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    A un moment je le vois balancer la tête vers l’arrière, laissant échapper un « putain… » venant du plus profond du cœur, je parle de celui qui est au bout de sa queue et dont je suis en train de m’occuper…

    Je regarde son gland et je me fais une curieuse réflexion… en fait… un gland bien gonflé… ressemblerait presque… à un cœur renversé…

    C’est ce soir là que je réalise que le « cœur » de mon Jérém est au bout de sa queue… et que pour le faire palpiter, il suffit de le prendre entre mes lèvres… et là, autant dire que je ne vais pas m’en priver…

    Le t-shirt blanc coincé derrière son cou, avec une attitude « plus petit con tu meurs » ; le torse, pecs, abdos, complètement dénudes et offerts à ma seule vue, la chaînette qui pendouille entre ses deux tétons… il faut qu’on me dise… devant tant de beauté masculine, de jeunesse, de sexytude exacerbée,  quoi faire d’autre à part céder à la tentation, capituler sans conditions ? Comment ne pas avoir envie de le sucer, comment ne pas avoir envie de sucer un mec aussi beau et aussi bien monté… mes lèvres glissent lentement sur sa bite, ma bouche enfourne sa queue… avec application j’entreprends de le sucer, lentement, doucement… ma langue joue une partition de mille et une nuances tactiles sur son gland, mes lèvres s’activent sur son manche, ma bouche rend hommage à ce sexe tendu et lui montre à quel point ça lui a manqué… sa queue semble elle aussi vibrer de désir… j’ai l’impression que ma langue est un archet jouant sur une corde de violon, vibrante de désir…

    Et puis je me lâche… à l’instar de certaines chansons qui commencent tout en douceur et qui se déchaînent au bout de quelque mesure, à un moment je m’emballe… je veux le faire jouir, je veux goûter à son jus… je veux le surprendre, précipiter son orgasme…

    La brusque variation de tempo semble ravir mon beau couillu, son corps semble me remercier avec des frissonnements plus marqués… je l’entends haleter très fort… tout en continuant à le sucer comme si ma vie en dépendait, je relève les yeux, juste à temps pour le voir rabattre la tête arrière, le regard vers le ciel comme cherchant là haut une explication de comment c'est possible de prendre autant son pied dans la bouche d'un garçon… j’adore quand il a ce geste… j’adore le voir prendre son pied…

    J’ai l’impression qu’il approche à grands pas de l’orgasme… et là, paradoxalement, alors que j’ai tout fait pour le précipiter, j’ai soudainement envie de retarder un peu ce moment, cet instant délicieux ou le bogoss se déchargera dans ma bouche, le moment ou tout sera fini, où il retirera sa queue de ma bouche et je me retrouverai seul dans cet espace étriqué qui, après son départ, n’aura plus rien d’un Paradis mais ressemblera à nouveau à des chiottes puantes…

    Alors je change de rythme une fois de plus, je ralentis tout cela… je l’entends respirer fort, souffler presque agacé… de suite je le sens frustré… j’adore le faire languir… provoquer une réaction de sa part… son bassin commence à onduler vigoureusement, ma main se pose à nouveau sur ses abdos, le plaquage est de retour… je crains un peu sa réaction, mais j’y vais franco et je suis heureux de voir qu’il se laisse faire… je crois qu’il a compris que quand je lui demande d’attendre, c’est qu’il va y trouver son compte…

    Ma bouche quitte sa queue, j’ai envie de lécher ses boules… alors j’y vais, tout en entreprenant de branler sa queue avec le même geste ample que je lui ai vu accomplir quelques minutes plus tôt lorsqu’il s’impatientait en attendant que je me mette à genoux… mes lèvres, ma langue, mon nez, mon visage tout entier perdus dans cet univers de douceur, de chaleur, de petites odeurs magiques de garçon… je passerais des heures à humer ses couilles, à y frotter mon visage, à jouir du contact de ses bourses bien rebondies, protégeant ses précieux bijoux de mec, bien pleines de ce jus de beau brun que je désire plus que tout au monde…

    Oui, je pourrais passer ma vie le nez entre ses couilles… hélas, voilà un luxe que je ne peux m’octroyer qu’avec parcimonie… je sais que le beau brun aime ça, mais je sais que sa queue réclamera vite le contact de mes lèvres, la chaleur humide de ma bouche… il faut que je pense à me réincarner en slip ou en boxer lors d’une prochaine vie… mais à condition évidemment de pouvoir choisir mon propriétaire…

    En attendant, me voilà contraint malgré moi de quitter ce lieu magique, le cœur même de sa virilité, et ma langue remonte lentement mais de façon très appuyée le long de sa queue… il frissonne… j’adore… car je sais pourquoi… j’arrive au terminus, à la Gare du Frein…

    Et là, l’arrêt sera long… le Frein... le turbo de la fellation... l’arme secrète pour propulser un mec en orbite... pour lui faire entrevoir les étoiles... il faut vraiment être un garçon et l'avoir vécu sur sa propre anatomie pour savoir à quel point cela peut faire plaisir à un autre garçon… pour comprendre comment pratiquer une fellation dans les règles de l’art, comment apprivoiser la sexualité d’un beau mâle… pour savoir à quel point la couronne du gland est sensible aux câlins légers d’une langue avisée, alors que la tige semble apprécier des caresses plus vigoureuses...

    Un mélange de douceur et de puissance, voilà ce que c’est une bonne fellation… 

    Tout mon art s’exprime, tout mon savoir faire y passe… définitivement je me déchaîne… gorge profonde, gobage des boules, titillement du bout du gland, succion appuyée, léchage rapide et insistante de la queue sur toute sa longueur… bref, tout ce qu'un garçon fait mieux qu'une meuf…

    Je l'entends respirer bruyamment sous l'effet de mes sollicitations… et là, c’est la réaction en chaîne… le cercle vertueux… plus je l’entends prendre son pied, plus j’ai envie de lui faire plaisir, de l’avoir le plus profondément en moi… je gobe sa queue à fond, je me laisse aller à des gorges de plus en plus profondes, je vais tellement loin que mon front arrive par moments à effleurer la peau de ses abdos… j’en sens la chaleur, la douceur… et pendant que mon menton frôle ses couilles, mon nez approche de très près les poils au dessus de sa queue et se charge des petites odeurs magiques de mec qui se dégagent de cette région…

    Quand j’y pense, tout cela est de la folie… oui, c’est une pure folie que de le sucer dans les chiottes pendant que toute la classe fait la fête à quelque mètres de là à peine, avec le risque de croiser quelqu’un en sortant à la fin de nos ébats… oui, de la pure folie… mais, comme je le saurai plus tard, les folies ce sont les seules choses qu’on ne regrette jamais…

    J’y vais comme un fou, il se laisse faire… c’est juste délirant… le cœur entièrement à l’ouvrage, je continue de faire coulisser mes lèvres sur son magnifique pieu de chair… insatiable, impatient, ce petit con balance par moments de bons coups de reins qui amplifient mon entrain de façon inattendue et imprévisible… son gland tape alors violemment au fond de ma gorge, arrive à effleurer l’entrée de ma gorge… aussi, une fois ou deux j’ai un peu mal… j’ai l’impression de me faire empaler par le haut… et quand il s’arrête, c’est moi qui y va de plus en plus fort…

    Rien ne semble pouvoir m’arrêter dans la course sur cette dernière, magnifique, délirante ligne droite vers sa jouissance de mec… rien à part… un bruit dans l’espace des toilettes…

    Soudainement le silence de la pièce est rompu par la vibration de deux voix masculines que je reconnais de suite… Thierry et de Bruno… ah, la bière… action au comptoir… réaction aux urinoirs… soudainement, Jérém me repousse fermement… sa queue quitte ma bouche et je suis instantanément en manque… il me plaque sa main sur la bouche… la queue en feu, prête à jouir, je vois ses abdos onduler sous l’effet d’une respiration accélérée et profonde…

    Mon beau Jérém… quel dommage… si près de lâcher ta semence… ta queue vibre d’impatience, je le vois si bien, tout ton corps est tendu, frustré, je te regarde et je te vois relever lentement la tête jusqu’à l’appuyer à la cloison, je te vois fermer lourdement les paupières, déglutir bruyamment, tenter de maîtriser ta respiration, ta frustration…ton gland est tellement gonflé que j’ai cru pendant un instant que tu allais me cracher à la figure… ta queue sursaute, animée par des mouvements musculaires incontrôlés liés à l’excitation extrême… je regarde ton beau torse découvert, tes pecs… ta peau moite… putain qu’est ce que j’ai envie de te faire jouir… et qu’est que tu es sexy avec ce t-shirt coincé derrière le cou… vraiment, définitivement, plus petit con tu meurs…

    Et les deux autres pignoufs prennent leur temps pour vider leur vessie… ils tapent la discute, pendant que Jérém et moi on crève d’envie de conclure notre affaire… leur étape pipi ne doit durer que quelques secondes à peine, mais cela me parait prendre une éternité… et cela doit paraître encore plus long pour mon beau couillu…

    On entend les jets tomber drus dans les urinoirs… on entend leur conversation… ils parlent du billard… de la partie qu’ils ont prévu de faire dès que Jérém sera là… j’entends Bruno demander où est passé Jérém et Thierry répondre qu’il faut aller voir à l’étage, « le coin des nanas »… oui, Thierry, c’est ça, va donc chercher Jérém du coté des nanas…

    Le bruit d’une première chasse, suivi de près d’un deuxième ; le bruit de l’eau qui tombe dans l’évier,  et un dernier bruit du séchoir à mains, on entend petit à petit leurs mots s’éloigner, jusqu’à disparaître… et là, d’un seul coup, voilà que le beau poupon Jérém, jusqu’à la inanimé, redémarre au quart de tour… sa main se pose sur ma nuque, m’obligeant à reprendre dare-dare mon ouvrage inachevé, ma fellation de dingue… il aime ça le mec… mon beau couillu… c’est le bonheur… 

    L’invitation lancée, il faut y aller Nico, le mec n’en peut plus… il a envie de jouir… il a besoin de jouir… il est tellement excité qu’il n’y tient plus… alors je me laisse aller.. je ferme les yeux, je me concentre sur la délirante sensation d'avoir la bouche envahie par son pieu chaud, remplie de son excitation, je me focalise sur les odeurs de mec et sur la chaleur de son corps… 

    J’y vais franco et lorsque le beau brun ne juge plus nécessaire la présence de sa main sur ma nuque pour lui garantir son plaisir, je sens ses deux mains se poser sur mes épaules pour prendre appui et balancer à nouveau de bons coups de reins… 

    Le contact de ses mains sur mes épaules, ses pouces effleurant mon cou... la mélodie de son plaisir... je ne suis plus dans ces chiottes mais dans un monde merveilleux où mon beau brun est en train de prendre son pied comme un dingue et où ma bouche va très bientôt être remplie de son jus…
    Une partie de la masse musclée de son corps prenant appui sur mes épaules, je me sens déséquilibré… d’une main je me tiens à sa jambe tandis que l'autre cherche le délicieux contact de ses abdos... une fois de plus, je me dis que son t-shirt rabattu derrière le cou est juste du pur délire… j’accélère encore mon tempo, car j’ai trop envie de goûter au délicieux nectar de ses couilles…
    Et là je vois du coin de l’œil son buste se plier, sa bouche approche de mon oreille pour me chuchoter quelque chose…

    « Tu l'aimes ma bite... c’est ça, tu l’aimes… elle t'a manqué… c'est ça… elle t'a manqué... t’as besoin de ma queue pour prendre ton pied… elle te plait.. je le sais… tu en es dingue… ».

    Et toi, petit con sexy... dis-moi donc… tu prends bien ton pied là... et alors… ma bouche… elle ne t'as pas manqué ma bouche?
    J’ai envie de le gifler. Mais il a raison. Elle m’a maNqué. Car depuis le premier jour elle m’a maRqué. Oui, j’ai envie de le gifler. Mais surtout de le sucer. Alors je le suce, avec de plus en plus d’entrain… je le pompe à fond, j'ai envie de son jus…
     « Vas y, suce bien… salope… » surenchérit-il.

    Petit con, va…
    Me voilà à nouveau à genoux, au sens propre comme au sens figuré, devant sa virilité… m’y voilà sans conditions... complètement a nouveau soumis… j'ai tout oublié de l’état d’esprit de ce fameux dimanche avec Stéphane… tout ou presque… au fait… peut-être pas tout… c’est la première fois que je m’impose autant face à mon beau brun… la première fois que je dirige le jeu… un jeu auquel bien sur je ne peux pas me soustraire… je n’y peux rien… Jérém est là, il a envie que je le suce, et je vais le sucer… je le suce en matant sans répit ce t-shirt blanc coincé derrière son cou et son torse dénudé… et je suis dingue…

    « T'es trop sexy Jérém... » je ne peux m’empêcher de me laisser m’échapper tout en continuant à le branler avec ma main ; et d’insister « … et qu’est ce que t’es sexy avec ce t-shirt… ».

    Sa réaction sera lapidaire. Du pur Jérém, du Jérém en rut. En attendant de lâcher son jus un peu plus tard, il ne lâche rien par ailleurs :

    « Je sais… tais toi… suce moi... fais moi jouir, vite! ».

    Devant tant d’arrogance, je suis fou d’excitation… c’est beau, c’est sexe, c’est « à le cogner », on dirait un poème…

    Je sais,

    Tais toi,

    Suce moi....

    Fais moi jouir,

    Vite!

    Je sais que ça lui fait plaisir que je lui dise qu’il est sexy… il ne l’admettra jamais, mais je sais qu’il aime ça, ce petit con…

    Unissant le geste à la parole, il avance son bassin, il pose son gland sur mes lèvres qui s’ouvrent, accueillantes… et je reprends à le sucer de plus belle… et il se remet à frissonner de plus belle… et il se remet à me baiser la bouche en me tenant fermement la tête de ses deux mains, de plus belle…

    Une fois de plus je repousse son bassin… je veux le faire jouir… j’ai envie d’être l’auteur de sa jouissance et non pas un simple instrument… au moment de sa jouissance, je ne veux pas que ce soit lui qui baise ma bouche mais moi qui baise sa queue… subtile nuance, qui a pour moi une immense valeur… la signification du fait que Nico est en train de s’affirmer et qui signale enfin sa présence, ses envies, ses besoins… un Nico qui ne subit plus… 

    Je me remets à le sucer de plus en plus vite, l’approchant à grand pas du moment où il lâchera sa semence… et puis, à un moment, surprise, c’est lui qui semble vouloir ralentir mon entrain, comme s’il voulait retarder sa jouissance… il pose ses mains sur mes épaules, puis carrément sur mon front, m’obligeant à calmer mes ardeurs… et pendant que je m’adapte à son envie, pendant que des tours de langue bien calculés et des mouvements de lèvres savamment appuyés autour de son gland procurent au beau brun un plaisir à la fois intense et mesuré, un plaisir qui le maintient comme en suspension sur la corde raide qui sépare l’explosion de son plaisir et l’attente de celui-ci…

    C’est à ce moment là que je sens son regard excité sur moi… la tête penchée en avant, bien attentif à la progression de mon ouvrage… Jérém me regardant en train de le sucer, c’est juste pas possible… il me regarde lui donner du plaisir, me plier à ses envies de mec, il regarde, apprécie, jouit de ma soumission, ça doit donner des beaux frissons à sa fierté masculine, ça doit l’exciter au plus haut point…  

    Ses paupières lourdes, sa bouche entrouverte, ses halètements profonds donnent la mesure de son excitation extrême, de cet état de plénitude sensuelle à l’approche de l’orgasme dans lequel les actions de ma bouche sur le bout de sa queue l’entretiennent… lui aussi n’est plus qu’envie, envie de jouir, envie de faire durer à la fois… au fait, j’ai bien l’impression que mon beau brun est déjà en train de jouir… à ce moment là, il pue carrément de sexe… 

    Comment ne pas succomber à cette image de beauté sensuelle, à la vision de ce magnifique corps masculin animé par le seul instinct du plaisir et sur lequel la raison a perdu provisoirement tout droit… 

    C’est à ce moment là que tous mes principes cèdent sous le poids de l’évidence… j’ai trop envie de ce mec pour lui résister, quelles que soient les conditions et les contraintes pour avoir accès à son corps, à son intimité, à sa sexualité… c’est à cet instant que je me dis que je peux mettre mes sentiments entre parenthèse et prendre ce qu’il veut bien me donner, à savoir, sa queue et puis basta…

    Mon cœur s’emballe, ma respiration s’accélère…

    Il m’a manqué, putain qu’il m’a manqué… et je me rends compte seulement à ce moment là à quel point… c’est bon de le retrouver… son visage, sa chute d’épaules, son torse, son cou, son corps… je suis saisi d’une émotion qui me déborde, qui me dépasse… il est là, je le retrouve et j’ai presque envie de pleurer tellement c’est beau… plus jamais ça… plus jamais dix jours sans le voir nu, sans le sucer…

    Un instant plus tard, me laissant guider par les mouvements de ses mains, je me retrouve la tête coincée contre le carrelage du mur du fond en train de me faire baiser la bouche plutôt violemment… sa queue coulisse entre mes lèvres, son gland tape bien au fond e mon palais, ses couilles frappent lourdement mon menton… 

    Je sais que c’est le bouquet final… qu’il ne va pas tarder à venir et qu’il a envie de venir ainsi, à sa manière, en me baisant la bouche, ma tête coincée contre le mur… bah, tant pis, je me suis assez imposé, là je lâche la bride… j’ai trop envie… vas-y Jérém, fais toi plaisir, jouis, lâche toi, remplis moi la bouche, je vais tout avaler… maintenant que je sais ce que ça fait dans le corps et l'esprit d’un garçon, j’ai dix fois plus envie qu’avant d'avaler ton jus…

    Mon beau brun va jouir, et ça va être le tsunami dans sa tête… soudainement il arrête ses coups de reins, sa queue se cale au fond de ma gorge… grâce à ma langue bien appuyée sur le revers de sa queue, je sens le flux de sperme passer sur toute la longueur, je sens sa bite se contacter pour expulser très fort son jus... j’adore ce moment, sentir cette contraction musculaire, ce point de non retour juste avant que les jets de sperme inondent ma bouche...

    « Je viens », il me balance, la voix étouffée par l’orgasme.

    Et il jouit… 

    Une décharge électrique parcourt mon corps… son bassin contre mon visage, ses couilles sur mes lèvres, il jouit sans bouger, le gland coincé à l’entrée de ma gorge… il jouit en silence, le corps secoué par des spasmes puissants… il jouit dans ma bouche pendant que dans les urinoirs à coté, deux autres mecs échangent des grossièretés tout en se vidant la vessie… il jouit et il me fait cadeau de plusieurs jets bien lourds, chauds, denses, puissants, répandant dans ma bouche ce goût de mec qui me fait délirer…

    C’est furieusement excitant de faire ça dans ces conditions, dans ce lieu, dans ces circonstances, avec à tout instant le risque de se faire surprendre…

    Il en finit plus de jouir et j'en finis plus d'avaler… des râles étouffés, des râles qu'il a du mal à contenir dans ses poumons marquent l'explosion de ses jets, la cadence régulière de chaque notes de son plaisir de mec… un râle, un jet, voilà le tarif…

    J’ai l’impression qu’au travers de ce jet puissant qui se délibère, c’est toute la virilité, la puissance de Jérém qui se déverse en moi, comme un barrage qui vient de céder… comme la lave bouillante d’un volcan…

    Son sperme coule en moi en glissant tout doucement vers ma gorge ravie… qu’est ce que j’aime son jus… meilleur que tout ce qu’on peut servir dans cette boite… délicieuse liqueur d'homme, nectar de mec, le jus épais et fort de mon beau Jérémie…
    Lorsque Jérém jouit dans ma bouche, lorsqu’il se vide de cette énergie liquide, chaude, épaisse, savoureuse, lorsqu’il m’offre le goût de sa puissance sexuelle, c'est comme s'il éjaculait dans mon cerveau… c'est une forme de prise de possession très étrange, une absolue domination… une onde géante de plaisir nous relie… je ressens son énergie… cette énergie virile véhiculée par son sperme qui rentre en moi, circule en moi, résonne en moi… c’est un peu de lui qui vient en moi, c'est son plaisir qui déborde en moi… quelque chose d’éphémère mais sur le moment extrêmement puissant, l’un connecté à l'autre dans une jouissance parfaite… 

    Il a joui dans ma bouche et lorsque les jets s’arrêtent, je levé les yeux, ses abdos dénudés ondulant au rythme de son diaphragme animé par une respiration rapide et profonde, une respiration d'après l’effort…

    Moi aussi je suis essoufflé... je n’ai pas joui mais il faut bien admettre que le sexe, lorsqu’il est si intense, demande une bonne dose d'énergie d'une part et d'autre

    Jérém a fini son affaire et je ne peux pas m’empêcher de recommencer à le sucer tellement j'ai aimé, tellement je suis fou de cette queue capable de me faire vibrer au plus profond... je mouille dans mon boxer et je bande tellement que j'en ai mal…

    Je le trouve encore dix fois plus beau lorsqu'il a joui, lorsque sa fierté de jeune male s’évapore provisoirement laissant entrevoir un côté fragile, perdu

    Le t-shirt blanc CK toujours coincé derrière le cou, je vais mourir… je suce fébrilement, j’en veux encore, ma main est ivre, elle s’envole pour aller caresser ses abdos, pour se pousser jusqu’à ses pecs, à ses tétons, dans l’espoir fou de lui donner envie de jouir encore…
    Non, je ne peux pas arrêter de le sucer… mais le mec a joui, et très fort, et il ne va pas tolérer cela très longtemps… au bout d’un instant, ses deux mains se posent sur mes épaules dans le but de me repousser plutôt fermement…

    Frustré, je me décide à me lever… excité à l’extrême, je ne peux m’empêcher de me branler, la main dans mon boxer… j’ai envie de jouir moi aussi… tremblant d’excitation, ivre de lui et du goût fort de son jus qui agit sur mon cerveau comme une drogue dure, je porte ma bouche à proximité de son oreille et je lui chuchote : 

    « C’était trop trop bon… ça m'a trop manqué… »

    Je suis fou, et dans la foulée je lui fais des bisous… je ne peux pas arrêter de lui faire des bisous et de me branler, ma queue et ma main toujours enfermées dans mon boxer… le front, le nez, les lèvres, enfuis dans le creux de son cou, je mordille sa peau mate… d’une main je caresse ses cheveux… et je frotte ma braguette ouverte contre sa cuisse…

    Et je descends, j’embrasse son petit grain de beauté, je mordille sa chaînette de mec… un instant plus tard je lèche ses pecs, je m’attarde sur ses tétons chauds…

    Je m’attends à ce qu’il me repousse incessamment sous peu… et là, nouvelle surprise… non seulement il ne me repousse pas, mais à un moment il porte ses doigts à mon téton, il pince délicatement du bout de ses doigts… et là je me sens perdre pied… je suis à un rien de jouir dans mon boxer…

    Poussé par une excitation qui me dépasse, je frotte ma queue, toujours cachée dans mon boxer, de plus en plus vigoureusement contre sa cuisse… mes coups de reins sont tellement puissants que le beau brun en est presque déséquilibré… il se retient de justesse en appuyant son bras à la cloison…

    C’est là que ce que je craignais se produit… soudainement, mon attitude doit faire trop pd à ses yeux… alors, sans prendre en compte le fait que je suis à un rien de jouir, Jérém me repousse une fois de plus par les épaules… hors de moi, j’y reviens illico… il me repousse à nouveau, plus fermement, presque violemment, je manque de me vautrer sur les chiottes…

    Je suis tellement excité que je ne peux pas imaginer de renoncer à jouir… je sais que je ne peux pas compter sur Jérémie, car Jérémie n'est pas Stéphane… il n’y a que son propre plaisir qui compte… j’ai été trop naïf de croire qu’il me laisserait jouir contre lui, alors tant pis… alors, habité par l’urgence de ma jouissance, je descends un peu plus mon jeans et mon boxer, et je commence à me branler très vigoureusement
    J’ai envie de jouir très vite, avant qu’il parte… je le vois amorcer le mouvement pour remballer son service trois pièces… d’un geste rapide, je le vois attraper Calvin et Diesel dans la même main… vas-y, Jérém, je t’en prie, je t’ai fait jouir comme jamais tu aurais cru possible de jouir, mais le renvoi de l’ascenseur n’est vraiment pas ton truc… vas-y petit con, barre-toi…
    Je m'attend a qu'il se tire et qu’il me laisse planté là en train me branler comme un con, mais non… son mouvement pour remonter son calebut se fige… je réalise que sa queue n’a pas débandé… je me branle avec vigueur et je remarque que Jérém me mate, l'air intrigué…
    Et là ça va très vite… je le vois avancer vers moi, il porte les mains sur mes épaules, il me retourne face à la cloison, il descend un peu plus mon froc et mon Athéna… je ne le vois plus, mais je l’entends cracher dans sa main et sur sa queue… j’ai tout juste le temps de me rendre compte ce qui est en train de se passer que je sens son gland se faufiler dans ma raie, viser au bon endroit… un instant plus tard il m’embroche, sa queue s’enfonce en moi…

    Ses abdos bien plaqués contre mes reins, ses pecs appuyés sur mes omoplates, sa queue bien calée au plus profond de moi, je sens ses lèvres effleurer mon oreille pour y glisser quelque chose du style :

    « Alors… elle te semble comment, ma gaule ? ».

    Echec et mat. Il faut se rendre à l’évidence… le mec il en a entre les jambes…

    « T’es vraiment un sacré étalon… » je lui balance, la voix coupée par une excitation qui me tend comme une corde de violon.

    A ce moment précis je me dis que si c’est par la queue que l’on commande un mâle… c’est par le cul qu’on commande une salope…

    J'arrête de me branler en attendant la confirmation du coup de folie dont je le sais parfaitement capable… celui de me baiser deux fois coup sur coup… mais non, Jérém reste immobile au fond de moi, les couilles fermement appuyées contre mes fesses… et là, comble des combles, je l’entends me balancer un truc du genre :

    « Allez… dépêche… finis en… ».

    Je suis surpris. Abasourdi. Incrédule. Il veut que je me branle et que je jouisse pendant qu’il est en moi… j’ai du mal à réaliser ce qui est en train de se passer, tout ce que je sais c’est que je n’ai pas le choix, qu’il ne me reste qu’à m’exécuter… je recommence à me branler… et là je sens son regard sur moi, je sens ses deux mains s’agripper à mes épaules, je sens le contact de son menton dans le creux de mon épaule, sa tête penchée pour me regarder faire…

    La queue calée en moi jusqu’à la garde, il ne bouge pas d’un poil… tout ce qui l’intéresse semble n’être que de me mater pendant que je me branle… alors, le fait d’être venu en moi ce n’est ni pour me baiser, ni même pour me faire la démonstration de cette gaule que j’ai osé mettre en doute… il a juste envie de me voir prendre mon pied, il a même envie de m’aider à prendre mon pied… il me l’a même dit, à sa façon, certes, mais c’est quand même assez clair…
    Et comme si tout cela n’était pas suffisant, voilà que je l’entends encore me chauffer :

    « Allez, vas-y, crache ton jus… ».

    Je n’arrive pas à croire ce qui est en train de se passer… le beau brun impatient de me voir jouir… mais le meilleur est à venir… unissant le geste à la parole je sens sa main se faufiler dans l’ouverture en haut de ma chemisette… elle se balade entre mes pecs, ses doigts s’empressent d’agacer furtivement mes tétons…

    Putain qu’est ce que c’est bon… Jérém en moi… sa main sous ma chemisette… son goût fort de mec dans ma bouche, son torse enveloppant le mien, son souffle sur mon cou, je décolle, je m’évapore… et je jouis vite des grands jets copieux et violents sur la cloison… je jouis et le fait d’avoir sa queue en moi modifie mes sensations, je sens mon anus se contracter autour de son manche, et c’est sacrement bon…
    C’est là que Jérém se retire de moi… d’abord sa main, puis sa queue… il remonte son boxer, son froc, il reboucle sa belle ceinture, glin glin… je t’ai baisé le mec… glin glin… t’as aimé ça… glin glin… et putain, qu’est ce que j’ai aimé ça… il repasse le t-shirt en position normale et il le laisse retomber sur son torse, couvrant ainsi ses pecs et ses abdos… il l’ajuste, ainsi que les quelques plis apparus dans le tissu lors de son utilisation non conventionnelle et qui disparaissent à vue d’œil (ce t-shirt est la perfection même)…

    Dans la foulée, il colle l’oreille à la cloison pour déceler d’autres éventuels utilisateurs des pissotieres… je tends l’oreille au même temps, il n’y a pas un bruit… il déverrouille la porte, et d’un geste plus rapide que l’éclair, il l’ouvre et il s’y faufile en bondissant comme un chat, disparaissant de ma vue, la porte claquant sur son passage… pendant que je la verrouille à nouveau, j’entends le bruit de la porte battante qui donne sur la salle principale… Jérém est parti… tout va bien…

    Je remonte mon froc à mon tour, je reboucle ma ceinture, j’essaie de me ressaisir, pas facile après ce petit moment de distraction… je regarde ma montre, ça n’a duré que quelques minutes, mais j’ai l’impression que ça fait très longtemps que j’ai quitté le « coté scène »… je suis complètement dépaysé, je ne sais plus où j’habite… c’est limite si je me rends compte où je suis… sacré mec…

    Pendant que je sors à mon tour de la cabine et que je me dirige vers un lavabo pour me laver les mains encore moites de nos jus, je me fais la réflexion que, franchement, ça ne me dit plus rien de retrouver les anciens camarades… tout dont j’ai envie c’est de partir de là et de jouer un deuxième round rue de la Colombette…

    Mais une longue soirée est prévue, et il faudra encore passer par la case Esmé avant d’espérer en découdre à nouveau avec le beau brun… la soirée s’annonce longue… et ce que je ne sais pas encore c’est que l’Esmé ne sera pas vraiment la dernière étape de ce samedi soir de dingue…

    Je ferme l’eau et je commence à me sécher les mains, le bruit assourdissant de l’air chaud propulsé à grande vitesse m’empêche d’entendre le bruit de la porte battante.

    Il m’a capté avant que je le capte. Je suis surpris de le voir juste à coté de moi. Lui, en revanche, il n’a pas du tout l’air pas surpris de me trouver là…

    Je tente de lui sourire. Il me sourit à son tour. C’est un beau sourire, dans lequel j’ai pourtant l’impression de déceler comme un pincement, un petit malaise…

    Thibault est là…

    Et je crois qu’il a tout pigé. Comme d’hab. Et je crois qu’au fond de lui quelque chose le dérange… je crois qu’il est un peu jaloux… je crois qu’il a mal… un peu… beaucoup… je me sens soudainement très mal à l’aise… je l’aime beaucoup et je ne veux pas le blesser… je veux être son ami, je ne veux pas le fâcher… mais comment être potes s’il en pince pour le gars que j’aime ?

    Mais qu’est ce qu’il est beau, lui aussi, et touchant avec cette note de tristesse dans son regard… et qu’est-ce qu’il a l’air dépité lorsqu’il me lance, le regard fuyant :

    « Ah, t’es là… toi aussi… ».

    Sacré Thibault…

    « J’y retourne, à de suite… » sera ma seule réponse, avant de quitter les toilettes et de revenir dans la salle principale. Je ne peux pas soutenir son regard, le malaise entre nous est trop grand, il me faut prendre l’air…

    Soudainement, j’ai envie de retrouver les camarades, j’ai besoin de cette diversion pour ne pas devoir affronter Thibault ou Jérém tout de suite… ainsi, je me mélange à un groupe qui est en train de discuter à une table. Dès que je pose mon fessier sur la chaise, quelqu’un me demande :

    « Tu bois quelque chose ? ».

    La réponse s’affiche clairement dans ma tête… « Non, merci, de viens de boire, et je veux garder cet arrière goût délicieux le plus longtemps possible dans ma bouche… ».

    Mais dans les faits je me limiterai à hocher ma tête tout en souriant en lâchant un « Non, merci… », tout en suivant leur conversation d’une oreille distraite…

    Car, en réalité, toute mon attention est accaparée ailleurs… accoudé au comptoir, les jambes légèrement écartées, le bassin vers l’avant, la bosse bien en vue, Jérém a toute l’attitude d’un mec qui voudrait se faire sucer encore… enfin… presque… car, à bien regarder, on dirait plutôt qu’il apprécie cet appui pour récupérer de l’effort récent… oui, Jérém est comme ailleurs, il a l’air bousculé comme s’il venait de se faire secouer par une décharge électrique…

    Entouré de Bruno et de Thierry, chacun une bière à la main, Jérém est en train fumer une cigarette… ses deux acolytes déconnent entre eux et Jérém les regarde faire… si seulement ils savaient ce qu’il vient de vivre leur pote, leur coéquipier de rugby… rien de moins que ce que j’aime imaginer comme la pipe de sa vie… sacré contraste, n’est pas mon beau Jérém, que de se retrouver là parmi eux, comme si de rien n’était… comme moi, parmi mes anciens camarades… comme si de rien n’était… si seulement ils savaient le bonheur que je viens de vivre… ce bonheur que, si je m’écoutais, je crève d’envie de crier à tout rompre… pourtant je suis condamné à garder ça pour moi… c’est notre petit secret… et il faut admettre que ça a un coté extrêmement excitant…

    Je regarde Jérém et voilà que le fait de le savoir certainement encore en train de penser à l’orgasme que je lui ai décroché, ça me fait penser a tous ces « mystères » qui nous entourent et qui font partie de la vie des petits cons qu’on peut croiser dans la rue, le bus, les bars… à l’instant où on les croise, que viennent-ils de faire, 5 minutes avant, 1heure avant, la veille, la nuit d’avant ? Peut-être viennent-ils de baiser, de se branler ?

