à l’autre volet, ou bien à un mélange des deux, le résultat est que son attitude est telle à faire passer bien des envies de confrontation avec le beau mâle… mais au fond de moi, j’aime bien croire que ce n’est pas l’attitude arrogante qui a déstabilisé le surveillant, mais l’insupportable sexytude de ce ptit con…

    Oui, du haut de ses 19 ans, de sa position d’étudiant au dossier franchement pas brillant, dans sa position de candidat au bac, et qui plus est s’étant fait gauler en train de faire le con avec un pote au lieu de se concentrer sur l’épreuve, Jérém tient tête au surveillant du bac, un mec de 35 ans, ayant le pouvoir de le mettre dehors illico, d’annuler sa copie, de le saquer lors du rapprochement des notes, de le faire chier un peu plus pour obtenir un bac que déjà il aurait de justesse…

    Putain qu’il en a ce mec dans le caleçon (ou plutôt dans le boxer)… qu’elles sont bien fermes ses couilles… quand il le veut bien…

    L’émotion passée, je prends le temps de calmer ma respiration et de relâcher mes nerfs avant de me plonger dans la dernière ligne droite pour terminer ma copie. A ma grande surprise, Jérém rendra sa copie à 11h30 et il partira sans même m’adresser un regard. Je suis déstabilisé… je ne m’attendais pas à ce qu’il parte si tôt… est-ce qu’il a fini ou alors ça s’est mal passé et il a jeté l’éponge ? Pendant toute la durée de l’épreuve de techno, j’avais espéré que Jérém viendrait me voir à la sortie et que le souvenir plaisant de la baise de la veille le poussera à envisager une petite séance de rattrapage…

    Je suis déçu qu’il soit parti si tôt… son banc vide est si triste…

    Midi arrive vite, et on nous informe qu’il faut rendre les copies. Dès qu’on nous donne le feu vert, je sors vite de la salle et je parcours l’espace du couloir du regard à la recherche désespérée de mon beau brun… un t-shirt blanc attire mon attention un peu plus loin… il est également plutôt bien porté, mais ce n’est pas mon Jérém à moi… je sors dans l’esplanade du lycée, le premier contact avec le soleil du mois de juin me brûle les yeux… je cherche partout, mais Jérém n’est pas là… à l’heure qu’il est, il doit être rue de la Colombette allongé sur son lit en train d’avaler un sandwich en matant la télé ou en terrasse en train de fumer sa cigarette… Jérém était parti depuis plusieurs minutes, et mon portable reste muet, comme toujours…

    Non, après la techno Jérém ne me proposa pas de révisions chez lui, chose que je considérais fort dommage : car, à défaut de pouvoir offrir mon intimité à ses envies de mâle, voilà que ma bouche, un peu délaissée la veille, se sentait tout à fait apte à lui procurer une jouissance certaine… une ou plusieurs…

    Il me manque déjà, il me manque trop… je n’ai pas envie de rentrer tout de suite, de tout façon personne ne m’attend chez moi… tout le monde bosse… j’ai envie de marcher pour évacuer les tensions et les émotions cumulés pendant l’épreuve, je vais chercher un sandwich, je trouve bien de m’arrêter au même comptoir où Jérém s’est arrêté la veille… j’ai l’impression d’être un peu avec lui… je repense à son geste inattendu… mignon de sa part quand même de m’avoir offert un sandwich…

    En quête d’un endroit où me poser, mes pieds m’amèneront place du Capitole… mon regard sera happé une fois de plus par la beauté architecturale de ces espace grandiose… en arrivant par la rue Gambetta, je la traverse en biais, je frotte mes semelles sur la croix Occitane dessinée au sol au croisement de ses diagonales… je me dirige ensuite vers le passage situé juste en dessous du fameux balcon de la Mairie où le Bouclier de Brennus a été tant de fois présenté aux toulousains ; je me retrouve ainsi dans la petite place du donjon de l’Office du Tourisme, cet espace ombragé par des arbres imposants…

    Je me pose sur un banc, je mange lentement mon sandwich… j’ai tout l’après-midi devant moi… je suis pratiquement en vacances. Il fait bon, un petit vent souffle sur ma peau… je suis bien, à part le fait que Jérém me manque tellement et que j’ai vraiment envie de lui… d’autant plus que le mois de juin avance, qu’il fait déjà chaud et qu’en ville les garçons ont sorti leurs beaux t-shirts et les charmants shorts d’été mettant en valeur leur morphologie… ce qui m’émoustille au plus haut point en attisant encore un peu plus mes sens déjà bien enflammés par les assauts du beau brun…

    J’adore l’été.. c’est un pur régal pour les yeux que de regarder défiler de beaux jeunes hommes devant moi… un petit t-shirt noir porté avec aisance, un t-shirt rouge estampillé Umbro tombant à la perfection sur un torse que je devine plutôt convenable, un autre t-shirt rouge aux bords des manchettes et du col blancs portés par un beau petit brun… un autre encore, typé reubeu et plutôt mignon, les cheveux très courts, soigné, la peau basanée et lisse, le teint doré qui rappelle le sable chaud… on dirait un pain au chocolat sortant de la boulangerie tout chaud au petit matin, un truc à éveiller d’un seul coup tous les sens assoupis… il m’enflamme, il m’attise… beau et sexy, l’allure vigoureuse, le regard très masculin et autoritaire comme sait l’avoir ce genre de mec, il ose un débardeur vert qui tombe assez bas sur son short blanc au milieu duquel une jolie bosse semble se dessiner, un débardeur qui découvre une vaste portion de ses pectoraux bien dessinés, de ses épaules carrées et harmonieuses, laissant entrevoir, au gré de ses mouvements, la légère pilosité de ses aisselles… un petit bout de tissu vert qui ne donne qu’une envie, celle d’être ôté pour découvrir les beautés anatomiques qu’il semble cacher… voilà un mec qui passe devant moi sans daigner m’accorder le moindre regard, un mec qui ne se doute pas un instant à quel point il m’a fait bander et mouiller d’envie de l’avoir en moi… oui, un mec qui me donne vraiment envie, un beau mâle bien viril avec qui je n’ai pas de mal à imaginer le bonheur de me faire défoncer jusqu’à lui vider complètement les couilles… c’est fou cette envie brutale et sauvage qui m’envahit en un instant devant ce genre de mec… hélas, jamais un mec comme celui là ne s’intéressera à moi, et si bien, je n’oserai pas franchir le pas, je serais bien trop intimidé par son regard, par sa façon d’être « mec », bridé par mes sentiments pour Jérém, comme avec le débardeur blanc il y a quelques semaines dans les chiottes du KL…

    Certes, mon regard opère un tri dans la gente masculine, ne s’attardant que sur des silhouettes plutôt attirantes… et c’est vraiment le bonheur… je me sens comme devant un défilé de mode masculine ou plutôt un défilé de beauté masculine… l’heure tourne et franchement je ne m’en lasse pas… mon regard est tellement lourd et intéressé que parfois j’ai l’impression qu’il aimante celui de certains garçons… un contact fugace s’établit alors… ça me secoue et je suis immédiatement intimidé, je finis par baisser les yeux et renoncer à assumer mes envies…

    Je me surprends à imaginer que certains de ces garçons pourraient avoir envie de coucher avec moi… et puis je finis par me dire que je me fais des films, que je ne suis pas assez bien pour des garçons aussi beaux… certes, je couche avec le plus beau d’entre eux… mais je ne sais même pas comment Jérém me trouve physiquement… est ce que je lui plais ne serait-ce qu’un peu ou alors c’est juste ma soumission, ma bouche et mon cul qui l’intéressent ? Est-ce qu’il me baise juste car il prend son pied comme jamais, parce que je ne m’y prends pas trop mal ou est-ce qu’il a une petite attirance pour moi ? Est-ce qu’il me baise moi juste parce que je suis à portée de queue ? Est-ce qu’il baiserait avec n’importe quel autre mec du moment qu’il le fasse jouir comme il en a envie ? Tu t'entêtes à te foutre de tout/Mais pourvu qu’elles soient douces, n’est-ce pas mon beau Jérém…

    Le mardi après-midi et le soir encore, ce fut séance branlette multiple dans mon lit.

     

    Le mercredi arrive, et Jérém se pointe au lycée avec un simple t-shirt noir fabriqué dans un coton stretch tout fin qui a pile l’air d’une seconde peau tendue sur son torse. Chacun de ses muscles de son dos, de ses pectoraux, de ses abdos, de ses épaules, chacun de ses mouvements sont épousés au poil par les fibres. Voilà la vision d’un bonheur diabolique…

    Une fois dans la salle, devant la copie d’histoire-géo, je me demande comment se passe le bac pour lui… certes, nous nous croisions lors des épreuves du bac… mais jamais Jérém n’engageait la conversation avec moi… depuis le lundi, il ne me disait même pas bonjour, il ignorait même les miens, au point que je cessai de le lui dire à mon tour, pour ne pas que les autres voient qu’il avait l’air de me faire la tête… nos seuls contacts se limitaient désormais à des regards coquins… l’un d’entre eux, le mercredi midi à la sortie de la salle d’exams, chargé de sensualité et de coquinerie, m’avait semblé être sa façon de me rappeler une fois de plus que j’étais, ou que j’avais été, son soumis, son vide-couilles, que j’étais, ou que j’avais été, à sa disposition quand il avait (eu) envie de se soulager les couilles et la bite…

    Cependant, ce regard m’avait fait espérer qu’il aurait envie de remettre ça ce soir là… je savais bien que jamais ça n’avait été en mon pouvoir de lui demander de réviser parce que j’en avais envie… il n’y avait que son envie qui comptait… son envie de mâle… la mienne n’était qu’un détail insignifiant de l’histoire, un détail dont il ne se souciait guère… c’était lui, et lui seul, qui décidait quand il en avait envie ou quand il n’en avait pas… ce qui n’allait pas m’empêcher, pendant toute la durée le l’épreuve de techno, de me faire des films dont le scénario prévoyait qu’il m’approche à la sortie du lycée pour m’intimer de le suivre chez lui… maintenant

    Pas difficile d’imaginer ma déception lorsque le soir je le vois une fois de plus déposer sa copie de physique/chimie une demi heure avant l’heure et partir en passant à coté de moi, en frôlant mon bras au passage avec le bas de son t-shirt moulant les muscles fermes de ses reins, en violant mes narines avec son parfum, sans un regard… oui, je suis déçu, dépité… j’ai tellement mal au plus profond de moi, je me sens tellement frustré que je me dis que là, après avoir passé la journée à me laisser brûler les yeux par sa tenue sexy, c’en est vraiment trop… j’ai trop envie de lui…

    Je prends ma copie, pas tout à fait terminée, et je l’amène au bureau des surveillants. Je sors de la classe avec un pas à l’apparence calme. Je passe la porte, faisant bien attention à ne pas faire de bruit en la refermant derrière moi. C’est dans le couloir que mon allure change du tout au tout… j’ai l’impression de jouer au chat et à la souris, de détaler en soulevant la poussière, d’être dans un dessin animé de Tom et Jerry… j’accélère le pas jusqu’à pratiquement courir… il n’est déjà plus dans le couloir, il doit être déjà dans la rue… je cours mais je stoppe net quand je le vois sortir des chiottes du rez-de-chaussée et se diriger rapidement vers la sortie… (là encore j’entends le bruitage caractéristique des images de Hanna & Barbera)…

    Il ne m’a pas vu… je ne peux pas le laisser partir comme ça… peut-être qu’on ne couchera plus jamais ensemble, alors autant tenter le tout pour tout… c’est ainsi que, en prenant sur moi pour vaincre ma timidité maladive, en plus de l’effet de dingue qui me fait ce mec, du vertige qu’il m’inspire depuis que j’étais son soumis et qu’il était mon dominant, je lui cours quasiment après ; lorsque j’arrive à l’approcher, il faut encore que je trouve la force de m’adresser à lui, la voix étranglée par la honte et la peur de me faire jeter… alors, affichant un sourire maladroit, bégayant à moitié, j’arrive à lui lancer :

    Salut… ça s’est bien passé ?

    Ça s’est passé… - me lance-t-il froidement sans s’arrêter de marcher, sans me regarder.

    Je… je… je … - je suis essoufflé d’avoir presque couru pour le rattraper, je suis intimidé par lui et par son attitude distante… j’inspire alors un grand coup pour trouver un reste de courage et je m’aventure dans les dangers de l’inconnu.

    Jérém…

    Quoi… - il ne me regarde toujours pas ; de plus, le ton agacé avec lequel il a lâché ce dernier mot, me laisse deviner que c’est mort. Tant pis… tant qu’à en être arrivé jusqu’à là, autant me rendre ridicule jusqu’au bout.

    Tu veux pas qu’on révise…

    On n’a plus rien à réviser… - il tourne enfin les yeux vers moi, le regard dur et fier du mec qui se sait désiré plus que son dû et qui goûte au plaisir ultime de dire non à une proposition pourtant alléchante, juste pour le plaisir de faire chier… de se sentir désiré plus que de raison… petit con !!!!!!!!!!!!

    T’as pas envie…

    Non…

    Juste une pipe…

    Non !

    T’as pas aimé lundi ?

    Fous moi la paix…

    Et, ce disant, il baisse ses lunettes de soleil noires sur les yeux, il accélère un peu plus son allure et me laisse là, en plan avec mes envies. C’est clair. Clair et blessant. Je ne sais plus quoi dire, quoi faire. Je suis désarçonné. Pourquoi ce mec est aussi imprévisible ? Pourquoi est-il si con ? Refuser de coucher avec moi alors qu’il prend un pied de dingue ? Pourquoi ne puis-je rien lui demander alors que lui il peut tout me demander ?

    C’était bien là mon paradoxe à moi… accepter de me soumettre à son plaisir et ne pas accepter que son plaisir puisse être de pas en prendre avec moi…

    Abasourdi par son refus net et précis, je m’arrête pour reprendre mon souffle, pour laisser s’évaporer l’humiliation cuisante que je viens de vivre… je reste ainsi planté là, devant la façade du lycée, le regardant tourner à gauche, et disparaître dans la rue Gambetta…

    Me retrouver comme un con, avec ma frustration, ma déception, énervé, impuissant… putain de putain de sale petit con à la noix… avoir envie de lui courir après, de le frapper, de le traiter de petit merdeux… faire sortir la rage qui monte en moi quand il se comporte ainsi…

    Au lieu de quoi, je me mets à marcher, tout sagement, en gardant ma colère à l’intérieur, la blessure cuisante de son refus inexplicable si ce n’est que par une arrogance de mâle si mal placée… j’ai besoin de marcher un peu pour évacuer tout ça… pas facile quand on imagine qu’à chaque pas je sens sa présence brûlante entre mes fesses, le souvenir encore bien vif de son passage de deux jours plus tôt…

    J’ai mal dans mon corps, j’ai mal dans mon cœur, je suis déboussolé, je marche d’abord sans direction ; dans un deuxième temps, me retrouvant dans la rue de Metz, je la suis sur une bonne portion, pour tomber tout droit dans un quartier que j’aime beaucoup, celui autour de la Cathédrale de St Etienne.

