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    Je reprends ma respiration et, pendant que l’eau recommence à couler quelques douches plus loin, je me relève rapidement tout en continuant à tousser, tout en évitant soigneusement de le regarder, me demandant pourquoi ça finit toujours par se terminer de cette façon avec lui… pourquoi, après un câlin un peu tendre, après une bonne rencontre sensuelle et sexuelle, ça se termine toujours par la baise de trop, une baise brutale qui salit tous les bons moments que l’on vient de passer…

    Le pire c’est d’admettre que cette fois ci… c’est de ma faute… si je ne lui avais pas demandé de me faire ce truc… on se serait douchés et on serait parti tous les deux avec le souvenir d’une magnifique soirée… alors que là je ne ressens plus que la douleur qui meurtrit ma bouche, mon palais… ainsi, ce petit truc qu’il a consenti à me faire devient le symbole d’une humiliation qui s’est accomplie dans cette dernière baise qui a tout gâché…

    On aurait pu se quitter sereinement, peut-être en se prenant dans les bras, alors que là je n’ose même plus le regarder, alors que là je ne sais même pas si on va seulement se dire « au revoir »… qu’est ce que je peux être con… je me savonne une fois, deux fois, trois fois… je me sens sali…

    Lorsque je l’entends fermer le robinet, je tourne discrètement ma tête pour le regarder se diriger vers un casier qui se révélera être rempli de serviettes blanches… il en saisit une, il commence à s’essuyer grossièrement… les cheveux… le visage, le cou, le torse, le dos, l’entrejambe, la queue, les cuisses, jusqu’aux pieds… lorsqu’il estime en avoir assez, il la fait passer autour de son cou, les deux extrêmes retombant nonchalamment sur ses pecs…

    J’arrête l’eau à mon tour… sans un mot, il saisit une deuxième serviette qu’il me balance sans un mot alors que plusieurs mètres nous séparent… je l’attrape de justesse avant qu’elle ne retombe sur le sol humide…

    Je commence à m’essuyer en silence, un silence angoissant… Jérém s’est assis devant un autre casier qu’il vient d’ouvrir… voilà son casier… je suis presque ému de découvrir son casier à lui… le cinquième sur la gauche en rentrant… je paierais cher pour pouvoir y jeter un oeil… il en sort un sac de sport noir et blanc… ce sac de sport qui parfois doit contenir des merveilles… un t-shirt imbibé de sa transpiration, un boxer avec ses odeurs de mâle… il ouvre le zip et en tire un magnifique t-shirt noir col en V qu’il passe avec un geste rapide et assuré… ça lui va comme un gant, il semble fait sur mesure pour mettre en valeur la plastique de son torse… il en tire un boxer bleu électrique avec l’élastique blanc, encore un beau DIM à se damner… ses jolies fesses et sa queue de ouf disparaissent dans le tissu élastique qui épouse si bien les formes de son bassin et le relief de ses attributs de mec… de cette boite magique qu’est à mes yeux son sac de sport, il tire encore une paire des chaussettes blanches et un jean délavé… des chaussures vert fluo avec les semelles blanches complètent sa tenue de bogoss… le mec est habillé, les cheveux encore humides, beau à en crever…

    Je n’ai pas pu m’empêcher de mater le moindre mouvement de ce strip-tease à l’envers… je me rends compte que de regarder un beau mec s’habiller est presque aussi excitant que de le voir poser ses fringues… voilà que Jérém est prêt à partir alors que je suis encore en train de passer la serviette sur ma peau désormais sèche… je regarde Jérém et je perds la notion du temps…

    Aussi tôt les baskets glissées aux pieds et les lacets disparus dans les montants sans les nouer (là encore, plus petit con tu meurs), le mec attrape son sac sans le fermer et quitte la pièce… je lui emboîte le pas, car mes vêtements se trouvent dans la salle de muscu, là où il doit être parti ramasser ses affaires sales… si on peut définir comme « sale » ce petit débardeur blanc trempé de sa sueur et marqué de son déo de mec ou ce short bleu pétard qui avait été en contact avec sa queue et que j’aurais bien embarqué si j’en avais eu la possibilité…

    Lorsque je rentre dans la pièce, il est en train de fermer son sac : toutes ses affaires sont rangées, y compris les trésors que je viens d’énoncer et dont ce soir là, hélas, il ne me sera par permis de m’emparer… je m’habille en vitesse pendant qu’il allume sa cigarette dans un silence assourdissant… voilà comment ça se termine toujours avec lui… avec ces silences que j’ai de plus en plus de mal à supporter… en évitant de se regarder… comme si ce que l’on vient de faire était sale, comme si c’était mal… pourquoi une fois de plus avait-t-il eu besoin de me baiser si rageusement ? Merde, alors… était-ce sa façon de se venger de ce que je lui avais demandé ? Sa façon de rétablir sa position de mâle ?

    L’odeur de sa cigarette me prend au nez et à la gorge… je quitte la pièce, il me suit… je suis dans le couloir… il éteint la lumière de la salle de muscu… on est dans la pénombre… la lueur qui traverse les vitres opaques de la porte d’entrée du bâtiment est suffisante pour nous guider vers la sortie sans allumer d’autres lumières… j’avance vers la sortie, le cœur lourd… je regrette déjà d’avoir cédé à son sms et d’avoir annulé le rendez-vous avec Stéphane… au fond je ne sais pas ce que je regrette… cette soirée aurait été géniale si je n’avais pas à tout prix voulu aller au bout de mes fantasmes…

    Voilà un autre dilemme qui fait que ma relation avec Jérém est et sera toujours tumultueuse… ce mec je l’ai tellement dans la peau que j’ai envie de tout avec lui… du câlin le plus tendre, à la baise la plus torride… j’ai envie de tester avec lui tous mes fantasmes, notamment des fantasmes de soumission… j’aime bien jouer des rôles, j’aime bien être sa salope parfois, alors que dans d’autres occasions j’ai envie de sensualité, de tendresse…

    Dans tous les cas, même quand l’envie me prend d’aller un peu plus loin dans mes fantaisies, je sais que je ne fais que jouer un rôle qui prendra fin dès le fantasme assouvi… même si je me soumets à lui, même si pendant un moment j’accepte d’être sa salope, lorsque on aura pris chacun notre pied, Jérém redeviendra à mes yeux le gars qui fait battre mon cœur à mille à l’heure…

    Hélas, dans sa tête, cette distinction aura du mal à se faire… mon attitude parfois excessivement câline à ses yeux et parfois trop chaude le prendra au dépourvu à certains moments…

    Ce soir là par exemple… le sexe avait été sensuel, il s’était montré à la fois viril et attentionné, tout ce que j’aime… j’avais même eu droit à un brin de tendresse inattendue… tout avait été parfait pour moi… et j’avais l’impression que ça l’avait été pour lui également… jusqu’à ma bêtise qui avait du le dérouter… et là, à cause de ma connerie, on va se quitter sans un mot… j’ai toujours l’impression que c’est la dernière fois… cette fois-ci ça va l’être pour de bon…

    Ce qui me déçoit aussi c’est qu’il ne m’ait rien demandé au sujet de Stéphane… pas de scène façon Esmé… je suis devant la porte d’entrée, dernier sas après lequel on va se séparer… je fais tourner la serrure, je pousse le battant et je m’apprête à sortir dans la fraîcheur de la nuit lorsque…

    … lorsque je sens sa main se poser lourdement sur mon bras et me retenir… je savoure un bonheur entier lorsque je l’entends me balancer :

    « C'était qui ce mec a la piscine? »
    Je m'attendais à cette question mais je la reçois quand même avec un mélange de ravissement et d'étonnement. Car, si j’espérais m’entendre poser cette question, ce n'est pas pour autant que j'avais préparé une réponse claire et nette. Mon regard se perd dehors, dans la nuit toulousaine. Je me trouve pris au dépourvu. 