    C’est grisant de savoir que pour une fois j’ai la réponse, car en l’occurrence je suis une partie de la réponse…

    Sa bière posée sur le comptoir juste à coté de lui, sa main libre se faufile à nouveau sous le t-shirt, en contact avec ses abdos… est-ce qu’il ressent dans son bas ventre la même douce chaleur que je ressens dans le mien et qui me donnerait envie de passer la main de la même façon, si seulement j’osais le faire ?

    Oui, il a l’air ailleurs, il respire profondément… est-ce qu’il ressent la même douce fatigue que je ressens en moi et qui rend désirable plus que tout autre chose, l’appui rassurant de son matelas plutôt que de rester planté là en attendant que la nuit s’écoule ?

    Jérém tire sur sa clope, longuement, lentement… ce geste est chargé d’une volupté saillante… petit bonheur qui semble prolonger et faire écho à celui, bien plus grand, que je viens de lui offrir… petit bonheur qui semble nécessaire pour « calmer » le petit cafard qu’attend un garçon juste après l’orgasme… il ôte la cigarette de ses lèvres, il garde la fumée, il lève le visage vers le plafond, un peu comme je l’ai vu faire par moment pendant que je m’occupais de sa queue… c’est vers le haut qu’il expire lentement la fumée qui vient de chauffer ses poumons et qui petit à petit calme son rut…

    A quoi pense-t-il le beau brun à ce moment là ? Au plaisir de dingue qu’il vient de prendre dans ma bouche ? A ma mutinerie, à ma façon de prolonger l’attente d’une pipe, malgré ses injonctions d’y aller tout de suite ? A ma façon de le sucer, à son jus qui glisse en moi, à mon regard chargé, débordant d'envie ? A mon cul, dosé par sa queue enfoncée jusqu’aux couilles pendant qu’il me laissait me branler, la revanche au défi que j’ai osé lancer a sa virilité ?

    Sa cigarette prend fin, le mégot écrasé dans le cendrier, il reprend sa bière sans retirer sa main de dessous son t-shirt… il boit une bonne gorgée de bière en inclinant la tête vers l’arrière, je vois le liquide pétillant glisser dans sa gorge, tout comme j’ai senti le flux de son jus glisser dans la mienne quelques minutes plus tôt…

    Je suis le moindre mouvement de sa pomme d’Adam et de son petit grain de beauté… et lorsque la bière a fini de couler dans sa gorge, une fois sa soif étanchée, je le vois respirer profondément, secouer sa tête comme pour se ressaisir…

    Et lorsque ce mouvement s’arrête, voilà… à ce moment là mon Jérém a cet air… cet air que je lui connais très bien et qui me rend dingue de lui et au même temps tout particulièrement fier de moi… oui, Jérém porte sur lui cet air de mâle comblé, de mâle repu qui lui va si bien…

    Vraiment il n’y a pas à dire… il n’y a pas de secret… un homme bien sucé, est un homme heureux.

     


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    Je suis toujours bloqué à cette putain de table avec ces camarades avec qui je m’emmerde sec… et c’est reparti dans le best of des souvenirs… merde alors… je me sens comme devant la grille des programmes entre Noël et le Jour de l’An… des bêtisiers à toutes les heures et à toutes les sauces… j’ai envie de vomir… on recommande à boire… je n’ai pas soif mais je m’emmerde, alors la deuxième bière descend bien vite… et j’ai aussitôt envie d’aller au petit coin…

    Me revoilà dans ces mêmes toilettes où quelque semaines plus tôt j’avais croisé Jérém… il y rentrait pendant que j’en sortais…  je l’avais regardé s’enfermer dans une des cabines… et j’étais resté si longtemps à mater la porte pour entendre un intense bruit de pipi tomber dans l’eau de la cuvette… me demandant si je n’allais oser taper à la porte et lui proposer une gâterie... je m’en voulais tellement de ne pas lui avoir proposé en le croisant, alors que son regard lubrique, lorsqu’il m’avait congédié avec une « bonne soirée, mec… » m’avait clairement fait comprendre qu’il en avait autant envie que moi… hélas, j’avais bien compris qu’il trouvait encore plus jouissif de me planter là comme un con après avoir vu la frustration s’afficher clairement sur mon visage…. s’il le faut il s’était même branlé dans ces chiottes pendant que je languissais de le sucer…

    Cette fois-ci, mon affaire est vite réglée… pas de Jérémie en vue… je vide ma vessie et je repars.

    Lorsque je reviens dans la salle, je remarque avec soulagement qu’Alexandra, Camille et Rémy sont allés rejoindre d’autres camarades… je n’ai toujours pas soif mais, pour me donner une contenance, je repars au comptoir chercher une nouvelle bière… non, je n’ai vraiment pas soif, mais je commence à sentir l’effet apaisant de l’alcool dans ma tête et j’ai besoin d’être encore plus apaisé…

    En passant devant la table où Jérém s’était assis avec sa petite bande, je retrouve quelque chose qui a le don de me faire drôlement plaisir… dans le cendrier, un petit papier mis en boule et un peu noirci est abandonné au milieu des mégots de cigarettes… je profite du fait d’être hors de la vue de mes camarades pour attraper et déplier la petite boule… et quelle surprise est la mienne lorsque j’y découvre griffonné un prénom féminin et une suite de chiffres commençant par un 06, le tout dégageant un parfum féminin qui m’insupporte… je déchire ce qui reste du petit papier et je remets tout cela dans le cendrier.

    Je suis heureux… mon beau brun n’est pas tombé si bas… pas de blondasse à baiser ce soir… je suis fier de toi, Jérém…

    C’est désormais d’un pas soulagé que je vais prendre ma bière et que je commence à la siroter au comptoir… je sais que je dois avoir l’air con en train de picoler tout seul dans mon coin, mais j’ai envie d’être un peu seul, j’ai besoin de me retrouver pour réfléchir à la suite de cette soirée, pour trouver le moyen de l’approcher et de le brancher, pour définir comment je vais m’y prendre pour baiser avec lui sans être confronté à un nouveau râteau monumental comme celui de samedi dernier… il faut que j’agisse vite… le temps presse… ce t-shirt blanc est un pur appel à la baise… la Pouffe, en tant qu’espèce nuisible à part entière, est aux aguets…

    Hélas, j’ai beau essayer d’imaginer des scenarii pour l’approcher, je sèche… je commence à me dire que peut être cette soirée n’amènera rien de ce que j’espère, qu’avec Jérém c’est mort… je me dis que même s’il m’a sorti un compliment, il n’en a rien à foutre de moi et qu’il préfère de loin rester avec ses potes…

    Soudainement je repense à Stéphane, j’y repense avec nostalgie, je retrouve la douceur et la tendresse du garçon au labrador, ses regards, ses mots…Stéphane dont je n’ai plus de nouvelles et que je ne reverrai pas…

    « Tu as le droit d’être heureux… tu as le droit d’aimer et tu as le droit de te sentir aimé… prends confiance en toi… tu vas y arriver, tu vas la trouver ta place… pour peu que tu crois en toi… sois toi même, ne laisse pas les autres choisir pour toi… fais gaffe à toi, Nico… tu es un bon gars, même trop bon, trop gentil, fais attention que cela ne te joue pas de tours… la mauvaise herbe nique souvent ce qui est trop bien cultivé… fais donc attention à ne pas te perdre, même pas par amour… veille toujours à rester toi-même… à tout donner mais à ne pas tout accepter par amour…».

    Je sens la présence de Stéphane à mes cotés… je me dis qu’il me faut vraiment lâcher l’affaire Jérém… qu’il me faut apprendre à ne plus compter sur lui, car je n’aurais que des déceptions et de la souffrance de la part de ce gars…

    Ma bière se termine, vivement que cette soirée se termine aussi, je suis à deux doigts de tout planter et de rentrer chez moi…

    Quittant tout espoir, au bout de rouleau, je sors mon portable de ma poche et je retrouve un sms d’Elodie qui me demande comment se passe ma soirée… je m’apprête à lui répondre avec un court message résumant dans les détails mon état d’esprit du moment, un message du style « Beurk », lorsque j’entends une voix derrière moi, une voix qui me prend aux tripes et qui libère illico des papillons dans mon bas ventre :

    « Tu bois tout seul, Nico ? ».

    Il est là. J’ai beau essayer de me faire fort de la « présence » de Stéphane à mes cotés… dès que Jérém s’approche de moi, tout le reste disparaît… je fonds… en plus j’adore quand il fait ça… me poser une question… montrer un semblant d’intérêt à mon existence au delà de la baise… et, par-dessus tout, finir une question avec mon prénom… ça, ça a le don de me filer des frissons à chaque fois … oui, mon beau Jérém, tu connais la chanson… quand tu prononces mon nom, c’est comme une petite prière, je suis à genoux, je voudrais t’amener ici… ah, Madonna, comme c’est bien vu, comme c’est bien vu…

    Je prends une longue inspiration, je me retourne et là je suis percuté de plein fouet par un sourire à faire fondre la banquise. Non, pire que ça, à faire directement évaporer la banquise sans passer par la case « fonte ». Son assurance m’insupporte. Sa beauté me lamine. Sa tenue m’assomme. J’ai envie de lui. Troooooop envie de lui…

    « Ouais, ça me fait des vacances… » je réponds, froidement. Je tente d’afficher de l'indifférence mais dur dur de faire en sorte de ne pas déborder sur une forme d’hostilité difficile à maîtriser…

    « Tu fais la tête ? »

    Oui, je fais la tête.

    « Non… » je réponds, sèchement.

    « Si, tu fais la gueule… » se moque-t-il.

    Il m’énerve. Alors je décide d’y aller franco.

    « Oui, je fais la gueule… »

    « Pourquoi ? » me balance-t-il avec un regard qui aurait presque l’air innocent.

    « Pour rien… » je tente de me maîtriser alors que toutes mes fibres ont envie de crier le catalogue complet des raisons de mon énervement.

    « Allez, accouche, de toute façon tu va me le dire à un moment ou à un autre… alors abrégeons les souffrances… » me balance-t-il, de plus en plus moqueur.

    Définitivement, il me fait sortir des gonds. Je chauffe. Ça va péter… alors, tant qu’à avoir une explication, je choisir la méthode radicale, je remonte à la source du problème, du malaise qui brûle toujours en moi…

    « Samedi dernier tu m’as jeté comme une merde … »

    « Ah, tu fais la tête… que pour ça ? » il s’étonne. Le pire c’est que son étonnement a l’air sincère. Le pire c’est qu’il ne se rend même pas compte à quel point ça m’a déchiré les tripes de le voir quitter le KL en sachant qu’il allait baiser sans moi…

    « Oui, rien que pour ça… » et je me retiens de terminer ma phrase en lui balançant un « petit con, va ! ».

    « J’avais d’autres projets » me répond-il le plus naturellement du monde.

    « Bah, oui, me ridiculiser avant de lever deux pouffes et partir t’envoyer en l’air avec ton super pote… ».

    Là Jérém change d’expression et d’attitude : exit le ton taquin et moqueur, je vois qu’il commence à s’énerver, et que ça arrive très vite. Il me chope par le bras de façon très ferme, presque violente, il me regarde droit dans les yeux, il s’approche un peu plus, pénètre mon espace vital, faute de mieux évidemment, avec un regard qui fulmine et, avec une voix qui a pris du corps, une voix traversée par des graves plus marqués et par un ton severe et autoritaire, me balance sèchement :

    « J’ai pas de compte à te rendre, mec… si j’ai envie de te baiser, je te baise, si j’ai pas envie, j’ai pas envie, c’est compris ? ».

    J’entends ses mots… ils sont durs, certes… mais il y a quelque chose qui m’impressionne bien davantage que ses mots… c’est son regard… encore plus dur, plus noir, menaçant de colère… un regard qui me fait même un peu peur… mais alors, qu’est ce qu’il est sexy quand il est dans cet état là…

    Le jeune lion a rugi… ça me fait tellement d’effet que je finis par détourner mon regard… je suis désarçonné, je baisse les armes… sa voix, son attitude, sa proximité me font perdre tous mes moyens…

    Et coté olfactif, alors là, c’est carrément la fête… déjà, d’ordinaire, son parfum suffirait à me mettre KO et à couper tous mes moyens… mais là, dans cette proximité, j’ai l’impression de percevoir autre chose au dessus de son parfum entêtant… c’est une odeur encore plus délicieuse… comme une odeur de mâle, de sexe, une sorte de bouquet de phéromones virils… j’ai l’impression que cette odeur monte, transpire de son jeans… je connais cette odeur, car je l’ai humée tant de fois de si près, autour de sa queue… alors, souvenir, imagination, désir, envie ou réalité je n’en sais rien, mais cette petite odeur de mec prend le contrôle de mon cerveau et là je ne suis plus moi, je ne suis plus qu’envie… envie de lui…

    « Tu bois quoi ? » je suis surpris de l’entendre me balancer de but en blanc sans attendre ma réponse à sa précédente question.

    Au même moment, la prise de sa main sur mon bras se délie.

    Il me propose à boire… c’est gentil, mais bon… le fait est que… j’ai envie de rien, besoin de rien, mais envie de lui comme jamais envie de personne…

    Est-ce que ce sont les deux bières qui me montent à la tête et qui laissent la parole exprimer mes envies les plus profondes ? J’en sais rien… toujours est-il, que, en le regardant à nouveau droit dans les yeux, je m’entends lui répondre… 

    « J’ai envie de goûter ton jus… ».
    Ça m'est venu comme ça, et je le regrette déjà.

    Son regard noir a disparu soudainement. Il rigole. Son sourire taquin et malicieux me chauffe à blanc. Est-ce qu’il est flatté ? Est-ce qu’il se moque de moi ? Est-ce que j’ai tout simplement l’air pitoyable ?

    Il s’assoit sur un tabouret juste à coté et il me fixe pendant qu’il sort son paquet de clopes pour en glisser une entre ses lèvres et l’allumer. Il tire dessus et un instant plus tard il expulse un premier nuage de fumée blanchâtre…

    Dans le doute, au point où j’en suis, je me dis que j’ai envie d’aller au bout et de savoir… il veut ou il veut pas ? Je me lance, je joue le tout pour tout. De toute façon…

    « Je te ferais bien une petite gâterie la bas… » j’enchaîne en indiquant d’un geste de la tête la direction des chiottes « mais je pense que tu vas pas vouloir… »

    Il continue d’afficher son sourire moqueur, et il ajoute même un hochement de la tête, si sexy et énervant à la fois. Il m’insupporte avec son air « je te baise quand je veux de toute façon t’es ma pute »… alors je pique à vif.

    « Je suis sur que tu n'oses pas… »

    Le hochement de la tête s’arrête soudainement et le sourire perd d’intensité, s’éteint petit à petit ; son regard change du tout au tout, le mec redémarre en mode défi, une étincelle dans ses yeux signalant sa nouvelle attitude…

    « Tu crois ça... » je l’entends me lancer, juste après avoir expulsé un nouveau nuage de fumée.

    Ah, c’est jouissif. J’ai une prise, j’ai trouvé la brèche pour le faire réagir… alors là… je vais m’y engouffrer…
     « Bah… samedi dernier tu t'es dégonflé... et je suis sûr que ce soir tu vas encore te dégonfler, surtout avec tous les camarades juste à coté… ».
    J'ai bu et je me sens libre, très libre. Peut-être trop ? Là t’y vas très fort, Nico… attention à ne pas te brûler les ailes, attention au retour de boomerang… son sourire moqueur a complètement disparu… le beau brun me toise avec un regard severe pendant qu'il tire sur sa cigarette… tant pis, je tire à boulet rouge… vite profiter de l’avantage avant qu’il dégaine sa riposte blessante… j’enchaîne, tel un kamikaze…
    « T'as tellement la trouille de te faire gauler que je te parie que t'aurais même pas la gaule... ».

    Il ne dit rien, il me regarde fixement. Deux taffes de plus, il écrase sa cigarette dans le cendrier. Il se lève du tabouret et, tout en expirant la dernière fumée pas loin de mon visage, il me balance un petit geste de la tête… c’est une invitation, c’est un ordre, c’est tout simplement quelque chose à laquelle je ne peux pas me soustraire… sa volonté de mâle dominant…
    Le voilà donc parti d’un pas rapide et assuré en direction des chiottes. Je le suis en jetant un regard autour de moi pour m’assurer que personne ne remarque notre petite escapade, tout en exultant et en me félicitant pour mon effronterie… car elle est payante… c'est donc ainsi que marche mon beau brun... la gentillesse ne sert à rien, l’intention de lui faire plaisir encore moins… non, ce petit con marche au défi... il est sensible et chatouilleux sur le terrain de sa fierté masculine... j’aurais du y penser plus tôt…

    Vraiment, Thibault avait raison… il ne faut pas essayer d’imaginer comment les choses vont se passer… il faut juste s’écouter lorsqu’elles se produisent… et tout va bien…
    Jérém rentre avant moi dans le local des toilettes, il avance à grands pas jusqu’à la cabine du fond… il y rentre avec précipitation, profitant du fait que la pièce soit vide…

    Nous voilà donc, une fois de plus tous les deux enfermés dans un espace clos sentant à la fois l’urine et le nettoyant pour chiottes… nous y voilà pour des ébats largement non conventionnels… je comprends vite fait qu’on est dans la précipitation, que je n’aurais pas l’occasion de prendre le temps de le faire jouir comme j’en ai envie et comme un garçon aussi beau mérite de jouir… je comprends que ce sera un coup à la va vite, au pas de course et que le beau brun va me tirer et se tirer de suite après… 

    La porte des chiottes n’est pas encore complètement renfermée derrière moi que déjà Jérém est appuyé à la cloison, ses bras et ses mains s’agitant dans une sorte de precipit’action qui me donne le tempo, andante con brio, de la séance… ce sont des mouvements presque violents… des gestes qui traduisent son empressement, l’urgence de son envie de mec…

    Ses doigts fébriles s’affairent sur la ceinture épaisse qu’il défait d’un seul coup, net, rapide, franc, déterminé, sec… le crissement du cuir, un bruit qui fuse à a vitesse de l’éclair et qui est pour moi comme la représentation sonore de son envie de jouir, est exactement celui que j’avais pressenti tout à l’heure lorsque j’avais observé cette belle ceinture de mec située à la lisière de son t-shirt de fou… pareil pour le cliquetis de la boucle métallique… glin glin… tu vas sucer, mec… vite fait, bien fait… glin glin… tu vas me sucer car tu as envie de ça, ma salope…

    Les boutons de la braguette sont défaits en cascade juste en tirant dessus avec un geste d’une rapidité, d’une détermination et d’une sexytude indescriptibles… 

    Sous l’effet du geste rapide et assuré de sa main, le jeans glisse d’abord sur le coton du boxer, ensuite sur la peau de ses cuisses… s’affichant en grandes lettres noires sur l’élastique blanc, Calvin me nargue désormais… si c'est pas beau un beau mec pressé de se faire sucer et de lâcher sa semence dans votre bouche…

    Pendant ce temps, l’autre main est déjà en train de déformer le boxer pour permettre à la première, très rapidement revenue et disponible pour de nouveaux emplois, de s’y faufiler et de dégager sa queue, déjà raide comme un piquet…

    Putain qu’elle est appétissante… belle, droite, bien tendue, la pilosité soignée, elle est tout simplement magnifique... un pur appel à la pipe… et ça sent bon… on ne peut pas résister à ça, à cette odeur, à ce mélange de propre et de mec qui se dégage de son entrejambe… c’est l’odeur de sa douche, mélangée à l’odeur naturelle de sa queue, et elle me frappe de plein fouet…

    Les mains croisées derrière la tête, le t-shirt remonté au dessus de ses abdos, vision de Paradis, les épaules appuyées à la cloison, les jambes légèrement écartées, le bassin vers l’avant, boxer et pantalon descendus à mi cuisses, la queue en l’air bien rigide, le mec attend que je vienne rendre hommage à sa virilité…

    Il a vraiment une attitude de jeune mec pressé de se faire sucer la bite par une salope qu’il estime à sa complète disposition, une salope qui en plus a un peu forcé les choses, qui a harcelé son mâle pour qu’il lui permette de le sucer, une salope qui va en avoir pour son grade… surtout que le mec est pressé, le temps est compté si on ne veut pas des faire remarquer… de plus, mon beau couillu est un brin chatouillé dans sa fierté de mâle à cause de mon effronterie, contrarié du fait de devoir accéder à mes envies pour « gagner » le défi que je lui ai lancé…

    Enfin… « devoir accéder à mes envies »… ce sont mes envies, certes, mais les siennes au même temps… oui, le beau brun est quelque part contrarié par le fait de s’être laissé entraîner dans un truc dont il a par ailleurs très envie… le problème, c’est que ça ne vient pas de lui…

    C’est dans des moments comme celui là que je me rends compte que je n’ai pas choisi la facilité… que je réalise à quel point c’est tordu la psychologie de la sexualité d’un hétéro-bisexuel-j-aime-me-taper-un-mec-mais-je-ne-l-assume-pas… surtout celle de mon ptit con de beau brun…

    Bref, je sais qu’il ne va pas faire de sentiments, encore moins que d’habitude… devant cette attitude de mec pressé de jouir, le sucer devient une évidence, une loi cosmique…

    Il n’y a pas si longtemps, je me serais senti humilié par son attitude… mais là… là ce n’est que du bonheur… pendant ces moments là, je suis sa salope et je l’assume à 200%... pourvu que ça dure…

    Oui, je suis sa salope mais je veux m’amuser un peu… avant de m’offrir à ses envies, je veux lui montrer quelque chose… je veux lui notifier qu’a ce jeu là, le jeu de nos baises, il ne sera désormais plus le seul à établir les règles… que je suis là pour son plaisir mais que j’ai besoin d’un minimum de respect et de considération…

    De plus, même si le temps presse, j’ai envie de jouer un peu… j’ai envie de le piquer à nouveau, de l’énerver… je sais à quel point c’est bon la baise avec lui quand il est un peu chauffé… j’ai envie de le provoquer, de le faire monter en pression… et de le calmer ensuite en lui apportant un plaisir si intense à lui en faire perdre la raison…

    Je le regarde, je le contemple, tel un Dieu… nos regards se croisent… le sien, je le reconnais, c'est celui de l'impatience de l'excitation masculine… Jérém a tout l’air d’un mec qui n’a qu’une envie, celle de se faire sucer vite fait et de lâcher rapidos sa semence…
    Il est beau et sexy que les mots m'en manquent… ce t-shirt blanc CK remonté juste en dessus de ses abdos, juste en dessous de ses pecs, le coton élastique enlisé au milieu des magnifiques vallonnements de son anatomie… tout ça est tellement sexy, c’est juste pas possible… il doit forcément exister une loi pour interdire ça… je vais porter plainte… contre Jérém… contre CK… contre Casimir… peu importe…

    Le temps passe, c’est un jeu dangereux auquel on joue tous les deux… il n’y a pas cinquante cabines et à un moment ou à un autre quelqu’un pourrait toquer à la porte… je sais aussi que tous nos camarades sont en train de faire la fête à quelques mètres de nous, et parmi eux, le charmant Thibault… je sais que plus nos deux absences se prolongent, plus ça risque de paraître suspect… notamment dans la tête du beau mécano qui est désormais au courant de tout…

    Mais ce que je sais, surtout, c’est que le mâle Jérém, quand il a une envie dans la queue, il ne l’a pas derrière la tête… je sais que d’une seconde à l’autre il va démarrer et il va diriger les choses à sa façon, brutalement… je sens que ça ne va pas tarder à tomber…

    Et voilà, ça tombe… ponctuel, net, précis, puissant…

    « On n'est pas venu ici pour se regarder dans les yeux… » me balance-t-il froidement avec un sourire coquin au coin des yeux.

    Je ne peux pas m’empêcher de me trouver à la fois abasourdi, excité et carrément presque amusé par tant de culot, ou tout simplement de vision à court terme de style tout à fait masculin… ah, les mecs, tant de charmes mais un seul credo… jouis aujourd’hui, tu ne sais pas qui te branlera demain…

    Il a un coté insupportable, détestable, macho, culotté, mais qu’est ce qu’il me fait envie… je suis rassuré, car voilà la preuve qu’il a toujours envie de moi… je suis amusé, car son arrogance est tellement énorme que ça va au delà de son coté dominateur, à ce stade là j’ai presque l’impression que ça déborde sur un deuxième degré inavoué, ça devient presque un rôle tacitement accepté par les deux parties…

    « Qu'est ce que tu peux être con… » je lâche en le regardant fixement dans les yeux, sans pouvoir m’empêcher d’accompagner mes mots par un petit sourire complice.
    Il sourit à son tour. C’est un sourire canaille, coquin, sexy… bref, un sourire à faire tomber toute défense, toute réticence… Parfois j’ai l’impression que pour lui tout ça n’est qu’un jeu, un jeu qui l’amuse. Cependant, son sourire rapidement effacé, il ne lâche rien :
    « Allez… dépêche… suce… ».

    A la faveur d’un petit mouvement de son bassin, le t-shirt retombe, le bord inférieur flotte désormais pile au dessus de sa queue, il l’effleure…

    J’ai excessivement envie de me mettre à genoux et de le sucer sur le champ, je me fais mal pour résister, pour lui résister, pour lui montrer que je peux lui résister… pour lui montrer que ses ordres ne sont pas loi ou du moins que, dans une certaine mesure, ils ne le sont plus… il faut qu’il comprenne que même si j’ai plus envie que jamais de le sucer, ça ne se fera plus n’importe comment, à n’importe quelles conditions…  

    Dix jours que j'ai pas goûté a sa bite… elle m'a manqué… son jus son goût de mec m’a manqué… je suis impatient d'avoir sa semence sur ma langue, mais j’ai envie de faire durer le plus longtemps l’attente de l’avoir en bouche… de déguster ce petit moment magique avant qu’il ne m’y pousse brutalement, avant qu’il ne m’y oblige violemment… ou plutôt… justement pour qu’il m’y pousse brutalement, justement pour qu’il m’y oblige violemment…

    Le voir s’impatienter m’excite, je bande comme un âne… je le vois défaire les mains derrière sa tête, commencer à se branler de la main gauche (tiens, il est droitier pour tout le reste, mais pour jouer avec sa queue, il est gaucher ce petit con)… ses allers retours sont amples et espacés…  c’est donc ainsi que se branle le beau Jérém ?

    C’est extrêmement excitant de le voir se caresser tout seul… je me demande s’il se branle régulièrement chez lui… si c’est le matin en sortant de la douche ou le soir en allant se coucher… c’est si beau ce garçon en train de se donner du plaisir que j’en perdrais presque la notion du temps, comme hypnotisé par ce mouvement lent et régulier…

    C’est tellement beau que j’ai envie de regarder son visage, pour le voir prendre son pied… dès que je lève les yeux, il me lance aussi un signe de la tête qui veut dire « allez, viens sucer »… je suis figé, incapable d’accomplir le moindre mouvement… 

    Alors, comme rien ne se passe, il décolle les épaules du mur, il s’avance vers moi presque d’un bond, il n’est plus qu’a quelque dizaine de centimètres… son autre main se pose lourdement sur mon épaule pour me faire mettre à genoux, je résiste… il est si près de moi… son parfum, sa présence, ce coton blanc me rendent dingue… l’odeur naturelle, masculine qui se dégage de sa queue me rend fou…

    Ça va très vite… je ne fais que céder à une envie soudaine… j’allonge ma main, j’attrape la sienne, je la dégage de sa queue, j’y mets la mienne à la place, rien que d’avoir ce manche magnifique et bandé à l’extrême dans ma main est une expérience jouissive… je commence à le branler assez vivement… je le vois sursauter de plaisir… je me dis que à ce stade là son attention est toute à son plaisir, que ses barrières ne sont plus surveillées… je décide de franchir la ligne rouge, et je décide d’y aller franco… je l’embrasse sur les lèvres, elles ne réagissent pas mais elles frémissent… j’insiste… sa main se porte à nouveau sur mon épaule, lourdement, je résiste toujours…

    Je suis fou, à un moment je le repousse assez violemment contre le mur, je me précipite sur lui, je l’embrasse à nouveau… il doit être surpris, et moi encore plus, surpris qu’il se laisse faire…

    Et c’est là que ses lèvres s’ouvrent et qu’il me mordille la lèvre supérieure… à mon tour je lui mordille la lèvre supérieure… un instant plus tard je l’embrasse dans le cou, il me repousse… dans tout ça, j’ai perdu le contact avec sa queue…

    Il est temps de reprendre les choses en main, surtout sa queue en bouche… c’est ce que je fais dans les plus courts délais… mon autre main se glisse discrète sous son t-shirt blanc qui, soit dit en passant, est effectivement d’une douceur incroyable…

    Il frissonne, il adore… je frissonne, j’adore… sous son t-shirt c’est chaud, doux, vallonné… mes doigts parcourent, lisent, sondent le relief merveilleux de ses abdos à la place de mes yeux… leur plaisir est entier, indescriptible…

    C’est là que je reviens à la charge… je lui mets plein de bisous dans le cou… et là… surprise… il ne me repousse plus… au contraire, il frissonne… il a même l’air d’aimer… et j’ai l’impression que ça l’excite… 

    Oui, on ferait faire n’importe quoi à un mec dont on tient la queue… c’est là que je commence à réaliser que c’est en passant par sa queue que l’on maîtrise un homme…

    Et là se passe quelque chose qui me bouleverse… il appuie lourdement son front et ses lèvres dans mon cou, il mordille la peau dans le creux de mon épaule… c’est bon… j’ai l’impression qu’il s’abandonne à un plaisir qui le dépasse... mais c’est la première fois qu’il se laisse aller de cette façon… je suis fou… j’ai envie de lui donner encore plus de plaisir…  

    Ma main remonte sous son t-shirt jusqu’à effleurer sa chaînette, jusqu’à rencontrer ses pecs si fermes que j’entreprends aussitôt de caresser… se tétons pointent, je ne peux pas résister à l’envie de les agacer avec le bout des doigts… dans la foulée, je ne peux pas non plus résister à la tentation de soulever son t-shirt pour lécher carrément ses tétons, tout en continuant à le branler… 

    Je me perds dans ce bonheur de voir son excitation monter instant après instant… malheureusement, ça ne va pas durer… 

    « Merde alors… » il me balance à un moment, après un sursaut d’excitation particulièrement puissant, tout en me repoussant violemment, ce qui fait que je me retrouve presque à heurter la cloison d’en face « … c’est bien pour une pipe qu’on est venu ici… alors, suce moi, bordel ! ». 

    Je savais que j’avais trop attendu, l’envie du mâle n’attend plus… est-ce qu’il a eu peur de jouir dans ma main sans avoir connu le bonheur de sentir son gland accueilli dans ma bouche ? 