    C’est l’un des quartiers de Toulouse que je préfère, avec ses terrasses de café ou de restos, souvent animées à longueur de journée quand la belle saison est là; un quartier à la circulation très réduite, avec ces petits bouts de pelouse ombragés où, comme sur une plage, des toulousaines et de toulousains viennent flâner entre midi et deux, ou pour les plus chanceux, à un moment de la journée choisi pour lire un bon livre, pour écouter de la musique, pour partager des confidences avec une(e) ami(e), pour faire une petite sieste sur l’herbe fraîchement tondue, à l’ombre des arbres qui entourent cet espace monumental, marqué par la présence de la Cathédrale, cette construction si atypique, si hétéroclite, si originale pourtant si esthétique, si imposante, magnifique Cathédrale inachevée…

    Oui, j’ai toujours aimé ce quartier car il respire la vie, la douceur de vivre du sud, la dolce vita à la sauce toulousaine… ça marche, ça discute, ça rigole, il y a une fontaine avec de l’eau… on se sent à l’aise, on a envie de se déchausser et de s’allonger sur l’herbe…

    C’est exactement ce que je fais ce jour là pour me détendre, pour respirer un bon coup et évacuer l’amertume qui m’écrase… je trouve un carré de pelouse à l’ombre à coté d’un arbre, je pose mon sac à dos près de moi, je me déchausse jusqu’à que mes pieds nus soient en contact avec la végétation tendre… je m’allonge avec les genoux pliés, la plante des pieds bien en contact avec la nature cultivée en ville…

    Le poids de mon corps confié à la portance du sol, mes énergies sont désormais libérées pour me concentrer à faire le vide dans ma tête… oui, il n’en parait rien, mais il faut toute son énergie pour arriver à penser… à rien ! Je respire profondément une, deux, plusieurs fois, bercé par le piaillement de quelques petits oiseaux cachés quelques part dans les frondes des arbres qui offrent leur ombre gratuite aux passants… mon odorat est ravi par cette odeur d’herbe et de terre, de sève d’arbres… je suis bien, je suis seul mais accompagné par le bruit de fond de l’humanité en mode pré-vacances qui voltige autour de la place…

    Je le sens sur la peau, ce mélange explosif de vent d’autan et de soleil, cette douceur qui instille dans l’esprit des toulousain l’insouciance des beaux jours… c’est l’esprit des vacances, l’envie de profiter… j’ai l’impression que en cette fin d’après-midi du mois de juin, dans la tête des gens autour de moi ça commence à sentir la plage chaude de Narbonne ou les vagues puissantes de Biarritz… ou, plus modestement, les longues soirées d’été s’éternisant autour de l’apéro et devant un barbac qu’on a du mal à allumer car la boisson fraîche et la compagnie des amis nous accaparent plus que la nourriture…

    C’est un parfum de petit bonheur de la vie, et c’est bien cela l’ultime des savoir-vivre, celui de savoir profiter de la vie… c’est beau et c’est exactement ce qui me plait de cette ville, cette incorrigible envie de faire la fête dès que les beaux jours reviennent…

    Je reste allongé dans l’herbe un bon bout de temps, arrivant même à m’assoupir légèrement… je fais un petit somme, mais il est vite interrompu par un événement imprévu… oui, imprévu comme un labrador noir au collier rouge échappé au contrôle de son propriétaire, venant me lécher les oreilles… je reviens à moi en sursaut… mais dès que je réalise ce qui se passe, je trouve la situation drôle… il est beau le chien, tout doux, et la spontanéité, la générosité, la puissance de ses câlins me vont droit au cœur… c’est de ça que j’avais besoin à ce moment là… un bon gros câlin… et tant pis si ça vient d’un labrador… au moins c’est sincère et débordant d’affection…

    Oui, la situation me fait rire… je relève mon buste et je me mets à le caresser, c’est trop bon à caresser un gros bébé modèle labra 40 kg… ça ne dure qu’une poignée de secondes, plus il me bouscule, plus je le caresse, plus je sens un étrange sentiment de calme gagner mon esprit… j’aurai voulu que ça dure plus longtemps, mais une voix de mec bien portante se fait entendre et voilà que le toutou se ressaisit et repart en courant.

    Je lève les yeux et je vois arriver un mec en courant avec une laisse à la main; le labranoir le rejoint quand il est encore à une dizaine de mètres de moi ; le mec s’arrête et le reprend en laisse tout en le grondant… mais peut-t-on vraiment gronder un labrador quand il te regarde avec ses yeux qui semblent déclarer « qu’est ce qu’il y a papa ? j’ai rien fait, moi ! »… il faut bien admettre qu’un labra, ce n’est pas qu’un chien…

    L’instant d’après je vois labra et maître s’approcher de moi. Le premier est beau, très beau. Je regarde le maître… il a quelques années de plus que moi, autour de 25 je dirais, il est brun lui aussi, habillé très simplement, avec un simple t-shirt entre le jaune foncé et le marron clair, un short noir très sobre, des claquettes… cool le mec… son visage est légèrement joufflu, en première analyse je me fais la réflexion que c’est pas le genre de mec que je remarquerai du premier abord… le visage compte beaucoup pour moi… je le scanne un peu plus et je m’aperçois qu’il est assez grand, ses jambes sont finement poilues et plutôt musclées, il doit faire du sport… rugby ? foot ? vélo ? course ? Sous son t-shirt qui n’est pas moulant mais à peu près à sa taille, qui n’est pas non plus tout neuf, qui ne porte pas de marque, je devine une carrure d’épaules assez correcte… il me semble qu’on peut également imaginer un torse agréable à regarder, peut-être moins dessiné que celui de mon beau Jérém mais pourtant convenable…

    Vous allez bien ?

    Il sourit, et de suite ça ajoute du charme à l’ensemble de sa personne.

    Oui, oui, ça va… ne vous inquiétez pas…

    Je suis désolé, je n’aurais pas du le lâcher…

    J’aime les chiens, ne vous inquiétez pas…

    D’habitude il reste avec moi, c’est la première fois que je le vois dételer comme un fou et aller embêter quelqu’un… 

    Je le regarde mieux : quand même… il faut admettre que ce gars a un truc, ses yeux sont très charmants, son visage respire la gentillesse… il a l’air d’un gars très simple… son allure n’a rien à voir avec celles de mon Jérém, chez qui tout est en permanence ciblé pour en mettre plein la gueule… ce mec ne joue pas dans la catégorie « petit con à gifler à la Jérém »… mais qu’importe, le charme est un tout, parfois un détail… le mec a l’air d’un garçon bien dans sa peau, et de ce fait il dégage un charme qui le rend très séduisant… son sourire est lumineux, attachant. Il me donne l’impression d’être un garçon qui aimerait recevoir et donner les câlins… il a un petit coté nounours tout doux… et là encore il marque des points…

    C’est un genre de beauté que je qualifierais d’« apaisant » tout en se révélant tout aussi craquant que celle du petit con à gifler à la Jérémie; certes, le packaging, la carrosserie de ce dernier est telle qu’on achète sans jeter le moindre coup d’œil au contenu : le petit con est craquant, on a envie de baiser avec lui illico ; alors que le charmant se dévoile davantage pour nous plaire, même si c’est inconsciemment ; et on finit par s’installer confortablement dans le contact avec ce genre de mec.

    Il continue sa tirade d’excuses, il est mignon :

    …je l’ai appelé, mais il n’a rien voulu entendre… excusez moi encore…

    Je trouve toujours émouvant de voir un charmant garçon se morfondre en excuses devant moi… ça m’est arrivé quelques fois et à chaque fois ça me fait le même effet… l’idée qu’il me soit quelque part redevable, me fait toujours rêver…

    Je n’étais pas assez malin à l’époque, et jamais je ne le serai davantage dans ma vie, pour tourner ces petits avantages vis-à-vis d’un charmant garçon, que le hasard rend parfois possibles, dans la direction que je voudrais ; mais quand je me retrouve dans cette position, je me prends toujours à rêver pendant un instant que pour s’acquitter de sa dette, de son passif envers moi, il suffirait que le mec me laisse être son passif à lui… le règlement en nature est bien une grande invention du passé dont l’abandon est une connerie monumentale…

    Blagues à part, je l’excuse facilement, d’ailleurs sa courtoisie rendrait impossible toute brimade de ma part ; de plus, pour le gronder, encore faudrait-t-il que le geste de son chien m’ait dérangé…

    Il vous a sali ?

    Ce n’est rien…

    Encore, mes plus plates excuses…

    Ne vous en faites pas…

    Je vous propose un verre pour me faire pardonner, si vous voulez…

    Vous n’êtes pas obligé…

    (Vraiment j’étais très con à l’époque).

    Disons que… ça me ferait… plaisir…

    J’étais un garçon de 18 ans plutôt timide et fermé à certains signes. Mais pas au point de ne pas remarquer la pointe de charmant malaise qui avait fuité sur le mot « plaisir », se traduisant par un sourire aussi beau que timide. Ce mec a un regard qui accroche le mien.  A craquer.

    Va pour le verre…

    Je suis content que vous acceptiez…

    C’est moi… on va où ?

    Je vous propose chez moi, avec le chien ça va être compliqué de s’installer dans un bar…

    Oui, c’est vrai…

    Oui, c’est vrai, j’avais pas calculé ça… le chien… il me propose donc d’aller… chez lui… je ne sais pas si j’ai envie d’aller chez lui… je commence à avoir l’impression assez nette qu’il cherche à me draguer… je suis flatté et un brin inquiet à la fois… je n’ai pas l’habitude de cela… alors je me dis qu’accepter d’aller chez lui, c’est comme faire le premier pas vers son lit. Non pas que je ne le trouve pas à mon goût… bien au contraire…

    En plus, je suis tellement énervé contre Jérém que je trouve tentant et excitant que de me laisser draguer par un autre mec… je suis sur que ça me changerait les idées et que ça calmerait ma colère… ça ferait quoi que j’aie une aventure… alors que pas plus tard que dimanche il en a eue une lui aussi… de plus, il me fait bien craquer ce gars… tout a l’air facile avec lui, s’il est vraiment gay et qu’il veut coucher avec moi, il ne ressemble en rien aux clichés que je me suis fait des homos… il a vraiment l’air d’un mec normal… gentil et simple, et c’est tout ce qui me fallait à ce moment là…

    Moi c’est Stéphane… et j’aimerais bien qu’on commence par se tutoyer…

    Enchanté Stéphane, moi c’est Nico…

    Enchanté Nico… et lui c’est Gabin… profession labranoir.

    Bonjour Gabin…

    Deux répliques et déjà le mec ressemble à un pote. Il a vraiment l’air sympa. Quelqu’un qui a un gros labra noir affectueux ne peut pas être quelqu’un de mauvais.

    Ok, j’irai chez lui. C’est pas dit qu’il veuille coucher. Et puis je ne suis pas obligé de coucher. Enfin, on verra bien…

    Je n’habite pas loin, dans le quartier de la Halle aux Grains…

    Point supplémentaire marqué. C’est assez loin de chez Jérém. On ne risque pas de le croiser. Et ça ne m’éloigne pas vraiment de chez moi. Je suis quand même un peu gêné d’accepter l’invitation d’un garçon à le suivre chez lui, alors que je viens tout juste de le croiser. J’essaie de poser les choses :

    Ok, juste un verre, il faut que je rentre après… j’ai le bac encore demain…

    Ok, on y va… c’est parti… arrête ça… au pied Gabin !

    Le mec sourit et démarre. Je lui enjambe le pas, je marche à coté de lui. Pendant tout le trajet il me questionne sur mon bac, sur mes centres d’intérêt, sur mes sorties. Je le trouve de plus en plus sympa. Du coup je le regarde autrement. Bah, au fait, où est-ce que j’avais vu qu’il était joufflu ?

    Il est des beautés qui ne se révèlent pas entièrement au premier regard : elles ont besoin de l’œuvre d’un sourire, de quelques mots, de ce qu’on appelle le charme en somme, pour déployer toute leur intensité ; oui, il est des beautés qui ont besoin d’un petit laps de temps pour nous apprivoiser ; pour faire que l’œil, enfin captivé, s’habitue et s’attache à ceux qu’on a d’abord pris pour des petits défauts et qui se révèlent au final être des détails charmants qui font qu’on est conquis petit à petit et inexorablement.

    C’est le cas des mecs qui ne sont pas forcement des canons mais dont le charme est redoutable, d’autant plus quand il est exercé sans intention, quand ce charme est une nature, une attitude, une simple façon d’être. Comme il est des très beaux garçons qui gagnent à ne jamais faire entendre leur voix, il est des garçons peu être un brin moins attirants au premier abord mais qui se révèlent attachants dès qu’ils parlent. Ils sont avenants, ils ont un naturel joyeux, ils ont le contact facile, y compris envers les inconnus ; ils osent adresser la parole, s’intéresser à l’autre, parler d’eux, briser la glace, aller vers les gens, les mettre à l’aise et en confiance.

    C’est le cas de Stéphane : il est avenant, il a l’air sympa, ouvert, c’est le genre de mec avec qui on se sent bien de suite parce qu’il est accessible, affable… en plus il a cet accent chantant des toulousains pur jus, cet accent qui sent bon le sud, les briques chaudes des immeubles de Toulouse en plein été, le vent d’autan, le rugby.

    Au bout de quelques minutes à peine, je le trouve beau et charmant, je sens que ça me ferait vraiment du bien de prendre du bon temps avec lui… peut-être que ça va être plus simple avec lui…

    On arrive devant la porte d’un immeuble en briques typiques.

    C’est là…

    Je sens mon cœur battre à tout rompre. J’ai envie de monter, j’ai envie de partir. Je ne connais pas ce gars, et même s’il a l’air sympa, je suis tellement mal à l’aise que ça va se voir, je vais perdre tous mes moyens. Il doit s’en rendre compte car il me lance, tout gentil :

    Il ne faut pas avoir peur, je ne vais pas te manger… je t’offre juste un verre pour m’excuser…

    Je n’ai pas peur…

    Mais si… tu hésites… - dit-t-il avec un petit sourire mignon.

    Un silence gênant s’installe entre nous. On se regarde dans les yeux, on sait tous les deux que si on monte ce ne sera pas que pour prendre un verre… oui, il a raison, j’hésite… et, me connaissant, j’aurais hésité longtemps…

    C’est le labranoir qui se chargera de débloquer la situation. N’en pouvant plus d’attendre à l’approche de l’heure de sa gamelle du soir, le labra s’engouffre dans le battant ouvert de la porte et commence à tirer fermement sur la laisse.

    Tu vois, il te montre ce que tu dois faire…

    Il sourit, il est beau, je lui souris. Il me tend la main, je l’attrape, j’avance d’un pas, je suis dans le hall sombre. Le labra tire sur la laisse, le gars lâche ma main, il a besoin de ses deux bras pour le maîtriser… On traverse le hall, on passe une porte fenêtre qui donne sur un petit jardin intérieur. Stéphane me devance, il tourne vers la droite en direction d’une porte en pvc blanc dont il vient de sortir la clef de sa poche.

    Attends Gabin, tu vas les avoir tes croquettes…

    La porte ouverte, le chien lâché court dans le petit séjour. Je rentre. Je suis chez lui. Il referme la porte derrière lui. Charmant garçon, ce Stéphane.

     


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    Pendant que sa bouche parcourt mon torse, ses mains ouvrent ma braguette… un instant plus tard je sens ses doigts caresser ma queue déjà raide au travers le tissu du boxer, titiller ma bosse, la faire gonfler un peu plus encore… ses mains saisissent mon short et mon boxer, il fait le geste de les descendre, je relève légèrement les fesses pour lui permettre de les faire glisser sur mes cuisses, sur mes chevilles, je dégage le tout avec un mouvement synchronisé de mes jambes… je me retrouve ainsi la queue en l’air devant un mec que je connais que depuis quelques minutes… sa main l’attrape et, tout en excitant à nouveau mes tétons avec sa langue, il commence à la branler… c’est trop bon ce qu’il fait…

     

    Précédemment dans 50 nuances de (de gros petit con de) Jérém : après la baise effrénée du lundi après-midi, et malgré quelques échanges de regards durant les épreuves suivantes, tellement chauds qu’ils auraient pu lui coûter l’exclusion du bac, le beau brun n’avait pas sollicité Nico pour de nouvelles révisions ; le mercredi soir, excédé devant l’insupportable sexytude de Jérém et débordé par l’envie de coucher ne serait-ce qu’une fois encore avec lui, Nico avait pris sur lui pour l’aborder et lui proposer carrément une gâterie… Jérém, en mode petit con arrogant, s’était presque foutu de lui, le repoussant sans ménagement. C’est un Nico abasourdi, déstabilisé, frustré, qui avait marché, marché, marché et qui avait fini par se retrouver allongé sur la pelouse de la Cathédrale St Etienne. Son petit somme avait été interrompu par l’irruption de Gabin, profession labranoir. En ville, un chien est à coup sûr suivi à courte distance par son maître. C’était le cas. Stéphane avait tapé dans l’œil de Nico. Et vice-versa.

