• 20 Le mec du comptoir (nouvelle version de 2023)

    (La version de 2015 se trouve juste après la version de 2023).


    Mars 2015.

    Aujourd’hui, c’est une belle journée de printemps. Le vent d’Autan souffle depuis hier, vigoureux et insistant, et le ciel est bien dégagé.
    Ce matin, je me rends dans un magasin de matériel électrique pour acheter une bricole pour la maison. Dès mon arrivée, je constate qu’il y a du monde au comptoir. Mais aujourd’hui je ne travaille pas, et je ne suis pas pressé.
    Et je ne le suis d’autant pas que je viens de TE remarquer dans la file d’attente à côté de la mienne. Toi, beau jeune mâle brun au regard ténébreux et au physique avantageux. Mon regard et mon Être tout entier se figent sur toi, et tout disparaît autour.
    A chaque fois que l’existence d’un beau garçon traverse ma rétine et mon esprit, je me retrouve comme plongé dans un état second. C’est une expérience presque mystique. Pendant quelques instants, j’assiste, incrédule, à une sorte de révélation repoussant à chaque fois les limites de la magnificence du Masculin.
    Je suis percuté, submergé, envahi par un trop plein de sexytude, de mâlitude, de virilité, d’irrépressible désir. Ma conscience sature, bugge. Je me retrouve comme hébété, fixant avec insistance le Petit Dieu pour laquelle mon adoration est déjà totale, comme en étant d’hypnose, dans la tentative inconsciente et désespérée de capturer, de comprendre, d’admettre que tant de beauté, de mâlitude, de sexytude puissent être réunies en un seul garçon.
    C’est une expérience à la fois délicieuse et frustrante, tant l’objet de mon désir est généralement inaccessible. Mais ça me met toujours de bonne humeur que de croiser un bel inconnu de bon matin.
    Et toi, toi t’es vraiment beau, mec ! Tu es un garçon solide, un brun comme je les aime, pas très grand, un mètre 70 maximum. Il est à mes yeux une sexytude propre à ce genre de garçons, que j’appelle les « petits formats très bien proportionnés ». Tes cheveux sont ni trop courts, ni trop longs, arrangés un peu à l’arrache. Tu as la peau mate, une petite barbe de quelques jours, bien sexy. Tu te situes dans une plage d’âge entre 25 et 30 ans.
    Tu es habillé plutôt simplement, tu portes un pantalon de travail à poches, des chaussures de sécurité.
    Mais aussi un t-shirt gris avec un ballon ovale imprimé dans le dos, surmonté par le nom d’une petite ville des alentours. Tu es donc un rugbyman, ou du moins un passionné de rugby.
    Le t-shirt épouse à la perfection tes épaules bien taillées, tes pecs, laissant même deviner tes tétons. Quelques petits poils tout mignons dépassent de l’arrondi du col. C’est un t-shirt de travail, et tu le portes avec un naturel désarmant, sans intention particulière de te mettre en valeur. Et pourtant, ça te met sacrement en valeur. Tu ne peux même pas imaginer à quel point. Tu n'es peut-être même pas conscient d’à quel point tu es sexy.
    Première loi de la Bogossitude : un rien habille un bogoss.
    Deuxième loi : un garçon n’est jamais autant sexy que lorsqu’il ne fait rien pour cela.
    Troisième loi : le garçon le plus sexy qui soit est celui qui ignore à quel point il l’est.
    Et c’est justement cette absence d’intention et de conscience qui font le charme de ta tenue, et de ta personne. Petit mec, tu es insupportablement sexy !
    Tu rentres dans mon champ de vision et mon regard est à nouveau vierge, à nouveau enchanté. Et en te regardant, je ressens un bonheur tout aussi intense que la première fois de ma vie où j’ai été percuté par la beauté d’un beau garçon. Pour autant que je me souvienne, ça devait être au Cours Moyen, lors d’un cours de natation. L’un des moniteurs était très beau. C’était la première fois que je voyais un garçon aussi beau.
    Petit brun, tu as l’air pressé. Tu dois avoir du travail qui t’attend, des clients à contenter. Tiens, d’ailleurs ton téléphone vient de sonner. Tu décroches. Et soudain, tes beaux traits virils se crispent. Ton regard brun et charmant prend un air désabusé et fatigué. A un moment, il croise le mien. Je te souris, l’air compatissant. Te montrer de l’empathie est ma façon de te faire remarquer mon existence. Mon sourire doit te faire plaisir car tu souris à ton tour. A cet instant, j’ai envie de pleurer tellement ton sourire m’emplit de bonheur.
    Le premier client de ta file d’attente est parti et il ne reste qu’un autre type devant toi. Tu en as assez entendu, tu as l’air de vouloir mettre un terme à cette conversation qui commence visiblement à t’agacer.
    —    Ecoutez, Madame, je serai chez vous en début de semaine prochaine, mais pas avant. Je vous ai dépanné de ce qui était le plus urgent et j’en fais de même avec d’autres clients. Je dois vous laisser, j’ai beaucoup de travail. C’est pas la peine de me rappeler encore d’ici là. Je sais parfaitement ce qui me reste à faire. Je vous dis à lundi, passez un bon week-end.
    Le ton de ta voix est ferme, et je décèle un bon petit accent toulousain plutôt marqué, plutôt craquant.
    Tu viens de raccrocher et ton regard revient vers moi. Nous ne sommes pas très loin l’un de l’autre, moins de deux mètres nous séparent. Je te souris à nouveau. Tu souris à ton tour, mais pas longtemps. Ton portable sonne à nouveau. Cette fois-ci, tu ne réponds pas, tu appuies sur la touche rouge, l’air de plus en plus agacé. Finalement, le client devant toi prend beaucoup de temps, et tu commences à t’impatienter.
    Tu as l’air fatigué, mon mignon. A en juger d’après la façon dont tu t’étires, il est évident que ton sommeil matinal a été coupé par un réveil qui a sonné trop tôt. Et maintenant, planté là à attendre, ta fatigue te rattrape. Tu aurais encore dormi, j’imagine, si le taf ne t'avait pas obligé à sortir de tes draps.
    Tu es debout depuis quelle heure ? Est-ce que tu étais seul dans ton lit ? Est que tu étais avec ta copine ? Avec ta femme ? Est-ce que tu lui as fait l’amour hier soir ? Est-ce que tu t'es réveillé avec une bonne trique et tu t’es fait sucer ? Ou bien, est-ce que tu as pris le temps de te branler avant de sortir de ton lit ? Ou alors sous la douche ?
    Tu bailles, tu t'étires à nouveau, tu frottes ta barbe brune, et je te trouve de plus en plus sexy à chaque seconde qui passe. Je sens mon ventre frémir, comme secoué par un tambour de machine à linge en mode essorage. J’ai déjà follement envie de toi.
    —    C'est long, ça n’avance pas… je te lance, comme la première pierre posée d’un pont que je voudrais bâtir entre nous.
    Je suis le premier étonné de mon « audace ». Mais tu me fais vraiment trop d’effet, et j’ai besoin d’attirer ton attention, j’ai besoin que tu poses ton regard sur moi, j’ai besoin que tu saches que j’existe. Au moins pendant un instant.
    En vrai, je tremble, j’ai le cœur qui bat à mille, j’ai le souffle coupé, les jambes en coton. J’ai peur que tu trouves ma remarque déplacée, que tu me trouves déplacé tout court, j’ai peur d’ajouter de l’agacement à ton esprit.
    Mais, pour mon grand plaisir, tu me réponds, tu me secondes. Et tu n’as pas du tout l’air agacé par ma démarche.
    —    Ah, oui, j'en ai marre d'attendre. En plus, j’ai un taf monstre qui m’attend !
    —    Vous bossez dans quoi ?
    —    Je suis chauffagiste. Et vous ?
    —    Ingénieur et… bricoleur !
    —    Moi c’est Pierre.
    —    Moi c’est Nicolas, enchanté !
    Le client devant toi a terminé et c’est désormais à ton tour de te faire servir. Ce qui met un terme prématuré à nos échanges. Tu approches du comptoir. Le petit mec qui vient vers toi est un brun à lunettes au physique élancé, pas mal du tout dans son genre non plus. Mais moi, je n’arrive pas à décrocher mon regard de toi, beau chauffagiste !
    Je t’entends expliquer que tu as passé une commande et qu’on t’a appelé pour te dire qu’elle était arrivée. Le petit mec à lunettes cherche sur son ordi mais semble avoir du mal à retrouver la commande en question. Tu attends, les coudes appuyés sur le comptoir, le dos incliné, les fesses un brin cambrées. Mais putain qu’est-ce que tu es beau, ainsi négligemment appuyé au comptoir ! Tu l’ignores, mais cette position fait se soulever légèrement ton t-shirt à l’arrière, laissant ainsi découvrir un petit bout de peau proche de ta chute de reins. C’est beau, beau, beau !
    Le petit mec à lunettes part dans le bureau à l’arrière du comptoir. On le voit discuter avec un autre type derrière la porte vitrée. Ce dernier passe un coup de fil. Entre temps, le client qui me précédait dans la file d’attente est parti et je me retrouve à mon tour devant le comptoir. A nouveau à un mètre de toi. J’annonce rapidement ma commande et le vendeur part dans l’arrière-boutique chercher la marchandise.
    Mon regard revient aussitôt vers toi, beau chauffagiste. Mais je n’ai pas le bonheur de croiser le tien car le petit mec à lunettes revient t’expliquer qu’il y a eu une erreur, que ta commande est incomplète, qu’il manque juste… la pièce principale !
    Tu sembles excédé. Je t’entends lancer, à bout de nerfs :
    —    Ça bousille ma journée. J’avais promis au client d’y aller aujourd’hui. Est-ce que je peux au moins savoir quand j’aurais cette pièce ?
    Le jeune vendeur retourne dans l’arrière-boutique pour se renseigner. Et moi j’en profite pour te lancer :
    —    Ça ne s'arrange pas ici…
    C’est une affirmation qui ne repose sur rien, car c’est la première fois que je viens dans ce magasin, c’est un bluff imaginé dans le seul et unique but d’essayer d’établir un début de complicité par l’empathie. Et ça marche !
    —    Non, pas du tout… tu confirmes.
    En attendant, mes pièces sont arrivées sur le comptoir. Trop vite, pour une fois que je ne suis pas pressé ! C’est con, je vais avoir fini avant toi. Je vais partir avant toi. J’aurais bien voulu continuer à discuter avec toi, trouver le moyen de te parler d’autre chose que de taf et de taf.
    Une fois que j’aurai réglé ma facture, je vais partir ! Et ce sera fini, je rentrerai dans ma voiture, je reprendrai ma route et ne te reverrai plus jamais.
    Bien sûr, il y a toujours une raison qui fait que rien n’est jamais possible entre moi et un gars que je kiffe. Je peux toujours invoquer des conditions conjoncturelles défavorables pour tenter d’expliquer mon manque de cran, pour tenter de justifier à moi-même mon incapacité à aller vers l’autre, à briser le mur de verre qui me sépare d’une possible belle rencontre. Aujourd’hui, je peux me dire par exemple que ce beau chauffagiste est bien trop accaparé par ses soucis et bien trop pressé pour qu’il puisse être réceptif à mes approches.
    Mais je sais pertinemment que ce ne sont que des excuses. Et ça n’apaise en rien la douloureuse déchirure provoquée au plus profond de moi par la dichotomie inconciliable entre mon désir et ma frustration.
    La vérité est que je ne sais pas aller vers les garçons qui me font de l’effet. Je ne sais même pas y aller pas dans les endroits prévus pour cela, alors, dans la vie de tous les jours…
    La peur du rejet, de l’humiliation et de la violence me tétanise. Aussi, la bogossitude m’impressionne, me fait me sentir comme un vilain petit canard honteux et me fait perdre tous mes moyens.
    Mon vendeur me rend la carte bleue, me tend la facture et me colle mon carton dans les mains. Je me retourne vers toi, beau Pierre. Tu captes mon regard et tu y accroches le tien. Je voudrais te parler, trouver le moyen de prolonger nos échanges, mais je n’ai aucune idée de comment m’y prendre.
    —    Bon courage… tu me glisses, tout mignon.
    —    Oui, bon courage à vous aussi…
    Et voilà, c’est comme ça que ça se termine, déjà. Je me mettrais des baffes, des baffes et encore des baffes.
    J’avance vers le sas, le ventre ravagé par le regret et la frustration. Je me sens mal et pire, j’ai envie de hurler jusqu’à m’en casser les cordes vocales !

    C’est en traversant le sas d’entrée que mon esprit est traversé par une idée qui me paraît plutôt pas mal. Je vais t’attendre ici, beau chauffagiste, un café à la main, et je vais t’en proposer un quand tu vas te pointer. Autour d’une pause-café, nous pourrons continuer à parler, et peut être faire un peu plus connaissance.
    Au fond de moi, je ne sais pas exactement ce que je cherche. J’ai terriblement envie de toi, mais j’ignore s’il y a moyen que tu sois partant pour cela. En attendant, j’ai envie de passer un peu plus de temps avec toi. Au moins ça, et tant pis si le désir qui me ravage restera inassouvi. Tu es trop craquant, je ne peux me résigner à partir sans rien tenter, je ne me le pardonnerais pas !
    Je pose mon carton dans ma voiture et je reviens vite dans le sas. Je me fais couler un café à la machine.
    Au bout de plusieurs minutes, tu n’es toujours pas sorti du magasin. J’ai terminé mon café et je commence à me dire que j’ai l’air con planté là à attendre de la sorte. Je ne sais même pas si je vais avoir le cran de te le proposer, ce putain de café !
    Oui, il faudrait avoir un peu plus de cran. Et arrêter de flipper. Au fond, je ne fais rien de repréhensible. Tu es beau, ça c’est un simple constat, et tu me plais, rien de plus normal. Je crève d’envie de t’offrir du plaisir, ni plus et ni moins de ce dont tu aurais envie. Rien de plus louable, pas vrai ?
    Pourquoi alors je me sens si mal, pourquoi je trouve mon comportement si déplacé ? Pourquoi ai-je l’impression de commettre un délit et d’aller forcément te déplaire ? Pourquoi je me sens fautif et coupable ?
    Plus les minutes passent, plus je sens ma détermination flancher. Je me dis que je ne vais pas oser, que quand tu vas enfin te pointer, je vais te laisser passer sans même te regarder. De toute façon, tu vas être pressé d’aller retrouver tes obligations de la journée, et je ne vais pas oser te proposer un simple café. Des excuses, toujours des excuses. Oui, je peux être con à ce point !
    Autant que je me tire d’ici tout de suite, en évitant ainsi une défaite cuisante dont je suis le seul responsable, moi qui sais si bien saboter mon propre bonheur depuis toujours.
    Je suis dans tous mes états, déchiré entre le désir qui me ravage, la crainte de ne pas oser, la peur de me faire refouler, rejeter, humilier, l’envie de partir, la colère contre moi-même de n’avoir pas plus d’audace, et contre l’injustice d’une culture, d’une société qui, condamne et rend si difficile le bonheur entre garçons.
    A moitié inconsciemment, je sors mon téléphone de ma poche et j’accomplis le geste machinal d’aller faire un tour sur l’application. Ce geste familier me rassure. Le portable à la main me donne une contenance, une « excuse » du fait de me trouver toujours là, plusieurs minutes après avoir réglé mon achat. Je me dis que je vais faire genre le gars occupé à écrire un mail ou à consulter je-ne-sais-quoi.
    Dans la mosaïque de l’application, je découvre en première position un profil inconnu au bataillon, « PIR31130 ». La photo de profil n’affiche pas le visage, juste un détail d’un biceps à moitié couvert par une manchette de t-shirt noire. Dans le descriptif, l’âge, 27 ans, et une courte description.
    « Je suis nouveau ici, je découvre ».
    Et là, surprise, la distance affichée est de 10 mètres. Mon cœur fait un bond. Je sais que l’application manque parfois de précision. Mais 10 mètres, ça signifie que le gars est quand-même tout proche !
    Son âge, son côté « nouveau ici », cette photo à la fois mystérieuse et sensuelle, tout cela m’intrigue à mort. A coup sûr, le mec doit se trouver dans le magasin. Il y avait plusieurs mecs à l’intérieur, mais comment savoir de qui il d’agit ? Je crève d’envie de rentrer à nouveau pour tenter de trouver qui se cache derrière ce profil qui m’intrigue.
    Mais je n’ose pas franchir à nouveau la porte d’entrée. J’ai peur de me faire remarquer, et qu’on trouve mon comportement louche. Je décide alors d’engager la conversation virtuelle. J’envoie illico un :
    « Salut », pour établir le contact. Mon profil affiche ma photo au-dessus de mon pseudo, « Nico82du31 ». Il pourra donc me localiser en premier.
    Je suis stressé comme pas possible, je suis impatient, cette situation inédite me donne le tournis. Je sais que je ne t’aurais pas, Pierre, mais peut être que je pourrai me consoler avec le gars au biceps musclé.
    Plusieurs secondes s’écoulent avant de recevoir un message en retour.
    « Salut, je t’ai vu dans le magasin »
    Ah, voilà autre chose.
    « Facile pour toi, moi j’ai mis ma photo ; - ) » je plaisante.
    « Pas faux »
    « Tu cherches quoi ? »
    Bien Nico, en plein dans le mille, en tout cas dans le top 5 des phrases les plus usées dans l’application !
    « Attends je sors je t’explique »
    De plus en plus intrigué et abasourdi, je me penche vers la porte vitrée coulissante côté magasin. Je voudrais rester discret mais je m’approche trop du capteur de mouvements. Et la porte s’ouvre, me laissant à découvert, démasqué, comme soudainement mis à nu.
    La porte s’ouvre et tu es là, devant moi. Pendant une fraction de seconde, j’ai cru que ce serait le mystérieux gars de l’application qui venait « m’expliquer ». Mais c’est toi, mon beau chauffagiste. Tu me regardes, tu me souris. Je fonds comme neige au soleil.
    J’aimerais tellement partager un bon moment avec toi, mais au fond de moi je sais parfaitement que ce n’est pas possible. J’ai voulu y croire, parce que tu me fais un effet de dingue. Mais il est temps d’arrêter de rêver. Et maintenant, il faut que tu partes au plus vite. Pour que ma frustration de te savoir inaccessible commence à s’estomper, et parce qu’un autre gars doit venir « m’expliquer » quelque chose d’important d’une seconde à une autre.
    —    Je l’ai eue ma pièce, à la fin, tu me lances, parfois il faut juste insister.
    Tu es tellement beau, j’ai tellement envie de toi !
    —    Vous devez être soulagé…
    —    Et si on se tutoyait ? tu me lances.
    —    Ça me va. Tu dois être soulagé…
    —    Et si on arrêtait de tourner autour du pot, monsieur « Nico82du31 » ?
    Après une fraction de seconde d’ébahissement, tout prend forme dans ma tête.
    —    C’est donc toi « PIR3130 »…
    —    P-I-R… tu précises.
    —    Ah oui, je suis bête, P-I-R, Pierre, il suffisait de lire !
    —    Bah oui ! tu te moques gentiment.
    —    Ça te dit un café ? je prends confiance.
    —    Bah, c’est pas de refus. Mais je vais d’abord poser mon carton dans le fourgon. Je reviens de suite.
    —    D’accord !
    Tu passes la deuxième porte vitrée qui s’ouvre en laissant entrer l’air frais de l’extérieur. Ton fourgon blanc est garé sur une place de parking juste en face de la porte du magasin. Pendant ce temps, je fais couler ton café, heureux comme rarement je l’ai été ces dernières années. J’en profite aussi pour reprendre ma respiration après plusieurs minutes passées comme en apnée. Respire Nico, respire, ça va bien se passer… J’ai les doigts qui tremblent, les jambes qui flanchent.
    Tu reviens une minute plus tard. Je te tends ton café.
    —    Merci beaucoup, tu me lances, en portant le gobelet à tes lèvres et en sirotant une première gorgée chaude. Tes paupières descendent par reflexe. Tes cils sont longs et bruns, très sensuels.
    —    Tu t’es levé de bonne heure ? je te questionne.
    —    Pourquoi ?
    —    Parce que tu as l’air bien fatigué.
    —    Je suis réveillé depuis quatre heures du matin !
    —    Tu commences aux aurores !
    —    J’aurais pu dormir encore ! C’est le gosse qui en a décidé autrement…
    Aaaaahhhhh !!! Bogoss, jeune papa, et sur une application de rencontres gay ! Le tableau masculin qui commence à se dessiner autour de ton existence est riche !
    —    Tu as un enfant ?
    —    Oui, de deux mois…
    —    Félicitations !
    —    Merci. Mais ce n’est pas que du bonheur, tu sais… Ça fait deux mois que je ne dors presque pas. Je suis sur les nerfs, ma copine est sur les nerfs aussi.
    —    C’est si dur ?
    —    Oh, oui ! En plus, depuis six mois elle ne veut plus coucher. D’abord, c’était la fin de la grossesse. Et depuis qu’elle a accouché, elle n’a plus de libido. De toute manière, il n’y a plus que le môme qui compte. Moi je n’existe plus !
    —    Ça doit être dur en effet, je compatis.
    —    Je n’en peux plus de me taper des queues devant du porno !
    —    C’est pour ça que tu viens de faire un tour sur l’application ?
    —    C’est tout nouveau pour moi…
    —    T’as jamais couché avec un mec ?
    —    Si, si, quand j’étais plus jeune, au collège. En classe, il y avait un mec qui me kiffait, il m’accompagnait tous les jours à la maison et il me suçait avant que mes parents rentrent du taf. Mes parents pensaient qu’il m’aidait à réviser, mais il venait juste pour me vider. Ils ne se doutaient de rien. Parfois ils insistaient pour qu’il reste dîner, et après on remontait jouer au jeux vidéo. Et il me suçait encore.
    Mon cerveau fait un parallèle à la fois excitant et nostalgique avec mes révisions avec Jérém.
    —    Et depuis, rien ?
    —    Non. Après le collège, nous nous sommes perdus de vue. J’ai commencé à sortir avec des nanas, j’ai fini le lycée, j’ai bossé chez un patron pendant quelques années, je me suis installé à mon compte, j’ai rencontré la fille avec qui je me suis marié, on a fait un gosse, et tout s’est enchaîné.
    —    Et aux mecs, tu n’y pensais plus ?
    —    Si, bien sûr. Mais je n’osais plus.
    —    Et maintenant ?
    —    Maintenant j’ai trop envie de baiser !
    —    Et plutôt des mecs…
    —    J’ai envie de savoir si je kiffe toujours…
    Et là, je me sens pousser des ailes et je décide d’oser.
    —    Tu peux très vite en avoir le cœur net…
    Tu souris et tu reprends une gorgée de café. Une étincelle lubrique a fait son apparition dans ton regard. Dans le petit sas, l’air est de plus en plus chargée d’électricité, de sensualité.
    —    T’as des capotes ? tu me demandes.
    Mon cœur bat à tout rompre. Tu es beeeaaaauuu, et tu es un sacré bon coquin, j’ai terriblement envie de toi !

    Quelques minutes plus tard, après être passé acheter mon sésame en caoutchouc pour une baise « safe », je te rejoins sur un petit chemin discret à la sortie de la ville que tu m’as indiqué. Je me gare juste derrière ton fourgon. Mon cœur bat tellement fort que j’ai l’impression qu’il va bondir hors de ma poitrine.
    Tu ouvres la porte arrière, et tu me souris à nouveau. Tu es tellement beau, si tu savais ! Ton sourire me donne du courage, du bonheur, un peu plus d’adrénaline, un peu plus le tournis.
    Je monte et je claque la porte derrière moi. Les parois du fourgon sont recouvertes d’étagères pleines d’outils, un établi est posé derrière le siège conducteur, mais tout l’espace central est libre. Le plafond est assez haut pour tenir debout.
    Nous sommes l’un face à l’autre, nous nous regardons, nous nous toisons, sans oser parler. C’est toi qui brises le silence.
    —    C’est mon premier vrai plan avec un mec, alors je ne sais pas comment…
    Tu es beau comme un Dieu, tu es beau à pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais avant ta beauté, c’est ton regard qui me touche. Ici, dans ce fourgon, alors que tu t’apprêter à franchir le pas de l’interdit, à coucher avec un garçon, à tromper ta femme – tu dois penser à elle, à cet instant, et à ton gosse aussi, tu dois culpabiliser, quelque part au fond de toi – tu as l’air perdu et vulnérable. Tu me touches profondément.
    Tu as envie de sexe, certes, mais tu as aussi besoin de tendresse, d’attention. J’ai envie de tout avec toi, mais avant tout, j’ai envie de te serrer dans mes bras et de te couvrir des bisous et de câlins. Alors, je m’approche de toi, je te serre dans mes bras, je t’embrasse dans le cou, délicatement, sensuellement, je caresse ton dos, ton cou, je laisse mes doigts se perdre dans tes cheveux bruns. Tu te laisses faire, sans bouger. Tu sembles bien kiffer. Ce contact avec ton corps solide me fait un bien fou. J’entends ta respiration, les battements de ton cœur qui traduisent ton excitation mêlée de réticences, de questionnement, de peurs, je capte l’odeur de ta peau. J’ai envie de te garder dans mes bras pendant des heures, j’en ai envie parce que j’ai l’impression qu’à toi aussi ce contact fait du bien, que ça t’apaise.
    Nos braguettes s’effleurent, tu bandes, je bande. Tu frissonnes. Il n’en faut pas plus pour faire tomber toutes mes inhibitions. Je passe mes mains sous ton t-shirt, je laisse glisser mes doigts sur ta peau douce et tiède, je découvre le dessin léger et ferme de tes abdos, la douceur de tes poils. Je remonte vers tes pecs, je trouve tes tétons.
    J’insiste avec mes doigts sur tes tétons, tu frissonnes plus fort encore. J’ai envie de t’embrasser sur la bouche, je tente le coup, je teste ta réaction. Mes lèvres se posent sur les tiennes, ma langue s’insinue dans ta bouche, la tienne vient à sa rencontre. Quel bel accueil ! Ça me donne des frissons inouïs, je bande comme âne. Comment j’ai envie de toi !
    Je t’embrasse de plus en plus fougueusement, je défais ta ceinture, puis un à un les boutons qui vont me donner accès à ta virilité. Le contact avec le tissu fin de ton boxer tendu par une queue insolente et frémissante est super excitant.
    Je continue de t’embrasser, je plonge ma main dans ton boxer et j’empoigne ta queue. Ton engin viril tiède et bien raide emplit bien ma main. Je te branle doucement.
    Je suis à genou devant toi. Tu es désormais accoudé sur le bord du petit établi, les jambes légèrement écartées, le bassin bien vers l’avant, ta virilité fringante offerte à ma bouche tout aussi impatiente. Tu as vraiment envie de te faire sucer, après tous ces mois de disette !
    Je te pompe avec bonne vigueur, j’avale ton manche avec entrain. Tu as gardé ton t-shirt gris, et tu as eu raison. Sacré t-shirt, enveloppe en coton mettant en valeur l’anatomie masculine sans complètement la dévoiler, aiguisant le désir, exacerbant l’envie, laissant le temps d’imaginer le bonheur de déshabiller, de découvrir, d’être émerveillé.
    —    Ah, putain, c’est bon, je t’entends grogner, la voix cassée par la tempête des sens, comme dans un état second, vas-y, encore, comme ça !
    Très plaisant à entendre.
    Encouragé par tes mots, je continue avec un entrain grandissant. Je veux me surpasser, je veux t’offrir autant de nuances de plaisir que possible. Je veux te sentir vibrer sous les assauts de ma langue experte.
    Ta respiration se fait de plus en plus profonde et intense. Dans le mouvement, ton t-shirt remonte en cadence, j’aperçois ton nombril, je sens sur mon visage l’odeur léger de ton gel douche et la tiédeur de ta peau.
    Cette simple vision de ton bas ventre a le don de décupler mon envie d’aller encore plus loin dans le déferlement de plaisir que je peux t’offrir. Mes mains se glissent à nouveau sous ton t-shirt, mes doigts frémissent sur tes abdos, avant d’aller à nouveau agacer tes tétons. Tu as l’air surpris par ce contact, tu sursautes. Mais tu prends un pied d’enfer. Je relève les yeux pour apercevoir ton visage, juste à temps pour te voir ramener la tête vers l’arrière, ouvrir la bouche dans un soupir profond traduisant ton plaisir extrême. Et moi je suis fou d’être l’auteur de ton plaisir !
    J’adore l’idée d’être le premier gars qui accède à ta belle queue depuis dix ans, et je vais tout faire pour que la réponse à ta question – J’ai envie de savoir si je kiffe toujours (avec un mec) – soit une affirmation, une évidence, un acquis.
    Je me fais violence pour arrêter de te pomper. Je me relève, je t’attrape par une épaule t’obligeant à avancer vers moi. Je peux ainsi me glisser derrière toi, coller mon torse à son dos, ma queue raide calée dans ta raie.
    —    Pas ça… je t’entends me glisser, un brin paniqué.
    —    T’inquiète, aujourd’hui, le mec, c’est toi ! je te rassure.
    Je glisse l’une de mes mains sous ton t-shirt, je la charge d’aller caresser tes tétons, j’envoie l’autre saisir fermement ta queue et recommencer à la branler. Ma bouche se pose sur ton cou, mes lèvres sont entreprenantes, ma langue se déchaîne. Je suis tellement excité que je m’aventure à mordiller délicatement la peau de ton cou, et même le lobe de ton oreille. Là aussi, tu sembles kiffer.
    Et là un souvenir remonte en moi avec une violence inouïe. C’est le souvenir d’un séjour dans un grand hôtel à Biarritz, le souvenir d’un matin, de Jérém fatigué après la cuite de la veille et une nuit trop courte. Je le revois assis sur le bord du lit, je me revois installé dans son dos, mes jambes autour des siennes, une main s’occupant de ses tétons, l’autre de sa queue, jusqu’à le faire jouir.
    —    Putain, mec, si tu continues comme ça, je vais jouir ! je t’entends me glisser, au bout de ta vie.
    Naaaaan, mec, tu ne vas pas jouir encore, j’en n’ai pas fini avec toi, mon beau !
    Je lâche aussitôt ta queue, je saisis tes hanches, t’invitant à pivoter, je contemple ta queue raide comme un piquet, frémissante, impatiente. J’en peux plus, j’ai trop envie de te voir à poil, de découvrir l’intégralité de ta beauté mâle. J’attrape le bas de ton t-shirt et je le soulève. Tu secondes mon mouvement en soulevant tes bras. Le coton gris glisse autour de ton torse.
    Je ne m’étais pas trompé, le t-shirt n’avait pas triché, qu’est-ce qu’il est beau ce torse solide, bien proportionné, légèrement poilu à hauteur des pecs ! Tout est conforme à ce que mes doigts m’avaient anticipé lors des explorations à l’aveugle dont je les avais chargées.
    Avec ta peau mate, tes cheveux bruns, ton regard brun, la bonne pilosité brune de ton torse, c’est fou comment tu me fais penser à Jérém ! Il te manquerait que quelques tatouages et une chaînette de mec pour que l’illusion soit presque parfaite. Définitivement, je suis toujours attiré par le même style de mec. Brun, la peau mate, les cheveux courts, un sourire à tomber par terre…
    Je suis tellement chamboulé que j’en oublierais presque de m’occuper de toi, mon charmant chauffagiste. Tu prends alors la main, tu me pousses contre une étagère, tu te mets à genou, tu défais ma braguette et commences à me sucer à ton tour.
    C’est parfois maladroit un mec qui suce pour la première fois. Je sens que tu as envie de ça, et que tu as envie de bien faire. Tu cherches tes marques. En attendant, tu serres trop ma queue avec tes doigts. Je porte ma main sur la tienne pour te signifier de desserrer sa prise et de faire juste avec ta bouche. Tu te laisses guider et c’est un peu mieux, mais toujours pas top. Pourtant, ce n’est pas faute de t’avoir montré pendant un long moment comment donner du pied à un mec ! Mais il est des compétences pour lesquelles rien ne remplace la pratique et l’habilité innée.
    Tu entreprends de faire des va-et-vient de plus en plus rapides et violents, mon gland n’apprécie pas vraiment.
    —    Vas-y doucement, ralentis un peu, sois plus doux… je tente de t’aiguiller.
    Peu à peu, tu changes de rythme, et tu sembles enfin te mettre à l’écoute de ma respiration et de mes soupirs. Là ça commence à devenir bon.
    Pendant que tu t’affaires sur ma queue, je caresse tes épaules. Ta peau est douce, c’est super agréable. Je laisse mes doigts s’aventurer dans tes cheveux. Ce contact est particulièrement excitant. Tellement excitant que je me fais surprendre par l’approche rapide de mon orgasme.
    —    Arrête, mec !
    Je repousse légèrement tes épaules pour que tu arrêtes de me pomper, tout juste un instant avant de jouir. Il s’en est vraiment fallu de peu, et ç’aurait été dommage. On a tant d’autres belles choses à partager !
    Je passe mes mains sous tes aisselles pour t’inviter à te remettre debout. Je me colle contre toi, je t’embrasse fougueusement, nos torses collés l’un contre l’autre. J’adore cette sensation de chaleur et de douceur au contact de ton corps. Ma bouche descend pour aller enfin à la rencontre de tes beaux tétons bien saillants que je sentais frotter contre le miens pendant que nous nous embrassions.
    Ma main descend sur ta queue et recommence à la branler. Qu’est-ce que j’aime tenir cette queue épaisse entre mes doigts, et qu’est-ce que c’est agréable ce contact avec cette peau douce et chaude, palpitante de virilité, à deux doigts de lâcher sa semence bien épaisse !
    Tu me plais vraiment beaucoup, jeune papa sexy. J’ai envie de tout te faire, j’ai envie de te faire jouir dans ma bouche, j’ai envie de t’avoir en moi, j’ai envie que tu jouisses en moi, que tu me remplisses de ton jus.
    —    J’ai envie de toi ! je te glisse à l’oreille, fou de désir.
    Ton regard abrite désormais une belle étincelle lubrique qui m’excite au plus haut point.
    Un instant plus tard, tu emprisonnes ton érection dans une capote, tu mets une barrière en caoutchouc entre ta virilité et mon envie d’en être rempli. C’est dommage, mais c’est le prix à payer pour baiser sans risque pour la santé.
    Tes viens derrière moi, tes mains écartent mes fesses, ta queue se laisse glisser dans ma raie, elle met mon trou en joue. Ta prise est ferme, ta présence en impose, j’ai furieusement envie d’être à toi, je suis déjà à toi. Je te sens glisser en moi, lentement mais assurément, tu es puissant mais tu y vas en douceur, tu es le mec.
    Te voilà enfin au fond de moi, je sens tes couilles chaudes frôler mes fesses. Tu commences à me limer. Frustré par des mois de manque, chauffé à blanc, je sens que tu as vraiment, vraiment envie de jouir.
    Mais pas tout de suite. Avant, tu as envie de changer de position. Tu me saisis par les hanches, tu me soulèves. Je me retrouve ainsi assis sur le bord de l’établi, mes jambes et mes pieds en l’air. Tu me maintiens fermement avec la prise de tes mains. Tu me fais face désormais et la flamme lubrique dans tes yeux est brûlante comme jamais. Je t’ai chauffé à blanc, et je n’en suis pas qu’un peu fier. Je me sens entièrement à ta merci, et j’aime ça.
    Tout en me fixant droit dans les yeux, le regard vide d’expression d’un mâle en rut, tu vises directement mon trou, et cette fois-ci tu rentres comme dans du beurre. Je pensais que tu serais pressé de conclure. Mais, à ma grande surprise, c’est un mouvement plutôt lent que tu insuffles dans tes va-et-vient. Peut-être que, malgré ton jeune âge, tu as déjà compris que le plaisir est tout autant dans l’attente que dans l’aboutissement, si convoité, et pourtant si fugace, si éphémère.
    Tes mains me maintiennent fermement en équilibre sur le petit établi, tes biceps se gonflent dans l’efforts, j’ai la chance de contempler le plaisir passer sur tes beaux traits masculins, d’entendre tes gémissements, de te voir te pencher sur moi, ta peau de plus en plus moite.
    J’adore te voir rabattre la tête en arrière, pointer les les yeux vers le ciel (enfin, vers le plafond du fourgon), entendre tes ahanements monter en puissance et ponctuer enfin le moment où tu perds pied. Ton beau physique est secoué par des frissons incontrôlables, ton esprit s’évaporer sous les vagues puissantes de l’orgasme qui vient enfin soulager ta virilité pendant trop longtemps mise entre parenthèses.
    Tu as joui, et tu as l’air assommé. T’avais vraiment envie, et ça a l’air de t’avoir fait du bien. Et je suis tellement heureux d’avoir contribué à faire exulter ta puissance virile !
    Nos regards se croisent à nouveau, il y a un instant de malaise, je ne sais pas comment le dissiper. Tu détournes ton regard et tu me branles à ton tour, tout en me maintenant sur le bord de l’établi à la seule puissance de ton bassin. Et tu me fais jouir.
    Tu te déboîtes de moi, tout en accompagnant mon « atterrissage » en douceur. Mes pieds retrouvent le contact avec le sol du fourgon. Tu me passes de l’essuie tout pour nettoyer mon torse parsemé de quelques bonnes trainées chaudes.
    Je te regarde, la respiration toujours haletante, le dos appuyé contre l’étagère en face de moi. Qu’est-ce que tu es beau !
    Je te regarde retirer la capote de ta queue, y faire un nœud et la balancer dans une poubelle installée dans un coin du camion. Ton geste est très érotique, très masculin. Et putain, qu’est-ce qu’elle était joliment remplie !