    « Un pote... » j’arrive à bégayer après un instant d'hésitation.
    Hésitation que le beau brun a dû capter, puisque il revient à la charge, l’air pas du tout satisfait de ma réponse. Voilà qu’il me balance, du tac au tac :
    « Un pote comment? »
    Il m'agace, ça ne le regarde pas.
    « Un pote » je répète froidement.

    Et il revient encore à la charge, mauvais. Il me saisit par l’épaule, son geste me surprend, m’obligeant à me retourner vers lui. Il n’y a pas beaucoup de lumière, mais la noirceur de son regard me transperce littéralement. Je m’y attendais, l’expression de son visage est celle des mauvais jours.
    « Tu baises avec ? »
    Il n’a pas froid aux yeux ce petit con. Je ne sais pas quoi répondre. Le silence s'installe, gênant. Il insiste :
    « Alors, c'est un pd ? »
    Putain il m'énerve. J’ai envie de lui balancer que oui, j'ai couché avec lui, même s’il ne s’agit que d’une petite galipette… que je vais le revoir et que cette fois ci ça ne va pas être qu’une petite galipette…

    Evidemment, je n’aurai pas le courage d’aller au bout et d’exprimer clairement mon agacement. Une fois de plus je prendrai sur moi, trop soucieux de ne pas le vexer, trop craintif de mettre le mot FIN à notre relation. Ce soir là, je lui mentirai.

    « Mais non, qu’est ce que tu vas chercher… ».

    « C’était qui alors ? ». 

    « Un type qu’on a rencontré à la piscine la dernière fois et qui a sympathisé avec Elodie… hier il était là et il est venu dire bonjour ».

    Le beau brun ne semble toujours pas complètement satisfait de ma réponse. Même dans la pénombre j’arrive à capter sa moue dubitative. Je crains ses prochains mots. Je sais qu’ils peuvent être très blessants.

    « Tant mieux, il a vraiment une tête de con » son ton est un peu apaisé, apparemment mes mots ont su un peu désamorcer sa… sa… sa… jalousie…

    Il n’a pas une tête de con Stéphane… voilà des mots que je me retiens de justesse de lui balancer à la figure. Avant de venir, je m’étais promis de vendre chère mon explication si jamais le beau brun me demandait des comptes… hélas, mon assurance a disparu et ma détermination à lui balancer mon ressenti au sujet de notre relation avec…

    Je ne réagis pas à ses derniers mots. Je passe la porte du bâtiment et je me retrouve dehors. J’avance de quelque pas pendant que je l’entends enfoncer la clef dans la serrure et fermer la porte du Temple de la jeunesse et de la puissance masculines.

    Je l’entends retirer la clef. J’entends ses pas sur les gravillons, je réalise qu’il est en train de s’éloigner sans un mot. Il n’est pas possible ce mec. Je ressens soudainement une furieuse envie de le frapper. Au lieu de quoi, je me force à lui balancer :

    « Salut… ».

    « Oui, c’est ça… » il me balance en retour, froidement.

    Ça ne me suffit pas, ça ne peut pas me suffire…

    « Jérém… »

    « Quoi ??? » toujours ce petit mot et ce ton pour décourager la discussion. Mais désormais ça ne m’impressionne plus… je n’ai plus rien à perdre, je décide de ne pas en tenir compte. Le bruit de pas sur le gravillons a cessé net.

    « On va se revoir ? » je trouve l’audace de lui demander.

    Jérém s’est arrêté net, je devine son profil… Dans la pénombre j’arrive à voir la lueur au bout de sa cigarette… son silence est tellement dur à entendre pour moi que je décide de le piquer au vif. J’ai besoin d’une réponse de sa part, quelle qu’elle soit…

    « T’as envie qu’on se revoit ? »

    « T’en poses des questions, toi… »

    T’as bonne mine de dire ça… toi aussi t’en poses des questions… des questions qui en plus ne te regardent même pas… et sinon… « C’est qui cette pouff avec qui tu t’es ramené à la piscine ? Tu couches avec ? Dommage, car elle a vraiment une tête de conasse… »…  voilà ce que j’aurais du lui balancer à la figure devant sa désinvolture… hélas, cette réplique parfaite ne me viendra que sur le chemin du retour, une fois seul, mes esprits retrouvés… mais là, sur le moment, devant son effronterie, je suis désarçonné, incapable de trouver les mots pour me défendre…

    Ce seront ses derniers mots. De l’esquive, comme d’hab. Le bruit de ses pas sur les gravillons reprend à l’instant même et je le regarde sa silhouette parfaite de mec s’éloigner dans la rue…

    Après toutes ces années, je regrette plus que jamais de ne pas lui avoir dit clairement ce soir là, cet été là, dès le printemps même, que je l’aimais comme un fou… peut-être qu’il m’aurait tout simplement jeté comme une merde, que notre relation aurait pris fin avant de prendre les proportions démesurées qu’elle prendra par la suite… il serait passé à autre chose, j’aurais fait mon deuil…

    Peut-être que, au contraire, lui ouvrir mon cœur nous aurait peut-être empêché bien de mauvais moments, bien des bêtises, de gâcher tant de temps avant d’arriver en ce jour de septembre 2001 où notre histoire prendra un tout autre tournant… peut-être qu’il se serait moqué de moi, c’est même certain… mais peu importe, au moins il l’aurait su…

    Peut-être qu’il aurait fallu que je le rende jaloux, que je me montre avec d’autres garçons, que je lui dise clairement que j’avais couché avec Stéphane… tôt ou tard il serait venu tout seul vers moi…

    Ce qui est sur, c’est qu’il n’aurait surtout pas fallu que je lui mette la pression comme je le faisais, en lui montrant à chaque fois qu’en réalité la baise ne me suffisait pas… hélas, lorsqu’on est amoureux, on est transparent, nos sentiments se voient en filigrane dans chacun de nos gestes, de nos regards, de nos mots…

    A l’époque je n’étais qu’un jeune garçon, aveuglé par mes sentiments. Lorsque je le regardais s’éloigner dans la rue, la cigarette au bec, son sac de sport à la main, avec son allure assurée de mec bien dans ses baskets, l’attitude fière du gars qui vient de se vider les couilles, je ne voyais qu’un garçon qui savait ce qu’il voulait, à savoir de la bonne baise, et également ce qu’il ne voulait pas… à savoir de la tendresse entre mecs, des sentiments… s’il m’avait laissé un peu faire ce soir, il avait bien recadré les limites en transformant mon baiser en quelque chose de très « sexuel », avec sa langue qui baise mes lèvres avant que ce ne soit au tour de sa queue de le faire…

    Je me demandais même si cette dernière baise brutale n’était pas également sa façon de remettre les pendules à l’heure… j’aurais du apprendre, à la longue, que chaque moment de tendresse que j’arrivais à lui « extorquer », il me le faisait payer très cher…

    Lorsque on regarde les choses de trop près, comme je regardais mon beau brun à cette époque, au sens propre comme au sens figuré, on ne voit pas ce qui se passe autour, car notre horizon est bouché... oui, si j’avais su prendre un peu de distance, si j’avais su regarder un peu au delà de sa fierté masculine, je me serai vite rendu compte que ce n’était qu’une fierté de façade qui était sciemment entretenue pour cacher sa crainte maladive de l’attachement, de l’abandon et de la solitude…

    Oui, sa fierté masculine. Elle en avait pris un premier coup le soir où il était venu à ma rescousse dans les chiottes de l’Esmé… voir qu’un gars s’intéressait à moi… voir que je pouvais m’intéresser à un autre gars… certes, le lendemain, une fois seul, il avait bien voulu s’avouer que ça le faisait chier qu’un autre mec s’approche de moi, qu’il me « souille », car Jérémie T. ne partage pas…

    En réalité, ce qu’il ne voulait pas admettre, c’était que finalement il m’aimait bien, et plus que bien… devant la « menace » représentée par ce type dans les chiottes de l’Esmé, il avait pris conscience que j’avais vraiment commencé à compter pour lui… pour la première fois il avait ressenti un sentiment surprenant, la peur de perdre quelqu’un à qui il tenait plus qu’il ne voulait se l’avouer…