     

    Mercredi soir, 19h36, Quartier St Michel.

     

    Après avoir quitté Stéphane, une fois rentré à la maison, seul dans ma chambre, mes démons me rattrapent… je me surprends à penser à Jérém… troisième jour de bac et je ne sais rien de rien de la façon dont se sont déroulées les épreuves pour lui… comme je ne sais rien de sa vie… de son présent et de son avenir… de ce nouveau chapitre qui va s’écrire après le bac sans qu’aucun rôle ne soit prévu pour moi…

    Faut que je me fasse à l’idée… les révisions c’est bel et bien fini… facile à dire… comment oublier ce physique de fou, cette puissance sexuelle, cette virilité si précoce et si incroyable… comment oublier ce mec mystérieux, imprévisible qui me rend dingue… comment tirer un trait sur des sentiments de plus en plus tyranniques… peut-être la distance m’aidera, loin des yeux loin du cœur on entend souvent dire… alors autant essayer de commencer à l’oublier dès maintenant…

    Vivement vendredi soir que tout soit fini… pour les résultats j’essayerai de m’arranger pour ne pas le croiser… mais là j’ai vraiment besoin de prendre de la distance, de ne plus le voir, j’ai besoin de respirer, je me sens étouffer…

    Après avoir noté dans mon agenda le numéro de portable griffonné dans le creux de ma main, je prends une longue douche. Ca fait toujours du bien une bonne longue douche. J’en reviens avec la ferme intention de réviser pour l’épreuve du lendemain.

    Hélas, dès que je m’y mets, les fiches de maths me tombent carrément des mains… soudainement je repense à sa façon de me jeter à la sortie de l’exam… pourquoi est-il si con ? Je ne demande qu’à lui faire plaisir…  je ressens en moi l’envie débordante de le voir, de l’avoir avec moi, de le sentir contre moi, sur moi, en moi… oui, il y a des gens qui se font tatouer le nom de l’être aimé sur la peau, moi son nom je l’ai gravé sur le cœur, dans la peau, depuis toujours…

    Je pose mes fiches, j’ai besoin de me changer les idées… je vais sur Internet, je vais sur le forum habituel, j’y vais pour suivre soir après soir les dates de la tournée tant attendue, la première depuis huit ans… et ce soir là, pour la première fois, un lien direct vers un téléchargement… le fichier est lourd, quelques mégas pour une connexion à 56 k c’est une énormité… on est en 2001… le concert est coupé en quatre parties, il faut la soirée entière rien que pour avoir la première… je ne me décourage pas… il arrive enfin, format asf, je lance la lecture : la qualité d’image est exécrable, ça pixelle ou ça devient flou dès qu’on essaie de l’agrandir au delà de la taille d’un timbre postal, le son est pire… mais c’est Madonna, un concert tourné quelques jours plus tôt et mis en ligne… c’est fou le progrès… un concert arrivé de nulle part, de cet Internet qui allait dans les années à venir envahir nos vies à tous les étages… Drowned World où elle fait une entrée en scène dans la fumée est suivie par Impressive Instant, mon coup de cœur sur l’album Music… son look est trop androgyne, ses vêtements trop kitch, mais She’s back… et je l’adore !

    L’attente du téléchargement m’a un peu permis de détourner l’attention du manque que je ressens vis-à-vis de mon beau brun si con… il s’est fait tard, et je vais me mettre au lit, essayer de dormir un peu en cette veille d’avant dernier jour du bac…

    Ce soir là, dans mon lit, dans le noir de ma chambre, ce sera encore au tour de sa chemise de me tenir compagnie en me ramenant son odeur, en me parlant d’un garçon nommé Jérémie T, un garçon qui m’avait fait découvrir le plaisir de me soumettre à un beau mâle, un garçon dont je suis raide dingue, un garçon qui va me briser le cœur car nos vies vont se séparer à jamais…

     

    Le jeudi matin arrive, je n’ai pas trop dormi de la nuit, j’arrive au lycée les yeux explosés. Evidemment pour l’épreuve de math il le fallait bien. Je le vois arriver de loin, en pleine forme… comment ça, il s’est couché tôt ce petit con ? Pas d’emballage de capote qui traînent sur la table de nuit ?

    Quoi qu’il en soit, mon beau Jérém se pointe ce matin là avec une petite chemise manches courtes, avec des rayures croisées sur des tons de bleu et de rouge dessinant un motif à carreaux irréguliers… maman… le temps s’arrête… quand on se trouve devant une pareille image, qu’est-ce que tu veux dire… les mots viennent à manquer… le désir prend définitivement le pas sur la raison, sur la colère, sur tout… et perso j’oublie instantanément toutes ses conneries…

    C’est en général ce qui arrive lorsqu’on se trouve devant la manifestation en images de l’un de ces mystères qui font la légende de ce genre de petit con… le mystère de savoir où est ce qu’ils trouvent ce genre de vêtements qui les mettent autant en valeur… je ne sais pas moi, est ce que à la naissance les futurs beaux gosses sont livrés avec le kit « Vêtements de beau gosse »… ?

    Encore je comprends pour les t-shirts… quand on a un physique comme le sien, il suffit de prendre une taille en dessous pour mettre tout ça en valeur, l’anatomie est là, le tissu suit, le tour est joué, la magie opère à coup sur… mais putain… une chemisette… faut m’expliquer… à moins de la faire coudre sur mesure… comment c’est possible qu’une simple chemisette en taille standard en tissu non extensible épouse aussi bien son dos, ses épaules, ses biceps, son torse… qu’elle dessine aussi précisément le relief de ses pectoraux sans avoir l’air d’être trop petite, de tirer sur les boutons… que la manchette tombe pile un centimètre au dessus de son tatouage en enveloppant ses biceps avec une précision diabolique… dites-moi donc comment est-ce possible que le col remonte exactement comme il faut autour de son cou lui donnant cette allure si jeune et virile à la fois…

    En clair, comment est-ce possible que cette chemisette semble avoir été cousue directement sur ses épaules… ?

    Je crois qu’en cette matinée d’épreuve de math, mon esprit est déjà en mode logique, et avant d’affronter le sujet du ministère, je vais essayer d’énoncer un nouveau théorème, une loi qui est devant mes yeux depuis longtemps déjà mais que je n’ai pas encore pu formaliser comme il se doit… une loi que ce matin là me saute aux yeux dans toute son évidence… « Elémentaire, mon cher Nico », « Eureka »… ce théorème ressemblerait à ceci :

    « Tout physique de bogoss plongé dans un vêtement quel qu’il soit, dégage un rayonnement qui fait que ce vêtement semble conçu sur mesure pour ce même physique, le contenu et le contenant se mettant réciproquement en valeur; cette loi est appelée la chance du bogoss, ou théorème de Nico».

    Oui, tu sais t’habiller mon beau Jérém et puis bon, tant qu’à faire, tu y mets bien les formes… ouvre bien les deux premiers boutons laissant apparaître ta chaînette, laisse le bas tomber négligemment hors de ton short… mais oui, t’es jamais assez sexy… tu ne te rends pas compte qu’à ce stade le Nico est bon pour une crise cardiaque… ? Non, mais Jérém, quand même… on est au bac de maths et il faut pouvoir se concentrer un minimum… Passe encore pour la philo, mais les maths… nos maths… oui, nos révisions, qu’est ce qu’elles me manquent déjà ces révisions…

    Comment crois-tu que je vais pouvoir me concentrer quand tu es passé à coté de moi en rentrant dans la salle d’examen et que j’ai senti la fraîcheur de ton déo de mec (un nouveau déo, me semble-t-il, ce qui suffit à me mettre en fibrillation, qu’est-ce que ça fait de l’effet le moindre changement chez le mec qui nous rend dingues) ; oui, comment vais-je pouvoir me concentrer alors que tu es passé à cote de moi et que, sans me dire bonjour, tu as directement pénétré mon regard avec tes yeux de braise, avec ton petit sourire lubrique aux coins des lèvres? Est-ce que tu sais que ton nouveau parfum et ta chemisette si ajustée vont étourdir mes sens pendant toute la matinée ?

    Est-ce que tu te rends compte de l’état dans lequel tu me mets ce matin avec ce sourire, alors que hier tu n’as pas voulu de moi ? Est-ce que tu te rends compte à quel point je me sens ta poupée gonflable, un truc bon à prendre et à jeter selon ton bon vouloir ? Pourquoi hier soir tu n’as pas voulu que je te fasse jouir ? Est-ce que tu avais un autre plan qui t’attendait ? Est-ce que tu t’es branlé, alors que je n’avais qu’une envie, c’était de te faire un truc de dingue ?

    Pourquoi a-t-il fallu que tu me repousses aussi méchamment, pour que je me retrouve une heure plus tard dans l’appartement d’un charmant garçon nommé Stéphane ?

     

    Mercredi soir, 18h02

     

    Gabin est en train de manger bruyamment les croquettes dans sa gamelle. Stéphane et moi sommes installés sur le canapé devant la table basse. Il a mis un cd de Zazie, c’est une bonne ambiance musicale…

    Zen, restons Zen/Du sang froid dans les veines, Zen/Plus de choc à la chaîne, Zen/Du calme à la vie comme à la scène,/Sans amour et sans haine…

    Oui, restons Zen, plus facile à dire qu’à faire dans ce genre de situation, pour moi inédite. Je ne sais pas comment me comporter. Je ne sais pas de quoi parler, je fuis ses regards. Je suis timide et intimidé.

    Dans ma main comme dans la sienne, une bière blanche bien fraîche. Je ne bois pas de bière, j’ai accepté pour ne pas lui demander un coca. Ça ne le fait pas de demander un coca à un mec qui te drague… ça ne se fait pas, surtout quand on est aussi timide et peu sûr de soi comme je l’étais à cette époque de ma vie… je n’ai pas à me plaindre pour autant, je n’ai jamais goûté de bière blanche, et je la trouve vraiment à mon goût. Oui, plutôt à mon goût. Comme Stéphane.

    « Mets toi à l’aise… » me dit-t-il en se déchaussant ses baskets.

    Je ne vais pas rester longtemps…

    « T’as cinq minutes quand même… enfin, comme tu voudras… tu fais souvent la sieste à St Etienne ? » me demande-t-il en rigolant.

    « Pas souvent, non, je crois bien que c’est la première fois, mais j’adore ce quartier, et ces espaces de pelouse en particulier… puis j’étais vraiment mort… »

    « Moi aussi j’aime bien cette place… je m’y promène souvent avec Gabin… t’as eu une grosse journée de bac ? »

    « Ouais, j’avais besoin de décompresser… »

    Je suis un peu mal à l’aise. Je me sens comme sur une corde raide, je sais que je ne vais plus pouvoir tenir longtemps en équilibre, je sais pertinemment que je vais tomber, il me reste à choisir de quel coté… est-ce que je vais le laisser faire, ou est ce que je me sauve avant de le laisser entreprendre quoi que ce soit ? Je devine à nos échanges de regards de plus en plus appuyés de sa part et maladroits de la mienne, que le moment approche où le charmant Stéphane va passer aux « choses sérieuses »… je n’ai pas envie de lui donner l’impression d’avoir envie d’aller plus loin si c’est pour me dérober après… de toute façon je n’oserai pas… et je n’ai pas non plus envie de me laisser faire si jamais je ne le sens pas… je suis partagé… ce mec me plait bien, mais je ne sais toujours pas si j’ai envie qu’il se passe quelque chose ou pas… qu’est-ce que je pouvais être con, franchement, à cette époque…

    Ses sourires sont de plus en plus charmants, j’ai l’impression que je lui plais et qu’il attend un signe de ma part pour aller plus loin… j’ai envie d’aller vers lui, mais j’en ai peur aussi… je n’ai jamais couché avec d’autres mecs que Jérém… alors que lui il a bien couché avec tant d’autres nanas et un autre mec en plus, son cousin… quand j’y pense ça m’énerve encore… putain de cousin… non seulement Jérém s’est fait sucer et lui a baisé le cul, mais il a carrément joui en lui devant moi, par deux fois, en me laissant sur le carreau… vraiment, quel con ce mec… et, pire encore, quel con je fais, moi, en lui laissant tout passer…

    Ces dernières pensées ne font qu’attiser mon envie de coucher avec Stéphane… oui, j’ai envie de coucher avec Stéphane… j’ai envie de coucher car je le trouve vraiment sympa et sexy, j’ai envie de coucher avec Stéphane comme un pied de nez à Jérém, pour me « venger » de tout ce qu’il me fait vivre entre deux baises… c’est con d’avoir envie de baiser avec quelqu’un pour se venger de quelqu’un d’autre… mais à ce moment là j’en voulais tellement à Jérém que la revanche était bien une motivation… ; mais surtout, j’avais envie de coucher avec Stéphane pour voir ce que ça fait de coucher avec un autre garçon, pour voir si c’est aussi bon qu’avec mon beau brun…

    J’en ai envie et j’en ai peur… peur que si je le fais, que ça change tout dans ma relation avec Jérém… peur de commencer à éprouver des sentiments pour ce garçon qui me plait bien… peur de voir naître des sensations qui pourraient changer à jamais ceux que je ressens pour Jérém… je ne veux pas cesser d’aimer Jérém… je sais que c’est con, car de toute manière je le perdrai de vue juste après le bac, c'est-à-dire dans deux jours… cependant, je n’ai jamais pensé ni envisagé que ça pourrait arriver, que ça devrait arriver… je ne sais pas si je pourrais un jour éprouver pour un autre garçon des sentiments aussi forts que ceux que je ressens pour lui… oui, j’ai peur des sentiments que je pourrais commencer à éprouver pour ce charmant Stéphane, des sentiments que peut-être lui n’éprouvera pas pour moi une fois qu’on aura couché ensemble… je ne le connais pas, je ne sais pas si je peux lui faire confiance…

    J’étais un garçon si inexpérimenté, si naïf, et si désespérément raisonnable…

    Et puis, la bière avalée trop rapidement aidant, à un moment je finis par me dire que je me monte le bourrichon pour rien… comme d’habitude je me perds dans la peur de vivre ma vie… je me pose trop de questions, alors maintenant… basta !... Je suis là en compagnie d’un charmant garçon qui apparemment me trouve à son goût et a envie de coucher avec moi… alors, où est-ce que qu’il écrit qu’une petite galipette devrait changer le cours de l’histoire de ma vie à jamais ?

    D’un revers de main je chasse toutes mes question, je décide de vivre l’instant présent (la bière blanche y est pour quelque chose je suppose, mais je décide de me laisser porter, de me laisser aller), d’écouter mes envies… je me mets à l’écoute de moi-même, chose que je fais trop rarement, et j’apprends illico qu’à ce moment précis, j’ai juste envie de lui… toute ma peau est excitée, j’ai envie de le toucher, de le caresser, de l’embrasser…

    L’idée que je puisse plaire à ce mec si charmant et désormais si attirant à mes yeux me met du baume au cœur, surtout après l’humiliation essuyée devant le refus catégorique de Jérém à ma proposition de révisions à la sortie du lycée… dans le regard de Stéphane je vois du désir, du désir pour moi, parce que je lui plais… c’est un désir différent de celui pour Jérém… c’est un désir simple, qui ne demande qu’à se manifester naturellement, sans besoin de ce décalage de soumission et domination sur lequel s’est forgée ma relation avec le beau brun… ce Stéphane a juste envie de coucher avec moi, tout ça a l’air de pouvoir être simple, plaisant et reposant avec lui, et franchement ça donne envie… qu’est ce qu’il en sera juste après, je n’en sais rien… on avisera…

    « Tu vas pas voir ta copine pour décompresser ? » me lance-t-il, petit sourire aux lèvres, le ton un brin taquin. Il est vraiment craquant.

    « Non… non… » je lui lance, en soulevant les yeux au ciel accompagnant le geste par un petit sourire. Le sous-entendu est clair à ses yeux.