    Une minute plus tard, nous nous rhabillons en silence. A l’instant où tu as joui, une immense distance s’est créée entre nous, je le sais. Une distance irrattrapable. Tu es encore là, et je ressens déjà ton absence. Je crève d’envie de te revoir. Alors, même si je sens que les voyants ne sont plus du tout au vert, je tente le coup.
    —    Ça te dit qu’on remette ça ?
    —    Je ne sais pas trop, j’ai pas vraiment le temps.
    Je le savais. Je le sentais. Et pourtant, j’insiste.
    —    Je peux me rendre dispo quand tu es dispo.
    —    Ecoutes, mec. C’était un bon moment, mais je ne sais pas si j’ai envie de remettre ça. J’ai une femme et un gosse. Je ne sais pas trop où j’en suis…
    Voilà, c’est clair. Et ça fait mal, comme un coup de massue sur la tête. Tu évites désormais mon regard. Après avoir joui, un garçon perd souvent de son panache. A fortiori lorsqu’il se sent « fautif ».
    L’envie de baiser, décuplée par le frisson de braver l’interdit avec un gars, t’a fait t’éloigner du « bon chemin », t’a fait oublier tes réticences, tes peurs, ta femme, ton gosse. Mais quand on n’est pas en phase avec ses propres désirs, avec soi-même, l’atterrissage de l’orgasme est souvent brutal. Les remords ne ratent pas, ils sont au rendez-vous, implacables.
    Avec ton gosse à la maison, tu me fais penser à mon pote Thib. Je suis heureux que ce dernier ait trouvé la force d’assumer qui il est, et de trouver le bonheur avec un garçon qu’il aime et qui l’aime. J’espère qu’un jour, toi aussi, beau Pierre, tu trouveras ton équilibre, et que tu apprendras à respecter qui tu es. Je te le souhaite de tout cœur.Nous nous quittons avec un « salut » qui est en réalité un « adieu ». J’avais envie de remettre ça, tu as douché tous mes espoirs. J’avais envie de te connaître davantage, tu t’es fermé comme un hérisson. J’avais envie de te dire « à bientôt », tu m’as dit « à jamais ».
    En quittant le fourgon, je retrouve la lumière limpide du matin de printemps. C’est une si belle journée ! Ce serait une journée idéale pour commencer une belle histoire, pour tomber amoureux. J’y ai cru, pendant une fraction de seconde.
    Mais je sais désormais que ce ne sera pas pour aujourd’hui. Et ça m’arrache le cœur. C’est stupide, je le sais, mais j’ai vraiment craqué pour toi, petit chauffagiste. Je n’avais pas prévu à que tu me touches autant. Mais tu l’as fait. Si seulement tu savais comment, au-delà de ta beauté mâle, tu m’as immensément touché !
    Car, si tu étais en manque de sexe, tu étais aussi en manque de câlins, et j’ai adoré te tenir dans mes bras tout autant que faire l’amour avec toi. Je ne peux me résoudre à accepter l’idée de ne plus jamais te revoir. J’en ai les tripes nouées.
    Je suis bête. Même si tu savais ce que tu as éveillé en moi, ça ne te ferait pas revenir pour autant. Bien au contraire. Déjà que tu n’as pas envie de baiser à nouveau avec moi, si en plus tu savais l’effet que tu m’as fait, tu fuirais deux fois plus vite !
    Je suis encore incrédule vis-à-vis de ce qui vient de m’arriver. Jamais en me levant ce matin j’aurais imaginé même de loin qu’un truc pareil puisse se produire dans ma vie. Parfois, même quand tout espoir semble perdu, la vie peut nous surprendre. Parfois, on peut même faire de belles rencontres grâce aux applications. Comme quoi, tout est possible.
    Je te regarde repartir, je suis ton fourgon du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse derrière un virage. Et alors que l’écho du plaisir que nous avons partagé retentit encore dans corps et dans mon esprit, déjà je retrouve ma solitude et ma mélancolie.
    Assis au volant de ma voiture, je contemple la place vide où ton fourgon était garé. Et maintenant que tu es déjà loin, je laisse enfin les larmes couler sur mes joues.
    Je pleure parce que tu as fait vibrer tant des cordes sensibles en moi, celles du désir, de la sensualité, mais aussi celle de la tendresse. Tu m’as ému. Je pleure parce que tu me manques déjà à en crever, et que je sais que je ne te reverrai plus jamais.
    Je pleure parce que ma solitude me pèse de plus en plus.
    Et je pleure aussi, et surtout, parce que toi, magnifique garçon prénommé Pierre, tu m’as rappelé un autre garçon, celui qui a compté le plus dans ma vie.
    Ta brunitude, ta peau mate, ta passion pour le rugby, ton histoire avec ton camarade de collège, ta difficulté à assumer ton attirance pour les garçons, ta fougue pendant l’amour, ton besoin de câlins, il y avait tant de parallèles avec mon Jérém ! C’en était troublant.
    Peut-être que si nos révisions avant le bac n’avaient pas changé le cours des choses, lui aussi, à l’heure qu’il est, il aurait une femme et un gosse.
    Jamais je n’aurais imaginé qu’à travers un autre gars, le souvenir de Jérém puisse me rattraper et me percuter avec cette violence.
    Je pleure parce que je me rends compte que je ne suis toujours pas guéri de notre séparation. C’est comme si, en partant, il avait arraché une partie de mon cœur.

    On n’oublie jamais son premier amour, son seul amour. Mais où es-tu, Jérém ? Au fond de moi, je sais que nous nous retrouverons, que le destin nous réunira un jour. On se l’est promis tous les deux, on se l’est promis sans mots, sans formule. C’est une promesse que j’ai lue dans tes yeux, une promesse que je serre contre moi depuis longtemps déjà. On se l'est promis par une belle soirée d'été, après avoir fait l’amour pour la dernière fois avant de nous quitter.
    Tout était beau, tout était parfait ce soir-là. Et je n’ai qu’un seul, immense regret, celui de ne pas avoir trouvé ce mot, ce baiser, ce petit quelque chose, ce petit rien qui aurait pu te retenir.



    20 Le mec du comptoir (version 2015).


    Je regarde cette queue magnifiquement tendue, cette poitrine soulevée par une respiration profonde, ce beau physique secoué par la vibration de plaisir, ce regard excessivement lubrique dans ses yeux, cette étincelle animale brûlant au fond de son regard… pendant un instant j’ai l’impression qu’il va m’attaquer… dans la nature, un mâle dérangé en pleine saillie peut se faire très agressif… je me dis qu’il va revenir à la charge, recommencer à baiser ma bouche avec une rage accrue… m’attraper par les cheveux sans me laisser aucun répit jusqu’à que ses couilles ne se soient vidées de sa semence, jusqu’à que son corps connaisse dans l’orgasme la délivrance de cette tension extrême et désormais insupportable que mon action autour de son sexe a enduite…

    J’avais voulu l’exciter au delà du raisonnable et voilà que je me retrouvais face à une bête enragée… pendant un instant on se toise, on se jauge… son regard est insaisissable, je sens qu’il est frustré, je sens que son envie le secoue au plus profond, je sens qu’il a envie d’assouvir ses besoins de mâle en rut… je sens aussi qu’il a envie de me punir d’avoir arrêté sa recherche du plaisir si près du but… pendant un instant j’ai vraiment l’impression qu’il va le faire…. qu’il va revenir à la charge, fourrer sa queue dans ma bouche, recommencer à la baiser et la remplir de son jus…

    Pour savoir comment je me suis retrouvé face à un jeune mâle en rut prêt à tout pour jouir, il faut revenir en arrière d’une heure environ.


    Janvier 2015.


    C’est un beau matin d’hiver. Le soleil est haut dans le ciel et tout le paysage verglacé brille et scintille de cette lumière claire et limpide que seules savent afficher les matins d’hiver. NRJ passe le dernier Madonna. Et rien que cela a le pouvoir de me mettre de bonne humeur.

    Living for love/I'm living for love/I'm not giving up/I'm gonna carry on/Living for love/I'm living for love/Not gonna stop/Love's gonna lift me up…
    Je sors faire une course, j’ai mon temps, c’est pas dans l’urgence. Je suis en congés. Je rentre dans le magasin de produits électriques, il y a du monde au comptoir et aujourd’hui cela ne m’énerve pas, je ne suis pas pressé. Pour une fois, ça change. Non, ça m’énerve pas, surtout que je remarque dans la file d’attente un beau jeune homme plutôt convenable. Et plutôt à mon goût.

    Ça me met toujours de bonne humeur que de mater un beau garçon. Ca me fait oublier tout le reste, tous mes soucis. Une expérience sans cesse répétée, une expérience que je sais très souvent frustrante, tant l’objet de mon désir est généralement inaccessible, que ce soit parce qu’il l’est réellement ou parce que tout simplement mon manque de confiance en moi le rend tel. Mais, malgré tout, une expérience amusante.

    Toi t’es beau, mec. Un brun comme je les aime, les cheveux courts, la peau mate, une petite barbe de trois jours assez drue, viril. Un petit mec que je situe dans une plage d’age entre 25 et 30 ans. T’es habillé plutôt simplement, tu es dans ton taf, mais tu n’es pas négligé. J’aime ça ; simple, et très mec. T-shirt gris qui dépasse du polo marron avec des petites lignes rose horizontales estampillé Eden-Park qui sent le mec bien hétéro aimant la bière et le rugby, un polo qui a connu un peu la guerre mais qui reste néanmoins bien coupé autour de tes épaules bien taillées ; quelque petits poils tous gentils et mignons qui font coucou au dessus de l’arrondi du col du t-shirt. Un pantalon de travail avec plein de poches, moulant un ti cul plutôt attirant. Ti mec, t’es insupportablement charmant mais t’as l’air plus pressé que moi. Pour un artisan, il n’y a pas de saisons pour se détendre. Des vacances, quand on peut, mais le boulot c’est le stress. Tout le temps. Des clients qui appellent sans cesse, des explications à donner, des comptes à rendre. Ca use à la longue. Ca fatigue.

    Tiens, d’ailleurs ton smart vient de sonner. Tu répond et tu te fais agresser. De bon matin. Tes beaux traits de jeune homme se crispent soudainement. La cliente à l’autre bout des ondes a l’air mécontente. Tu la laisse parler, hurler pendant un petit moment, l’air désabusé, fatigué… à un moment tu laisses partir ton regard brun et charmant balayer la pièce ; ton regard finit par rencontrer le mien. Je te souris, l’air compatissant, complice. Mon sourire doit te faire plaisir car tu souris à ton tour, tout en faisant mine de pouffer avec tes joues et en secouant ta tête.

    Bon, Madame C., écoutez moi maintenant… - le mec en a assez entendu, le premier client de sa file d’attente est parti et il ne reste qu’un autre type devant lui avant que son tour arrive. Il veut terminer cette conversation qui, à l’évidence, commence à l’agacer: sa voix est ferme, assez profonde, agréable à écouter, traversée d’un léger accent de gars du sud, un accent qui sent bon le soleil et la fête toulousaine, la troisième mi temps – écoutez, madame, je vous dis que je serai chez vous en début de semaine prochaine mais pas avant. Je vous ai dépanné de ce qui était le plus urgent et j’en fais de même avec d’autres clients… arrêtez de m’appeler quatre fois par jour, vous me ferez gagner du temps… merci madame, à lundi, passez un bon week-end.

    Couillu le mec. Correct mais ferme. Je t’imagine me donner des consignes dans d’autres contextes plus plaisants avec la même fermeté. Je me prends à rêver…

    Tu viens de raccrocher et ton regard revient vers moi… nous sommes pas très loin, moins de deux mètres l’un de l’autre. Je te souris à nouveau. Tu souris à ton tour, mais pas longtemps… ça sonne à nouveau… tu ne réponds pas, tu éteins carrément ton portable, l’air emmerdé. Tu attends depuis un bon moment déjà que ton tour d’être servi arrive, tu attends et tu commences à piétiner. Tu doit penser à ton taf qui t’attend, aux soucis de différentes sortes qui te guettent : t’as l’air d’avoir mille et une chose à faire, c’est déjà 10h30 et ça n’avance pas.

    Tu as l’air fatigué, mon mignon. A en juger d’après la façon dont tu t’étires, il est évident que ton sommeil matinal a été coupé par un réveil qui a sonné trop tôt… et là, planté à attendre, ta fatigue te rattrape. Tu aurais encore dormi, j'en suis sur, si le taf ne t'avait pas obligé à sortir de tes draps. Tu es debout depuis quelle heure ? Est ce que tu étais seul dans ton lit ? Est que tu étais avec ta copine ? Avec ta femme ? Tu te l’es tapée hier soir ? Est ce que ta nuit a été courte de sommeil ou… ou plutôt longue d'amour ? Epuisé par trop de sexe? Est ce que tu t'es réveillé avec une bonne trique et tu as pris le temps de te branler avant de sortir de ton lit ? Ou alors sous la douche ?

    Tu bailles, tu t'étires, tu frottes ta barbe brune de trois jours, tu es tout simplement beau… tu me fais un effet de dingue, mec… si tu savais… non seulement tu es objectivement craquant, mais d’autant plus que tu me renvoies droit dans le passé… Oui, tu me fais terriblement penser à quelqu'un qui avait ton âge la dernière fois que je l'ai vu. Tu lui ressembles vraiment beaucoup, avec ta peau mate, tes cheveux bruns, ton regard et même dans certaines de tes attitudes viriles et nonchalantes… Et ton sourire, tes yeux… putain qu’est ce que tout cela me renvoie loin dans le temps...

    Ca c’est vraiment un truc de dingue… des années que la vie s’est chargée de séparer nos destins et son souvenir me suit toujours, partout. Jérém. Comment l’oublier ? Comment oublier mon premier amour ? Comment oublier le mec qui a compté le plus dans ma vie ? Comment oublier mon seul amour ? Comment oublier le seul mec qui a vraiment compté dans ma vie ? Comment l’oublier alors qu’il hante toujours mes rêves ?

    Je secoue ma tête, je me frotte le visage, je prend une inspiration profonde et je reviens dans le présent. Jeune artisan, tu viens d'où ? Tu vas où ? Tu habites où ? Tu as l'air si gentil, j'ai vraiment envie de te connaître. Et toujours les mêmes questions devant ce genre de mec… imaginer la personne qui a la chance de se taper un mec comme ça... de le voir nu, de le toucher, de le faire bander, de le faire jouir… envie de savoir s'il est bien monté et comment il aime faire l'amour, envie de connaître l'expression de son visage quand il jouit, voir sa respiration, entendre ses râles, ses gémissements. Je donnerai cher pour voir ça, pour le voir ne serait-ce qu’en train de se dessaper, le voir poser son boxer, le voir prendre sa douche, se savonner… Et le voir et l’entendre jouir…, oui, juste le regarder prendre son pied… et puis soyons fous, on peut toujours rêver, prendre ses rêves pour des réalités… imaginer regarder un mec le sucer, voir sa tête quand il lui éjacule dans la bouche; ensuite le voir baiser un autre bomec bien passif, découvrir ses attitudes pendant qu'il fait l’amour… ou alors, à l’inverse, l’imaginer en train de se faire prendre… s’incliner au sens propre comme au sens figuré devant une virilité plus puissante que la sienne, poussée par une envie longtemps refoulée… oui, c’est beau de rêver… pendant qu’on sent sa propre queue gonfler dans son pantalon…

    Celui là, c’est vraiment le genre de mec qui me donne envie de pleurer tellement il est beau. Pour moi, mater un beau mec c’est comme aller au musée et admirer une œuvre d’art… Ca fait limite «mal» de voir des mecs aussi beaux, comme une sorte de brûlure aux yeux…oui, c'est le mot, une œuvre d'art, dont la beauté et d'autant plus irrésistible qu'on la sait provisoire... le temps n'épargnera pas ces beaux gosses... mais pour l'instant ils brillent de mille feux et me font bander...

    Je sens mon ventre frémir, il me fait vraiment de l’effet ce petit con. Et ces quelques sourires échangés m’ont donné envie de me lancer, envie d’y croire. Oser, oser pour une fois. Oui, j’ai envie d’aller vers lui… Je me lance enfin.

    C'est long… ça n’avance pas…

    Oui, j'en ai marre d'attendre… en plus j’ai un taf de dingue qui m’attend…

    Vous êtes électricien ?

    Non, chauffagiste… et vous ?

    Ingénieur et… bricoleur…

    Ingénieur et bricoleur ça va souvent ensemble… Moi c’est Pierre…

    Moi c’est Nicolas…

    Le client devant lui a terminé et c’est désormais son tour. Il approche du comptoir. Le petit mec qui vient le servir est un brun à lunettes genre métis, un petit physique très bien sapé, des vêtements de marque bien ajustés à sa silhouette, c’est le genre de ti mec bien soigné qui me fait craquer. Encore un… je suis vraiment trop sensible à la beauté masculine.

    J’entend mon beau chauffagiste expliquer qu’il a passé une commande au nom de Pierre S. et qu’on l’a appelé pour lui dire qu’elle est arrivée. Le ti mec à lunettes cherche sur son ordi mais a du mal à retrouver la commande en question. Pierre commence à se crisper… Mais putain qu’il est beau ce p’tit con négligemment appuyé au comptoir… cette position faisant soulever légèrement son polo et son t-shirt sur un coté et laissant à la vue un petit bout de peau proche de sa chute de reins… et que dire de ce regard contrarié… sexy à tomber !

    Le ti mec à lunettes s’excuse, part dans un bureau à l’arrière du comptoir. On le voit à travers la porte vitrée discuter avec un autre type… ce dernier passe un coup de fil, rediscute avec le jeune… Entre temps le client qui me précédait dans la file d’attente est parti et je me suis retrouvé au comptoir pour exprimer ma commande. Je suis à nouveau à coté de Pierre.

    Le ti mec à lunettes revient quelques minutes plus tard pour lui expliquer qu’il y a eu erreur, que sa commande est incomplète… qu’il manque juste… la pièce principale !

    Pierre semble excédé. Je l’entends lancer, à bout de nerfs :

    Ça me bousille la journée… j’avais promis au client d’y aller aujourd’hui… est-ce que je peux au moins savoir quand j’aurais cette putain de pièce ?

    Le jeune vendeur retourne dans l’arrière boutique pour se renseigner et moi j’en profite pour lui lancer, complice :

    Ça ne s'arrange pas ici…

    Non, pas du tout…

    En attendant, mes pièces sont déjà arrivées sur le comptoir : je passe en caisse.

    C’est con, je vais avoir fini avant lui. Je vais partir avant lui. J’aurai voulu continuer à discuter avec lui, trouver le moyen de lui parler d’autre chose que de taf et de taf. Mais je n’ai jamais su aller vers les inconnus, même pas dans les endroits fait exprès pour se rencontrer. Alors, imaginez dans la vie de tous les jours… ma timidité maladive se heurtant à un mec bien trop accaparé par ses soucis pour être réceptif à mes approches… Quoique… il m’a semblé déceler dans nos nombreux regards croisés, un brin de coquinerie… il a bien vu que je ne pouvais arrêter de le mater et j’ai même eu l’impression que ça le flattait… et quoi penser de ses sourires si charmants, au rendez vous chaque fois que nos regards se croisaient…

    Mais putain, je vais payer et je vais partir… et ce sera fini, je rentrerai dans ma voiture, je reprendrai ma route et ne le reverrai jamais. Bon, réfléchis un instant Nicolas. Le fait que tu finisse en premier c’est plutôt une bonne chose. T’es pas obligé de repartir tout de suite, tu n’es pas pressé. Tu peux l’attendre dehors… oui, mais pour ça il faut du cran, il faut savoir comment l’aborder sans être ridicule… et puis, suis-je vraiment sur que ce mec se laisserait aborder par un mec ? Par un mec comme moi ?

    Mon vendeur me rend la carte bleue, avec la facture et me colle mon carton dans les mains. Je me retourne vers Pierre… je ne sais pas comment m’adresser à lui… est ce que je lui dis au revoir, est ce que je vais l’attendre dehors, je ne sais pas… nos regards se soutiennent mutuellement et personne ne dit rien… c’est sensuel mais ça finit par devenir gênant. C’est lui qui débloque la situation.

    Bon courage…

    Oui, bon courage à vous aussi…

    Et si vous avez besoin d’une intervention, n’hésitez pas –  je l’entends me dire en déposant une carte de visite dans mon carton – pour votre chauffage ou pour autre chose…

    Si ça c’est pas une perche… pourtant, je doute encore. Je doute toujours. Les joues empourprées, je finis par répondre :

    Ok, je n’y manquerai pas. Ce sera avec plaisir…

    Il est trop charmant ! Faut pas que je laisse passer cette occasion sans tenter ma chance. Et tant pis si ça échoue, j’aurai au moins tenté. Dans la vie il vaut mieux avoir de remords que des regrets. C’est en traversant le sas d’entrée que j’ai une idée de génie. Ça n’a l’air de rien mais ça en est une. Je vais l’attendre ici, un café à la main, et je vais lui en proposer un quand il va se pointer. Je pose mon carton dans ma voiture et je reviens au sas.

    Au bout d’un minute, je me dis que j’ai l’air con planté là à attendre de la sorte… de toute façon, avec quel culot vais-je lui proposer ce putain de café ?

    Faudrait avoir un peu plus de cran, mon grand… et puis arrête de flipper, tu ne fais rien de méchant, c’est juste qu’il te plait, tu ne veux pas le voler… tu veux juste lui faire plaisir… le faire jouir… pourquoi alors tu te sens si mal, pourquoi tu trouves ton comportement si déplacé ? Pourquoi as-tu l’impression de commettre un délit et d’aller forcement lui déplaire ? Faudrait juste avoir un peu plus de confiance en moi, assumer ce que je suis, mes envies…

    Je suis capable de le voir se pointer et de pas oser, de le laisser passer sans même le regarder… oui, je peux être con à ce point… je vais le voir arriver pressé, avançant d’un pas rapide vers ses obligations de la journée, et je ne vais pas oser lui proposer un simple café…

    Tiens le voilà, je le vois approcher de la porte vitrée… il porte un petit carton… effectivement il avance d’un pas rapide, il a l’air pressé… je ne vais pas oser, je ne vais pas oser… Putain Nicolas, faut y aller… maintenant ! La porte vitré s’ouvre, il avance, c’est là ou c’est jamais. Cette fois ci, pour une fois, ce sera : là.

    Alors, vous l’avez eue votre pièce à la fin ?

    Il s’arrête net. Il sourit. Putain qu’il a un beau sourire ce ti con.

    Oui, il a juste fallu la chercher… vous savez comment c’est… un mec appelle parce que l’ordi lui a dit que la pièce est arrivée, mais personne ne s’occupe de la ranger… elle est toujours dans les cartons… alors le mec qui arrive derrière n’est pas au jus…

    Vous devez être soulagé…

    C’est le mot… cette pièce va me permettre de terminer mon chantier et d’encaisser un chèque dont j’ai vraiment besoin…

    Dites, vous êtes très pressé ?

    Pourquoi ?

    Ça vous dit un café ?

    Bah, c’est pas de refus…. mais je vais d’abord poser mon carton… je reviens de suite…

    Ok…

    Le mec se dirige vers la deuxième porte vitrée qui s’ouvre en laissant entrer l’air froid de la rue. Pendant qu’il est au camion, je fais couler son café. J’en profite aussi pour reprendre ma respiration, depuis tout à l’heure je ne réalise pas que j’ai osé l’arrêter et lui proposer ce café et je suis presque en apnée… respire Nico, respire, ça va bien se passer…

    Son Iveco Daily blanc est garé juste devant la porte du magasin. Il revient une minute plus tard. Je lui tend son café.

    Merci…ça fait du bien… - dit-t-il en portant le gobelet à ses lèvres et en sirotant une première gorgée chaude tout en fermant ses paupières.

    Vous êtes levé de bonne heure ?

    Pourquoi ?

    Parce que vous avec l’air bien fatigué…

    Bah, depuis cinq heures… mais c’est pas l’heure qui me gêne…

    Quoi donc ?

    C’est le gosse…

    Vous avez un enfant ?

    Oui, deux mois… putain… ça fait deux mois que je ne dors presque pas… je suis sur les nerfs… ma copine est sur les nerfs… et en plus elle les passe sur moi… je ne sais pas si tous les couples vivent ça à l’arrivé d’un enfant… mais si on savait tout, on y penserait deux fois avant d’en faire…

    C’est si dur ?

    C’est pire… en plus depuis six mois elle ne veut plus de moi… d’abord c’était la fin de la grossesse… et depuis qu’elle a accouché, soi disant que sa libido est absente… de toute manière il n’y a plus que le môme qui compte… moi je n’existe plus…

    Ca c’est bien un truc de nana… avoir un mec pareil dans le lit et lui pondre l’excuse de la migraine.

    Ça doit être dur en effet…

    Je suis un mec… jusqu’à présent je ne l’ai pas trompée… mais là, vraiment si ça change pas…

    Et là je ne sais pas comment, tout d’un coup je me sens pousser des ailes et je décide d’oser.

    En plus vous devez avoir des clientes qui voudraient se faire dépanner autre chose que le chauffage… oh pardon…

    Je regrette déjà mon culot. Il sourit, avant de répondre. Putain de sourire coquin ! Alors mon petit malaise disparaît d’un seul coup. Je lui lance un clin d’œil.

    Ça m’arrive… - il répond, tout naturellement.

    Son sourire coquin m’autorise à aller encore plus loin.

    Tu m’étonnes, charmant comme vous êtes, ça doit vous arriver plutôt souvent…

    Oui, ça m’arrive… même avec les mecs…

    Putain, là il me prend de court. Je suis mal à l’aise. Je zigzague :

    Et vous n’avez jamais craqué… avec les nanas, je veux dire…

    Non, jamais depuis que je suis en couple… ç’aurait pu une fois ou deux…

    Avec les nanas ? – bah, vas-y Nico, lance toi sur la pente glissante.

    Ou avec les mecs… - relance-t-il avec son beau sourire coquin au coin des lèvres et dans ses yeux.

    Je ne sais pas trop comment réagir. Je ne sais pas si c’est viande ou poisson. Je n’arrive pas à trouver comment réagir pour continuer ce petit jeu. Je sens que ça va retomber si je ne trouve pas un truc rapidos, mais je suis comme tétanisé, j’ai peur de me faire jeter. Et puis c’est lui qui remet le jeu en route :

    Ca fait un petit moment que ça me travaille… les mecs, je veux dire…

    Là je ne peux plus tergiverser. L’occasion est trop belle, trop claire même pour moi.

    Si vraiment ça vous intéresse d’essayer avec un garçon, laisser moi vous vous dire que c’est votre jour de chance…

    Il sourit en baissant un peu les yeux. Il reprend une gorgée de café. Il relève son regard et il le plante carrément dans le mien. Une étincelle lubrique a fait son apparition et la situation devient de plus en plus chargée d’électricité, de sensualité. C’est comme s’il me déshabillait du regard. C’est comme s’il me défonçait du regard. Et puis je l’entend lâcher :

    Je l’ai compris depuis le premier regard que vous m’avez lancé…

    Je suis un livre ouvert…

    Ça doit être ça…

    J’avoue… j’aime bien les beaux mecs dans votre genre…

    Il sourit à nouveau.

    Alors, qu’est ce que vous avez vu dans mon regard?

    Que vous avez envie de coucher avec moi…

    Vous croyez ? – j’essaie de le déstabiliser.

    Oui, je crois bien… - le mec a l’air sur de lui et ne se laisse pas démonter.

    Ça ne vous a pas énervé ?

    Enervé ? Pourquoi ça ? Non, ça m’a flatté… ça fait des mois que je n’ai pas couché, de plus j’étais énervé à cause du boulot et votre regard m’a franchement remonté le moral… ça fait tellement longtemps que ma copine ne m’a pas regardé comme cela… j’avoue que quand vous étés parti avant moi j’ai été déçu… j’ai été très content de vous retrouver ici…

    Et voilà un mec cool qui a l’air bien dans ses baskets. Pourquoi s’énerver comme certains mecs si un gus leur montre de l’intérêt ? A part la peur d’avoir l’air d’un pd, l’effroi que sa propre masculinité ne soit remise en cause… ou bien la crainte de faire face à des désirs refoulés devant une occasion inattendue… en général cela énerve quand le mec n’est pas bien sur de sa virilité… Quand le mec est vraiment bien dans ses baskets, ça ne peut que le flatter…

    Et… dis moi, si on se on tutoyait déjà… - je lui lance à la cantonade.

    Oui, t’as raison…

    On fait quoi là, après le café ? – je n’ai plus peur de rien. Je suis excité par ce petit jeu qui se précise et qui prend une tournure qui me donne des ailes.

    J’ai envie de m’amuser, et toi ?

    Moi aussi, mais tu as le temps ? Tu avais l’air tellement pressé…

    Le temps je vais le prendre…

    Ok, mais on va où ?

    Mon Iveco n’est pas aussi rempli qu’il y parait à l’arrière… si ça te dit…

    Mon cœur bat à tout rompre. Ca va très vite, le mec a l’air bien décidé, jamais j’ai vécu une drague de ce type là, en plein jour, avec un mec rencontré dans un magasin de fournitures professionnelles : ça me m’excite et ça m’effraye au même temps… en plus il est beeeaaaauuu ce ti con, beau et charmant, je n’arrive même pas à croire qu’il s’intéresse à moi…

    Moi ça me va l’Iveco…

    Alors on va bouger : tu me suis en voiture, on va aller sur un parking pas loin d’ici, on sera tranquille… tu te gares à coté de moi et tu viens dans le camion.