    Il approche… sa main s’appuyant à nouveau lourdement sur mon épaule, je n'oppose plus de résistance, conquis comme je le suis par son attitude macho et débordé par l’envie de l'avoir en bouche, un désir qui me ronge depuis que j'ai entendu sa voix dans mon dos tout à l’heure, et encore plus depuis qu’on est enfermé dans cet espace confiné, mes narines en contact direct avec son parfum, mes yeux en prise directe avec son sourire et son attitude de mâle dominant…

    Je suis à genoux… et tant pis pour mon 501 tout neuf… il y a des priorités dans la vie… elle est là, dressée à quelque centimètres de mon nez… elle est belle, imposante, le poil soigné, prête à me remplir la bouche… oui, cette queue est vraiment magnifique… tout est beau… l’arrondi des bourses est juste parfait… le gland est pulpeux... son odeur, une drogue dure…

    Je le regarde de bas en haut, il me domine de toute sa taille, mais je lui tiens tête, je le regarde fixement… j’hésite encore, je le provoque… je sens que ça va tomber…

    Et ça tombe…

    « Mais putain... dépêche... fais moi jouir... et avale bien... » me lance Jérém en enfournant sa queue dans ma bouche avec un mouvement rapide et presque enragé. Là, ça ne rigole plus… je comprends à cet instant que mon hésitation commençait visiblement à le mettre en pétard… on ne contrarie pas un mâle un rut, on ne délaisse pas une queue qui bande… j’en oublie le b-a-ba du bien vivre en société… 

    Me voilà donc avec sa queue au fond de ma bouche… j’ai rêve de cet instant, et ça arrive enfin… mais voilà que le beau brun, pressé, à bout de nerfs, entreprend de mettre de coups de reins très puissants… c’est avec un plaisir entier et un bonheur tant attendu et enfin retrouvé que je le laisse me baiser la bouche… j’adore, putain qu’elle m’a manqué cette queue magique…

    Je suis au comble du bonheur… je suis en train de prendre en bouche celui qui est pour moi le plus beau gars de la planète et le plus sexy… tous mes sens sont comblés… et parmi les cinq, mon odorat est particulièrement gâté…

    A la faveur de ses mouvements de jeune mâle fougueux, le t-shirt est à nouveau retombé, le bord inférieur flotte pile au dessus de sa queue, il l’effleure… sous l’effet de ses coups de reins puissants, le coton, pourtant ajusté, ondule avec une cadence régulière, caresse mon visage… je suis en état hypnose je vais disjoncter…

    Suivant le rythme à deux temps impulsé par ses coups de reins, le coton caresse ses abdos et s’en éloigne légèrement… oui, le bas de son t-shirt ondule au gré de ses coups de reins… et ce faisant il agit comme un soufflet, laissant entrer de l’air qui se charge d’effluves masculins, des effluves qu’il expulse en rythme…

    C’est un mélange d’odeurs et de parfums envoûtants que je reçois inlassablement… un mélange dans lequel je reconnais son gel douche, son parfum, et cette odeur de queue qui sont les siens… tout à l’heure je n’ai pas rêvé… cette odeur que j’ai senti au travers son jeans… c’est bien un truc qui se dégage de sa queue, de ses couilles, c’est tout simplement une délicieuse odeur de jeune mâle… c’est délirant… son entrejambe sent à la fois le propre et le sexe… ce mec pue carrément le sexe à plein nez… je suis au paradis des odeurs…

    Dans cette cabine des toilettes de la Bodega, Jérém veut jouir vite… tous les camarades sont en train de faire la fête à quelques mètres de nous et plus les minutes passent, plus on risque de remarquer notre absence… sans compter le fait qu’il faudra sortir de ces chiottes, sans se faire repérer… 

    J’aime bien quand il me baise la bouche, mais je me rends rapidement compte que là c’est trop violent, qu’avec cette cadence, je ne vais pas tenir jusqu’au bout… il faut ralentir le mouvement… et puis, si j’aime par-dessus tout le faire jouir, je ne veux pas avoir mal… je ne veux plus de ce qui s’est passé le dernier jour du bac dans les chiottes du lycée…

    C’est là que, dans un réflexe de survie, ma main se lève pour aller se poser sur son t-shirt à hauteur de ses abdos (ahhhhh, que c’est ferme, et ouf… qu’est ce que c’est dessiné, je le sens sous mes doigts à travers le coton fin) tout en appliquant une pression avec mon bras et mon épaule… dans le feu de l’action, et certainement à cause de ma position, je n’ai pas du correctement doser l’intensité de mon mouvement, très rapide et très puissant…

    Soudainement, sa queue se retire de ma bouche, son bassin se retrouve collé à la cloison de la cabine, l’empêchant de balancer ses coups de reins… sous l’effet de la surprise, le beau brun est momentanément immobilisé… j’en profite pour avancer mon buste et entreprendre de le sucer vigoureusement… Jérém a du être autant dérouté que contrarié par mon initiative car, un instant après, il attrape mon poignet, il dégage la pression que je maintiens toujours sur ses abdos, il passe sa main derrière ma tête pour la maintenir et donner plus d’impact aux coups de reins qu’il reprend à balancer sans autre forme de procès…

    Oui, Jérém a recommencé à me baiser la bouche de plus belle… c’est un peu moins brutal, mais il en demeure pas moins que si je m’accommode de cela, c’est une fois de plus lui qui fixe les règles… alors… me laisser faire ou pas me laisser faire ? Si tout à l’heure a été mon instinct de survie qui m’a fait agir, là c’est une question de principe…

    Et puis j’ai envie de jouer dangereux… j’ai envie de le provoquer… de provoquer une réaction chez le beau brun… je recommence… ma main appuie avec encore plus d’entrain sur ses abdos et son bassin se retrouve à nouveau contre la cloison… il rattrape ma main encore plus brusquement, il la balance carrément loin, violemment… il avance à nouveau le bassin, il introduit sa queue entre mes lèvres et recommence illico à les limer…

    Il n’a pas compris… pourtant, ce soir il va comprendre… il doit comprendre… il commence vraiment à m’énerver avec son attitude « rien à foutre de toi »… pour une fois, je veux avoir le dessus… ma main repart direction de ses abdos, chargée de la même mission… hélas, cette fois-ci elle n’aura pas la chance de palper la fermeté de ses abdos, car son élan est coupé en plein vol… elle n’a pas dépassé la hauteur de mon épaule qu’une autre main, à la peau bien plus mate, la chope en la serrant très fort et en stoppant net sa progression…

    « Arrête ça… » il m’intime, le ton agacé.

    Je pense qu’il parlait de ma main, mais je suis tellement surpris que j’arrête net ma fellation et je me dégage carrément de sa bouche. Ma main toujours enserrée dans l’étau de la sienne, je relève mes yeux et je rencontre son regard noir… on se défie pendant quelques secondes… je tourne un peu la tête, un petit regard narquois en coin… je plisse les yeux, je le mets une nouvelle fois au défi… maintenant que j’ai compris que ça marche, je ne vais pas m’en priver…

    Il est à fleur de peau, pressé de jouir, frustré, son agacement monte de seconde en seconde… vite, il faut trouver un argument pour ne pas l’énerver davantage et pour ne pas céder… sortir par le haut et éviter le pire… à savoir… qu’il remonte son froc et qu’il se barre me laissant là comme un con…

    Sans le quitter des yeux, car c’est par leur intermédiaire, par un petit sourire coquin que j’essaie de lui faire comprendre que s’il me laisse faire, s’il me fait confiance, je vais lui faire un truc qui va lui plaire… sans le quitter des yeux j’avance lentement mon visage vers sa queue jusqu’à poser mes lèvres sur le gland… rien que cela a le pouvoir de le faire frissonner… c’est à ce stade là que je comprends que je peux quitter son regard, la magie opère…

    Rassuré, encouragé, je continue à avancer jusqu'à rabattre complètement son manche contre le coton blanc… je commande à ma langue de s’enrouler, de durcir son bout, de sortir de ma bouche et d’aller appuyer pile dans le creux du gland, cet endroit magique qu’on appelle… le frein…

    Pendant que ma main, la seule dont je dispose à ce moment là, désormais enroulée autour de sa queue, commence à la branler tout doucement, ma langue bien pointue entreprend de toutes petites caresses, des pressions dont je m’amuse à varier l’intensité, la cadence, lui procurant des sensations à la limite du plaisir et de la frustration…

    Il aime… je sais qu’il aime… plus que ça… il adore… comment je le sais ? Très simple… lorsque j’ai commencé cet exercice, ma main, celle qui s’était rendue coupable de vouloir brider sa fougue de jeune mâle, était fermement enserrée dans la sienne… et là, seconde après seconde, je sens sa prise perdre en intensité, se dissiper… au bout d’un moment je peux ainsi la récupérer et m’en servir pour lui caresser doucement les couilles… en signe de reconnaissance…

    Je lève les yeux, je rencontre les siens… il détourne le regard, ses paupières tombent lourdement… il inspire bruyamment, sa bouche s’entrouvre, je devine qu’il est en train d’essayer de comprendre ce qui lui arrive et d’appréhender ce nouveau plaisir… je vois passer sur son visage le reflet de mes coups de langue, le reflet des variations d’intensité des mouvements de ma main autour de sa queue…

    Je le regarde se détendre, apprécier l’instant et le traitement… conquis, le mâle a déposé les armes, il se laisser faire… il me laisse faire…

    Je le vois déglutir nerveusement pendant que sa pomme d’Adam se balade de haut en bas et de bas en haut de sa gorge… ses paupières frémissent, il halète de plus en plus fort… ses lèvres s’entrouvrent à nouveau pour laisser dépasser un petit bout de langue… un geste dont il ne se rends même pas compte… c’est mignon et sexy à la fois… ses bras se laissent aller dans des étirements inconscients vers le haut de la cloison, tout son être comme dans un état second, abandonné à un plaisir qui le dépasse…

    Ça calme ça, n’est-ce pas, mon beau brun ? c’est bon ça, et je ne te le fais pas assez… honte à moi…

    Jérém a complètement changé d’attitude… le voilà un brin mieux disposé à prendre son temps… comme quoi… dans le sexe, comme dans la vie, tout est négociation…

    C’est grisant la sensation d’arriver à apprivoiser un mustang…

    Oui, il prend son pied, et pas qu’un peu… je suis aux anges… il doit vraiment adorer, car une récompense de taille m’attend… dans le petit espace, l’air est désormais très chaud, moite… la température monte à cause de nos ébats… je sens sa peau qui commence à transpirer… il a chaud… c’est là qu’il a le geste qui va bien… je sens sa main frôler mon front dans la précipitation de son passage… elle attrape le bas du t-shirt pour le soulever, pendant que le haut de son torse se replie et son bassin recule légèrement…

    Ça se passe avec la vitesse de l’éclair… un instant plus tard, le coté Calvin de son t-shirt est coincé derrière son cou, et il n’y a plus que ses épaules cachées par le coton immaculé… le torse est dévoilé, un mélange de parfums intenses et d’odeurs délicieuses se dégage de ce paysage merveilleux…

    Et j’en perds presque la raison…

    A un moment je le vois balancer la tête vers l’arrière, laissant échapper un « putain… » venant du plus profond du cœur, je parle de celui qui est au bout de sa queue et dont je suis en train de m’occuper…

    Je regarde son gland et je me fais une curieuse réflexion… en fait… un gland bien gonflé… ressemblerait presque… à un cœur renversé…

    C’est ce soir là que je réalise que le « cœur » de mon Jérém est au bout de sa queue… et que pour le faire palpiter, il suffit de le prendre entre mes lèvres… et là, autant dire que je ne vais pas m’en priver…

     

    Une fois de plus, merci à toutes celles et à tous ceux qui prennent le temps de commenter ou critiquer mes textes. Et une fois de plus, un grand, un énorme merci à l'ami lyonnais pour ton soutien, ton engagement, et surtout cette connexion d’esprits qui fait de nous comme des jumeaux. Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite « 44.7 Un homme bien sucé… ».


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    La porte des chiottes n’est pas encore complètement renfermée derrière moi que déjà Jérém est appuyé à la cloison, ses bras et ses mains s’agitant dans une sorte de precipit’action qui me donne le tempo, andante con brio, de la séance… ce sont des mouvements presque violents… des gestes qui traduisent son empressement, l’urgence de son envie de mec…

    Ses doigts fébriles s’affairent sur la ceinture épaisse qu’il défait d’un seul coup, net, rapide, franc, déterminé, sec… le crissement du cuir, un bruit qui fuse à la vitesse de l’éclair et qui est pour moi comme la représentation sonore de son envie de jouir… pareil pour le cliquetis de la boucle métallique… glin glin… tu vas sucer, mec… vite fait, bien fait… glin glin… tu vas me sucer car tu as envie de ça, ma salope…

    Les boutons de la braguette sont défaits en cascade juste en tirant dessus avec un geste d’une rapidité, d’une détermination et d’une sexytude indescriptibles… 

    Sous l’effet du geste rapide et assuré de sa main, le jeans glisse d’abord sur le coton du boxer, ensuite sur la peau de ses cuissesen grandes lettres noires sur l’élastique blanc, Calvin me nargue… si c'est pas beau un beau mec pressé de se faire sucer et de lâcher sa semence dans votre bouche… pendant ce temps, l’autre main est déjà en train de déformer le boxer pour permettre à la première, très rapidement revenue et disponible pour de nouveaux emplois, de s’y faufiler et de dégager sa queue, prête à l’emploi, raide comme un piquet…

    Putain qu’elle est appétissante… belle, droite, bien tendue, la pilosité soignée, elle est tout simplement magnifique... un pur appel à la pipe… et ça sent bon… on ne peut pas résister à ça, à cette odeur de propre et de mec qui se dégage de son entrejambes… c’est l’odeur de sa douche, mélangée à l’odeur naturelle de sa queue, et elle me frappe de plein fouet…

    Les mains croisées derrière la tête, le t-shirt remonté au dessus de ses abdos, vision de Paradis, les épaules appuyées à la cloison, les jambes légèrement écartées, le bassin vers l’avant, boxer et pantalon descendus à mi cuisses, la queue en l’air bien raide, le mec attend que je vienne rendre hommage à sa virilité…

     

    Plus tôt dans la soirée…

     

    J’ai beau être en plein milieu d’une déconnade bruyante et enjouée… lorsque son odeur frappe mon cerveau, tout se bloque, je buggue net, je perds le fil des mots, j’entends Alexandra appeler « Nico… Nico… Nico… »… je ne suis plus là, dans mes yeux doit s’afficher le message « Pas de connexion »… je suis dans une autre dimension, dans un autre lieu, dans un autre espace-temps ou seul existe ce parfum… j’entends Alexandra répéter encore mon prénom mais c’est comme si j’étais au fond d’une piscine, ça arrive de loin et ça n’a pas la moindre importance pour moi...

    Non, je ne l’ai pas vu arriver, m ais je l’ai d’abord senti arriver… et quelques instants plus tard, je l’entends arriver… après son parfum, le son de sa voix chaude et sexy de jeune mec… la mélodie de son sourire… je ne me suis toujours pas retourné, son image n’a pas encore impressionné ma rétine et je suis déjà impressionné tout court… comme c’est loin, le dimanche soir où j’ai cru m’être libéré à jamais de ce sortilège d’Impérium…

    Faute de pouvoir retrouver le fil de notre déconnade, je redémarre vite fait le système d’exploitation Nico.2001 en mode sans échec… les fonctionnalité sont limitées, mais sur le Bureau il y a des signes de vie… j’ai perdu le fil, alors je rigole comme si de rien n’était, je rigole très fort et je trouve mon salut en répétant une blague qui nous a fait esclaffer un peu plus tôt… on se moque de moi, on me demande si j’ai fumé ou picolé, mais qu’importe, la déconnade reprend son cours, on ne s’occupe plus de moi… et c’est bien l’essentiel…

    Bien joué Nico…

    Je le sens approcher, le parfum et la voix augmentent en intensité… je m’enveloppe de cette ambiance joyeuse, j’essaie de me montrer épanoui…je sais que à un moment ou à un autre je vais devoir me retourner et lui serrer la main, de toute façon il va venir faire la bise aux filles…

    Je respire à fond pour me préparer à ce moment ou mon cœur va battre non pas à mille mais à dix mille à l’heure… le moment ou ma raisons va s’évaporer sous la chaleur de son regard… je respire à fond, j’essaie de me calmer pour me préparer au choc de le voir devant moi… et là…

    Paf !

    Il est là, sa silhouette rentre dans mon champ de vision.

    Cheveux très courts autour des oreilles et derrière la nuque, pattes fines et allongées mais juste à la base de ses oreilles, juste ce qu’il faut… sa crinière se fait plus longue et épaisse au dessous de la tête, le mouvement de ses beaux cheveux bruns fixé mais pas figé au gel… ça sent la douche fraîchement prise et le déo copieusement vaporisé, le gel posé sur des cheveux encore humides, les vêtements tout neufs, la parfaite conscience de ses atouts de mec, une certaine intention, ou plutôt une intention certaine, d’en mettre plein la vue… ça sent le petit con soigné, la jeunesse insolente, une fraîcheur qui est le lot de son age… c’est tout simplement à tomber…

    Oui, il est là, à tout juste un mètre de moi… il est là mais il n’est pas venu seul… non, il est accompagné, et quelle charmante compagnie… Jérémie. Son t-shirt blanc. Calvin. Et Klein. Les quatre en un seul, ressemblés en une seule et unique image de beauté absolue. Une image de perfection qui frôle le divin. Une beauté aveuglante.

    Calvin écrit à la verticale en grandes lettres couleur vert vif, Calvin partant du haut de ses pectoraux coté droit pour descendre jusqu’au coté de ses abdos, Calvin dont le C est coupée par l’arrondi du col… Klein écrit dans le dos du coté gauche dans la même couleur vert vif, le K partant du milieu du dos et le « n » arrivant à caresser son épaule… alors que le mot « Jeans » est estampillé sur la manchette gauche, les lettres toujours de la même couleur…

    Le temps d’un battement d’aile de papillon, tout a disparu autour de moi… plus rien n’existe, je ne vois plus que lui et ce coton immaculé qui contraste outrageusement avec sa peau de plus en plus mate au fil que l’été avance, ce coton doux parfaitement tendu sur sa plastique insolemment dessinée, ce tissu fin scandaleusement moulant et caressant la peau de son torse…

    Un t-shirt blanc, c’est toujours beau chez un beau garçon… jeans et t-shirt blanc, c’est une valeur sure, c’est indémodable… c’est beau, c’est simple, c’est simplement beau, c’est sexy, ça fait soigné, bref, ça contribue à donner envie de sucer… mais ce t-shirt là… à ce stade là ce n’est plus simplement beau… à ce stade c’est tout simplement délictuel… le gars qui a conçu un truc pareil, le type qui maîtrise si bien l’art de mettre en valeur la beauté et la puissance masculine… ce type là est un magicien… un sorcier je dirais même…

    Quelle est donc la potion magique, le sortilège, l’enchantement capable de générer un pareil t-shirt, parfaitement taillé, outrageusement bien fini, dont on ne voit pratiquement pas les coutures, un t-shirt d’un coton fin à la texture parfaite, un tissu que j’imagine de la douceur d’une caresse sur sa peau et qui doit être, de la même façon, incroyablement agréable au toucher de l’extérieur…

    Naaaaaan, définitivement, ce t-shirt est un pur et simple scandale… je crois que je vais porter plainte… on ne peut pas mettre de t-shirts pareil sur des torses pareil… risque de réaction explosive… c’est une question d’ordre public… je pense aussi à son intégrité physique… tout à l’heure on va aller à l’Esmé… il va se faire violer le pauvre gars…

    Je me fais la réflexion qu’avec ses cheveux courts, son port de tête haut, le regard ferme, puissant, presque intimidant ; avec ses yeux très noirs qui dégagent une forme d’autorité naturelle et de charisme inné ; avec cette assurance de jeune mâle sûr de lui et qui ne doute de rien ; avec ce simple t-shirt blanc qui lui donne un coté propre et rangé ; avec ce jeans, tout ce qu’il y a de plus simple, beau et masculin… voilà… quand on le regarde, on dirait un jeune militaire en permission, avec une bonne envie de picoler entre potes et de se faire vider les couilles…

    Je me fais la promesse que, même si je ne sais pas encore quand, ou et comment, ce soir là, c’est sûr, ce sera moi qui lui rendra ce service…

    Plus je le regarde, plus je me dis qu’il y a dans son look quelque chose de simplement masculin, de déraisonnablement beau, un truc en nette opposition avec son coté excessivement sexy, sauvage, indompté… un contraste qui me donne des frissons… on sent, on comprend clairement que sous l’allure de mec soigné, il y a un jeune homme à la sensualité bouillante… on devine que sous le vernis du mec bien sapé et propre sur lui il y a une petite graine de voyou… et je suis bien placé pour savoir à quel point cela est fondé… 

    Les deux facettes se superposent, se chassent, s’appellent entre elles… on a envie tour à tour de regarder et de croire à l’une ou à l’autre, l’ange et le démon, et au début on a du mal à concevoir que les deux puissent cohabiter dans le même esprit… pourtant, à bien regarder, on finit par se rendre compte que c’est bien cela qui le rend aussi craquant, ce mélange explosif, ce contraste insolent…. 

    Le torse moulé dans ce magnifique t-shirt blanc CK, Jérém est à la fois habillé, classe, sexy à n’en plus pouvoir… mais en même temps, le coton épousant son anatomie comme une seconde peau, c’est comme s’il était torse nu… habillé et nu à la fois, il faut le faire…

    Au final, ce t-shirt est si magnifiquement coupé qu’on devine non seulement le relief de ses pectoraux mais par moments, au gré de ses mouvements, on affirmerait presque voir apparaître le contraste de ses abdos au travers du coton…

    C’est là que se dévoile toute la magie de ce t-shirt et celle de son créateur… oui, ce simple t-shirt possède un coté « teasing », un coté « annonce » redoutable… il a l’air de dévoiler volontiers ce qu’il est censé habiller… au final, on a à la fois envie de l’arracher pour découvrir le monde de beauté plastique qu’il annonce de façon si insolente et insistante, et de le laisser en place pour assister à cette féerie visuelle…

    Ça doit être ça, ce qu’on appelle « mettre en valeur »… oui, ce t-shirt est comme l’écrin qui contient le bijou parfait, le corps de mon beau Jérém… l’écrin est, certes, magnifique, mais il ne fait que refléter la perfection de son contenu…

    Je descends le long de cette immensité, de cette longue piste immaculée, je descends en slalomant du regard comme le ferait un skieur sur une piste qu’il dévalerait avec un plaisir non dissimulé… mon regard glisse, glisse, glisse et finit sa course à la limite inférieure de ce domaine de coton blanc…

    La longueur du t-shirt est juste parfaite, on dirait une fois de plus du sur mesure… le bord inférieur se pose juste là ou le jeans commence… alors, suivant les mouvements du dos et du bassin du beau brun, les deux tissus se frottent, se superposent, se relayent, se cherchent, se séparent, dévoilent de façon inattendue et rapide des petits bouts de peau mate… mais pas que… c’est bien un élastique de boxer que je vois dépasser par moments entre jeans et t-shirt… et cette écriture noire, en grands caractères qui se laisse deviner… putain de sacré Calvin, non seulement il s’arroge le droit de caresser son torse parfait, mais en plus il se charge de mouler son cul et de ranger soigneusement son précieux service trois pièces… 

    Et quand le bogoss, concentré sur la conversation qui se déroule autour de lui, s’arrête un instant de bouger ; lorsqu’il se plante sur ses deux pieds, les jambes légèrement écartées, une main négligemment abandonnée le long du corps, tandis que l’autre, habillée d’une montre que je ne lui ai encore jamais vue, porte une cigarette à ses lèvres : voilà, ce t-shirt se pose sur le jeans avec un naturel déconcertant, négligemment relevé à l’endroit où se trouve la grosse boucle de sa belle ceinture de mec…  

    Je fixe le cuir épais et je me prends à imaginer le cliquetis de la grosse boucle métallique lorsqu’elle est défaite dans l’urgence… le bruit rapide et sec du cuir qui glisse sur le même cuir lorsque la ceinture est débouclée à la va vite, sous l’impératif d’une envie à assouvir, là, tout de suite, le bruit de l’excitation et de l’impatience, de l’urgence du plaisir masculin… 

    Je descends encore, je ne peux pas m’arrêter… il faut dire que ce petit Diesel taille basse avec sa coupe juste parfaite est lui aussi un scandale… pire que ça, une hérésie… moulant parfaitement ses fesses, ses hanches, ses cuisses juste ce qu’il faut… mettant en valeur comme rien d’autre ne peut le faire la bosse de devant… retombant sur des Nike rouge vif avec le fameux logo en blanc sur le coté…  

    Oui, Jérém est là. Et pour moi, plus rien n’est comme avant…

    Il avance vers nous, le pas assuré, sûr de l’effet qu’il provoque autour de lui… son arrivée met une pause dans notre déconnade… le petit cercle s’ouvre pour accueillir le nouvel arrivant… Jérém commence par faire la bise à Alexandra, ensuite c’est tour de Camille… et lorsqu’il arrive à hauteur de Rémy, c’est toujours avec la bise qu’il dit bonjour…

    Et là…

    Et là, panique… GROSSE PANIQUE… aaaahhh… celle là je ne m’y attendait pas, vraiment pas… je ne l’ai jamais vu faire la bise à Rémy… car Rémy n’a jamais fait partie de sa meute de beaux males branleurs du lycée… Rémy est plutôt comme moi, il est timide, bon étudiant, réservé, nul en sport, les lunettes d’Harry Potter en plus… non, pendant toutes les années du lycée, Rémy a eu droit au plus à quelques poignées de main de la part du beau brun, parfois tout juste à son indifférence… tout comme moi…

    Et là ça change… ça doit être en raison du caractère un peu solennel de l’occasion… le bac est passé, ça sent la dernière fois qu’on sera tous réunis et ça me file le cafard… oui, l’occasion est solennelle, alors c’est un peu comme pour les vœux du jour de l’an, tout le monde se fait la bise sans prêter égard ni au sexe, ni à l’age…

    Rémy a eu droit à la bise, alors je comprends ce qui va se passer dans la suite logique des événements… le problème c’est que je ne m’y suis pas préparé, que je ne l’ai pas prévu… Jérém qui va venir me faire la bise pour la première fois… et devant plein de monde… je vais être tellement mal à l’aise que ça va se voir, que tout le monde va savoir que je suis raide dingue de ce beau mâle… je monte tellement en pression que j’ai l’impression que je vais exploser… mes jambes ne sont plus en coton, elles se sont carrément évaporées… je ne sais plus comment je tiens debout…

    J’ai tout juste le temps de réaliser ce qui va m’arriver… c’est mon tour… il approche, j’en tremble… il rentre dans mon espace vital, comme tant d’autres fois, avant de rentrer carrément en moi… certes, ce coup-ci c’est juste pour me faire la bise, mais nous ne sommes pas seuls… je suis terriblement gêné… son parfum cogne dans ma tête comme le soleil un midi du mois de juillet… risque de brûlures… il me regarde un court instant, il me toise rapidement de haut en bas et de bas en haut… l’air d’avoir du mal à en croire à ses yeux… ça ne doit durer qu’une fraction de seconde, mais j’ai l’impression que son regard sur moi s’étire sur une petite éternité…

    Je ne sais pas ce qu’il va me sortir, j’ai peur qu’il se moque de moi, il en serait bien capable pour faire rire la galerie… mais là je sens que je le prendrais très mal… n’y tenant plus, épuisé, je détourne les yeux en attendant que ça tombe… et je suis toujours en apnée lorsque Jérém incline légèrement la tête sur le coté, signe de surprise, un mouvement qui attire mon regard et qui me permettra d’assister à cette petite impulsion du sourcil, marque de son grand étonnement… c’est très rapide, le sourcil droit se lève en son milieu jusqu’à dessiner comme un chapeau pointu…

    Ce n’est rien, vraiment rien… mais c’est un rien si… terriblement sexy… sexy à ne pas pouvoir l’exprimer… à chaque fois qu’il fait ce truc avec le sourcil, je crois que mon cœur va s’arrêter de battre… j’ai envie de pleurer tellement j’ai l’impression de me trouver devant une beauté qui n’est plus humaine… il y a de la magie là dedans, je ne sais pas, ce mec est le fils d’Apollon, petit fils de Zeus… je sais pas, il y a un truc…

    On ne peut pas être aussi beau, c’est insoutenable… je me dis qu’il faudrait trouver le moyen de fixer à jamais tant de beauté, de charme, de sexytude, de jeunesse, de fraîcheur, de sensualité, de virilité, d’harmonie et de perfection masculine… on ne peut pas laisser passer ça… hélas je ne crois pas que le moyen existe à ce jour pour capturer tout cela…

    Je n’ai toujours pas de photo de lui (à part une toute petite que j’ai réussi à avoir sur le site de son club de rugby, Facebook arrivera bien plus tard, et même plus tard Jérém n’aura pas de page Facebook, car Jérém ne sera jamais le genre de mec à vivre sa vie derrière un écran), et je doute fort que même le meilleur photographe du monde serait capable de fixer tant de perfection…

    La plus belle photo ne saura lui rendre justice… et même la vidéo, qui grâce à la voix et au mouvement en ajoute déjà pas qu’un peu par rapport à la photo,reste insuffisante pour rendre compte d’une telle beauté… car ce n’est pas que sa beauté visible qu’il faudrait fixer… c’est beaucoup plus…  c’est l’attitude, le devenir insaisissable qui se dégage de son être à chaque instant… c’est sa présence toute entière qu’il faudrait capturer pour donner une idée de son essence, de sa beauté profonde… oui, sa présence… une expérience qui inclut tous les sens, plus la notion de temps, plus notre perception à l’instant T, nos souvenirs, nos espoirs et, par-dessus tout, le caractère éphémère de cette présence… c’est la vie même qu’il faudrait capturer… c’est son âme qu’il faudrait retenir, cet âme qui est, elle, insaisissable…

    Rien et personne au monde n’arrivera à fixer cela… certes, un jour il existera de très très belles images de mon beau brun, des images que je ne serai pas vraiment le seul à admirer… mais ça c’est une autre histoire, qui sera racontée en son temps…

    Pour l’instant il est en train de me toiser et je n’ai pas le temps de réaliser, de tenter de comprendre s’il se moque de moi ou s’il apprécie réellement ma tenue, j’ai le coeur qui explose, dans ma tête c’est le black out… il m’achève avec un petit sourire canaille au coin des lèvres et là, presque d’un bond, il franchit les derniers centimètres qui nous séparent encore… ses pecs effleurent les miens… sa joue à la barbe de trois jours se pose contre la mienne rasée de près, ça pique un peu… mais j’adore… et là il me claque la bise… une sur chaque joue, pareil que Thibault la veille… une fois, deux fois… pendant ce temps, son parfum est en train de détruire mes derniers neurones… pas besoin d’un dessin pour comprendre dans quel état je suis… et c’est pas fini… car, pendant la bise, le beau brun en profite pour glisser quelques mots à mon oreille:

    « Dis donc, tu t’es fait beau ce soir… »

    Et, ce disant, il appuie une main sur la chute de mon épaule…

    Je fonds, je meurs. Je suis surpris, tétanisé et je ne trouve rien à lui répondre… même pas l’évidence… « et toi, donc… plus beau on meurt… »… non, même pas un « merci », même pas un sourire, mon visage et tout mon corps restent figés dans une expression de stupeur.

    Lui, en revanche, il a toujours son sourire canaille lorsque il me dévisage en éloignant son torse du mien, fier de l’effet de son entrée en scène sur le spectateur conquis que je suis.

    Jérém avec sa tenue de bogoss affolante. Jérém qui me claque la bise. Jérém qui me touche l’épaule. Ses pecs contre les miens. Jérém qui me fait un compliment. Mon cœur ne va pas tenir.

    J’étais parti pour lui en mettre plein la vue, pour me la jouer petit con… pour attirer son attention… j’ai mal fait mon calcul… dans l’art de l’attitude de petit con, je suis novice et inexpérimenté… tenter de se frotter à des petits cons d’anthologie dans le genre de Jérém est chose bien ardue… oui, le petit con de la dernière pluie a perdu tous ses moyens, le nouveau petit con n’est plus…

    Car petit con c’est un art, c’est inné, on l’est ou on ne l’est pas… ça ne s’improvise guère… ce n’est pas un coup de brushing ou quelques fringues tout juste sorties du magasin qui peuvent faire la différence… et surtout, face à un petit con deluxe style Jérém, il n’y a pas de compétition… Jérém est hors catégorie…

    Ceci dit… à bien regarder, ma manœuvre n’a pas complètement échoué… certes l’arrivée de Jérém a fait oublier la mienne… mais quand même… le fait d’arriver à faire dire a Jérém cette phrase inattendue… ça ressemble quand même à une petite victoire… hélas, sur le coup j’étais tellement mal à l’aise que j’avais pris cela comme de la pure moquerie, saupoudrée de mépris… il faudra des années pour que j’arrive à comprendre cela… que cette petite phrase qui avait l’air de rien, en disait long malgré tout sur ce que je représentais à l’époque pour Jérém… oui, derrière cette phrase qui pourrait sentir la boutade, se cachait quelque chose d’inavoué, mais très fort…

    Je le regarde s’éloigner de nous, je le regarde s’éloigner de moi, je le vois repartir après cette bise comme si de rien n’était, alors que moi je suis sens dessus dessous… il s’éloigne et je recommence à respirer de façon à peu près normale…

    Après la courte excursion pour la tournée de la bise, le beau brun regagne donc son milieu naturel, le groupe des mecs qui font vraiment mecs… je le regarde discuter et déconner avec ses potes parmi nos camarades… Thierry… Bruno… complicité et sourires, petits échanges tactiles, un bras qui se porte sur une épaule, une main qui saisit un biceps, deux épaules qui se frôlent, des regards, des échanges et, par-dessous tout, des sourires, une foire, un feu d’artifice de sourires… si c’est pas beau de voir une bande de potes en train de déconner…

    Je lui ai rarement vu ce sourire… aussi charmant que son sourire ravageur lorsqu’il est en mode charmeur, aussi beau que son sourire lubrique lorsqu’il est en mode « je vais te baiser », le sourire qu’il a avec ses potes est d’une espèce différente… c’est un sourire amusé, lumineux, sans réserves, ouvert, déployé, un sourire auquel sa personne toute entière participe… yeux, visage, bouche, voix, bras, torse, une secousse qui fait vibrer tout son corps, un sourire franc, joyeux, contagieux… c’est le genre de sourire que jamais ne m’est destiné…

    Je ne dis pas qu’il me fait toujours la gueule, non … mais jamais je l’ai vu me sourire de cette façon là…

    J’ai eu droit à des sourire lubriques, à des sourires de petit con conquérant, à des sourires méprisants… mais jamais je n’ai eu droit à un beau sourire comme celui qu’il est en train d’illuminer toute sa personne à ce moment précis, un sourire de déconnade entre potes, le rire juste pour le rire, pour être bien ensemble, un rire complice, partagé, le rire de quelqu’un qui s’amuse sans arrières pensées, qui se laisse aller… un rire juste à tomber…

    Je me rends compte que jamais on n’a rigolé ensemble… on a juste baisé… j’ai essayé parfois de l’amuser en abordant tel ou tel sujet… mais jamais je n’ai eu de sa part plus qu’un ricanement… tout ce qui l’intéresse c’est ma bouche, et certainement pas pour ce qu’elle peut raconter…. du moins pas à son oreille…

    D’un geste nonchalant, presque mécanique, tout en continuant à déconner avec le petit groupe, il sort son paquet de cigarette… il en retire une, il la pose au coin des lèvres et il l’allume… son geste suscite la même envie chez Thierry, qui dans la foulée sort à son tour son paquet rouge et blanc… pendant que Jérém tire une longue première taffe, Thierry se démène, en train de fouiller dans ses poches à la recherche d’un briquet qu’il a du paumer… Jérém, qui n’a pas encore rangé le sien, tend alors le bras en direction du visage de son pote… c’est con, mais… qu’est ce que ce geste me fait de l’effet… Jérém qui offre son feu pour allumer la cigarette d’un autre mec, tout comme moi je lui offrirais ma bouche pour allumer son gland…

    Je le regarde fumer, se délecter de cette fumée qui a l’air de bien détendre, en même temps qu’elle l’endommage de l’intérieur, ce chef d’œuvre qu’est son corps… gâchis sans nom… je le mate en train de déguster ce plaisir solitaire, l’air sérieux et presque grave… un plaisir qui en rappelle un autre dans le même genre, solitaire… qu’est donc une cigarette, si ce n’est une branlette… au tabac… ?