    « T’as pas de copine ? »

    « Non… »

    « Un petit mec aussi mignon que toi… »

    « Elles ne veulent pas de moi… »

    « Ou alors c’est toi qui ne veut pas d’elles… »

    Il sourit, il me plait vraiment ce mec. La bière prend possession de mes dernier neurones sobres et je sens en moi cette douce fatigue si propice à lâcher prise et à me laisser aller, à me laisser transporter vers l’inconnu qui ne me fait enfin plus peur. Je sens mes barrières, mes craintes, mes gênes s’évaporer. Je le relance :

    « Et toi, t’as une copine ? »

    « T’as un copain ? »

    Nos questions se croisent. Je me sens obligé de lui répondre plutôt que d’attendre sa réponse à ma propre question. La bière m’aide bien, mais certaines barrières ont la peau dure. Je n’arrive pas encore à m’ouvrir, à me laisser aller complètement. J’hésite :

    « Euh… »

    Devant mon hésitation, il prend les devants. J’adore, je me sens bien, je suis enfin à l’aise.

    « Tu couches avec un mec mais vous n’êtes pas ensemble, c’est ça ? »

    « Oui, à peu près ça… »

    « C’est un mec qui a juste envie de coucher ? »

    Alors je décide de jouer franc jeu, de toute façon qu’est-ce que j’ai à perdre ? Autant tomber le masque et être moi-même…

    « On va dire ça comme ça… »

    « Et pour toi, c’est plus sérieux que ça? »

    « Joker… »

    « Ok, je te saoule pas plus… moi je suis célibataire»

    « Tu ne me saules pas mais… »

    « T’as pas envie d’en parler… c’est ton droit… »

    Il sourit. Je souris. J’avale une gorgée de bière. Il en fait de même, je me sens à l’aise et je décide de me laisser aller.

     « Je n’ai couché qu’avec lui… de toute façon personne à part lui ne veut de moi… et lui il ne veut de moi que pour se soulager… »

    « Qu’est-ce que tu racontes, Nico… tu es beau garçon… »

    « Arrête… »

    « Je te dis que si… tu es beau garçon… ne sois pas bête, tu sais bien que tu plais… »

    « Merci, pas autant que toi… »

    « Oh, si, tu es beau… t’as un charme fou… en plus on sent de suite que tu es un gentil garçon… »

    Et ce disant, il s’approche un peu plus de moi et il entreprend de me caresser la base du cou, en remontant vers le haut de la nuque… là encore il marque un point capital, d’autant plus qu’il vise à l’aveugle… et puis… et puis… et puis… il m’embrasse… putain il m’embrasse… je suis d’abord surpris… j’ai du mal à réaliser que c’est lui qui est en train de m’embrasser, que ce contact s’établit tout naturellement, que ce n’est pas moi qui essaie de forcer une barrière militairement gardée, que je n’ai pas à craindre des réactions violentes, de me faire jeter…

    Ce sont d’abord des baisers légers qui deviennent rapidement de plus en plus appuyés… waaaaaa… ainsi il existe des garçons pour qui le baiser sur la bouche d’un autre garçon ce n’est pas un tabou… il m’embrasse encore et encore et il finit même par y mettre la langue… elle glisse entre mes lèvres à la rencontre de la mienne, nos salives se mélangent… c’est super agréable et je sens ma queue se raidir très vite…

     

    Jeudi matin, juste avant le début de l’exam de maths.

     

    Le mouvement de foule se dirigeant vers la salle d’exams se charge de me tirer de ma rêverie. Faut que j’arrête de penser à ce qui s’est passé la veille et que je me concentre sur l’exam de maths. Faut aussi que j’arrête de m’occuper de Jérém… d’avoir autant envie de lui… le pire c’est que, après hier soir, je culpabilise un peu par rapport à Jérém, et putain, j’ai encore plus envie de lui…

    Oui, Jérém, j’ai terriblement envie de toi… je devrais te haïr, mais est-ce que tu sais à quel point j’ai envie de toi malgré tout ce que tu me fais vivre, malgré ton comportement imprévisible?

    Est ce que tu t’imagines quel supplice je vais endurer une fois de plus pendant quatre heures alors que tu seras là, pas loin de moi… tu t’imagines quelle torture que ça va être de te désirer sans pouvoir te toucher ? D’autant plus depuis ton « non » d’hier, ce non qui m’a laissé entendre que tu n’as désormais plus envie de moi ?

    Je n’ai jamais su comment j’ai pu me concentrer suffisamment pour obtenir une note passable en maths. Ce fut pourtant le cas… faut croire que les maths étaient vraiment mon truc… mes yeux rivés sur la feuille, mes narines me parlaient sans cesse de lui… à la faveur de la brise rentrant par les fenêtres ouvertes, ce petit vent caressant son corps avant d’arriver à moi, son nouveau parfum va chatouiller mes sens, étourdir mon cerveau, attiser mon désir… une fois de plus je me faisais violence pour ne pas lever les yeux de ma copie, pour fuir la vision de son cou puissant, de ses beaux cheveux bruns, de ce dos musclé sous le tissu fin de la chemisette, de ces muscles qui bougeaient au gré des mouvements de son torse… je me faisais violence pour ne pas le regarder… pour ne pas le regarder être, tout simplement… être si craquant dans le fait d’évoluer devant mes yeux, sa beauté révélant ainsi de nouvelles facettes à chaque instant, à chaque simple respiration… se renouvelant à chaque instant, donnant à tout son être ce quelque chose d’insaisissable qui le rendait définitivement indispensable à mes yeux…

    Midi arrive, on nous annonce qu’il faut rendre les copies. Le surveillant passe de banc en banc pour les ramasser. Un instant plus tard on nous autorise à quitter la salle. Jérém se lève un instant avant moi. Il me devance vers la porte. Il est parmi les premiers, il est déjà dans le couloir alors que je me trouve ralenti par les camarades qui se sont levés en même temps que moi. Jérém disparaît ainsi de ma vue. Merde. Je ne sais pas ce que j’espérais ce jour là… qu’il soit dans de meilleures dispositions que la veille, qu’il vienne me voir pour une bonne baise ? Tu rêves, Nico, tu rêves… alors à quoi bon essayer de le suivre, ce ne serait que du regard… faut que tu commences à l’oublier, à t’habituer à l’idée que tu ne couchera plus avec lui…

    Je prends une profonde inspiration, je prends aussi mon mal en patience, je me dis que Jérém est déjà dans la rue, lancé à toute allure vers sa chambre. Dès lors, je ne suis plus pressé de quitter la salle. Je suis le mouvement et quelques instants plus tard je me trouve dans le couloir. J’avance sans même le chercher du regard, convaincu qu’il est déjà parti. Mais Jérém n’est jamais là où je l’attends, je devrais le savoir à force… et ce jour là se chargerait une fois de plus de me le prouver…

    Je n’ai pas fait dix pas dans le couloir que je le repère près de la sortie du lycée en train de discuter avec quelques camarades, toujours les mêmes, ceux du gang des « vrais mecs ». Il est beau comme pas permis et j’ai envie de lui comme ce n’est pas admis… je ralentis mon allure… mes yeux ne peuvent quitter sa silhouette… mon regard est tellement insistant, du genre à bousculer à distance, qu’à un moment ses yeux se détournent légèrement de la conversation avec ses potes et croisent les miens…

    Certes, le beau brun n’a pas cessé de discuter, mais son regard en biais me donne la certitude qu’il a remarqué que je le matais… je vois un beau sourire illuminer son visage… je ne sais pas si c’est la conversation qui l’a provoqué ou s’il m’est destiné en guise de provoc’… quoi qu’il en soit, après son comportement de la veille, ce sourire, pourtant si beau, m’énerve profondément… oui, c’est vrai, je l’ai cherché… mais maintenant qu’il me frappe de plein fouet, je sens que mon regard se durcit, se crispe seconde après seconde… je sens la colère monter en moi, et plus nos regards se soutiennent, plus je sens de l’hostilité vis-à-vis de lui… j’ai envie de le cogner… j’ai envie de lui faire un doigt d’honneur… je me rends compte que je ressens des sentiments de plus en plus négatifs par rapport à ce mec…

    J’avance, m’approchant de lui et de sa bande, il va falloir que je passe à moins de deux mètres pour sortir du lycée… fait chier… je regarde droit devant moi, je respire profondément, je prends sur moi, j’accélère mon allure, je passe à coté en franchissant le mur invisible de son nouveau deo de mec et je me retrouve dans l’esplanade devant le lycée… la lumière du midi m’éblouit pendant un court instant, mais je suis bien, délivré de son image, de sa présence, le soleil sur ma peau est agréable, il m’apporte un petit réconfort… je trace jusqu’à la place du Capitole et je m’engouffre dans le McDo. J’ai juste besoin de manger quelque chose et de me poser, loin de lui.

    Midi est tout juste passé de quelques minutes, il n’y a pas encore foule, j’obtiens vite mon plateau, je me pose, je mange tout aussi vite. En arrivant au McDo, je m’étais dit que après avoir mangé je réviserai un peu et que j’y resterai jusqu’à une heure et demie juste pour rejoindre le lycée pour l’épreuve d’anglais… mais là, après avoir avalé mon McChicken, je sens que j’ai envie de marcher… je me lève et un instant plus tard je me rends compte que je suis en train de traverser la place du Capitole… mes pieds et mon envie m’amènent vers la rue de la Pomme… j’ai envie de revenir à St Etienne où la veille j’ai croisé ce charmant Stéphane… je repense à comment ça a été agréable de le croiser et de le suivre chez lui… c’est stupide… je sais qu’il n’y aucune chance de le recroiser à cette heure là… je sais que je n’oserai pas aller à son apart… pourtant je laisse mes jambes me mener…

    Dix minutes plus tard, je suis devant la silhouette monumentale de la Cathédrale… je m’avance vers la pelouse, au milieu des odeurs de cuisine qui se dégagent des terrasses et des aspirations des nombreux restaurants qui bordent la place… je regrette d’avoir mangé au McDo et de m’être enfermé sous la lumière artificielle des spots alors que j’aurais pu me mettre en terrasse au soleil et me plonger dans l’ambiance vivante de cet endroit si charmant…

    Un peu partout sur la pelouse, voilà des toulousains posés, certains en train de manger un sandwich, d’autres en train de siester. Je cherche des yeux ma place de la veille et je suis content de voir qu’elle semble m’attendre. Je m’y approche et je m’y pose. Dès que mon corps se pose sur l’herbe souple, je ressens une intense sensation de bien être. Je m’allonge comme la veille, je ferme les yeux. Je met le réveil à mon portable, ce serait fâcheux de m’endormir et de rater l’anglais. Je referme les yeux et je me détend. Je me dis que réviser à ce moment là ne servirait à rien. De toute façon je n’ai pas du tout la tête à ça…

    Comme la veille je me laisse bercer par les bruits de la rue, par le piaillement des oiseaux dans les arbres, j’arrive à capter quelque bribes de conversation de passants ou de gens posée à une terrasse pas trop loin de moi… je sens le vent sur ma peau, c’est tellement agréable… j’entends des bruits de couverts tintant sur des vraies assiettes… j’entends la vie courir autour de moi, j’entends le temps s’écouler au rythme de l’heure du Midi Toulousain. Le souvenir de la rencontre de la veille remonte à mon esprit…

     

    Mercredi soir 18h07

     

    J’ai de plus en plus envie de lui… il prend toute l’initiative et j’adore la sensation qu’il veuille s’occuper de moi… je le laisse faire… Stéphane est plutôt entreprenant, il y va doucement mais assurément… il passe l’autre main sous mon t-shirt et il commence à me caresser le ventre, il s’attarde pendant un petit moment à hauteur de mon nombril pour ensuite remonter vers mes tétons… là encore il marque une batterie de points… c’est super agréable, et à cet instant précis je réalise un truc… le truc est que, si jusqu’à là j’ai toujours pensé que mon plus grand plaisir était celui de m’occuper du plaisir d’un mec, notamment celui de Jérém… alors que là je me rends compte que c’est très bon aussi quand un mec s’occupe de moi…

    Stéphane continue à caresser la peau de mon torse, effleurant souvent mes tétons, sa main est légère, ses doigts très doux, il me fait frissonner… c’est la première fois que je ressens ce genre de plaisir… il soulève mon t-shirt, il l’enlève… il enlève le sien aussi… son torse est moins dessiné que celui de Jérém, quelques poils bruns peuplent l’espace entre ses tétons ainsi que la région autour de son nombril… pas de déo de petit con, juste un léger parfum de gel douche, de propre, mélangé à l’odeur tiède de sa peau… pas de petite chaînette de mec, pas de tatouage sexy, pas d’attitude de mec charmeur, pas de regard de brun ténébreux…

    Rien de tel, juste un mec cool, nature et souriant, avec qui je me sens bien, enfin libéré de la pression que je ressens au contact de mon beau brun… le mec n’est pas le genre à vouloir en mettre plein la vue, et dans ses gestes, dans son attitude, il semble confirmer mon impression première… oui, même dans les câlins, Stéphane s’avère être un garçon simple qui ne se prend pas la tête et qui ne prend pas la tête… je me sens à l’aise et j’ai envie de me laisser aller… certes, son corps n’est pas celui de Jérém, sculpté par le rugby et la muscu, mais il faut bien admettre que son torse, son cou, ses épaules, sont quand même bien agréables à regarder… son charme est un tout, un mélange entre son sourire, son attitude avenante, son coté nature, son coté gentil garçon, ce qui fait que au final son corps me parait infiniment désirable… le contact avec sa peau et le partage de nos intimités inévitables…

    Sa façon de me caresser, de m’apporter un plaisir fou et inconnu, de me faire redécouvrir ma sexualité… sa façon de me renvoyer une nouvelle image de moi, l’image d’un garçon désirable et non pas seulement d’un trou à bite, sensation qui est totalement nouvelle pour moi et si agréable, finissent par me faire capituler…

    Stéphane a du remarquer que le passage de ses doigts sur mes tétons ont eu un sacré effet sur moi, alors il s’y attarde désormais avec ses lèvres, avec sa langue, il s’évertue à me faire plaisir… putain qu’est-ce que c’est bon…

    Pendant que sa bouche parcourt mon torse, ses mains ouvrent ma braguette… un instant plus tard je sens ses doigts caresser ma queue déjà raide au travers du tissu du boxer, titiller ma bosse, la faire gonfler un peu plus encore… ses mains saisissent mon short et mon boxer, il fait le geste de les descendre, je relève légèrement les fesses pour lui permettre de les faire glisser sur mes cuisses, sur mes chevilles, je dégage le tout avec un mouvement synchronisé de mes jambes… je me retrouve ainsi la queue en l’air devant un mec que je connais que depuis quelques minutes… sa main l’attrape et, tout en reprenant à exciter mes tétons avec sa langue, il commence à la branler… il continue pendant un bon petit moment, c’est trop bon ce qu’il fait…

    Tout ça ce sont des sensations pour moi inédites… plus que ça, je découvre un nouveau monde… un mec qui pense à mon plaisir à moi… qui a envie de caresser ma peau, de m’exciter, de me faire bander… un mec qui aime me voir prendre du plaisir… c’est le pied… alors je peux aussi prendre moi aussi mon pied comme un vrai mec… depuis des mois j’avais été tellement soumis à la queue et au plaisir de Jérém que je commençais à en douter… à douter même de pouvoir vraiment prendre mon pied sans SA queue à lui…

    Je découvre toute une palette de sensations nouvelles autour de mon sexe, bien différentes de celle de la simple branlette… il est bien arrivé que Jérém me touche la queue une fois ou deux, plutôt par accident que avec intention véritable, samedi dernier il m’a même excité en frottant ses abdos sur mon gland jusqu’à me faire jouir… c’était quand même différent, la situation était super excitante du fait que Jérém venait de jouir en moi, mon orgasme était déformé et amplifié par sa présence en moi… et puis il était dans un état si spécial…

    Mais là, Stéphane avait commencé à me caresser en premier… il n’a même pas sorti sa queue de son short… je devine sa bosse à travers le tissu léger, j’ai l’impression de voir son membre couché sur sa cuisse gauche… et là, pendant que mon plaisir monte rapidement, je réalise quelque chose qui me rend dingue… au fait, je suis en train de vivre le genre d’expérience érotique que je fais vivre à mon beau brun… Stéphane s’occupe de moi comme je m’occupe de Jérém… enfin… presque, avec la différence qu’avec moi il n’y a pas d’interdits et qu’il peut prendre toute initiative sans avoir peur de se faire jeter…

    Alors ça ressemble à ça le plaisir que je donne à Jérém… ces frissons, ce bonheur dans la queue branlée par une autre main, le plaisir de voir un mec plein de désir s’occuper de soi… et encore avec Stéphane ce n’est que du touche pipi…

    « J’ai envie de te sucer… » me lance-t-il en me regardant dans les yeux, comme en demandant ma permission.