    Certes, Jérém n’étais pas sans comprendre que, dans la mesure où j’avais des sentiments forts pour lui, des sentiments qu’il s’employait à repousser, c’était normal que je demande plus que la baise qu’il était disposé à m’offrir… au fond, il comprenait bien que j’avais droit au bonheur et que ce bonheur il ne pourrait pas me l’offrir, que ce bonheur je n’aurais pu le trouver qu’auprès d’un autre mec… pourtant, ce que Jérém voyait avant toute autre chose, c’était que la possibilité que je trouve un autre mec et que je le laisse tomber, était une perspective tout bonnement insupportable à ses yeux…

    Cette nuit là, la fameuse nuit de la bagarre à l’Esmé, Jérém était en colère, une colère aux fortes teintes de jalousie… il était angoissé… il sentait que je pouvais lui échapper… ainsi, pendant que nos corps se mélangeaient, l’alcool aidant, il avait eu envie de me montrer autre chose… quelque chose qu’il ne saurait par ailleurs assumer par la suite…

    Le fait est que cette nuit là, Jérém aurait fait et dit n’importe quoi pour me retenir…

    Oui, lorsque la peur de la solitude fait le siège à notre cœur et l’alcool nous fait oublier que demain il faudra assumer nos actes et nos mots de la veille, certains propos et certains gestes venant du plus profond de notre être peuvent être prononcés ou dévoilés à la légère…

    Et lorsqu’on s’engage dans cette voie un peu plus câline, on prend le risque de ne pas en sortir indemne… car les câlins sont comme une boisson très sucrée… plus on en prend, plus on en a besoin… Jérém avait tellement aimé se laisser aller, échanger avec moi plus que du sexe, que son corps, son esprit, son cœur (oui, il en avait un, bien que profondément caché), en redemandaient…

    Ainsi, lorsque nos ébats avaient pris fin, mon départ approchant, il avait fini par trouver insoutenable l’idée de se retrouver seul dans son lit…

    « Reste, t’en va pas »… si j’avais su lire entre les lignes j’aurais bien vu ce soir là que sa simple phrase avait une signification dont la portée allait bien au delà de « Reste, t’en va pas (cette nuit) »… ses mots étaient un appel inconscient pour que je ne le lâche pas… dans sa jolie petite tête, ses mots devaient plutôt sonner ainsi : « Reste, t’en va pas (de ma vie) »… les câlins de cette nuit là, Jérém qui me demande de le prendre dans ses bras font partie d’une espèce de rêve hors du temps…

    Hélas, le matin venu, face à mon délire, à ma passion, à ma fièvre de lui, tout avait été balayé… ce matin là j’aurais du partir avant qu’il ne se réveille… ou alors y aller tout en douceur… hélas quand on aime, on a envie de tout sauf que d’attendre… au contraire, on a envie de précipiter les choses… ce matin là je ne me sentais plus, je ne tenais plus en place, dans ma tête c’était le feu d’artifice, je m’emballais, je me projetais loin… je nous voyais déjà en beau petit couple… gay…

    Face à mon engouement, Jérém s’était braqué… il s’en était voulu d’avoir dévoilé ses faiblesses… d’avoir montré quelque chose qu’il ne saurait pas assumer et qu’en aucun cas il montrerait au quotidien… et alors il avait voulu désamorcer tout ça en vitesse… il avait voulu me montrer que, quoi qu’il arrive, notre relation n’irait jamais au delà de la baise…

    En réalité, derrière ses attitudes distantes, froides, Jérém pensait à la même chose que moi… il pensait avec tristesse au fait que nos vies allaient se séparer dans peu de temps… alors, à quoi bon ? A quoi bon se dévoiler l’un l’autre si c’est pour se séparer sous peu ? Et puis, dévoiler quoi ? Jérém estimait que je n’avais pas besoin de savoir ce qui se passait dans sa tête, dans son cœur… il considérait que ça ne me regardait pas, car de toute façon je ne pourrais rien pour lui…

    Jérém ne voulait pas que je m’attache car il ne voulait pas s’attacher à son tour… c’était précisément le fait que je m’accroche qui l’avait mis en pétard ce matin là… et s’il avait été si dur avec moi, il l’avait regretté à l’instant, et il n’avait pas trouvé mieux que d’aller se cacher dans la salle de bain en attendant mon départ… lorsqu’il avait entendu la porte du studio se refermer, il avait failli me courir après pour me rattraper… il savait qu’il était allé trop loin…

    Oui, parfois Jérém avait des états d’âme… mais à cette époque je ne voyais que ce beau garçon à la sexualité débordante… son corps, son sexe, sa sensualité me rendaient fou… ses brusques changement d’humeur et d’attitude me rendaient malade… il aurait fallu que j’aie le pouvoir de lire dans sa tête pour comprendre que dans son for intérieur une force inouïe se consumait dans la tentative paniquée de nier le fait que je lui manquais de plus en plus souvent, et pas uniquement a cause de la baise…

    Comme si la nuit et le matin après l’Esmé ne suffisait pas à le mettre en stress, il avait fallu que son meilleur pote s’en mêle… les questions de Thibault… celles qu’il pose et celles qu’il ne pose pas mais qu’il se pose sans doute… et sans doute les bonnes… Jérém le savait… Thibault savait… Jérém savait qu’il avait toujours été transparent face à son meilleur pote, un livre ouvert… Thibault l’avait toujours compris, souvent avant qu’il ne se comprenne lui-même… pourtant, ce fameux dimanche après-midi après les entraînements, Jérém avait été très mal à l’aise face aux questions de son meilleur pote…

    Une question par-dessous tout le remuait… « suis-je gay au fond ? ». Une question qui prenait racine dans cette impression qui le hantait de plus en plus, l’impression de devenir de plus en plus pd avec la crainte que ça finisse par se savoir… Jérém était le mec le plus populaire du lycée, le « dieu » du rugby, le mec que toutes les nanas voulaient se taper… il était fier de son image et il se la pétait car il adorait que l’on s’intéresse à lui… il adorait plaire, être jalousé… si jamais ça venait à se savoir, on lui ferait payer tout cela, la chute de l’idole est toujours spectaculaire et impitoyable… les jalousies refoulées font violemment surface et on se réjouit de sa chute qu’on précipite avec le ragot et la méchanceté…

    « Suis-je gay au fond ? » Cette question hantait l’esprit du beau brun… pour « se tester », ce soir là il était sorti avec l’intention de se taper une nana… pour prendre son pied comme avant… comme avant Nico… hélas, en passant devant la Ciguë, une autre idée s’était emparée de son esprit…

    Rentrer dans ce lieu de mecs… se sentir désiré et résister… rester froid face à l’occasion qui sans doute se présenterait… se sentir dévoré par des yeux pleins d’envie, se sentir convoité, désiré et… résister… montrer à soi même qu’il n’avait pas besoin d’un pd pour prendre son pied… ressortir de ce bar comme immunisé, continuer sa soirée vers la Bodega, lever une nana et la baiser… le désir de se « rassurer » sur son hétérosexualité… 

    Et puis le petit blond s’était approché, avec son rentre dedans sans détour, avec son effronterie de s’attaquer au mec canon qui vient de franchir la porte du bar à pd pour la première fois… devant l’image que le petit blond lui avait renvoyée de lui-même, celle d’un mec désirable par-dessus tout, d’un dieu viril, Jérém avait cédé… il y avait une bonne dose de vanité dans son acceptation de le ramener chez lui… ça et peut-être la volonté de baiser un autre mec pour se « laver » d’avoir fait l’amour avec Nico…

    Ou alors, tout simplement, ce soir là Jérém était un garçon en colère, un garçon qui avait décidé de décharger son malaise (et pas que…) sur ce type qui s’est retrouvé par hasard sur son chemin… il se rendait compte que l’amour entre mecs l’intriguait de plus en plus… il avait besoin de voir si d’autres mecs lui faisaient de l’effet, si le contact avec un autre mec était aussi bon qu’avec Nico… 