    Entre deux taffes, je le regarde tenir sa clope entre ses doigts, la poser à nouveau entre ses lèvres, tirer dessus en plissant les yeux jusqu’à presque les fermer… je le regarde ensuite l’enlever de la bouche, garder la nicotine dans ses bronches pendant un petit moment et enfin expulser la fumée, l’air d’y prendre vraiment du plaisir… quand on y pense, c’est con de fumer, vraiment ça ne sert à rien à part à se faire du mal… mais il faut bien admettre que ce geste de passer la cigarette de ses doigts aux lèvres, le mouvement de son bras, le frémissement de son visage au passage de la fumée… tout ça le rend, si possible, encore plus sexy…

    J’aimerais tant pouvoir lui offrir là, tout de suite, un plaisir bien plus intense qu’une simple cigarette… être moi-même en train de fumer à genoux quelque chose de bien plus intéressant qu’une cigarette…

    Pendant qu’il fume, j’essaie de détailler cette belle montre que je ne lui ai encore jamais vue et qui habille si bien son poignet… c’est une grosse montre au bracelet métallique qui en rajoute encore, si besoin en était, à son coté viril… comment l’a-t-il eue ? Un cadeau pour le bac ? De qui ? Ca ne peut pas venir de sa famille, ils ne se parlent plus… alors… de qui ? Je n’en sais rien… Achetée par lui même? Il en serait bien capable… ce qui est sur, c’est qu’elle lui va drôlement bien… c’est une montre massive, une véritable montre de mec, qui donne encore plus de puissance à son bras, à son poignet, à sa main…

    Bref… je croyais être bien sapé, bien soigné, que mon entrée en scène avait fait sensation… allez Nico, t’as plus qu’à aller te rhabiller… le Bo(go)ss est là…

    Il a encore gagné. A plates coutures. Sa beauté. Son charme. Son allure. Son attitude. Sa présence. Son aplomb. La bise. Tout y est.

    Définitivement c’est lui le maître incontestable de l’entrée en scène… une entrée en scène spectaculaire, fracassante, à grand spectacle, accompagnée d’une débauche d’effets spéciaux… même Madonna, apparue dans une boule à facettes lors de l’entrée en scène du Confessions Tour, ne maîtrise mieux l’art de l’entrée en scène qu’un Jérém T de 19 ans avec son t-shirt Calvin Klein moulant diaboliquement son torse de fou…

    Il faut que je pense à adresser une prière au Dieu Rugby et à sa copine, la Sainte Musculation, pour permettre à des trucs pareils d’exister… quand je pense que c’est moi qui me tape ça… t’as la chance Nico, la chance… prends ce qu’il y a à prendre tant qu’il veut bien te le donner… prends jusqu’au dernier coup de reins, prends jusqu’à la toute dernière goutte de son nectar de mec…

    Jérém est maintenant en train de taper la discute avec Laura (oui, la même qui m’a harcelé au téléphone pour me faire venir à la soirée)… je l’observe et je finis par reconnaître cette attitude qui lui est typique lorsqu’il est face à une gonzesse… un regard intense, brun, charmeur… il aime plaire… et cette salope de Laura est sous le charme, elle est à la limite de la minauderie… c’est dégoûtant…

    Mais le beau brun n’a pas l’air d’être de cet avis là… il aime bien qu’on lui montre à quel point sa prestance fait de l’effet…

    Celle de Jérémie face à Laura est une attitude de « fausse modestie » ou de « fausse innocence » qui appuie encore davantage son coté épouvantablement sexy. Avec juste un t-shirt et un simple jeans sur lui, les mains nonchalamment dans les poches, les épaules en avant, le dos légèrement courbé, la tête imperceptiblement inclinée, c’est un ensemble de petits détails qui, mis bout à bout, accentue encore, si nécessaire, son coté petit con à gifler… et à sucer…

    Son attitude a quelque chose de « mignon + énervant (à la fois) = carrément craquant », on a l’impression qu’elle voudrait exprimer un truc dans le genre « Pardon si je suis canon et scandaleusement sexy, je suis juste un petit mec qui a besoin de jouir… qu’est ce que tu attends pour te mettre à genoux ? ». Le pire c’est que son petit jeu marche à tous les coups, et devant ce charme déployé dans ménagement, outrageusement, on lui donnerait la bonne pipe sans protection…

    Plus je le regarde, plus je trouve que ce simple t-shirt est un truc de dingue… mention spéciale pour les finitions du col rond, entourant assez haut la base de son cou, juste en dessous de son petit grain de beauté qui me fait toujours autant d’effet… c’est un rebord fin et régulier, ça a l’air tellement doux, c’est comme collé à sa peau, ça donne envie de frôler tout ça avec les lèvres, la langue, de chatouiller, de mordiller… c’est un arrondi parfaitement tendu, on voit des deux coté de son cou sa chaînette de mec plonger et disparaître sous le coton en le déformant légèrement pour indiquer sa présence en relief…

    Et que dire de la précision avec laquelle ce t-shirt se révèle capable de suivre l’harmonie unique de la ligne de ses épaules… je pourrais taire la finition des manchettes sur ses biceps… tout simplement diabolique… je pourrais faire semblant de ne pas avoir été envoûté par la fidélité avec laquelle le coton souligne le dessin en V de son torse entre ses aisselles et ses hanches… mais ça équivaudrait à une odieuse omission…

    Je pourrais rester des heures à le détailler, à le regarder avec les yeux de l’amour et du désir… par moments je me dis que je suis fou, que mon attirance pour lui est complètement déraisonnable, qu’on ne peut pas tenir un mec si haut au dessus de soi… mais je ne peux rien y faire… il est tout simplement trop canon pour être vrai, je ne peux pas décrocher mes yeux de lui… ah, comme les couplets de Gloria collent bien à ce que je ressens pour ce mec…

    Oui, je pourrais passer ma vie entière à me enivrer de son image, à me faire hypnotiser par son charme, à essayer de découvrir pourquoi il me fait cet effet… mais la vie avance et il faut avancer avec elle…

    Il est huit heures et quart, tout le monde est là, une voix qui annonce « on y va », alors on y va… je suis le mouvement et, comme je suis à coté de la porte d’entrée, je vais me retrouver dans le resto parmi les premiers… mince alors… je jette un œil par-dessus mes épaules, et je me rends compte que le t-shirt blanc est tout à fait dans les derniers… les chances d’être à coté ou en face de lui à table se réduisent…

    Nous avançons entre les tables, nous faufilant entre des passages étroits… notre table est au fond de la salle, et l’espace limité va faire qu’on sera assis à table à peu près dans le même ordre où on sera rentrés dans le resto… c'est-à-dire que Jérém sera à l’autre bout de la table, et avec un peu de malchance, du même coté que moi… je ne le verrai pas du repas… mince alors…

    On s’assoit et voilà, je ne le vois pas… on est aux deux extrêmes de la table et sur le même alignement de chaises… merde alors…

    La serveuse arrive pour la commande… l’apéro est vite servi et nous trinquons au bac, à notre réussite… j’ai l’impression de trinquer à la fin de notre vie de lycéens, à ce qui a été la « parenthèse » Jérém et qui ne sera plus… c’est un peu comme lorsque j’ai regardé… ou plutôt « vécu », le dernière épisode de Desperate Housewives… me dire que c’est la der des ders qui défile sous mes yeux, ça a eu le don de me tirer les larmes…

    Sur le coup, j’ai trouvé dommage d’être si éloigné de Jérém et de ne pas pouvoir le voir pendant le  repas… mais je finis par me dire que c’est bien ainsi… s’il avait été près de moi ou en face, j’aurais passé tout le temps du repas à le mater, à me laisser étourdir par son parfum, à le regarder rigoler avec tout le monde sauf qu’avec moi, à repenser à nos moments ensemble, à ce truc si spécial et secret qu’il y a entre nous, à cette intimité qui n’est qu’envie des corps et qui s’arrête au bout de sa dernière éjaculation…

    Oui, passer tout le repas près de lui, ça aurait été dur… loin de la vue, loin du cœur… mais surtout… loin du parfum, loin de la trique… hélas… loin de la vue, n’est pas forcement loin de la voix… Jérém est effectivement à l’autre bout de la table et du même coté que moi, mais parfois je reconnais sa voix se lever par-dessus le brouhaha, j’entends des éclats de rire que je reconnais être les siens… je capte même quelques uns de ses mots au milieu d’une conversation…

    Car, à la faveur de l’enchaînement de quelques verres de vin, le beau brun et son pote Thierry parlent très fort… ils font les cons, ils mettent l’ambiance… ils sont survoltés et leur délire entraîne tout leur petit groupe de mecs ainsi que les quelques filles qui ont été assez avisées pour se positionner en marge rapprochée de cette meute de jeunes mâles… oui, Jérém fait le con pour faire rire la galerie… j’ai l’impression que de boire et de faire le con, c’est sa façon à lui de chasser la tristesse de ce dernier soir tous ensemble, car on le sait que ce sera le dernier soir où on sera tous réunis… même si on se dit qu’on garde contact, on sait tous que ce ne sera pas possible, que même si on se promet d’être tous là au repas « dans un an », on sait pertinemment que, quoiqu’on choisisse comme date, on n’y sera pas tous… qu’on s’oubliera les uns les autres, petit à petit…

    Je sais que Jérém fonctionne ainsi… quand il en a sur la patate, il cogne… c’est avec de la froideur avec moi, avec de la méchanceté… ici c’est avec de l’humour, avec la déconnade… des armes bien plus agréables à affronter… à ce moment là je le trouve émouvant et drôle, touchant… j’ai comme l’impression que ses délires avec Thierry sont sa façon à lui de lire à tout le monde « vous allez me manquer »…

    En attendant, c’est lui qui me manque… à ce moment précis je voudrais être proche de lui, le câliner… faute de pouvoir le toucher, j’ai au moins besoin de le caresser du regard… je me penche, je me contorsionne, j’ai parfois la chance de l’entrevoir… ah, putain, qu’est ce qu’il est beau… et qu’est ce qu’il est craquant dans son rôle de pitre… de clown triste…

    Ça déconne tellement de son coté que, au bout d’un moment, on tend tous l’oreille pour suivre le délire… même les autres tables semblent sensibles à la bonne humeur très chargées en testostérone qui se dégage de la confrontation entre les esprits déjà un brin alcoolisée du beau brun et de Thierry… ils sont très complices dans leur déconnade et ça met la bonne humeur autour d’eux, une bonne humeur qui se propage dans toute la salle comme une traînée de poussière… tout le monde se tait pour écouter leurs sketchs… tout le monde rigole, amusé…

    Et puis, de but en blanc, Jérém attrape son verre et se lève. Je le regarde, beau comme pas permis, une attitude de jeune male assuré et, l’alcool aidant, tellement libre dans sa tête…

    Il lève son verre, il se penche légèrement en avant, il se tourne vers l’autre bout de la table, c'est-à-dire dans ma direction, pour voir tous les visages… et comme mes yeux le collent sans discontinuer, nos regards finissement par se croiser… ils s’aimantent pendant un instant… ce n’est qu’un très court instant mais, une fois de plus, j’ai l’impression que ça dure une éternité…

    Le lien se brise, je vois ses lèvres s’ouvrir et je l’entends dire :

    « Merci d’être tous venus, ça fait plaisir… je trinque au bac… mais surtout à la fin du lycée… putain qu’est ce qu’on en a bavé… ».

    Tout le monde rigole, il marque une pause. Lorsque l’assistance se calme, il continue :

    « … je trinque à l’avenir de nous tous… »…

    Pendant qu’il parle, j’écoute sa voix et je suis complètement emporté… je suis très sensible à la voix, car je trouve qu’elle dégage beaucoup de choses, le tempérament, certains traits de caractère, elle donne en plus un bel aperçu de la sensualité du garçon dont elle est l’essence sonore…

    Dans sa voix se niche un léger accent du sud, un accent que l’alcool fait ressortir davantage, un accent de gars du terroir, légèrement chantant, un accent qui dégage un coté convivial, qui sent bon le soleil de cette belle région… dans son accent, ça sent le mec qui aime les bonnes choses de la vie, la fête, le rugby, la troisième mi temps avec les potes…

    Bien qu’un peu emportée par l’alcool, la voix de Jérém est profonde, grave mais cependant traversée par quelques tonalités très jeunes s’accrochant à certaines lettres, les voyelles en particulier… on dirait le reflet sonore de son apparence, de son essence profonde… c’est une voix qui lui siège parfaitement bien, qui représente bien le personnage… si jeune et si mec à la fois… une voix à la fois séduisante, comme une caresse, et puissante, une voix qui signale un jeune mâle, mais un mâle musclé, qui en impose…

    C’est une voix qui a du corps, qui se fait entendre, une voix qui occupe l’espace, qui évoque la virilité, c’est l'expression de son aura masculine ; c’est une voix chargée de charme et de charisme, avec un pouvoir redoutable… le pouvoir de faire vibrer un autre corps, le mien en l’occurrence, bien au delà des mots… oui, la vibration de sa voix arrive à toucher des cordes sensibles dans mon intimité la plus profonde, comme une caresse…

    Une belle voix virile comme la sienne sait procurer le plaisir et enflammer le désir. Consciemment ou inconsciemment. Preuve en est que je ne suis pas le seul sous son charme… à ce moment précis, toute la tablée, et même au delà, est pendue à ses lèvres…

    Il faut se rendre à l'évidence… la bouche et l’oreille sont des organes érogènes à part entière… et ceci même sans rentrer en contact…

    Bref, lorsque on fait l’addition de tout cela, on finit par se dire que sa voix c’est… de la testostérone verbalisée… et lorsque le sourire accompagne la voix… là c’est un feu d’artifice, une catastrophe pour le réchauffement climatique… et ça me fait des papillons dans le ventre…

    Avec un sourire à faire fondre le soleil même, le beau brun continue :

    « … et je trinque aussi à une personne grâce à qui je n’aurais certainement pas le bac… »…

    C’est là que j’entends les bruits assourdissants de mon cœur soudainement emballé et prêt à exploser… il ne va pas faire ça, me remercier devant tout le monde… surtout qu’à part le faire jouir, je n’ai rien fait pour sa progression en maths…

    « … je veux parler de… »

    Putain, il va le faire… son regard se fixe dans le mien à nouveau…

    « … je veux parler d’Anaïs qui m’a souvent aidé dans les dissertes pour lesquelles j’étais vraiment nul… ».

    « T’es pas nul partout, va, il parait qu’en dessous de la ceinture que t’es bien meilleur qu’en dessus… » c’est ce petit con de Thierry, il balance ça en narguant Anaïs… il est rond comme une bille, et, malgré la grossièreté de son propos, ou bien grâce à celle ci, sa sortie fait rire tout le monde…

    Oui, tout le monde… sauf moi… et Anaïs, Anaïs chez qui j’ai l’impression de déceler un certain malaise apparaissant en filigrane derrière un sourire de circonstance…

    Apparemment Thierry a touché juste…

    Quel con… quel con je fais d’avoir pensé pendant un instant que Jérém me remercierait devant tout le monde de quelque chose qu’en réalité je n’ai pas accompli… mais quelle haine de le voir remercier Anaïs et de comprendre, par le biais d’une grossièreté qui a touché juste et d’un sourire de circonstance, qu’il l’a baisée pour qu’elle bosse pour lui… je me souviens bien des bécots qu’ils s’échangeaient dans les couloirs… c’était juste avant qu’on commence à réviser… leur idylle avait pris fin lorsque le beau brun avait trouvé un endroit plus à son goût pour tremper sa queue…

    Dans ma tête et dans mon ventre ça remue comme au cœur d’un cyclone… je sens des mots étranges prendre forme dans ma tête, mes poumons se gonflent, ma bouche s’ouvre pour expulser les mots qui vont bientôt faire exploser mon crâne… je sens mes genoux frémir d’envie de se déplier… ça vient très fort, comme une évidence, comme une bombe, je veux lui faire mal…

    « Moi aussi j’ai envie de trinquer… oui, je trinque à nous tous, mais surtout à quelqu’un en particulier… je trinque à Jérémie… oui, merci Jérém, ça a été un plaisir pour moi de réviser avec toi… mais le plus grand plaisir a été de baiser avec toi… tu es un vrai petit mec, un super bon coup… tu es bien monté, endurant… tu m’as fait jouir comme personne… j’ai adoré te sucer, avaler ton jus, me faire sauter au gré de tes envies… au fait, non, je n’ai pas envie de trinquer, je sais que tu vas te casser à la fin de l’été, tu vas m’abandonner, espèce de connard, car tu n’en as rien à foutre de moi, car ce n’est que mon cul qui t’intéresse et des culs comme le mien tu en trouvera toujours… alors que moi je tiens vraiment à toi, je t’aime Jérém, et des Jérém comme toi je n’en trouverai pas ailleurs… même si tu es si mauvais avec moi, même si tu es si con, je t’aime… même si je sais que tu va m’arracher le cœur, car tu m’as déjà arraché le cœur, je t’aime… ».

    « Santé… » ce sera ma seule réaction, pendant que tous ces mots que j’ai envie de lui crier devant tout le monde remuent dans mon ventre comme des fringues dans un lave-linge en phase d’essorage.

    Après ce dernier verre, à l’autre bout de la table ça fume dru et ça bouge beaucoup moins. Des petits groupes se reforment autour de la table et dans mon quartier ça repart dans les souvenirs, seul sujet possible entre personnes qui n’ont plus rien à se dire… à la fin ça devient pénible, rapidement je trouve l’ambiance étouffante, j’ai envie de bouger, et j’ai surtout envie que ça bouge avec mon beau brun…

    Confrontée à l’ennui, soudainement ma colère retombe, j’ai envie de le retrouver, car le temps m’est compté… je me dis qu’il ne reste pas beaucoup de temps pour trouver le moyen de le retenir, ou du moins d’établir un lien pour ne pas disparaître l’un pour l’autre… j’ai l’impression d’être Marty Mcfly, lorsqu’il est en 1955 et qu’il regarde sa famille disparaître de la photo… j’ai l’impression de voir Jérém disparaître de ma vie… il faut que je trouve le moyen de restaurer le continuum spatio-temporel que le bac a dévié… il faut que je trouve le moyen pour ne pas disparaître l’un pour l’autre…

    Et enfin le café arrive… je le bois cul sec, et j’attends nerveusement que les camarades finissent les leurs. Enfin on bouge… on se retrouve encore coincés pour payer la note, Jérém règle en premier et moi ce sera en dernier… tout nous oppose…

    Vivement qu’on bouge et qu’on arrive à la Bodega… je ne serai plus coincé à une table et je pourrai essayer d’en découdre avec mon con de beau brun… nous voilà dehors dans la belle nuit toulousaine… la nuit et jeune, et le spectacle vient tout juste de commencer… le vent d’Autan souffle toujours…

    On traverse le boulevard Carnot et Jean Jaurès… on n’a parcouru que quelques centaines de mètres, mais alors, qu’est ce qu’on a croisé comme bomecs dans la rue… c’est une samedi soir à Toulouse… les bogoss sont de sortie… c’est l’été… il fait chaud… les bogoss sont de sortie avec des t-shirts de tous les couleurs, de toutes les formes, de tous les charmes…

    Certes, l’espace d’une poignée de minutes de marche, on a croisé nombre de bogoss… mais le plus beau de tous est là devant moi, tout à fait en tête de ce cortège d’ex lycéens…

    Nous y voilà : situé dans l’ancien bâtiment du Télégraphe, la Bodega est une jolie bâtisse en briques. A cette heure là, il y a déjà un monde fou, notre cortège rentre lentement, et moi presque en dernier…  

    Je n’ai pas fait cinq pas dans le local que je le remarque… cheveux châtain clair courts, t-shirt rouge Kaporal, jeans noir délavé, baskets bleues… bière à la main, accoudé au comptoir, simple et beau, Thibault est là…  

    Jérém avance vers lui, les deux potes se captent, ils se font la bise et ça commence à discuter… pas pour longtemps… Jérém avance dans la salle et disparaît avec Thierry et d’autres camarades dans la salle des billards… à noter que Thibault et Thierry se sont également fait la bise au passage… putain qu’est ce que ça peut me donner comme frissons que de voir deux mecs échanger ce geste…

    Ça avance et je suis le mouvement… ce qui fait que je me trouve rapidement à hauteur du beau mécano…

    « Salut… » je lui lance en lui tendant la main.

    « Salut... » me répond-il en pliant le buste vers moi et en me claquant la bise .

    « Ah, oui, excuse… ». Je n’ai toujours pas le réflexe de la bise… je n’arrive pas à me débarrasser de cette stupide impression que si c’est moi qui me lance, ça va être mal pris…

    « On a dit qu’on était potes… » me rappelle-t-il, un beau sourire aux lèvres.

    « Oui… » je confirme.

    « Tout va bien ? » se renseigne-t-il.

    « J’ai déjà envie de le frapper, mais ça va aller » je réponds sur le ton de la plaisanterie.

    « Qu’est ce qu’il a encore fait ce petit con ? » me demande-t-il.

    « Déjà, t’as vu comme il est sapé ? C’est de la provoc’! » je divague.

    Il sourit.

    « Toi aussi t’es bien sapé, Nico… ». Ca c’est un beau compliment et ça me va droit au cœur.

    « Merci »

    « Ce brushing et cette chemise te mettent vraiment en valeur » il continue.

    « Merci… merci… toi aussi… t’es tout beau… » je trouve approprié de lui répondre.

    Il sourit à nouveau.

    Oui, on était beau. On était tous beaux ce soir là. On était jeunes, on était beaux.

    « Alors, Jérém ? » enchaîne-t-il.

    « Il ne me calcule pas… il m’énerve… ».

    « Laisse faire… » me rassure le beau Thibault « sois toi-même, ne le calcule pas non plus… il va venir à toi tout seul… ».

    Je tente de sourire, sans trop y arriver.

    « Tiens… » je l’entends me dire «… le voilà… ».

    Jérém approche, il n’est plus qu’à quelques pas. Sans me prêter un regard, il passe devant moi, il approche de son pote pour lui expliquer qu’il leur manque un gars pour le billard… 

    Thibault boit le fond de son verre, prend congé de moi avec un « à tout » plus un clin d’œil qui va bien et emboîte le pas à Jérém. Je regarde les deux gars les plus séduisants de la soirée disparaître dans la salle de billard. Eh merde… Je ne joue pas au billard alors je sais déjà que je n’oserai même pas y foutre les pieds… les voilà donc hors de ma vue pendant un long moment… eh merde…

    C’est là que Camille et Alexandra s’approchent de moi et, au bout de quelques mots, me laissent entendre qu’elles envisagent d’aller faire un tour aux billards… ah, ces filles attirées par les jeux de queues et de boules… toutes les mêmes… tout comme moi… je saisis l’occasion et je décide de me greffer à elles…

    Nous voilà dans la salle des… mâles. Ca joue, ça fume, ça blague, ça vise, ça rentre, ça rate, ça rebondit… Bruno, un autre de nos camarades, vient de rentrer sa balle… et voilà venir le chapitre plus intéressant… c’est le tour de Jérém… 

    Le beau brun se penche pour viser avec sa queue… voilà des mots qui me rendent dingue… même s’il ne s’agit que d’une queue de billard… il prend la position, pendant un court instant il est tout concentré, sa chaînette pendouille de son cou et se pose sur le rebord de la table, son t-shirt blanc s’ajuste sur sa peau au gré de ses mouvements… le coup part, rapide, puissant, comme précipité… oui, Jérém manie sa queue d’une façon assez remarquable, mais il manque de précision… la balle part comme une fusée, elle rebondit sur une bande, elle repart et… elle rate le trou pour lequel elle était destinée… Jérém fait la grimace, l’équipe de Thibault prend l’avantage…

    Chapitre suivant : Thibault. Le beau mécano se penche à son tour sur la table de billard avec sa queue à la main… il y va avec beaucoup plus de calme que Jérém… ses pieds sont bien plantés sur le sol, les jambes légèrement écartées, les coudes pliés, les biceps gonflés… le gars prend son temps, il regarde, il calcule, il compare… le coup part, puissant, dosé, ajusté… Thibault manie sa queue avec assurance et précision… il a une maîtrise parfaite du geste… la balle rebondit sur une première bande, elle ralentit, elle rebondit sur une deuxième, elle ralentit encore… elle est sur l’alignement parfait pour rentrer dans une poche d’angle mais elle semble manquer de souffle… elle roule, roule, roule en épuisant peu à peu sa force… elle arrive au seuil du trou et… elle y glisse en douceur…

    C’est en les regardant jouer au billard que je retrouve les différences entre les deux potes… car leur façon de jouer reflète bien leurs personnalités respectives… Jérém est un mec impulsif, sanguin, à fleur de peau, qui fait de sa force un atout majeur… alors que Thibault est un gars posé, réfléchi, qui sait garder le sang froid et qui pèse le pour et le contre avant d’agir… Jérém est fonceur, Thibault est maîtrisé… l’un est fougueux, l’autre est redoutable…

    Quoi qu’il en soit, je trouve passionnant de les regarder jouer au billard… ce jeu de queues, de boules, de trous… j’en bande déjà… blagues à part, j’adore leurs gestes, leur concentration dans le jeu, j’aime bien ce défi entre mecs, ce jeu qui est plus dans la réflexion que dans l’action, où les personnalités de chacun semblent se révéler… je le regarde jouer au billard, je les entends plaisanter… j’adore ces moments entre potes, regarder mon beau brun évoluer dans son milieu naturel…

    Thierry a réussi sa balle mais ça ne suffit pas… partie se termine… Jérém et Thierry ont perdu… la revanche se profile… une autre partie commence… mes deux comparses font mine de vouloir partir… je vais devoir partir avec elles car sans leur présence à mes cotés je vais me sentir nu, comme un poisson hors de l’eau, comme un voyeur… ainsi, lorsqu’elles font demi tour, je leur emboîte le pas à contrecoeur… car je n’ai même pas réussi à capter un regard de mon beau brun…

    Une fois revenus dans la salle principale, voilà que se profile exactement ce que je voulais éviter… Rémy vient nous rejoindre et la proposition est lancé de commander à boire et de nous asseoir à une table qui vient de se libérer… c’est vrai que je voulais éviter de me retrouver coincé à une table pour ne pas compromettre mes chances d’approcher le beau brun, mais il est vrai aussi que le beau brun est accaparé par un jeu à quatre avec une queue dans les mains… (ça laisse rêveur, dit comme ça aussi…) et à mon avis il va y être pour un moment… alors je me laisse convaincre…

    Je m’assois à une table avec des camarades, je prends une blanche… dès le premier instant, je sais que je vais m’ennuyer ferme… et ça ne se dément pas… on finit vite fait à parler de la pluie et du beau temps… heureusement qu’à un moment quelque chose d’intéressant se produit dans la salle… les quatre fantastiques du billard débarquent direction le comptoir, commandent des bières et se posent à une table assez proche de la notre.

    Je les observe, intrigué. C’est toujours un spectacle d’une beauté indicible que de regarder des potes en soirée, un verre devant eux, en train de discuter de façon animée, de déconner. De voir leurs jeunesses se mélanger dans un feu d’artifice de testostérone… Jérém, Thibault, Thierry et Bruno, quatre jeunes mâles, chacun avec le charme qui lui est propre… l’effet de meute est là, et ça me donne des frissons…

    Oui, c’est beau ce petit groupe de jeunes mecs assis autour d’une table devant leurs bières… c’est encore Thierry qui fait le pitre… Thierry, un brun pas tellement beau mais avec un joli physique et possédant une vivacité et un esprit jovial qui le rend quand même assez sexy…

    Je ne capte pas les mots mais je le vois faire de grands gestes avec ses bras, des gestes rapides, exagérés, certes, mais avec une logique, comme s’il était en train de dessiner quelque chose… à un moment j’ai l’impression que ça parle rugby, car il me semble bien qu’il est en train de mimer une action avec le ballon… je me rappelle que cet après midi le Stade Toulousain jouait contre Biarritz et qu’il a perdu… sa façon de raconter est assez délirante, tout son corps participe au délire, à un moment je le vois même se lever, choper Jérém par les épaules, se coller dans son dos et mimer ce que devait être un plaquage… ça a l’air très drôle car ils n’arrêtent pas de rigoler… ok, ça va Thierry, tu enlèves tes pattes de mon brun sinon je ne vais pas tarder à me lever…

    Thierry revient à sa chaise et à sa bière et là c’est Thibault qui parle… ça continue de rigoler… Bruno lui répond, les autres écoutent en buvant leurs bières par petites gorgées entre deux éclats de rire… Bruno joue également dans l’équipe de rugby de Jérém et de Thibault… il a de beaux cheveux châtains très épais, les yeux gris, un regard très clair dans un physique puissant, je l’ai intérieurement surnommé « le lionceau » tellement son tour de barbe fournie et son brushing me font penser à un jeune félin puissant…

    Et puis Jérém intervient, le centre de la conversation se déplace… les bières descendent et chacun trouve son rôle… et au delà de leurs charmes respectifs, des charmes qui, dans cette proximité complice, ne font pas que s’additionner mais s’amplifient mutuellement de façon presque exponentielle, le plus beau à voir c’est que tous ont l’air de se sentir bien dans le groupe, d’avoir leur place… c’est le sentiment de se sentir entre potes, entre semblables, entre mecs avec les mêmes envies, les mêmes passions, le même humour, qui rient des mêmes choses, qui vibrent pour les mêmes trucs… qui ont les mêmes peurs et les mêmes angoisses, même si ces dernières sont plus difficilement avouées… c’est la rassurante sensation de faire partie d’une meute…

    C’est à nouveau au tout de Thierry de parler… Jérém l’écoute attentivement… à un moment je vois sa jambe droite commencer à sautiller… c’est son truc ça… lorsqu’il est assis, au bout d’un moment, sa jambe frémit… ça doit être l’expression inconsciente de sa jeunesse débordante, cette jeunesse qui a horreur de l’immobilité et qui réclame sans cesse le mouvement…

    J’ai toujours et encore les yeux rivés sur lui… une fois de plus, je me dis que ce t-shirt blanc est un vrai scandale, c’est comme un phare en pleine nuit, il attire, il aimante, il capture le regard… je suis étonné que tous les pd de la ville ne soient pas encore à ses trousses…

    Et puis, entre deux sourires et deux gorgées de bière, avec un geste l’air anodin, peut être pas complètement conscient, le beau brun passe une main sous le t-shirt, il le soulève légèrement, ça découvre un bout d’élastique du boxer et un bout de peau mate… sa main entreprend de caresser ses abdos… c’est beau à en perdre la raison, c’est sensuel à en paumer son hétérosexualité… bon, je n’ai pas de ça, mais si j’en avais, là elle serait perdue à jamais… c’est ma main que je veux passer sur ses abdos, mes lèvres, ma langue…partir de là pour aller plus loin, beaucoup plus loin…

    Son manége est une pure provoc’, même s’il s’en rend pas compte… et le coté inconscient du geste le rend chaud à un point… je dirais à un point de non retour…

    Oui, son manège est une pure provoc’ et en plus il continue pendant un petit bout de temps… et lorsqu’il se termine, voilà que pour parachever ce bon moment, le bout de ses doigts finit par se faufiler entre l’élastique du boxer et la peau de son bas ventre…

    J’en ai la gorgé nouée tellement ce petit geste est chargé d’érotisme à mes yeux, tellement ça me donne envie… de lui… ce mec sens le sexe à plein nez, ce mec est un attentat à la santé mentale de la population, naaaa, mais matez le un peu, il n’y a pas de quoi devenir dingue ?