    Ça me va…

    On jette nos gobelets, j’ai presque les jambes qui en tremblent tellement la situation est étrange et inédite… je suis en train de suivre un bel inconnu pour une partie de jambes en l’air que il y a encore quelques minutes me semblait inconcevable… un jeune mec hétéro, les couilles bien pleines après des mois d’abstinence ou de branlettes solitaires, un mâle à sa première expérience homo… j’espère que je vais être à la hauteur de ses attentes… Nico, arrête de poser mille et une questions, tu y vas, tu vas être toi-même et ça va bien se passer.

    Je suis dans ma voiture et je suis son Iveco sur la nationale. Je commence à comprendre où il veut m’amener. C’est une petite aire de stationnement sur le bord de la route de St B. Je le vois mettre le clignotant pour se garer. Mon cœur bat tellement fort que j’ai l’impression qu’il va bondir de ma poitrine. Pendant un court instant j’envisage une issue à la con… ne pas m’arrêter à l’aire, repartir de mon coté et le planter là comme un couillon.

    Mais, non, Nico, tu as toujours rêvé d’un truc comme celui là et là tu ne vas pas te dégonfler car le mec t’impressionne… c’est un mec comme les autres, faut donner du plaisir à sa queue, et ça tu sais faire, comme un grand… Tant que tu suces, tout ira bien.

    L’Iveco se gare dos à la route. Je me gare juste à coté. Je défais ma ceinture, j’ouvre ma portière, je descend. L’air est frais. Je toque à la porte arrière du camion. Il m’ouvre. Il fait bon à l’arrière de son camion, pendant le trajet il a du mettre le chauffage à fond. Je monte la marche et je claque la porte derrière moi. Les parois sont couvertes d’étagères pleines d’outils, un établi est posé derrière le siège conducteur, mais tout l’espace central est libre. C’est vrai il y a de la place. Le plafond est tellement haut que l’on peut tenir debout.

    On est face à face, on se regarde dans les yeux, on se toise, on n’ose pas parler. C’est lui qui brise le silence.

    C’est ma première fois avec un mec, alors je ne sais pas comment me comporter… faut que tu me montres…

    Il n’en fallait pas plus pour faire tomber toutes mes inhibitions. Je m’approche de lui, je passe mes mains sous son polo, sous son t-shirt, je laisse glisser mes doigts sur sa peau douce, je sens la fermeté de ses abdos… hummmmmmmmm… je remonte vers ses pecs, je trouve les tétons… je l’embrasse dans le cou, très sensuellement, il se laisse faire sagement, sans bouger… j’avance mon bassin, nos braguettes se touchent et je sens une jolie bosse pousser contre la mienne…

    J’insiste avec mes doigts sur ses tétons, je le sens frissonner… j’ai envie de l’embrasser sur la bouche, je vais tenter le coup, je vais tester sa réaction… mes lèvres se posent sur les siennes, ma langue s’insinue dans sa bouche, je rencontre la sienne… c’est sensuel comme pas permis… je bande comme un taureau… pendant que je l’embrasse de plus en plus fougueusement, mes mains glissent à hauteur de sa braguette, je commence à défaire sa ceinture, les boutons qui vont me donner accès à son intimité… le contact avec le tissu fin de son boxer – moulant une queue que je devine en bonne forme et ayant des proportions tout à fait respectables – est super excitant…

    Tout en continuant à l’embrasser, je sors la bête de son coquillage et je commence à la branler… elle est plutôt épaisse, elle remplit bien ma main, j’adore ce contact avec cet engin viril tiède et bien raide… un instant après je suis à genoux devant lui : le mec s’est défait de son pantalon et de ses chaussures et il est désormais accoudé sur le bord du petit établi, le bassin bien en avant, les jambes légèrement écartées. Sexy et viril. Il a vraiment envie de se faire sucer.

    Je le pompe alors avec bonne vigueur, essayant d’avaler à fond son manche. Je sens qu’il lève les bras pour se dessaper… il enlève juste son polo, il garde le t-shirt gris… et putain qu’il a eu raison, putain qu’il est bien ajusté à son petit physique ce petit t-shirt gris qui laisse imaginer plein de belles choses de son anatomie que je vais sans doute découvrir un peu plus tard… Putain de t-shirts… putain d’enveloppe si sexy car elle retarde la découverte de très belles choses, elle fait monter l’envie, le désir, ça laisse le temps d’imaginer la sensation de déshabiller un beau mec, découvrir petit à petit sa plastique, sa peau, son odeur, la chaleur de son corps.

    Putain que j’aime ça, sucer un beau garçon… et quand je pense que je suis le premier mec qui voit cette belle queue… quand je pense que ce sexe n’a jusqu’à là donné du plaisir qu’à des nanas, eh bien je suis accablé par cet effroyable gâchis et honoré d’être le gus grâce à qui ce gâchis a pris fin…

    Au même temps, faut dire que ça m’excite terriblement de m’imaginer que cette queue a mis au monde un morpion… sacré mec !

    Ah, putain… mec… ça tue, vas y encore comme ça… - je l’entend lancer avec une voix cassée par la tempête des sens… et il continue :

    Vas y mec, ça c’est bon, jamais une fille m’a fait un truc aussi dingue…

    Bon à savoir. Très plaisant à entendre. Je le sens vibrer sous les assauts de ma langue experte, je n’aime par interrompre le plaisir d’un mec mais je quitte quand même un instant sa queue pour me mettre torse nu… tant que j’y suis, je me relève sur mes genoux pour frotter son gland contre mes tétons… putain que c’est bon…

    Et un instant plus tard je le reprend en bouche et j’entreprend de bien pomper son gland. La respiration du mec se fait de plus en plus bruyante, son t-shirt suit les mouvements de son diaphragme. Je le soulève un peu pour découvrir un peu son anatomie et ce que j’aperçois est plutôt à mon goût. Un beau ventre plat, un léger relief d’abdos, un physique plutôt agréable. J’ai envie de le voir torse nu, mais j’adore cette attente, cette privation qui ne fait qu’augmenter encore et encore mon envie de le dessaper.

    Cette simple vision de son bas ventre a le don de l’exciter et me donner l’envie d’aller encore un peu plus loin dans le plaisir que je peux lui donner. Mes mains se glissent à nouveau sous son t-shirt, je caresse ses hanches, je m’attarde sur ses abdos et je remonte tout lentement vers ses tétons que je commence à titiller tout doucement. Le mec est surpris de ce contact, il prend un pied d’enfer. Je relève les yeux pour voir le plaisir sur son visage et là je le vois ramener la tête vers l’arrière, ouvrir la bouche dans un soupir profond de plaisir extrême ; son t-shirt se relève un peu, je revois son nombril, je sens sur mon visage l’odeur léger et la tiédeur de sa peau. Le mec est fou de plaisir. Je l’entend alors me lancer :

    Alors s’est vrai ce qu’on raconte, vraiment vous sucez bien mieux que les nanas….

    Bah, oui, mec, bien sur que c’est vrai… nous on en a une aussi, alors on sait ce qu’il faut faire pour la rendre heureuse…

    Voilà une réflexion que je me fais tout bas, ma bouche étant prise dans un genre d’occupation bien plus plaisante que la parole. Le mec vient de me dire qu’il n’a jamais pris autant son pied et ça, ça me rend dingue d’excitation. J’adore donner du plaisir aux mecs et plus le mec a l’air de prendre son pied, plus j’ai envie de lui en donner. Qu’est que c’est bon de faire découvrir de nouveaux plaisirs à un beau garçon. Ouvrir son horizon, l’amener à se poser des questions sur sa sexualité, sur ses envies… abattre ses certitudes, le rendre dingue de plaisir, lui montrer qu’un pd est un être béni pour la découverte de sensations inconnues et de facettes insoupçonnées de l’érotisme masculin…

    Oui, j’ai vraiment envie de lui faire plaisir. J’ai envie de lui offrir un truc qui en général rend les mecs fous. Je retire mes lèvres de son sexe, je titille le creux de son gland avec le bout de ma langue pendant un petit instant avant de me relever. Je l’attrape alors par une épaule l’obligeant à avancer vers moi ; je peux ainsi me glisser derrière lui, coller mon torse à son dos, ma queue raide calée dans sa raie ; ainsi, pendant qu’une de mes mains passe sous le t-shirt et caresse ses tétons, l’un et puis l’autre à tour de rôle, caressant la peau de son torse, l’autre saisit fermement sa queue et commence à le branler tout doucement. Ma bouche se pose sur son cou, mes lèvres sont gourmandes, ma langue se déchaîne… je suis tellement excité que je me pousse à mordiller délicatement la peau de son cou.

    Et là un souvenir remonte en moi avec une violence inouïe, souvenir d’un séjour dans un grand hôtel à Biarritz, souvenir d’un matin, souvenir de Jérém fatigué après la cuite de la veille et une nuit trop courte, souvenir de Jérém assis sur le bord du lit, souvenir de m’être installé dans son dos, d’avoir glissé mes jambes au long de siennes et de l’avoir branlé jusqu’à le faire jouir… souvenir de l’avoir rendu dingue de plaisir... souvenir qui fait que ma main accélère sa cadence sans que je m’en rende vraiment compte… au point qu’à un moment, j’entends le mec me lancer :

    Putain, mec, si tu continues comme ça, je vais jouir…

    Naaaaan, mec, tu ne vas pas jouir encore – je me fais la réflexion – j’en n’ai pas fini avec toi, mon beau. Je lâche alors sa queue, je l’attrape à hauteur de ses reins l’obligeant à pivoter : j’attrape le bas de son t-shirt et je le soulève, tout doucement, mon bassin appuyant sur sa queue prête à exploser. J’en peux plus, j’ai trop envie de le voir à poil, dans toute sa beauté masculine. Le mec soulève ses bras et le t-shirt glisse autour de sa tête. Et putain que c’est beau ce petit torse bien proportionné, légèrement poilu à hauteur des pecs, comme mes doigts me l’avaient anticipé lors des deux excursions que je leur avais permises.

    Et puis un détail frappe mon attention. Un tatouage. Un brassard bien sexy à la Seb Loeb. Un tour de bras fait de lignes arrondies qui s’enchevêtrent dans un motif plutôt complexe mais très esthétique. Putain, c’est le même, à un rien près. J’en ai la tête qui tourne… putain, que c’est beau et que ça fait mal à la fois… c’est sexy à en péter… mais c’est aussi très déstabilisant de retrouver toute cette ressemblance avec Jérém. Putain, je le regarde bien et je me dis que je suis toujours attiré par le même style de mec… brun, la peau mate, les cheveux courts, un sourire super charmant… il ne lui manque que sa chaînette pour que la ressemblance en soit vraiment troublante…

    Putain de mec… devant ce genre de mec je suis toujours le lycéen qu’un beau jour de printemps de presque quinze ans plus tôt s’est mis à genoux devant la virilité d’un beau garçon nommé Jérémie. Je suis toujours le garçon qui courait à sa chambre d’étudiant dès qu’il claquait des doigts. Le mec qui disait oui à toutes ses envies. Et l’un après l’autre des souvenirs enfouis remontent à la surface me frappant avec une violence inouïe. Je suis tellement secoué que j’en sens mes jambes trembler… j’ai presque envie de me rhabiller et de partir, de me retrouver seul et de pleurer, de pleurer toutes mes larmes au milieu de mes souvenirs…

    Je suis tellement chamboulé que j’en oublierais de m’occuper de ce charmant Pierrot. Le voilà alors qui prend l’initiative, me pousse contre l’étagère derrière mes épaules : il se met alors à genoux et il commence à me sucer à son tour. C’est parfois maladroit un mec qui suce pour la première fois : je sens qu’il a envie de cela, qu’il a envie de bien faire. Il cherche ses marques, il serre trop ma queue avec ses doigts. Je porte mes doigts sur sa main pour lui signifier de faire juste avec sa bouche… il s’exécute et c’est un peu mieux, mais toujours pas le top… le mec n’est pas attentif à mes réactions… pourtant je lui ai bien montré et pendant un long moment comment donner du pied à un mec… il avale ma queue entièrement, il entreprend à faire des va et viens de plus en plus rapides et violents… j’en ai presque mal au gland…

    Vas y doucement, mec… ralenti un peu, soit doux… stp…

    Et là je le sens changer d’allure et se mettre enfin à l’écoute de ma respiration et de mes gémissements. Là c’est bon, tellement bon que j’en oublie un peu la tristesse de mes souvenirs… pendant qu’il s’affaire sur ma queue, je caresse ses épaules, sa peau est douce, c’est super agréable. Je laisse mes doigts s’aventurer dans ses cheveux. Ce contact est particulièrement agréable et excitant. En peu de temps le mec se retrouve de plus de plus à l’aise dans son exercice et je sens ma jouissance monter rapidement.

    Arrête, mec…

    Je repousse légèrement ses épaules pour qu’il se dessaisisse de mon sexe, tout juste un instant avant de jouir. Il en a vraiment fallu de peu, ç’aurait été dommage. Ouf… Je passe mes mains sous ses aisselles pour lui montrer que j’ai envie de le voir debout. Le mec se relève et je me colle contre lui avec une fougue et une excitation renouvelées… Je me penche pour lécher son biceps à hauteur de son tatouage si sexy… Je retrouve ensuite sa bouche et je l’embrasse effrontément, je pousse mon insolence jusqu’à porter mes mains derrière sa tête, mes doigts glissent dans ses cheveux, je le caresse tout en poussant sa tête vers la mienne : nos lèvres se rapprochent, nos langues se mélangent. C’est bon, putain que c’est bon, nos torses collés l’un contre l’autre, cette sensation de chaleur et de douceur… Ma bouche descend enfin pour célébrer la beauté de ses beaux tétons bien saillants que je sentais frotter contre le miens pendant que nous nous embrassions.

    Ma main descend sur sa queue et commence à la branler tout doucement. Putain que j’aime tenir cette queue épaisse entre mes doigts, putain que c’est agréable ce contact avec cette peau douce et chaude, palpitante de virilité, à deux doigts de lâcher de la semence bien épaisse… Il me plait vraiment ce petit con, ce jeune papa… j’adore sa queue, j’ai envie de tout lui faire… j’ai envie de le faire jouir dans ma bouche mais c’est un inconnu, alors c’est inenvisageable. J’ai envie de l’avoir en moi…

    J’approche mon bassin du sien et je fais glisser sa queue entre mes cuisses, à hauteur de mon périnée. Je serre bien mes adducteurs et je commence de petits va et viens qui ont l’air de le ravir… putain qu’il est beau ce type, et qu’est ce que j’aime donner du plaisir à ce genre de petit mec… quand je pense que sa femme ne veut plus de lui… faut changer de lunettes, conasse !

    J’ai envie de toi… - je lui chuchote à l’oreille – j’ai envie de toi… en moi…

    Moi aussi j’en ai envie… mais je n’ai pas de capote… - m’annonce-t-il, déçu.

    J’ai ce qu’il faut… - je lui réponds.

    Et là, à ma grande satisfaction, je vois le mec changer d’expression, je vois sa déception s’envoler et l’excitation d’un plaisir très proche s’afficher sur son visage, un petit regard lubrique que je lui découvre à l’instant… qu’est ce que c’est sensible à l’appel du plaisir sexuel, un mec… c’est souvent sa faiblesse, une faiblesse que j’aime par-dessus tout…

    Son petit regard lubrique m’a excité au plus haut point… et puis cette queue… ce mec est tellement bien monté… il est viril, ses attitudes sont viriles, il bande dur, il bande sans discontinuer, j’adore m’occuper cette queue, la tenir dans ma main, la sentir dans ma bouche, célébrer sa virilité…

    J’ai encore envie de le sucer… je suis tellement excité que j’ai envie de le faire jouir dans ma bouche et avaler tout son jus de mec… je suis à deux doigts de le faire, malgré le risque… toujours, le désir rend fou, fou…

    Je me remet à genoux et je pose mes lèvres sur son gland et je commence à l’introduire dans ma bouche par petites aspirations, avalant sa queue petit à petit, centimètre après centimètre, jusqu’à qu’elle touche le fond de mon palais. Je fais coulisser mes lèvres tout au long de son manche avec une lenteur extrême : je maintiens ainsi son excitation sur la corde raide, dans un équilibre très délicat, à tout juste un pas de la jouissance, suspendu dans l’attente d’un plaisir ultime mais sans cesse repoussé… J’adore cette sensation de danger, de risque : je ne connais pas le mec, je ne connais pas son endurance, je prends le risque, mais c’est un risque maîtrisé, ma connaissance de la sexualité des hommes m’aidant à sentir venir la montée de sa jouissance.

    Il m’est arrivée bien des années plus tôt, avec ce petit con indomptable de Jérém, de lui faire vivre une séance de domination par le plaisir, un long moment où j’était seul maître se da jouissance, de ce bonheur de mec que je tenais dans le creux de ma main, le mec totalement à ma merci… je me souviens avoir adoré cette sensation… la sensation de tenir un mec par la queue, par les couilles… quoi de plus grisant ?

    Et puis l’imprévu se produit… le mec me pousse contre l’étagère… je crois bien qu’il n’en peut plus d’être ainsi excité et frustré… j’ai peut-être un peu abusé de sa patience…. Sa queue bien raide entre mes lèvres, ses mains appuyées contre l’étagère juste derrière moi, ce qui lui permet de donner de l’élan bien viril à ses assauts…le mec commence à mettre de grands coups de reins dans ma bouche… putain… là c’est clair que le mec a vraiment envie de prendre son pied… je me suis mis tout seul dans ce pétrin, à force de l’exciter j’en ai fait un male en rut dont la jouissance est à présent sa seule raison d’être. La bête est enragé, ses sens en pleine tempête, toutes ses fibres vibrant sous la vague d’un plaisir montant… putain qu’il est meeeeeeec… ses coups de reins sont amples et puissants…

    C’est le mâle prenant son pied, le mâle en rut dans toute sa splendeur, le mâle au sommet de son excitation, le mâle réduit à la plus simple expression de sa sexualité, le mâle pour qui rien ne compte plus à part sa jouissance immédiate…

    J’adore amener un mec à ce stade d’excitation, le rendre fou, faire tomber toutes ses barrières, faire ressortir la bête primitive qui sommeille en lui, le pousser dans ses derniers retranchements, faire disparaître l’être « civilisé » pour laisser sortir le mâle primitif et sexuel tapi dans l’ombre…

    Ahhhhh, oh combien cette attitude de mâle enragé me rappelle celle de petit con de Jérém le premier jour de nos révisions… Jérém n’avait que 19 ans et il était déjà si incroyablement… « mec »… putain quelle sensation quand il avait pris à faire coulisser sa queue entre mes lèvres, son gland allant percuter violemment le fond de mon palais encore vierge… je me souviens très bien quand il m’avait lancé : « Je vais jouir et tu vas tout avaler… ». J’étais jeune, j’étais sous le charme d’un mec que je désirais depuis tellement de temps et que j’avais toujours cru inatteignable, j’étais sous l’effet de la surprise de ce qui m’arrivait… je l’avais laissé faire… malgré la douleur que ses coups de queue avaient fini par provoquer dans ma bouche.

    Mais là, bien que mon envie de faire plaisir à un beau mec n’ai rien perdu de son intensité, je sais désormais maîtriser la fougue d’un jeune étalon en rut… ma bouche sait adopter la position et l’ouverture pour contrer et se protéger des assauts trop violents… ma main sait venir à la rescousse si besoin…

    Mon instinct bien affûté me dit que le mec ne va pas tarder à jouir, et je ne me laisse pas faire… je suis presque sur qu’il est clean… j’aurai vraiment envie de le faire jouir dans ma bouche, le faire jouir et tout avaler… oui, mais non… ce ne serait vraiment pas raisonnable… De plus j’ai très envie de l’avoir en moi…

    Un instant après mes deux mains font pression sur son bassin pour que sa queue sorte de ma bouche, je le repousse presque violemment : mon geste a été tellement puissant que le mec se retrouve projeté contre l’établi… Je regarde cette queue magnifiquement tendue, cette poitrine soulevé par une respiration profonde, ce beau physique secoué par la vibration de plaisir, ce regard excessivement lubrique dans ses yeux, cette étincelle animale brûlant au fond de son regard… pendant un instant j’ai l’impression qu’il va m’attaquer… dans la nature, un mâle dérangé en pleine saillie peut se faire très agressif… je me dis qu’il va revenir à la charge, recommencer à baiser ma bouche avec une rage accrue… m’attraper par les cheveux sans me laisser aucun répit jusqu’à que ses couilles ne se soient vidés de sa semence, jusqu’à que son corps n’ait connu dans l’orgasme la délivrance de cette tension extrême et désormais insupportable que ma conduite autour de son sexe avait enduite…

    J’avais voulu l’exciter au delà du raisonnable et voilà que je me retrouvais face à une bête enragée… pendant un instant on se toise, on se jauge… son regard est insaisissable, je sens qu’il est frustré, je sens que son envie le secoue au plus profond, je sens qu’il a envie d’assouvir ses besoins de mâle en rut… je sens aussi qu’il a envie de me punir d’avoir arrêté sa recherche du plaisir si près du but… pendant un instant j’ai vraiment l’impression qu’il va le faire…. qu’il va revenir à la charge, fourrer sa queue dans ma bouche, recommencer à la baiser et la remplir de son jus… franchement, la tension sexuelle de cet instant est à un tel sommet que si le mec avait osé, je l’aurai laissé faire… le repousser une fois de plus aurait presque certainement entraîné une réaction violente de sa part ou, au mieux, un bye bye précipité…

    De plus, j’en avais franchement envie… Et quelque part en moi j’espérais qu’il allait le faire… j’ai toujours aimé exciter les mecs au point de les rendre très dominants, très bestiaux… Je regarde encore le mec. Je ne m’en lasse pas. Il est beau à en craquer, il est tellement excité que j’ai l’impression de sentir son odeur de male se répandre dans l’espace réduit du camion… l’odeur de sa peau, l’odeur de son sexe… c’est excitant à en tomber… j’ai l’impression que nous sommes deux bêtes en rut et que les phéromones se répandant dans l’air nous excitent de plus en plus…

    Finement le mec ne bouge pas. Il attend de voir comment je vais m’occuper de sa queue, il attend de voir comment je vais le faire jouir… je le regarde fixement dans les yeux, défiant son regard viril… j’attrape mon blouson, j’ouvre une poche intérieure, j’en sors une capote… je déchire l’emballage, j’en sors le caoutchouc, j’essaye de trouver le bon sens… bon sang que c’est difficile, quand on est excité à ce point là, de trouver le bon sens du premier coup ! J’appuie la capote sur son gland, je commence à la dérouler avec mes doigts, le mec sursaute sous la pression que j’exerce… ok, c’est le bon sens… je remplace mes doigts avec mes lèvres et je finis de dérouler la capote à l’aide de ma langue…

    Une fois terminé, je regarde le mec dans les yeux… il n’en peut plus, j’ai l’impression que tout son corps est secoué par la vibration du plaisir imminent, j’ai l’impression que ça ne va pas durer longtemps… je crache dans ma main, j’enduis mon ti trou avec ma salive ; en attendant, le mec s’est décollé de l’établi, me laissant la place. Il se prépare à me sauter. Je regarde la place laissée vide et sans plus hésiter je m’y appuie à mon tour ; j’écarte mes jambes, je cambre mes reins et j’attends que ce charmant Pierrot vienne en moi. Il ne se fait pas attendre, je sens ses mains se poser sur mes épaules… rien que cela, putain qu’est ce que c’est viril comme geste…

    Je sens sa queue se faufiler entre mes fesses, prendre possession de ma raie, venir s’appuyer presque du premier coup sur mon ti trou. Ses mains ont momentanément délaissé mes épaules et elles sont désormais sur mes fesses, en train de les écarter pour faciliter l’introduction de cette queue magnifique dans mon intimité. Sa prise est ferme, puissante, je me sens lui appartenir. C’est la sensation que je préfère : me sentir objet de son plaisir de mec. Et voilà qu’enfin je sens son sexe se glisser en moi.

    Je le sens glisser tout lentement, son épaisseur fait qu’un passage en douceur est préférable à un passage en force. Il sait y faire le mec.

    Le voilà enfin au fond de moi, ses couilles touchent à mes fesses, elles sont chaudes, elles sont douces. Et il commence à me limer. Il entreprend de me doser avec sa queue puissance et palpitante de puissance virile. C’est terriblement bon, mais ses coups ont une allure telle que je sens que tout cela ça va s’arrêter beaucoup trop tôt… j’adore avoir ce mec en moi, je le sens bien en moi, je la sens bien en moi, j’ai envie de lui faire plaisir, j’ai envie qu’il me fasse plaisir longtemps…

    J’avance mon bassin l’obligeant à sortir de moi, il est surpris. Il revient à la charge, il me pénètre presque rageusement, ses coups de reins sont de plus en plus puissants… j’ai trop envie de lui… envie qu’il reste en moi… envie que ça dure… je bouge encore mon bassin l’obligeant à nouveau à sortir de moi : je me retourne alors pour l’empêcher de revenir à la charge, je lève mes mains, je les plaque sur ses pecs, je le pousse contre l’étagère, je porte ma bouche sur ses tétons ; je le sens bouger, impatient de revenir dans la chaleur de mon fondement, impatient de se vider enfin… brûlant de désir, plein de feu, impatient, au bord de l’agressivité… mes mains sont descendues à sa queue, l’une la serrant très fort, mettant de temps en temps un petit coup de branle pour maintenir l’excitation, l’autre caressant ses castagnettes et laissant un doigt se promener de façon plutôt désinvolte dans son entrejambes, tout droit sur le chemin de son ti trou à lui…

    Le mec, chauffé à blanc, haletant sous l’effet combiné de l’excitation et de l’effort, n’en peut vraiment plus : je sens qu’il va péter un plomb… en effet, je le sens sursauter, ses mains se lèvent, viennent s’appuyer avec force sur mes épaules, les saisissant avec puissance, ça me fait presque mal tellement sa prise est serrée et violente ; il me repousse si fort, presque brutalement, au point que je me retrouve soulevé, mes fesses sur le bord de l’établi, mes pieds ne touchant plus par terre… je suis vraiment sur le bord, mais le mec me maintient fermement avec la prise de ses mains ; il me fait face et la flamme lubrique dans ses yeux est vive comme jamais… il a envie de jouir, il a besoin de jouir, je l’ai rendu fou d’envie… il me toise, comme sa proie… entièrement à sa merci…

    Il sait que je vais me laisser faire désormais, que je suis à la complète disposition de ses envies de mâle… oui, j’ai devant moi un ti mec plutôt pas mal foutu, un petit brun charmant, un jeune homme bien excité, sa queue bien montée très décidée à finir de démonter mon fondement… oui, maintenant je vais devoir le laisser jouir. Le mec il le sent, il le sait : il sait que dans quelques secondes il va jouir, jouir comme jamais… il appuie alors sa queue directement sur mon ti trou, il rentre comme dans du beurre et commence à me limer… et c’est un mouvement plutôt lent, à ma grande surprise… Oui, je suis surpris, je pensais qu’il aurait été pressé de conclure… peut-être que le mec a compris que la stratégie de l’attente est bien plus payante que celle de la précipitation typiquement masculine à atteindre l’orgasme… peut-être qu’il a compris que le plaisir est pas moins dans l’attente que dans l’aboutissement, si fugace, si éphémère…

    Sa cadence s’accélère petit à petit : j’adore le voir faire, j’adore sentir ses mains me maintenir fermement en équilibre sur le petit établi ; j’aime voir des biceps se gonfler dans l’efforts, j’adore voir le plaisir passer par vagues sur son visage, j’adore entendre des gémissement, j’adore le voir se pencher sur moi, sa peau se faire moite ; j’adore le voir fermer ses yeux, son esprit s’évaporer sous les vagues puissantes de l’orgasme qui est en train de secouer son beau physique, de soulager sa virilité si longtemps mise entre parenthèses.

    Il a joui. J’adore cet instant quand le mec a joui et moi pas encore. L’orgasme passé, le mec finit par sortir de moi et par lâcher sa prise sur mes épaules : mes pieds retrouvent alors le contact avec le sol du camion. Je le regarde, haletant, le dos appuyé contre l’étagère en face de moi. Il reprend son souffle un instant, avant de retirer la capote de sa queue, d’y faire un nœud et de la balancer dans un coin du camion. Geste très érotique, très masculin. Putain qu’elle était joliment remplie. Le mec voyageait vraiment les valises pleines. Il va désormais rouler plus à l’aise.

    Et là je vois sa main gauche se poser sur son sexe toujours gonflé à bloc… je le vois reprendre à se branler… il n’en a pas eu assez apparemment…

    S’il va jouir une deuxième fois, je veux bien que ses giclées atterrissent sur mon torse… je me mets à genoux devant lui et je commence à me branler à mon tour. Nous nous branlons l’un face à l’autre, je suis face à sa queue, à hauteur de sa queue. Elle est toujours dans une forme pétante et elle me fait toujours envie, et encore plus maintenant que le souvenir de son passage se fait sentir vif et palpitant dans mon fondement. Oui, j’ai encore envie de la sucer, terriblement envie de la sucer… elle est désormais sèche, j’approche mes lèvres de son gland et le mec ne semble rien avoir contre le fait que je le suce encore, il a du être satisfait du traitement… il enlève sa main et avance son bassin pour m’y laisser libre accès… je le prend en bouche et je l’avale d’un trait, goulûment ; elle est bien calée au fond de mon palais et je m’aperçois qu’elle a quand même un léger goût de sperme qui ne m’est pas du tout désagréable… je le suce pendant un petit moment pour faire monter la sauce ; je me retire lorsque je sens ses gémissements se rapprocher, se faire plus profonds… j’ai envie de jouir aussi, j’ai envie de me sentir aspergé par ses jets chauds…

    Vas y mec, tu va me tremper le torse avec ton jus…

    Ouais… tu vas te prendre une bonne douche…

    Et en ce disant voilà qu’un premier jet copieux et puissant vient s’abattre sur le haut de ma poitrine, juste en dessous de mon cou ; un deuxième jet, aussi vigoureux que le premier vient percuter mon téton ; d’autres jets suivront, chauds, épais, parfumés ; j’ai joui à mon tour, quasiment en même temps que lui, son dernier jet trempait mon torse, mon premier jet mouillait le sol du camion. C’était trop bon, je me sens complètement imprégné de ses éjaculations de jeune mâle… je commence à sentir son jus couler sur ma peau… une envie terrible de passer ma main et d’y goûter… mais j’ai déjà joui, et une fois que l’on a joui on devient bien plus raisonnables…

    Je suis encore dans mes pensées bien excitées que le mec me passe de l’essuie-tout pour me nettoyer. Cool le mec. Il attrape un autre bout de papier et il entreprend à nettoyer sa queue, un autre geste bien viril à mes yeux. Au fait, tous les gestes d’un beau mec me semblent virils et troublants. L’excitation retombée, je sens le froid sur ma peau. Lui aussi a du le sentir. On se rhabille en silence. Je rencontre son regard. Il esquisse un sourire charmant. Je le lui rend, heureux de le voir réagir de la sorte. Il est rhabillé, je suis prêt à partir. On est face à face. Je ne sais pas comment prendre congé. Quand je suis mal à l’aise, je laisse toujours au mec en face de moi le soin de faire le premier pas.

    C’était terrible… - il finit par me lancer.

    Terrible, mec… - je relance en souriant.

    T’as ma carte si jamais ça te dit…

    Encore un hétéro qui y a pris goût… tout hétéro l’est dans la mesure qu’il n’a jamais couché avec un mec. De lors, d’une part, suite à cette première expérience, il sera au mieux bi. Au pire, il ne pourra plus s’en passer. Ou alors, il aura carrément changé de paroisse…

    Une fois sorti du camion je me retrouve dans la fraîcheur revigorante et dans la lumière limpide du matin d’hiver. Je prend une inspiration profonde pour récupérer de l’effort. Mes poumons se vident complètement pour se remplir à fond et aller oxygéner mes cellules. Une sensation de bien être a pris possession de mon corps, je me sens bien, l’esprit léger. Vraiment c’était un très bon moment.

    Je retrouve ma voiture, je m’assois devant le volant encore incrédule vis-à-vis de ce qui vient de m’arriver. Jamais en me levant ce matin j’aurai imaginé même de loin qu’un truc pareil puisse se produire dans ma vie. Jamais en me levant ce matin j’aurai imaginé que l’image de Jérémie puisse me rattraper si soudainement, me percuter avec cette violence.

    Dans cet instant, mon esprit revenant à moi après la tempête des sens, je sens bien que ce souvenir va hanter les heures, les jours et les semaines à venir.

    On n’oublie jamais son premier amour, son seul amour. Mais où es-tu, Jérém ? Au fond de moi, je sais qu’on se retrouvera, que le destin nous réunira un jour. On se l'est promis tous les deux, on se l'est promis sans mots, sans formule. C’est une promesse que j’ai lue dans tes yeux, une promesse que je serre à moi depuis longtemps déjà. On se l'est promis par une belle soirée d'été, après avoir fait l’amour pour la dernière fois avant de nous quitter.

    Tout était beau, tout était parfait ce soir là. Et je n’ai qu’un seul, immense regret : celui de ne pas avoir trouvé ce mot, ce baiser, ce petit quelque chose, ce petit rien qui aurait pu te retenir.


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  •  Il nous arrive parfois dans la vie de sentir que les événements nous échappent des mains ; parfois c’est si difficile à accepter, que nous essayons longtemps de nier l’évidence. On a toujours peur d’admettre un grand changement, car cela nous amène à devoir reconsidérer notre vie toute entière. Aller de l’avant, dépenser de l’énergie, aller vers l’inconnu. Laisser une partie de notre vie, une partie de notre coeur, de notre âme, derrière nous ; oublier les efforts, l’énergie qu’on a longtemps dépensée pour un projet, pour une relation que l’on voit s’effondrer devant nos yeux. On a peur de l’inconnu, on craint de se faire déborder par les événements.