    Si c’était le cas, ça aurait voulu dire qu’il était vraiment en train de devenir pd… si ce n’était pas le cas, cela voudrait dire qu’il n’y avait qu’un mec qui lui faisait vraiment de l’effet… le petit Nico… ce qui voudrait dire qu’il était en train de devenir… pd… ce soir là, Jérém était perdu comme jamais il l’avait été de sa vie…
    Drôle d’expérience cette baise avec le petit blond… à la Ciguë, ce mec lui avait paru attirant, mais tout compte fait, lorsqu’il l’avait vu à poil devant lui, le fait de le baiser lui était apparu beaucoup moins tentant… pendant un instant il avait été tenté de lui dire de se rhabiller et de rentrer chez lui… mais la train était en marche, alors il fallait y aller… d’abord, il n’avait pas envie de se retrouver seul tout de suite… et puis, il se disait qu’après avoir joui, son esprit se serait retrouvé apaisé…

    Alors il y était allé… mais il avait déchanté vite fait… déjà pendant qu’il se faisait sucer, il avait eu du mal à tenir son érection… lorsqu’il l’avait enculé, il avait eu du mal à trouver son plaisir… il avait eu un mal de chien pour arriver au bout, il avait du se forcer tout en se demandant à chaque instant ce qu’il foutait avec ce type alors qu’il avait envie d’être avec Nico, de retrouver ce qu’il avait vécu avec lui la nuit d’avant, ce truc qui était si bon car c’était bien plus que de la simple baise… oui, il avait envie de retrouver ce petit Nico qui ne demandait qu’à lui faire du bien, à l’aimer… dans la recherche épuisante de son orgasme, Jérém avait essayé de trouver la raison de son comportement, la raisons pour laquelle ce soir là il était en train de baiser un cul qu’il ne lui faisait nullement envie, la raison pour laquelle il faisait n’importe quoi en rendant Nico malheureux, en se rendant lui-même malheureux…

    Le lendemain au bac, Jérém s’en voulait d’avoir jeté Nico le dimanche matin, tout comme il s’en voulait d’avoir baisé le mec de la Ciguë… et si rien dans son attitude le matin du bac philo ne pouvait laisser penser qu’il regrettait quoi que ce soit, pourtant c’était bien le cas… il regrettait à sa façon, en jouant son rôle de Jérém indifférent à fond. C’était sa façon de se donner une contenance quand il sentait ne pas en avoir, c’était sa façon de décourager l’affrontement, sa façon de gagner en esquivant la bagarre en se servant de l’arme dissuasive qu’était son aplomb de mec.

    D’entrée il avait joué le mec qui n’a rien à se reprocher, du moins jusqu’à ce qu’il ait l’impression que Nico l’évitait et l’ignorait à son tour, ce qui lui était tout simplement insupportable… le rôle de Nico était de tout accepter de lui… dès qu’il avait cru voir Nico prendre de la distance, montrer de la rancune, il avait immédiatement senti l’envie de retrouver son attention et sa soumission…

    Jérém était alors passé en mode charmeur, lui balançant son regard de tueur sexy, cette attitude à laquelle, il ne le savait que trop bien, Nico ne savait pas résister… pour faire tomber ses toutes dernières barrières, Jérém s’était ensuite servi du sourire charmeur, agrémenté d’un petit clin d’œil bien placé qui avait failli faire tomber Nico de sa chaise... ça avait marché, sa colère avait disparu… Jérém le savait bien, ça marcherait à coup sur, Nico l’avait trop dans la peau… c’était galvanisant pour ce petit coq de Jérém de trouver quelqu’un aussi à fond sur son charme…

    Devant l’air déboussolé de Nico, Jérém avait compris que toutes ses défenses étaient tombées, qu’il était à sa merci… et là, contre toute attente, Nico avait fait un truc complètement nouveau… son regard s’était raidi… son expression charmée avait laissé place à un regard qu’il ne lui avait encore jamais connu… un regard qui défiait le sien… mais qu’est-ce qu’il faisait? Qu’est-ce qu’il cherchait? Il le provoquait ouvertement. D’abord, en affichant un petit sourire insolent ; ensuite, il avait fait pire : il avait lâché un clin d’œil genre le sien de tout à l’heure, juste avant de revenir soudainement à sa copie… 

    Tout ça ne lui ressemblait pas… son attitude était si surprenante que Jérém en avait été très vite énervé… il avait beau être passé du mode « charmeur » au mode « beau brun en colère », même ses regards noirs ne semblaient avoir de prise pour lui faire changer d’attitude… désormais Jérém fulminait du regard mais Nico ne reculait pas, on aurait dit qu’il se foutait carrément de sa gueule... 

    Voilà une occasion ou le beau brun avait estimé qu’il fallait la jouer à l’attaque, mater ce début de rébellion à son autorité de mâle… il ne pouvait pas laisser passer ça… il fallait qu’il retrouve vite le contrôle de la situation, qu’il montre qu’on ne fout pas de lui…

    Jérém avait alors lancé sa riposte… si les modes « charmeur » et « brun en colère » ne marchaient pas, il lui restait un dernier atout à jouer, le mode « sexualité »… oui, il allait le rendre fou de désir… par tous les moyens, y compris l’arme lourde… se toucher la braguette… se caresser la queue au travers de la poche du jean… il savait pertinemment que Nico ne pourrait résister à l’appel de sa queue… son geste avait fini par atteindre le but espéré, et plus encore… comme prévu, Nico avait démarré au quart de tour… son excitation avait gagné son regard, son visage tout entier…

    Nico était désormais dans tous ses états, mais Jérém était aussi très excité… ce petit jeu était très sensuel, mais également très dangereux, un petit jeu dont il avait vite perdu le contrôle… car s’il avait prévu de rendre fou Nico, ce qu’il n’avait pas prévu c’est l’effet que ça lui ferait de voir Nico très excité…

    Soudainement Jérém s’était rendu compte qu’il avait très envie de Nico… le fait de lire l’envie dans son regard qui avait désormais perdu toute trace de défi et qui n’était plus que désir à l’état pur, avait provoqué en lui ce besoin violent de le baiser… pas de se faire sucer, non… à ce moment là, Jérém était dévoré par une seule envie… celle de s’enfoncer dans le petit cul de Nico et de le fourrer de son jus…

    Sa résolution était prise… quoi qu’il arrive, il ne le laisserait pas partir comme ça…

    L’exam termine, Jérém s’était approché de Nico pour lui souffler à l’oreille : « Chez moi, maintenant », sûr de lui, sûr que Nico ne pourrait se refuser à lui… et contre toute attente, Nico s’était barré… après un nouveau étonnement suivi d’un nouveau énervement, Jérém l’avait vite rattrapé… « Tu crois aller où comme ça ? »… une fois dans le studio rue de la Colombette, cet après midi là il l’avait baisé comme un malade… Nico était redevenu son soumis, sa mutinerie avait été étouffée à grands coups de bite… 

    La semaine du bac avançait et lorsque le mercredi suivant Nico était venu lui quémander sa queue, Jérém s’était senti agacé et il l’avait envoyé bouler… c’était lui qui décidait quand et comment, à fortiori après son sketch de l’exam de philo… 

    Après le doigt d’honneur du jeudi, il avait du à nouveau sévir… Nico était de plus en plus effronté… une mise au point suivie d’une mise en bouche dans les chiottes du rez-de-chaussée du lycée avait été nécessaire…  

    Le vendredi soir il s’était dit qu’il ne pouvait pas le laisser partir sans le baiser une dernière fois… rien qu’avec un regard il l’avait attiré dans les chiottes du premier… il avait voulu le baiser de façon très coquine, et il avait trouvé que de lui balancer « Descends ton froc, je vais te sauter comme une chienne » était tout à fait approprié pour le mettre dans les meilleures dispositions…