    Retenez moi… retenez moi car là ça en est trop… je vais lui sauter dessus et le sucer là devant tout le monde… c’es pas possible… tout en lui est un appel à la baise… la sexytude se dégage de tout son être, regard, gestes, attitudes, voix… en plus il y met les formes… t-shirt blanc à tomber, parfum, chaînette de mec qui dépasse juste sur les coté du col du t-shirt, le tatouage qui s’affiche juste au dessus de la manchette blanche, son beau jeans, ses chaussures ultra tendance… sa belle montre… et enfin ses doigts qui se faufilent derrière l’élastique du boxer pour aller effleurer son beau gourdin…

    Jérém recommence à parler et pour mener une discussion animée, le beau brun a besoin de ses deux mains, ce qui fait que son manége prend fin… Jérém cause, les autres répondent à tour de rôle, parfois tous ensemble… ils se captent au quart de tour… c’est une belle entente qui me rend toujours un brin jaloux… c’est animé, c’est viril, c’est entraînant, c’est beau, on dirait une danse, une chorographie, c’est harmonieux, chacun prend part à la conversation, chacun parle à tour de rôle, chacun semble jouer son rôle…

    Thierry refait son pitre… Thibault fait son Thibault en supervisant toute la scène avec son regard bienveillant… Bruno, quant à lui, fait son petit coq… c’est lorsque une blonde vient demander du feu à leur table, bref, une allumeuse qui vient demander de se faire allumer… beurk, beurk, beurk… je vais vomir sur la table… et elle ne s’y est pas trompée, elle a choisi à tout hasard la table où il y a la plus grande densité de beaux mec de la boite… la salope, la salope… oh la salope… la salope… (pardon les filles, rien de personnel à votre égard… mais c’est toujours pareil… lorsqu’on s’approche de mon beau brun, de suite cette réplique marquante d’un vieux film me revient à l’esprit et tout le monde, filles ou mec, devient S-A-L-O-P-E !).

    Oui, Bruno fait son petit coq, à grands coups de beaux sourires hébétés… je n’arrive pas à me décider si je trouve dégoûtant ou mignon le changement de comportement d’un beau mec face à une nana séduisante, comment il en arrive jusqu’à perdre toute sa dignité…

    Et Jérém, quant à lui, bah… Jérém fait du Jérém, comme d’hab… Jérém-fait-le-con… oui, Jérém fait son petit con à gifler… car en présence de mademoiselle, je le vois changer d’attitude, passer en mode chasse à charme… échanger avec cette allumeuse tout en déconnant avec les potes, jouer le petit macho, s’amuser, captiver à tout va…

    Son petit jeu est redoutable car in fine, même si Jérém est le mec le plus éloigné d’elle, je vois le beau brun se lever, se pencher au dessus de la table pour approcher ses mains du visage de la nana… oui, in fine c’est bien le sien, des trois briquets qui ont été prestement dégainés pour allumer la petite dame, qui arrivera à mettre le feu là où il était demandé…

    La cigarette est allumée, et apparemment pas qu’elle… mais qu’est ce qu’elle fait cette garce ? Elle fait le tour de la table, se met derrière mon beau brun, lui pose les deux mains sur les épaules, se penche sur son oreille, approche ses lèvres trop rouges à ses oreilles fines qui me font tant d’effet et lui chuchote quelque chose… putain… encore une qui veut baiser avec lui… tu m’étonnes… le gars est canonissime et ce t-shirt est un piège… oui, un véritable piège à salopes ! Et là, dans le genre, on a gagné le gros lot !

    Je le savais qu’avec cette tenue Jérém ne risquait sûrement pas de passer inaperçu et surtout qu’il risquait d’être sollicité encore plus que d’habitude… voilà c’est fait… mais quand même… il ne va pas se laisser faire par… ça !!!!... merde, Jérém… un peu d’amour propre… c’est vrai que devant l’appel de la queue l’amour propre d’un mec de dix neuf ans présente une fâcheuse tentation à s’éclipser… mais quand même !!! Quand même… il ne va pas me faire le coup de partir baiser une pouff deux fois d’affilé…

    Je commence vraiment à craindre le pire lorsque je vois le visage de mon beau brun s’ouvrir sur ce petit sourire coquin que je lui connais que trop bien, un sourire qui me fait fondre lorsqu’il m’est adressé mais que là me rend jaloux à me faire sortir de mes gonds… je bous à l’intérieur, notamment lorsque je vois Jérém acquiescer et chuchoter à son tour quelque chose à l’oreille de la blonde, sa fierté de mâle en bandoulière… apparemment… les mots que la nana a posé dans son oreille ont du toucher là où il le faut dans son ego masculin… j’ai envie de me lever, de crier… fous lui la paix !!!

    Un instant plus tard, la nana sort un petit calepin de son sac à main, elle griffonne quelque chose qui ressemble à une suite de dix chiffres… elle arrache la petite feuille de papier et la tend au beau brun… celui-ci l’attrape, et dans la foulée la nana lui tend le calepin et le stylo… et là… là le beau brun se limite à sourire, à chuchoter quelque chose à son oreille, quelque chose qui doit ressembler à un « Je t’appelle », alors que le calepin et le stylo n’ont pas quitté les mains aux ongles affilées…

    La nana remballe calepin et stylo, et une bonne dose de son panache avec… elle revient poser ses sales pattes sur les épaules de Jérém… et chuchoter quelque chose à l’oreille du beau brun… quelque chose qui provoque un nouveau sourire coquin… elle est prête à tout cette salope… à tout lui faire pour le mettre dans son lit… mais le beau brun fait de la résistance… c’est comme ça que je t’aime, Jérém… tiens bon le beau brun, je suis là…

    La nana retire ses pattes non sans avoir passé sa main derrière sa nuque… putain… je vais la tuer…

    Elle part enfin, en fumant sa cigarette comme une conasse…

    Une fois cette perturbation sur talons dégagée, la meute retrouve ses liens… ça déconne à nouveau, mais j’ai comme l’impression que le sujet de leurs plaisanteries ne soit désormais que cette même perturbation… je suis presque sûr que mon beau brun est en train de se faire charrier par ses potes… et ils ont bien raison… son succès avec les nanas est tel que si on en rigole pas, on aurait envie de le cogner… alors, à choisir…

    Tout en continuant à rigoler, tourné de trois quarts vers Bruno qui est en train de parler, ce qui me permet de le voir de profil, Jérém sort son paquet de cigarettes : il en sort une, il la pose juste au bout de ses lèvres, tellement au bout qu’elle est tout juste retenue et que son petit poids la fait piquer vers le bas… c’est un détail… mais ce détail a quelque chose d’incroyablement sexy et viril à mes yeux… la nonchalance avec laquelle cigarette est tout juste posée entre ses lèvres évoque quelque chose de profondément érotique pour moi… si on me demandait pourquoi, je ne saurais pas l’expliquer…

    Toujours est-il que c’est comme ça… de plus, ce moment de flottement avant d’allumer la cigarette se prolonge… Jérém est tellement concentré sur les mots de son pote, que cela le détourne de son intention de fumer et retarde le geste d’allumer la clope alors que le briquet est immobilisé dans sa main fermée…

    Il l’allume enfin, il tire fièrement sur sa clope ; Thierry et Bruno lui emboîtent le pas… il n’y a que le beau Thibault qui ne fume pas… lui, c’est vraiment le gars parfait…

    La discussion entre potes reprend un peu plus posée, ça a l’air de discuter de choses sérieuses à présent… c’est Thibault qui a la parole et son attitude posée et rassurante fait que les trois compères sont à l’écoute en ordre rangé…

    Et là, quelque chose de beau, de très beau va se produire… tout en fumant sa cigarette, voilà que

    Jérém, qui me fait dos puisqu’il regarde attentivement Thibault qui est assis en face de lui, se penche un peu plus en avant sur son tabouret… et là, voilà que le miracle ne tarde pas à se produire… le t-shirt commence à remonter… le jeans descends… je sens que je vais assister à un beau spectacle… je ressens un frisson parcourir mon dos… j’ai l’impression d’attendre le premier rayon de soleil à l’aube d’un nouveau jour… le buste se penche un peu plus, le t-shirt monte, monte, monte…

    Et enfin ça apparaît… l’écriture noire Calvin Klein sur l’élastique de son boxer s’affiche petit à petit dans son dos, entre le t-shirt et le jean… à un moment son buste est tellement penché en avant que non seulement l’intitulé de la marque se lit en toutes lettres insolentes, mais c’est un bout de peau mate en prime qui m’est offert d’observer… vision de bonheur…

    Oui, vision de bonheur qui prend fin un instant plus tard… les verres sont vides, les quatre fantastiques disparaissent à nouveau dans la salle de billard…

    Et moi… moi je suis toujours coincé à cette putain de table avec mes camarades avec qui je m’emmerde sec… et c’est reparti dans le best of des souvenirs… putain… je me sens comme devant la grille des programmes entre Noël et le Jour de l’An… des bêtisiers à toutes les heures et à toutes les sauces… j’ai envie de vomir… on recommande à boire… la deuxième bière descendue bien vite, j’ai aussitôt envie d’aller au toilettes…

    Ces mêmes toilettes où quelques semaines plus tôt j’avais croisé Jérém… il rentrait pendant que j’en sortais…  je l’avais regardé s’enfermer dans une des cabines… et j’étais resté si longtemps à mater la porte qu’il avait renfermée sur lui pour entendre un intense bruit de pipi tomber dans l’eau de la cuvette… me demandant si je n’allais pas taper à la porte et lui proposer une gâterie... je m’en voulais tellement de ne pas lui avoir proposé en le croisant, alors que son regard lubrique, lorsqu’il m’avait congédié avec une « bonne soirée, mec… » m’avait clairement fait comprendre qu’il en avait aussi envie que moi… j’avais cependant bien compris qu’il trouvait encore plus jouissif de me planter là comme un con après avoir vu la frustration s’afficher clairement sur mon visage…. s’il le faut il s’était même branlé dans ces chiottes pendant que je me languissais de le sucer…

     

    Plus tard ce soir là…

     

    Les mains croisées derrière la tête, le t-shirt remonté au dessus de ses abdos, vision de Paradis ; les épaules appuyées à la cloison, les jambes légèrement écartées, le bassin vers l’avant, boxer et pantalon descendus à mi cuisses, la queue en l’air bien raide, le mec attend que je vienne rendre hommage à sa virilité…

    Je regarde son gland et je me fais une curieuse réflexion… en fait… un gland bien gonflé… ressemblerait presque… à un cœur renversé… voilà, j’ai trouvé, certains hommes n’ont pas de cœur, mais ils ont tous bien un gland… et à partir de là, je sais désormais comment toucher à coup sur mon con de beau brun au plus profond de son « cœur »… et si le cœur des hommes est au sommet de la queue, il suffit de le prendre entre les lèvres pour le faire palpiter…

    C’est ce soir là que je réalise que oui, le cœur de mon Jérém est au bout de sa queue.

     


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    « Mais putain... dépêche... fais moi jouir... et avale bien... » me lance Jérém en enfournant sa queue dans ma bouche avec un mouvement rapide et presque enragé. Là, ça ne rigole plus, le mec a vraiment envie que je le suce… je comprends à cet instant que mon hésitation commençait visiblement à le mettre en pétard… on ne contrarie pas un mâle un rut, on ne délaisse pas une queue qui bande… j’en oublie le b-a-ba du bien vivre en société… 

    Me voilà donc avec sa queue au fond de ma bouche… j’ai rêve de cet instant, et ça arrive enfin… mais voilà que le beau brun, pressé, à bout de nerfs, entreprend de mettre de coups de reins très puissants… dans cette cabine des toilettes de la Bodega, Jérém veut jouir vite… tous les camarades sont en train de faire la fête à quelques mètres de nous et plus les minutes passent, plus on risque de remarquer notre absence… sans compter le fait qu’il faudra sortir de ces chiottes, sans se faire repérer… 

    J’aime bien quand il me baise la bouche, mais je me rends rapidement compte que là c’est trop violent, qu’avec cette cadence, je ne vais pas tenir jusqu’au bout… il faut ralentir le mouvement… et puis, si j’aime par-dessus tout le faire jouir, je ne veux pas avoir mal… je ne veux plus de ce qui s’est passé le dernier jour du bac dans les chiottes du lycée…

    C’est là que, dans un réflexe de survie, ma main se lève pour aller se poser sur son t-shirt à hauteur de ses abdos (ahhhhhh… que c’est ferme, et ouf… qu’est ce que c’est dessiné, je le sens sous mes doigts à travers le coton fin) tout en appliquant une pression avec mon bras et mon épaule… dans le feu de l’action, et certainement à cause de ma position, je n’ai pas du correctement doser l’intensité de mon mouvement, qui se révèle très rapide et très puissant…

    Soudainement, sa queue se retire de ma bouche, son bassin se retrouve collé à la cloison de la cabine, ce qui l’empêche de balancer ses coups de reins… sous l’effet de la surprise, le beau brun est momentanément immobilisé… j’en profite pour avancer mon buste et entreprendre de le sucer vigoureusement… Jérém a du être autant dérouté que contrarié par mon initiative car, un instant après, il attrape mon poignet, il dégage la pression que je maintiens toujours sur ses abdos, il passe sa main derrière ma tête pour la maintenir et donner plus d’impact aux coups de reins qu’il reprend à balancer sans autre forme de procès…

    Oui, Jérém a recommencé à me baiser la bouche de plus belle… c’est un peu moins brutal, mais il en demeure pas moins que si je m’accommode de cela, c’est une fois de plus lui qui fixe les règles… alors… me laisser faire ou pas me laisser faire ? Si tout à l’heure a été mon instinct de survie qui m’a fait agir, là c’est une question de principe…

    Et puis j’ai envie de jouer dangereux… j’ai envie de le provoquer… de provoquer une réaction chez le beau brun… je recommence… ma main appuie avec encore plus d’entrain sur ses abdos et son bassin se retrouve à nouveau contre la cloison… il rattrape ma main encore plus brusquement, il la balance carrément loin, violemment… il avance à nouveau le bassin, il introduit sa queue entre mes lèvres et recommence illico à les limer…

    Il n’a pas compris… pourtant, ce soir il va comprendre… il doit comprendre… il commence vraiment à m’énerver avec son attitude « rien à foutre de toi »… pour une fois, je veux avoir le dessus… ma main repart direction de ses abdos, chargée de la même mission… hélas, cette fois-ci elle n’aura pas la chance de palper la fermeté de ses abdos, car son élan est coupé en plein vol… elle n’a pas dépassé la hauteur de mon épaule qu’une autre main, à la peau bien plus mate, la chope en la serrant très fort et en stoppant net sa progression…

    « Arrête ça… » il m’intime, le ton agacé.

    Je pense qu’il parlait de ma main, mais je suis tellement surpris que j’arrête net ma fellation et je me dégage carrément de sa bouche. Ma main toujours enserrée dans l’étau de la sienne, je relève mes yeux et je rencontre son regard noir… on se défie pendant quelques secondes… je tourne un peu la tête, un petit regard narquois en coin… je plisse les yeux, je le mets une nouvelle fois au défi… maintenant que j’ai compris que ça marche, je ne vais pas m’en priver…

    Il est à fleur de peau, pressé de jouir, frustré, son agacement monte de seconde en seconde… vite, il faut trouver un argument pour ne pas l’énerver davantage et pour ne pas céder… sortir par le haut et éviter le pire… à savoir… qu’il remonte son froc et qu’il se barre me laissant là comme un con…

    Sans le quitter des yeux, car c’est par leur intermédiaire, par un petit sourire coquin que j’essaie de lui faire comprendre que s’il me laisse faire, s’il me fait confiance, je vais lui faire un truc qui va lui plaire… sans le quitter des yeux j’avance lentement mon visage vers sa queue jusqu’à poser mes lèvres sur le gland… rien que cela a le pouvoir de le faire frissonner… c’est à ce stade là que je comprends que je peux quitter son regard, la magie opère…

    Rassuré, encouragé, je continue à avancer jusqu'à rabattre complètement son manche contre le coton blanc… je commande à ma langue de s’enrouler, de durcir son bout, de sortir de ma bouche et d’aller appuyer pile dans le creux du gland, cet endroit magique qu’on appelle… le frein…

    Pendant que ma main, la seule dont je dispose à ce moment là, désormais enroulée autour de sa queue, commence à la branler tout doucement, ma langue bien pointue entreprend de toutes petites caresses, des pressions dont je m’amuse à varier l’intensité, la cadence, lui procurant des sensation à la limite du plaisir et de la frustration…

    Il aime… je sais qu’il aime… plus que ça… il adore… comment je le sais ? Très simple… lorsque j’ai commencé cet exercice, ma main, celle qui s’était rendue coupable de vouloir brider sa fougue de jeune mâle, était fermement enserrée dans la sienne… et là, seconde après seconde, je sens sa prise perdre d’intensité, se dissiper… au bout d’un moment je peux ainsi la récupérer et m’en servir pour lui caresser doucement les couilles… en signe de reconnaissance…

    Je lève les yeux, je rencontre les siens… il détourne le regard, ses paupières tombent lourdement… il inspire bruyamment, sa bouche s’entrouvre, je devine qu’il est en train d’essayer de comprendre ce qui lui arrive et d’appréhender ce nouveau plaisir… je vois passer sur son visage le reflet de mes coups de langue, le reflet des variations d’intensité des mouvements de ma main autour de sa queue…

    Je le regarde se détendre, apprécier l’instant et le traitement… conquis, le mâle a déposé les armes, il se laisser faire… il me laisse faire…

    Je le vois déglutir nerveusement pendant que sa pomme d’Adam se balade de haut en bas et de bas en haut de sa gorge… ses paupières frémissent, il halète de plus en plus fort… ses lèvres s’entrouvrent à nouveau pour laisser dépasser un petit bout de langue… un geste dont il ne se rend même pas compte… c’est mignon et sexy à la fois… ses bras se laissent aller dans des étirements inconscients vers le haut de la cloison, tout son être comme dans un état second, abandonné à un plaisir qui le dépasse…

    Ça calme ça, n’est-ce pas, mon beau brun ? c’est bon ça, et je ne te le fais pas assez… honte à moi…

    Jérém a complètement changé d’attitude… le voilà un brin mieux disposé à prendre son temps… comme quoi… dans le sexe, comme dans la vie, tout est négociation…

    Il doit vraiment adorer, car une récompense de taille m’attend… à un moment je le vois balancer la tête vers l’arrière, laissant échapper un « putain… » venant du plus profond du cœur, je parle de celui qui est au bout de sa queue et dont je suis en train de m’occuper… qui n’a jamais remarque qu’un beau gland a un peu la forme d’un cœur renversé ?

    Oui, il prend son pied, et pas qu’un peu… je suis aux anges…

    Mais le meilleur est à venir… dans le petit espace, l’air est désormais très chaud, moite… la température monte à cause de nos ébats… je sens sa peau qui commence à transpirer… il a chaud… c’est là qu’il a le geste qui va bien… je sens sa main frôler mon front dans la précipitation de son passage… elle attrape le bas du t-shirt pour le soulever, pendant que le haut de son torse se replie et son bassin recule légèrement…

    Ça se passe avec la vitesse de l’éclair… un instant plus tard, le coté Calvin de son t-shirt est coincé derrière son cou, et il n’y a plus que ses épaules cachées par le coton immaculé… le torse est dévoilé, un mélange de parfums intenses et d’odeurs délicieuses se dégage de ce paysage merveilleux…

    Et j’en perds presque la raison…

    C’est grisant la sensation d’arriver à apprivoiser un mustang…

     

    Samedi 7 juillet 2001, 10h49…

     

    J’ai fait la grasse matinée. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. J’ai pu profiter du matin pour rattraper le repos que la nuit ne m’a pas apporté. Car, si j’ai passé beaucoup de temps au lit, je n’ai pas beaucoup dormi pour autant.

    Mon sommeil a été souvent perturbé par des rêves, des pensées, des inquiétudes que j’ai du calmer à grands coups de branlette. Je ne sais même plus combien de fois. Un certain nombre. Au point de m’en sentir épuisé au réveil. Oui, j’ai beaucoup rêvé.

    Entre veille et sommeil, dans ce territoire vaste et vague où se mélangent désirs, rêves, fantaisies, fantasmes, dans cette immensité où tout parait possible, j’ai bourlingué sans cap au travers de réalités parallèles envisageables que dans la chaleur réconfortante d’un lit douillet et dans la rassurante sensation d’un matin encore lointain… j’ai longtemps somnolé, sans vraiment m’extirper de l’esprit logique du réveil, mais sans totalement m’envoler dans le rêve… c’était comme un état de grâce où tout semblerait à porté de main… tout… et aussi bien son contraire…

    C’est d’abord lui qui est venu à moi… mon beau brun… il ne lâche rien celui-là… son image a hanté mon esprit toute la nuit… la rencontre de l’après-midi avec Thibault, ce beau et charmant Thibault qui a été le deuxième visiteur à se taper l’incruste dans ma nuit agitée, n’a fait que jeter de l’essence sur des braises qui ne se sont jamais éteintes dans mon cœur…

    J’ai cru pendant un temps, après le dimanche avec Stéphane, que je pourrai arriver à laisser tout cela derrière moi… hélas, mon amour pour Jérém est le genre de brasier si étendu et impétueux que le seul moyen de l’éteindre est de le laisser flamber et se consumer tout seul… rien ne sert de tenter de l’étouffer, car restent en moi bien des choses prêtes à s’embraser au contact de la chaleur de son corps, de son regard… non, ce brasier ne s’arrêtera que le jour où il n’y aura plus rien à embraser… et pour l’instant, je sens que ça brûle toujours et encore, et que ce n’est pas prêt de s’éteindre au fond de moi…

    Allongé dans mon lit dans la tiède fraîcheur de mes draps tout juste renouvelés, mon corps me rappelle que, mis à part les observations derrière la vitre du bus, ça fait presque une semaine que je ne l’ai pas vu… presque dix jours que je n’ai pas goûté à sa queue… je dois admettre que j’ai envie de lui, terriblement envie de lui… mes lèvres réclament la présence débordante de son manche, la raideur de sa queue… mon palais réclame le goût de son jus... mon ti trou frémit… ma queue vibre à l’idée d’avoir son pieu en moi… sa semence en moi…

    Sans presque m’en rendre compte, je commence à me branler… je commence à me caresser en pensant à cette puissante envie de le faire jouir, de le voir jouir… l’envie de sentir son parfum, ses odeurs de mec, sa transpiration, l’odeur de ses couilles, l’odeur de sa bite… l’envie de sentir la douceur de sa peau mate, ferme et douce sous mes doigts, l’envie de le voir à poil tout simplement… de pouvoir le regarder, d’être seul avec lui, de sentir  sa présence, son regard, son envie sur moi, assommé par sa beauté et par son intolérable sexytude ; seul avec lui et avec ma tristesse, la mélancolie d’avoir ce corps, ce garçon, ce cœur blessé si près de moi et de devoir arrêter mon élan de partage, de communion à cette enveloppe corporelle si plaisante soit-t-elle, mais de ne jamais pouvoir franchir la barrière ultime, la porte de son cœur…

    En allant me coucher, je n’ai pas pu résister à la tentation d’apporter sa chemise sous les draps avec moi.. ça donne une idée à quel point je m’ennuie de lui… elle est toujours accrochée dans un coin de mon placard, telle qu’il me l’a donnée lors d’une de nos premières révisions, sans jamais la réclamer par la suite… rien que le contact avec ce tissu qui a caressé un jour sa peau me fait un effet de dingue, c’est presque comme si je caressais sa peau… j’y plonge mon nez, je retrouve son odeur, léger, mais persistant…

    Ma main coulisse de plus en plus vite sur ma queue… sa chemise sur l’oreiller, mon visage tourné vers le tissu enchanté, mon nez aspirant chacune des molécules odorantes qui s’y dégagent… j’ai l’impression qu’il est là, à coté de moi… j’ai l’impression de me branler à coté de lui…

    Je me dis qu’en plus de cette chemise j’aimerais vraiment avoir ce débardeur blanc qu’il portait le soir où il m’a baisé le bouche sur la table de muscu en se tenant en suspension sur la barre des poids… ce petit débardeur blanc immaculé au merveilleux contraste avec sa peau mate, ce petit bout de tissu trempé de sa transpiration, de cette odeur de sueur d’homme mélangée à son nouveau parfum qui me fait tourner la tête… j’ai envie d’avoir tous les t-shirts qu’il portait lorsqu’il m’a baisé dans les chiottes du lycée…

    J’ai surtout très très très envie de le sucer… c’est viscéral, j’ai envie de me mettre à genoux devant lui et de lui astiquer la queue comme un malade, jusqu’à le faire jouir… j’ai envie de son goût de mec… je crois que jamais j’en ai eu autant envie… c’est sûrement à cause de ces dix jours de disette… oui, c’est pour cela que je jouis si fort, dans mes draps…

    Je respire profondément, je perds pied, ma conscience s’évapore, je suis bien, la chaleur dans mon ventre semble retirer toute l’énergie des autre membres… mon cerveau s’éteint petit à petit, comme un portable au bout de charge… je pars… écran muet… plus de signal… Au revoir… je m’endors…

    Petit somme de courte durée… lorsque je reviens à moi, toujours l’image du corps nu de Jérém dans la tête, des images de baises épiques… je me branle à nouveau… j’ai envie de me faire prendre par Jérém… j’ai envie qu’il se défoule en moi comme jamais… j’ai envie de sentir sa queue coulisser en moi de toute sa longueur, j’ai envie de sentir toute la puissance de ses coups de reins… et pendant qu’il me défonce, je veux tremper le nez dans un de ses t-shirts blancs moites de sa transpiration… ou dans un de ses boxers portés pendant deux jours… ou dans un boxer dans lequel il aurait joui en se branlant sous mon regard incrédule et frustré, juste avant de m’enfiler…

    Souvenirs et fantasmes se mélangent dans ma tête, portés par la puissance de mon excitation… j’ai envie de lui vider les couilles, encore, encore et encore, de m’offrir à lui sans conditions, pour son plus grand plaisir, sans limites… j’ai envie de lui, j’ai envie de tout avec lui… mon royaume pour un coup de sa bite… ce n’est peut-être que l’excitation montante qui parle, l’effet des va-et-vient de ma main autour de ma queue, mais je réalise qu’à cet instant je suis vraiment prêt à accepter de n’être que son vide couilles, son trou à bite… et tant pis pour les sentiments… pourvu qu’il me laisse y goûter encore… car je ne peux vraiment pas me passer de lui… 

    Pendant que je jouis une fois de plus, pendant que de bonnes traînées de mon jus vont souiller mon torse, mon esprit sature, envahi d’une infinité d’images de Jérém, des images si rapides qu’elle s’entrechoquent, se chassent les unes les autres…

    Lorsque le premier jet s’envole de ma queue, je vois ses sourires coquins, lubriques, son arrogance sexy, ses attitudes de mec assuré (et assurant) pendant la baise… le deuxième jet décolle et je le revois en train de me baiser chez lui, devant le miroir de sa salle de bain… puis sur la table de massages du terrain de rugby… je vois son visage pendant qu’il jouit en coulissant entre mes fesses… le troisième coup atterrit pile sur mon sternum et je revois Jérém repartir du KL en compagnie des deux pouffes et de Thibault, je l’imagine en train de prendre son pied sans moi, coude à coude avec son pote… j’en suis au quatrième jet et je le vois sexy à crever en terrasse rue de Metz avec sa chemise blanche aux manches retroussées en train de se faire brancher par deux clients… et au cinquième jet… mince, ça change de scénario… je revois le sourire de Thibault, je ressens le contact de sa peau chaude contre ma joue…

    J’ai encore joui et je me sens épuisé… je reste un petit instant immobile pour récupérer, savourant à fond ce moment de grâce absolu qui élève une branlette au rang de plaisir majeur… oui, une bonne branlette, plaisir solitaire après lequel, en raison justement de son caractère solitaire, on peut s’abandonner complètement à soi-même, à l’écho des dernières pulsations de notre plaisir qui semble encore vibrer autour de nous… on peut se permettre le luxe d’avoir joui et de rester là, allongés, immobiles, en silence, récupérant tout doucement de l’effort, retrouvant peu à peu les esprits que la déflagration du plaisir a dispersé loin de nous, écoutant notre respiration, ressentant la douce chaleur qui pulse dans notre ventre et qui irradie vers le reste de notre corps…

    Après une bonne branlette on est bien, on est provisoirement en harmonie avec nous même et en accord avec le monde… et on est surtout seuls, ce qui empêche que la présence d’une autre personne ne vienne perturber ce moment de grâce… on est libres de penser à ce que l’on veut, à qui l’on veut, peut-être à rien du tout, sans que personne ne nous pose la question qui tue : « Tu penses à quoi ? », question qui en réalité veut très souvent dire : « Tu penses à qui ? », nous arrachant ainsi à ce moment parfait où le corps est complètement vidé, où la tête est complètement vidée… on est seuls, alors on est libres de ressentir les bien faits de la jouissance, l’énergie qui parcourt chaque membre après que le plaisir ait provisoirement dispersé les tensions, nous offrant en plus un prolongement de répit dans le sommeil vers lequel il nous amène…

    Je déconnecte à nouveau… le sommeil me happe et je pars… je plonge…

    Le plongeon est net… mais une fois de plus de courte durée… je plonge à 4h18… hélas, mon esprit semble suivre de trop près le principe d’Archimede… je plonge lourdement mais la poussée me renvoie vers le conscient… j’émerge à nouveau à 4h58… je m’endors à nouveau, pas pour longtemps, je me réveille…je me rendors… à moitié… le rêve, le sommeil, la veille, la conscience et le fantasme se mélangent de façon tellement confuse que je ne saurais les distinguer…  

    Ma nouvelle branlette reprend là ou l’avant dernière s’est terminée… le beau Thibault avec son débardeur gris qui pose sa joue sur la mienne et qui me chuchote « Maintenant on est potes… »… son regard vert marron et son sourire charmeur… Thibault, un monde inconnu qui m’attire… Thibault avenant, attentif et bienveillant… Thibault qui n’a jamais un mot de trop mais toujours le bon mot… mes confidences à Thibault dans un bar du quartier de la Gare Matabiau… le frisson procuré par ses mains chaudes qui enserrent les miennes pour me donner du courage… ses doigts qui essuient carrément mes larmes… Thibault qui répond à certaines de mes questions et qui m’en fait poser bien d’autres… au juste, c’est quoi Thibault pour Jérém? Un simple pote ou plus ?... au juste… c’est quoi Jérém pour Thibault ? Qui a envie de l’autre ? Est-ce que leurs envies sont semblables et refoulées prêtes à se dévoiler sur un malentendu, genre un joint de trop ? 

    Je me branle très fort en pensant à ce beau Thibault pour qui je ressens une attirance de plus en plus forte…  Thibault dont je fantasme, intrigué, les envies et les attitudes pendant l’amour… Thibault qui me fait un effet de dingue et que je n’arrive plus à savoir en cette nuit bizarre si je veux l’avoir comme ami ou plutôt comme amant… Thibault la puissance virile tout en retenue… Thibault dont j’imagine bien le plaisir que j’aurais à lui faire découvrir tant de choses, comme je l’ai fait avec mon beau brun… Thibault qui me fait sacrement envie… voilà un autre gars dont le corps magnifique, empreint d’une sensualité discrète mais oh combien intense, semble être conçu exprès pour l’amour, pour jouir, pour donner du plaisir… comment ne pas avoir envie d’un garçon pareil ? 

    Je jouis en m’avouant que ce Thibault me fait vraiment craquer… oui, comme souvent, c’est en jouissant qu’on s’avoue la vérité… 

    C’est cette dernière branlette qui me permettra de faire la grasse mat… de rouvrir l’œil à l’honorable écheance de 10h49… et de me sentir somme toute assez reposé… ce qui ne m’empêche pas, au fur et à mesure que ma conscience s’éveille, de retrouver face à face avec mes conflits intérieurs… de me sentir soudainement triste et coupable pour ce que je viens de faire pendant la nuit… c'est-à-dire, ouvrir grand la porte à mes fantasmes les plus délurés, des fantasmes de soumission, de domination avec Jérém… comme si dimanche dernier n’avait pas existé… je n’arrive pas à croire que je suis en train de revenir sur tout cela… avec en prime, cette dernière branlette en fantasmant sur Thibault, le meilleur pote de Jérém… vraiment… c’est n’importe quoi… 

    Pourquoi ces fantasmes avec Jérém, des fantasmes de pur passif, ont-ils refait surface alors que dimanche dernier, avec Stéphane, j’ai découvert que je peux prendre mon pied comme un mec, que j’aime vraiment qu’un garçon s'occupe de moi... alors que pas plus tard qu’il y a deux ou trois jours j’avais l’impression d’avoir passé un cap, d’avoir le droit et l’envie d’être plus que sa chose à lui ?  