    Au quotidien, pris dans les occupations matérielles, on arrive assez facilement à faire comme si de rien n’était, à faire comme si on pouvait indéfiniment échapper aux choix qui se présentent devant nous. On refuse de faire des choix, on refuse de grandir, on refuse d’avancer. Par peur ou par paresse, on détourne le regard vers des choses fort distrayantes : le jeu, le divertissement, les potins électroniques, les potes, le sexe.

    Oui, le changement fait parfois peur et on a du mal à admettre qu’on a grandi, que nous sommes les seuls à pouvoir prendre en main notre destin; on a du mal à admettre que dans la vie on est, au final, toujours seuls, même entouré de 1000 personnes ; on peine à se faire à l’idée que certaines envies, certaines pulsions puissent être les nôtres ; on essaie de ne pas voir ce petit changement qui s’est amorcé en nous et qui est en train de nous transformer de fond en comble.

    Mais hélas, quoi faire quand le soir vient enfin avec son sac plein de questions et d’angoisses ? Comment trouver le calme une fois au lit quand, dans le noir, nos doutes reviennent sans cesse nous importuner ? On serait tenté de les éloigner avec l’arme puissante mais éphémère de l’étourdissement : tenter d’oublier avec l’alcool, la drogue ou le sexe… Mais… es-ce vraiment la fuite, la bonne solution ?

     

    C’est le soir en général que les angoisses les plus tenaces viennent inquiéter les esprits anxieux. Jérémie est dans son lit et le sommeil tarde à arriver. Certes, c’est un dimanche soir, et le dimanche soir c’est souvent le syndrome de décalage horaire du week-end, surtout quand on a un peu trop roupillé le dimanche après midi. Mais le radio réveil annonce quand même 3h18. Dans moins de quatre heures ça va sonner et le lundi matin en cours va être rude rude…

    Pour un garçon ayant du mal à trouver le sommeil, il existe un truc souvent infaillible pour y remédier. Une bonne branlette. Ca marche à presque touts les coups, à deux condition près : la première est celle de ne pas se trouver au delà d’un certain degré de nerfs qui rendrait ce remède ancestral insuffisant à apaiser l’esprit ; la deuxième, celle de ne pas avoir abusé dudit remède dans les heures précédentes. Hélas, l’esprit de Jérém étais ce soir là ébranlé par des secousses bien puissantes qu’habituellement et le plaisir solitaire qu’il s’était autorisé en partant au lit vers minuit n’avait pas eu l’effet escompté. La fatigue était bien là, mais le sommeil, lui, refusait de venir. Il était tendu, il transpirait. Il n’était pas bien. Il n’était pas bien dans sa peau, dans ses baskets, dans ses draps.

    Un kaléidoscope d’images et de sensations, de troubles, de questionnements se bousculaient dans sa tête depuis bien des semaines ; et là, après ce qui s’était passé la nuit d’avant, ils ne lui laissaient plus de répit.

     

    Oui, la nuit d’avant… ce truc de dingue que m’a fait Nico… jamais je n’ai joui de cette façon là… truc de dingue… jamais je n’ai été à ce point secoué par une simple branlette… jamais je n’ai à ce point perdu le contrôle… jamais mon plaisir n’a été à la merci de quelqu’un… putain de Nico… où est ce qu’il a appris à faire ça ? c’est pas possible qu’il ait trouvé tout seul… il a du baiser avec un autre mec… c’est sur… mais avec qui ? est ce qu’il a revu Guillaume ? naaaan, pas Guillaume… quoi que… pourquoi pas après tout… c’est moi qui les a fait se croiser… quelle connerie que d’avoir fait ça…

    Ou alors un autre mec… un autre mec… un autre mec… putain, il ne faut pas qu’il aille voir d’autres mecs… il ne doit pas aller voir d’autres mecs… je n’ai pas envie qu’il aille voir d’autres mecs… Nico est ma salope à moi… je n’ai pas envie de baiser avec un mec qui se fait baiser par d’autres mecs… j’ai envie de baiser avec Nico parce que c’est Nico, le puceau qui est fou de moi, de mon corps, de ma bite… Ce n’est pas possible qu’il fasse les mêmes trucs à d’autres types…

     

    La tête perdue dans ses angoisses, la main de Jérémie glisse sur sa queue déjà raide. Il commence à se branler lentement pendant que des images de plaisirs et de rencontres récentes remontaient violemment à la surface de son esprit…

    … putain de soirée, samedi l’autre… soirée de ouf, trop arrosée, ce putain de Guillaume qui me branche en boite… il est saoul, il ne veut pas rentrer dans cet état là, il me demande de dormir chez moi… quelle connerie que d’avoir accepté… oui, dormir… tu parles… il a juste profité du fait que j’avais bu… on est tout juste dans le lit qu’il touche à ma queue… je me laisse faire… quand j’ai un verre de trop dans le nez, ma queue a envie de se faire soulager… n’importe comment, par n’importe qui… et putain, une pipe ça ne se refuse jamais… pour peu qu’il sache y s’y prendre la moitié que Nico sait y faire… maintenant je sais que les mecs savent bien sucer…

    Il n’attend que ça le mec… me sucer… il se met alors à astiquer mon manche, j’essaie de prendre mon pied, je ferme les yeux et je pense à Nico… mais c’est loin d’être aussi bon… c’est sans doute la première fois qu’il suce et sa façon de prendre ma queue du bout des lèvres me laisse sur ma faim… je mets quelques bons coups de reins pour que ma queue s’enfonce un peu plus entre ses lèvres et je finis quand même par gicler dans sa bouche… et là je le vois partir à la salle de bain, je l’entend recracher… même là il n’est pas à la hauteur… j’aime trop voir Nico avaler ce qui sort de ma queue…

    J’ai joui mais ça a été trop rapide et ma queue en redemande… elle a envie qu’on s’occupe d’elle comme il le faut… du coup j’ai envie de Nico… c’est super tard mais je lui envoie quand même un sms… j’ai envie de Nico, j’ai envie de notre complicité de baise…

    …et puis, j’ai envie d’un truc que rien que d’y penser ça m’excite un max… j’ai envie de voir Nico et Guillaume se disputer ma queue… il me tarde de voir la réaction de Nico quand il va voir que je ne suis pas seul… j’ai envie de faire un truc que j’ai fait par deux fois avec des nanas… m’en taper deux au même temps, voir le désir et la jalousie dans le regard de celle (et maintenant de celui) qui est momentanément laissé(e) sur le carreau… et puis changer, n’en faire qu’à ma tête, jouer avec les envies et les désirs de l’autre, laisser planer le doute et l’envie sur le cul ou la bouche qui va goûter ou qui va se faire remplir par le jus de mes couilles…

    Putain que j’aime ça, voir des nanas complètement soumises à mon charme … Putain que j’aime ça, voir Nico complètement soumis à mon plaisir… et alors prendre mon pied comme j’en ai envie, jouir comme j’en ai envie… voir la tête de celle ou de celui qui est laissé en rade pendant que je jouis dans l’autre cul… ou dans l’autre bouche…

    J’adore cette sensation, savoir que mon jus coule dans une gorge, qui se répand dans un cul… mais avec les nanas ce n’est pas toujours possible de baiser sans capote… alors qu’avec Nico pas de capote, que de la jouissance sans soucis, je le baise comme je veux jusqu’à que la queue m’en tombe… avec Nico, pas de gosse imprévu à l’affût… pas de risque avec le puceau…

    Alors faut pas qu’il aille voir ailleurs ce petit con, faut que je puisse le baiser sans souci… sans le souci de choper une saloperie… ou, c’est ça, le souci de choper une saloperie, rien d’autre que cela… cela et… non, cela et rien que cela… rien que cela… rien que cela et quand même aussi… faut quand même admettre qu’à l’idée qu’il puisse baiser ailleurs je sens un truc qui me pique au plus profond de mon amour propre… l’idée qu’il puisse trouver du plaisir ailleurs, avec quelqu’un d’autre que moi, l’idée qu’il suce une autre queue, qu’il se fasse défoncer par un autre mec… putain… ça fait chier… fait chier ces pd… au fond ce n’est que mon vide couilles… alors, pourquoi il ne le serait pas aussi pour un autre gus ? naaaaaaan, l’idée qu’il puisse se sentir bien dans un autre lit, dans d’autres bras, la crainte qu’il y prenne goût et… et… et… qu’il me laisse tomber… c’est un truc qui fait vraiment chier….

    L’idée que Nico puisse me laisser tomber m’est insupportable… on ne laisse pas tomber Jérémie T, c’est Jérémie T qui prend quand il veut et qui laisse tomber quant il en a envie… Nico je l’ai levé quand j’en ai eu envie, pour faire tomber ma queue… je m’en débarrasserai quand j’en aurai marre… bientôt certainement… Mais pour l’instant Nico est ma pute et doit le rester, ma pute rien qu’à moi, jusqu’à quand je le décide, jusqu’à quand j’ai envie de le baiser… et jusqu’à là, il faut que je sois le seul qui le fait jouir…

    Pour l’instant mon charme opère, il est conquis, subjugué… mais demain ? s’il rencontre un mec, un véritable homo qui s’assume et qui lui ouvre sa porte, ses draps, sa braguette et son cœur… pourquoi n’irait-t-il pas mettre son cœur à l’abri et au chaud à coté de quelqu’un qui saurait lui apporter cette tendresse que je suis incapable de lui donner ? ou alors si simplement il rencontre quelqu’un qu’il lui plait plus que moi ? naaaaan, ça ça risque pas, pas de si tôt… il est trop subjugué par mon corps…

    Et puis la sonnette retentit. J’ouvre la porte et il est là, devant moi. Le joint me fait un peu tourner la tête et je me retrouve à penser qu’il est bien mimi ce petit Nico avec son physique agréable, sans trop de muscles mais bien dessiné, à peine un peu plus petit que moi, avec ses cheveux châtains un peu en bataille, ses lèvres sensuelles et délicieuses pour ma bite… sans parler de son petit cul rebondi, ces deux globes qui semblent faits exprès pour accueillir ma queue et pour la laisser se vider…

    Je capte son regard et je lis comme dans un livre ouvert son envie de moi… je lis le désir dans son regard à la vue de mon torse nu, je le vois humer mon parfum, s’enivrer de ma virilité… il me dévore des yeux… putain qu’est ce que c’est bon de se sentir à ce point désiré, de se sentir un Dieu sur terre… il me veut plus que tout, il a faim de mon physique, de ma queue… ce mec est complètement accroc à moi… il est complètement soumis à mon charme, je peux vraiment tout lui demander… il n’y a que mon propre plaisir qui compte… je suis le seul mec dans la pièce et il me le montre sans vergogne à chaque instant.

    Et quel bonheur quand ses lèvres se posent sur le coton de mon caleçon, allant à la rencontre de ma queue raide qu’il parcourt lentement, centimètre après centimètre, à la recherche de mon gland… quand il le trouve, il s'amuse à l'agacer avec sa langue à travers le coton. Je n’en peux plus, je descends le boxer et je lui fourre carrément ma queue dans la bouche, au fond de sa gorge bien accueillante… c’est tellement bon… Putain de bouche à pipes… putaaaaiiiin qu’il suce bien !

    Il s’applique pour me donner le plus de plaisir possible, et ses caresses en deviennent tellement intenses que je finis par trouver celles des nanas, fades et insipides… S’il voulait que je n’aie plus envie que de lui… là c’est bien parti… Oui, j’ai envie de lui… j’ai constamment envie d’être dans sa bouche, de sentir mon gland dans cet endroit chaud, humide et si accueillant, de sentir le contact avec ses lèvres, avec cette langue et ce palais qui sont des outils magiques pour donner du plaisir à ma queue…

    D’autant plus que je devine en lui cette même envie de m’avoir en bouche tout le temps, de sentir le gabarit de ma queue entre ses lèvres, de sentir mes jets chauds percuter sa langue… mon plaisir est son plaisir… et voilà que pour me faire encore plus délirer, il pousser ses mains jusqu'à mes tétons...  c’est un truc de ouf, je suis tellement excité que je n’ai plus qu’une idée en tête, c’est de jouir le plus vite possible… je commence à mettre de grands coups de bassin dans sa bouche, comme si j’étais en train de défoncer sa rondelle… c’est terrible… une véritable tuerie…

    Et putain que ça surprend quand tout s’arrête net… Nico a entendu un bruit venant du lit… il me questionne… je suis super excité par sa jalousie que je sens vive et incontrôlable… pour toute réponse je lui ordonne de continuer à sucer… je suis trop près de venir, je sens que ma queue ne supporte pas cet éloignement de sa bouche. Et il s’exécute… putain de truc de malade !

    C’est tellement bon que je sens que je vais bientôt me lâcher... faut pas Jérém, pas encore… j’ai envie de voir deux mecs se battre pour ma queue… je fais venir le cousin…

    Voilà deux mecs, deux salopes à la merci de ma queue, je frappe leurs lèvres avec mon engin, je les vois essayer de capter ma queue, animées par le même désir de contact avec un sexe masculin bien tendu… dans leur attitude la même faim de lécher mes couilles et d’avoir ma bite dans la bouche.

    Soudainement, j’ai envie de sentir Nico brûler de désir et de jalousie… je vais baiser la bouche de Guillaume… comme il n’est pas très bon à la pipe, je commence alors à la lui ramoner bien comme il faut…

    Pendant ce temps Nico a trouvé la queue du cousin… il doit être fou que je me tape un autre mec… quel plaisir un peu vicieux de lui annoncer froidement : Je te présente Guillaume…

    Sa tête doit être pleine de questions : c’est qui ce Guillaume ? A quoi ressemble-t-il ? Pourquoi est-il en train de sucer le mec que moi aussi j’ai envie de sucer ?

    Je retire ma queue, je pars m’allonger sur le lit, j’allume la lampe de chevet, j’ai envie de bien les regarder se battre pour obtenir mes faveurs : je laisse Guillaume s’occuper de ma queue, j’impose ainsi à Nico de regarder, encore et encore… de prendre sur lui… il a l’air tellement dépité… putain que c’est grisant… je lui ordonne de s’occuper de mes tétons, je lui laisse les miettes… et il les ramasse, docile…

    Putain de putain de salopes… c’est trop bon, mais j’ai envie de les voir languir… Je me relève, ôtant mon corps de leur bouche, les laissant en plan… je me tiens là, debout devant mes deux salopes, hors de portée de leurs bouches et de leurs mains, je les toise tout en jaugeant ma domination sexuelle non plus sur une nana, non plus sur un mec, mais sur deux mecs… deux mecs à genoux sur mon lit, le cul en l’air, les bouches privées du bonheur de tenir ma queue…

    J’en fais ce que je veux de ces deux salopes… ces deux pd me désirent plus que toute autre chose au monde, et ils sont prêts à me faire tout ce que je veux comme si leurs vies en dépendaient… et moi j’ai le pouvoir de choisir qui baiser et qui laisser en plan… le pouvoir de choisir où et comment jouir... il n’y en aura pas pour tout le monde, et dans l'histoire il n’y a que moi à être assuré de prendre mon pied à tous les coups, le seul à satisfaire ses envies de mec… J’aime ça… rendre quelqu’un dingue de ma queue au point de pouvoir tout demander, tout ordonner, tout obtenir sans même demander… tout dérober…

    Pendant que Guillaume est à genoux en train de me pomper à fond, je laisse Nico me bouffer le cul… et là c’est l’extase… sa langue sur mon trou de balle me fait un effet de malade… jamais on m’a sucé et bouffé le cul au même temps, et c’est rudement booooooon.

    Et puis c’est arrivé. C’est monté vite de mon bas ventre, j’ai lâché mon jus dans la bouche de Guillaume. L’idée de montrer à Nico que je jouis dans la bouche d’un autre mec m’était apparue comme sacrement excitante… mais ce con de Guillaume est encore reparti cracher… je n’ai pas pu lui ordonner d’avaler, je n’ai pas pu avec lui… putain, j’aurai du me lâcher dans la bouche de Nico… lui il aurait avalé sans que je lui dise… j’adore quand il avale, c’est un peu de moi qui s’en va en lui… mon jus le marque de l’intérieur…

    Ce soir là j’ai trop forcé sur l’alcool, sur le joint, je ne suis plus moi-même, je me rends compte que je suis prêt à dépasser toutes les bornes dans l’humiliation et la soumission de ces deux mecs, mais je ne peux pas m’arrêter, j’ai envie de tester leurs limites, encore et encore… surtout ceux de Nico… c’est un peu pour ça que je l’ai sonné…

    Je retire un sacré plaisir à voir ces deux salopes frissonner quand je leur annonce froidement :

    Sur le ventre… je vais vous baiser…

    Deux salopes ivres d’envie de se faire baiser, les jambes écartées, le cul cambré, leur intimité bien offerte, chacune languissant de se faire enculer par mon manche, languissant que je me vide en elles, de se sentir fourrées par le jus d’un vrai mec.

    Je connais bien le petit trou bien accueillant de Nico… c’est un bon vide couilles… mais là je suis plutôt intrigué par le petit trou vierge de Guillaume… j’ai bien envie de casser son petit cul tout neuf… et alors je me laisse glisser en lui… laissant une fois de plus Nico sur le carreau…

    Putain de bonheur que de me sentir glisser dedans, ma bite bien enserrée, mes couilles butant sur ses fesses. Guillaume frémit en sentant passer mon engin dans sa rondelle… je suis le premier qui prend possession de son cul… encore un dépucelage… ça c’est sacrement bandant…

    En attendant que je commence à le baiser, Guillaume tremble presque d’excitation… espèce de petite pute… depuis le temps que tu me mates… je suis en lui, bien au fond de lui et je savoure le pied que je ne vais pas tarder à prendre, je savoure l’excitation et la fierté tellement masculine d’avoir mon pieu planté dans un trou si bien offert, languissant de se faire défoncer… j’adore faire languir avant de commencer à baiser, jauger le trou dans lequel je vais prendre mon pied…

    Quand je commence à le pilonner, je le sens se crisper… tu la sens passer, n’est-ce pas, petite pute ? t’en avais bien envie mais tu ne te doutais pas que tu l’aurais autant sentie remuer… Nico est en train de mater ce mec se faire sauter à sa place, en train de me regarder prendre mon pied... Guillaume a tourné son visage vers lui, petit vicelard… A un moment, presque furtif, je croise le regard de Nico... il est plein d’excitation et de jalousie... pendant une fraction de seconde, j'ai l'impression qu'il me regarde droit dans les yeux, plein de rancune…

    Putain que c’est excitant de le priver de la sorte, avec cette impunité la plus totale... le voilà en train de se faire humilier pendant que je baise un autre... Mais ce n'est qu'un instant, le plaisir de ma queue m’accapare tout entier, alors je reviens me fixer sur le cul que je suis en train de défoncer.

    Au bout d'un bon moment de ramonage, je réalise que Guillaume commence à prendre son pied, sa gorge laisse remonter des râles qui ne trompent pas… je regarde ses fesses bien cambrées entre lesquelles mon pieu fait des allées venues profondes. Je surprends de nouveau Guillaume chercher le regard de Nico, le visage déformé par l'excitation procurée par les passages répétés de mon gourdin: j'ai l'impression que le fait de narguer Nico de la sorte, cette façon effrontée et clairement affichée de lui montrer son émoustillement, découple son plaisir…

    Le regard de Nico est si noir… il est si sexy débordé par la jalousie et l’humiliation… et là j’ai soudainement envie d’être en lui…

    Je sors de Guillaume et je pénètre Nico… putain que c’est bon… depuis le temps je commence à bien connaître ce petit trou, les sensations qu’il peut m’offrir… dans ce petit cul je me sens carrément… chez moi… et puis… putain… là il a l'idée de seconder mes coups de reins avec des oscillations de son bassin... putain le pied… putain le pied… c’est un pur bonheur que de baiser ce Nico… on dirait qu’à chaque fois il essaye de trouver le moyen de me faire délirer un peu plus encore… putain de Nico… il me fait des trucs que je n’osais même pas imaginer et, il faut l’admettre, il sait comment manier mon engin mieux que personne… au point que j’ai l'impression que Nico me fait découvrir mon propre corps… ça fait des années que je me tape des nanas, coté cul je croyais en connaître un rayon; mais là, devant sa soumission complète à mon plaisir, je suis vraiment à l'aise avec mes envies et avec certains fantasmes refoulés depuis toujours avec les nanas… putain de Nico plus je lui en demande, plus il m’en donne... je jouis de plus en plus fort… truc de malade...

    Putain, je croyais que le top c’était d’être sciupafemmine, un mec qui baise et laisse tomber les nanas comme des mouchoirs usagés… je croyais que le top c’était de balancer mon jus dans le plus de trous possible… jouir jusqu’à ce que la queue m’en tombe… avec Nico je m’aperçois que la découverte de ma sexualité est loin d'être aboutie, et le pire c’est que ce n’est même pas une nana qui va compléter cette découverte, mais bien un pd... Nico !

    Toute cette histoire est en train de me rendre accroc moi aussi à nos jeux : je suis en train de me perdre là dedans, de me laisser entraîner dans cercle vicieux et pervers qui me vole mon identité et mon esprit… ma vie est guidée par le plaisir que sait me donner ce mec… je n’aime pas ça, être dépendant…

    Guillaume me regarde prendre mon pied, et il regarde Nico en train de se faire niquer… il me regarde en train de le niquer, l'air dégoûtée... le regard envieux... languissant de prendre d'autres bons coups de queue… Putain que c’est bandant de voir deux mecs se détester, se battre pour ma queue... et dans mon excitation extrême, je décide de soutenir son regard envieux, défiant sa rage et sa frustration, sans me gêner de lui montrer le plaisir que je prends dans le cul de Nico…

    Nico est en pleine extase pendant que je lui défonce la rondelle… putain que ça me fait envie de me répandre en lui, de remplir ses entrailles avec mon jus… laisser le souvenir du passage de ma queue bien vif en lui… putain qu’il en veut de ma queue, il en veut parce que c’est comme ça qu’il prend vraiment son pied… c’est ma queue et mon jus qui le font jouir… c’est ma salope, c’est tout… son pied c’est mon pied… je n’ai qu’à me vider les couilles sans scrupules… je sens que je ne suis pas loin de venir et je me dis que je vais remplir le ti cul ferme de Nico avec ma semence si convoitée… il est si soumis, tellement acquis et contraint à mon plaisir…

    Je viens tout juste de prendre cette résolution quand le corps frémissant de désir de Guillaume attire mon attention… putain de Guillaume, il est sacrement bien foutu ce mec… et son cul est vierge… jamais une queue s’est déchargée dans ses entrailles. Quoi de plus grisant que de fourrer sa semence dans un cul jamais visité auparavant ? L’occasion est trop belle… l’occasion de me répandre dans un nouveau cul…

    Et alors, presque à la dernière seconde, j’ai envie de tremper le cul vierge de Guillaume. Je sors de Nico, je rentre à nouveau en Guillaume. Du coin de l’œil je vois la tête déconfite de Nico quand il comprend que je vais me lâcher en Guillaume… ce n’est que l’histoire de quelques coups de reins et je jouis…

    Voir Nico se décomposer, voir qu’il m’en veut… voir qu’il me défie du regard, l’air de me reprocher ma conduite… tu vas voir petit con, tu vas regretter ça… du coup j’ai envie de l’humilier un peu plus et de réaffirmer sa soumission et ma domination… je lui commande de venir nettoyer ma queue : je me conduis en véritable fils de pute en lui demandant ça… mais faut mater sa mutinerie silencieuse… J’y ai vraiment été fort, très fort, le joint brouillant mon jugement, exacerbant mes sens, je suis à fleur de peau, ma réaction est épidermique, instinctuelle, excessive, brutale…

    Un instant plus tard, il est à genoux devant moi, il prend ma queue en bouche, sous le regard un brin pervers de Guillaume qui semble prendre un malin plaisir à voir Nico se faire humilier de la sorte. Quand je me dégage de lui, je croise son regard incapable de cacher sa frustration et sa colère… il ose encore me défier ce petit con… Il n’est pas content ? il va vite comprendre… il bouffera le cul de Guillaume s’il veut goûter à mon jus…

    Je lui exige. Et le voilà approcher son visage de la raie de Guillaume… putain qu’il a envie de goûter à mon jus... jusqu’où est il prêt à m’obéir ? Plus je le sens soumis, plus j’ai envie de le voir s’enfoncer… et maintenant j’ai envie de le voir sucer le cousin et le faire jouir dans sa bouche, et tout avaler... putain là encore il s’exécute sans broncher… il suce le mec que j’ai baisé à sa place, devant lui même... comment pousser plus loin l’humiliation ? Tout ça ça me ferait presque bander à nouveau, si seulement je n’étais pas si fatigué…

    Guillaume est prêt à jouir. Nico continue de le pomper, insatiable… il le suce et le branle en même temps; juste avant que son jus ne monte, il enlève sa main de sa bite, laissant ses lèvres seules terminer la partie, lui offrant cette sensation d'une volupté extrême que je connais bien, celle de deux lèvres seules qui coulissent sur la queue pour la faire jouir…

    C’est fini pour ce soir. J’ai joui plus que mon dû, mon ego flatté comme jamais par cette baise de dingue avec deux mecs, mon pouvoir viril sur Nico conforté comme jamais… rassuré du fait qu’il est tellement soumis à sa queue qu’il n’osera pas, qu’il n’aura même pas l’idée d’aller voir ailleurs… j’ai gagné sur tous les tableaux… c’est ça d’être un mec, un mâle dominant…

    Et là j’ai juste envie de finir mon joint, de boire une bière, qu’il se cassent tous les deux et de retrouver mon lit. Tout seul. En attendant qu’ils dégagent le plancher, le silence qui règne dans la pièce est insoutenable. C'est triste des mecs après la baise. Je suis mort de fatigue, plutôt à l'ouest... Je pars en terrasse, j’espère qu’ils seront partis quand j’en aurai terminé avec ma clope.

    La porte claque une première fois et un instant plus tard je vois Guillaume passer sous ma terrasse et traverser la rue. Je sens à nouveau couler l’eau de la douche, Nico est encore là. Puis le silence. Je suis stone et je ne me rends pas bien compte de tout. Je plane ailleurs pendant un petit moment dont j’ai du mal à définir la durée exacte ; quand je reviens à moi, je crois être seul. Le lit m’attend les bras ouverts.

    Je traverse la porte vitrée de la terrasse et à ma grande surprise je tombe nez à nez avec Nico sortant de la salle de bain. Je croise son regard touchant, plein de cette gentillesse débordant de ses gros yeux d’enfant amoureux. Je vois, je comprends qu’il a envie d’un truc venant de ma part qui le ferait sentir autre chose que mon vide couilles… ça doit être ce truc qu’on appelle de la tendresse… La tendresse, je ne peux pas lui en donner… je ne sais même pas qu’est que c’est, alors comment pourrais-je lui en donner ? je baise, et une fois que je suis vidé, j’ai envie d’être seul, je n’ai pas envie de me faire tripoter… surtout pas par un mec…

    Nico se tient toujours face à moi, le regard fixe…Mais qu’est ce qu’il fait ? je suis tellement surpris et tellement ailleurs que je n’ai pas le réflexe de me dégager à temps… je ne peux pas ou alors… je ne veux pas, ou alors j’ai envie de voir ce que ça peut bien faire… il approche son visage du mien et il pose ses lèvres sur les miennes. Elles sont douces, chaudes... je ressens un frisson dans mon ventre.

    Naaaaaaaaan Jérém, arrête ça… ça ne peut pas te faire cet effet là, tu es un mec à nana… c’est elles qui doivent te faire cet effet là… pourtant aucune à ce jour n’a eu le pouvoir de te faire frissonner ainsi… c’est aussi que tu n’a jamais trop accepté de te laisser embrasser… mais putain, faut admettre que ce petit Nico me touche… mais je ne veux pas perdre le contrôle, tomber dans la faiblesse, me rendre vulnérable… je ne peux pas, surtout pas avec un pd…

    J’ai fumé, tout ça c’est l’effet du joint… ça ne dure qu’un instant, mais je crois devenir fou. Je repousse violemment ces pensée de mon esprit et je sens la colère venir à moi et m’envahir… j’ai envie qu’il se tire, j’ai presque envie de le cogner… je sens monter en moi une amorce de réaction violente… il se dégage enfin, un instant avant que je le refoule méchamment…

    Putain… je n’aurai pas du le laisser faire, j’aurai du le repousser avant qu’il pose ses lèvres sur les miennes… j’ai l’esprit embrouillé, il me faut dormir pour évacuer tout ça, toutes ces conneries…

     

    Seul dans le noir de sa chambre, le réveil annonçant 3h36, Jérémie laissait sa main glisser sur sa queue l’approchant tout doucement de la jouissance. Les images d’autres moments avec Nico se bousculaient dans sa tête…

     

    … putain de Nico… cette gâterie de dingue dans ma voiture au retour du KL… l’esprit embrumé par l’alcool, ma queue juste sortie de mon pantalon, je me fais sucer jusqu’à que je lui gicle dans la bouche, tout en continuant à fumer ma cigarette ; et cette pipe dans les chiottes du lycée… un truc vite fait, juste le temps de me faire juter… puuuutaaaaiiiin comment je l’ai vu en extase devant ma bite… comment je l’ai vu voir humer l’odeur de mes burnes… truc de dingue quand il me lèche les couilles pendant que sa main fait des va-et-vient sur ma queue… et je viens alors dans un orgasme géant, je lui en fous partout, sur son t-shirt, sur sa joue, dans sa bouche… et pendant qu’il me regarde faire, j’appuie mon gland sur sa joue pour ramener vers ses lèvres la giclée qu’il avait ratée un peu plus tôt…

    Impossible de me concentrer sur les cours de l’après-midi tellement le souvenir de cette jouissance me chatouillait l’esprit, la trique dans mon caleçon, sentant ses yeux rivés sur moi, son envie de me faire jouir encore et encore… putain que j’aime ça… me sentir désiré, avoir ce sentiment de toute puissance, savoir qu’en claquant des doigts je peux avoir n’importe quelle nana ou quel mec, me soigner et m’habiller exprès sexy pour faire craquer… m’habiller et me soigner depuis quelques temps tout particulièrement pour faire craquer Nico, pour le rendre encore un peu plus dingue de moi… sentir son regard sur moi en cours, le sentir même quand il est assis derrière moi, connaître son désir et le sentir sur moi…

    Parfois je me dis que c’est troublant et excitant l’idée que moi, le queutard incorrigible et insoupçonnable, se tape un mec soumis qu’il a rendu accroc à sa virilité, dont il a fait sa pute, son vide couilles à la demande… qu’il se le tape à l’insu de tout le monde… le coté caché de nos petites incartades ajoutant un piment incroyable à nos révisions…

    Et puis il y a eu vendredi l’autre… Nico à genoux devant moi, ses lèvres qui se posent sur ma queue gonflée à bloc. Ma main glisse sur sa nuque, ma queue s’enfonce profondément dans sa gorge… putain que c’est bon de l’envahir autant de ma virilité… de mettre des va-et-vient avec mon bassin, mes deux mains fermement posées sur sa nuque… sentir mes couilles frapper ses lèvres…

    J’ai envie d’aller encore plus loin… je coince sa tête contre le mur, comme la toute première fois, ma queue s’enfonce dans sa bouche, glisse jusqu’à la garde sous l’avancement de mon bassin; et je commence à pilonner avec une force et une rage que je n’ai jamais eues… plus je prends mon pied plus je lui en veux… je lui en veux de me donner autant de plaisir… je vois clair dans son jeu, il fait tout pour me rendre dingue, pour me faire devenir pd comme lui… je suis un bon coup et il me veut tout pour lui… je prends un pied de dingue avec lui, et plus je prends de plaisir plus j’ai l’impression de le mépriser, limite le haïr… je le déteste, je lui en veux trop… il n’a pas le droit d’essayer de me faire changer de bord… je ne serai jamais pd, je suis un mec, je baise et je fourre mon jus là où j’en ai envie… mais jamais je ne serai pd !!!