    C’était sans compter avec l’état d’âme de Nico, perdu entre la tristesse de voir cette histoire se terminer avec le bac, tiraillé entre les sentiments qu’il avait pour lui, le bouleversement que la rencontre avec Stéphane était en train de provoquer dans sa tête et dans son cœur, sa déception pour l’humiliation du mercredi devant son refus, son exaspération face à son attitude emportée de la veille…

    Jérém ne savait pas que ce vendredi soir là Nico était très mal dans ses pompes… il voyait bien qu’il était peu réactif, limite crispé… dès qu’il l’avait pénétré il s’était rendu compte que c’était une baise triste, glauque… sans excitation, sans plaisir… il s’en voulait de ne pas l’avoir plutôt amené rue de la Colombette… c’était une baise qu’il avait voulu vite fait avant l’entraînement de rugby… pendant un instant il avait eu envie d’arrêter… mais désormais il s’était engagé là dedans et il fallait qu’il arrive au bout… il ne pouvait pas se retirer, au sens propre comme au sens figuré… sa fierté de mâle était en jeu… 

    Alors, comme le plaisir n’était pas vraiment au rendez vous, comme l’orgasme semblait ne jamais devoir venir, il avait fini par le baiser de façon plutôt brutale… il n’en avait pas l’intention, mais il avait besoin de jouir… 

    Quand enfin l’orgasme était venu, il avait regretté d’avoir été si rude avec lui… sa façon de se tirer tout de suite après, n’était que de la lâcheté face à son malaise… oui, il avait regretté de ne pas avoir tout arrêté, il l’avait regretté pendant cette longue semaine où il n’avait pas eu de nouvelles de lui, où il n’avait pas osé lui envoyer de sms, cette longue semaine avant la piscine Nakache où il n’avait eu cesse de se demander où avait bien pu passer son Nico, ce petit Nico qui lui manquait…  

    Oui, Nico lui manquait… il ne pouvait pas encore l’admettre, tout comme il ne pouvait pas encore accepter qu’il ressentait des choses pour lui… mais le fait était bien là… Jérém avait des sentiments pour Nico…

    Et puis il y avait eu ces retrouvailles inattendues à la piscine… quand il l’avait vu, ça lui avait fait drôlement plaisir… le voir approcher, encore plus… l’entendre lui proposer d’aller faire des longueurs dans le bassin olympique pour se retrouver seuls… génial… mais il lui en voulait d’avoir disparu si longtemps, alors il avait fait sa tête de cochon… mais lorsqu’il s’était entendu carrément proposer une pipe… il avait adoré le cran du petit Nico… un moment seul avec lui, une bonne baise pour effacer le souvenir de ce moment affligeant le dernier soir du bac… c’est tout ce dont il avait envie, malgré son apparence détachée…

    Baise mémorable dans la cabine des vestiaires… sentir l’odeur et la douceur de sa peau, se sentir enivré autant par son propre plaisir de mec que par le bonheur de voir ce petit gars jouir au simple contact de sa queue… avoir joui en lui tout en lui donnant bien de plaisir… et une fois la tempête des sens passée, s’abandonner sur son dos en attendant de retrouver ses esprits, se retrouver à deux doigts de poser un smack entre ses omoplates… y renoncer de justesse pour une raison très con, la raison qu’un vrai mec ne fait pas ça avec un pd…

    Ça avait été dur de sortir de lui… en revanche il avait été super plaisant de l’entendre lui chuchoter à l’oreille à quel point il avait pris son pied, à quel point il avait adoré ce qu’il lui avait fait avec sa queue… et cette pipe qu’il lui avait fait ensuite… du bonheur à l’état pur… s’il était parti en vitesse de cette cabine après ce deuxième orgasme, c’est qu’il avait senti monter des envies qu’il ne pouvait pas assumer… prendre le petit Nico dans ses bras… lui faire un câlin… se faire pardonner pour la brutalité des deux dernières fois… il en avait sacrement envie…

    Le plaisir physique, lorsqu’il est aussi parfait, appelle une sensualité qui se rapproche de très près à de la tendresse… une tendresse dont il avait sacrement envie mais qu’il ne pouvait pas assumer… alors il était parti en vitesse, avant de répéter la même connerie que la nuit de l’Esmé…

    Se dire que c’est fou comment ce petit mec provoque des choses en lui… c’est fou comment il l’attendrit, comment parfois il ressent cette envie jamais ressentie avant, l’envie de lui faire plaisir… c’est fou à quel point ce petit pd le touche, comment il ne peut plus se passer de lui… de ses cheveux, de sa peau, de son odeur, de son corps, tout ce qui éveille ses sens comme jamais ils ne l’ont été… c’est fou cette envie de lui…

    Un moment magique, gâché par l’apparition de ce mec inconnu… cette image de Nico causant et souriant devant ce mec qui, il le redoutait avant de le deviner, devait être du même bord, lui avait trotté dans la tête toute la soirée… même pendant que sa copine faisait une gâterie à cette queue que Nico avait bien astiquée quelques heures plus tôt… une fois seul dans son lit, il avait eu du mal à trouver le sommeil… il était persuadé que Nico avait couché ou allait coucher avec ce type… ce mec avec quelques années de plus… il se demandait si ce n’était pas juste ces « quelques années de plus » qui impressionnaient Nico… le fait de se retrouver dans les bras d’un mec plus posé, peut être moins sexy que lui, mais très charmant, très sensuel, fallait bien l’admettre, un mec souriant, l’air jovial, cool, tout le contraire de lui…

    C’est ainsi que le lendemain, Jérém avait eu envie de « convoquer » le petit Nico pour lui rappeler qu’il était à lui… à lui et à personne d’autre… la journée s’était écoulée sans qu’il trouve le moyen de le faire… il avait fumé plus de cigarettes que d’habitude et il n’avait trouvé de répit que vers 18 h, en se donnant à fond dans l’entraînement de rugby… c’est en courant après le ballon ovale que l’idée lui était venue de le faire venir aux vestiaires après que tout le monde soit parti…

    L’idée était parfaite… le lieu était parfait… parfait pour impressionner Nico… ce qui impressionnerait également Nico, ce serait de le retrouver en train de faire des exercices de muscu, de voir sa transpiration, ses muscles gonflé sous l’effort… plusieurs idées sympathiques de baise, dont celle sur la table de massage qui avait commencer à germer dans sa tête esprit depuis quelques temps déjà, commençaient à pointer dans son esprit… oui, Jérém était bien décidé à jouer les petits coqs à fond pour en mettre plein la vue à son petit Nico et le rendre fou de lui, tellement fou que si la lubie lui venait de se tourner vers un autre garçon, la comparaison serait toujours de plusieurs points en sa faveur…

    Le sms avait été envoyé… pendant un instant il avait redouté que Nico ne vienne pas… les quelques minutes qui s’étaient écoulées entre l’envoi de son message et la réponse de Nico lui avaient parues interminables… s’il n’avait pas répondu ce soir là, jamais il n’aurait accepté de le revoir… résolution épidermique de petit coq trop fier de lui, incapable d’imaginer qu’il aurait bien de mal à la mettre en pratique le cas échéant…

    Et puis le sms était arrivé… le beau brun était rassuré… Jérém trouvait rassurant et amusant le fait de siffler le petit Nico dès que l’envie lui en prenait et de le voir rappliquer illico… il allait le baiser comme un dingue, le rendre encore un peu plus dingue de son corps, de sa queue… il avait furieusement envie de lui… envie de prendre son pied, mais inconsciemment très envie de lui faire plaisir… envie de le retenir, de l’avoir tout à lui… sa jalousie devenait consciente, agaçante… il avait envie de tout faire pour le retenir…

    Tout avait été bon ce soir là… sa petite mise en scène avait marché du feu de dieu… ce truc que Nico lui avait fait avec la langue dans son entrejambe… une tuerie… jamais il n’aurait imaginé prendre autant son pied à cet endroit… au point qu’il se demandait si son excitation relevait davantage du goût d’interdit que cette pratique lui inspirait, ainsi que de la soumission extrême qui lui témoignait Nico en lui faisant ce genre de gâterie, que d’un véritable plaisir sensuel…