    Je croyais qu’après avoir découvert cela, j’aurais eu envie d’autre chose que de me soumettre à la virilité du beau brun… comme l’envie d’exprimer la mienne… je l’ai cru pendant un moment… pas longtemps, hélas… mais plus les heures passent, plus je me rends compte que le fait d’être passé pendant un instant de l’autre coté du plaisir, d’avoir fait une incursion dans le monde inconnu de la jouissance spécifiquement masculine, au lieu de me rendre nécessaire de prendre mon plaisir comme un « vrai mec », va me rendre le besoin de donner du plaisir aux mecs, à ce mec, encore plus indispensable…

    Oui, maintenant je sais ce qui se passe dans le corps et dans la tête d’un garçon qui se fait sucer… jusqu’à jouir dans la bouche d’un autre garçon… et si je ne l’ai pas encore expérimenté, je devine très bien, pour y avoir été si près avec Stéphane, ce que ça peut faire que de se faire avaler le jus… oui, maintenant que je sais, j’ai envie de lui apporter ces plaisirs comme jamais…

    J’ai cru que je pourrais enfin m’affirmer en tant que mec et je me retrouve à devoir admettre que je n’arrive pas à m’imaginer autrement que dans le bonheur d’un mec soumis, un mec qui a compris aujourd’hui pleinement le plaisir immense qua sa soumission est capable d’offrir à son homme…

    De toute façon, j'ai beau avoir réalisé que je peux jouir avec ma queue, ce n’est pas pour autant que cela deviendrait une option réaliste avec Jérém… car le beau Jérém… se moque éperdument de mon pied, car tout ce qui compte c'est le sien...
    Définitivement, j’ai replongé, et pas qu’un peu… j’ai essayé de résister… un temps… et puis j’ai cédé à mes faiblesses… aller le voir avec la ruse minable du bus… aller voir Thibault pour parler le lui… tout lui avouer… envisager d’aller à la soirée du bac… il a suffi de quelques écarts pour que la nuit dernière je me branle en m’imaginant à nouveau complètement soumis à sa queue…

    Pourquoi donc ce mec me fait-t-il cet effet là ? Pourquoi l’ai-je à ce point dans la peau ? Pourquoi suis-je complètement esclave de sa queue ? Pourquoi rien que de penser à nos baises me fait bander comme un âne et me donne une envie incroyable de me faire sauter sans autre forme de procès ? 

    Est-ce à cause de la virilité puissante, sauvage et débridée de Jérém, une virilité « à l’état pur », sans tendresse, une attitude qui fait que je n’ai tout simplement pas les mêmes envies avec lui qu'avec Steph? Est-ce que les phéromones profondément masculines de Jérém ne m’envoient pas un message radicalement différent que celui envoyé par la sensualité de Stéphane?

    Au final, quand j’y pense, j’ai l’impression qu’avec un gars comme Stéphane tout serait simple et possible, alors qu’avec Jérém… il n'y a que ce qu’il veut lui qui est possible... avec Jérém, je ne suis pas libre de mes choix, car toutes mes résolutions, mes envies, mes plaisirs sont sous réserve du charme et des envies du beau serveur… 

    J’ai beau essayer de trouver des explications pour justifier mon désir insensé pour le beau brun… la seule explication vraie et valable est pourtant claire comme eau de roche. Elle vient une fois de plus pendant lorsque je jouis et qu’à nouveau une apaisante chaleur se répand dans mon bas ventre…  

    Je l’ai dans la peau. Un point c’est tout. Et cela ne s’explique pas. Et surtout, ça ne se commande pas.  

    Je repars dans le sommeil, mais je reviens assez vite. Bien assez vite pour me faire rattraper par le stress vis-à-vis de la soirée qui arrive… je sens que ça ne va pas être une mince affaire de retrouver Jérém… je sens que ça ne va pas être une mince affaire de tuer le temps avant le rendez vous boulevard de Strasbourg… 

    Encore une heure avant midi…  

    Une seule option se présente à moi… la voix de Mlle Ciccone à fond dans la chaîne Hi-fi… et tant pis pour les voisins… ça leur fera du bonheur à eux aussi, ils passeront me remercier à l’occas… ce coup ci, c’est le tour de l’album Erotica… de Fever à Deeper and Deeper, de Bye Bye Baby à Rain, de Words à Erotica… il faut l’avouer, c’est l’un de mes albums préfères… définitivement, sa voix et sa musique ont ce pouvoir qu’aucun(e) autre artiste ne possède sur moi… un pouvoir presque magique, le pouvoir de m’apaiser, de me faire sentir bien, entouré et, au final, plus fort… oui, entouré par sa voix, par sa présence… c’est le pouvoir d’une « copine » de 10 ans déjà, une copine dont la voix et les rythmes ont marqué chaque instant important de ma vie… 

    Midi arrive. Déjeuner rapide. Maman me demande ce qu’on va faire de notre soirée du bac. 

    « Resto, Bodega et Esméralda, maman… ». 

    « Tu seras en voiture avec qui? »  

    « Je ne sais pas encore, peut être avec Rémy… »  

    J’en sais foutrement rien avec qui je vais être en voiture… je sais que je voudrais me retrouver à deux dans une vieille 205 rouge, mais à part ça… le nom de Rémy m’est venu comme ça, presque sans réfléchir… maman connaît mon camarade Rémy, elle sait qu’il a le permis depuis peu mais elle sait aussi que c’est un garçon sérieux, qu’il a de bonnes notes, qu’il porte de lunettes… bref, je sais que les quatre lettres du prénom « Rémy » la rassurent… mais pas tout à fait…  

    « S’il boit, tu ne montes pas avec lui… »  

    « Il ne boit pas… » 

    « On ne sait jamais, pour fêter le bac, peut être qu’il va se laisser aller… » 

    « Ok, maman… » 

    « Tu vas encore rentrer tard… »  

    « Il y a des chances maman… peut être même que je vais dormir chez Rémy si c’est vraiment tard, je rentrerai demain matin… » 

    Pourquoi je n’ai pas pensé à Rémy, avant ? maman connaît Rémy, mais pas ses parents, du moins pas aussi bien que ceux de Dimitri… moins de risque de me faire gauler… 

    « Si jamais il a bu, n’hésite pas à appeler, on viendra te chercher… » 

    « T’inquiètes, l’Esmé n’est pas loin… » 

    « C’est pas une question de distance quand on a bu… » 

    « Je te promet que je ferai attention avec qui je monte en voiture… » 

    Maman semble enfin un peu plus rassurée. Le dessert arrive, je fais l’impasse sur le café… il me faudrait une verveine plutôt… ou de l’Exomil… 

    Je lui fais un bisou avant de partir. Ça aussi ça la rassure. Et ça me fait du bien. J’aime bien ma maman. Parfois je la trouve un peu borné, et ce n’est pas qu’au sujet de nos relations mère fils. Je trouve qu’elle a une image du monde complètement négative, hostile, elle est en permanence sur la défensive, c’est comme si elle se sentait menacée à chaque instant par tout et par tout le monde, c’est presque phobique et parfois ça me rend triste pour elle. 

    Mais j’aime bien maman. Alors j’ai un peu honte. Car je ne peux pas m’empêcher de me demander ce qu’est ce qu’elle penserait de moi si elle avait ne serait-ce qu’un petit aperçu des images érotiques qui ont peuplé ma nuit, des envies qui sont les miennes, si elle se doutait de ce que j’ai fait avec Jérém depuis des mois, surtout dans le rôle que je l’ai fait et avec l’attitude de parfaite soumission que je l’ai fait… que penserait-t-elle de moi si elle savait que je suis raide dingue d’un garçon prénommé Jérémie et que je suis prêt à tout accepter de lui, jusqu’à l’humiliation et à certaines formes de violence ? 

    Mais bon, ce n’est pas le sujet du jour… je n’ai pas le temps pour ce genre de réflexion… je suis accaparé par un autre sujet bien plus brûlant… il me tarde de sortir, d’aller courir… le stress pour la soirée monte de minute en minute et je ne tiens plus en place… je sens que cet après midi il me faudra le combiné Madonna + bon jogging sur le Canal pour essayer de calmer tout ça… 

    Je me mets en tenue, short et t-shirt, baskets de compet’ et je suis dans la rue. C’est une belle journée de soleil et le vent d’Autan souffle toujours… il souffle depuis le milieu de la semaine et il semble avoir encore pris de l’intensité en ce samedi après midi… c’est comme s’il voulait me dire quelque chose, avec insistance, mais je n’arrive évidemment pas à savoir quoi… oui, un truc va arriver… ce que je ne sais pas encore, c’est que le soir venu je vais assister à une autre scène d’anthologie, le genre de séquence que seul le scénariste, réalisateur et comédien Jérém T. sait concevoir et amener au bout avec de rebondissements multiples et une chute qu’on n’aura jamais vue venir…

    14 heures, je cours et j’essaie d’imaginer les retrouvailles avec Jérém après une semaine de silence… j’ai à la fois très envie de le retrouver et très peur… je suis toujours très en colère contre lui… je me demande comment va être son regard et surtout comment je vais l'affronter… True Blue est vraiment l’album de l’insouciance… True Blue la chanson me fait toujours le même effet, elle me met de bonne humeur… tout comme Love Makes The World Go Round… et Where’s the party ?

    15 heures, je cours toujours… plus je cours, plus je me sens apaisé… les mots de Thibault me reviennent à l’esprit… « Nico… ne te prends pas la tête… ne pense pas à comment ça va se passer, de toute façon ça ne se passera jamais comme tu l’as imaginé… détends toi, écoute ton coeur, sois toi-même… tu sauras comment faire quand le moment se présentera… ».

    Je cours et je revois le beau mécano dans ce rêve de dingue de tout à l’heure où je me vois bien lui faire des trucs… comme à Jérém… et là je me dis : mais vraiment, Nico, là tu débloques… j’essaie de détourner ma pensée, de revenir volontairement à l’inquiétude pour ma soirée… hélas, je n’y peux rien… je revois le regard troublé et troublant de Thibault au moment de nous quitter à l’arrêt du bus le jours où nous avons pris l’apéro rue de Metz… son regard en quittant la veille le bar de mon premier coming out… sa façon d’enserrer mes mains dans les siennes, sa main qui se pose sur mon épaule comme une caresse… sa joue qui effleure la mienne, cette bise qui m’a donné des frissons…

    Je frissonne en me demandant si tout cela n’est bien que le témoignage de sa profonde bienveillance vis-à-vis du garçon qui fait un peu le bonheur de son meilleur pote… ou alors s’il faut y lire autre chose, genre une attirance pour moi... 

    Je suis pas bien… je pars vraiment trop loin dans mes délires… le beau Thibault, pas moyen… le charmant mécano, pas touche… et même pas en rêve… car, quand bien même je lui plaisais, entre nous un obstacle insurmontable se dresse, il porte le nom de Jérémie… non,  jamais je n’oserais tenter quoi que ce soit avec le meilleur pote du mec que… j’aime ? qui… me baise ? à vrai dire je ne sais pas bien comment terminer ma phrase… 

    En tout cas, il ne se passera rien avec ce mec qui est en passe de devenir également mon pote, voire mon meilleur pote… et même si, hypothèse absurde, ça devait être lui qui venait me brancher, je me sens prêt à refuser gentiment ses avances… 

    Je sens déjà que ça va être facile d’être son ami, de le côtoyer tout en ressentant une attirance certaine à son égard et en m’interrogeant sans cesse si elle est partagée…  

    Pourtant le doute s’insinue et peu à peu s’installe en moi… Thibault et moi, unis par un non dit qui me plait et qui laisse la porte ouverte à tous les fantasmes… 

    Je tente d’échapper à tout cela… je monte un peu plus le son de mon baladeur, là il est à fond la caisse… j’augmente un peu le rythme de la course… je me concentre sur la musique qui explose dans mes oreilles… oui, Music est vraiment un album à écouter avec un bon casque… la chanson éponyme se termine pour laisser place à l’explosion électronique d’Impressive Instant, une pure tuerie…

    15h30 heures, les platanes défilent toujours devant moi… il est temps de faire demi tour… l’album Like a Virgin… que de tubes… Material Girl et Like a virgin version longue, du pur délire… Into The Groove et la moins connue Love Don’t Live Here Anymore… une chanson que je voudrais pouvoir un jour crier en pleine figure à mon con de ti brun comme le signe de ma guérison, de la fin du pouvoir tout puissant qu’il a sur moi… mais on n’en est pas là, du moins pas encore…

    J’arrive à la maison en écoutant Express Yourself… vaste programme…

    Don't go for second best baby/Ne te contente pas de la seconde place, bébé
    Put your love to the test/Mets votre amour à l'épreuve
    You know, you know, you've got to/Tu sais, tu sais, que tu dois
    Make him express how he feels and maybe/Lui faire exprimer ce qu'il ressent et peut-être
    Then you'll know your love is real/Qu'alors tu sauras que ton amour est réel
    Lorsque je quitte le baladeur pour aller prendre ma douche, c’est 17h30… il fait chaud dehors et mon corps échauffé par la course reçoit la douche tiède avec grand plaisir, comme une caresse… je refroidis l’eau petit à petit, et je sens le bien être se répandre sur ma peau.

    Je sors de la cabine et ma peau humide retrouve avec bonheur une serviette bien chaude décrochée du sèche serviettes juste a coté… c’est pendant que je me sèche que tout remonte en moi, les souvenirs de samedi dernier, et avec eux de la colère, beaucoup de colère à son égard…

    Alors, quelle attitude adopter ce soir ? L’ignorer, tout simplement en me disant que nos vies vont de toute façon nous éloigner incessamment sous peu ? L’ignorer, facile à dire… que faire si je reçois un de ses regards charmeurs en pleine figure ? Et s’il vient me parler ? Vais-je lui balancer ce que je ressens ou vais-je le laisser me reprendre et me jeter une fois de plus au gré de ses envies ? Et puis… va-t-il seulement avoir encore envie de moi ? Son sketch de samedi soir, me laisser en plan et aller baiser ailleurs, n’aurait-t-il pas été la chute finale du dernier acte de notre relation ? N’aurait-t-il pas fait exprès de me jeter ainsi et de me montrer qu’il préférait revenir aux nanas pour que je lui foute la paix une fois pour toutes ?

    Ou alors… faudrait-t-il essayer de lire entre les lignes, au delà de son comportement blessant de petit con, écouter les mots de Thibault, lorsqu’il dit que Jérém tient à moi… à sa façon… que la distance qu’il met entre nous n’est qu’une façon de se protéger… qu’il est méfiant à cause de la souffrance endurée dans son enfance… qu’il faut que je profite du temps qui reste avant son départ pour tenter de l’apprivoiser…

    Qu’est ce que la vie est compliquée lorsqu’on aime… mais qu’est ce qu’on se sent vivants lorsqu’on aime… parfois inquiets, épuisés, mais bien vivants…

    D’un geste machinal et inutile, puisque je suis enfermé tout seul dans la salle de bain, je passe la serviette autour de la taille, la fixant juste au dessus des hanches… je me plante devant le miroir et je me badigeonne de mousse avant de commencer à me raser…

    Pendant que je pars à la chasse des poils fins et clairsemés que les lames multiples de la tête du rasoir n’arrivent pas à déceler sur mes joues ensevelies sous l’excès de mousse, je laisse traîner l’œil sur le reflet de mon physique dans le miroir devant moi…

    Et là, à cet instant précis, je me ferais presque une réflexion différente de celle que je me suis toujours faite devant la même image dans le miroir… j’ai toujours pensé que je ne pouvais pas plaire… que j’étais trop petit… je sais, complexer sur 1 mètre 74 c’est con… mais quand on se trouve face à 1 mètre 82, le regard haut et fier, la peau mate, la queue tendue qui frôle 19… alors que pour la taille on fait moins 8 cm, l’attitude plutôt intimidée qui ne met pas en valeur, la peu blanche comme un cachet et que par ailleurs on fait moins 3-4 cm… il y a de quoi ressentir des complexes…

    Je ne me suis jamais trouvé beau, peut-être déjà car je me comparais aux apollons qui attiraient mon attention… ensuite, objectivement, jusqu’à là, je n’ai jamais fait d’effort pour me mettre en valeur… j’avais acté que j’étais incapable de plaire, que je n’y arriverai pas, que je ne savais pas y faire, que je serais puceau jusqu’à perpette, que je n’avais rien d’intéressant à offrir à l’autre, que c’était ainsi et pas autrement…

    J’ai toujours dans ma tête cette réflexion prise dans la gueule un après midi de la Toussaint deux ans plus tôt, l’année de mes 16 ans. Comme chaque année à cette occasion, mon oncle, le frère de mon père et sa famille, sa femme et leurs fils Cédric, un beau garçon brun âgé d’à peine quelque mois de plus que moi, se tapaient la route depuis Brives pour nous rendre visite dans l’après midi. On se rendait ensuite tous ensemble au Cimentière en haut de la rue Gabrier Péri pour se recueillir sur le caveau de famille…

    Depuis leur déménagement quelques années plus tôt, je ne voyais ce gens là qu’une, peut être deux fois par an… et ce jour là, après des mois depuis la dernière rencontre, j’avais trouvé que Cédric avait bien changé… il avait poussé en taille, ses épaules avaient pris du volume… sacré Cédric, il commençait sérieusement à faire… garçon… j’avais le souvenir d’un ado comme moi, et là je le trouvais grandi d’un coup… attirant…

    De plus, ce jour là il était super bien habillé, avec un beau pantalon de marque et un blouson style étudiant américain, bleu et blanc… il ne faisait pas bien chaud, alors le blouson était fermé, mais la petite ouverture en haut laissait entrevoir l’arrondi d’un t-shirt blanc comme je les aime… il faut dire qu’il était vraiment beau… et ses fringues le mettaient terriblement en valeur…

    Moi, en revanche, j’étais comme toujours habillé par ma mère en jeans Carrefour et pull sans style, blouson super quelconque… ma mère n’avait pas le temps pour les courses, de toute façon elle n’aimait pas ça… je me souviens m’être senti un peu mal à l’aise par rapport à Cédric… car il avait l’air assuré, limite il se la pétait un peu, j’avais même l’impression qu’il me parlait de haut, alors qu’enfants, lorsqu’ils habitaient encore sur Toulouse, on avait été très proches… désormais tout cela était fini et c’était limite si je n’étais pas intimidé par ce garçon…

    Je le regardais et je me disais que, alors que j’étais encore puceau, lui il avait déjà du coucher avec une ou plusieurs filles… je me faisais cette réflexion, déjà assez humiliante pour moi, lorsque j’ai entendu mon oncle parler avec une petite fierté de « sa copine »…

    C’est là que ça a commencé à déraper… dans la foulée j’ai entendu mon père féliciter Cédric pour l’exploit… « Il faut s’amuser à ton age, Cédric… faut profiter… »…

    Et d’ajouter dare dare « … faudrait que tu expliques à ton cousin comment on fait pour choper les nanas »… Cédric avait alors eu un petit sourire de fierté en se sentant ainsi valorisé dans une comparaison qui flattait son ego masculin… et qu’importe si le mien en avait pris une claque…

    Oui, c’était un petit malaise que je ressentais vis-à-vis de mon cousin, un malaise qui faisait le pendant avec le fait que justement à cette époque j’étais en plein conflit intérieur au fur et à mesure que je prenais conscience de ma diversité, du fait que j’aimais bien les garçons… et notamment les jeunes garçons bruns et sexy de mon âge, comme Cédric justement…

    Le petit malaise avait pris de l’ampleur lorsque j’avait entendu mon père féliciter Cédric, avec cette remarque qui nous rapprochait dans une comparaison d’où je sortais rabaissé… déjà que ce petit con me prenait de haut, là c’était foutu…

    Mais le malaise vira à l’humiliation lorsque j’entendis mon père faire une nouvelle réflexion à mon oncle, une réflexion sur le ton de la rigolade mais quand même empreinte d’un certain sérieux, des mots prononcées sans se soucier que je puisse les entendre ou pas, et encore moins de l’effet qu’elles pourraient avoir sur l’édifice d’un moi à ce moment en pleine construction…

    C’était une réflexion du style : « Regarde Nico et Cédric cote à cote… il n’ont que quelques mois d’écart, mais ils sont si différents… ton Cédric fait… homme… alors que Nico fait encore… enfant… ».

    C’est ce jour là que j’ai senti pour la première fois la déception dans le regard de mon père vis-à-vis de moi.

    Je ne sais pas pourquoi ce samedi, avant la soirée pour fêter le bac, juste avant d’aller retrouver Jérém, je repense à ce moment… il y a des trucs comme ça, qui nous blessent, ça guérit mais la cicatrice reste… aujourd’hui, lorsque j’écris, ça fait plus de vingt ans que j’ai entendu cette réflexion… et je ne l’ai toujours pas oubliée…

    Et c’est une sorte de revanche sur ce que j’étais, sur le jeune garçon timide et introverti, qu’en ce samedi je trouve rassurant de regarder ma silhouette dans le miroir et de me dire… ça va, quoi… tu n’es plus un enfant non plus… ton corps commence à ressembler à quelque chose… tu es certes un homo, un pd, tout ce qu’il y a de plus passif et de soumis, bien loin de l’image que l’on a de ce que devrait être un mec, un vrai mec de ton age courant la chatte… ton père, s’il savait, ne serait certainement pas fier de toi, pas du tout… c’est Cédric qu’il voudrait avoir comme fils…

    Mais qu’importe… je me regarde dans le miroir et je me dis que j’ai quand même l’air d’un mec, pas plus moche que tant d’autres et surtout pas efféminé… pas viril non plus, mais pas efféminé…

    J’ai un torse imberbe, à la peau fine et soyeuse… deux tétons capables de faire envie, je pense, comme me l’a montré Stéphane… une chute d’épaules agréable à regarder, des biceps pas très épais mais harmonieux…

    Certes, ma peau est un peu trop claire, de petits grains de beauté sont parsemés un peu partout en partie haute de mon torse, au dessus de mes tétons… j’aimerai bien avoir une peau bien mate, limite basanée, comme certains… mais enfin… et si je ne peux pas vraiment dire d’avoir des pectoraux saillants et des tablettes de chocolat sculptés, j’ai quand même un petit torse en v bien proportionné, qu’on pourrait presque qualifier de légèrement dessiné…

    Je regarde mieux… c’est la première fois que j’y fais gaffe… presque ça marquerait un brin autour du nombril, on devine sous la peau des muscles dessinés en carreaux, des muscles dont la timide apparition ne tient pour l’instant qu’aux promesses de mon jeune age et à ma condition physique parfaites, des muscles qui seraient prêts à se manifester avec plus d’éclat si seulement je leur accordais un peu d’attention en faisant un minimum d’exercice dans une salle de sport… je note quelque part dans ma tête le propos de m’appliquer à ce genre d’activité au plus vite…

    D’autant plus que je retrouve le souvenir d’avoir entendu un jour ma mère dire que j’avais un physique de nageur… je crois qu’elle exagérait un brin, les mamans se laissent parfois emballer au sujet de leur progéniture…

    Voilà, j’en ai fini avec ma barbe virtuelle, j’essuie mes joues des dernières traces de mousse et je retrouve enfin mon visage… j’ai quand même un petit minois de gentil garçon… j’ai de belles lèvres charnues, des yeux châtains très grands, j’aime bien mes longues sourcils…

    Mes cheveux bruns sont épais, doux, brillants… depuis quelque temps, j’ai laissé pousser… ils sont encore un peu humides et ce soir je vais tenter les fixer en bataille avec du gel effet mouillé… c’est la premier fois que je tente l’expérience… j’y travaille un peu, à droite, à gauche, plus de gel, plus haut, trop haut, un peu plus bas, encore un peu de gel, tire par ici, colle par là, pétrit n’importe comment… à la fin, il faut admette que le résultat n’est pas mal… ça fait des mèches en forme de vagues un peu dans tous les sens… certaines retombent à peine sur mon front, ça me donne un coté négligé chic qui tranche un peu beaucoup avec mon brushing plat de toute l’année… merci Elodie, c’est grâce à toi que j’ai appris à me soigner un minimum…

    Depuis quelque temps, lorsque je sors de la douche et que je me trouve devant le miroir, je sens de plus en plus d’assurance vis-à-vis de mon apparence… oui, depuis quelque temps, j’ai l’impression que quelque chose est en train de changer, à la fois dans mon corps mais surtout dans le regard que je lui porte… bref, lorsque je me regarde torse nu dans le miroir, j’arrive enfin à me dire qu’il y a plus moche…

    Ça a commencé à Gruissan, lorsque plusieurs fois ma cousine m’a dit que j’étais beau garçon et que je devais juste apprendre à me mettre un peu en valeur et croire un peu plus en moi… je repense au soir où elle m’a entraîné manu militari dans la salle de bain pour un relooking extrême juste avant de sortir… un coup de gel et déjà je ressemblais à autre chose… et le petit mec sur le port, le petit brun avec le regard très accrocheur que je n’avais pas su brancher, en était la preuve vivante…

    Ensuite, ça doit être le fait de coucher avec un apollon comme Jérém… car si on a trop souvent vu de beaux étalons traîner avec des dindes, il est déjà plus rare de voir de beaux étalons traîner avec des dindons… en général, le bogoss qui aime le goss, aime le bo-goss… je ne sais pas si je suis bogoss, je ne crois pas, je suis un mec tout ce qu’il y a de plus normal, mais je ne dois pas être si moche que ça, car Jérém, dont l’appartement est situé pile à mi route entre la Ciguë et le On Off, deux hauts lieux de la vie gay toulousaine, n’aurait que l’embarras du choix pour se taper de bombasses… alors, si on considère le fait que c’est en moi qu’il aime si souvent tremper sa zigounette… il y a bien de quoi être flatté…

    Ou encore… peut-être le fait d’avoir plu à un charmant garçon comme Stéphane, un mec qui m’a montré qu’il avait vraiment envie de moi, qui m’a montré que je suis assez attirant et assez mec pour qu’on ait non seulement envie de rentrer en moi pour prendre son pied, mais pour que l’on s’intéresse à ma bite et que l’on s’occupe d’elle, et de moi, jusqu’à me laisser jouir dans une bouche…

    Ou, alors, est-ce le fait d’avoir entendu Thibault me dire que je suis joli garçon, l’idée que je puisse lui plaire… être à son goût…

    Ou bien… le fait d’avoir accroché quelques regards en boite, même si je les ai toujours ignorés… soudainement je repense au gars en débardeur blanc qui m’avait montré son sexe aux chiottes lors d’une soirée au KL et qui m’avait carrément proposé de s’enfermer dans une cabine et passer un moment sympathique avec lui…

    Oui, Elodie a été la première à me dire que j’étais beau garçon… hélas, le regard d’un beau gosse qui me plait, a plus d’effet sur moi que tous ses discours aussi bienveillants et adorables soient-ils…

    Tous ces regards de mecs qui se sont posés sur moi avec désir et envie se superposent, se mélangent et me mettent du baume au cœur… je crois que je suis en passe de prendre conscience que je suis un garçon qui plait et qu’il suffirait de me laisser aller et arrêter de me prendre la tête pour avoir ma part de bonheur…

    C’est une idée qui me fait frissonner et qui me donne des ailes… arrêter de me prendre la tête…jouir du moment présent… jouir de que je peux avoir… arrêter de faire une fixette sur ce qui est hors de ma portée… arrêter avec cette stupide obsession de l’amour… faire ce que j’ai envie, au moment que j’en ai envie… prendre mon pied… comme Jérém…

    Et soudainement je me sens vivant, jeune, attirant, plein d’espoirs, ma nudité me satisfait, je me trouve bien dans ma peau, une peau un brin pâlote que je rêve de frotter avec celle bien plus mate et dorée, une peau dégageant de la testostérone à plein nez, la peau ferme et chaude d’un beau mâle toulousain nommé Jérémie…

    Je sens l’excitation monter, un frisson partir de mon anus et faire vibrer ma queue… je sens la fraîcheur de l’air de la salle de bain caresser la peau de mon torse, mes tétons, mes épaules, mon dos, mon cou… mes sens sont en éveil…

    J’ouvre ma serviette et je libère ma queue… elle n’est déjà plus au repos… elle se réveille lentement, mais inexorablement… je la regarde, mi molle, mi dure… elle ne vaut pas le sacré manche de Jérém, certes, mais elle est correcte, surmontée d’une ligne droite de poils, fournie mais sans trop, pile le genre de chemin qui tant m’excite chez les autres garçons, et entouré d’une touffe que j’ai appris à entretenir à la tondeuse sabot de 6…

    Je la prends dans la main et je la caresse… j’ai 18 ans, les hormones à fleur de peau, je sors de la douche et je pense très fort au mec qui me fait jouir à en perdre raison… dès que mes doigts se posent dessus, je ressens un frisson, elle commence à durcir très vite… ma peau réveillée par la caresse humide de l’eau, mon corps nu devant mes yeux, ce corps qui a tant de fois servi au plaisir de l’alpha-mâle… si je n’étais déjà presque à la bourre, je me taperais bien une bonne branlette…

    Je commence à la caresser… et lorsque l’autre main pince mon téton, je m’envole vers les étoiles… je me dis que j’ai le temps, vite fait… on peut être à la bourre tant qu’on veut, mais quand on a dix-huit ans et que l’envie nous prend, on a toujours le temps d’une branlette vite fait…

    Je commence à me caresser plus vigoureusement en faisant appel dans ma mémoire à toutes les images sensuelles qu’elle est capable de me délivrer au pied levé pour découpler mon excitation et arriver plus vite au but… je sens que ça ne va pas tarder à venir… que rien ne va pouvoir me couper dans mon élan…

    Et c’est là que…

    Oui, c’est là que j’entends taper à la porte… ça c’est le genre d’imprévu capable de gâcher une branlette vite fait… ma mère a besoin de la salle d’eau… voilà que ça me déconcentre, et je laisse tomber… je me console en me disant que je me réserve pour tout à l’heure… car c’est décidé, je ne sais pas encore quand et comment, où et dans quelle position, dans quel orifice et par quel moyen, mais ce soir je vais baiser avec Jérém…

    Un dernier regard à ma nudité, cette nudité que le miroir me renvoie et que pour la première fois je trouverais presque agréable à regarder… un dernier coup d’œil, et un souvenir puissant percute mon conscient… j’en suis presque assommé… je sens une étrange énergie se diffuser dans mon bas ventre, j’ai l’impression que tous mes muscles se détendent… une force invisible mais puissante me pousse à  appuyer les coudes sur le bord du lavabo et à plier mon dos… je le creuse, je remonte ma croupe… je ferme les yeux… j’écarte mes jambes… mon trou offert, béant, je sens le sang pulser tout autour, je sens mes entrailles vibrer d’envie…

    Si seulement, Jérém, tu étais là, si seulement en rouvrant les yeux tu étais là, derrière moi, dans le réflexe du miroir avec moi, le manche bien tendu, prêt à prendre possession de moi, prêt à me baiser comme un dieu, prêt à jouir en moi comme ce fameux après midi dans ta salle de bain… je me concentre et j’ai l’impression de sentir ses coups de reins puissants, ses couilles qui frappent violemment mes fesses, son manche qui gagne de plus en plus de profondeur en moi…

    Je le revois en train de jouir, son visage déformé par les grimaces d’un plaisir tellement puissant qui en devient presque douloureux… je le vois jouir devant moi, dans le miroir, derrière moi, se répandre au plus profond de moi, je vois ses mains qui malmènent mes hanches sous l’effet de la puissance incontrôlée de ses gestes, son conscient tout entier balayé par le tsunami de l’orgasme…

    Putain… Jérém n’est même pas dans la pièce et c’est comme s’il était avec moi, comme s’il était en moi et…

    Et je jouis, je jouis sur les portes du petit meuble sous le lavabo, je balance de longues traînés presque rageuses, conséquence d’une excitation hors normes…

    Là, je suis à la bourre… mais bon sang, qu’est ce que ça a été bon… et tant pis pour le fait de m’économiser… quoi qu’il arrive, ce soir je baiserai avec mon Jérémie… c’est ça ou demain on m’interne à l’Hôpital de Marchand.

    Je repasse un coup à mon sexe, je nettoie le petit meuble, car il ne faut jamais laisser de traces derrière soi, et je m’attaque aux fringues.