    Je sens la colère envahir mon esprit et se mélanger au plaisir de ma queue… mes coups de reins sont de plus en plus violents, je n’ai plus de limite à mon envie de le défoncer, de le punir de me rendre autant accros à la baise avec lui… je suis dans un état second, ma conscience altérée par le dernier joint, je n’ai plus de limites : à cet instant, Nico n’est plus qu’un trou dans lequel un je prend tout mon pied, toute ma revanche de mâle enragé ; je serre mes doigts autour de ses cheveux, mes mains attirent implacablement sa tête et sa bouche vers mon sexe… le temps de me faire bouffer la rondelle et je me retourne pour jouir dans sa bouche et le mater en train d’avaler tout mon jus, une fois de plus…

    Cinq minutes plus tard il est allongé sur le dos, mon pieu bien enfoncé dans son fion, mes coups de reins en train de labourer son petit cul. Je le regarde là, allongé devant moi, mon bassin s’agitant dans son trou de balle, ma queue complètement enfouie en lui, étourdi par le contraste entre mon plaisir excessivement masculin et son plaisir à lui, un plaisir complètement passif, un plaisir montant de son anus sous les coups mis par ma queue, par la vibration de ma virilité au plus profond de son cul. Le mec aime se faire baiser et moi j’aime baiser. Je l’entends gémir de plaisir… comme une petite chienne en chaleur…

    J’adore le voir en train de se faire baiser tout en l’insultant, tout en le traitant de salope. Son corps tout entier est secoué par la violence de mes assauts, sentir que je vais bientôt me répandre en lui et que je vais écraser et souiller de ma semence brûlante la dernière trace de sa masculinité. J’adore le voir se soumettre complètement à ma virilité… reconnaître ma puissance sexuelle face à sa passivité… oui, je suis le seul mec à bord…

    Et alors je jouis en lui, je sens mon jus passer dans ma queue et se répandre dans son cul… je sens des spasmes parcourir mon corps, mon esprit s’évaporer… J’ai joui et je suis tellement épuisé que je tombe sur lui… je récupère un instant jusqu’à que j’ai soudainement envie de le voir se branler, de le voir se faire jouir…

    … faut admettre que cela m’excite, j’éprouve un certain plaisir à le regarder se branler, à le voir prendre son pied avec ma bite toujours enfoncée en lui… je ne débande pas, ma queue en redemande… je continue à mettre des coups de reins entre ses fesses… il gicle rapidement, son anus se contractant autour de mon sexe lors des éjaculations, ce qui fait repartir mon excitation…

    Oui, le voir se branler m’a encore donné envie… je recommence à le baiser, je vais l’épuiser, je vais m’épuiser, me vider complètement, la faire tomber cette putain de queue… je vais le baiser jusqu’à qu’il me supplie d’arrêter…

    Au bout d’un moment, je vois à l’expression de son visage qu’il n’en peut plus de mon gourdin lui labourant le fion, surtout qu’il a joui et que son excitation est retombée… j’ai envie qu’il me dise qu’il n’en peut plus de se faire défoncer, je le secoue jusqu’à qu’il reconnaisse de ses propres mots la puissance de ma queue, de ma virilité, jusqu’à qu’il me supplie d’arrêter… et là, flatté dans mon ego de mâle conquérant et vainqueur, je lui annonce que je ne vais pas arrêter avant d’avoir joui encore…

    Sans prendre en compte son épuisement, ignorant sciemment sa détresse, je me concentre sur mon plaisir, sur mes va-et-vient de plus en plus rapides et… et… je jouis…

    … je me sens partir avec mon orgasme, je sens mon cerveau, mon bas ventre, ma bite secoués par la vague puissante du plaisir… c’est une petite mort, pendant un instant je ne sais plus où j’habite… et quand la vague cesse, mes muscles lâchent, je tombe littéralement sur le ventre de Nico, ce ventre que je viens de tremper une fois de plus avec mon jus, me retrouvant avec mon visage dans le creux de son cou…

    Je me sens vidé de toute mon énergie, j’ai l’impression d’avoir trop donné, d’avoir abusé, je suis en nage, ma respiration haletante, mon cœur emballé, l’idée de bouger me semble insoutenable. C’est à ce moment là que je sens Nico remuer son bras… ses doigts viennent caresser le bas de ma nuque… je suis surpris, je suis à deux doigts de sursauter, de me laisser aller à une réaction brutale que mon corps n’est pas en mesure de produire à ce moment là… je n’ai pas d’autre choix que de me laisser faire…

    … je découvre que le contact dans cet endroit, à la base de la nuque, juste à la lisière des cheveux, est extrêmement plaisant, apaisant… les caresses à cet endroit me donnent une sensation de bonheur immense, inattendu… j’ai l’impression d’être en sécurité, j’ai envie de m’abandonner... je retrouve des sensations remontant à un passé déjà lointain, perdu, enfui, oublié… pendant un instant je reviens à mon enfance… c’était ma maman qui me caressait à cet endroit et ça me faisait tant de bien : quand je pleurais, quand j’étais angoissé, il n’y avait rien de tel pour m’apaiser, me caresser à cet endroit… ça fait bizarre de penser à ma mère à cet instant… mais ses doigts sont si doux, ce contact si léger… pendant que cela dure, je me sens bien, tout me parait beau et calme…

    Mais quand tout cela s’arrête, quand Nico retire ses doigts et que ce contact n’est plus, je sens en moi un sursaut de rage, de frustration, de colère… le contraste entre le bien être d’un instant plus tôt et le malaise montant actuel est à deux doigts de motiver mon corps épuisé à se dégager rudement de cet abandon sur le corps de Nico… je sens la tension monter dans mon cerveau, je me sens prêt à exploser… je sens que la moindre étincelle serait apte à embraser mon esprit… et c’est là qu’elle tombe, cette putain d’étincelle : Nico ose ce qu’il n’aurait pas du… je sens ses lèvres se poser sur la peau de mon cou. Il ne peut pas faire ça, putain, dans un regain de forces soudain et brutal, je m’arrache de lui et je lui lance froidement :

    Ne recommence plus jamais ça…

    Une fois de plus je prends sur moi pour maîtriser une réaction violente… j’ai envie de le cogner… je sens que ça me soulagerait de me défouler sur lui… je suis colère et pour ne pas céder à mes pulsions, je me tire en terrasse fumer ma clope.

    De retour de ma cigarette je me retrouve à nouveau face à face avec Nico. Je suis déchiré entre l’envie de le bousculer pour avoir osé et le désir fou de m’approcher de lui et de le serrer dans mes bras… je me fait violence pour me retenir, mon seul frein étant cette maudite fierté de mâle… je détourne mon regard pour ne pas voir sa tristesse, pour ne pas lui montrer la mienne. Je me cache derrière un écran de dureté et de froideur. Je lui en veux… je ne sais pas si je lui en veux plus d’avoir osé ces caresses qui ont fait remonter en moi ces vieux souvenirs de tendresse de mon enfance ou alors si je lui en veux d’avoir arrêté trop tôt… et ce baiser dans le cou, pourquoi m’a-t-il autant énervé?

    Je me sens perdu, triste, vidé, je n’ai pas vraiment envie de me retrouver seul dans mon lit, dans ma chambre. Et ce petit Nico s’accroche, c’est ça qui m’émeut chez lui… il veut me faire un câlin, rien que ça… envie de me laisser aller, mais je ne peux pas… alors je le repousse, méchamment :

    Je baise, je fais pas de câlins…

    Pourtant, qu’est ce qu’elles étaient agréables ses caresses sur mon cou… c’est tellement rassurant de se sentir autant… autant… autant… aimé ???… ce mec m’aime-t-il vraiment ? c’est quoi l’amour ? dans ma vie je n’ai fait que baiser et jamais j’ai permis de me montrer de la tendresse, des sentiments… chaque fois qu’une nana devenait un peu trop collante, je la larguais dans la minute… je ne suis jamais tombé amoureux, je ne sais même pas à quoi cela ressemble et je ne veux pas le savoir… je veux rester libre, ne pas dépendre de quelqu’un, plus jamais…

    il n’y a que la baise de vrai, il n’y a que l’attirance, l’envie de me sentir désiré plus encore que de désirer, le besoin de faire rencontrer mon corps avec un autre corps, dans un éternel jeu de domination et de soumission dont j’ai toujours été le maître… il n’y a que le sexe pour faire taire mes angoisses, le besoin de collectionner les conquêtes, de montrer ma puissance sexuelle, le besoin de rendre mes partenaires accros à mon corps, à ma queue, à mon charme, à mon insaisissabilité ; le besoin de me vider, de me répandre en elles… le besoin de marquer les corps par le passage de ma queue, de ma jouissance, le besoin de marquer les esprits par mon attitude de mâle dominant qui saisit, qui vole cette jouissance sans se préoccuper de l’autre… baiser à m’en faire tomber la queue, ensuite passer à autre chose, sans un mot, juste par envie…

    Au fond de moi un truc s’est cassé il y a bien d’années et ça ne reviendra jamais… les sentiments ne sont que de faux semblants destinée à se terminer dans la souffrance…


    Jérémie se caresse toujours le sexe, le torse, à la recherche d’une nouvelle jouissance capable d’arrêter la vague débordante de ses souvenirs, de ses émotions, si fortes, si contradictoires, si troublantes ; hélas, le flux d’images est si rapide et si entraînant que sa main ralentit parfois le mouvement, éloignant le moment où l’orgasme viendra apporter l’apaisement à son esprit chamboulé où des images récentes continuent à faire surface sans répit… Nico, Nico, Nico… toujours ce putain de Nico… j’ai envie de lui, je le déteste, je veux l’oublier…

     

    Nico… ne pas savoir comment affronter son regard le lundi en cours après cette baise brutale, après mon attitude froide et injuste… éviter son regard ou alors afficher toujours et encore de l’indifférence… et retrouver toujours le même désir brûlant dans ses yeux, un désir qui me flatte, un désir qui me trouble car je le sais mélangé à d’autres sentiments auquel je ne saurais pas répondre… me montrer fort, sur de moi, cacher mes fêlures derrière un regard fier, assuré de mon charme, de ma virilité…

    Pourtant j’ai envie, envie de sa bouche, de son cul, envie de… de… de… lui… ça me fait bander l’effort qu’il fait depuis quelques temps pour se mettre en valeur… des efforts pour me plaire, pour me donner envie de lui…

     

    Ce fut celle-ci la dernière image traversant la conscience de Jérém avant que celle-ci ne soit balayée  par la vague du plaisir de l’orgasme… ses jets puissants allant tremper copieusement les draps…

     

    A ce moment de sa vie, Jérém est toujours et encore un garçon hanté par des blessures liées à son enfance, des blessures qui lui rendent impossible d’envisager autre chose dans sa vie que l’amour physique. Jérémie est un garçon en colère. Il l’est depuis longtemps, il l’est tout le temps. Sa colère est le seul sentiment qu’il a éprouvé depuis la fin de son enfance, ce moment qui se situe le jour où sa mère est partie sans donner de nouvelles dix ans plus tôt. C’est cette colère qui le fait avancer, agir ; c’est cette colère, résultat d’une souffrance profonde, qui a forgé sa personnalité et qui régit ses attitudes et ses comportements vis-à-vis des gens, des garçons et des filles qu’il rencontre jour après jour.

    C’est cette colère, et le désir annexe de se sentir aimé, jalousé, qui le pousse à être si charmeur, si meneur. Pour s’être senti longtemps impuissant et avoir subi l’abandon, Jérém ne supporte pas de ne pas tout contrôler : sa façon de diriger le jeu, dans le rugby, dans la séduction, dans l’amour et le sexe, est sa revanche vis-à-vis de son impuissance d’enfant face à l’abandon. C’est cette colère qui lui fait aimer la domination envers ses conquêtes… c’est de cette colère qui naît son désir de dominer, d’humilier… et c’est encore cette colère qui le rend si dur vis-à-vis de Nico…

    Son charme naturel est un outil précieux pour sa revanche… jamais plus il ne se sentirait abandonné, car il serait désiré au-delà du raisonnable ; non, jamais plus il ne serait abandonné, car il serait toujours lui à abandonner en premier…

    Jérém a une immense soif de revanche vis-à-vis de la vie, des femmes et des hommes. Vis-à-vis de la solitude, vis-à-vis de l’abandon. C’est une soif impossible à étancher, une blessure impossible à guérir, un désespoir qui lui colle à la peau et qui le marque comme une cicatrice.

    Au fond de lui, au delà de ses airs de p’tit voyou sexy, de petit merdeux, derrière sa carapace froide et insensible, au delà du queutard incorrigible, du jeune étalon sûr de lui, de la bête de sexe, du male dominateur, au plus profond de lui, le Jérém à 19 ans est toujours le petit Jérémie avec son pyjama à pois bleus que dix ans plus tôt pleurait dans son lit le soir venue parce que sa maman n’était plus là ; c’était le Jérém qui pleurait en silence et qui séchait ses larmes avant d’aller essuyer celles de son jeune frère…

     

    Oui, il est parfois difficile d’admettre le changement, de contrôler nos émotions, surtout à cet âge, la jeunesse, ou la fougue et le besoin d'amour et les hormones sont si rageuses et inflammables qu'il suffit d'une étincelle pour tout embraser. On commence une histoire, on se dit qu'elle va rester purement sexuelle, qu'elle doit rester purement sexuelle.

    On se dit que le désir suffit et qu'elle sera le seul moteur d'une sexualité torride à laquelle on s'abandonne sans réfléchir, on est rassuré de se dire qu'on peut se lâcher à tous les fantasmes, justement parce c'est prévu que ce ne soit que purement sexuel et que après la baise on parte chacun des on coté, comblés, sans besoin de se regarder dans les yeux, de se rendre des comptes, pensant, envahi par le désir qui est déjà un plaisir, qu'on peut empêcher l'amour physique de créer des liens d'autre nature, de nature plus profonde.

    Hélas, c'est étrange, il est un âge où la poussée d'hormones peut pousser, notamment les garçons, à vivre une pure histoire de sexe; c'est étrange, car c'est justement à ce âge là que la frontière entre amour et amour physique est la plus fine et la plus perméable, l'amour physique état à tel point enclin à chatouiller l'amour tout court, à s'y mélanger et à faire des ravages. Oui, les jeunes gens inexpérimentés à la marche de la vie, sont enclin à ce genre de considérations : à croire que l’amour physique n’entraînera pas l’amour tout court. Grossière erreur.

     

    Oui, à ce moment de sa vie, Jérém est toujours et encore un garçon hanté par des blessures liées à son enfance, des blessures qui lui rendent impossible d’envisager autre chose dans sa vie que l’amour physique. Hélas, en matière d’amour, la volonté est complètement impuissante à provoquer ou à empêcher l’arrivée d’un sentiment. Pas plus qu’en empêcher le départ.

     

     


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    Et ce fut cela pendant toute la semaine avant le bac. Des après-midi de révision et de baise. Le plus souvent, il se laissait sucer avant même de se mettre au travail : j’arrivais, la porte était décrochée, il me suffisait de la pousser pour rentrer dans sa chambre ; je le retrouvais affalé sur son canapé, avec un débardeur moulant ou même torse nu… son bassin moulé dans un petit short très mec mettant en relief une bite déjà raide sous l’effet des caresses que sa main lui avait prodiguées dans l’attente de mon arrivée… ce short qui était posé directement sur sa peau, ce short d’où on voyait dépasser sa chute de reins si bandante… Jérém était là, les jambes écartées, une étincelle lubrique dans le regard… prêt pour se laisser faire une bonne gâterie…

    Viens me faire jouir, sinon je ne vais pas pouvoir me concentrer…

    Explications.

    Le mois de juin avançait et le beau temps persistant donnait à ces derniers jours de cours une allure de vacances avant l’heure. Dans la cour du lycée, dans les couloirs, dans les classes, ça sentait la fin de l’année scolaire ; tout le monde semblait suivre le mouvement, y compris les profs. L’heure n’était plus au travail mais à la détente: c’était la fin de l’année, les jeux étaient faits, ce qui était fait était fait et qui ne l’était pas ne le sera jamais. On sentait flotter dans l’air une sorte de relâchement général.

    Le repas de classe de samedi dernier semblait avoir accéléré les choses, comme si à partir de ce moment là on était tous projetés vers le bac, et même déjà après le bac, en train de nous dire au revoir, de nous dire adieu, de partir chacun de notre coté.

    Tout le monde semblait excité à l’idée d’en découdre avec ce foutu bac, tout le monde semblait pressé que tout cela se termine. Pas moi. Depuis quelques temps déjà j’avais commencé à redouter cette échéance après laquelle ma vie allait être chamboulée…

    J’ai toujours eu du mal à m’adapter à un nouveau groupe… il m’a fallu presque la moitié des années du lycée pour trouver ma place, pour me sentir à l’aise ; et maintenant que j’y arrivais à peu près, que j’avais mes repères, que j’avais quelques potes, voilà que tout cela se terminait, ma vie allait changer du tout au tout et j’aurai à nouveau à chercher mes marques ; à m’adapter, non sans mal, à un nouveau quotidien, à une nouvelle vie.

    Encore cela n’eut pas été si grave… ce qui m’angoissait le plus dans l’échéance du bac, c’est qu’elle enlevait toute raison d’être aux « révisions » avec Jérém… car je savais bien que si on se voyait, si on se voyait pour baiser, c’était sous couvert de révisions… on n’était rien l’un pour l’autre… on était tout juste potes, potes de baise… on n’était même pas copains, encore moins amis… je commençais à connaître sa sexualité par cœur mais je ne savais rien de lui, jamais il ne s’était ouvert de quoiqu’il soit avec moi… lui non plus il ne connaissait rien de moi, mais lui il s’en foutait pas mal… en fait entre nous il n’y avait que la baise… fallait bien regarder les choses en face… certes je ressentais des trucs, des sentiments de dingue pour ce petit con… mais je savais bien que ça ne servirait à rien de lui montrer, à part le faire fuir en courant… les quelques câlins que j’avais pu lui faire accepter la dernière fois n’avaient été possibles que sous couvert de son épuisement, de sa prostration passagère… je me disais qu’il devait m’en vouloir à présent, une fois revenu à lui…

    Je réalisais qu’après le bac il y aurait un long été avant ma rentrée à la fac à Bordeaux… qu’est ce que j’allais faire pendant tout cet été ? Partir à l’étranger, comme avait été mon rêve depuis longtemps ? Faut dire que depuis le printemps, mes priorités avaient un brin changé… Jérém était rentré dans ma vie et mes jours, mes nuits, ma vie toute entière étaient désormais réglés suivant le bon vouloir de ce petit con d’anthologie… je vivais dans l’attente qu’il me propose ou qu’il m’impose une révision et je réagissais au quart de tour dès qu’il claquait des doigts…

    Alors, est ce que j’aurai eu le cran de partir quand même plusieurs semaines ou alors, est ce que j’aurai passé l’été sur place en attendant de voir Jérém, à essayer de voir Jérém, à essayer de prolonger une histoire sans issue ? Sans compter que je n’avais absolument aucune idée de ce qu’allait faire Jérém de son été… je l’ignorais, mais une chose était sure, c’est qu’il aurait poursuivi ses projets sans tenir compte de moi…

    Déjà… est ce qu’il allait l’avoir, son bac ? Ses notes n’étaient franchement pas folichonnes… et nos révisions qui n’en étaient pas, ne l’avaient pas fait avancer… je regrettais un peu de ne pas l’avoir vraiment aidé, mais putain, c’est lui qui m’avait entraîné dans ces plans de dingue… je commençais à espérer qu’il avait su trouver le temps de réviser tout seul entre deux baises, il fallait vraiment qu’il ait son bac car je savais que je m’en voudrais en cas contraire…

    Oui, ça sentait vraiment la fin des cours, l’été arrivant à grand pas… ça m’attristait de penser qu’après le bac on allait partir chacun de son côté, se perdre de vue, s’éloigner comme si de rien n’était, comme si on n’avait pas vécu tous ces moments de dingue entre nous… après le bac il y avait l’été… mais après l’été il y avait bien pire… c’était la rentrée… ma rentrée à moi allait se faire à la fac de Bordeaux, dans un cursus de Sciences de la Terre et de l’Environnement. Quant à celle de Jérém, là encore, aucune idée… il me baisait mais il ne me disait rien de lui et il ne me demandait rien à mon sujet… sacrée relation…

    Bordeaux-Toulouse, deux bonnes heures… je reviendrais sur Toulouse les week-ends, et encore… est ce que Jérém resterait dans la région ? il me semblait l’avoir entendu dire une fois que s’il avait le bac, il arrêterait les études pour gagner sa vie… apparemment il avait vraiment envie de prendre son indépendance, de s’assumer entièrement et de ne plus dépendre de son père… est ce qu’il n’aurait pas eu envie de mettre aussi de la distance physique avec sa famille ? où est ce que sa vie professionnelle l’aurait amené ? là encore j’étais certain qu’il aurait fait ses plans sans m’y inclure dedans…

    Quant à Jérémie, il ne semblait pas du tout affecté par l’approche du bac et du grand inconnu qui se profilait après… en effet, tout ce dont il semblait avoir envie c’était que tout cela se passe vite et de se tirer ensuite… jamais il ne m’en parlait ouvertement, mais ses attitudes et certaines petites réflexions captées au détour d’un phrase, d’une conversation, le montraient plutôt clairement… il lui tardait de s’extirper de ce lycée dans lequel il se sentait trop à l’étroit pour se lancer dans la vie…

    Je ne disais rien, mais j’en étais meurtri… je sentais très bien que notre relation n’était qu’un détail de son existence alors qu’en quelques semaines seulement, elle était devenue le pilier central de la mienne… une simple question me taraudait l’esprit à l’approche du bac : qu’est ce qu’allait devenir mon rapport avec Jérém par la suite ? Est ce que le futur nous réservait tout juste l’option « se perdre de vue » ? Ca me paraissait bien cruelle comme unique perspective…

    En attendant, voilà que pendant la semaine entre la fin des cours et la première épreuve du bac, Jérém décréta qu’on allait se voir tous les après midi pour réviser. Vraiment pour réviser… il décréta donc qu'il fallait moins baiser pour se pencher sur sa remise à niveau avant le bac. Ainsi soit-t-il… Oui, des révisions, car à quelques jours du bac c'était bien temps de s'y mettre. Jérém avait des lacunes, mais le mec était loin d’être con, il suffisait de lui montrer une fois et que son attention soit présente, qu’il captait au quart de tour…

    C’était dur de réviser l’après midi car il faisait déjà vraiment très chaud… j’aurais préféré le matin mais je savais que Jérém sortait le soir avec ses potes du rugby et qu’il dormait jusqu’à midi ou presque… oui, le printemps se terminait et à l’approche de l’été la température montait… et tout le monde sait qu’avec la chaleur, c’est l’éveil des sens qui arrive…

    Faut dire qu’avec un mec comme Jérémie, mes sens auraient été éveillées par des températures polaires… et les siens au même titre, le mec était chaud comme la braise… Evidemment, on n’arrivait jamais à se passer d’une ou plusieurs petites gâteries par séance…

    Et ce fut cela pendant toute cette semaine là. Des après-midi de révision et de baise. Le plus souvent, il se laissait sucer avant même de se mettre au travail : j’arrivais, la porte était décrochée, il me suffisait de la pousser pour rentrer dans sa chambre ; je le retrouvais affalé sur son canapé, avec un débardeur moulant ou même torse nu… son bassin moulé dans un petit short très mec mettant en relief une bite déjà raide sous l’effet des caresses que sa main lui avait prodiguées dans l’attente de mon arrivée… ce short qui était posé directement sur sa peau, ce short d’où on voyait dépasser sa chute de reins si bandante… Jérém était là, les jambes écartées, une étincelle lubrique dans le regard… prêt pour se laisser faire une bonne gâterie…

    Viens me faire jouir, sinon je ne vais pas pouvoir me concentrer…

    C’était devenu le leit motiv de cette semaine de révisions. Putain que c’est faible un mec… il prend de bonnes résolutions mais à la fin c’est sa queue qui gouverne sa conduite… c’était bien lui qui avait décrété qu’il fallait consacrer moins de temps à baiser et plus de temps aux révisions… et maintenant il ne pensait qu’à se faire sucer… Moi non plus je n’étais pas vraiment raccord avec mes résolutions : à chaque fois je me disais que coucher avec lui pendant ces dernières révisions allait me perturber et me ralentir… je me disais qu’il fallait que j’évite ça… et puis je le voyais, bandant comme toujours… je voyais également que Jérém avait une envie débordante de jouir dans ma bouche ou de me prendre… alors, jamais je n’aurais pu lui dire non… jamais… car déjà moi aussi j’en avais très très envie… et puis faut être réaliste… on ne peut pas dire non à un canon pareil quand il est partant pour te laisser accéder à sa virilité…

    Alors, devant ce mec souvent torse nu, n’attendant autre chose que je vienne poser mes lèvres et ma langue sur sa queue, devant cette invitation silencieuse mais oh combien explicite et excitante, je m’exécutais avec le plus grand bonheur : je fermais la porte derrière moi, je laissais tomber mon sac au sol, j’enlevais mon t-shirt ; je me mettais à genoux entre ses jambes, je caressais sa queue raide à travers le tissu léger de son short… je finissais par extraire son manche viril, je baissais son short et je commençais à le sucer comme si ma vie en dépendait…

    Une fois son sexe bien calé dans ma bouche, je sentais illico tomber toutes mes réticences à ce genre de faiblesse… tant pis pour les révisions… quand on a une queue aussi bien foutue et un corps aussi bien gaulé à disposition, on ne peut pas faire autre chose que de céder à la tentation, saisir la chance… je me disais ainsi, sans être chatouillé par le moindre scrupule, que bien sur, à ce moment là ma bouche toute entière n’agissait que dans l’intérêt exclusif de l’efficacité de nos révisions… pour que Jérém, l’esprit enfin libéré de ses envies de jeune mâle, soit disponible pour se concentrer sur le travail… je comprenais bien l’argument avancé dans son leit motiv… et j’adorais m’y aligner… j’admettais facilement que si je ne l’avais pas fait jouir dans ma bouche avant de commencer à travailler, il n’aurait pas pu se concentrer, les couilles pleines…

    Mais mon beau Jérém… faudrait aussi que tu admettes une autre vérité… est ce que t’imagines un seul instant comment est-ce que je vais pouvoir me concentrer, moi, avec ton goût dans la bouche, le goût de ce nectar délicieux… comment est-ce que je vais pouvoir me concentrer avec le parfum de ton déo qui émane de ton torse dénudé ou tout juste couvert d’un fin débardeur… ou tout simplement en étant là à coté de toi, de tes débardeurs moulants et de tes short sexy laissant entrevoir de façon trop explicite tes envie précises en matière de révisions particulières…

    Oui, je cédais très volontiers à l’argument imparable inscrit dans son leit motiv. Ainsi, pour rendre plus efficaces nos révisions, il m'arrivait également de me faire enfiler pendant une pause : ça se passait en général de retour de sa cigarette… je le voyais franchir la porte vitrée, le regard fuyant… je le voyais baisser légèrement le store pour couper le vis-à-vis… il avançait lentement, il passait sa main dans le short… je sentais son envie remplir l’espace de la chambre, en saturer l’air… comme guidée par de puissants phéromones, son envie m’était transmise de façon coordonnée et irrésistible… je laissais tomber mon crayon, mon cahier, mes notes… je me déshabillais, je m’allongeais sur le lit, ventre en bas, les fesses offertes à ses envies de mâle…

    J’avais bien compris que c’était dans cette position qu’il prenait le plus son pied, la position qui lui permettait de doser son plaisir suivant son envie… dans cette position il pouvait faire durer la montée de son plaisir aussi longtemps qu’il le souhaitait, mais il avait également la latitude d’en finir plus rapidement, avec de coups de reins plus puissants…

    J’avais envie de lui faire plaisir, de lui donner le plus de plaisir possible… j’avais envie de le laisser décider de la durée de son plaisir, du temps qu’on allait retirer à non révisions pour nous adonner à ces galipettes… en attendant qu’il vienne prendre possession de mon intimité, en attendant de sentir passer son manche viril entre mes fesses, je m’enduisais mon ti trou avec de la salive; je préparais son arrivée, son assaut, frémissant d’envie ; je sentais son regard sur moi, le regard du mâle dominant qui observe sa proie, qui savoure cette attente de l’instant où il va prendre son pied… qui sent monter sa fierté de mâle en voyant sa femelle frémir dans l’attente d’une bonne saillie…

    Je devinais que Jérém aimait ça… me voir complètement dingue de lui, de sa queue, de me savoir impatient qu’il rentre en moi, qu’il se vide en moi… et quand je sentais enfin le bout du matelas sous mes pieds plier sur le poids de son corps s’approchant de mon intimité, un frisson puissant parcourait mon ventre, mon sexe, mon anus… et je mouillais comme un malade…

    Je le sentais s’approcher encore, écarter mes jambes, se pencher sur moi, écarter mes fesses avec ses mains puissantes, viser directement mon ti trou avec son gland, ce ti trou dont il connaissait désormais l’emplacement exact sans possibilité d’erreur… je sentais son gland appuyer sur le relief de ma rondelle et pendant que sa queue glissait en moi, je voyais ses bras prendre appui sur ses mains qu’il plantait d’une part et d’autre de mon dos… je sentais sa queue glisser en moi millimètre après millimètre et je la sentais disparaître en moi sous la puissance de son érection et de la pression de son bassin…

    Putain il était en moi et comme d’hab il marquait une pause avant de commence à me besogner… un instant plus tard je sentais ses castagnettes percuter lourdement mes fesses pendant que sa queue glissait en moi par des amples allées venues… quel délice que de sentir ses râles virils, de sentir le changement d’allure de ses coups de reins annonçant qu’il était en train de se vider en moi… il allait bientôt jouir et j’allais partir fourré par sa semence…

    Il lui arrivait aussi de se décharger en moi lorsque notre révision butait sur une difficulté particulièrement tenace; devant la difficulté, il renonçait plutôt facilement, il me laissait m’en sortir tout seul, mâcher le travail pour lui… il partait fumer sa clope…

    Cinq minutes après j’avais trouvé… je me retournais et je le voyais allongé sur le lit, une main posée sur sa queue raide… il me lançait alors un sourire bien coquin et me lançait :

    Viens me sucer… j'ai envie de me vider dans ta bouche de salope…

    Je m’exécutais à chaque fois avec un plaisir renouvelé.

    Je m’exécutais, tout en ayant l’impression qu’il me narguait, qu’il profitait de moi pour me laisser faire tout le boulot et en plus m’utiliser comme vide couilles dès que l’envie lui en prenait… mais c’était tellement excitant de lui rendre service et de me faire payer en nature…

    C’était d’autant plus excitant que, si c’était bien vrai que j’étais payé en nature, je ne l’étais pas de la façon dont un mec se ferait payer généralement… c'est-à-dire en exigeant sa propre jouissance en échange d’un service rendu…

    Au contraire, ma récompense à moi c’était de le voir jouir lui… nos révisions, le travail que je faisais à sa place, c’était le prix que je payais pour avoir accès à sa queue… en fait je ne payais pas pour baiser comme le font la plupart des mecs… en réalité je payais pour me faire baiser…

    Parfois, toujours fidèle au leit motiv de Jérém (Viens me faire jouir, sinon je ne vais pas pouvoir me concentrer…), je me laissais sodomiser juste avant de partir, pour le faire décompresser… c’était beau au point que c’était devenu une entente tacite entre nous…

    Je commençais à disposer mes affaires pendant qu’il fumait sa cigarette en terrasse… je faisais traîner mon rangement jusqu’à que je le voyais jeter son mégot… j’avais remarqué que ces cigarettes de fin d’après midi étaient particulièrement rapides… il rentrait, il s’avançait dans la salle de bain, la porte ouverte… il n’avait pas fini d’enlever son short que moi aussi j’étais à poil…

    Je le rejoignais et je m’installais devant le miroir, le cul cambré, offert à sa queue déjà bien raide que je ne tardais pas à sentir parcourir ma raie de haut en bas pour me faire languir… je l’entendais alors cracher dans sa main, enduire sa queue, son doigt chercher l’entrée de mon intimité, la titiller pendant un petit moment, la faire frémir d’envie, la préparer à l’assaut de sa queue… et puis, magique, il était en moi… le réflexe dans le miroir me ramenait l’image de ce beau mec, bien foutu, viril, en train de prendre son pied en moi… j’étais fou de cette image… de son torse en V, de sa chaînette, de son brassard, de sa peau mate, de son regard viril… je me sentais complètement offert à lui… je n’avais qu’une envie… qu’il se décharge en moi…

    Il le fit une première fois le mardi… il recommença le jeudi mais en changent le final… le jeudi il commença par me baiser devant le miroir… mais à un certain moment il sortit de moi, il recula, il prit à se branler tout doucement et je l’entendis me lancer, la voix cassée par l’excitation :

    A genoux…

    Je m’exécutai, conquis par ce que je comprenais qu’il me réservait. Je regardais sa main coulisser lentement sur sa queue, ma bouche pile à bonne hauteur, à 30 centimètres de mon nez… Il s’avança et posa son gland sur mes lèvres qui s’ouvrirent tout naturellement sous la pression exercée par son bassin… sa queue glissait dans ma bouche et rencontrait l’accueil dévoué de ma langue bien intentionnée…

    J’imaginais qu’il allait me pilonner la bouche pour se finir et j’attendais ça avec impatience… ses mains se posèrent délicatement sur ma nuque pour maintenir ma tête pendant sa pénétration et sa queue avança tout doucement dans ma bouche, son gland allant se caler à l’entrée de ma gorge… je sentis que grâce à cette douceur, je l’avais toute avalée, jusqu’à la garde… je sentais ses couilles chaudes chatouiller mon menton, je sentais les poils courts au dessus de sa bite titiller ma lèvre supérieure… je l’avais complètement en bouche et c’était une sensation de plénitude jouissive… ça s’était fait tout en douceur, naturellement, c’était le bonheur… je n’avais même pas de haut le cœur, je me sentais complètement soumis à sa virilité dont cette queue bien tendue était le symbole le plus visible et tangible… ses deux mains puissantes toujours fermement posées sur ma nuque, symbole de domination masculine…

    Je le sentais frissonner de bonheur, sa queue bien au chaud en moi… il y resta un instant… j’arrivais tout juste à respirer, mais j’avais envie qu’il y reste longtemps, je sentais qu’il aimait ça, et j’avais envie de le sentir frissonner tant que ça lui chantait… au bout d’un instant, il remua légèrement son gland au fond de mon palais et je sentis ses jets jaillir bien chauds et denses et couler lentement à l’entrée de ma gorge. Ses couilles posées sur son menton étaient en train de se vider dans ma bouche bien accueillante.