    Quoi qu’il en soit, force était de constater que ce « truc » le rendait dingue, presque au même titre qu’une bonne pipe… force était de constater que ce mec lui faisait de ces trucs… qu’il lui faisait découvrir son corps comme personne auparavant… le seul souci c’est que, ce faisant, il le rendait de plus en plus pd…

    Depuis combien de temps il ne s’était pas tapé une nana sans penser à Nico en la baisant? Certes, en l’absence de Nico, il s’était envoyé en l’air avec cette brune… mais ça avait été mécanique… le plaisir qu’il avait pris c’était celui d’un mec qui a besoin de se vider les couilles au moins une fois par jour… quant au désir… son désir était loin…

    Oui, tout avait été terriblement bon ce soir là… l’assaut de Nico sur son torse, se laisser couvrir de baisers, le voir s’abandonner sur lui, sa peau contre la sienne, ses lèvres sur sa peau… le petit Nico fou de lui, le petit Nico qui ose enfin l’embrasser… le contact de ses lèvres avec les siennes avait provoqué en lui une sensation qui avait parcouru toute sa peau, jusqu’à son sexe…

    Il se rendait compte que Nico était en train de braver l’interdit tant de fois rappelé… mais qu’importe… ce soir là Jérém n’avait pas osé le repousser méchamment… le fait est que déjà il avait trouvé ça trop bon… ensuite il ne voulait pas faire mal à Nico, il voulait le retenir…

    Cela dit, Jérém avait eu besoin de recadrer les choses… de montrer que s’il pouvait accepter un baiser, ce ne serait pas un bisou tout tendre… le seul baiser qu’il accepterait serait un baiser très sensuel, limite sexuel, un baiser au travers duquel il réaffirmerait une fois de plus sa position de mâle dominant… d’où l’idée d’enfoncer sa langue entre les lèvres de Nico, comme une fellation avant la fellation…

    Tout ça suivi par cette pipe incroyable, grâce à cette idée de Nico de se faire baiser la bouche sur le banc de muscu, d’utiliser la barre des poids pour faire à la fois des pompes et recevoir une pompe mémorable…

    Pendant la cigarette qui avait suivi, pendant qu’il récupérait de ce premier effort sexuel, son bas ventre frissonnait à l’idée de prendre Nico sur la table de massage dans les vestiaires comme il s’était vu le faire un certain nombre de fois pendant les douches…

    Il avait adoré le sodomiser par derrière… il avait kiffé dur de le baiser par devant, ses jambes sur ses épaules… la position débout lui donnant des sensations nouvelles… la sensation de sa queue coulissant dans ce petit trou bien chaud, accueillant et si généreusement offert par Nico, le rendait dingue… il avait du produire un effort incroyable pour se contrôler et ne pas jouir trop tôt… un plaisir au delà du raisonnable… et voir le petit Nico jouir un instant avant lui, juste sous l’effet de ses coups de bite avait été un kiff qui avait donné un bon coup de fouet à sa fierté masculine et qui avait précipité son propre orgasme…

    Lorsqu’il avait joui, il avait senti un plaisir immense suivi d’un épuisement de même intensité… il avait du mal à tenir sur ses jambes… ainsi, dans ce moment d’évaporation de l’esprit qui suit l’orgasme, il avait trouvé agréable l’idée de s’abandonner sur lui… et ce qu’il avait trouvé agréable par-dessus tout, ça avait été le petit câlin que Nico lui avait fait, sa main dans ses cheveux…

    Dans sa tête, la douche devait l’aider à retrouver ses esprits et marquer la fin des ébats… il était tellement épuisé par ces deux orgasmes intenses rendus encore plus puissants par ces petits moments de tendresse qu’il avait su accepter, qu’il se sentait incapable de remettre ça ce soir là…

    Mais Nico avait d’autres idées en tête… il l’avait rejoint et il s’était mis à genoux devant lui… il avait encore envie de le pomper… hélas, Jérém s’était vite rendu compte que quoi qu’il fasse, il n’arriverait pas à le faire bander à nouveau ce soir là… l’entraînement de rugby, la muscu, deux orgasmes bien puissants, sans compter ceux de la veille à la piscine et le coup de queue qu’il avait du mettre à sa brunasse en la raccompagnant chez elle après la piscine… le Jérém était arrivé à frôler ses limites de sa sexualité…

    Et puis il avait compris ce dont Nico avait envie… de ce truc qui l’avait dégoûté la première fois qu’il lui avait proposé… mais après tout… après tout, l’idée de repousser encore un peu plus les limites de la soumission de Nico à sa virilité, avait de quoi l’exciter… le fait de voir Nico à genoux devant lui, sous l’eau, en train de le regarder avec cette demande précise dans les yeux, avait commencé à faire effet sur sa queue… si après tout le fait de lui faire ça, pouvait lui éviter la « honte » de montrer ses limites sexuelles… si le fait de lui faire ça allait le faire bander une dernière fois… alors, pourquoi pas…

    Nico en avait envie et après tout, s’il avait envie de ça et qu’il ne lui donnait pas, tôt ou tard il irait voir ailleurs pour satisfaire son fantasme… restait le fait de surmonter ses réticences mentales à soulager sa vessie sur quelqu’un, et à plus grande raison sur Nico… pour la première fois, il lui semblait que l’humiliation que cette pratique impliquait était trop importante… pour la première fois il se trouvait gêné d’infliger un truc à Nico…

    Mais au fond, pourquoi donc se sentir gêné, puisque c’était lui qui le demandait, et avec insistance qui plus est… alors, faut y aller… il avait du se concentrer pour lâcher les vannes… il avait du se faire violence au départ… et puis il avait réussi à se détendre et à lâcher prise… le jet, d’abord hésitant, avait pris un bon débit, et le fait de voir Nico se régaler du contact de ce liquide chaud sur sa peau avait fini par réveiller ses sens…

    Lorsque le jet s’était tari, il avait à nouveau eu envie de se faire sucer… Nico ne s’était pas fait prier, il s’était jeté dessus avec désir et gourmandise… son excitation était là mais son corps était fatigué… il sentait que son érection n’allait pas durer malgré l’entrain de Nico…

    Fallait y aller franco… avec de bons coups de reins… pendant un instant il avait hésité… il ne voulait pas recommencer avec une baise brutale… et puis, sa queue commençant à perdre en raideur, il s’était dit qu’il fallait y aller… l’idée de débander dans la bouche de Nico lui était intolérable… l’idée d’une panne, bien que justifiée par la fatigue de son corps, intolérable…

    Il savait qu’il allait le regretter… mais, une fois encore, il avait commencé et il se devait d’arriver au bout… avec les coups de reins, d’abord dosés et d’une puissance contrôlée, sa queue avait repris de la vigueur… il ne voulait pas faire mal à Nico, mais il devait jouir… et puis… et puis le besoin de retrouver son plaisir avait pris le pas sur ses réticences… l’excitation, mêlée à la peur de ne pas y arriver venant des signaux d’épuisement qui lui envoyait son corps, avait fait appel à ses instincts les plus bas…

    A partir d’un certain moment, telle une drogue qui prend le contrôle du cerveau et qui coupe tout contact avec la réalité, il n’y avait plus eu que son plaisir qui comptait… il devait jouir, coûte qui coûte… Nico était redevenu qu’un simple moyen pour son plaisir… son coté bestial avait pris le dessus… il devait jouir… son corps épuisé avait besoin de plus de sensations pour appeler un orgasme qu’il sentait lui échapper à nouveau…

    Alors il s’était déchaîné… il ne pouvait pas manquer son orgasme… ses coups de reins avaient pris de l’ampleur, et toute la puissance que son bassin pouvait leur donner… et comme Nico semblait esquiver ses va-et-vient en neutralisant une partie de ses efforts pour arriver au bout, le fait de coincer sa tête contre le mur pour que ses coups de reins soient plus puissants ne lui avait plus posé aucun cas de conscience… il voulait que ça vienne vite… il voulait jouir… au point qu’il en était, il ne supporterait pas de ne pas y arriver…