    Primo. Un beau boxer blanc Athena tout neuf. Il sort de son emballage. Oui, cette semaine, j’ai aussi cassé la tirelire et fait quelques courses…

    Secondo : un jeans acheté dans un magasin qui ne vend que des beaux vêtements… c’est vrai qu’un Levi’s est une valeur sure, et ce notamment depuis le fameux spot des années 80 avec un jeune Nick Kamen n’hésitant pas à sortir son froc et à rester en calebut dans une laverie bondée de monde en attendant la fin du lavage (comment l’oublier)… oui, un bon vieux Levi’s sait mettre en valeur l’anatomie d’un garçon…

    Le tissu est très agréable, je le sens caresser sur mes jambes en le passant, je retrouve la même sensation que lors de l’essayage, comme un coup de foudre… oui, ce jeans ressemble à une caresse, pour la peau et pour l’esprit… il est très agréable au contact, et je sais qu’il me va très bien… c’est vrai que j’ai cassé ma tirelire, mais je sens que dans ce pantalon je vais me sentir à l’aise et que enfin je vais ressembler à quelque chose… je boutonne soigneusement la braguette, je passe la ceinture noire que je me suis achetée… je me regarde à nouveau dans le miroir… torse nu, le jeans épousant ma morpho mais sans trop… l’élastique du boxer qui dépasse un peu… ça le fait… j’aurais presque un air… oui, un air de petit con à gifler…

    Je continue… je passe une chemise manches courtes à carreaux rouges assez ajustée à mes épaules et au profil de mon torse… le col se maintient bien haut, comme j’aime… pour une fois que j’ai choisi un truc qui me plait vraiment… c’est rare… je laisse deux boutons ouverts…

    Je termine en enfilant des chaussettes blanches et des baskets bleues, elles aussi toutes neuves… basses, ajustées au pied, c’est la grande mode cette année…

    J’ai même acheté et mis du déo en plus de mon stick anti-transpiration… je sens bon… oui, je sens bon le petit con… avec un ti con comme Jérém, il faut jouer à armes égales…

    Je m’attarde devant la glace pour peaufiner mon brushing et je serai presque sur le point de me rendre compte que mon charme est en train de s’affirmer… fini le petit vilain canard… oui, je peux plaire… j’ai envie d’en mettre plein la vue à mon con de beau brun… j’ai envie de me la péter un peu sous ses yeux, de le déstabiliser… si seulement je pouvais me faire draguer devant son nez… s’il pouvait me refaire une scène comme celle de l’Esmé la dernière fois… oui, mon Jérém, je vais être soumis à ta queue, mais je vais vendre cher cette soumission…

    Je quitte la maison comme sur un nuage… la branlette a eu un effet apaisant sur mon corps… c’est la première fois que je me sens si bien dans ma peau, si à l’aise dans mes baskets, dans mon jeans, dans ma chemisette, sous mon brushing et avec mon parfum… j’ai envie qu’on s’intéresse à moi, qu’on se retourne sur mon passage… j’ai toujours cru que je n’avais rien pour moi et là j’ai envie de me sentir attirant, séduisant…

    Je sais qu’au fond, je ne fais tout cela que pour lui… pour attirer son regard… dans l’espoir d’attirer son regard…

    Le rendez vous est fixé à huit heures devant le resto… je suis à la bourre mais qu’importe… je me balade dans les rues de Toulouse et j’ai l’impression de planer… le vent d’Autan n’a pas faibli, il caresse ma peau avec son souffle tiède… mes sens éveillés au possible, j’ai l’impression de capter des regards partout… j’ai l’impression qu’on se retourne sur moi… arrête de te faire des idées Nico… mais parfois, oui, on se retourne sur moi…

    Lorsque j’arrive devant le resto, une partie des camarades est déjà là… je le cherche… mais j’ai beau lancer et relancer le Nico-scanner, Jérém n’est pas là… c’est connu, ce sont ceux qui sont les plus proches qui sont le plus en retard…

    Je ne suis même pas encore à portée de bonjour, que déjà je remarque qu’on me dévisage… les conversations se figent, on se retourne vers moi… on dirait qu’on leur montre pour la première fois la couverture de « Bad » et qu’ils sont en train de se demander : « Mais il n’était pas noir, lui, avant ? ».

    Au fur et à mesure que j’approche, j’entends des exclamations gentiment moqueuses, des commentaires étonnés… ma nouvelle allure ne passe pas inaperçue… on me charrie… j’en suis à la fois fier et gêné… tout le monde y va de la sienne… des sifflements… « il veut emballer »… « Nico s’est mis sur son 31 ce soir »… encore des sifflements… « Je te l’avais dit qu’il fallait juste qu’il se coiffe… »… « Qu’est ce qui t’es arrivé… t’as gagné au loto ? »… « Tu vas perdre ton pucelage ce soir… »…

    Bref, pendant que j’accomplis ma tournée « Bonjour, bonsoir », pendant que je serre des mains et que je claque des bises, ça fuse dans tous les sens autour de moi… je rigole, essayant tant bien que mal de garder une certaine contenance… me demandant si je n’en ai pas fait un peu trop, mais me disant au final que j’aime bien qu’on remarque que j’ai fait des efforts… si seulement ils savaient pourquoi… et surtout pour qui… si seulement lui aussi pouvait le remarquer…

    Une fois la tournée achevée, fini le petit effet de mon entrée en scène, passé le petit coup de fouet émotionnel du fait de lire la surprise dans les yeux et dans les moqueries de mes anciens camarades, j’essaie de m’intégrer dans une conversation… je ne veux surtout pas avoir l’air d’un con dans son coin lorsqu’il se pointera…

    L’heure avance, toujours pas de Jérém… j’ai hâte qu’il soit là et je redoute le moment où il va arriver. Je commence à stresser dur… il va arriver d’une minute à l’autre et j’en ai la boule au ventre… j’ai la tête ailleurs, je n’arrive pas à me concentrer sur les conversations, je rigole nerveusement, bêtement, de tout, de rien, de n’importe quoi… je suis comme ivre… je dois avoir l’air d’un idiot… un idiot bien coiffé, bien sapé, mais un idiot quand même…

    Mais c’est pas possible… il n’est pas encore là et déjà j’ai le cerveau qui chauffe, qui fume, qui fout le camp… je me demande qu’est ce que ça va être quand il va arriver...

    J’arrive quand même à rentrer dans une conversation avec Alexandra, une nénette plutôt rigolote, avec qui j’avais fait pas mal de travaux en binôme les deux dernières années… oui, on s’entendait bien elle et moi… jusqu’au jour, ça devait être en janvier, où elle avait essayé de me faire du rentre dedans… elle m’avait carrément passé la main sous le t-shirt… celle là je ne l’avais pas vue venir et je m’étais sorti du pétrin en balançant que, hélas…. euh… c'est-à-dire que… oui, c’est ça, c'est-à-dire que je n’étais pas prêt pour cela… elle avait gobé ça… ouf… ça avait été notre dernier exposé ensemble…

    Mais désormais, la fin de l’année venue, le bac passé, il semblerait y avoir prescription pour pas mal de choses, pour presque tout à vrai dire, et le petit malaise qu’il y avait eu entre nous parait complètement disparu face à la nouvelle dimension qu’est en train de prendre notre vie… tout s’accélère autour de nous à ce moment là et les petites bêtises du passé, des bêtises d’étudiants et d’ados que nous sommes, ou plutôt que nous avons été, semblent désormais sans importance…

    On est justement en train de discuter de l’un de nos exposés en duo, l’un des plus raté… Camille et Rémy sont venu nous rejoindre et la conversation devient plaisante et prenante… quand je vous dis que après le bac plus rien n’est pareil… même Rémy, d’habitude introverti et sans attrait, à part celui de sa jeunesse, me parait avoir un charme et un coté sympathique… bref, à tous les quatre, nous finissons par déconner sévère…

    Dans cette conversation drôle et marrante dans la quelle je prend partie activement, je me sens bien, détendu, comme protégé… je me sens comme soutenu et réconforté par cette bonne déconnade, comme si le fait de me montrer à l’aise et souriant avec des camarades, plutôt que replié sur moi-même, en train de l’attendre, lui et lui seul, pouvait montrer au beau brun que je sais être quelqu’un de brillant, de branché, dans le coup, et pas le vilain petit étudiant discipliné et ennuyeux à mourir…

    Nous voilà partis dans un délire de souvenirs d’étudiants, où le rire tente de couvrir une nostalgie partagée par chacun mais avouée par personne. On rigole de tout, et spécialement des moments qui nous ont paru sur le coup les plus difficiles à vivre, les caps les plus rudes à passer… un souvenir en entraîne un autre et j’ai l’impression qu’on pourrait rester des heures à remémorer, déformer les événements, enjoliver le passé…

    Je suis en train de me dire que c’est dommage que tout cela se termine, car maintenant que c’est fini, je trouve mes camarades bien sympa… pendant des années je me suis senti isolé, ignoré, différent, rejeté… j’étais tellement sage, tellement pas dans le coup, et souvent on se moquait de moi…

    Ça a duré jusqu’au deuxième trimestre de l’année du bac… c’est là que j’ai commencé à me sentir mieux dans ma classe… je réalise à cet instant que j’ai commencé à me sentir bien au lycée à partir du jour où, sur un coup de tête dont je n’attendais franchement rien, j’ai proposé à Jérém de réviser les maths. Je craignais un refus méprisant et, contre toute attente, le beau brun a dit oui…

    Quand j’y repense, j’ai la nette sensation que le fait de côtoyer le bogoss du lycée, m’a fait comme monter en grade…

    Peut-être que les regards ont changé autour de moi, peut être pas… ce qui a certainement changé en revanche, c’est mon état d’esprit… le bonheur de découvrir la sexualité de mon beau brun et, par la même occasion, ma propre sexualité… et ce qui a changé par-dessus tout, c’est le fait… d’être amoureux… car lorsque la lumière brille dans le cœur, tout parait beau à l’extérieur…

    Et voilà que, pied de nez de la vie, dans la dernière scène du dernier épisode de cette ultime saison de la série « Nos années Lycée », une partie de moi trouve dommage que l’on ne puisse pas signer pour une saison de plus… du style « Tous à la fac », la même, pour rigoler encore…

    Certes, je suis lucide… je sais que cette bonne ambiance pétaradante est certainement due au fait que tout est fini, que le stress du bac est passé, que nous sommes loin des bancs, de la classe, des profs, et que tout le monde, sans exclusion, a un bac à fêter ce soir là… cependant, à ce moment précis j’ai l’impression que ma vie de lycéen va me manquer… je visualise la page se tourner, avec en filigrane l’image de mon beau brun… j’en ai un frisson, la tristesse m’envahit…

    Je serais presque en train de sentir monter les larmes… mais voilà, je n’aurai pas l’occasion de m’apitoyer sur mon sort… … quelque chose me frappe avec une précision et une netteté à me couper le souffle… ma tristesse est fauchée en plein vol… on m’aurait fait un croche pied, ça ne m’aurait pas déstabilisé davantage…

    Pourtant, ce n’est pas un coup, ce n’est pas une image, ni un mot, rien de tel… c’est le vent d’Autan qui m’apporte ce bonheur… c’est juste une note, une toute petite note… une note répétée, une note bien connue… instant après instant, la petit note laisse place à une mélodie qui me prend aux tripes… la musique monte, d’autres tonalités s’y ajoutent, elle est de plus en plus intense, au bout d’un moment elle devient carrément symphonique… peu à peu elle envahit… oui, elle envahit mes narines… car ce n’est pas une note de musique qui est en train de prendre possession de mon esprit, mais une note de parfum…

    C’est ainsi que je sais qu’il est là…

    J’ai beau être en plein milieu d’une déconnade bruyante et enjouée… lorsque son odeur frappe mon cerveau, tout se bloque, je buggue net, je perds le fil des mots, j’entends Alexandra appeler « Nico… Nico… Nico… »… je ne suis plus là, dans mes yeux doit s’afficher le message « Pas de connexion »… je suis dans une autre dimension, dans un autre lieu, dans un autre espace-temps ou seul existe ce parfum… j’entends Alexandra répéter encore mon prénom mais c’est comme si j’étais au fond d’une piscine, ça arrive de loin et ça n’a pas la moindre importance pour moi...

    Non, je ne l’ai pas vu arriver, m ais je l’ai d’abord senti arriver… et quelques instants plus tard, je l’entends arriver… après son parfum, le son de sa voix chaude et sexy de jeune mec… la mélodie de son sourire… je ne me suis toujours pas retourné, son image n’a pas encore impressionné ma rétine et je suis déjà impressionné tout court… comme c’est loin, le dimanche soir où j’ai cru m’être libéré à jamais de ce sortilège d’Impérium…

    Faute de pouvoir retrouver le fil de notre déconnade, je redémarre vite fait le système d’exploitation Nico.2001 en mode sans échec… les fonctionnalité sont limitées, mais…


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    Cet épisode a été écrit en écoutant en boucle l’album « Ladies and Gentlemen… the best of de George Michael », et notamment le disque « For the heart ».

     

    De retour à la petite maison après la magnifique soirée en compagnie des cavaliers de l’ABCR, mon bobrun me plaque direct face contre mur et dégrafe mon pantalon de cheval. Je sens son souffle brûlant et alcoolisé sur mon cou. Je sens son envie, pressante, sauvage. Je la ressens dans ses gestes précipités, témoignant de l’urgence de son désir, et aussi de son état d’esprit, désinhibé par l’ivresse. Je sais à quel point l’alcool peut rendre mon bobrun sexuellement déchaîné. J’ai hâte de découvrir ce qu’il me réserve ce soir. Comment il va prendre son pied. Quelles vont être ses attitudes. Comment il va me secouer. La proximité de sa virilité en surchauffe m’excite au plus haut point.

    Ses mains fébriles descendent mon pantalon, ouvrent le sien, son gland fait des va-et-vient lents et appuyés sur le coton de mon boxer. Mon excitation s’envole vers des sommets vertigineux.

    Très vite, ses mains font glisser mon boxer le long de mes cuisses. Puis, elles passent sous mon t-shirt et s’en vont exciter mes tétons Son corps plaque et enveloppe le mien de toute sa puissance, son gland entreprend de faire de nouveaux va-et-vient dans ma raie.

    « J'ai envie de toi… » je l’entends me chuchoter à l’oreille.

    « C’est moi qui ai envie de toi, comme un fou » je lâche, comme une délivrance.

    « Tu veux ma queue, hein ? ».

    « Je la veux, oui ».

    Et ce disant, Jérém retire ses mains de mes tétons. Je l’entends cracher, je sens ses doigts lubrifier et travailler brièvement mon trou. Un instant plus tard, sa queue glisse lentement en moi.

    La position, debout, face au mur, la pénétration directe, la précipitation et l’urgence de ses mouvements, son excitation extrême, son souffle excité dans mon cou : son attitude n’est pas sans me rappeler celle qui avait été la sienne lors de notre arrivé à l’appart de la rue de la Colombette après le bac philo, après que je l’avais bien chauffé pendant toute la durée de l’épreuve…

    Et tant pis pour mon fantasme de le sucer à genoux, dans cette tenue, dans ce maillot si sexy. A cet instant précis, enveloppé et envahi par la mâlitude de mon bobrun, j’ai trop envie de me faire bien secouer et remplir.

    Car mon bobrun sait parfaitement comment toucher mes cordes sensibles. D’autant plus que ce soir ses réflexes de mâle dominant reviennent avec l’alcool. Ses mots, ses attitudes ne sont pas sans rappeler certaines baises torrides de la rue de la Colombette, des « révisions » pendant lesquelles je ne me sentais rien d’autre que son vide-couilles.

    Mais à une grande nuance près : entre deux mots crus, entre deux gestes bien déterminés et directif, le Jérém d’aujourd’hui ne peut s’empêcher de poser des baiser dans mon cou, à la fois bien excités et tout doux. Le nouveau Jérém, la queue enfoncée en moi jusqu’à la garde, me caresse, me serre dans ses bras et me lance :

    « Qu’est-ce que j’aime ça… ».

    La chaleur de son corps m’enveloppe, le contact avec sa peau et ses poils est une sensation de bonheur indescriptible. Possédé et enlacé par le mâle que j’aime, je me sens vraiment bien. Je me sens à ma place.

    Et dès l’instant où sa queue commence à me limer, un frisson de plaisir jaillit de mon trou et se propage le long de ma colonne vertébrale, dans tout mon corps, jusqu’à mon cerveau, là où un immense feu d’artifice sensuel affiche mon bonheur en grandes lettres rouges : « Je suis à lui, je vais lui donner du plaisir, je vais encore le faire jouir ».

    Me sentir à lui, pouvoir lui donner du plaisir, me préparer à assister à sa jouissance : ce sont les plus belles sensations que je connaisse.

    Les mains à plat sur mes tétons, les abdos collés à mes reins, le torse plaqué contre mon dos, Jérém accélère peu à peu la cadence de ses coups de reins.

    « Ah, putain, qu’est-ce que c’est bon ! » je ne peux m’empêcher de lui lancer, comme dans un état second.

    « Oh, oui, c’est bon » je l’entends souffler à mon oreille, la voix étranglée par l’excitation. Son haleine toujours alcoolisée contribue à ma propre excitation.

    « Elle est bonne ma queue, hein ? » fait-il, en me pilonnant avec de plus en plus d’entrain.

    « Elle est plus que bonne… t’es vraiment doué pour l’amour… ».

    « C’est parce que t’as un bon cul… ».

    « Il te plait mon cul ? ».

    « Je l’ai maté toute la soirée… ».

    « T’avais envie de lui faire quoi ? ».

    « A ton avis… ».

    « Dis-le-moi s’il te plaît, dis-moi ce que tu avais envie de faire à mon cul… ».

    « J’avais envie de lui gicler dedans… ».

    « Ah, putain, qu’est-ce que ça m’excite quand tu me dis ça, tu peux pas savoir… ».

    Chauffé à bloc, le bogoss se déchaîne. L'alcool le rend chaud bouillant, mais pas brutal pour autant. Ses coups de reins sont bien puissants, mais le bogoss n’en oublie pas pour autant de me faire plaisir. Ses doigts caressent mes tétons, les excitent à mort. Le contact avec mon mâle en rut me fait perdre pied.

    « Tu veux que je te remplisse le cul ? C’est de ça que t’as envie, hein ? ».

    Assommé de bonheur par les coups de reins de mon mâle, j’avais presque oublié le fantasme qui m’avait accompagné pendant toute la soirée, fantasme que sa question réveille violemment. Alors, je l’exprime.

    « J’ai envie de te sucer… ».

    Et là, sans attendre, le bogoss se dégage de moi, me retourne, il se colle contre moi et m’embrasse. L’extirpation soudaine de sa queue de mon entrejambe me fait ressentir une violente sensation de vide, de bonheur perdu. Sensation en partie compensée par la certitude que je vais vite retrouver un autre bonheur, dès l’instant où je serrerai sa queue entre mes lèvres.

    Ses beaux poils qui dépassent du col ouvert du polo à portée de main, de nez, de lèvres, me parlent de sa mâlitude. Je plonge mon visage dedans, je m’enivre, je me shoote des petites odeurs de sa peau. Le bogoss caresse mes cheveux, ma nuque. Je sens sa queue raide contre mes abdos. J’ai terriblement envie de le sucer.

    Je passe mes mains sous le maillot, j’effleure la fermeté de ses abdos, je rencontre le relief de ses pecs, j’agace ses tétons.

    « Allez, suce ! » il finit par lâcher, en signant définitivement le retour du mâle un brin macho qui me rend fou.

    Un instant plus tard, je suis à genoux, je fais coulisser mes lèvres sur son manche raide, effleurant avec mon front le bas de son maillot à chaque va-et-vient. Exactement comme dans mon fantasme.

    Tout chez mon Jérém dégage une intense sexytude. C’est dans sa façon de porter le maillot de Wilkinson, les trois boutons ouverts laissant dépasser ses poils, le col relevé « façon bogoss qui se la pète un brin », les manchettes tendues sur ses biceps, les pecs qui ressortent sous le tissu lorsque le torse se bombe, le bas qui oscille devant ses abdos au gré de mes va-et-vient. C’est dans la façon dont l’ensemble de son corps se remue dans la quête du plaisir. C’est dans le geste de sa main qui se pose sur ma nuque et qui accompagne mes mouvements sur sa queue. C’est sa belle petite gueule qui lâche un soupir d’excitation tout en se levant vers le ciel.

    C’est cette queue qui me remplit la bouche et me fait sentir bien. Ce sont des gestes simples, des attitudes innées, inconscientes, de mâle en rut : c’est l’expression flamboyante de l’irrésistible mâlitude de mon bobrun. Sa virilité me déborde, m’accapare à 100 %, me fait perdre la notion du temps, elle me transforme en torche embrasée de désir. Et lorsque je suis dans cet état, plus rien ne compte que le bonheur d’offrir du plaisir à mon bomâle.

    Les épaules contre le mur, le bassin en avant, le bogoss lève les bras, plie ses coudes et croise les mains derrière la nuque. C’est une attitude de jeune mâle qui a vraiment envie de se faire sucer et qui est bien à l’aise avec cette envie, une attitude qui a pour effet de tirer le maillot vers le haut, de tendre le tissu de façon spectaculaire autour de ses biceps, de découvrir le bas de ses abdos, et de dévoiler cette ligne de poils, ce chemin de bonheur ultime qui relie le nombril au sexe.

    La tiédeur de sa peau, l’odeur de sa queue me rendent fou. Mais ce qui finit de m’achever, ce sont ses doigts qui à un moment reviennent agacer mes tétons, alternant caresses légères et petits pincements très adroits, décuplant mon plaisir et mon envie d’avaler sa queue et de la faire gicler dans les plus courts délais.

    Ses ahanements bruyants et rapprochés, ses gestes de plus en plus précipités : tout dans ses attitudes semble me parler de son impatience de jouir dans ma bouche. Je ne me trompe pas.

    « Ah, putain, c’est bon… j’ai trop envie de jouir… » je l’entends lâcher, le souffle coupé par une excitation extrême. Le bogoss est vraiment chaud. Et moi je kiffe à fond. Je bande comme un âne.

    Son envie si clairement exprimée coïncide avec mon fantasme. Ça fait des heures que je rêve de le faire gicler dans ma bouche, de le faire jouir comme un fou, de le faire jouir dans cette tenue. Alors je m’applique pour que la réalité soit à la hauteur du fantasme. Mes mains caressent ses couilles, ma bouche encaisse sans broncher les assauts violents de sa queue pressée de lâcher son jus.

    Avec un geste inattendu et précipité, le bogoss attrape son maillot par le col, le fait glisser le long de ses bras et s’en défait en le balançant dans un coin de la pièce. Son torse se dévoile, avec ses muscles, ses creux et ses reliefs parfaits, avec cette nouvelle pilosité dont je ne me lasse pas, et qui rend sa sexytude encore plus incandescente.

    A nouveau, mon bobrun soulève ses bras, plie ses coudes et ressemble ses mains derrière sa tête. Les aisselles un peu poilues se dévoilent, les pecs se bombent, tandis que ses abdos ondulent sous l'effet d'une respiration rapide et excitée.

    Et alors que j’attends l’arrivée de son orgasme d’un instant à l’autre, le bogoss se décolle du mur, et sa queue quitte momentanément ma bouche. Ses mains saisissent mes épaules, m’invitent tout en m’obligeant à pivoter sur moi-même. Une fraction de seconde plus tard, je me retrouve la tête coincée entre un mur de briques et un mur d’abdos, alors que sa queue recommence à marteler violemment mon palais. Ma bouche n’a d’autre choix que d’encaisser la vigueur de ses coups de reins.

    C’est tellement puissant que j’en ai presque le souffle coupé. Et pourtant, le bonheur de savoir la jouissance de mon bobrun sur le point d’exploser me fait tenir bon.

    « T’aimes bien l’avaler à fond, hein ? » il me lance, sur un ton davantage coquin que macho.

    Ma seule réponse à sa question tient dans quelques coups de langue bien appuyés autour de sa queue. Des coups de langue qui ont le pouvoir magique de déclencher presque instantanément ce miracle inouï et à chaque fois renouvelé, l’orgasme de mon bobrun.

    « Je viens… vas-y… avale… » je l’entends lâcher, à moitié terrassé par la déferlante de l’orgasme.

    Le bogoss jouit en prenant appui sur mes épaules, ses doigts enserrent ma chair me donnant la mesure de l’intensité de son plaisir. Des giclées bien lourdes percutent mon palais, atterrissent sur ma langue et remplissent ma bouche de la plus délicieuse des boissons, le jus de mon Jérém. Son goût de jeune mâle pétille sur ma langue et à l’arrière de mon palais. Son jus est un cadeau dont je ne me lasse pas et que je garde un petit moment en bouche pour en découvrir les moindres arômes, pour m’en enivrer, avant de le laisser glisser lentement dans ma gorge.

    Un instant plus tard, le bobrun glisse ses mains sous mes aisselles, il m’aide à me relever. Nous nous retrouvons dans les bras l’un de l’autre.

    « Tu crois encore que j’ai besoin que tu m’ordonnes d’avaler ? » je le taquine.

    « Non, je sais que tu kiffes ça… » fait-il avec assurance et un brin d’arrogance très sexy.

    « Tu peux pas savoir à quel point. Jamais je ne pourrais renoncer à avaler ton jus ».

    « Je sais… mais je sais aussi que tu kiffes quand je te dis de le faire… ».

    Ah, putain, qu’est-ce que j’aime ce retour en force de son côté petit con !

    « Et comment ! Je kiffe à mort ! J’adore quand tu es chaud comme ce soir ».

    « T’as envie de jouir ? » il me demande.

    « Très envie… ».

    Et là, le bogoss me retourne une nouvelle fois, et il me pénètre à nouveau. Il m’enlace avec ses bras puissants, me remplit avec sa queue toujours raide. Il me branle d’une main, tout en caressant mes tétons de l’autre. Et il recommence à me limer tout doucement. Je sais qu’il n’a pas envie de jouir une nouvelle fois. Il est venu en moi juste parce qu’il a intégré à quel point la présence de sa queue en moi amplifie ma jouissance. Ça me rend fou !

    Le bobrun n’a pas besoin d’aller bien loin pour me faire venir. Mon orgasme est décuplé par les contractions de ma rondelle autour de son manche puissant, et rendu délicieux par les baisers qu’il pose dans mon cou.

    Dans l’instant qui suit cet orgasme géant, je suis comme terrassé par le plaisir, et je plane. Autour de moi, tout n’est que bonheur. Hélas, lorsque mon bobrun s’extirpe de moi, lorsqu’après un dernier bisou il s’éloigne de quelques pas pour remettre une bûche dans le feu et griller une clope, la petite voix refait immédiatement surface : « ce bonheur t’est compté ». C’est tellement dur de me dire que ce « maudit » coup de fil de Paris peut arriver à n’importe quel moment et que, dès l’instant où il sera tombé, il mettra le mot fin sur ce moment de bonheur pur. C’est tellement dur de me dire que cette pipe fabuleuse est peut-être la dernière avant longtemps.

    Après être passés à la douche, nous nous brossons les dents ensemble, devant le petit miroir. Nos regards se croisent par reflet interposé. Le sien est fripon et joueur. Le bogoss me bouscule avec son coude, je le bouscule à mon tour. Il cherche à me chatouiller, j’essaie de l’esquiver. Je tente de l’enlacer, il se dérobe. Notre complicité est parfaite. J’ai envie de pleurer tellement c’est beau.

    Si seulement ça pouvait durer, si seulement je pouvais voir ce reflet dans le miroir de notre salle de bain, pour le reste de ma vie. Si seulement ce coup de fil de Paris pouvait ne jamais arriver. C’est égoïste, je sais : mais quand le bonheur est si intense, on s’accroche pour le retenir, coûte que coûte.

    Ce reflet de nos corps nus dans le petit miroir, ce reflet de deux gars heureux, cette instantané de bonheur à l’état pur se gravent direct dans mon cœur. Une image qui viendra me hanter bien des années plus tard, lorsque tout ce qui me restera de mon Jérém, parti si loin de moi, ne sera que des souvenirs.

    Au lit, dans la pénombre mouvante au gré des ondulations des flammes, Jérém m’offre un joli bouquet de bisous en guise de bonne nuit. Puis, il s’allonge sur le dos et m’attrape la main pour m’attirer vers lui. Je me laisse faire et je me retrouve dans une position magique qui me permet de caresser ses abdos, ses pecs, et ses poils délicieux. De poser des bisous sur ses poils délicieux. D’enfoncer mon visage dans ses poils délicieux. De m’enivrer de l’odeur de sa peau et de sa magnifique toison de jeune mâle.

    « Qu’est-ce que t’es beau, Jérém » je ne peux m’empêcher de lâcher, submergé par tant de beauté, par tant d’émotion, comme un cri du cœur.

    « Toi non plus t’es pas mal » il lâche à son tour, après un petit instant de silence.

    « Allez, raconte, tu me trouves comment ? ».

    « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? ».

    « Je te plais ? ».

    « Non, non, je couche avec toi depuis six mois parce que je te trouve moche… » il me taquine.

    « Allez, raconte… ».

    « J’ai envie de toi » il me chuchote tout bas à l’oreille.

    « Encore ? ».

    « Grave… ».

    « Réponds-moi, d’abord ».

    Mais déjà ses lèvres dessinent un chemin de bisous doux et sensuels qui démarre dans le creux de mon cou, descend vers mes pecs, zigzague sur ma peau à hauteur de mes tétons. Je perds toute volonté. J’oublie ma question, ma curiosité, j’en oublie même mon prénom. Ce mec me fait un effet de fou. Dès qu’il me touche, il peut faire de moi ce qu’il veut.

    Le bogoss se glisse sous les draps, et sa langue se fait très entreprenante. Elle s’enroule autour de l’un de mes tétons, tandis que ses doigts pincent l’autre avec douceur et adresse. Les frissons de plaisir qui secouent mon corps sont d’une intensité délirante. Je n’ai pas le temps de m’accoutumer à cet intense bonheur sensuel que déjà le bogoss commence à mordiller l’autre téton. C’est terriblement excitant, et sa langue n’est jamais bien loin, elle ajoute des caresses fugaces et humides aux petits pincements. Ses abdos frottent contre mon gland gonflé à bloc. C’est tellement bon. J’ai tellement envie de lui.

    Le bogoss continue sa promenade érotique sur mon torse. Sa langue glisse lentement sur mes abdos, s’attarde dans mon nombril, s’engage dans le chemin de poils qui conduit à ma queue. Très vite, elle atteint mon pubis, tournoie autour de la base de ma queue, s’attarde sur mes couilles. Le bogoss veut clairement me rendre dingue. Mon envie de me faire sucer devient très vite insoutenable.

    « Allez, suce ! » j’ai envie de crier à un moment. Je me retiens de justesse.

    « Allez, suce ! » : cette injonction que je lui ai bien des fois entendu me lancer, et encore il y a à peine quelques minutes, résonne de façon assourdissante dans ma tête, accapare de plus en plus mon esprit, devient étouffante. Je n’arrive plus à penser à autre chose.

    « Allez, suce ! » : ces deux mots envahissent mon esprit, prennent leur énergie dans mes poumons, remontent dans ma gorge, prennent forme dans mes cordes vocales, glissent sur ma langue jusqu’au bout. Et finissent par m’échapper.

    « Allez, suce ! ».

     

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    Jérém&Nico, le Livre ! 

    Jérém : qui est-il ce garçon? 

    En achetant le livre papier ou numérique, tu contribues au travail d’écriture de la suite de l’aventure Jérém & Nico.

     

    0214 Nuit torride et douce à la fois.


     Après une longue gestation, le premier livre de Jérém&Nico est enfin imprimé et prêt à être expédié. 

    Ce livre reprend les 40 premiers épisodes de l'histoire, enrichis de nombreux passages piochés dans les épisodes plus récents, lorsque ces derniers s’intègrent aux premiers de façon intéressante. 

    Il en résulte une toute nouvelle structure narrative, allégée et plus cohérente. 

    Tu peux commander ta copie dédicacée en version papier ou epub (pour liseuse) via la plateforme tipeee.com/jerem-nico-s1.  

    Pour commander le livre en version epub, cliquer ici. 

    Pour commander le livre en version papier, cliquer ici. 

    En achetant le livre papier ou numérique, tu contribues au travail d’écriture de la suite de l’aventure Jérém & Nico. 

    Merci d’avance pour ta contribution à Jérém et Nico ! 

    Fabien

     

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    Ces deux mots déchirent le silence de la pièce, me claquent aux oreilles avec la violence impitoyable d’un boomerang qui reviendrait percuter son lanceur. Je regrette mon imprudence à l’instant même où ces deux mots sont lâchés.

    Sous les draps, mon bobrun a immédiatement arrêté toute caresse sensuelle. Je sens son corps glisser sur le mien, remonter le long de mon torse. Très vite, je vois ses beaux cheveux bruns émerger des draps. Je panique. Pourquoi a-t-il fallu que je me lâche ainsi ? Pourquoi a-t-il fallu que je gâche la perfection de cet instant pour ne pas avoir su tenir ma langue ? Mais qu’est-ce qui m’a pris ? Putain !

    Le bobrun me dévisage, son nez est à vingt centimètres de mon nez. Ses yeux plantés dans les miens, on dirait qu’il essaie de lire dans ma tête. Son regard est indéchiffrable. Je ne sais pas à quoi il pense. Je ne sais pas quoi penser. J’ai juste la trouille qu’il ait mal pris ces deux mots que je n’ai pas su retenir.

    Le bogoss me fixe pendant de longues secondes. Il est beau comme un dieu. Pourvu que le dieu ne soit pas en colère.

    « Qu’est-ce que t’as dit ? » il finit par me balancer sur un ton plutôt sec.

    « Je suis déso… ».

    « Je m’en fous de ça… je te demande de répéter ce que tu viens de dire » il me coupe.

    « Faut pas mal le prendre… ».

    « Allez, répète ce que t’as dit ! ».

    « A… allez… suce… » je fais, le regard fuyant.

    « Vas-y, mets-y le ton de tout à l’heure ! ».

    « Jérém… ».

    « Allez ! ».

    « Je ne peux pas… ».

    « Alleeeez ! ».

    « Allez, suce ! » j’essaie de répéter mon « exploit » du mieux que je peux, tout en sondant son regard.