    Le mercredi il n’avait vraiment pas la tête aux révisions… il avait juste envie de baiser…

    Dès mon arrivé je dus le sucer, plaisante contrainte, le laisser jouir dans ma bouche et, évidemment, tout avaler. On se mit alors aux révisions, mais je voyais bien qu’il n’en avait pas franchement envie… on le voyait à son attitude, à sa tenue… le mec il n’avait qu’une envie, c’était de baiser…

    Déjà, à mon arrivée, il était torse nu avec un boxer blanc Athena moulant son bassin et son paquet… et il moulait tellement bien que je voyais tout ce qui s’y passait à l’intérieur… d’ailleurs sa main n’arrêtait pas de tripoter le paquet, et j’avais même l’impression qu’il se touchait pour entretenir une érection qui n’avait d’ailleurs pas besoin de ça pour se maintenir…

    Depuis mon arrivée, je le sentais surexcité et je sentais son odeur de mec flotter dans la petite pièce… je sentais franchement l’odeur de son sexe, l’odeur de son jus passer à travers le lycra du boxer… j’avais trop envie de lui et lui aussi… de plus il ne regardait même pas les cours, son regard était braqué sur moi… je le croisai plusieurs fois, cherchant à éviter son sourire coquin qui me rappelait celui de notre première révision…

    Il essayait de me faire craquer, j’essayais de résister, de lui montrer un minimum d’amour propre, un minimum de détachement de sa sexualité… bataille perdue d’avance, plus les minutes avançaient, plus son attitude charmeuse, son envie, sa queue déjà raide frémissant sous la caresse de sa main, son torse nu magnifique, sa petite chaîne, son sourire ravageur avaient raison de ma volonté de travailler… je n’arrivais plus à me concentrer, les chiffres se mélangeaient devant mes yeux… ces yeux dont le coin d’abord, et le regard tout entier bientôt, allaient être entièrement accaparé par le désir que m’inspirait ce mec…

    Sentant que j’étais prêt à craquer, comme un fruit bien mur prêt à tomber, comme une citadelle assiégée prête à capituler, Jérém lança l’assaut final, sur de lui, sur de ma réaction, sur de sa victoire. Je déteste ce mec, putain !!!!!!!!!!!!!!! il peut faire de moi ce que je veux….

    T’as envie que je te baise…

    Son regard était tellement lourd de sensualité, de sexualité que ça en devenait vraiment affolant. Je me sentais à sa merci. Je me sentais mis à nu, percé à jour. Une proie pris au piège. Ce n’était même pas une question. C’était un constat. Une évidence à ses yeux, comme pour les miens.

    Oui, Jérém, j’en ai envie…

    T’aimerais que je rentre dans ton cul et je le baise bien à fond…

    Oui, pile ça…

    C’est baloo… moi je n’ai pas envie de te baiser aujourd’hui… j’ai envie que tu me suces encore… que tu me vides les couilles avec ta bouche…

    Et ce disant, il alla s’installer sur le lit, exit le boxer, sa queue magnifique dévoilée au grand jour, tendue, droite comme un I en direction de son nombril, posée sur cette petite ligne de poils bruns qui me font tant d’effet, le chemin du bonheur…

    Viens sucer, mec, aujourd'hui ta chatte va serrer la ceinture mais ta bouche va prendre cher…

    Putain de mec, putain de petit macho à la con, tête de merdeux sexy à gifler, doutant de rien… osant tout en raison de sa virilité renversante… bah, oui, il avait bien raison… j’étais tellement subjugué par sa sexualité… et alors… putain… comment lui résister ? … je le regardais allongé sur le lit, appuyé sur ses coudes, dans cette position qui lui permettait de bien me regarder m’occuper de sa bite, cette position que je trouvais terriblement excitante et virile… putain d’abdos bien dessinés, putain de relief de pecs ressortant d’une façon scandaleusement érotique… putain de regard lubrique et tellement masculin… ce mec était une provocation sur pattes, c’était un instrument du Malin… c’était le Fruit Défendu du Jardin d’Adam, c’était la Tentation… celle à qui on ne peut vraiment pas résister…

    Un instant plus tard sa queue était dans ma bouche et mes mains caressaient à tour de rôle la peau douce et soyeuse se ses bourses, jouant délicatement avec ses couilles bien fermes et lourdes… putain de mec, putain de jeune mâle…

    Vas-y comme ça… Tu vas te faire remplir ta bouche et garder mon goût jusqu’à demain…

    Il était vraiment excité et il savait pertinemment de quoi il avait envie. J’ai toujours aimé les mecs qui savent de quoi ils ont envie. Surtout au lit. Parfois c’est excitant de recevoir des ordres bien précis. Alors que dans d’autres occasions c’est également excitant d’amener les garçons en terre inconnue, leur faire découvrir des bonheurs inédits et surprenants… c’est beau et divertissant que de savoir varier les plaisirs…

    Ce jour là je le sentais très directif… ça me plaisait et j’avais envie de sentir encore son autorité sur moi… je me dis qu’un bon moyen de le pousser à me montrer son autorité c’était de la défier… c’est dans ce but précis que à un moment je délaissai sa queue pour aller sentir ses couilles… je savais qu’il n’aimait pas particulièrement ça, que je délaisse sa queue, et il ne tarda pas à me rappeler à l’ordre…

    Allez, viens me sucer…

    Je n’attendais que cela, me faire bousculer par la volonté du mâle dominant… j’ai adoré le ton sur lequel il m’ordonna, comme si rien de plus naturel, de plus établi, de plus orthodoxe ne soit au monde, comme si j’étais en train de contrevenir à une loi naturelle, la loi de sa supériorité virile, cette loi qui prévoyait que l’assouvissement de ses envies devait primer sur ma volonté, devait être ma priorité absolue, ma volonté même…

    J’ai tellement frissonné sous l’effet du ton autoritaire de ses quelques mots que j’ai eu envie de m’en prendre une autre couche… une envie de dingue de provoquer encore et de subir sa putain de réaction de jeune mâle macho… je le regarde dans les yeux, j’esquisse un sourire de défi… je fais durer l’attente. Et ça ne tarde pas à tomber… je vois son regard se noircir, vois ses pecs se soulever sous l’effet d’une inspiration en train de s’accélérer sous l’emportement qui le gagnait face à m’insubordination…

    Putain, tu vas sucer à la fin…

    Et là, joignant le geste puissant au ton viril et autoritaire, il relève son torse, il avance ses bras et il vient poser lourdement ses mains à l’arrière de ma tète, exerçant une pression ferme, très ferme, pour que mon buste se plie vers son bassin, dirigeant ma tête pour que ma bouche aille s’empaler pile sur sa bite. Les mains désormais serrés d’une part et d’autre de mon visage, il entreprend alors à diriger le mouvement de ma tête et de ma bouche sur sa tige, dosant le rythme et l’ampleur des allées et venues suivant son bon vouloir… ses pressions sont tellement puissantes que son gland s’enfonce dans ma gorge jusqu’à la limite du haut le cœur, surtout lorsqu’il maintenait lourdement et longuement ma tête au plus bas de son voyage au long de sa queue…

    Tiens, putain, avale-la bien, avale bien ma queue, vas-y !!

    Putain de Jérém, on n’est jamais déçus quand on chatouille sa virilité. C’est une réflexion que je me fais à ce moment là, sans savoir à quel point plus tard dans la semaine elle se révélerait exacte. Au bout de quelques bons aller retour, Jérém relâche enfin son étreinte et retrouve cette putain de position accoudé en train de me regarder le sucer qui me fait délirer.

    Ses mains s’étaient dégagées, mais j’avais l’impression que la présence, la prise puissante de ses mains sur mes oreilles et sur mes joues n’avait pas cessé… c’est ça un mec… laisser son souvenir de son passage dans le corps ou dans l’esprit. Ou les deux. Oui, je sentait toujours ses mains appuyer fermement sur ma tête : alors, suivant le mouvement précédemment imprimé, je reprends à le pomper avec un entrain renouvelé, comme pour me faire pardonner mon petit égarement…

    Tu l’aimes, l'odeur de ma bite et de mes couilles… t’aime mon odeur de mec… vas-y, dis le…

    Je me fis violence pour quitter un instant son gland et lui répondre, plein d’excitation…

    Oui, oui, oui…

    Suces, putain… tu l’aimes mon jus, tu aimes mon goût… t’es une vraie salope, je te le dis depuis le début…

    Waaaa … douce musique pour mes oreilles. Je sentais que ça montait et qu’il allait bientôt me rincer la bouche avec son éjaculation… je ne pouvais me résoudre à quitter sa bite, j’avais trop peur de rater son orgasme, de rater sa première giclée, en général la plus copieuse… je me limitai à couiner plusieurs fois pour lui signifier mon assentiment à ses considérations que je partageais à fond, évidemment…

    Suces bien, vas y, je viens, plus vite, plus vite…

    Je sentais que son orgasme venait… j’allais de plus en plus vite, pendant mes allées et venues sa queue disparaissait presque entièrement dans ma bouche, son gland percutait violemment mon palais surtout depuis qu’il avait pris à mettre des coups de reins à son tour… ce qui eut d’abord pour effet pervers de couper le rythme de mes allées venues, de gâcher la mélodie de ma fellation… oui, ses coups mis avec une violence aveugle s’opposaient aux mouvements de mes lèvres… ma bouche me faisait mal tellement ses assauts étaient violents et de sens contraire à mon allure… alors, n’arrivant pas à trouver le moyen de reprendre le rythme pour l’amener à l’orgasme, je quittai sa queue… Jérém dut comprendre mon malaise car je le vis arrêter ses mouvements de bassin, poser ses fesses sur le matelas et m’intimer de finir le travail…

    Dépêches, viens sucer…

    Ma bouche avala sa queue d’un seul trait et je recommençais à le pomper avec des va-et-vient de plus en plus rapides… Jérém reprit ses coups de reins, mais cette fois ci on arriva, certainement par pur hasard, à nous synchroniser… pendant un court instant j’arrivais à seconder son rythme… à le sucer pendant qu’il me défonçait la bouche avec ses coups de reins… nos mouvements se complétaient, se donnaient de l’ampleur réciproquement… et il jouit enfin…

    Oui, oui, oui, prend ça, prend ça, encore, oui, oui, encore… aaaaahhhhh… putain….

    Ma langue était couverte de sa jouissance de jeune mâle. Ainsi, les révisions de math ne furent que théoriques ce jour là… Après m’avoir rempli la bouche, il resta allongé sur le lit et alluma la télé sur la quotidienne de cette nouvelle émission à la con nommée Loft Story. Eté 2001, la télé réalité était née.

    Je sentais que la journée était foutue, et je tentai de me concentrer sur mes notes pour essayer de repérer les sujets les plus importants à traiter dès le lendemain. Aujourd’hui Jérém n’avait pas du tout la tête à ça et je me disais qu’il ne nous restait que deux jours pour revoir tout un tas de choses…

    J’essayais de me concentrer mais je finis par me faire happer par le histoires passionnantes de ces pionniers de la niaiserie télévisuelle moderne… oui, le loft, cette sublime bouse télévisuelle, pour citer le grand Carlier, mère de tous les émissions de ce genre qui abrutissent chaque année un peu plus les écrans télé depuis une quinzaine d’années ; des émissions qui ne présentent de mon point de vue qu'un intérêt très spécifique mais de taille, celui de montrer des beaux gosses, des petits cons tellement sexe à en faire pleurer.

    Hélas, cette année là la prod n'était qu’à ses balbutiements, il n'y avait pas de vrais canons, mis à part peut être un charmant Christophe, un sexy petit con nommé Jean Edouard qui aura le mérite d’être le premier mec qu'on verra baiser en vrai à la télé… bien avant les exploits du bien plus charmant Cyril Paglino dans Secret Story… on aura droit également à Jean Pascal, le petit con (petit con tout court) de service ; à Steevy, le premier pd, hélas un peut trop folasse, affiché dans une émission télé avec son Bourriquet ; à Aziz, pris pour l’affichage du quota reubeu ; à Loana, pour le coté « Pamela Anderson » de l’émission ; on aura droit à Lauren, à Delfine, à Akima, des nanas pas encore trop putes comparées à leur jeunes sœurs sévissant de nos jours, ainsi qu’à tout un tas d’autres mecs franchement pas beaux mais censés représenter la jeunesse française.

    Depuis, des rejeton bien plus cul-turels de ces émissions pionnières ont fait leur apparition sur les écrans, nous amenant chaque année un bon lot de petits cons sexy à pleurer… Dilemme… Secret story… Les princes de l’amour, L’île de la tentation… Les marseillais… Hollywood Girls… tout un tas d’émissions de merde débordantes de mecs le plus souvent cons comme pas permis mais gaulés et sexy à se damner, des masses de muscles tatouées… avec une queue qu’on ne verra jamais mais que l’on devine (ou qu’on fantasme) bien frétillante, tout juste deux neurones pour faire marcher tout cela et voilà, le tour est joué… on est devant l’écran en train de se demander quel bonheur on éprouverait à devenir les salopes de ce genre de bourrins… des bourrins pour qui la maîtrise de deux expressions type « viens me sucer » et « je vais te baiser, salope » leur seraient suffisantes pour jouer le rôle de leur vie.

    Ce soir là, après la fin de la quotidienne, je ne me tirerai pas de la chambre de Jérém sans l’avoir eu une dernière fois dans ma bouche, sans l’avoir sucé à genoux, lui débout près de la porte d’entrée, avant qu’il décide de finir tout seul la quête de son plaisir en coinçant ma tête contre le mur comme lors de notre première révision… son éjaculation arriva au bout d’un petit moment et je sentis, de par le volume, bien moins important, la consistance, bien moins dense, le goût, franchement moins fort, que le mec s’était carrément vidé les couilles…

    Je pense que ce jour là j’ai bien fait mon boulot de petite pute soumise… vider mon homme… le faire jouir jusqu’à que la queue lui en tombe… j’éprouvais une certaine fierté devant ma performance et je ressentais une certaine satisfaction en pensent que peut être ce soir là Jérém n’aurait eu besoin de rien de plus pour trouver son sommeil, ni d’une nana à baiser, ni même d’une petite branlette…

    Quand il se dégagea de moi, le mec avait franchement l’air repu … sa respiration était profonde et lourde, son regard perdu dans le vide… il remonta son boxer et partit fumer en terrasse…

    La semaine passa ainsi, rythmée par la baise… pas un jour sans qu’il ne jouisse au moins une fois dans ma bouche, pas un jour sans qu’il ne trempe sa queue dans la chaleur accueillante de mon intimité… je sortais de nos révisions rempli de son jus, son goût dans ma bouche, le cul démonté par le passage de son magnifique gourdin… j’était un mec heureux… heureux de cette débauche de plaisir que je prenais en le laissant jouir en moi sans retenue, suivant ses envies…

    Vers la fin de la semaine, je dut admettre que mon corps était près d’atteindre ses limites… son goût ne quittait plus ma bouche, mon petit cul n’en pouvait plus de ses assauts… je finissais par m’avouer que après cette semaine de marathon sexuel, mon corps réclamait répit… cependant, comme à d’autres occasions, si mon corps n’en pouvait plus, mon désir était toujours là, impossible à étancher, inépuisable… je finissais pas comprendre que le plaisir ne calme en rien le désir… bien au contraire, le plaisir entretient le désir, tout comme le désir entretient le plaisir : c’est un cercle vertueux, c’est un cercle vicieux, un cercle qui commence quand même par le désir… oui, le désir, tant qu’il dure… le plaisir et le désir, voilà deux potes qui marchent main dans la main…

    Oui, j’étais un mec heureux… du moins je l’étais heureux tant que j’étais avec lui, tant que je l’avais en moi, tant que j’attendais de me faire baiser… je l’étais beaucoup moins une fois la porte de sa chambre passée… me retrouvant une fois de plus dans le couloir sombre du dortoir… me disant que jour après jour la date fatidique du bac approchait et que, après le bac, c’était le grand saut vers l’inconnu…

    Putain de mec… vraiment je l’avais dans la peau… j’avais envie de lui tout le temps… j’avais envie de sentir le contact de sa peau, de humer son parfum, son odeur de mec… j’aurais voulu être le t-shirt ou le débardeur qui caressait ton torse, qui s’imbibe de ta transpiration, la chaînette qui se baladait autour de ton cou, le boxer qui serrait sa queue et qui retenait ses couilles.

    Oui, se réincarner dans le slip d’un beau mec… C’est Boy Georges qui a l’époque avait déclaré dans une interview qu’il voulait se réincarner en slip de Matt Dillon, mec qui a l’époque ou la phrase a été dite était en effet a hurler !!! Boy Georges, on se comprend. Tu es mon héros… tapes cinq…

    Ou bien, être un ptit chat, un petit chat tout mignon et innocent qui irait se cacher dans le panier de linge sale, au milieu des t-shirts et des slips porté en attente de passer à la machine…

    Le vendredi soir on révisa tard, tellement tard qu’on décida de se faire livrer une pizza… immanquablement on tomba sur le prime de Loft Story et on goba ça jusqu’à la lie… c’était plus de 11 heures lorsque le générique à la con retentit dans la télé… je voyais dans le regard de Jérém qu’il avait encore envie de se faire soulager…

    Le voilà qui s’allonge sur le lit, me voilà en train de le sucer une fois de plus… et voilà se présenter à mon esprit l’envie de réessayer ce truc « à la main » que j’avais trouvé une semaine plus tôt et qui avait eu l’air de le faire délirer… je voulais vraiment lui faire plaisir pour la fin de nos révisions, lui faire retrouver cet orgasme de dingue qu’il avait vécu la dernière fois et que, à en croire à ses mots, avait été remarquable… lui laisser un souvenir incroyable de mes talents… je voulais qu’il se souvienne de moi, je voulais qu’il se souvienne que j’étais capable de le faire jouir comme personne d’autre… j’avais envie qu’il ait envie de me revoir et de me baiser après le bac, pendant l’été…

    Il était allongé sur le lit, j’étais en train de le sucer, tranquille, comme samedi dernier… je sentais son excitation monter et sa jouissance approcher… ma bouche quitta alors sa queue laissant le mouvement lent de sa main entretenir comme en suspension l’excitation du beau mâle… je commençais à goûter au bonheur de faire monter petit à petit son plaisir et de lui offrir une nouvelle jouissance délirante quand je le sentis se relever, dégager sa main, me repousser violemment, me plaquer contre le matelas, essayer de descendre mon pantalon en force, presque rageusement, pendant que j’essayais de défaire ma ceinture... et comme dans la précipitation je n’y arrivais pas, il finit par me plaquer à nouveau contre le matelas ; et pendant que j’essayais de comprendre ce qui était en train de se passer, quelle mouche l’avait piqué, je sentis qu’il se branlait vigoureusement… je m’attendais à qu’il veuille se lâcher dans ma bouche, alors je fus très surpris quand je sentis plusieurs jets s’abattre lourdement sur mon short et sur mon t-shirt… putain de Jérém… j’allais avoir l’air propre de me balader dans la rue dans cet état là…

    Je le sentis s’essuyer la queue sur mon short et il partit fumer en terrasse, sans un mot.

    Me voilà allongé sur le lit, les vêtements souillés de son jus, de questions plein la tête… qu’est ce qui s’était bien passé ? putain, il avait l’air carrément énervé quand il m’a repoussé… carrément enragé quand il a essayé de m’arracher le short… est ce qu’il n’avait pas apprécié que j’enlève ma bouche de sa queue et je commence à le branler? pourtant il avait aimé la dernière fois… j’ai fait quelque chose de travers ? je m’y suis mal pris ?

    Hélas, je ne connaissais rien des considération qui s’étaient déjà amorcées dans sa tête une semaine plus tôt quand j’avais pris le contrôle de sa jouissance ; et encore moins je pouvais me douter des réflexions qui allaient le secouer après mon départ ce soir là : non, c’était pour moi inconcevable que l’on puisse en vouloir, et à fortiori imaginer de punir quelqu’un qui nous donne du plaisir… autant de plaisir…

    Pourtant… c’est si mystérieux et con la sexualité d’un mec hétéro…, surtout celle de l’hétéro qui se sent partir vers l’autre bord et qui ne sait pas l’accepter…

    Dérouté, presque choqué par sa réaction, j’eus un peu de mal à trouver la force de vaincre l’humiliation qu’il venait de m’infliger et qui me semblait gratuite vis-à-vis de l’entente sexuelle parfaite que j’avais ressenti cette semaine… depuis le début de notre relation, et cela était d’autant plus marqué dans la débauche sexuelle de la semaine qu’on venait de passer, j’acceptais de me laisser dominer par ses envies et tout semblait rouler comme sur des roulettes… mais ce soir quelque chose s’était enrayé et putain, vraiment je n’arrivais pas à comprendre quoi… j’aurais bien voulu être dans sa putain de tête de mec pour voir ce qui s’y passait…

    Je pris sur moi pour trouver enfin la force de me relever, j’attrapai du Sopalin et je passai à la salle de bain pour essayer d’essuyer mes vêtements… peine perdue car son jus avait pénétré les fibres et des traînées bien marquées étaient imprimées sur les tissus… putain de petit con !

    Quand je sortis de la salle de bain, il était toujours en terrasse, dans le noir… je commençai à rassembler mes affaires en prenant mon temps, au fond de moi j’attendais qu’il revienne pour voir son état d’esprit… pour essayer de comprendre… hélas, lorsque je l’entendis allumer une deuxième cigarette, je compris qu’il attendait juste que je me tire…

    C’était vendredi soir… le week-end arrivait… on ne serait pas vu jusqu’à mardi, jour du bac philo… peut être que c’était carrément la dernière fois qu’on baisait… et ce petit merdeux me traitait de cette façon, après tout ce qu’on avait vécu ensemble au pieu… il fait chier ce mec !

    J’étais tellement contrarié par son comportement inexplicable, par son attitude à la con… je décidai de me tirer sans rien dire non plus. Je passais la porte en la faisant légèrement claquer derrière moi. Pas claquer assez fort. C’est l’histoire de ma vie. Ne pas écouter mon raz le bol et ne pas savoir claquer les portes assez vigoureusement.

    Une fois sorti de l’immeuble, je me retournai pour regarder en direction de sa terrasse… il était toujours appuyé au rebord, torse nu, en train de finir sa clope… dès qu’il me vit, il éteignit son mégot et disparut dans sa chambre. Un véritable con de mec.

     

    Nico est parti et Jérém se retrouve tout seul dans son lit… ce que Nico a tenté ce soir là l’a replongé dans le truc qui lui avait fait une semaine plus tôt… un putain d’orgasme… tellement puissant qu’il avait cru que les couilles allaient lui en tomber… tellement bon et tellement… tellement… tellement humiliant à la fois…

     

    … c’était samedi dernier, le soir de ce putain de repas de classe… avoir bu et oser aller le voir en boite, lui balancer de rentrer ensemble sans autre explication… et malgré ma brutalité de la fois d’avant, le voir capituler devant moi sans un seul mot, juste sous la vibration de ma voix… il est dans ma voiture, c’est grisant de penser que je vais encore le baiser jusqu’à que la queue m’en tombe. Sentir que j’ai tout pouvoir sur lui. Malgré tout ce que je lui fais subir. Sentir que mon impunité est totale. Que son envie de moi est sans limites. Qu’il n’y a que mon plaisir qui compte…

    Et une fois dans la chambre, le voir en adoration devant ma chemise ouverte, devant mon torse… sursauter d’excitation quand il me mordille les tétons. Et quand il remonte vers mon cou avec sa bouche, remettre les pendules à l’heure, poser mes mains sur ses épaules, l’obliger à descendre, le faire revenir à mes tétons, pendant que ses doigts, adroits et impatients, partent ouvrir ma ceinture et déboutonner ma braguette… ça c’est rudement bon… ma queue gonfle encore dans mon boxer, ça y est, il l’a presque toute avalée, je pose ma main sur sa tête pour l’enfoncer encore davantage… et puis je pars sur le lit : il se précipite pour me sucer, encore et encore. Sans répit, infatigable, inlassable de donner du plaisir à ma queue. Il y met tant de fougue que je sens vite l’orgasme approcher.

    Je m’attends à qu’il continue droit au but, affamé d’avaler mon jus comme d’hab… et là tout bascule… Nico arrête net de me sucer… je suis chauffé à bloc, tout près de jouir… je suis pris de court, je me demande où il veut en venir... il entreprend alors de me branler tout doucement… j’ai envie de lui ordonner de me faire venir tout de suite mais au même temps je suis intrigué, je sens mon excitation monter, mon plaisir prendre de l’ampleur… putain, qu’est ce qu’il est en train de me faire, où est ce qu’il est en train de m’amener ?

    Et la, au milieu des vagues de plaisir, voilà que d’un coup je me rends compte que je suis pris au piège… je suis complètement à la merci du mouvement de sa main… Nico a dans ses mains le pouvoir de me donner du plaisir ou de me le refuser… suivant son bon vouloir… je voudrai, je devrais trouver le cran de me rebeller, de casser le lien invisible qui me retient prisonnier de sa main, de mon propre plaisir mais je n’en ai pas la force… c’est faible un mec, surtout quand il s’agit de sa queue, de son pied…

    Le rapport de force a changé du tout au tout… c’est lui à avoir la main du jeu, au sens propre comme au sens figuré… je n’ai d’autre choix désormais que de le suivre là où il veut m’amener ou alors prendre le risque, inacceptable à mes yeux, de rater mon orgasme…

    Le mouvement de sa main est une véritable tuerie… il me regarde, sans un mot. Il me regarde languir, il cherche à voir sur mon visage les signes de la venue de mon orgasme… mais je crois bien qu’il n’y a pas que cela… son regard en dit long sur ce qui se passe dans sa tête : en prenant le contrôle de mon plaisir, Nico est en train d’assouvir une petite vengeance… je crois bien que ça le fait sacrement bander de me voir dérouté, de deviner en moi cette envie de lui ordonner de conclure juste au bord de ses lèvres, envie qui est retenue justement par ce qu’il est en train de me faire, ce qui annule ma volonté de mâle impatient… je suis à la merci de Nico comme lui il l’a été, à ma merci, tant de fois… oui, je suis pris au piège de mon propre plaisir et Nico détient la clef de ce piège invisible mais bien réel…

    Il tient ma bite fermement dans le creux de sa main et il me branle tout doucement; je sens cette chaleur qui monte dans le bas ventre, ce frisson qui parcourt la queue, les couilles, jusqu'à l'anus, cette attente intolérable de laisser exploser ma jouissance; il suffirait de quelques allées venues un peu plus rapides de sa main pour libérer cette tension qui continue de submerger mon corps et de le faire monter en pression, mais ce petit con fait traîner, encore et encore…

    Au point où j’en suis, je ne peux plus qu'attendre son bon vouloir, attendre cet orgasme que je sens monter à des sommets incroyables, la frustration de l’attente me le rendant de plus en plus nécessaire… j’ai de plus en plus envie de précipiter tout cela… mais je sens que dans l’attente ça monte, ça monte encore, j’ai même l’impression que la vague de plaisir qui se prépare à percuter et à traverser mon corps est d’un puissance jamais atteinte auparavant… mon cœur cogne comme jamais dans ma poitrine, chaque cellule de mon corps est parcourue pas des frissons électriques…

    Ça ressemble à ces vents déjà puissants qui précèdent l’arrivée de l’ouragan ravageur… je suis au même temps impatient de voir arriver cet ouragan, cette vague de plaisir suprême, et au même temps j’ai peur que mon corps, que mon cœur ne soient pas assez solides pour y faire face… au fond de moi, je me prépare à partir dans un dernier orgasme dévastateur, je me prépare à partir en venant.

    J’en peux plus… mon cœur va exploser, mon excitation et ma frustration vont me rendre fou… bordel, il faut que ça vienne… il me faut jouir ! S’il continue encore je vais bientôt avoir mal aux couilles… et voilà que je le sens enfin augmenter légèrement la cadence, je sens tout mon corps se crisper, se raidir, la vague monte, monte, monte, je perds pied, je m’évapore, je vais jouir enfin… et puis….

    Et puis, encore une folie… il arrête de me branler et ouvre sa main, coupant ainsi tout contact avec ma bite... il ne va pas me faire ça… couper mon orgasme… se venger ainsi de toutes les humiliations que je lui fais subir… naaaan il ne va pas faire ça… ou bien… je commence à flipper…

    Tout cela ça ne dure qu’un instant, un instant qui me parait une éternité… je crois que mon cœur s’est arrêté de battre… mon orgasme est là, il parcourt mon corps, mais il est momentanément suspendu au bien vouloir de ce petit con de Nico… je suis à un rien de rater l’explosion de mon plaisir quand je sens enfin sa langue se poser sur mon gland, sa main reprendre à branler ma queue avec la cadence la plus parfaite qui soit.

    La vague de plaisir qui secoue mon corps monte encore d’un cran, je vis une jouissance tellement extrême que pour un peu ça en serait de la douleur : j’ai l'impression que ce frisson démesuré va avoir raison de moi, de ma raison et que jamais plus je ne trouverai le calme... mon cerveau est débordé, ma conscience défaillit, emportée par une tempête sensorielle d'une puissance inouïe ; je ne suis plus là, mes yeux ne voient plus, mes oreilles n’entendent plus, j’ai l’impression que mon cœur ne va pas tenir le choc, que je vais partir à tout jamais… je me sens emporté par la vague, je n’essaie même plus de retrouver mes repères, je me laisse aller, je m’abandonne, rien ne compte plus, rien n’est plus, je perd le contact…

    Et puis plus rien, le noir, le silence. L’apaisement. La tension est partie et mes sens sont comme éteints. Ma conscience est vide, je ne ressens plus rien. Je n’ai plus conscience du temps, je ne sais pas si ce moment d’absence a duré une minute, une heure ou une nuit entière. Je ne sais même pas si je suis encore vivant.

    Quand je reviens un peu à moi, je me rends compte que je ne suis plus qu’un corps épuisé. Je nage en sueur. J’ai chaud, je n’arrive pas à respirer, je sens les battements de mon coeur tellement forts et rapprochés que j’ai l’impression qu’ils secouent mon corps tout entier. Je ne peux pas bouger ni parler… je suis un être inerte, sans défenses… je sen la présence de Nico à coté de moi… je suis encore et complètement à sa merci… il aurait voulu me tuer ou me couper les couilles à ce moment là, je n’aurai pas pu réagir…

    Je nage encore entre inconscience et lente récupération de mon esprit… je ne comprends pas encore bien ce qui m’est arrivé… je crois que j’ai eu tout simplement… oui, tout simplement l’orgasme de ma vie… putain de truc de dingue… c'était puissant et… long, tellement long… je n'ai jamais joui aussi longtemps… putain, j’ai eu l’impression que pendant une fraction de temps infinitésimale, j’ai été plus proche de l’autre côté que de celui-ci… je n’ai pas vu le tunnel avec la lumière, mais j’ai vraiment eu l’impression qu’il n’était pas loin…

    Je me sens sans défense… ces larmes que je sens couler sur mon visage… ce n’est pas moi ça… je me sens secoué, triste, impuissants, seul, désarmé… c’était incroyable… ça m’a secoué au point de faire ressortir des larmes qui ne sont pas sorties depuis si longtemps… et putain que ça fait du bien de se laisser aller… putain que cet ouragan de plaisir a balayé tout mon esprit en emportant toutes ses tensions… je me sens vidé, ma tête est une page blanche qu’aucune rature, aucune souillure n’ont encore terni…

    Au bout d'un moment, je finis par pousser un premier souffle venant du plus profond de mes poumons, presque un souffle libérateur : comme un bébé qui s’ouvre à la vie, comme un noyé qui revient à la vie…

    Et là je sens ses doigts glisser dans mes cheveux… putain que c’est bon ce contact tendre et rassurant… son autre main parcourir la peau de mon cou, de mon torse… je l’ai pourri la dernière fois mais là je le laisse faire… certes, je n’ai pas vraiment le choix… je suis tellement épuisé que je ne peux même pas m’y opposer… et d’ailleurs, pourquoi m’y opposerais-je ? Au bout du compte, ses caresses, me sont plutôt agréables… c’est bon de sentir de la tendresse dans un moment comme celui là…

    C’est fou, je ne devrais pas céder à cette faiblesse, surtout pas avec un mec, mais j'en ai tellement envie… ses doigts sont d'une douceur incroyable, ils caressent ma peau lentement, centimètre après centimètre. Sous la chaleur rassurante de sa main, je sens ma respiration changer, s’apaiser. Les battements de mon cœur, encore rapides, ralentissent peu à peu…

    Il me faut de longues minutes avant de récupérer assez la maîtrise de mon corps et trouver le courage d'aller fumer ma clope; je traverse la pièce presque chancelant, et une fois arrivé sur la terrasse, j’allume mon briquet avec un geste incertain, je tire la première taffe et je suis obligé de me laisser glisser en position assise tellement mes jambes ne me portent pas. Je n'ai besoin de rien de plus ce soir là. Je me sens vidé, apaisé, calme ; je me sens bien. Nico part sans faire de bruit.