    J’ai déjà entendu ça plein de fois, mais d’habitude ça sort de ma bouche… mais c’est déjà trop tard, je sens que l’excitation est trop forte, ça va arriver très vite…

    « Je ne vais pas tarder à jouir… »

    Une ombre légère de déception semble passer sur son visage, rapidement effacée par un petit sourire trop charmant… un instant plus tard sa langue est revenue sur mes tétons, sa main s’affaire un peu plus sur ma queue. Et ça vient, je jouis. Je sens la vague de plaisir monter de mon bas ventre, je sens une agréable chaleur s’irradier comme une vague dans tout mon corps… l’orgasme envahit mon cerveau, pendant un court instant je disjoncte… sa main n’a pas arrêté ses mouvements lents et réguliers et le plaisir en est d’autant plus augmenté… jamais je n’ai joui si fort… jamais je n’ai pris autant mon pied avec ma queue…

    Je suis un peu allongé sur le dossier du canapé et mes jets finissent par atterrir sur mon torse. Putain que c’est bon… rien qu’une branlette faite en excitant mes tétons… Je jouis en pensant que Jérém jouit de cette façon, que c’est son pied que je suis en train de vivre. Je suis très heureux d’avoir eu cet aperçu…

    « Grosse envie de jouir, on dirait… » me lance-t-il en rigolant et en attrapant le rouleau de sopalin sur le plan de travail de la cuisine. Il m’en passe un bon morceau et il s’essuie la main avec un autre bout de papier.

    « Désolé… j’aurais du me contrôler… »

    « Ça fait rien, c’était très bien… »

    (Si je te racontais combien de fois j’ai joui depuis lundi, t’aurais du mal à croire que je bande encore et tu serais fier de l’effet que tu me fais).

    Il sourit, toujours si charmant. Je regarde la bosse au milieu de son short et ça me fait sacrement envie. Il m’a fait jouir comme un dingue et je ne peux pas le laisser comme ça, même s’il n’a pas l’air de demander le renvoi d’ascenseur… je détourne mon regard du sien, je ressemble mon courage et je porte ma main sur cette jolie bosse… je saisis délicatement sa queue à travers le tissu et je commence à jouer avec son gland… je le sens frissonner d’excitation… je commence à la branler lentement… il prend une inspiration profonde juste avant de me lancer, moqueur :

    « T’es un petit coquin, toi… »

    Il est vraiment chouette ce type… tout a l’air si simple et sans prise de tête… je commence vraiment à m’habituer à cet état d’esprit ouvert, sensuel, tendre, bienveillant, abordable… il me regarde, il me sourit, je lui souris à mon tour, j’aime bien cette complicité de regards… alors, devant l’insistance de ma main, il finit par faire glisser son short sur ses jambes, et me laisser découvrir une jolie queue circoncise bien raide. Je me rends compte à cet instant que ce n’est pas tant la taille en fait qui m’attire dans un sexe masculin, quant l’envie de lui donner du plaisir. Là encore, sa queue est moins imposante que celle à laquelle je suis habitué, mais peu importe. J’ai envie de lui faire plaisir parce que le mec est attirant, gentil et sympa. Et, à bien regarder, quand même assez mec dans ses attitudes.

    Je pense que avant de jouir j’aurais eu envie de le sucer… mais là, j’ai juste envie de toucher sa queue et de la branler… quand on a joui on devient vite bien plus raisonnables… et puis, si je me sens très attiré par lui, c’est d’une façon assez différente de celle dont je suis attiré par Jérém… avec Jérém j’ai envie de me livrer complètement à lui, de me perdre avec lui, d’être sa chose, de me soumettre définitivement à ses besoins, à ses caprices… alors qu’avec Stéphane j’ai envie de quelque chose sur un mode un peu plus doux, sur un mode de… mec à mec… j’ai envie de lui donner su plaisir autant que d’en recevoir… je n’ai pas besoin d’aller trop loin dans la sexualité avec ce mec, c’est tendre et super agréable, on passe vraiment un bon momentje n’ai pas envie de me soumettre à lui, je n’ai pas envie d’être sa pute, j’ai envie de le découvrir gentiment… et si j’ai vraiment envie de le faire jouir, je veux aussi pouvoir le regarder dans les yeux après l’orgasme et pourquoi pas échanger un câlin…

    Il est de ces petits cons qui, dès qu’ils rentrent dans notre champ visuel, suscitent en nous qu’un seul, unique et puissant désir… celui de les faire jouir quand ils veulent, comme ils le veulent, autant qu’ils le veulent… on a envie de se soumettre à eux, de devenir leur chose… c’est le cas de Jérém, c’est le cas du petit reubeu au débardeur vert que j’ai vu tracer sa route devant l’Office du Tourisme ce midi… et puis il y a de mecs comme Stéphane avec qui on a envie d’autres choses…  

    C’est bizarre cette différence de ressentis, d’envies, car à bien regarder, dans l’absolu, Stéphane est à sa façon bien aussi sexy que d’autres petits cons le sont à leur manière… oui, il est des catégories de mecs qui nous inspirent différentes envies… je crois aujourd’hui en deviner la raison… le « petit con à gifler », cette catégorie de mecs très beaux et sexy qui savent qu’ils le sont et qui souvent en jouent avec effronterie et/ou arrogance, qui nous inspire dès le premier instant une envie furieuse de coucher avec… ils sont si sexy qu’on a envie de tout leur donner, jusqu’à devenir leur pute… on sait que la soumission à leur virilité, à leurs envies est la seule et unique chose qu’on peut obtenir d’eux ; on sait que leur sexualité, à conditions de s’y soumettre pleinement, est la seule chose que l’on peut partager avec eux… et puis il est des gars comme Stéphane, gentils, abordables, apaisants, rassurants, avec qui on a, certes, envie de coucher, mais aussi de bien autre chose, des câlins, une tendresse qui est à portée de main et qui est au moins aussi importante, quand on regarde au fond des choses et avec un peu de recul, que le sexe le plus débridé… alors on a envie avec eux d’un sexe autant passionnel mais plus gentil, plus tendre, plus doux… 

    Oui, que ce soit une attirance purement sexuelle ou qu’autre chose s’y greffe, ne serait-ce qu’un coup de cœur, il y a toujours une bonne raison d’avoir envie de faire plaisir à un beau garçon…

    Mais à ce stade, il n’y a plus qu’une seule raison qui me pousse à avoir envie de faire plaisir à Stéphane… cette raison c’est que je le trouve vraiment gentil garçon, qu’il mérite qu’on lui fasse plaisir, surtout après ce qu’il vient de me faire… et non pas parce que c’est un petit con sexy et que j’ai envie de me soumettre à lui…

    Je décide de lui rendre la pareille… je commence à l’embrasser sur la bouche, j’ai envie de retrouver la sensation de nos lèvres se frôlant et de nos langues se donnant l’une à l’autre… il se laisse faire, il aime ça, les câlins, j’adore… ma main se pose sur sa queue, je commence à le caresses, à jouer avec son gland… je l’embrasse longuement, ensuite je décide de tenter de lui faire aussi plaisir qu’il m’en a fait… je devine que Stéphane doit aimer qu’on lui fasse ce qu’il vient de me faire… alors je délaisse sa bouche pour porter mes lèvres et ma langue sur son torse, à l’assaut de ses tétons… ma supposition se révèle fondée car je le sens vibrer de plaisir sous l’effet combiné des allées venues de ma main sur sa queue et de ma bouche sur la peau douce de son torse… au point que je ne tarderai pas à l’entendre m’annoncer :

    « Tu vas m’avoir Nico… »

    Ça aussi j’ai déjà entendu… Toujours ravi qu’on me balance cette simple phrase témoignant de l’achèvement proche d’un travail bien accompli. Certes, j’aime bien que cette phrase arrive le plus tard possible. Mais lorsqu’elle se pose à mon oreille, je suis le gars le plus heureux de l’Univers. Quelques va et vient un peu plus rapides et voilà que j’entends un râle provenant du fond de sa gorge et je le vois éjaculer quatre ou cinq jets bien copieux dont certains vont atterrir sur ma peau. C’est chaud et bien agréable. J’adore. Et ce que j’adore encore plus, c’est qu’une fois qu’il a fini, nos regards se croisent et je remarque qu’il… qu’il sourit toujours !… Je n’arrive pas à le croire… il me lance même un petit clin d’œil… je vois sa tête approcher de la mienne, je ne comprends pas de suite, il sourit encore plus franchement devant mon étonnement, avant de poser un smack assez bruyant sur mes lèvres… j’adore… je l’adore… alors ça existe ça aussi… des mecs qui assument de jouir avec d’autres mecs, même après l’orgasme… des mecs qui sont contents d’avoir joui et qui ne font pas la gueule dès qu’ils sont venus… ça aussi c’est nouveau pour moi, je me sens respirer, je me sens vivre, j’ai presque envie de pleurer, comme libéré d’un joug trop longtemps imposé… il me plait ce mec… son attitude me surprend à chaque instant, tellement elle est différente de ce que j’ai connu jusqu’à là, tellement elle correspond à mes envies… ah, qu’est ce que ça me fait du bien… c’est tout ce qui me manque avec Jérém… je suis comme fou, comme ivre, et à mon tour je m’élance envers lui pour poser un baiser sur ses lèvres tout en lui souriant…

    On reprend du sopalin pour nous essuyer. Pendant qu’il m’aide à éponger les traces de son jus de ma peau, on reste en silence. Je capte ses yeux, je croise son regard. Maintenant qu’il a joui, j’ai l’impression qu’il est encore plus doux et touchant… il pose le sopalin sur la table basse, il s’assoit sur le canapé, le dos appuyé à l’un des accoudoirs… il me saisit les hanches, comme pour m’approcher de lui… je seconde son mouvement et je me trouve dos contre son ventre, la tête à hauteur de son cou, enlacé par ses bras… c’est trop bien… un instant plus tard il entreprend de me caresser le cou, les épaules… c’est trop bon…

     

    Allongé dans l’herbe, la peau caressé par le vent tiède ce cette fin d’après-midi, je me sens partir… je suis désormais entre sommeil et veille, mes sens s’engourdissent petit à petit… Jérém pourquoi es tu si con ? Gabin où es-tu ?

     

     

     

     

     

     

     


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    Un instant plus tard je suis à genoux en train de le sucer, les pans de sa chemisette ouverte jusqu’au dernier bouton dévoilant son torse magnifique et caressant par moments mes joues. J’adore l’avoir dans ma bouche. Toucher son manche, ses couilles. Dès que je l’ai en bouche, c’est tellement bon que je lui pardonne tout. Je ne devrais pas me laisser faire, le laisser faire de moi sa chose une fois de plus pour se soulager les couilles… mais j’en ai trop envie et je me dis que tout ce qui est pris n’est plus à prendre et que si j’en profite pas à cet instant là, qui sait quand et si même un jour je vais la revoir cette queue de ouf…

    Il me laissera faire pendant un court moment, la situation est excitante mais le risque est fort de se faire gauler… l’heure approche et dans pas longtemps les bacheliers vont rappliquer et certain d’entre eux vont passer par la case chiottes avant d’attaquer l’épreuve d’anglais.

    Au bout d’un moment, il saisit ma tête, il la maintient fermement avec sa main et il commence à mettre de bons coups de reins. Il ne tardera pas à jouir, à m’inonder la bouche avec plusieurs jets chauds et denses. Son goût de mec s’étalera dans mon palais pour mon plus grand bonheur. Putain qu’est-ce que j’aime le voir, l’entendre, le sentir jouir. Putain que j’aime le goût de son jus. Pendant qu’il vient, la voix étranglée par la vague de plaisir, il m’intimera en chuchotant d’avaler. Ce qui me donnera une envie irrésistible de m’exécuter.

     

    Précédemment dans 50 nuances de (cet insupportable pignouf de) Jérém : Bac philo, le lundi matin. Echanges de regards coquins pendant l’épreuve, chaud dans la salle et bouillant dans les boxers. Après-midi de baise intense, sans répit. Mardi de désir, sans révisions. Mercredi de désir insupportable, au point que Nico n’y tient plus et s’abaisse à quémander une gâterie au beau brun. Ce dernier qui le repousse comme un malpropre… Nico déçu et humilié se pose sur la pelouse devant la Cathédrale de St Etienne ; un labranoir suivi d’un charmant Stéphane fait irruption dans sa sieste et… dans sa vie.

     

    Jeudi, 13h45

     

    Après l’épreuve de maths du matin, je m’allonge sur la pelouse à coté de la Cathédrale de St Etienne et je dors pendant une heure. J’émerge juste avant le réveil. Je prends quelques minutes de plus pour retrouver mes esprits et je me lève pour rejoindre le lycée… je crois que j’ai rêvé de Stéphane ou de Jérém ou des deux, je n’en sais rien… j’ai peut-être un peu trop dormi, je me sens vaseux, j’ai du mal à mettre un pied devant l’autre… j’arrive au lycée comme un automate… je suis plus fatigué qu’avant la sieste, je n’ai vraiment pas envie de passer l’après-midi enfermé dans une salle chaude devant une autre copie… bac d’anglais… je n’ai pas les yeux en face des trous, je n’ai pas envie de revoir Jérém… de supporter a vision de sa beauté désormais hors de ma portée pendant trois heures de plus…

    Faut croire que c’est le destin… je quitte la place de la Daurade et je me retrouve devant la façade du lycée… et la première chose que je vois, c’est lui… oui, le voilà ce petit con avec sa chemisette qui lui va comme un gant, assis sur le rebord d’un bac à fleurs, seul, en train de fumer sa cigarette.

    Je le vois, il me voit, je le regarde, il me regarde, il me sourit, je lui fais la gueule, il me lance un geste de la tête qui semble vouloir dire « approche »… je suis fatigué, je suis énervé… je passe mon chemin… il m’appelle en sifflant, comme son chien… ça m’énerve, j’ai envie de le frapper… en ce moment j’ai tout le temps envie de le frapper… sans m’arrêter de marcher, je me retourne vers lui et… et je ne sais pas ce qui m’a pris… et je lui fais un doigt d’honneur, le même que je n’ai pas osé lui faire tout à l’heure en présence de ses potes… je suis vraiment en colère contre lui, je n’en peux plus de son arrogance, je suis sur les nerfs, je continue mon chemin et du coin de l’œil je capte son expression mi étonnée et mi vexée…

    Je regrette déjà mon geste, mais sa désinvolture à me prendre, à me jeter et à me reprendre quand il le veut bien, comme si de rien n’était a désormais le pouvoir de me faire sortir de mes gonds… c’est quoi ce geste de la tête, c’est quoi ce sifflement ? Il veut quoi ? J’ai besoin d’air, j’étouffe… C’est encore tôt et par chance il n’y a pas grand monde devant le lycée, ainsi je ne crois pas que quelqu’un ait été témoin de mon geste… je trace mon chemin, je m’engouffre dans le lycée, je bifurque vers les chiottes…

    C’est en passant la porte battante que j’entends un bruit derrière moi, suivi d’une manœuvre d’approche plutôt brutale : ses mains saisissent mes épaules, et c’est avec élan que je me trouve catapulté à l’intérieur de l’espace entre l’alignement de cabines et celui des lavabos… j’avance jusqu’à presque atteindre le mur du fond, je me retourne vers lui, je lui fais face… cette scène m’en rappelle une autre, dans un autre endroit, une nuit quelques jours plus tôt… des chiottes, un brun en colère… sauf que là c’est moi qui est la cible de sa colère…c’est beau mon brun en colère… je suis presque content de l’avoir mis dans cet état, je n’ai pas le pouvoir de le faire tomber amoureux de moi mais j’ai quand même le pouvoir de l’énerver… c’est un début…

    Il se tient devant moi… mon dieu qu’il est craquant… j’ai presque envie de lui balancer un truc du genre « si tu n’as pas envie de me baiser, frappe-moi au moins…»… je préfère encore sa brutalité que son indifférence…

    Ses yeux fulminent… au bout d’un moment il finit quand même par me balancer, la voix très énervée :

    « Qu’est-ce qui t’as pris ? »

    « Rien, t’inquiète…

    « Tu m’as fait quoi, là, tout à l’heure ? »

    « Fous moi la paix… »

    Je n’arrive pas à croire que ma colère me pousse à lui parler sur ce ton désinvolte. J’ai l’impression de ne pas être moi-même, de vivre la scène de l’extérieur.