    Et puis c’était venu… enfin… violent, épuisant… son orgasme lui avait coupé les jambes… la jouissance passée, il avait été accablé de voir Nico s’étouffer… il avait soudainement compris qu’il avait à nouveau perdu le contrôle à cause de ses pulsions… il avait compris que non seulement Nico n’avait pas pris de plaisir, mais que ses coups de reins lui avaient fait mal… pendant un instant, pendant qu’il le regardait tousser, il avait envie de lui faire un câlin… une envie qu’évidemment il n’avait pas su exprimer…

    Alors, devant la souffrance de Nico, comprenant que ce qui venait de se passer venait de gâcher les bons moments qu’ils avaient partagée, dans l’était de fatigue physique et mentale qui lestaient son être tout entier, il n’avait pu faire autre chose que partir à la douche et s’enfermer dans le silence…

    Il ne savait pas comment quitter Nico ce soir là… il fuyait son regard comme la peste… pourtant, le moment de se séparer approchait… il y avait cependant un truc qu’il fallait qu’il sache, c’était la raison pour laquelle il l’avait fait venir ce soir là… ce type de la piscine…

    Il avait posé la question de façon directe et ferme mais les réponses et les réactions de Nico ne l’avaient pas rassuré… il avait insisté, Nico avait tenté de calmer le jeu… peine perdue, ses questions demeuraient intactes… son esprit était en ébullition… il était sur que ce mec avait des vues sur Nico et que Nico n’était pas indifférent non plus à ses charmes… Nico lui échappait et ça, ça le faisait sacrement chier… et ce qui le faisait chier encore plus, c’est que toute cette jalousie était pour lui un sentiment tout à fait nouveau, un sentiment qui avait fait surface dans son esprit à cause d’un petit pd…

    Oui, depuis pas mal de temps déjà, Jérém n’était pas bien dans sa peau… et en bon ado, lorsqu’il n’était pas bien, il cherchait quelqu’un à rendre responsable de son malaise… Nico était un sujet à porté de main… il se sentait glisser de plus en plus vers les garçons ? c’était la faute de Nico de l’avoir séduit et entraîné vers cet « truc sale »… peu importe s’il oubliait d’admettre que ce « truc sale » c’était lui qui l’avait amorcé quand il lui avait carrément proposé de le sucer lors de la première révision de maths… peu importe s’il omettait de mettre dans la balance le fait que dans ce « truc sale » il prenait son pied comme jamais il en avait pris… et ce n’était pas qu’une histoire liée au mythe, mythe ou réalité, que les garçons savent mieux s’occuper d’un autre garçon que la plupart des nanas… non, le fait qu’il prenne autant de pied avec Nico ce n’était pas simplement dû au fait que ce mec ne lui refusait rien, qu’il se soumettait à lui, docile… la véritable raison était que Jérém avait un véritable penchant pour les garçons, un penchant dont le petit Nico avait ravivé la flamme comme de l’essence sur un braisier…

    Il pensait très souvent à lui, trop souvent… avec sa douceur, sa tendresse, Nico lui faisait du bien… il le trouvait touchant… mais même si ça lui faisait du bien, Jérém ne pouvait pas accepter cela car un mec n’accepte pas de tendresse et encore moins venant de la part d’un pd… et puis la tendresse rend esclave…

    Depuis qu’il couchait avec Nico, Jérém s’était surpris à repenser à un souvenir enfoui dans son adolescence… un souvenir remontant à l’été de ses 13 ans… le souvenir nostalgique et excitant des galipettes avec Thibault sous la tente… depuis qu’il couchait avec Nico, parfois il avait eu envie de recommencer… tout comme Thibault il en avait envie… ils le savaient tous les deux, ils se cherchaient… et même si la peur de compromettre l’amitié les avait toujours empêchés de franchir le pas malgré les occasions, les envies, les perches, l’envie était bel et bien là…

    Oui, Nico avait réveillé en lui des désirs et des envies qu’il avait essayé d’oublier, d’anesthésier depuis des années avec cette débauche de sorties, de rugby, de muscu, de nanas, d’alcool et de joints dont il saturait sa vie… il avait suffi d’un petit Nico, à l’apparence si inoffensif, pour réveiller tous ses démons…

    Voilà le joyeux bordel qui secouait la jolie tête de mon beau brun à cette période de sa vie. Tout un pan de la vie intime de mon beau brun que je ne connaîtrai que plus tard, beaucoup plus tard dans ma vie. Tout un tas de trucs qui se passaient dans sa tête et que j’aurais été incapable ne serait-ce que d’imaginer à l’époque…

    Car lorsque ce soir là je le regardais s’éloigner dans la rue, la cigarette au bec, son sac de sport à la main, avec son allure assurée de mec bien dans ses baskets, l’attitude fière du gars qui vient de se vider les couilles et qui repart sans états d’âme, j’étais à mille lieues d’imaginer que, derrière ses airs de petit coq, Jérém était un garçon se posant mille questions sur sa sexualité, sur son avenir, sur sa vie, un garçon jaloux… et, par-dessus tout, un garçon en détresse, hanté par la solitude qui avait traversé une bonne moitié de sa vie, un garçon perdu, en train de perdre pied, un garçon qui bientôt allait faire de belles bêtises et se mettre carrément en danger.

     

    Ce soir là je rentre chez moi le cœur lourd. J’ai envie de pleurer. J’ai tout gâché. Je sais que je vais passer une mauvaise nuit. Je sais que le lendemain il n’y aura qu’une personne que j’aurai envie de voir. Je sais qu’elle sera là.

     

    [Merci à toi, le lyonnais, mon premier et plus fidèle lecteur, supporteur, conseilleur, consultant, correcteur, gardien du « sérieux » de cette histoire.

    Merci à tous ceux qui, en privé ou en public donnent un supplément de sens à mon écriture, la font exister.

    Merci à ceux qui me donnent des idées qui rendent mon histoire plus « vraie ».

    Merci à ceux qui, lorsque le samedi il n’y a pas d’histoire, s’inquiètent que ce soit fini.

    Non, ce n’est pas fini, pas avant l’épisode… 100… parfois je n’ai pas le temps, parfois j’ai le temps mais pas le moral. Mais l’écriture est très importante pour moi, tout comme cette histoire, et je ne laisserai pas tomber. C’est promis.

    Et merci à tous les lecteurs anonymes qui, semaine après semaine, font monter le petit compteur d’HDS].

     


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    Il restera allongé sur le banc, en train de récupérer de l’effort, pendant plusieurs minutes. Et lorsqu’il estimera avoir suffisamment retrouvé ses esprits, il finira par me lancer :

    Maintenant viens me sucer...

    Oui, comme toujours, le légendaire sens de la formule à la Jérémie T. Au moins l’invitation est clairement posée. Et comment résister à sa poutre apparente à travers le tissu léger de son short bleu? Euhhhh… je n’avais pas dit que je n’allais pas faire de galipettes avec lui à moins d’avoir d’abord une explication sérieuse ?

    C’est bien d’avoir des principes, il suffit de s’asseoir dessus pour qu’ils finissent pas craquer. Non, c’est définitif. Je ne peux pas résister à ce mec. Je ne veux pas lui résister.