    Mais une fois seul dans ma chambre, je sens soudainement mes émotions changer de polarité… je commence à revenir à moi, à retrouver ma fierté de mâle, à la sentir blessée, outragée, je me surprends à détester l’idée d’avoir été livré à son arbitre le plus total et d’avoir même aimé ça à un moment ; à maudire l’idée de lui avoir offert tout pouvoir sur moi, d’avoir été à sa merci... certes, ça n’a été que pendant un court instant… mais je m’en veux terriblement d’avoir perdu le contrôle de la situation, de lui avoir permis de l’usurper, de lui avoir permis te me tenir par la queue, d’avoir été prisonnier et non pas maître de mon propre plaisir de mec… et surtout je m’en veux de lui avoir laissé le pouvoir de me priver, s’il le voulait, de mon orgasme…

    Moi qui le plaisir l’ai toujours pris, dérobé, volé comme, quand et où je le voulais, j’ai été à la limite de le supplier de me faire jouir… non pas à commander, en male dominant, de m’apporter du plaisir, mais à supplier, à quémander… heureusement ma fierté de mec à m’en a empêché, mais à bien de moments elle a failli ne pas être assez solide pour m’empêcher de m’humilier et de perdre définitivement mon panache…

    Je sens la colère monter en moi, je sens que je commence à lui en vouloir, à m’en vouloir ; et je sens que plus les minutes vont passer, plus je vais lui en vouloir et plus je vais m’en vouloir aussi…

    Oui, Nico est en train de prendre un pouvoir immense sur moi, le plus fort des pouvoirs que l’on puisse posséder sur un homme, le pouvoir de me faire jouir au delà de tous mes espoirs les plus fous… à cet instant précis je jure à moi-même que jamais je ne le laisserai recommencer cela… recommencer quoi ? L’orgasme de ma vie ? Peu importe… jamais ne lui laisserai reprendre ce contrôle sur moi…

    Une fois, ça a déjà été la fois de trop… je ne peux pas laisser passer ça… c’est ma fierté et ma réputation de mec qui est en jeu… faut le punir pour avoir voulu me montrer que mon plaisir puisse être pris dans la soumission… ça ce n’est pas possible, et ne le sera jamais… faut que je lui montre que c’est moi le mec et que c’est moi qui dirige le jeu… faut le punir de… oui, faut le punir de m’avoir donné autant de plaisir…

    Cette résolution rassurante pour sa virilité désormais gravée dans son esprit, Jérém sentit monter son orgasme sous les allées et venues bien dosées de sa main. Oui, Jérémie jouit à cet instant précis, son sperme allant une nouvelle fois souiller ses draps…

    Et le sommeil ne tarda plus à venir…

     


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    Putain… je ne sais pas si c’est le blanc immaculé de ce coton ou la beauté insoutenable de ce mec mais je sens les yeux piquer, j’ai presque envie de pleurer… tout un tas de détails plus sexy les uns que les autres me percutent avec une violence inouïe… ce mec est un canon, non, c’est un boulet de canon, et je suis en train de me le prendre en pleine figure… Maaaaaiiiissss !!! mate moi un peu ça… rasé de près… son parfum entêtant… la finition du col de son t-shirt autour de son cou, comme collé à la peau, cette putain de peau mate, chaude, sentant la douche fraîchement prise, et au même temps un début de transpiration au contact de l’ambiance saturée du pub… et soudainement voir passer l’image de son corps en train de transpirer pendant qu’il me baise… je vais tomber à la renverse…

    Il se tient devant moi, planté de toute sa stature, le regard fixe sur moi, une attitude puissante et virile, son corps sculpté remplissant mon champ de vision et mon esprit… et son regard… putain de regard… profond, brun, intense, perçant, tellement impénétrable que je ne savais pas s’il me regarde en travers ou s’il ne fait que me jauger, me défoncer l’esprit avant le corps… ça ne dure certainement qu’un instant très court, mais j’ai l’impression que ça dure pendant une éternité…

     

    Ca se passe un samedi soir à Toulouse, suite à un enchaînement d’événements plutôt original. Retour en arrière de vingt-quatre heures.

     

    Le vendredi soir, après être parti de chez Jérém sans un mot de sa part, sans lui dire au revoir, j’eus le plus grand mal à trouver le sommeil… ma tête bouillonnait de questions… mais alors… qu’est ce qu’il avait bien pu se passer ? ce mec est vraiment con ou quoi ? ça faisait une semaine qu’on baisait comme des malades… j’avais du mal à croire que de sa vie il ait joui autant de fois en cinq jours… je lui avais tout fait, tout, absolument tout ce dont il avait eu envie, quand il en avait eu envie… et là, je tente ce truc de dingue qu’il avait adoré une semaine plus tôt… je crois lui faire plaisir et bah non… je me fais repousser, je me fais bousculer, il me plaque contre le matelas avec une force et une violence de bête enragée, il tente de m’arracher le pantalon… il veut me prendre par la force… il me bouscule, il m’écrase, la force de sa main au milieu de mon dos est sans répit, il me maintient fermement pendant que l’autre main fait jouir sa queue sur moi… je me retrouve ainsi les vêtements trempés de son jus… et il se tire en terrasse sans un mot : il y reste jusqu’à que je parte… il ne veut pas me voir, il ne veut pas me parler… mais putaiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnn… c’est quoi ce bordel ? qu’est ce que j’ai encore fait ?

    C’est sur qu’un mec trop prévisible ça doit être ennuyeux à la longue : mais là, alors, dans le genre « réactions à la con », j’étais servi.

    Bref, une fois chez moi, le sommeil ne voulait vraiment pas venir. J’avais la tête comme un tambour. J’avais plein d’images agréables des bonnes baises de cette semaine qui me remontaient à l’esprit et qui faisaient dresser ma queue… et puis il y avait ce final à la con, le genre de final dont Jérém seul semblait avoir le secret.

    J’ai du me faire venir une fois, puis deux. Dans mes bras toujours cette chemise dérobée il y a des semaines et que son propriétaire ne m’avait pas réclamée… toujours son odeur… je ne la laverai jamais, elle me suivra partout, elle sera toujours avec moi quand j’aurai mal… 4h29 comme dernier souvenir avant que le sommeil se décide à venir enfin.

    Le samedi matin je dormis jusqu’à tard. En faisant le ménage dans ma chambre, la Collection Immaculée passant en boucle dans mon poste me secoua un peu de la morosité de mes pensées… de Material Girl à Vogue, de la Isla Bonita à Express Yourself, de Borderline à Justify my love, ma vie défilait, mes souvenirs ressurgissaient et défilaient dans ma tête accrochés à la rythmique, à la mélodie de ces tubes qui ont jalonné mes toutes jeunes années…

    Dans l’après midi, Elodie était chez moi. J’aime vraiment ma cousine. C’est ma meilleure amie. C’est ma meilleure pote. C’est Le pote que je n’ai jamais eu. Je sais, je sens qu’elle m’aime beaucoup, son petit cousin : elle a tout juste trois ans de plus que moi, mais elle a toujours été là pour moi… plus qu’une copine, plus qu’une maman, plus qu’une grande sœur, la seule personne qui me connaît si bien, presque mieux que moi-même et à qui je peux tout dire sans peur d’être jugé…

    La seule personne à qui j’ai parlé de Jérém… bon, pas de tout, pas tous les détails… si elle savait à quel point je laisse Jérém mener ma vie, si elle savait à quel point je lui pardonne toutes ses conneries, toutes ses méchancetés, à quel point je lui laisse une impunité sans limites… putain, elle me passerait un de ces savons…

    Alors, depuis quelques temps je filtrais un peu… j’évitais le sujet Jérém ou alors je limitais mes récits à la partie agréable, me montrant fort et apaisé par rapport à cette relation de pure baise, sans lui montrer mes angoisses, mes blessures. Me leurrant d’être crédible à ses yeux.

    Hélas, ce samedi là, la météo de mon moral était à l’angoisse fixe et je n’arrivais pas à cacher ma tristesse et ma déception.

    Nico, il y a un truc qui ne va pas… - me balança –t-elle une fois dans la chambre – et tu va me dire ce que c’est, maintenant !

    Je l’ai dit, j’adore Elodie. Elle me connaît par cœur. Quand je ne vais pas bien, elle le sent, elle le sait. Je n’ai pas besoin de l’appeler. C’est elle qui m’appelle. Ou elle passe. Et elle me secoue jusqu’à que je me mette à table.

    Rien, je suis fatigué… - j’essaye d’esquiver ; c’est une manoeuvre que je sais ratée d’avance ; c’est un petit jeu, le temps que je me donne pour me faire à l’idée que une fois de plus je vais tout lui déballer et que je vais me prendre une douche froide bien méritée.

    Cousin, si on coupait court… tu me dis ce qui ne va pas et moi j’arrête de te faire chier… de toute façon tu sais que je ne lâcherai pas l’affaire avant d’avoir tout entendu…

    Je t’ai déjà dit que je t’adore ?

    Oui, mais ça fait toujours plaisir de l’entendre…

    Tu promets que tu ne vas pas m’engueuler…

    Oh putain… attends… laisse moi deviner… c’est encore une histoire de beau brun… je me trompe ?

    Peux rien te cacher… tu me saoules !

    Moi aussi je t’aime mon cousin…

    On a passé la semaine à réviser…

    A baiser tu veux dire…

    Ouais, aussi… mais on a révisé aussi…

    Ah bon… mais ça on s’en fout… et il te manque déjà ?

    C’est pas ça… enfin, oui, c’est ça aussi… mais… je ne sais pas, je n’arrive pas à cerner ce mec… on passe la semaine à baiser comme des lapins et hier soir j’essaye de lui refaire un truc qu’il a adoré la semaine dernière et je me fais jeter comme un malpropre…

    Mais qu’est ce que tu veux cerner, mon Nico ? Avec ce mec il n’y a rien à cerner… ce mec il a 19 ans, il est beau à en crever, il peut avoir n’importe qui dans son lit… pourquoi veux tu qu’il s’emmerde à faire attention à la personne qu’il baise ? il baise, c’est tout… comme il en a envie… il a la réputation d’être un bon coup, mais pas d’être un mec tendre… il est froid, il est dur… et si encore tu n’a pas compris ça, mon cousin, tu va avoir mal longtemps…

    Oui, il baise et il ne fait pas de câlins…

    De quoi ?

    Rien…

    C’est quoi cette histoire de câlins ? t’as essayé de lui en faire ? t’as pas essayé de l’embrasser… t’as pas fait ça…

    Si…

    Nicoooooooo… Nicoooooo… et… et alors ?

    Je me suis fait jeter… c’est lui qui m’a balancé cette phrase « je baise, je ne fais pas de câlins »…

    Tu croyais quoi, mon cousin, que la vie c’était une gaufrette ?

    Bah, je ne sais pas, en tout cas la mienne c’est de la merde…

    Arrête de dire des bêtises… et demande toi plutôt ce que tu attends de lui… tu aimes coucher avec lui, il aime coucher avec toi… il est dur dans son propos, mais ça a le mérite d’être clair… et toi, Nico, tu attends quoi de lui ? Qu’il te fasse de baisers fougueux, des déclarations d’amour ? Qu’il t’offre des fleurs pour la Saint Valentin ? Qu’il oublie les nanas, qu’il se promène avec toi dans la rue, main dans la main ? Que vous emménagiez ensemble et que vous preniez un labrador ?

    Pas tant, mais…

    Mais Nico, réveille toi, je te le dis depuis que tu m’en as parlé la première fois… la semaine prochaine vous allez passer le bac… tu vas partir à Bordeaux à la fac, et lui ? En admettant qu’il ait son bac, je doute fort qu’il continue ses études… il va chercher du boulot… dans la région ? Ou peut être à l’autre bout de la France… vous allez vous voir quand, comment ?

    Je sais pas…

    Nico, regarde autour de toi, sors, sors dans les bars gay, essaie de rencontrer des mecs comme toi… un mec qui te rendrait heureux, bon sang !

    Mais j’en ai pas envie… je n’ai pas envie de sortir dans le milieu gay, ça me fait peur…

    Oublie un peu ce petit con et vis ta vie !

    Je ne suis pas prêt pour sortir draguer dans des bars… je trouve ça glauque… avec Jérém ça s’est fait tout naturellement, dans la vie normale… pas envie d’aller chasser dans une réserve…

    T’as tort, c’est bien sympa ta réserve… tiens, avec une copine on est parties à l’ON OFF… c’est cool comme endroit… on s’est dit… tiens, on va aller voir les pd, pour être tranquilles… on va pouvoir danser et délirer sans nous faire brancher… tu parles, les mecs à nana ont bien pigé le truc… alors il y en a qui s’infiltrent… tu crois que tu peux rigoler avec des mecs comme avec des copines, tu vois, mais à la fin ils veulent te mettre la main au fesses…

    C’est une boite d’hétéro à la fin ton truc…

    Mais non, il y a quand même une majorité d’homos et franchement, j’en vois parfois et je me dis, putain, mais lui c’est pas possible qu’il soit homo, il est trop canon… si tu savais le nombre de beaux mecs que j’ai vu la dedans et qui étaient des mecs « pour toi »… je suis sure que tu ferais des ravages mon cousin, tu es beau garçon… si tu n’étais pas mon cousin, pas homo et pas si jeune, je te draguerais comme une malade… mais ça fait beaucoup de si…

    Elodie, tu me fais rire…

    Trêve de conneries, faut te mettre le cœur en paix, ce n’est pas avec Jérém que tu auras une relation stable et apaisante. Faut te trouver un autre mec…

    Elodie… si tu savais comment je l’ai dans la peau ce petit con…

    Ah, si, si si, je le sais, je le vois même… tu le portes sur toi…

    Je ne peux pas me passer de lui…

    Et tu vas faire comment pour partir cet été, faudra bien que tu acceptes de pas le voir pendant des semaines…

    Je ne sais pas…

    Eh, tu vas pas me dire que tu vas renoncer à partir à Londres à cause de lui…

    Je n’en sais rien…

    Tu sais au moins ce qu’il va faire, lui, cet été ?

    Non…

    Tu vois ? Alors, vis ta vie, comme lui il vit la sienne... en plus ça te fera du bien de partir… tu prendras de la distance et tu y verras plus clair… surtout ne renonce pas à tes rêves pour lui… un jour tu lui en voudra…

    Ma cousine est la voix du Nico de raison. Je sais qu’elle est dans le juste, sur toute la ligne. Hélas, le Nico de raison possède un alter ego de passion : et ce Nico là, a tendance a avoir des arguments auxquels le Nico de raison a bien de mal à s’opposer. Oui, l’amour a des raisons que la raison ignore.

    Notre conversation fut coupée par la sonnerie de son téléphone, ce qui me permit de me dégager de cette conversation qui commençait d’être difficile à tenir pour moi. Lorsqu’elle raccrocha enfin, une bonne demi-heure plus tard, elle était passée à autre chose, elle était déjà projetée vers sa sortie du soir. J’adore sa capacité de passer du coq à l’âne… on ne s’ennuie jamais avec Elodie…

    Alex et Joffrey m’ont proposé d’aller faire la fête en boite… l’Esmeralda, tu connais ?

    Non, je ne connais pas. Et puis, ça ne peut pas faire de mal une bonne petite sortie avec ma cousine et sa bande… ça va m’éviter de passer la soirée à me morfondre… pas trop de risque de croiser Jérém, lui son truc c’est le KL avec ses potes…

    Nous voilà partis pour notre folle nuit toulousaine : avant d’aller en boite, Elodie décréta qu’on commencerait la soirée par un verre à la Bodega rue Péri. Je ne connaissais pas cet endroit non plus, et faut admettre que son ambiance et sa déco de comptoir espagnol tout en bois à l’allure assez authentique, était plutôt originale et efficace.

    Assis autour de nos bières, on discutait de tout et de rien. Je matais les nombreux bogoss sur leur 31 qui défilaient aux abords du comptoir, lorsque mon regard incrédule fut attiré par un mec en particulier…

    De dos, de trois quarts. T-shirt noir enveloppant son putain de physique à la carrure modèle « Geoffroy Messina » : une tuerie. Thibault. Putain de putain de putain… c’est pas possible… je suis sorti pour m’évacuer Jérém de la tête et voilà qu’une fois de plus on tombait sur lui… enfin, pas sur lui pour l’instant… mais si Thibault est là… il est où Jérém… il est où ? il est où ? je sens le cœur bondir de ma poitrine et dès lors, tout ce qui se passe, se dit, se fait à ma table passe complètement à l’arrière plan… je ne suis plus qu’un radar balayant l’espace à la recherche de l’objet du désir… je ne le voyais pas… peut-être qu’il n’y était pas alors… mais enfin… Thibault était là en train de déconner avec tous ses potes de rugby, c’était tout simplement pas possible qu’il ne soit pas là… je suis excité comme pas permis, je ne tiens plus en place, je sens que ma tête va se dévisser à force de faire des rotations…

    Et puis voilà. Dans la lumière tamisée du pub, le voilà arriver de je ne sais pas où, une bière à la main. Mon cœur s’arrête de battre. Le malaise me guette. Un t-shirt blanc Airness tout neuf qui lui va comme un gant et dont la manchette semble avoir été coupée sur mesure tant elle moule à la perfection ses biceps en laissant tout juste une petit bout de peau mate avant ce tatouage magnifique autour de son bras. Ce t-shirt est juste sexy à pleurer… un tissu léger très près du corps, col en V découvrant un assez vaste et plaisant aperçu de ses pectoraux, petite chaîne de mec qui va bien... avec ce simple t-shirt, je le trouve presque aussi sexy que quand il était torse nu, voire davantage... le fait est que je m'imagine déjà en train de soulever tout doucement ce petit bout de coton, en train de sentir la chaleur et l'odeur de sa peau se dégager à fur et à mesure, découvrir son torse magnifique par toutes petite touches...

    Quand je reviens à moi, je remarque que pour parachever le tout, Jérém porte un jean taille basse, splendide, des Nike blanches et rouges. Jérém tu veux ma peau…

    Tu veux ma peau et en plus tu m’énerves… tu m’énerves à donf… tu m’énerves car je te vois sourire, évoluer, déconner avec tes potes, nullement affecté par ce qui s’est passé entre nous il y a tout juste 24 heures… 24 heures pendant lesquelles j’ai passé mon temps à tenter de comprendre pour quelle raison tu m’as repoussé en pleine baise en te montrant contrarié et brutal ; et maintenant tu es là, tout va bien pour toi, tu traces ta route loin de moi, sans te poser la moindre question, sans te soucier le moindre du monde de l’effet que ton comportement a pu avoir sur moi… putain de mec !

    Sur le coup je suis vraiment partagé entre l’excitation de le retrouver et la colère que je ressens en moi face à son attitude détendue et indifférente… c’est un dilemme puissant, déchirant, un dilemme qui se révèle pourtant être de courte durée… Nico tu es faible… oui, je suis faible et je sens vite mon énervement s’évaporer sous la chaleur puissante du désir qui monte en moi à la simple vue de sa silhouette. Putaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiin !

    Putain de silhouette… ce mec est vraiment gaulé comme pas permis… c’est pas possible d’être aussi simplement habillé et si sexy à la fois… à ce stade c’est de la provoc pure et simple, c’est une incitation à la luxure, c’est une stratégie de séduction visant à faire des victimes… naaaaan, mais mec, fais gaffe, t’es une torche humaine, tu vas mettre le feu partout sur ton passage, un jour on va te coincer quelque part et tu vas passer un sale quart d’heure…

    Il se peut que j’aie omis de dire à quel point ce mec était beau et sexy et que à ce stade il le serait même avec un sac sur la tête… avec l'harmonie de son physique, l'équilibre parfait de ses traits virils, la fraîcheur de sa jeunesse, l’insolence de son regard brun, ténébreux ; avec sa façon de déconner avec ses potes, sa façon d’être toujours au centre de l’attention… et ses sourires, putain de sourires ravageurs… même fatigué du match de l’après midi, même avec le visage portant les marques du match de rugby comme ce soir là, Jérémie sortait vraiment du lot…

    Et puis… parlons-en de ces putain de marques de coups sur son visage… de comment elles ajoutaient à mes yeux du charme au charme… de comment je me l’imaginais sur le terrain de jeu, se faisant bousculer mais sans rien lâcher, avançant de toute sa puissance, transformer un essai… et la fin du match venue, passer aux douches, être une fois de plus le héros de l’équipe, celui qui a pris le plus de coups mais qui a marqué cet essai sans lequel la victoire n’aurait pas été possible.

    Oui, j’ai toujours trouvé que Jérém sortait du lot; et si cette constatation était la mienne depuis bien longtemps, elle l'était à plus grande raison depuis que je couchais avec lui,: car je savais désormais non seulement à ce que rassemblait ce canon de mec dans son plus simple appareil, non seulement ce qu'il y avait dans son boxer : ce qui me le rendait encore plus désirable c’est que je connaissais sa sexualité et le plaisir qu'elle m'apportait; le plaisir que je prenais avec ce mec, le plaisir que je prenais en lui donnant du plaisir, en le voyant, en le sentant jouir était tel que je l'avais carrément dans la peau…

    Certes, le fait de coucher avec lui aurait pu fausser mon jugement. Mais force était de constater que, même au milieu d'une foule, on ne voyait que lui, il dégageait quelque chose de magnétique et d'attirant. Je m’en rendais compte tout particulièrement en soirée, lorsque je le voyais évoluer en meute avec ses copains rugbymen, souvent des beaux mecs, la plupart presque aussi bien gaulés et sexy que lui. J’ai bien dit « presque ».

    Mon corps frissonnait rien qu'en le regardant : comme à cet instant précis, en le regardant tenir son rôle de mec mignon et sexy en début de soirée… un regard sur lui et je me sentais partir… irrémédiablement attiré par son charme… c’était une torture de le voir évoluer à quelques mètres de là, moi coincé à la table avec Elodie, Alex et son Joffrey… pas moche le Joffrey, mais, putain, quand le Soleil se lève dans le ciel, la Lune a beau être là aussi, on l’oublie…

    J’aurai donné cher pour pouvoir appuyer sur un bouton et faire disparaître tout le monde en restant seul avec Jérém… ou alors rien que le pouvoir de Piper, figer l’instant autour de nous deux… putain que je l’aurai fait jouir le Jérém avec son t-shirt blanc Airness... dans ma bouche, ou partout ailleurs il le voudrait…

    Oui, Jérém était à mes yeux la définition même de la beauté au masculin. Et ce soir là, dans sa tenue de jeune étalon en chasse, il était carrément en infraction du code de non excitation des foules… je me disais que ça devrait être interdit d’être aussi craquant et de s’en donner en plus à ce point les moyens de l’être… ça c’est un délit, délit de séduction, qui plus est avec préméditation… je m’imaginais bien dans le rôle de l’agent chargé de sanctionner ce genre de délit…

    « Monsieur, votre tenue est scandaleusement sexy, le risque d'émeute dans la boite vient d’être relevé de deux crans, ce qui la situe à son plus haut niveau… vous êtes sanctionné par le retrait de 4 points sur votre permis de séduire, faites donc attention à votre solde… votre amende, payable en nature, sera réglée dans la bouche de celui qui vous parle dans une cabine des chiottes de cette boite ».

    Elodie a du se rendre compte de mon « remue-méninges » car à un moment elle se pencha à mon oreille : Qu’est ce qui t’arrive, Nico ?

    Toute prise dans la conversation et la déconnade, Elodie n’avait pas vu Jérém évoluer quelques mètres derrière son dos. Je la mets au jus avec un simple mouvement du menton.

    Putain, il est là… mais il nous suit ou quoi ?

    J’espère surtout que s’il m’a vu, ce ne soit pas lui qui ait l’impression que je le suis…

    Tu fais comme si de rien n’était, déjà t’arrêtes de le mater, de toute façon on ne va pas tarder à bouger…

    Il était en effet minuit passé et il commençait à être temps de partir à l’Esmeralda. Je fis ce que ma cousine préconisait, j’essayai de finir mon verre tout en me forçant à ne plus mater Jérém et à prendre part à une conversation dont je me foutais à un point qu’on ne peut même pas imaginer…

    Je passai ainsi une dizaine de minutes en apnée visuelle vis-à-vis du beau brun ; à un moment, n’y tenant plus, je décidai de braver les consignes d’Elodie et de libérer mon regard pour essayer d’étancher ma soif d’avoir son image dans mes yeux, dans ma tête, dans ma peau… et voilà, voilà que, resté sans ma surveillance, le beau brun avait disparu…

    Puuuutaaaaaiiiiiin !!!!!!! il est passé où, encore… Thibault n’est plus là non plus, la plupart de ses potes de rugby se sont également envolés… il n’est pas parti quand même ? Je me souviens soudainement qu’Elodie m’a dit en arrivant qu’il y a une salle avec des billards… ils ont du y aller entre mecs…

    Ma cousine commence à remuer son sac à main, signe qu’elle va bientôt se lever. Et comme c’est elle qui a la voiture, mieux vaut la suivre. Me faut partir aux toilettes. Rien de tel qu’une bière pour m’y envoyer en un temps record.

    Je vais au pipi…

    Ok, dépêche – elle me chouchoute à l’oreille – mais vas y tout seul…

    Je n’aurai pas du lui raconter le truc dans les chiottes du lycée. La garce… j’étais mort de rire.

    Ça fait un bien fou de se soulager, ça calme et ça apaise le corps et l’esprit. C’est bien, on va y aller, Jérém ne t’a pas vu, tu vas arrêter d’y penser et tu vas t’éclater sur une piste de danse avec ta cousine préférée. On peut toujours rêver… Je suis en trains de m’essuyer les mains quand la porte s’ouvre laissant entrer le son de la salle et ce t-shirt blanc qui me fait fondre.

    Putain… je ne sais pas si c’est le blanc immaculé de ce coton ou la beauté insoutenable de ce mec mais je sens les yeux piquer, j’ai presque envie de pleurer… tout un tas de détails plus sexy les uns que les autres me percutent avec une violence inouïe… ce mec est un canon, non, c’est un boulet de canon, et je suis en train de me le prendre en pleine figure… Maaaaaiiiissss !!! mate moi un peu ça… rasé de près… son parfum entêtant… la finition du col de son t-shirt autour de son cou, comme collé à la peau, cette putain de peau mate, chaude, sentant la douche fraîchement prise, et au même temps un début de transpiration au contact de l’ambiance saturée du pub… et soudainement voir passer l’image de son corps en train de transpirer pendant qu’il me baise… je vais tomber à la renverse…

    Il se tient devant moi, planté de toute sa stature, le regard fixe sur moi, une attitude puissante et virile, son corps sculpté remplissant mon champ de vision et mon esprit… et son regard… putain de regard… profond, brun, intense, perçant, tellement impénétrable que je ne savais pas s’il me regarde en travers ou s’il ne fait que me jauger, me défoncer l’esprit avant le corps… ça ne dure certainement qu’un instant très court, mais j’ai l’impression que ça dure pendant une éternité. Je me demande s’il m’en veut pour hier soir, sans vraiment savoir pourquoi…

    Et puis un petit sourire coquin monte au coin de ses lèvres, sexy sexy sexy mon Dieu… Je sens encore mon envie de sanctionner cette débauche de perfection masculine…

    « Monsieur, votre regard et votre sourire sont obscènement sexy, le risque d'émeute que vous représentez avec votre simple présence est à son paroxysme… on remarque déjà des mouvements de foule au fond de la salle… vous êtes sanctionné par le retrait de 6 points supplémentaires sur votre permis de séduire, faites donc attention à votre solde… le retrait n'est pas loin… votre amende est payable en liquide, chaud, dense et parfumé, à étaler avec soin sur le torse de celui qui vous parle … ».

    T’es là, toi ? – il me lance.

    Bah, oui, première fois, c’est ma cousine qui m’y a amené…

    Décidemment ta cousine sait où sortir…

    Elle… elle… elle se débrouille…

    Il sourit toujours et j’ai l’impression que son sourire malin et coquin prend de l’ampleur en voyant le malaise me gagner et entraîner mon bégaiement. Il se rend bien compte de l’effet de malade qu’il me fait et il prend son pied le petit con. J’ai qu’une envie, de l’entraîner avec moi dans les chiottes et de le faire jouir dans ma bouche… ça fait 24 heures que j’angoisse en pensant à son comportement à la con, et là, me retrouvant devant lui, je lui pardonne tout en bloc, une fois de plus… je n’ai plus qu’une envie… le faire jouir…

    Vous partez ?

    Oui, en boite…

    Au KL?

    Non, pas au KL, à l’Esmeralda…        

    Ok… salut…

    Jérém…

    Quoi ?

    J’ai envie de venir avec toi et de te la tenir…

    Ça c’est ce que j’aurais voulu lui dire, mais jamais ce genre de mot n’auraient osé sortir de ma bouche à cette époque. Au lieu de quoi je le regarde fixement : ses yeux étaient plein de sensualité virile, sauvage, presque animale. Il sait de quoi j’avais envie. Je suis presque sur qu’il en a envie aussi mais je devine que ce qui est jouissif pour lui avant tout, c’est de voir à quel point moi j’ai envie de m’enfermer dans cette putain de cabine avec lui…

    Il sourit, coquin, insolent, narquois, assuré de sa position de force, de son pouvoir d’octroyer ou de me refuser ses putains de faveurs sexuelles qui, il le sait si bien, me font délirer et me manquent déjà.

    Bonne soirée, mec – me lance avec un sourire arrogant et moqueur plein de froideur, de satisfaction, d’orgueil. Et il referme la porte derrière lui.

    Je restai là, planté devant les lavabos, le regardant disparaître dans la cabine de toilettes. Je l’entendis défaire sa ceinture, ouvrir son froc… déjà imaginer Jérém en train de se tenir sa queue entre les doigts derrière une porte à quelques mètres de moi… putain, pas besoin de faire un dessein pour comprendre ce que je ressentais… et quand j’ai entendu ce putain de jet puissant percuter la cuvette, j’ai senti en moi ressurgir ce fantasme, cette envie dont j’avais parlé à Jérém à un moment avant de me faire jeter méchamment… le jet finit par perdre en intensité… putain que j’avais envie de le prendre en bouche à ce moment là… bien lui essuyer la queue… la lui faire gonfler à bloc… être à coté de cette cuvette qui doit sentir fort son urine, le pomper et le faire délirer en jouissant dans ma bouche… personne n’était rentré dans les toilettes depuis…

    J’étais à deux doigts de taper à la porte de cette putain de cabine… j’hésitais… n’entendant aucun bruit, je commençais à me dire que malgré son comportement à la con, il n’attendait que ça, lui aussi… que je le supplie de me laisser le sucer…

    Hélas, je ne le saurais jamais car, mes jambes toujours tétanisées par la proximité de Jérém et par sa réaction, je n’arrivai pas à faire le moindre mouvement. Le temps me semblait comme arrêté, j’avais l’impression que je m’étais transformé en statue de marbre et que plus jamais je ne bougerai de là.

    Et puis j’entendis la chasse couler : Jérémie allait bientôt sortir. Je fis appel à toutes mes forces et, boosté par une montée d’adrénaline soudaine amenée par la honte qu’il me retrouve là dans cet état d’humiliation, je pris les jambes à mon cou et je me précipitai hors des toilettes…

    Je n’arrive pas a me décider : si me dire que j’ai pris la bonne décision ou me gueuler dessus « Mais qu’est ce que tu es con, Nico !!! » me traitant de con pour le reste de la soirée…

    Ma cousine et le reste de la bande étaient déjà debout près de la sortie. Nous voilà partis direction l’Esmeralda.

    L’Esmeralda… sacrée boite de nuit… de la musique, de la jeunesse, de la techno, encore de la jeunesse, des lumières, toujours de la jeunesse, de l’alcool, surtout de la jeunesse… et putain, quelle jeunesse ! Elodie et moi, qui avions sensiblement les mêmes goûts en matière de beaux garçons, en avions la mâchoire qui en tombait…

    Putain, qu’est ce qu’il peut y avoir comme bogoss ce soir… - me cria-t-elle à l’oreille quand elle décolla enfin les lèvres de la paille de son morito.

    L’été approchant, on aurait dit que tous les beaux mecs de Toulouse avaient sorti leurs t-shirts moulants ou leurs chemises fines et ajustées de leurs placards et que ce soir là ils s’étaient tous donné rendez-vous dans cette boite pour défiler devant nos yeux… et putain l’effet que ça peut faire un beau jeune homme en t-shirt moulant… on le devine pratiquement torse nu, sous le coton fin… on devine la puissance de ses muscles…

    On les regarde, exhibant effrontément leurs atouts… on boit carrément leur jeunesse, on perçoit dans leur allure une puissance sensuelle et sexuelle débordante, une énergie érotique qui ne demande qu’à être libérée, soulagée… on est subjugués par leur attitude, par l’aisance des mouvements des corps exposés… sublimés par ces bouts de coton si sexy…

    Putain de petits mecs de tout juste vingt ans se prenant pour des caïds… putain de mecs tous juste majeurs avec des physiques d’apollon et un visage d’ange à gifler… putain, tu leur appuie sur le nez, il y a encore du lait qui vient… évidemment, tu secoues un peu ailleurs, c’est bien un autre jus qui sort… petits merdeux en puissance… vingt ans et ils se croient arrivés, ils se croient des hommes, des mâles, des vrais… tout ça juste parce qu’ils ont une queue et deux couilles entre les jambes, parce qu’ils l’ont essayé quelques fois en jouissant plus vite qu’il ne le faudrait, tellement ils était pressé d’étaler leur puissance virile, tout ça parce qu’ils se savent beaux et désirés et qu’ils peuvent baiser autant qu’ils en ont envie… insolents, craquants, effrontés, pétant plus haut que leur cul et que leur queue… ptits cons "a baffer", tellement mignons et sexy qu'on a juste envie de les gifler, parce que leur beauté est presque insupportable, comme un gosse qui serait insolent et impertinent…

    Hélas, faut comprendre aussi que c’est grisant à vingt ans d’être beau, sexy, d’avoir la queue droite à longueur de temps et d’avoir le sentiment qu’il y aura toujours quelqu’un qui sera prêt à la faire tomber juste en claquant des doigts… ça monte facilement à la tête…

    Et, à bien regarder, au delà de l’insupportable effronterie de ces petits cons dans leur prétention d’afficher leur virilité encore si immature, si inachevée, il est quelque part émouvant de retrouver en eux ce simple besoin, cette imploration sous couvert d’arrogance, qu’on leur reconnaisse le droit et la légitimité de passer de la catégorie « enfant » à celle de « mec »… un droit qui permet à l’ado d’hier de se voir reconnu en tant que mâle et de franchir cette barrière invisible, ce passage qui fera de lui un homme, demain…

    C’est un cri de mec, un cri silencieux mais oh combien puissant : c’est le bram du cerfs dans la forêt, c’est le cri du Loup dans la steppe… c’est un message pourtant si clair et si limpide : « eh, les mecs, les nanas, j’existe, je suis là ! matez moi et ayez envie de moi, je vais tout baiser… je suis jeune, plein de testostérone, je vais casser la baraque à coups de queue… ».