    « Qu’est ce qui te prends ? »

    « Va te faire foutre… »

    C’est à ce moment là que ça dégénère. Il me met une baffle. Je me rebiffe. Je m’élance contre lui et je le bouscule, mes mains percutant ses pectoraux comme je l’ai vu faire au mec dans les chiottes de l’Esmeralda. Je n’aurai pas meilleur succès que lui… Jérém revient aussitôt à la charge, il m’attrape par les épaules, je me sens pivoter, il me colle nez au mur, pile comme il l’avait fait avec l’autre con…

    Je suis secoué, je le sens très en colère, j’ai l’impression qu’il serait encore plus violent si on n’était pas dans les chiottes du lycée…

    « T’as dit quoi ? »

    « J’ai dit de me foutre la paix… – je lui balance tout en profitant d’un relâchement de sa prise pour me dégager et lui faire face à nouveau – … arrête de me prendre pour un con, de me balancer tes sourires et de me jeter à chaque fois que tu t’es soulagé la queue… ».

    « T’as quoi aujourd’hui, mec ? Ca t’a bien plu de te faire baiser depuis des mois… »

    « T’as vu comment tu m’as jeté hier ? »

    « C’est donc ça le problème, ma bite te manque ? »

    Je suis à deux doigts de lui balancer à la figure que la veille j’en ai vue une autre de queue et que j’ai plu à un charmant garçon prénommé Stéphane… mais je n’ose pas, j’ai trop peur de sa réaction, surtout de celle qui consisterait à me planter là comme une merde…

    « Arrête un peu de te la péter… ».

    Il sait très bien que ce n’est pas (uniquement) une question de queue. Il ne veut pas l’admettre. Il préfère imaginer que notre relation ça doit être pour moi la même chose que pour lui, à savoir, un plan baise plus ou moins régulier. Mais dans ma colère il est question de sentiments piétinés, de tendresse refoulée, de frustration, de peur de la fin de notre relation… Mais comment lui parler de cela, alors qu’il fait la sourde oreille, comment lui parler de cela dans cette situation, dans ce contexte, comment lui expliquer ma colère et ses raisons alors que pour lui tout est normal, que notre relation lui convient parfaitement en l’état ?

    Deux mecs face à face, deux colères qui s’affrontent. Décidemment, il s’en passait des choses dans les chiottes à ce moment de ma vie. Et j’étais loin d’avoir tout vu.

    « Tu veux la voir ma bite ? » me lance-t-il à brûle-pourpoint.

    « Arrête ça je te dit, je n’en peux plus que tu me traites comme ça »

    Je bluffe. J’en ai une envie complètement déraisonnable. Mon amour propre est en conflit ouvert avec mon instinct et pour une fois il semble avoir le dessus. Mais c’est sans compter avec les ressources du beau brun.

    « Alors c’est ça… comme ça tu n’aimes pas que je te traite comme ça… c’est ce qu’on va voir… »

    Et ce disant, il m’attrape par le tissu du t-shirt au dessus de mon épaule et m’entraîne dans une cabine. J’oppose une résistance tout à fait chancelante. Je suis toujours très en colère, mais je me laisse faire. Il me balance vers le fond du petit espace. Il rentre à son tour, il referme la porte derrière son dos.

    Un instant plus tard je suis à genoux en train de le sucer, les pans de sa chemisette ouverte jusqu’au dernier bouton dévoilant son torse magnifique et caressant par moments mes joues. J’adore l’avoir dans ma bouche. Toucher son manche, ses couilles. Dès que je l’ai en bouche, c’est tellement bon que je lui pardonne tout. Je ne devrais pas me laisser faire, le laisser faire de moi sa chose une fois de plus pour se soulager les couilles… mais j’en ai trop envie et je me dis que tout ce qui est pris n’est plus à prendre et que si j’en profite pas à cet instant là, qui sait quand et si même un jour je vais la revoir cette queue de ouf…

    Il me laissera faire pendant un court moment, la situation est excitante mais le risque est fort de se faire gauler… l’heure approche et dans pas longtemps les bacheliers vont rappliquer et certain d’entre eux vont passer par la case chiottes avant d’attaquer l’épreuve d’anglais.

    Au bout d’un moment, il saisit ma tête, il la maintient fermement avec sa main et il commence à mettre de grands coups de reins. Il ne tardera pas à jouir, à m’inonder la bouche avec plusieurs jets chauds et denses. Son goût de mec s’étalera dans mon palais pour mon plus grand bonheur. Putain qu’est-ce que j’aime le voir, l’entendre, le sentir jouir. Putain que j’aime le goût de son jus. Pendant qu’il vient, la voix étranglée par la vague de plaisir, il m’intimera en chuchotant d’avaler. Ce qui me donnera une envie irrésistible de m’exécuter.

    Son dernier jet vient tout juste de se poser sur ma langue, que déjà il recule son bassin tout en repoussant mes épaules de ses deux mains. Sa queue toujours raide ne restera pas longtemps devant mes yeux, juste le temps d’essuyer son gland sur mon t-shirt à hauteur de mon épaule et il remontera vite son boxer et son short.

    C’est pendant qu’il refermera quelque boutons de sa chemisette, qu’il me lancera froidement, arrogant, effronté, odieusement sûr de lui :

    « Ca va mieux, là… ?»

    Petit con… je t’en foutrais… évidemment que ça ne va pas mieux... bien sûr, j’adore le sexe avec toi, mais une fois terminé je ressens toujours ce goût amer dont il est question dans cette fameuse chanson de Mylène… tu sais, Jérém, il me manque juste ce je ne sais pas quoi, ce brin de tendresse, ce sourire, un geste, un mot qui ferait que je ne me sentirais pas à chaque fois humilié, que je n’aurais pas honte de moi… car avec ta froideur, j’ai à chaque fois l’impression de m’être donné à un garçon qui s’en fout de moi… et l’après baise devient triste, terriblement, insupportablement triste… quand tu es si distant, quand tu t’éloignes physiquement de moi, quand tu me laisses partir (ou quand tu pars) sans un mot, sans un regard…

    Non, petit con, ça ne va pas mieux… j’ai adoré te prendre en bouche, sentir tes coups de reins, ton gland taper au fond de gorge, ta bite glisser sur ma langue, tes jets se répandre en moi… mais là, en te regardant refermer quelques boutons de ta chemisette avant de me planter là, non, ça ne va pas mieux… dans un instant je me retrouverai seul dans ces chiottes puants et mon humiliation et ma tristesse seront infinies… j’aurais encore plus envie de pleurer que j’en avais avant que tu te serves de ma bouche pour te soulager… vraiment tu n’es qu’un petit con odieux…

    C’est dur à vivre comme sensation, ne pas savoir si demain, après demain, dans une semaine ou dans un mois, on recommencera. Si je ne représente pour toi vraiment qu’un vide-couilles dont tu peux te passer sans état d’âme, alors que toi, Jérém, tu es tout pour moi…

    J’ai envie de lui dire tout cela, mais je sais que je n’y arriverai pas ou que si j’essayais il me rirait au nez. Alors je fais semblant de ne pas avoir entendu. Je ne réponds pas… J’espère qu’il va laisser tomber. T’as qu’à croire…

    « Un bon coup de queue ça remet vite les idées en place… ».

    Je ne le supporte plus, s’il dit encore un mot je vais le cogner… je suis tellement énervé que j’ai envie de lui sauter à la gorge, j’hésite un instant cherchant à me contenir, puis la colère est trop forte en moi, je lève le regard juste à temps pour capter le sien qui déjà est en train de partir ailleurs… j’ai juste le temps de capter une étincelle mauvaise, narquoise, humiliante… pendant une fraction de seconde j’ai cru que je lui mettrai mon poing en plein dans les couilles… mais tout va heureusement très vite, je le regarde se retourner sans un regard, ouvrir la porte, la balancer derrière lui et quitter rapidement les chiottes.

    Je referme vite la porte avant de me ressaisir. Je me relève, je nettoie mes lèvres sur lesquelles son gland a laissé des traces de sperme. Je prends une profonde inspiration, je tends l’oreille pour m’assurer que personne n’est rentré aux chiottes et j’ouvre la porte. J’avance vers un lavabo, je fais couler l’eau… j’ai chaud, je me sens toujours fatigué, je me rince copieusement le visage pour retrouver mes esprits… je me regarde dans le miroir, mon visage est tout rouge, mes yeux sont si tristes… on dirait que je viens de pleurer ou que je vais pleurer…

    Je passe un nouveau coup d’eau sur mes yeux et sur mes joues, j’inspire profondément, et pendant que je bois un coup, voilà deux camarades pousser la porte et se diriger en rigolant vers le mur des pissottieres. Ouf, heureusement qu’ils ne sont pas arrivés quelques instants plus tôt…

     

    Quelques minutes plus tard, me voilà assis dans la salle pour l’anglais. Pour comprendre mon état d’âme de cet après-midi là, il faut essayer de se mettre à ma place. Ca avait déjà été difficile de me concentrer le matin à tête reposée… imaginez donc l’après-midi, après cette baise impromptue et brutale… dans ma bouche son goût persistant, mon palais endolori par ses coups assénés sans ménagement, ma joue et mon nez se souvenant très nettement du coup qu’il m’avait mis et que je n’avais pas vu venir… je revoyais son regard vexé, si noir, et sa virulence… je n’arrive pas à croire qu’il m’ait cogné et que je lui ai fait une gâterie juste après… que je l’ai laissé baiser ma bouche et que j’ai avalé son jus en obéissant à un ordre bien précis… je ne sais juste plus où j’habite…

    Pourquoi je n’ai pas écouté le conseil de Stéphane quand il m’a dit de ne pas lui permettre de me faire du mal ? Si seulement Jérém pouvait trouver en lui une fraction de la tendresse de ce charmant Stéphane…

     

    Mercredi, 18h35

     

    Stéphane vient de me faire jouir, je viens de le faire jouir à mon tour. On est allongés sur le canapé, il me serre dans ses bras. J’écoute la musique :

    Mets-toi tout nu, si t'es un homme/Histoire de voir où nous en sommes/Qu'on me donne un primate sans cravate/Un Zorro sans rien sur le dos...

    T'es bien plus beau comme ça/Un point c'est tout/Un point c'est toi

    La chanson se termine, et c’est lui qui reprend à me causer :

    « Et ce mec avec qui tu fais des galipettes, il a une nana ? »

    « Ouf, il n’en a pas une, il en a 100… »

    « Un coureur… »

    « Un petit con… »

    « Un beau mec qui se croit tout permis… »

    « C’est exactement ça… »

    « Il t’a mis dessus dessous et tu n’arrives plus à t’en passer ? »

    « Tout pareil… »

    « Tu es amoureux de ce mec ? »

    « Je ne sais pas… c’est juste que… »

    J’ai la gorge nouée. Ca me fait bizarre de parler de Jérém avec un inconnu. Surtout avec ce qu’il vient de se passer. Après avoir couché avec lui. Je n’ai pas envie de le saouler avec mes histoires. Je trouve que ça ne se fait pas de prendre la tête avec mes problèmes à un inconnu avec qui je viens de coucher. De parler d’un autre. Pourtant le mec semble décidé à me faire causer, et il sait me mettre à l’aise. Il me serre un peu plus dans ses bras, il appuie sa joue sur ma tête.

    Vas-y, vide ton sac, ça va te faire du bien…

    Un instant plus tard, je suis en train de lui raconter que depuis des années j’avais flashé sur ce putain de bogoss dans ma classe, que jamais il ne m’avait accordé le moindre regard, un mec avec qui jamais la conversation n’avait été au delà de quelques « salut » si vraiment on se croisait de près… de comment un jour je lui avais proposé des révisions en vue du bac, avec les mains tremblantes et les jambes en coton, de comment, contre toute attente, il avait dit oui… comment je m’étais retrouvé dans sa chambre d’étudiant par un beau après midi d’avril… et que à un moment donné il m’avait demandé de le sucer parce que « je-sais-que-tu-en-as-envie »… et comment depuis des mois nos révisions nous avaient conduit à des baises torrides, doublées de tristesses aussi intenses, quand après avoir passé la porte à chaque fois sans un brin de tendresse de sa part, je me sentais sali, humilié mais cependant prêt à recommencer dès qu’il me sifflerait à nouveau, gentil toutou, tellement je l’avais dans la peau… je lui raconterai aussi de cette soirée à l’Esmeralda une semaine plus tôt, comment Jérém s’était battu pour moi, de la nuit incroyable qui s’en était suivie, de la déception du dimanche matin… de la baise du lundi suivant, des épreuves du bac, de mes inquiétudes pour l’après bac, la peur, la certitude de le perdre…

    En quelques minutes ma vie entière se déballait devant un inconnu. J’étais au bord des larmes… j’en tremblais et Stéphane me serrait de plus en plus fort, il me caressait… j’avais un peu honte de lui raconter tout cela, car j’étais en train de lui montrer que j’étais dingue de Jérém et j’avais peur de le dégoûter… j’étais comme d’habitude combattu entre deux feux… d’une part l’envie de « vider mon sac » comme il m’avait invité à le faire, car il avait raison, ça me faisait un bien fou… d’autre part je me disais que en lui montrant mes faiblesses et mon béguin pour Jérém, Stéphane n’aurait plus envie de me revoir si jamais l’envie m’en prenait… j’avais envie de continuer à lui plaire, ça me faisait trop plaisir de voir qu’il était attiré par moi et quelque part je commençais à imaginer de le revoir… 

    « Tu es amoureux fou de ce gars » je l’entends me lancer dès que je lui en laisse l’occasion.

    Il avait raison. Mais ça me faisait bizarre de l’entendre de sa bouche.