    « Et ben, voilà ».

    Et là, mon bobrun éclate dans un rire sonore et amusé. Et rassurant. Ouf…

    « T’es un vrai coquin, toi ! » il me balance.

    « T’es pas fâché ? ».

    « Je te faisais marcher ».

    « Petit con, va ».

    « Pourquoi veux-tu que je sois fâché ? ».

    « J’avais peur que tu le prennes mal… ça m’a échappé… ».

    « C’est que tu y prends goût ! ».

    « Oh, que oui, j’y prends goût… ».

    « C’est que tu es un vrai petit mec, toi aussi ! ».

    « Tu fais ça trop bien ».

    « Je n’ai jamais fait ça à personne d’autre ».

    « Tu te débrouilles plutôt pas mal pour un débutant » je le charrie.

    Pour toute réponse, le bobrun me lance un sourire plein de malice et de coquinerie.

    Mon bobrun se glisse une nouvelle fois sous les draps, ses pecs et ses tétons frottent contre ma peau. Ses lèvres se posent sur mon gland et avalent ma queue d’une seule traite. Ah, putain, si j’avais imaginé qu’un truc pareil pourrait se produire, ne serait-ce qu’il y a un mois, une semaine, trois jours ! Quand je pense à quel point sa sexualité était du genre « macho » encore il y a si peu de temps, et lorsque j’observe l’évolution, si impressionnante et si rapide, j’en ai le tournis.

    Au fil des va-et-vient, le bout de sa langue traîne de temps à autre dans le creux de mon gland. A chaque fois, j’accuse le frisson que cela me procure par un frémissement incontrôlable.

    « C’est bon, ça, hein ? » fait le bogoss en émergeant à nouveau des draps, les cheveux en bataille, l’œil fripon, sexy en diable.

    « Tu es bien placé pour le savoir ».

    « C’est clair, tu m’as tout appris ».

    « Allez, l’exam n’est pas fini » je m’enhardis.

    « Tu me fais passer un bac pipe ou quoi ? » il se marre.

    Je suis mort de rire aussi.

    « Allez, vous avez quatre heures pour développer le sujet ».

    « Tu ne vas jamais tenir quatre heures ! ».

    « Non, c’est clair… mais quatre minutes de plus, je ne suis pas contre… ».

    Notre complicité me rend fou. Le rééquilibrage de nos rôles dans l’amour est spectaculaire et extrêmement plaisant. Je découvre de nouveaux plaisirs, de nouvelles sensations, et il en est de même pour mon bobrun. J’ai l’impression de me glisser dans sa peau. Est-ce qu’il en est de même pour lui ? Le sexe devient jeu, partage, découverte de l’autre. Et c’est magique.

    « T’as vraiment envie, toi ! » il me lance, l’air à la fois coquin et amusé.

    « Grave ! ».

    Et là le bogoss me balance un clin d’œil des plus sexy, assorti d’un sourire des plus incendiaires. Il se glisse une nouvelle fois sous les draps, il revient titiller mon gland avec des coups de langue tour à tour légers et plus appuyés, exactement comme je lui ai « appris ».

    Oui, mon bobrun lui aussi semble prendre goût à cette nouvelle facette de la sexualité entre mecs qu’il découvre peu à peu. Et il apprend très vite. Décidemment, Jérém est très très doué au pieu, que ce soit dans son rôle de mâle ou bien dans ce nouveau rôle où il prend du plaisir à s’occuper de moi.

    Jérém avale ma queue d’une seule traite et recommence à faire des va-et-vient musclés. Pendant que mon bobrun me suce, je caresse ses cheveux. Soudain, je sens monter en moi une envie inattendue, l’envie de poser une main sur sa tête pour lui faire avaler ma queue encore plus profondément. C’est dingue comment une bonne pipe a le pouvoir de réveiller des instincts de domination. Bien sûr, je n’ose pas mettre mon fantasme à exécution.

    Très vite, je sens poindre ce frisson, ce fluide porteur de plaisir, cette vibration insoutenable circulant dans tout mon corps qui annonce l’arrivé de l’orgasme. La queue dans la bouche de Jérém, je sens monter dans mes reins l’instinct animal et primitif du mâle qui pénètre et ne pense plus qu'à jouir dans son partenaire.

    « Je vais pas tarder à jouir » je lui annonce quand même en implorant dans ma tête pour qu’il me laisse gicler dans sa bouche.

    Mais alors que je commence vraiment à en avoir non plus seulement envie, mais carrément besoin, ses lèvres quittent soudainement ma queue.

    « Je sais, mais pas de suite » je l’entends me répondre, alors que sa belle petite gueule émerge une dernière fois des draps.

    Le bogoss s’allonge sur le matelas, juste à côté de moi.

    « Allez, suce ! » il m’intime, l’air amusé autant qu’excité, faisant écho à mes propres mots, se moquant gentiment.

    Injonction tout à fait superflue, alors que sa queue tendue aimante déjà mes lèvres.

    « Je suis sûr que tu as encore des choses à m’apprendre… » me balance le petit con.

    Un instant plus tard, j’avale sa queue et je commence à le sucer comme si ma vie en dépendait. Comment il m’a chauffé ce petit con ! Mon excitation se met au service de mon envie de faire plaisir à mon bobrun et ma pipe devient de plus en plus vigoureuse. Le bogoss frissonne de plaisir.

    Puis, à un moment, je décide de changer de position. J’invite mon bobrun à se relever, je m’allonge à sa place, la tête légèrement relevée, appuyée contre l’oreiller. Le bogoss n’a pas besoin de dessin pour capter mes intentions. Il se met à cheval sur mon torse, il glisse sa queue entre mes lèvres et commence à les limer vigoureusement. J’encaisse avec bonheur ses coups de boutoir, tout en envoyant mes mains caresser ses épaules, tâter ses biceps et ses pecs, agacer ses tétons.

    « Je le savais que tu avais encore des choses à m’apprendre » il me lance, en parfait mode petit con.

    Pour toute réponse, j’empoigne ses fesses et je les attire un peu plus vers ma bouche. Le bogoss capte vite le message, ses coups de reins se font encore plus puissants, sa queue s’enfonce encore plus profondément dans ma bouche.

    « Ah, putain, c’est bon ça… tu vas m’avoir… ».

    Non, je ne veux pas l’avoir comme ça. Je le repousse doucement mais fermement.

    « Qu’est-ce que tu fais ? » je l’entends protester.

    « Allonge toi sur le ventre » je lui annonce.

    Le bobrun s’exécute sans poser d’autres questions. Je me glisse entre ses cuisses musclées, j’attrape ses fesses rebondies et j’enfonce mon visage dans sa raie. Ma langue se rue sur son petit trou. Mon bobrun frissonne. Je m’enhardis, j’écarte un peu plus ses fesses, je lance ma langue à l’assaut de son intimité. Ses ahanements appuyés m’encouragent à me déchaîner, à aller de plus en plus loin.

    « Ah, putain, n’arrête pas, c’est trop bon » je l’entends lâcher, fou de plaisir, alors que j’émerge un instant pour reprendre mon souffle.

    « Vas-y ! » il me lance, la voix extrêmement excitée, tout en se relevant sur ses genoux, en cambrant ses reins et en m’offrant son intimité sans réticences. Je me dis que pour se laisser aller de la sorte, c’est qu’il doit vraiment prendre son pied.

    Ses jolies boules rebondies me donnent envie de lécher un peu de ce côté-là. Mais mon bobrun sait ce qu’il veut et sait aussi me rappeler très vite à l’ordre :

    « Allez, bouffe mon cul ! ».

    Face à cette envie si clairement manifestée, je n’ai d’autre choix que de m’exécuter. Pendant que je recommence à le lécher avec un bonheur décuplé, le bobrun se branle.

    Les ahanements deviennent des souffles de plaisir intense, puis des gémissements. Son corps est comme secoué par des spasmes incontrôlables.

    Je reprends mon souffle une nouvelle fois. Et alors que je m’apprête à revenir à la charge, mon bobrun se retourne, me fait allonger sur le dos, il s’allonge sur moi, il m’embrasse, et il me balance, l’air ivre de plaisir :

    « T’es fou, toi ! ».

    « T’as aimé ? ».

    « Oh putain, oui… ».

    « T’as envie de quoi ? » je lui demande, alors que la nouvelle position, ainsi que sa queue raide en travers de la mienne semblent à elles seules m’annoncer la suite.

    « J’ai envie de remplir ton beau petit cul ».

    « T’as toujours des envies qui me plaisent beaucoup ».

    Sans plus attendre, le bogoss attrape un oreiller et le fait glisser sous mes reins. Mon bassin seconde ses intentions en se relevant avec un timing parfait. Puis, avec un geste rapide et puissant, Jérém attrape mes cuisses, il écarte mes fesses. Entre ses mains, gouverné par ses bras puissants, par ses muscles tendus, je me sens une petite chose fragile. Comment je kiffe me sentir à lui de cette façon.

    Jérém s’allonge à plat ventre sur le matelas et il enfonce à son tour son visage entre mes fesses. Sa langue vise direct mon trou excité, elle lui donne l’assaut. Sa caresse est puissante, on dirait qu’elle essaie de me pénétrer comme le fait sa queue. Ses mains écartent un peu plus mes fesses, son visage s’enfonce davantage, sa langue anéantit peu à peu la résistance de mes muscles. Je suis fou. Pendant un long moment, le bogoss me bouffe le cul à son tour. Il le fait avec un entrain, avec un appétit manifeste, avec une voracité qui décuplent mon plaisir.

    C’est tellement bon que j’ai l’impression d’atteindre une sorte de bonheur ultime dans lequel je dérive. Je voudrais qu’il n’arrête jamais. Sauf si évidemment le bogoss a envie de venir en moi et me remplir de sa semence. Mais pas tout de suite. Continue encore un peu, Jérém, c’est bon à pleurer !

    Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Lorsque le bomâle arrête son manège divin, il se redresse d’un geste rapide et félin. Pendant une fraction de seconde, nos regards se croisent. Et dans le sien, je lis toute l’excitation qui l’anime à cet instant précis, l’urgence de son désir, de son envie de venir en moi, de me prendre, de me pénétrer, de me posséder. J’ai tellement envie d’être à lui.

    Le bogoss attrape mes chevilles, les met en appui sur ses épaules. Son gland se presse à l’entrée de mon trou et il ne rencontre presque pas de résistance. Après ce que vient de lui faire sa langue, il est prêt à se faire envahir. Très impatient, même. Le bogoss vient en moi lentement. Sa queue glisse en moi, me fait du bien. Ses baisers insatiables me rendent le plus heureux des mecs.

    Jérém se redresse. Mes chevilles toujours sur ses épaules, il commence à me pilonner lentement. Mais très vite la machine virile monte en régime, ses va-et-vient se font plus rapides, plus amples. Ses couilles frappent lourdement mon entrejambe, et c’est super excitant.

    C’est bon et c’est beau. Regarder mon bobrun en train de me faire l’amour, voir son corps tout entier osciller au gré de ses coups de reins, c’est un spectacle époustouflant. Mon regard est aimanté par son torse droit comme un « I » légèrement penché en arrière, faisant ressortir de façon encore plus impressionnante son cou massif, ses pecs et ses abdos, le galbe de ses épaules et de ses biceps. Mon regard est hypnotisé par sa chaînette posée sur sa peau délicieusement mate, par son adorable grain de beauté, par ses tatouages, par ses cheveux bruns en bataille, et par sa belle petite gueule violemment balayée par la tempête du plaisir.

    Mes mains ne sont pas moins aimantées que mon regard, et elles ne se privent pas de tâter le muscle ferme et puissant, comme pour me convaincre que tout cela est bien réel.

    A un moment, le bobrun s’allonge sur moi, m’embrasse fougueusement.

    « C’est trop bon » je l’entends chuchoter à mon oreille, alors que ses coups de reins se sont soudainement arrêtés et que son corps est complètement abandonné sur le mien.

    « M’en parle pas, c’est fou tellement c’est bon ».

    Dans mon for intérieur, je me dis que ce qui est bon par-dessus tout, c’est de l’entendre admettre cela, avec ce ton dans la voix, le ton d’un petit gars amoureux, presque assommé par la plaisir. Ce qui est bon par-dessus tout, c’est de sentir sa douceur, sa tendresse, sa bienveillance, sa sensibilité enfin laissées paraître au grand jour.

    Je le serre très fort dans mes bras et je le couvre de bisous. Sa peau mate est très chaude et moite de transpiration. Sa queue toujours en moi, son corps sur le mien, mes bras autour de son torse puissant, je me sens bien, en sécurité, en communion totale avec le gars que j’aime. Nous nous apprivoisons un peu plus à chaque instant, nous nous appartenons un peu plus à chaque instant. J’ai l’impression qu’une sorte d’énergie circule en boucle entre nos deux corps et que nous ne faisons plus qu’un.

    Après une petite pause, le bogoss relève son buste, juste ce qu’il faut pour m’embrasser. Je lui rends ses bisous, mes lèvres sont tout aussi gourmandes que les siennes.

    C’est bon de faire l’amour devant la cheminée, d’entendre les petits bruits de l’amour se mélanger au crépitement du feu.

    Le bobrun se redresse, il recommence à me limer. Dans la faible lumière mouvante émise par le feu de cheminé, je regarde ce corps magnifique se diriger tout droit vers l’orgasme. Je me dis que mon bobrun a beau avoir changé d’attitude pendant l’amour, qu’il a beau avoir laissé son côté petit macho au placard pour se glisser dans la peau de ce nouveau Jérém, sensuel et attentionné qui me fait l’amour, ses attitudes n’ont rien perdu de leur charge virile.

    Sa façon de m’attraper par les hanches, de saisir mes chevilles, d’écarter mes fesses, de prendre appui sur mes épaules, de venir en moi, de faire onduler son bassin, d’envoyer de bons coups de reins : sa façon d’exprimer sa mâlitude demeure inchangée.

    En fait, entre l’ancien Jérém petit con macho et le nouveau, jeune mâle qui s’ouvre à l’amour, c’est la façon de me faire sentir à lui qui demeure inchangée.

    Car, au-delà de la beauté extrême de ce corps et de cette petite gueule de mec à faire jouir d’urgence, Jérém dégage quelque chose de profondément viril. Jérém est un jeune mâle bien couillu, et il a des attitudes, des regards, une présence, qui en imposent. Sans même avoir besoin de jouer au petit macho. La virilité, c’est inscrit dans ses gènes. Elle s’impose comme une évidence. Un mec comme Jérém peut être doux et très viril à la fois.

    « Je vais jouir » il finit par lâcher, la voix cassée par la tempête des sens.

    « Fais-toi plaisir » je lui lance, tout en pinçant ses tétons pour amplifier et précipiter son orgasme.

    Je le vois, je l’entends pousser un soupir long et profond, comme une délivrance de bonheur masculin. Qu’est-ce que c’est beau un mec qui jouit, qu’est-ce que j’aime être témoin, de cet instant, de cette courte absence pendant laquelle son esprit s’évapore, pendant lequel le mec est seul, plongé dans une dimension de plaisir inouï où il est si puissant et si vulnérable à la fois.

    Le bogoss se laisse tomber sur moi, ses doigts glissent nerveusement dans mes cheveux, son visage s’enfonce dans le creux de mon épaule, ses lèvres posent des baisers fébriles dans mon cou. Ses coups de reins espacés, ponctués de râles bien puissants, marquent le tempo des giclées qu’il est en train d’envoyer au plus profond de moi.

    L’orgasme passé, le bogoss reste allongé sur moi, enfoncé en moi. Je perçois le rythme de sa respiration accélérée, les battements rapides de son cœur, son front en nage contre ma peau. Pendant de longs instants, il demeure silencieux, il récupère.

    « Ça va ? » je finis par lui demander.

    « Oh, que oui ».

    « T’as du mal à t’en remettre ? » je le cherche.

    « C’était terrible ».

    « Pour moi aussi… ».

    « Jamais, jamais de ma vie j’ai pris autant mon pied qu’avec toi, même pas de loin ».

    « Ca me fait plaisir ».

    « Je ne sais pas comment tu fais pour me faire jouir aussi fort ».

    « Peut-être que nos corps sont faits l’un pour l’autre ».

    « T’as pas joui, toi… » fait-il, après une petit silence.

    « Non… ».

    « Je vais t’arranger ça ».

    Et, ce disant, le bogoss recommence à envoyer des petits coups de reins, tout en mordillant et en suçotant mes tétons à tour de rôle. Ses abdos frottent contre mon gland. Très vite, je me sens venir.

    « Je vais jouir » je lui annonce.

    Mais le bogoss continue comme s’il n’avait rien entendu.

    Un instant plus tard, mon orgasme se manifeste par la venue de nombreuses giclées. Des giclées qui, l’une après l’autre, libèrent la tension d’excitation, me vident de toute énergie et me remplissent d’un bonheur physique, mental et spirituel inouï.

    Je pousse à mon tour un long et profond soupir de délivrance. Et je me surprends à me dire que celui que je viens de vivre est sans conteste l’un des meilleurs orgasmes de ma vie, si ce n’est le meilleur. Ma découverte du plaisir avec mon Jérém semble être sans fin et tendre vers des sommets de plus en plus délirants.

    Jouir longtemps et intensément, jouir jusqu’à l’épuisement, jouir avec le corps, le désir, le cœur, jouir avec l’être aimé : voilà le secret de l’orgasme parfait.

    Le bogoss se relève, me sourit. Et son sourire après l’orgasme est un sourire de malade, de malade !

    « Qu’est-ce que tu mates ? » il me demande, alors que je fixe ses pecs, ses abdos, et ses poils copieusement trempés de mon jus.

    « Ah, tu m’en as foutu partout » il conclut tout seul, en se penchant sur son torse.

    « Je n’ai pas pu mieux viser ».

    Le bogoss attrape un t-shirt par terre et s’essuie le torse, puis me le passe pour en faire de même. Il revient s’allonger sur moi, et me couvre de bisous enflammés. Il me caresse, me chatouille, joyeux comme un gosse, joueur comme un chiot foufou. Et toujours, sur son visage, ce beau sourire heureux qui me fait fondre.

    Petit à petit le bogoss finit par se calmer, la fatigue le gagne. Pendant de longues minutes, nous restons dans les bras l’un de l’autre. En silence. Et au bonheur de le voir tout foufou après l’orgasme succède un autre bonheur, celui de le voir épuisé, repu, comblé après l’amour.

    « Vraiment, jamais j’ai pris autant mon pied » je l’entends répéter tout bas, tout en se laissant glisser sur un flanc, face à moi.

     « Même pas avec des nanas ? » j’ai envie de savoir.

    « Jamais de la vie ».

    « T’as jamais été amoureux d’une meuf ? ».

    « Non, jamais. Avec les meufs ce n’était que de la baise. Je ne voulais pas qu’elles s’attachent. Je passais de l’une à l’autre pour me sentir désiré, et pour pouvoir être le mec qui s’était tapé le plus de nanas du lycée ».

    « Tu crois que t’aurais pu t’attacher à une meuf ? Je veux dire… après tout, tu aurais pu choisir une nana pour « réviser »… ».

    « Je ne crois pas. Tu es la personne avec qui j’ai couché le plus de fois et le plus longtemps, et de loin. Jamais je n’ai fait l’amour à une nana 4-5 fois dans une nuit ».

    « C’est vrai que t’es une machine de sexe ».

    « Je le suis, avec toi ».

    « Je te fais de l’effet, alors… ».

    « Il faut croire ».

    « Allez, dis-moi, qu’est-ce qui te plaît chez moi ? ».

    « Arrête… ».

    « Ce coup-ci tu ne vas pas m’avoir avec le sexe, je n’arrêterai pas jusqu’à ce que tu me dises ! » je lance sur un ton joyeux.

    Mais le bobrun demeure silencieux.

    « Allez, s’il te plait ! » j’insiste, tout en caressant les poils entre ses pecs. Décidemment, je ne m’en lasse pas.

    « Ce que j’aime… » il finit par lâcher.

    « Vas-y ! » je l’encourage.

    « J’adore ta peau ».

    « Ma peau ? ».

    « Elle est douce » fait-il en caressant fugacement mon avant-bras.

    « Et c’est tout ? ».

    « Pffffff ».

    « Allez !!! ».

    « J’aime ça aussi (fait-il en se retournant vers moi, en m’enlaçant avec ses bras et en posant un bisou sur ma joue) et ça (il passe ses doigts dans mes cheveux) et ça (il léchouille mes oreilles) et ça (il frotte son nez contre ma mâchoire) et ça (il pose plusieurs bisous sur mes lèvres) et ça (il embrasse ma pomme d’Adam) et ça (il embrasse mes épaules) et ça… ça, alors, je kiffe un max ces petits trucs (il mordille mes tétons et je frissonne) et ça (il caresse mes pecs) et ça (il titille mon nombril avec le bout de sa langue). Et j’aime ça aussi (il enchaîne, en saisissant doucement ma queue). Alors, ça te convient comme réponse ? ».

    « Ah oui, ça me convient tout à fait ! ».

    « Et j’aime ça, putain, qu’est-ce que j’aime ça (il caresse mes fesses) ».

    « Tu les aimes mes fesses, hein ? » je le cherche.

    « J’adore ton petit cul… ».

    « A ce point ? ».

    « Ça fait longtemps que je le mate, ton petit cul ».

    « Tu le kiffais déjà avant qu’il soit à toi ? ».

    « Ton petit cul m’a donné envie de lui gicler dedans depuis le premier jour. Et dès qu’on commencé nos sauteries, alors, là… j’étais accroc ».

    « C’est vrai ? ».

    « Tu peux pas savoir comment j’ai eu envie de toi après ce premier après-midi » fait Jérém.

    « Moi aussi j’avais envie de toi ».

    « Tu m’as fait une pipe de fou » il continue.

    « Tu m’as chauffé à blanc ».

    « Quand tu as avalé mon jus, j’étais dingue ».

    « Quand tu m’as ordonné d’avaler ton jus, j’étais dingue aussi ».

    « Quand tu m’as léché la rondelle, là t’as marqué des points ».

    « Je voulais te faire plaisir comme personne d’autre auparavant ».

    « Et tu as réussi. Jamais on m’avait fait ça ».

    « Jamais ? ».

    « Non, jamais ».

    « Tu en avais déjà eu envie ? ».

    « Oui, mais je n’avais jamais osé demander. J’avais peur que les nanas se moquent ou qu’elles refusent. Et là, tu débarques et tu vas droit au but, pile dans mon fantasme, sans même besoin que je demande. J’arrivais pas à y croire ».

    « Et ça a été bon ? ». »

    « Putain que oui. Je n’avais même pas imaginé que ça puisse être si bon ! ».

    Nous nous échangeons des bisous en silence, la douce mélodie de nos caresses se mélange au crépitement du feu dans la cheminée.

    « Tu sais, je me suis branlé des fois en pensant à toi » il me balance.

    « Quand ça ? Après le début de nos révisions ? ».

    « Oui, et même avant… ».

    « Même avant ? ».

    « Oui ».

    « Avant, quand ? ».

    « Je crois que la première fois c’est après l’anniversaire de Thomas ».

    Je suis scié d’apprendre ça. Le plus beau mec du lycée qui se branlait en pensant à moi, pendant que je me branlais en pensant à lui. Quel gâchis ! Mais au fond, quelle chance aussi !

    « Si tu savais le nombre de fois où je me suis branlé en pensant à toi. J’ai été tellement jaloux de voir que tu continuais à coucher avec des nanas alors que je crevais d’envie d’être avec toi ».

    « Je suis désolé de t’avoir traité comme je l’ai fait » il lâche tout bas, en ajoutant des bisous à ses excuses sincères.

    Je suis ravi de nos confessions sur l’oreiller. Pourtant, une question me brûle les lèvres. Il est des questions qu’il faut savoir poser lorsque le bon moment se présente, et le bon moment c’est quand on se sent le courage de le faire et que l’on sent l’autre réceptif. Il ne faut pas laisser passer ce moment précieux, car on ne sait pas s’il va se représenter un jour.

    « Et tu pourras assumer tout ça, demain ? » je me lance.

    « Je ne sais pas comment je vais gérer quand je serai à Paris ».

    « Je ne te parle pas de le crier sur les toits, je te parle de l’assumer au moins « entre nous »… ».

    Le bogoss relève son buste, me fixe droit dans les yeux, son regard est doux et charmant.

    « Je suis bien avec toi ».

    « Moi aussi je suis bien avec toi, je voudrais que ce week-end ne se termine jamais ».

    « Moi non plus ».

    Le bogoss me fait plein de bisous.

    « Quand je pense comment tu m’as jeté les quelques fois où j’ai essayé de t’embrasser. Quitter ton studio sans le moindre geste de tendresse de ta part, c’était le plus dur ».

    « Pour moi aussi c’était dur. Parce que moi aussi j’en avais envie. J’avais besoin de câlins autant que toi, mais je me faisais violence pour ne pas céder. Parce que je voyais ça comme une faiblesse. J’étais pas bien dans ma tête ».

    « Je t’avais dit que c’était génial ».

    « Et tu avais tellement raison ».

    Je le prends dans mes bras et je lui fais des câlins et des bisous dans le cou.

    « Ne me fais plus souffrir, Jérém ».

    « Promis… ».

    « Promis, promis ? ».

    « Je m’endors… » fait-il, la voix pâteuse.

    « Promis, promis ? » j’insiste.

    « Oui… promis… promis… bonne nuit… » il lâche, alors que sa voix ralentit comme la musique d’un baladeur à cassettes dont les piles commencent à vaciller.

    Jérém s’endort en premier dans mes bras. Je me laisse bercer par sa respiration apaisée, par les battements de son cœur, par le contact avec la douce chaleur de sa peau.

    Et pourtant, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Tant de choses se bousculent dans ma tête, tant de découvertes inattendues, tant de bonheurs.

    Je repense à la balade à cheval, aux attitudes bienveillantes de Jérém à mon égard pendant cette journée, à sa façon de s’inquiéter de ma sécurité, à sa façon de m’apprendre les rudiments de l’équitation. Je repense à l’amour dans la nature. Je repense au petit « accident » lorsque Charlène nous a surpris dans le box, et à la façon dont ça a été désamorcé. Je repense à l’amour de cette nuit, à cette intense expérience sensuelle qui m’a rendu dingue. Et je repense, bien évidemment, à notre nouvelle discussion sur l’oreiller.

    Je me suis souvent demandé ce que Jérém me trouvait, pourquoi il m’avait choisi moi pour ses révisions, pourquoi j’avais été l’élu de son lit avant de devenir, je l’espère, l’élu de son cœur. Désormais, je sais.

    Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse me trouver attirant à ce point.

    Je me sens bien dans son regard, et je me sens beau aussi. Je m’étais déjà senti attirant dans le regard de Stéphane et, dans des proportions différentes, dans celui de Martin, celui de Julien et dans celui de Thibault. Mais cette fois-ci, la sensation est puissance mille car je me sens beau dans le regard du gars que j’aime.

    Mes yeux commencent à se fermer et je repense à tous ces cavaliers joyeux et bienveillants, et que je considère désormais comme des amis. Je suis bouleversé par ces rencontres avec des gens intelligents comme il en existe heureusement beaucoup et pour lesquels les gays ne posent aucun problème.

    Saint Exupéry a écrit : il n'est qu’un luxe véritable, c’est celui des relations humaines. Le voilà à mon sens, le véritable essence de l’ABCR : des amis, avant même que des cavaliers. Autour d’une fondue ou en balade, l’ABCR c’est avant tout une histoire de rencontres et de partage de bons moments avec des gens aimants. L’ABCR ce sont des moqueries, des blagues, des rires, mais toujours dans une ambiance bon enfant. L’ABCR est un joyeux bordel, une famille d’amis.

    Je suis heureux comme jamais, je suis comblé. Et pourtant, la petite voix qui me parle du coup de fil de Paris résonne toujours au loin.

     

    Je ne sais pas quelle heure il est lorsque j’émerge de mon sommeil. Derrière les carreaux, il fait toujours noir. Le feu dans la cheminée a l’air d’avoir perdu pas mal de son panache. Jérém est toujours dans mes bras, nos corps entièrement nus sont toujours collés l’un contre l’autre, mon visage dans le creux de son cou, mon torse contre son dos, mon bassin à hauteur de ses reins.

    Je ne suis qu’à moitié réveillé, mais je ressens une sensation tout aussi agréable qu’insolite monter dans mon bas ventre. Je ressens comme une excitation, comme un frisson.

    Soudain, je réalise que je bande et que ma queue est calée entre les fesses de mon bobrun. Et aussi, que son bassin fait de petits mouvements qui provoquent ces frissons hyper excitants que je ressens dans mon gland.

    Est-ce que Jérém est réveillé ? Je n’ose demander. Si oui, de quoi a-t-il envie ? Qu’est-ce qu’il attend de moi ? Je n’ose pas penser qu’il puisse avoir envie que… Non, c’est pas possible, il ne peut pas avoir envie de ça.

    Pourtant, les petits mouvements se font de plus en plus appuyés. Jérém est bel et bien réveillé. Je l’entends cracher dans sa main, et venir enduire son entrejambe. Son bassin revient se caler contre ma queue. Je me laisse porter par mon excitation et j’entreprends de seconder ses mouvements. Je ne peux toujours pas croire ce qui est en train de se passer…

    A chaque frottement mon gland détecte le doux relief de sa rondelle. La pression de son bassin augmente un peu plus à chaque passage. Mon excitation grimpe elle aussi un peu plus à chaque passage. Jusqu’au moment où mon gland bute contre son trou. Je sens mon bobrun se crisper.

    Une nouvelle fois son bassin s’éloigne, une nouvelle fois sa main vient enduire son entrejambe de salive. Jérém revient se coller contre moi, son trou capte direct mon gland, la pression de son bassin redevient insistante. Et là, j’ai l’impression que la résistance de sa rondelle est sur le point à céder, l’impression que je vais glisser en lui. Mon cœur fait un sprint vers des rythmes délirants. C’est une sensation tellement extrême que j’en ai comme le vertige. C’est ma première fois. J’ai peur et j’ai très envie en même temps. J’espère que Jérém sait ce qu’il fait et qu’il ne va pas se mettre en pétard plus tard !

    Je commence à me préfigurer ma première sodomie en tant qu’actif, je commence vraiment à en avoir envie, lorsque son bassin s’éloigne avec un mouvement brusque. Jérém se cale sur le flanc, loin de moi. Dans le noir, je l’entends reprendre son souffle. Je suis presque certain qu’il a mal.

    « Ça va ? » je lui demande tout bas.

    « Ouaiss ».

    Et je me retrouve là, avec ma trique d’enfer, abasourdi par ce qui a failli se passer. Et à m’imaginer toutes les conséquences de cela, sans avoir le cran de lui poser la moindre question.

    Quelques minutes plus tard, je détecte un changement dans la respiration de mon bobrun qui m’annonce qu’il s’est rendormi. Je devrais essayer d’en faire de même.

     

    Lorsque je me réveille à nouveau, de la lumière rentre déjà par les ouvertures de la petite maison. Mon bobrun est toujours au lit, allongé sur le dos, ses bras et ses pecs dépassent des draps, beau comme un dieu. L’odeur de sa peau nue m’enivre. Sa proximité me donne le tournis. Une envie violente s’empare de moi. L’envie de réveiller mon bobrun avec une bonne gâterie matinale, l’envie de le prendre en bouche et de retrouver le goût de son petit jus chaud de mec.

    C’est une envie tellement violente que je ne peux pas m’y opposer. Alors, je me glisse sous les draps et je commence à caresser doucement la bête encore endormie.

    « Nico… » je l’entends soupirer, la voix encore pâteuse.

    Je le prends en bouche, je commence à le pomper et je sens sa queue grossir peu à peu.

    « Tu fais quoi ? ».

    « J’ai envie de te sucer ».

    « T’es fou, toi ! ».

    « Tu n’aimes pas ? ».

    « Tu veux me tuer ».

    « Non, juste te faire jouir ».

    « Ce matin, c’est libre-service sans assistance » il lâche, en paraphrasant la réplique de Lola à Daniel du soir précèdent. Et alors que je recommence à le sucer, il laisse retomber lourdement son dos sur le matelas.

    J’ai envie de rigoler, mais je suis avant tout rassuré que mon bobrun semble de bon poil et que ce qui vient de se passer un peu plus tôt dans la nuit n’a pas affecté notre harmonie. Mais de quoi avait-il réellement envie cette nuit ?

    Je le pompe avec bonheur, je le pompe avec entrain. Assez vite, sa queue se tend à bloc. Quant à son jus, il ne tarde pas non plus à jaillir de son gland et à atterrir dans ma bouche. J’adore la puissance de ses jets, j’adore ce goût, cette odeur, ce témoignage chaud et dense de son plaisir de jeune mec, l’essence de sa bogossitude, de sa jeunesse, de sa puissance virile. Ce petit jus du matin est un cadeau qui met de bonne humeur pendant toute la journée.

    « T’es fou, Nico ».

    « C’est toi qui me rends dingue ».

    « Allez, debout » fait le bogoss après un court instant de récupération « on a une balade à faire aujourd’hui ».

     


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