    C’est souvent con un mec de vingt ans, et plus c’est beau, plus c’est con… sans compter la connerie exponentielle amenée par l’effet de meute…

    Putain, si seulement ce petits cons d’hétéro arrogants, trop fiers de leur physique, voulant montrer leur virilité… s’ils savaient à quel point c’est meilleur d’exercer cette sexualité que de la montrer… de jouir plutôt que de faire languir… putain de mecs… vous ne serez pas aussi beau à tout jamais… prenez votre pied quand vous en avec l’occasion, avec une nana, avec un mec, arrêtez de vous la péter et de vous la raconter et videz vous les couilles, bon sang !

    Les idées c’est bien beau, les considérations aussi, les fantasmes n’en parlons pas… mais j’aurais été bien incapable de passer à l’acte. J’en étais incapable même quand le mec me tendait une perche monumentale et même quand il me tendait carrément sa queue de reubeu comme l’avait fait débardeur blanc quelques semaines plus tôt dans une autre discothèque.

    J’assistais à une espèce de pièce de théâtre qui se répétait de façon assez immuable chaque samedi soir… un défilé de beaux gosses sur leur 31 (ce qui parait particulièrement normal à Toulouse), des beaux gosses passant tour à tour, suivant l’avancement de la soirée… en mode pote, en mode pote alcoolisé, en mode pote déconneur, en mode mâle chasseur, mâle en rut ; et le grand final, le mode mâle éméché cherchant n’importe quel trou pour soulager sa queue… quand le mec a atteint ce mode là, il a perdu un peu de sa superbe et de son attitude arrogante… sa fierté a déjà baissé d’un cran, il n’a plus envie de faire le fier…il a juste envie de tirer son coup, en vitesse. Une soirée entre potes, l’alcool, trop d’alcool, une pipe et au lit… la philosophie de l’hétéro de base…

    Et un mec dans cet état là, réduit à poursuivre ses bas instincts à la fin d’une soirée qui n’a pas tenu ses promesses, ça a sur moi un effet certain… naaaaan, c’est vrai, je suis vraiment trop sensible au charme masculin, sous quelle forme qu’il se présente… oui, putain qu’est que qu’ils m’attirent ces putains de mâles en rut en fin de soirée… puant l’alcool et la testostérone débordante…

    Ils sont craquants à se damner, et ce soir là, en particulier, en cette soirée de début d’été, c’en était trop : hélas, même trop ce n’était pas suffisant à mes yeux… et ceci pour la simple et bonne raison qu’il me manquait le plus beau de ces mâles… Jérém était ailleurs, dans une autre boite, sûrement dans le même état que ces mecs défilant devant mes yeux… l’esprit embrumé par l’alcool et la queue prête à baiser, à jouir dans n’importe quelle bouche, dans n’importe quel trou… m’imaginer qu’une nana lui ferait une gâterie… si ce n’était pas déjà fait… putain de gâchis !

    J’ai un peu trop bu moi aussi… faut encore que j’aille me soulager. Faut que j’arrête de boire autant en boite. Arrêter de boire pour ne plus avoir à aller aux toilettes en boite de nuit. Décidemment, il se passe bien trop de trucs dans ces endroits.

    Je viens de rentrer aux chiottes. Un mec sort d’une cabine : un mec genre pas moche du tout, châtain clair, les yeux gris, pas très grand mais un joli physique quand même… un regard pas commode, genre caillera, puant l’alcool à plein nez… sa chemise blanche déboutonnée jusqu’au nombril ou presque offrant une large vue sur un beau torse imberbe, un des pans sorti du pantalon, les manches approximativement retroussées… le mec débraillé à souhait, sexy tout plein… putain que c’est beau aussi une simple chemise blanche sur un beau mec…

    Oui, il est vraiment pas mal, alors je ne peux pas m’empêcher de le toiser alors qu’il passe à coté de moi. On se croise, je tourne légèrement la tête pour le mater une seconde encore, comme aimanté par son putain de parfum de mec que je capte au passage et qui me fait tourner la tête, au sens propre comme au sens figuré… je me retourne de quelques degrés et je croise son regard… je retire mes yeux, j’avance vers le fond des toilettes pour rentrer dans une cabine, j’y suis presque quand j’entends le mec me lancer : Eh, toi…

    Je me retourne, profil bas : Moi ?

    Oui, toi… qu’est ce que t’as à regarder ?

    Putain, Nico… surveille tes yeux, merde, sois discret… le type est planté devant la porte d’accès aux toilettes ; je suis à l’opposé de la pièce ; on est à une dizaine de mètres l’un de l’autre. Ca me rappelle les duels de cow-boy dans les vieux western… sauf que là, face à ce mec, voilà qu’à la place de la Colt la plus rapide de l’Ouest, je préférerais jouer à la Bite la plus endurante du Sud-Ouest.

    Putain, ce regard noir qu’il me lance. Il est sexy à mourir, éméché, énervé… je commence à me faire peur car je le sens très proche d’une réaction épidermique et violente, une réaction puisant sa force dans sa susceptibilité de jeune mâle un brin bourrin, cette susceptibilité que mon regard un peu trop appuyé avait dû chatouiller, cette susceptibilité exacerbée sous l’effet de la vodka… Là je suis bien pris au piège… faut que je manœuvre finement pour me sortir de cet putain de pétrin…

    Je … je… je… croyais que vous étiez quelqu’un d’autre…

    C’est pas plutôt que t’aurais envie de sucer ma queue, par hasard??

    Putain l’envie de lui dire oui ; mais le regard du mec me fait vraiment peur, alors, j’essaye de me dégager…

    Mais non, suis pas pd moi…

    Pourquoi, tu crois que j’en suis, moi ?

    Je le vois monter encore en pression… putain… Nico… réfléchis à ce que tu dis… tu t’enfonces encore… ce mot en en fin de phrase était vraiment de trop et le mec l’a pris pour lui !

    Non, non, je voulais juste dire que je ne suis pas… c’est tout…

    C’est ça, et moi je suis mère Teresa… j’ai un certain flair pour les petites pédales dans ton genre…

    Vous vous trompez…

    Tu viens me sucer maintenant ou ça va faire mal…

    Et ce disant, le mec attrape la porte d’une cabine et il la fait pivoter sur les gonds, un coup en avant et un coup en arrière, le regard fixe sur moi, poussant des respirations profondes, les yeux lançant des flammes. On dirait un taureau prêt à charger.

    Putaaaaain Nico, comment vas-tu te sortir de cette merde ? Il va te falloir sucer le type, qui a l’air assez racaille, ce qui n’est pas fait pour te déplaire… Le fait est que ce mélange d’excès d’alcool et d’irritation ne m’inspire rien qui vaille et me fait dire : « Nico, n’y vas pas… ce mec est capable de te cogner pendant que t’es à genoux devant lui ». Non, je me sens pas du tout en sécurité… ni en disant oui à sa proposition, et encore moins en disant non…

    Viens… insiste le mec.

    Non - je lui réponds.

    Tu l’auras cherché, le pd…

    Il lâche la porte qui se referme en claquant légèrement et il avance lentement vers moi. Il n’est plus qu’à cinq, trois, deux mètres de moi, je me prépare à me protéger des coups qu’il va dégainer…

     

     


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    Je viens de rentrer aux chiottes. Un mec sort d’une cabine : un mec genre pas moche du tout, châtain clair, les yeux gris, pas très grand mais un joli physique quand même… un regard pas commode, genre caillera, puant l’alcool à plein nez… sa chemise blanche déboutonnée jusqu’au nombril ou presque offrant une large vue sur un beau torse imberbe, un des pans sorti du pantalon, les manches approximativement retroussées… le mec débraillé à souhait, sexy tout plein… putain que c’est beau aussi une simple chemise blanche sur un beau mec…

    Oui, il est vraiment pas mal, alors je le mate une peu. Problème, le mec se rebiffe.

    Qu’est ce que t’as à regarder ?

    Je … je… je… croyais que vous étiez quelqu’un d’autre…

    C’est pas plutôt que t’aurais envie de sucer ma queue, par hasard??

    Vous vous trompez…

    Tu viens me sucer maintenant ou ça va faire mal…

    Et ce disant, le mec attrape la porte d’une cabine et il la fait pivoter sur les gonds, un coup en avant et un coup en arrière, le regard fixe sur moi, poussant des respirations profondes, les yeux lançant des flammes. On dirait un taureau prêt à charger.

    Le fait est que ce mélange d’excès d’alcool et d’irritation ne m’inspire rien qui vaille et me fait dire : « Nico, n’y vas pas… ce mec est capable de te cogner pendant que t’es à genoux devant lui ». Non, je me sens pas du tout en sécurité… ni en disant oui à sa proposition, et encore moins en disant non…

    Viens… insiste le mec.

    Non - je lui réponds.

    Tu l’auras cherché, le pd…

    Il lâche la porte qui se referme en claquant légèrement et il avance lentement vers moi. Il n’est plus qu’à cinq, trois, deux mètres de moi, je me prépare à me protéger des coups qu’il va dégainer…

    …quand la porte des chiottes s’ouvre… laissant affluer la puissance des décibels de la piste… mais pas que… oui, quand la porte battante s’immobilise en annulant en quelques mouvements l’inertie sur ses gonds à ressorts, les décibels ce ne sont pas la seule puissance qu’elle ait laissée rentrer, ni la plus impressionnante…

    Cette charpente, cette silhouette… putain de putain de putain… je n’arrive pas à en croire à mes yeux… ce regard de braise en train de noircir à vue d’oeil… ce t-shirt blanc de l’Airness… putain… j’ai envie de pleurer… pleurer de bonheur, pleurer de tendresse, pleurer non seulement parce que je commence à espérer de m’en sortir sans trop de dégâts, mais parce que je vais m’en sortir grâce à la présence de Jérém…

    Jérém est là… putain… mais il sort d’où celui là ? Ils ne devaient pas aller au KL ? Oui Jérém est là… planté devant la porte d’entrée des chiottes, quelques mètres derrière le mec qui n’a pas encore réalisé à ce moment là qu’un autre mâle est arrivé et que peut être ses projets vont de ce fait être légèrement bousculés… le fait que Jérém soit là me rassure… à cet instant, l’esprit monopolisé par mon instinct de survie, je me dis seulement qu’avec la présence d’un tiers, le type n’osera pas me cogner… déjà faudrait-t-il qu’il se rende compte qu’on n’est plus seuls et que le mec qui est rentré est plutôt un beau gabarit et qui en plus a l’air de s’intéresser à l’affaire de près…

    Non, le type n’a pas encore eue l’image que j’ai en arrière plan, le beau Jérém planté là, les jambes légèrement écartées, les deux pieds fermement vissés au sol… fallait voir ce putain de regard de tueur… ses sens en alerte… ses yeux noirs et vifs n’arrêtent pas de faire des allers retours hyper rapides entre moi et le type… en une fraction de seconde il a pigé l’affaire, le danger… je le vois à son regard, qui est en train de noircir à vue d’œil… non, c’est pire que ça, je dirais même qu’il est en train de fulminer…je vois ses yeux se plisser, sa poitrine gonfler à travers le t-shirt… ses épaules et son buste complètement redressés, sa carrure en résulte encore plus impressionnante… putain… on dirait un taureau dans l’arène en train de taper son sabot au sol avec grand soulèvement de poussière… son attitude est carrément effrayante… je me dis que je ne voudrais pas qu’un jour un mec me regarde comme ça…

    Eh du con… ! - il lance sur un ton plutôt virulent.

    Le mec se retourne, interloqué.

    C’est à moi que tu causes…

    Oui, à toi… qu’est ce que tu trafiques ?

    On se connaît ?

    Qu’est ce qui se passe ?

    Occupe un peu de tes oignons, tu veux, mec…

    Il se trouve que lui c'est mon pote, alors c’est mes oignons…

    T’occupe pas de ça, il vaudra mieux…

    Devant l’insolence du type, je vois Jérém monter en pression de plusieurs crans supplémentaires… il inspire encore, ses pecs sont imposants… sa chaînette posée sur son t-shirt lui donne un de ce putain de coté viril… et là je le vois faire un geste mécanique, probablement un réflexe déclanché par le stress de la situation, un geste certainement inconscient mais d’une virilité exacerbée, sauvage, le geste de soulever la manchette de son t-shirt, le coté droit qui plus est, dégageant encore plus ce magnifique tatouage qui me rend dingue… putain, ça chauffe… oui, vraiment Jérém a l’air lui aussi d’un taureau prêt à charger…

    A travers le coton fin du t-shirt, je vois tous les muscles de son torse et de ses épaules se préparer à la bagarre… c’est le cerveau reptilien qui prend les commandes de ce beau corps, c’est l’instinct du mâle prêt à se battre pour défendre son territoire et tous ceux qui se trouvent à l’intérieur… je vois ses trapèzes, ces muscles si virils de part et d’autre de son cou puissant dessinant cette chute d’épaules si parfaite, je les vois se gonfler, tous les muscles de son torse magnifique en action, pectoraux, abdos, et les muscles des flancs, grand oblique, grand dentelé, grand dorsal dessinant le V époustouflant de son beau thorax… saillants comme jamais…

    Les deux mâles se jaugent, les torses se gonflent, les respirations se font bruyantes… les deux gabarits sont presque équivalents, le type inconnu est à peine plus grand que Jérém et un peu plus costaud… mais il y en faut plus pour démonter un petit coq du genre de Jérém… je comprends vite qu’il va à la casse…

    Putain qu’est ce que j’ai fait… rien qu’avec un regard… je vais entraîner mon beau Jérém dans une bagarre où il n’a rien à voir… comment faire cesser cela maintenant ? c’est bien trop tard… faudrait que quelqu’un arrive dans les toilettes, mais la porte reste désespéramment immobile… je me dis que je devrais intervenir, tenter de calmer le jeu… et puis je me dis que j’ai peur de faire encore pire… de toute façon je suis paralysé devant la tension de la situation, la violence, qu’elle soit devant mes yeux ou rien qu’imaginée, le danger tout prêt, voilà de quoi m’effrayer au plus profond de moi… je suis tellement désemparé face à ce genre de situation que, même si je voulais intervenir, je ne saurais pas par où commencer… et puis, de toute façon, les forces qui s’opposent devant moi me dépassent tellement que je me ferais broyer au moindre contact…

    Alors je regarde, impuissant et lâche… faut dire que la situation me parait particulièrement dangereuse, il me semble que la bagarre approche à grand pas et qu’elle est désormais inévitable… je n’ai pas assisté à une bagarre et encore moins à une bagarre où je serais en quelque sorte impliqué… voilà une situation dans laquelle jamais je n’aurais imaginé me trouver un jour…

    Je suis vraiment inquiet pour ce qui va se passer, et tout particulièrement pour Jérém, je m’en voudrais à mort si le type avait le dessus sur lui… je ne sais même pas si je serais capable de lui venir en secours avant que ce soit trop tard… putain, Jérém tu es tout seul devant ce type, alors que tu n’as rien à voir dans cette affaire… je suis carrément effrayé, je me rend compte que la vie ne tient à un fil et que le danger nous guette, qu’on peut perdre tout ce qu’on a en une fraction de seconde… je prie que les deux mecs aient le bon sens de se aviser avant de cogner… autant prier pour que les poules aient des dents…

    Le mec a l’air bien décidé à cogner et Jérém à l’affronter… putain, ça peut vraiment devenir dangereux… Jérém peut se faire mal, il peut faire mal au type… on a déjà vu des simples bagarres se terminer en drames inexpliqués…

    J’étais sacrement inquiet, j’en avais mal aux tripes… mais putain… à côté de ça jamais on n’aurait pu me retirer le bonheur intense de voir Jérém courir à mon secours, de façon si inattendue qui plus est, prêt à se battre pour me défendre…

    C’est quoi ton problème ? – lance le mec en haussant le ton.

    C’est toi mon problème… - répond Jérém sur un ton ferme mais plein de défi.

    C’est un truc entre moi et lui…

    Tu lui fous la paix…

    Et ce disant Jérém s’avance d’un pas : je le vois serrer ses poings, tout son corps est tendu, on dirait un fauve prêt à bondir. L’autre ne se démonte pas… j’ai même l’impression qu’il cherche délibérément la bagarre… il a l’air d’avoir l’alcool mauvais, l’air de ne pas se rendre compte des actes qu’il peut commettre, l’air de ne pas avoir peur de recevoir de coups, d’avoir juste envie d’en donner, que ce soit avec sa bite ou avec ses poings… et là, puisque sa gâterie dans les chiottes est définitivement compromise, il semble rabattre son envie de se défouler vers le cible de choix que représente ce mâle viril sorti de nulle part qui le défie en lui rentrant dans les plumes… un duel de males se profile et il compte bien se payer l’exaltation d’humilier un rival potentiel, (se) montrant ainsi qu’il est le mâle le plus fort…

    Tu me parles pas comme ça ou ça va faire mal…

    Je te dis que tu lui fous la paix, un point c’est tout…

    Jérém est très ferme, son ton est calme mais puissant, la vibration de sa voix est basse et virile à me faire mouiller, à me faire peur à la fois… le mec ne parait pas sensible à ce genre d’argument qui me feraient baisser toute garde face à lui, au contraire, il lève encore le ton et il provoque…

    C’est quoi ton truc, tu t’enfiles cette putain de tafiole ?

    Putain, là il a dit le mot de trop… je vois Jérém inspirer profondément et expirer nerveusement pendant qu’il se met à avancer à grand pas vers lui : le mec s’avance aussi… les deux mâles, les deux jeunes taureaux partent à la charge… deux cerfs qui vont s’affronter dans un puissant duel de bois…. J'ai l'impression que l'air est saturée de testostérone j'ai l'impression de sentir l'odeur de leur couilles se dégager de leurs boxer, traverser le jean, se superposer, se mélanger, s'affronter avant même le contact physique entre les deux masses musculaires…

    C’est le mec qui frappe en premier, il avance ses mains et il stoppe net Jérém en cognant violemment ses paumes contre ses pectoraux saillants qui me sont si familiers… putain… ils vont se cogner à cause de moi ! mais quel con je suis ! putain, Jérém… je suis paralysé devant la violence et je n’arrive pas à faire un pas pour venir en secours de Jérém… je ne sais même pas si je dois le faire… la fierté masculine est un terrain sur lequel je ne suis pas du tout à l’aise et je pourrai commettre un impair en rentrant dans la bagarre…

    Depuis que le mec m’a traité de tafiole, tout en insinuant que Jérém n’était pas un vrai mec non plus, je ne sais plus trop pour quoi ou pour qui se bat Jérém en premier… si c’est d’abord pour éloigner le danger de moi ou pour lui faire payer son affront à son égard… dans tous les cas, j’ai l’intuition que Jérém doit se battre et gagner à la loyale, avec ses seules forces…

    Sous la puissance de l’impact, Jérém a reculé d’un pas et s’est rattrapé de justesse… il a vite retrouvé son équilibre et l’assurance de ses appuis… je sens que le prochain assaut va faire mal… les deux étalons se font face… le visage empourpré et la respiration bruyante… j’ai l’impression de voir de la fumée, comme des flammes sortir de leurs narines… ils se jaugent, ils s’étudient, ils évaluent leur masse musculaire, la puissance du corps de l’adversaire, son mental, sa motivation, ses intentions… ils se défient du regard… toujours et encore… ils ont envie d’en découdre…

    Qu’est ce que c’est troublant de voir deux mecs si canons se faire face prêt à se taper dessus alors que dans l’absolu, j’ai bien dit dans l’absolu…je n’aurai qu’une envie, c’est de les voir s’envoyer en l’air  ensemble… deux beautés masculines pareil… ça ne devrait être programmés que pour faire l’amour, pour rendre réciproquement hommage à leur charme, pour s’unir dans un lit, dans un plaisir sexuel intense… en aucun cas pour se battre en risquant de gâcher cette générosité que Mère Nature a mis en œuvre pour eux… hélas c’est ça des mecs… préférer régler un différend en se tapant sur la gueule qu’en s’astiquant le manche… comme quoi il existe des singes plus évoluées et aux mœurs bien plus avisés que l’homme…

    La tension est palpable et cet instant semble se dilater à l’infini. C’est Jérém qui fait tout basculer… son regard noir s’ouvre soudainement pour laisser apparaître autre chose… voilà un petit sourire se glisser au coin de ses yeux, traverser comme un éclair son beau visage jusqu’à ses lèvres… c’est un petit sourire que je trouve on ne peut plus charmant mais que dans l’intention de Jérém et tel que le perçoit le mec, doit être insolent, provocateur, railleur… je vois le type se raidir encore, sa bouche et son visage parcouru d’une vibration de rage… putain, Jérém, pourquoi t’as fait ça ? Là, l’affrontement est désormais inévitable…

    T’aurais pas du me chercher… lance le type, sur un ton apocalyptique.

    Il s’avance vers Jérém, il lève ses poings pour cogner… ils sont l’un sur l’autre, le mec se jette sur Jérém avec toute sa puissance… Jérém esquive, plus rapide que lui… peut-être moins beurré aussi… il le chope par l’épaule, il pince violemment son trapèze tout en le poussant violemment contre la cloison des chiottes alignés sur sa droite…

    Le bruit est assourdissant, j’ai cru que les cloisons en plastique allaient casser sous l’impact… Jérém n’y va pas de main morte, il le poussé comme un bulldozer, le visage du mec cogne en plein contre la cloison, si violemment que son nez en prend un sacré coup… voilà que des taches de sang sont en train d’éclabousser la cloison et de tâcher sa chemise blanche… avec l’autre main, Jérém a chopé le bras du type… putain de Jérém… en un geste rapide comme l’éclair, le type est immobilisé… une épaule meurtrie par la prise puissante de ses doigts, l’autre bras replié dans son dos…

    Vas y… tu fais moins le malin là

    Lâche-moi, putain…

    Je te lâcherai quand tu te seras excusé…

    Il veut qu’il s’excuse auprès de qui ? de moi ? de lui ?)

    Le mec tente de se dégager, mais Jérém le coince de tout son corps, avec son bassin, avec son torse, avec ses deux mains, il serre un peu plus encore sa prise sur son trapèze… ça doit vraiment lui faire mal, car il pousse un cri de douleur suffoqué et, tout en tournant violemment la tête, il essaye désespéramment de se dégager… ce type est dangereux… il a essayé de me cogner, il a essayé de cogner mon beau Jérém… mais ce sera bien celui là son pire agissement de la soirée… son geste de la tête est tellement brusque que le t-shirt blanc immaculé de Jérém reçoit plusieurs éclaboussures rouges… putain de gâchis de violer la perfection de ce bout de coton si sexy…

    Le gars s’agite, gigote, tente de se dégager, mais Jérém est inflexible, tous ses muscles sont en tension, sous la pression qu’il exerce dans le dos du type, la cloison en plastique semble se déformer devant sa poitrine écrasée…

    Lâche-moi… lâche-moi je te dis…

    Tu t’excuses…

    Ça va… ça va… lâche moi… je déconnais
    Je préfère... 

    Lâche-moi maintenant…

    Tu lui fous la paix ?

    Oui, oui, je lui fous la paix…
    Jérém est tellement emporté, comme shooté par l’adrénaline que tous ses muscles semblent tendus comme des cordes de violon, son esprit est emballé au point que j’ai l’impression qu’il n’arrive pas à se résoudre à relâcher sa pression tout de suite… sa rage n’est pas évacuée… la pression est monté trop vite et trop haut pour qu’elle puisse retomber d’un coup… je le sens ronger son frein, je crois bien qu’il a encore envie de faire parler ses poings… hélas le type a été vite maîtrisé… je le vois souffler, chercher une bonne raison de lâcher l’affaire…

    Je le vois lâcher un grand soupir d’agacement… il semble enfin se résoudre à se retirer enfin… j’ai l’impression que ça commence à retomber, au prix d’une maîtrise de soi lui demandant un effort titanesque… mais voilà qu’une fraction de seconde plus tard, dans un dernier sursaut de colère, Jérém revient à la charge pour mettre encore un bon coup de bassin dans les reins du type… lui arrachant un cri de douleur… comme un rappel pour la route, comme pour s’assurer que la leçon était bien rentrée…

    Il lâche enfin le bras du type replié dans le dos ; sa main ainsi libérée s’envole comme un éclair pour attraper la deuxième épaule du type lui offrant une prise suffisante pour tirer le mec de la cloison et le repousser violemment en direction de la porte de sortie…

    Le mec a failli se casser la figure tellement l’élan envoyé  par Jérém est puissant, sortant de ses tripes, on aurait dit que le type l’avait chatouillé au plus profond de sa sensibilité… le mec se ramasse de justesse en se retenant au mur pour ne pas tomber…

    Jérém est venu se poster devant moi, m’offrant à la fois la protection et la vue magnifique de son torse puissant… putain de Jérém… putain de chevalier (au t-shirt) blanc (et sacrement moulant !)…

    L’inconnu se redresse chancelant … il semble se diriger vers la porte… une fois arrivé presque au seuil, il fait demi tour et revient à la charge… il est tellement secoué qu’il tient tout juste sur ses jambes… il se jette sur Jérém comme un fou, il s’élance de toute sa puissance, aveuglé par sa rage et sa soif de revanche… Jérém le voit arriver, il esquive son assaut une nouvelle fois et ce coup ci il y va franco, il lui décroche un putain de gauche en pleine mâchoire… le type est percuté si violemment qu’il en est carrément désarçonné… il tombe à la renverse comme un poids mort…

    Tu te casses ou merde ? – lui lance Jérém lorsque le type fait mine de se relever.

    Il se redresse avec un air complètement abasourdi, il n’avait vraiment pas vu venir le coup…

    On se recroisera mec… tu peux être sur… - il lance en partant, les yeux fulminant, sa chemise blanche tachée de sang désormais dans ses mains, épongeant le flot de sang qui continue à couler de ses narines… putain qu’il était bien foutu ce petit con aussi…

    Putain de Jérémie… putain de mec… je regarde son t-shirt blanc taché de sang et je n’arrive pas encore à croire qu’il se soit battu pour moi… pour me tirer de ce pétrin où je m’étais mis tout seul…

    Je n'avais encore jamais vu Jérém dans cet état là, en mode bagarre, prêt à devenir violent et à passer au langage des coups pour de vrai...

    J'ai toujours détesté la violence et eu une très basse estime pour les mecs qui ne savaient pas s’exprimer autrement que de la sorte… j'étais un jeune homme très sensible et pétri de principes de respect de l'intégrité de l'autre et convaincu que la confrontation devait se faire uniquement par les mots...

    Hélas, on a beau être pacifiste et idéaliste, il est des occasions comme celle là où vous vous trouvez bien content qu'un gars avec de gros bras et une bonne paire entre les jambes vole à votre secours...

    Oui, il est parfois des situations où la rhétorique des muscles, où la dialectique des coups est bien plus efficace que celle des mots. Faut savoir combattre l'adversaire avec ses propres armes... encore faut-il être équipé de ce genre d'armes et posséder le mental pour savoir s'en servir...

    Avec mon mètre 70 et ma musculature pas vraiment sculptée, avec mon mental démissionnaire devant la moindre manifestation de violence, je n'étais pas vraiment équipé pour ce genre de confrontation... bien heureux donc que Jérém soit venu prendre ma défense en parlant un langage qui m'était jusqu'à la inconnu... un langage que je n’aurais toujours pas pu manier de façon autonome  mais dont depuis ce soir là je comprenais désormais le sens et les arguments parfois imparables…

    Le mec a enfin disparu dans la salle et Jérém est toujours planté là, son torse, ses épaules, toute sa carrure puissante secoués par une respiration profonde : j’ai l’impression que l’adrénaline a du mal à retomber, qu’il cherche à se calmer, à retrouver ses esprits… putain qu’est ce que je suis soulagé qu’il ait vite maîtrisé le mec, soulagé qu’il n’ait rien, qu’il se tienne là devant moi, vainqueur, puissant…

    Je sens enfin la tension retomber… j’avais eu peur pour moi avant son arrivée, j’avais eu envie pour lui, encore plus peur, après que la bagarre s’était profilée… j'avais vraiment eu peur que l'un des deux, surtout Jérém évidemment, ait pu se blesser gravement…

    Oui, j’avais eu peur, oui, j’étais tout secoué par ce qui venait de se passer, oui, je m’en voulais pour avoir provoqué tout cela… mais… mais ô combien j’étais fier de la prestation de Jérém… de son attitude macho et virile… de sa façon de remettre à sa place ce petit con… de la puissance de son corps, de son esprit, de son courage, de sa bravoure, de… de ses bras, oui !… putain de Jérém, faut pas lui chauffer les oreilles… putain d’attitude de virilité ancestrale, esprit de défense instinctif de mâle, de guerrier primitif prêt à attaquer pour défendre son territoire et… et sa meute…

    Oui, sa meute… en fais-je donc partie? Est-ce que je représente quelque chose à ses yeux, donc ?

    Même si je suis enclin à penser que Jérém serait intervenu dans tous les cas, en voyant un balèze s’en prendre à plus faible que lui, j’ai quand même envie de penser que le fait que c’était moi à être en mauvais position a du jouer dans son esprit… on se connaît… on a partagé pas mal de choses, bien qu’elles ne le soient qu’autour de sa sexualité, de la baise… faut bien admettre que l’amour physique, même lorsqu’il est dénué de tout sentiment, comme semblait être le cas de Jérém à mon égard, finit malgré tout par créer des liens…

    Et puis, une petite idée qui surgit de mon esprit, est-ce que Jérém n’a pas tous simplement protégé sa « réserve, son territoire de chasse » en prenant ma défense ? Est ce qu’il n’a pas protégé sa meute ? Et, plus encore que sa meute, son « harem » ? J’ai l’impression que dans sa vexation vis-à-vis du type tenait non seulement au fait d’avoir compris qu’il voulait m’obliger à quelque chose dont je n’avais pas envie… mais également au fait de trouver insupportable de m’imaginer goûter à la virilité d’un autre mâle appartenant à sa même caste… l’idée de devoir me partager devait lui être insoutenable… Jérém est un jeune mâle bien dominant et on ne vient pas détourner son vide-couilles comme ça…

    Je le regarde allumer sa cigarette, tirer deux taffes dessus, son adrénaline semblant retomber enfin… et moi je reprends enfin ma respiration interrompue à je ne sais plus bien quel moment…

    Pendant un instant je le regarde en train de fumer… putain qu’il est beeeaaaaauuuu ce petit con, beau et sexyyyyyy… et en plus il a été si mignon… il m'a carrément sauvé le cul, il m’a sauvé la vie… et moi je ne sais même pas quoi lui dire pour le remercier… à ce moment précis je ne sais pas si j’ai davantage envie de l'embrasser ou de le sucer…  

    J’ai juste envie de lui… j’ai envie de tout avec lui… envie de me retrouver seul avec lui, de le toucher, de sentir le parfum de sa nudité… envie de l’embrasser comme jamais, là, tout de suite… mais je m’ose pas, la peur de me faire jeter est trop forte… et à quoi bon tenter ça à la fin… prendre le risque de lui déplaire… cet instant est juste parfait et si je tentais un baiser ça gâcherait tout…

    Oui, sacrée paire de couilles ce putain de Jérém… et cette paire, cette sacrée paire, ce soir j'ai envie de les lui vider comme jamais… je crois que s’il me demandait là tout de suite de le suivre dans une chiotte et de me mettre à genoux devant sa braguette… je crois bien que je n’hésiterais pas un seul instant, j’avalerais sa queue d’un trait et je le ferais jouir comme un dingue… 

    Merci… - je finis par lui lancer…

    C’est un gros con ce mec… - me répond, froidement, le regard dans le vide, se dirigeant vers la sortie.

    Tu le connais ?

    Pas besoin de le connaître pour voir que c’est un con… il le porte sur lui… c’est le genre de gars bagarreur, faut pas s’en approcher… ça va ?
    Oui… mais comment ça se fait que tu es là ? Tu ne devais pas aller au KL ?

    Sortons d’ici en cas qu’il ait l’idée de revenir avec ses potes… je t’expliquerai…

    Nous passons la porte battante et nous voilà dans la salle : la musique est assourdissante, j’ai encore les jambes en coton, mais je me dois de remercier l’homme qui m’a sauvé. Saisir l’occasion bénie d’instaurer une nouvelle complicité entre nous…

    Je peux t’offrir un truc à boire… ?

    Naaan… t’as vu mon t-shirt ?... va falloir que je rentre… ça va faire mauvais genre si je me balade dans la boite dans cet état là, surtout que ce connard a déjà du attirer l’attention…

    Putain – s’exclame-t-il en attrapant entre deux doigts un bout du coton élastique de son t-shirt juste au dessus de ses pectoraux et en regardant les taches rouges qui gâchent la perfection de sa blancheur – c’était vraiment pas le bon soir pour foutre une t-shirt blanc…

    (j’ai envie de pleurer et de rire au même temps… putain de Jérém… tu rigoles là, j’espère… gaulé comme tu es, pour toi c’est toujours le bon soir pour mettre un t-shirt blanc moulant…)

    T’as ta bagnole… ?

    Oui…

    Tu rentres avec tes potes…

    Naaan…

    Il y a une place dans ta voiture ?

    Faut voir pour qui…

    Il sourit le coquin.

    Je vais prévenir mes potes…

    Je vais prévenir ma cousine…

    On se retrouve au parking dans 10 minutes…

    Entendu…

     

     


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