    On reste un long moment en silence, un moment pendant lequel je sens toute sorte de pensées traverser mon esprit… j’ai l’impression que je viens de miner toute chance de revoir ce charmant Stéphane. Mais ce qu’il vient de dire, ce n’est que la réalité. Je sens une larme couler sur ma joue. Ce Stéphane m’a fait craquer. J’ai envie de l’embrasser, mais je ne veux pas lui montrer que je suis en train de pleurer. Ce gars m’a compris, et il m’a vraiment touché. Il ressent ma tristesse, je suis dans ses bras, ma tête dans le creux de ses pectoraux, il me caresse encore et encore, c’est doux, c’est tendre, j’adore, c’est ce dont j’ai besoin…

    La voix de Zazie parvient toujours à mes oreilles, cette fois-ci chevauchant de puissants riffles de guitare :

    Sourd, on devient sourd/toutes ces sirènes dans nos cours/ça nous gêne/on a beau changer de chaîne/lourd, le cœur est lourd/toutes ces alarmes à l'amour/ça larsen/il faut qu'on reprenne forme humaine…

    « Tu es très tendu, Nico, j’ai l’impression que cette histoire est en train de te faire plus de mal que de bien »

    « Je sais, mais quoi faire, vraiment je l’ai dans la peau… un coup on couche ensemble tout un après-midi, puis il ne veut plus de moi, comme tout à l’heure… un coup il est bestial, une autre fois il est tendre, ensuite il me jette comme une merde… je ne sais jamais quoi m’attendre avec lui… j’ai envie de plus que de la baise… »

    « Tu savais dans quoi tu t’embarquais avec ce mec… »

    « Oui, mais c’est dur… »

    « Je te comprends… »

    La fin d’après-midi arrive, la lumière du soleil perd en puissance et gagne en couleur orange. Dans le séjour dont la seule source de lumière provient de la petite cour intérieure, on commence à être dans la pénombre. J’ai joui et je suis en train de me faire câliner par un beau garçon. J’ai parlé de Jérém, je me sens soulagé d’un poids. Je sens une intense sensation de bien-être et de fatigue s’emparer de mon corps. Je suis bien. Ça fait du bien de jouir et de parler. Et de recevoir des câlins. Même par un inconnu. Oui, j’ai envie de pleurer tellement ça fait du bien ces câlins, tellement je voudrais en recevoir de la part de l’homme que j’aime. Stéphane doit sentir ma tristesse, alors il me parle à nouveau. Il est génial ce mec.

    « Ca va ? »

    « Oui, ça va… et toi… »

    « T’as aimé… »

    « Oh que oui… c’était la première fois… »

    « La première fois ? » il s’étonne.

    « Oui, la première fois qu’un mec s’occupe de moi… »

    « Il ne t’as jamais rien fait ton mec? Même pas ça ?»

    « Même pas, non… ce n’est pas mon mec… c’est un mec à nana… alors, tu vois… »

    « Même pas du touche pipi ? »

    « Même pas »…

    Il continue de me caresser en silence. C’est moi qui parle cette fois-ci. Souvent je gagnerais à me taire. Mais je suis ainsi câblé, je ressens toujours le besoin de m’excuser pour quelque chose.

    « Excuse-moi, j’ai pas l’habitude… »

    « L’habitude de quoi ? »

    « De suivre un mec chez lui… je suis timide »

    « Et alors »

    « Je suis désolé qu’on ait fait que… que… »

    « Que du SSSSDDDDQue du touche pipi ? » me balance-t-il en souriant.

    « Oui, c’est ça… » 

    « Tu sais, la plupart du temps je ne vais pas plus loin… souvent les mecs ne cherchent pas plus et moi non plus… en fait, j’aime bien faire jouir les mecs car après avoir joui ils parlent… la plupart d’entre eux ont surtout envie de parler, de décompresser d’une vie lourde à porter comme toute vie… il y en a pour qui les parents sont trop encombrants, d’autres c’est des soucis avec le travail, d’autres encore me racontent que leurs copine ou leur copain leur coupent les couilles… toi c’est un mec qui te fait souffrir… »…
    J’aime vraiment bien ce mec… son attitude… c’est vrai que le fait de partager une jouissance, ça m’a mis en confiance et je me suis ouvert à lui… mais c’est aussi l’effet de sa profonde gentillesse… je me sens super bien, je me suis senti désiré et je me suis senti… « mec »… pour la première fois de ma vie…

    Est-ce que j’ai envie de revoir ce charmant Stéphane ? Est-ce que ce que je viens de vivre va changer ma façon de penser à Jérém ? Est-ce que ce mec pourrait être le mec qui me ferait oublier Jérém ? J’en suis persuadé, du moins à cet instant là, tant que je suis dans ses bras, tant que je suis loin de mon beau Jérém… oui, je crois que j’ai envie de le revoir… ne serait-ce que pour aller plus loin dans la découverte de son plaisir et dans la découverte du mien… je ne sais pas comment affronter le sujet, je cherche les mots pour sonder le terrain, pour savoir s’il a envie qu’on se revoit… j’hésite, tout ce qui me vient à l’esprit me semble surfait, déplacé, je n’ai pas envie de lui donner l’impression de m’accrocher à lui si vite, de trop être en demande d’affection…

    Sa voix se chargera de me tirer de mes rêveries.

    « Je te donnerai volontiers mon numéro si je ne devais pas déménager dans quelques jours… »

    « Tu pars ? »

    « Oui, je pars à Bâle en Suisse, j’ai eu une proposition de travail que je n’ai pas pu refuser… ».

    Putaaaaaaiiiiiiiin ! Quel dommage !!! Dommage ? Je ne sais pas... est-ce que c’est dommage qu’il parte ? Est-ce que c’est un bien, au contraire ? Est-ce que c’est bien de pouvoir choisir ou c’est bien que le destin choisisse pour nous ? Tout ça, ça me ramène au bac philo de lundi dernier…

    Je sens une étrange mélancolie m’envahir, de tristesse pour le fait que cette rencontre n’aboutisse à rien de plus qu’à ce bon moment qui n’aura pas de suite… soudainement je me sens seul, soudainement je pense à Jérém, je pense à combien je l’aime mais que ce serait tellement plus facile de l’aimer si seulement son attitude pouvait ressembler un peu à celle simple et détendue de ce Stéphane…

    Je suis bien dans ses bras, mais je me rends compte que l’heure tourne, que ma tête accuse un trop plein de choses, de sensations contradictoires… j’ai besoin de prendre l’air, de me retrouver seul, je vis son départ annoncé comme un petit abandon… je finis par lâcher une phrase bidon pour masquer mon malaise croissant et ma petite déception, pour amorcer mon dégagement de cette situation qui commence à me peser…

     « Il se fait tard, il faut que j’y aille… »

    « Je comprends… ».

    Pendant qu’on se rhabille, voilà Gabin approcher. Il s’assoit, en position chien porte-journal et il me regarde. Il a de gros yeux tout doux, on dirait un gros bébé. Dès qu’il a enfilé ses vêtements, Stéphane lui passe une main sur la tête ; heureux, le labra allonge alors les pattes avant et se retrouve couché sur le ventre, la tête en l’air, toujours en contact avec la main de son maître qui a suivi le mouvement. Je le regarde faire, attendri. Ce mec doit vraiment être un mec bien. Il est touchant, et j’ai l’impression qu’il est sincère quand il dit que le fait de chercher la compagnie d’un garçon est pour lui davantage la recherche d’un contact humain que l’envie d’une baise effrénée.

    Je viens de finir de m’habiller, il me regarde, il me sourit à nouveau. Ça dure un petit instant au bout duquel je l’entends m’annoncer :

    « Je te raccompagne… » 

    Je me dirige vers l’entrée et Gabin me suit en devançant son maître.

    « Au revoir Gabin… » je lui lance pendant que je me baisse pour le caresser une dernière fois.

    Stéphane est passé devant moi pour ouvrir la porte. Il se retourne, je croise son regard.

    « Vraiment, si je ne devais pas partir, je voudrais te revoir… »

    Il est adorable le gars. Et il a l’air sincère. Il m’attrape par le bras, il m’attire à lui et il me serre dans ses bras. Je lui rends le câlin. Ça fait du bien de croiser un gars qui aime les câlins.

    « Merci… » je lui murmure à l’oreille.

    « Merci de quoi ? »

    « Ça m’a fait du bien… j’avais besoin de ça… »

    « A moi aussi ça m’a fait du bien… Nico, je te l’ai déjà dit, tu es un gentil garçon… essaie de bien vivre ta vie et d’être heureux… ne permets pas aux garçons de te faire du mal, même pas à celui là, même s’il ressemble à un Dieu du Stade… »

    « J’essaierai… » je lui réponds en relâchant l’étreinte et en affichant un sourire imprégné de tristesse. Je suis ému. Lui aussi il a l’air ému. Peut-être que je suis en train de rater quelque chose, peut-être que l’on est en train de se rater…

    « Ça m’a vraiment fait plaisir de te rencontrer, Nico… »

    « Quelle bonne idée qu’il a eue ce Gabin, de venir me lécher les oreilles à St Etienne… »

    Il sourit. On est dans la petite cour intérieure. On arrive dans le hall. Je suis dans l’embrasure de la porte de l’immeuble. Les bruits de la rue arrivent à mes oreilles.

    « Bon courage, Nico… »

    « A toi aussi, Stéphane… »

    Je n’ai pas fait cinq pas que j’entends à nouveau sa voix.

    « Nico… »

    Je stoppe net. Je me retourne. Il approche.

    « Tiens » me dit-t-il en attrapant ma main et en sortant un stylo de sa poche « je vais quand même te donner mon tel, envoie moi un sms si t’as envie qu’on garde contact… »…

    Je suis surpris et touché.

    « Mais tu vas partir en suisse et changer de numéro… » je lui rétorque.

    « Je t’enverrai mon nouveau portable dès que je serai installé… et si un jour ça ne va pas et t’as envie de parler à quelqu’un, tu m’appelles… tu pourras venir me voir si ça te dit… » répond-t-il en traçant les 10 chiffres dans le creux de ma main.

    Je suis plus que touché, je suis ému. Qu’est-ce qui fait que cet adorable inconnu a envie de garder contact avec un type aussi peu intéressant que moi ? J’ai envie de lui faire un câlin tellement je suis remué. On est en pleine rue, ça ne se fait pas. Alors je lui souris, au bord des larmes.

    « Merci » j’arrive à lui lancer en chouchoutant, en tentant de masquer ma voix tremblante.

    « Envoie moi un sms » me répond-t-il en lâchant ma main, ses doigts s’attardant au contact des miens, son regard charmant se posant dans le mien avec une douceur inattendue. Un clin d’œil sera son dernier mot pour ce jour là.

    « Salut » je lui lance avant de me retourner et reprendre mon chemin.

    En marchant je sens encore plus vive dans mon corps cette douce chaleur qui irradie du ventre et qui nous envahit après une bonne jouissance, après un bon câlin, après un bon moment partagé. Je me sens bien, mon corps est détendu et mon esprit apaisé…

    J’ai joui très fort et c’est comme si j’avais joui pour la première fois… c’était comme un autre dépucelage, une entrée dans la vie sexuelle en tant que mec et non plus uniquement en tant que soumis… après avoir écouté du Zazie pendant toute la durée de cette belle rencontre, à cet instant précis, en quittant Stéphane, c’est une chanson qui n'appartient pas vraiment à son répertoire qui résonne dans mes oreilles et dans ma tête...

    I was beat, incomplete/I'd been had, I was sad and blue/But you made me feel/Yeah, you made me feel/Shiny and new...

    Oui, je me sens comme « touched for the very first time »… Vraiment adorable ce Stéphane. Je me sens un peu dérouté en marchant dans la rue. Dans un premier temps, j’aurais l’impression que cette rencontre aura apporté dans ma tête encore plus de bazar qu’il y en avait déjà… comme si les questions au sujet de Jérémie n’étaient pas suffisantes, je me retrouve à m’en poser au sujet de Stéphane… est-ce que je ressens quelque chose pour lui, même si je ne le connais que depuis une heure, même si je sais que je ne vais pas le revoir de si tôt…

    Oui, j’allais un peu vite avec l’imagination… mais il faut admettre que à cet âge là, et d’ailleurs pas que à cet âge là en ce qui me concerne, tout va très vite coté sentiments… on rencontre quelqu’un, on passe un bon moment, on s’emballe illico… surtout moi, depuis toujours en grande demande de tendresse et d’amour, et encore plus depuis que je cherchais cela chez un certain beau brun qui se faisait un point d’honneur à me le refuser…

    Est-ce que je vais repenser à Stéphane ce soir, demain, dans une semaine ?… je n’en sais rien… est-ce que je vais oser lui envoyer un sms… mais au fond, à quoi bon ? Il part, je n’irai pas le voir à Bale… et puis… est-ce que la beauté de cette rencontre n’est pas justement dans le fait qu’elle soit éphémère, un instant de bonheur volé au temps ?

    En revenant vers la maison, je passerai au travers du Grand Rond, ce magnifique espace vert au cœur de la ville… toujours très agréable à traverser, et tout particulièrement au printemps. Je traverserai une des passerelles et ferai un détour par le Jardin des Plantes, magnifique à cette saison.

    Pas après pas, je réalise qu’une seule chose est arrêtée dans ma tête… c’est la certitude que même pendant que Stéphane me caressait, même pendant qu’il m’offrait ma première véritable expérience de jouissance masculine, et même pendant qu’il me câlinait après, à aucun moment Jérém n’aura quitté mes pensées… que la comparaison soit à son avantage ou en sa défaveur, ce sera toujours à lui que je comparerai mon bonheur… c’était le cas ce jour là, et ce sera toujours le cas, aujourd’hui encore, après tant de temps.

    En empruntant les allées entre le Jardin des Plantes et le Pont St Michel, j’ai l’impression que je me sens mieux, et que mon humiliation à la sortie du lycée ne fait plus si mal. Mon corps apaisé par les endorphines dégagées par la jouissance, le sentiment d’avoir plu à un si charmant garçon que Stéphane… la fatigue montante ralentissant mes mouvements et mes pensées, j’ai l’impression d’aller mieux… je retrouve en moi une rassurante sensation de bien-être et de détachement par rapport à ma relation agonisante avec Jérémie…

    Décidemment, ça m’a fait du bien cette petite galipette avec Stéphane… je pense que jamais je n’aurais osé faire des galipettes avec lui s’il ne m’avait pas montré autant de tendresse, de cette chaleur humaine dont j’avais tout particulièrement besoin a ce moment là, après le comportement de Jérém ce soir là… oui, ça m’a fait du bien, même si ce n’est resté que du touche pipi… ou alors justement car ce n’a été que du touche pipi… c’est très con, je l’admet, mais maintenant que je m’éloigne de la Halle aux Grains, je culpabilise un peu par rapport à Jérém, alors je suis content que ça ne soit pas allé plus loin avec Stéphane… je me dis que la pipe et la sodomie ce sont des privilèges que je réserve à lui, le seul et l’unique… alors je n’ai pas vraiment l’impression de l’avoir trompé…

    Inutile de blâmer ma profonde connerie, j’ai 18 ans et je suis fait ainsi. Je suis amoureux. Jérém est un véritable petit gros con, il mériterait que je lui mette un grand coup dans les couilles pour calmer son arrogance, il mériterait que je me barre sans me retourner… hélas, je l’ai trop dans la peau…

    Et maintenant que je passe la porte de la maison et que je me retrouve chez moi avec mes repérés, avec des odeurs si familiers, maintenant que je monte dans ma chambre et que je retrouve sa chemise abandonnée sur le lit, je me rends compte qu’au final, cette rencontre avec Stéphane m’a fait toucher du doigt qu’en réalité, je n’ai pas vraiment envie de coucher avec un autre mec… je voudrais juste vivre avec Jérém la tendresse, la complicité que j’ai vécues l’espace d’une heure avec un inconnu… me retrouver dans ses bras, sentir ses caresses, pouvoir lui faire un baiser, pouvoir le caresser, m’ouvrir à lui, me laisser aller et non pas devoir rester sur mes gardes de peur de sa réaction…

    Oui, ce que j’ai vécu sur le canapé avec Stéphane après avoir joui, je voudrais pouvoir le vivre avec mon beau brun, et rien qu’avec lui…

     

    Jeudi après-midi, bac d’anglais.

     

    Ce sera une fois de plus la voix du surveillant qui me tirera de mes rêveries, de mon souvenir de la rencontre de la veille, pour me faire redescendre à la réalité du bac. Je crois que l’anglais ce fut l’épreuve que je bâclai de la façon la plus désinvolte : impossible de me concentrer, impossible de décoller mes yeux de cette chemisette, de ce col si sexy qui allait caresser la naissance de ses cheveux, cet endroit si doux que je rêvais de toucher avec mes doigts, d’embrasser, de câliner… impossible de ne pas revoir encore et encore les deux pans de sa chemisette ouverts et ondulant au rythme de ses coups de reins pendant qu’il me baisait la bouche quelques minutes plus tôt…

    Je bouclai ma copie tant bien que mal et dès qu’on nous libera, je franchis la porte de la salle et je me précipitai hors du lycée, loin de Jérém, loin de la torture de le voir craquant à se damner et de savoir que je n’y aurai plus droit… c’est ça qu’on appelle être déchiré…

    Je prends vers la droite, « Du côté de chez moi », je fais au plus court… j’aurais tellement voulu partir vers la droite, « Du côté de chez Jérémie », mais je n’en pouvais plus, j’avais trop mal, et ce qui m’aurait fait plus mal encore, ça aurait été de le voir partir sans rien me dire, ou encore me faire jeter, après ce qui s’était passé dans les chiottes… je me sentais assez humilié, assez sali… je sais pas où j’ai trouvé ce rebond de fierté qui n’en était pas un  par ailleurs, mais plutôt une volonté de ne pas souffrir davantage, de ne pas lui permettre de me faire mal plus longtemps…

    Je marche très vite dans les rues, en quelques minutes je suis à St Michel. Je quitte la rue pour me retrouver dans la rassurante familiarité de ma maison. J’annonce ma présence.

    « Je suis là… »

    « Ça s’est bien passé ? »

    « Oui, maman, très bien… (j’ai les yeux qui brûlent et le cœur qui fait un mal de chien, j’ai juste envie de pleurer toutes les larmes de mon corps, tellement je suis en colère contre lui, tellement il me manque dejà, tellement il fait bon dehors alors que dans mon cœur c’est la tempête… si tu savais, maman, comment je suis amoureux en ce printemps et comment j’en bave… si tu savais comment je viens de me faire humilier une fois de plus dans les chiottes du lycée par un putain de bogoss… ou encore si tu savais que hier j’ai rencontré un garçon nommé Stéphane que je ne reverrai jamais mais qui m’a fait comprendre que je peux espérer mieux d’un garçon que le rapport de soumission que j’ai avec ce petit con de Jérém… oui, maman, ça va, ça va tellement que je vais prendre sur moi pour ne pas te montrer mes larmes, je ne veux pas que tu t’inquiètes, je ne veux pas non plus que tu saches que ton fils est pd… mais à part ces détails insignifiants, tout se passe à merveille, maman) »…

    Je grignote un bout, vite fait de chez vite fait, je cours dans ma chambre prétextant que je dois réviser pour l’épreuve de bio du lendemain… j’ai juste envie de me retrouver seul et de pleurer, envie de me retrouver seul et de me branler, de me faire jouir d’abord pour vider ma tête, de me doucher ensuite pour retrouver un semblant de calme…

    Il est 19h30, me voilà à mon petit bureau devant les ficher de bio… je les survole… enfin… je les regarde sans les lire vraiment… je n’arrive pas à arrêter de penser à lui… je le reverrai demain pour la dernière fois et puis ? Le lycée sera vraiment fini et on n’aura plus aucune raison de se voir… dans quelques jours il va devoir rendre les clefs de sa chambre et on sera ainsi privé du lieu qui nous a vu si souvent emboîtés l’un dans l’autre… comment le revoir après, au hasard des sorties ? Est-ce qu’il aurait seulement envie de me revoir et de baiser avec moi? Loin des yeux, loin de la bite? Et puis, se voir où pour baiser ? Je n’ai pas de chez moi, je ne sais même pas où est-ce qu’il va crécher quand il aura déménagé de sa chambre d’étudiant…

    Avec toutes les possibilités de coucheries qu’il a ce petit con, est-ce qu’il aura encore seulement envie de moi ? Déjà il me manque, il me maque horriblement, je n’arrive pas à croire qu’on ne couchera plus ensemble, qu’il ne jouira plus en moi…

    Jamais je n’avais réalisé si brutalement que la fin de nos rencontres était là, elle était irréversible… cet après-midi ça avait été la fois de trop, l’humiliation de trop… je n’aurais pas du le chercher hier, je ne me serais pas fait jeter, je n’aurais pas été autant en colère aujourd’hui, je ne lui aurais pas fait un doigt d’honneur et il ne serait pas venu me cogner et m’humilier dans les chiottes du lycée… j’aurais du rester sur la bonne note de la baise de lundi dernier… un après-midi au final si triste, comme un début de deuil pour une histoire terminée… pourquoi ai-je pris l’initiative d’essayer de ramener à la vie une relation qui n’était plus ?

    Je réalisais à cet instant qu’il y aurait un avant et un après bac et que cette nouvelle époque j’allais devoir l’écrire sans Jérémie… j’en avais tellement mal que j’en avais la respiration coupée… la tête qui tourne, la vue qui se brouille, le cœur emballé, prêt à bondir de ma poitrine, les joues en feu, la transpiration mouillant mon t-shirt… je ne me sens vraiment pas bien, au point que je suis obligé quitter ma chaise et mon bureau pour m’allonger sur le lit.

    Non, la philo, et le bac en général, ce n’était pas l’épreuve qui me chiffonnait le plus. Au fil des dernières semaines je m’étais bien rendu compte que l’épreuve la plus difficile qui m’attendait ce n’était pas le bac mais celle qui m’attendait juste après. Car tout ce que comptait dans ma vie à ce moment là, c’était d’être avec ce mec.

    Deux heures plus tard, je suis toujours allongé sur mon lit, immobile, cherchant ma respiration et à me secouer de l’engourdissement dans lequel la sieste décalée de l’après-midi m’a plongé et duquel je ne me suis toujours pas débarrassé… je suis toujours vaseux et je regarde jusqu’au bout le jour mourir et la nuit rentrer dans ma chambre à travers les vitres de la porte fenêtre. Je finirai par m’endormir en pleurant et en serrant à moi sa chemise.

     

    Le vendredi arrive. Matin libre, la bio c’est pour l’après-midi. Je me réveille à 7 heures. Je suis fatigué, d’humeur plutôt maussade, mais excité. Je repense à Jérém en train de me limer la bouche dans les chiottes du lycée la veille… je repense à son goût fort de mec… je bande, je me branle, je me rendors. Le radio-réveil marquera 11h08 lorsque je rouvrirai les yeux. Ça va mieux, je me sens vraiment reposé. Je m’étire longuement et j’ai l’impression de me sentir vivre à nouveau. Comme si j’avais touché le fond de mon désespoir, j’ai soudainement l’impression de remonter tout doucement, de retrouver un peu de calme… un peu comme après la violence de certains orages, quand un rayon de lumière transperce les nuages et annonce le retour du soleil…

    Je me lève, je regarde mes téléchargements… pendant la nuit, les trois parties restantes du Drowned World Tour sont arrivées… je lance la lecture… la qualité est toujours aussi mauvaise, mais découvrir l’intégralité du nouveau concert de Madonna des mois avant que ça ne sorte en DVD, ça a de la gueule… je me laisse porter par les images et par le son et je ne vois par l’heure tourner… c’est midi trente quand j’entends la voix de ma mère m’annonçant que le repas est prêt. Merde, je ne me suis même pas douché… je m’habille vite fait, je descends manger. Maman me pose des questions sur le bac. J’ai davantage envie de parler que la veille. Le repas passe vite. L’heure avance. Je remonte me doucher. A une heure trente je suis prêt à partir.

    A une heure quarante je suis devant le lycée. Il faut chaud dehors, je rentre. Jérém est là, assis sur les marches de l’escalier conduisant au premier étage, en train de discuter avec des potes. Je le regarde, je me rends compte qu’il est clairement hors-la-loi. Débardeur chocolat à bretelles épaisses collé sur sa plastique harmonieuse tombant sur un short noir… Je suis indécis si j’ai envie de pleurer ou de hurler comme le loup de Tex Avery… dans l’incertitude, je passe mon chemin sans chercher à croiser son regard… je me dirige vers la salle d’examen… j’y retrouve certains camarades, je leur tape la discute pour me distraire et essayer d’oublier le trouble qu’est la vision de Jérém… l’heure approche et on nous fait prendre place.

    Jérém s’installe à son banc, voilà, je sens son parfum. J’ai envie de me lever et de lui sauter dessus. Il m’attire. Il m’énerve. Allez, prends sur toi un bon coup encore, c’est la dernière fois… ce soir ce sera fini pour de bon… fini cette torture de l’avoir en permanence sous les yeux, fini ce désir qui me prend au fond des tripes et qui me déchire…

    Le chrono démarre. Je me penche sur la copie. 14h30, je gratte encore du papier. 15h00, je gratte toujours du papier. Je lève les yeux un instant, Jérém aussi semble être dans sa copie. Je reste un moment à le regarder, essayant de le détester le plus que je peux… la haine à son regard est la seule chose que j’ai trouvé pour ne pas me laisser aller à la profonde tristesse qui me guette à ce moment là…

    En réalité son regard me manque trop, je sens que cette fois c’est vraiment fini, que dans moins de trois heures Jérém sera mon passé… je sens les larmes monter aux yeux… je retourne à ma copie, essayant de les contenir… il y en a quand même une qui arrive à tomber sur la feuille… je l’étale avec mon doigt, essayant de limiter les dégâts… voilà donc une copie rédigée avec un vrai ressenti personnel…

    16h00, j’en ai marre mais je me force toujours à gratter du papier… plus qu’une heure… allez Nico, tiens bon… je relis ma copie, je fais quelques correction… 16h20… 16h30… j’ai toujours les yeux à ma copie… c’est à 16h40 que j’entends du remue ménage sur la seule chaise susceptible d’attirer mon attention… le beau brun est en train de ranger ses affaires, il va rendre la copie… ainsi se termine notre histoire… il ne reste même pas jusqu’à la fin de la dernière épreuve… autant je redoutais les trois heures et demies qui restaient à le côtoyer, autant maintenant qu’il ne reste qu’une poigné de minutes pour admirer son incroyable sexytude, je regrette de ne pas pouvoir ralentir le temps, ou l’arrêter… Facebook n’existait pas encore à ce moment là, époque bénie, et je me rends compte que je n’ai même pas une photo de lui pour me souvenir de son visage, de son corps… juste une chemise avec son odeur…

    Il se lève, il avance vers le bureau des surveillants, il pose sa copie et fait demi tour pour sortir de la salle. Il revient dans ma direction, j’entend le bruit léger de ses pas approcher, je me fais violence pour ne pas lever les yeux… c’est bizarre, j’ai l’impression que au fur et à mesure qu’il approche, ce n’est pas seulement l’empreinte olfactive de son nouveau déo qui me trouble… j’ai la presque certitude qu’au passage il pose un regard très insistant sur moi… rêve ou réalité, je n’en sais rien, tout ce que je sais c’est que, dès que j’entends la porte de la salle se refermer derrière lui, je suis saisi par une envie furieuse de lui courir après…

    Je range vite fait mes affaires, je dépose ma copie auprès des surveillants et je me dirige vers la sortie de la classe. Et tant pis si ça peut paraître louche. Tant pis si je peux donner exactement l’impression de lui courir après… après tout c’est tout à fait le cas, après tout le lycée c’est fini, alors, je n’en ai rien à foutre… je referme la porte derrière moi et je balaie du regard l’espace de l’entrée du lycée… je ne sais pas ce que j’espère exactement… si j’espère de le trouver là, si j’espère au contraire qu’il soit parti pour pouvoir reprendre le deuil pour la fin de notre relation une fois pour toute… ce qui est sur c’est que je le cherche des yeux… il est parti depuis moins de cinq minutes et il me manque, c’est horrible comment il me manque… je me sens comme un petit animal enfermé dans une cage privé à tout jamais de sa liberté… Jérém, où es-tu ? Je me sens tellement déchiré que j’ai presque envie de crier son nom pour essayer de le retrouver… j’avance d’un pas rapide, tournant la tête dans toutes les directions, ma respiration s’accélère au fur et à mesure que mon inquiétude de ne plus le revoir me gagne…

    Je suis presque à la sortie quand, en tournant la tête vers l’escalier qui mène au premier étage, je le vois là, assis sur les marches à mi hauteur en train de tripoter son portable. Oh, oui, il est là !!! Mais avec qui est-il en train de textoter ?

    Nos regards se croisent. Il me balance son petit sourire coquin qui me fait craquer. Il range son tel, il ramasse son sac, il se lève, il monte quelques marches tout en me regardant. J’ai ralenti mon allure, j’hésite… il marque une pause, il balance la tête sur le coté de façon lente et presque imperceptible… je craque… je sais ce qu’il veut… il est tard, ça va être un truc vite fait, une pipe comme hier… j’oublie illico l’humiliation de la veille… j’en ai trop envie et je suis étonné qu’il me le propose de façon si ouverte, si effrontée… je m’avance vers les escaliers, je m’appuie à la rambarde faisant mine de consulter mon portable à mon tour… avec la queue de l’œil je le vois disparaître à l’étage… je laisse passer quelques secondes et je monte les escaliers à mon tour…

    J’arrive devant la porte des toilettes au premier étage, je la pousse, il est là devant le miroir en train de faire couler l’eau, il s’est rafraîchi le visage, il a un peu mouillé les cheveux, ça lui donne un coté sexy à crever…

    Une des portes des cabines est ouverte, je croise son regard, on se comprend. Je m’y dirige illico. L’eau du lavabo s’arrête, il m’emboîte le pas. Je rentre dans la cabine, je le sens juste derrière moi, ses baskets touchent les miennes, il est pressé, il me bouscule pour rentrer dans le petit espace et refermer la porte derrière lui. Il fait chaud, très chaud.

    Je n’ai pas le temps de me retourner, j’entends le bruit du tissu qui tombe derrière moi, j’ai juste le temps de voir avec le coin de l’œil qu’il a tombé son short et que sa queue ainsi découverte pointe le zénith… de voir qu’il a fait passer l’avant de son débardeur derrière la tête… le rêve de la veille devient réalité, c’est sexy, terriblement sexy… il me saisit par les épaules, il plaque sa queue contre mon short, il la cale dans ma raie, avec une main il appuie fermement entre mes omoplates pour me faire plier le buste… il soulève mon t-shirt, il plie son buste, la peau de ses abdos est collée contre la peu de mon dos, c’est doux et chaud et extrêmement excitant… il se penche sur moi, sa bouche est à quelque centimètres de mon oreille… je sens son souffle sur mon cou, dans mon oreille :

    « Descends ton froc, je vais te sauter comme une chienne ».

    Ça me rend dingue tout ça… j’ai chaud, très chaud, j’ai trop envie de lui… je me défais très vite de tous les tissus qui couvrent mes fesses et je me retrouve avec sa queue en contact direct avec ma raie. Son gland la parcourt à plusieurs reprises, et un instant plus tard je reçois deux bons crachats juste en haut de la raie… avec son gland il étale sa salive dans ma raie et sur mon ti trou… sa queue ainsi enduite trouvera bien vite l’entrée de mon anus…

    Dix minutes plus tard, je rentre chez moi en chancelant. Je sens sa semence suinter de mon ti trou et imprégner mon boxer… Je trouverai le trajet très long, à chaque pas ma douleur physique se combinant avec ma douleur morale lui donnant une ampleur insoutenable… je suis obligé de me poser deux fois pour reprendre mon souffle et pour chialer. J’essaie de le cacher mais certains passants me dévisagent, interloqués.

    Je reprends mon chemin et une fois à la maison, j’apprécie le fait que personne ne soit pas encore rentré… ça me laisse le loisir de chialer autant que je veux, de prendre la plus longue douche brûlante que je n’ai jamais prise et de nettoyer mon boxer de toutes les traces de ce dernier passage en force du gourdin de mon beau brun dans mon intimité…

    Je m’allonge sur le lit, nu et j’essaie de me détendre. La douche chaude a eu le pouvoir de détendre mes muscles, je sens la douleur s’apaiser petit à petit. Mon ti trou est meurtri mais les courbatures dans mon ventre semblent perdre en intensité.

    Je prends plusieurs inspirations profondes… le plus d’air monte vite à mon cerveau et je sens la tête tourner… quand je reviens à moi, je réalise qu’il n’y a qu’une personne au monde que j’ai envie de voir ce soir là. Je passe un coup de fil. Une demie heure plus tard Elodie était là.

     


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