    Je fais le tour du banc de muscu et je me retrouve devant le mec le plus populaire du lycée, le mec qui pourrait se taper toutes les nanas qu’il croise et que personne n’oserait soupçonner de s’envoyer en l’air depuis si longtemps et si souvent avec un petit pd… j’ai envie de pleurer tellement c’est incroyable tout ça, tellement cette rencontre qu’il a provoquée représente un sursis de notre relation, cette relation qui m’est par ailleurs insupportable à vivre… c’est une énième « dernière fois » que je suis en train de vivre, une délicieuse, insupportable énième « dernière fois »…

    Jérém est d’une beauté intolérable, aveuglante… et à chaque fois que je le retrouve, je ressens cette sensation, comme la sensation comme d’une aiguille qu’on enfonce dans mon cœur tellement ça fait mal… tellement ce « bonbon pour les yeux » ne m’appartient définitivement pas… tellement il n’y a que sa queue qui me soit accessible, et en aucun cas son cœur…

    Je m’arrache des angoisses qui parasitent mon désir et je le retrouve en moi, ce désir, plus vif et pressant que jamais… j’ai envie de lui offrir une baise qu’il n’oubliera pas… ce sera le souvenir de moi que je graverai dans sa tête à tout jamais… le souvenir des meilleurs orgasmes de sa vie, le souvenir d’un vide couilles, certes, mais un vide couilles inégalable… j’ai envie de lui offrir autant de plaisir qu’il m’en a offert le soir après l’Esmé ou la veille dans cette cabine des vestiaires à la piscine… tellement de plaisir que j’ai cru en devenir dingue…

    Je me débarrasse de mon t-shirt qui, depuis que j’ai pénétré dans cette pièce saturée d’humidité, de chaleur, de transpiration, de virilité et de désir, commence à me coller à la peau ; je m’approche de lui, j’approche mes lèvres de son short… je sens sa queue encore mi molle à travers le tissu fin… avec mes lèvres je la parcours depuis les couilles, tout lentement, jusqu’au gland… la bête commence à frémir… je sais qu’elle va réagir au quart de tour… je m’attarde sur son gland et j’arrive presque à le gober en entier à travers le tissu…

    Je mouille un max avec ma langue et je sens mon beau Jérém s’exciter comme si je l’avais déjà en bouche… un instant plus tôt mes lèvres se sont posées sur une queue presque au repos et voilà que maintenant son manche s’est complètement redressé et mes lèvres caressent désormais un gland bien pulpeux… je le laisse languir un petit moment, mes lèvres parcourant lentement sa belle tige de haut en bas et de bas en haut à travers le tissu… j’accomplis cet agréable voyage plusieurs fois avant de descendre enfin son short, action que le mec me facilite en levant ses fesses au bon moment… le petit coquin !

    Il faut imaginer la vision de ce mec au physique sculpté, allongé sur ce putain de banc de muscu, la queue raide, ce petit débardeur blanc imbibé de sa transpiration, une respiration qui commence à s’apaiser mais qui reste encore soutenue, sa peau mate bouillante… je suis dans un état second… j’ai envie de tout lécher, de tout caresser… je ne sais même pas par où commencer…

    Je finis par poser ma langue sur sa queue… putain qu’est-ce qu’elle est chaude elle aussi… je la lèche plusieurs fois sur toute la longueur, m’aventurant de plus en plus bas… et lorsque j'arrive à l’endroit magique de la naissance des bourses, je m'arrête, comme hypnotisé, me demandant si j’ai envie d'en repartir...

    Je me penche pour les humer, pour retrouver son odeur de mâle, de ti mec, forte, prégnante… mes narines inspirent avidement pour ramener à mon cerveau le plus possible de cette fragrance naturelle qui me rend dingue... c’est un bonheur sans pareil… quelque chose d’irrésistible m’attire vers ses couilles qui sont, elles aussi, moites… j’ai envie de les lécher à leur tour, tellement ça sent bon, tellement la douceur de cette peau fine et fraîchement rasée me fait envie... c’est ce que j’entreprends de faire, savourant avidement avec ma langue tous ces petits goûts de mec, du moins jusqu’à que…

    Du moins jusqu’à que ses mains viennent s’appuyer fermement sur ma nuque en indiquant par un mouvement vers le bas le sens de la marche à suivre…

    Le beau brun sait ce qu’il veut… oui, ce soir il veut que je lui lèche la rondelle… je tremble d’excitation devant la perspective de lui donner ce plaisir que je suis certainement le seul à lui offrir… ses genoux désormais repliés, ses pieds posés sur la planche du banc de muscu, ses cuisses écartées… oui, il a vraiment envie de ça… et moi je nage en plein bonheur devant ce ptit mec en sueur, allongé sur le dos, jambes relevées offrant l’endroit le plus intime de sa personne, sa rondelle chaude… et moi je vais le rendre dingue comme jamais….

    Pendant que j’écarte ses globes fermes, sa main vient se poser sur sa queue et commence à la branler lentement… ma bouche s’approche de son ti trou et mes lèvres viennent l’embrasser tout doucement… je le sens frémir rien qu’à ce contact léger… le bout de ma langue sort de ma bouche et vient titiller le milieu de son anus… ses frissons se font plus marqués… ma langue insiste sur son relief ferme… sa main libre se pose sur ma tête et appuie fermement pour m’obliger à y aller franco… ma langue se déchaîne… elle s’enroule pour écarter son anus et pénétrer de plus en plus loin dans son intimité… c’est chaud, serré, super agréable… j’adore… le mec en tremble carrément… il a vraiment l’air d’adorer ça… je le lèche de plus en plus vigoureusement…

    Les minutes passent et le mec semble en extase… je m’attends à que d’un moment à l’autre ses mains me forcent à trouver le chemin de sa queue, mais il n’en est rien… dans le silence de la salle, aucun bruit autre que celui de sa respiration excitée… Jérém est complètement abandonné à ce plaisir interdit… je bande comme un âne…

    Il n’y a pas de mots pour décrire l’effet que ça me fait de voir mon beau brun offrir sans retenue sa rondelle, le voir relever assez haut ses genoux et bien écarter ses cuisses… voir ce ptit macho, hétéro à la base, offrir complètement son intimité la plus secrète a une langue qui vient le fouiller au plus loin possible, et y prendre un plaisir intense… que de chemin parcouru depuis nos premières coucheries… combien d’espoirs permis pour l’avenir… et quand je pense que c’est moi qui lui a fait découvrir ce plaisir interdit… je me sens si heureux que j’en ai la tête qui tourne…

    C’est trop pour ma petite tête… il y a de quoi disjoncter… c’est ce qui m’arrive à un moment… une idée complètement délirante fait surface dans mon esprit… ça doit être la drogue puissante de l’excitation qui me joue des tours… pendant un instant je me dis que s’il prend autant son pied à se faire bouffer le cul, s’il frissonne autant lorsque ma langue pénètre dans son intimité, c’est que quelque part en lui il doit avoir envie de se faire titiller plus profondément… je bande à en avoir mal… une idée folle me traverse l’esprit… j’ai envie de lui… j’ai envie… de le pénétrer… je connais par expérience le plaisir que la pénétration peut provoquer… en revanche, je suis un mec et jamais je n’ai eu l’occasion de découvrir le plaisir de pénétrer une rondelle chaude…

    Certes, depuis mon adolescence, depuis que les garçons ont commencé à chatouiller mon imaginaire et mon désir, à chaque fois que je pense à un mec, à chaque fois que je me branle en pensant à un bogoss, surtout à CE bogoss, je me sens passif, j’ai envie de le faire jouir comme un mec et d’être l’instrument de son plaisir… mais là je bande comme jamais et la curiosité me tenaille… j’ai trop envie de frotter mon gland sur sa rondelle… essayer d’appuyer avec mon gland, sentir son petit trou se dilater et accueillir mon sexe… j’ai envie de faire des va-et-vient… j’ai envie de savoir ce que ça fait de prendre son pied « comme un mec »… au moins une fois… depuis le temps qu’il me baise, il me doit bien ça… je sais qu’il ne va jamais accepter ça… je sais bien que cela fait partie des interdits… que c’est même l’interdit suprême… au même titre que les câlins et les baisers…

    Je continue de m’affairer entre ses fesses et force est de constater que plus ma langue s’en va loin, plus il semble prendre son pied… son anus commence à être bien détendu… j’ai envie d’aller encore plus loin, de savoir jusqu’où il a envie d’aller, jusqu’où il va prendre son pied… et comme ma langue a désormais atteint ses dernières limites, je décide de changer de stratégie… sans qu’il s’en rende compte, tout pris à son plaisir, je mouille l’index de ma main droite… j’hésite… je veux lui faire plaisir mais je crains sa réaction…

    Et puis, dans l’état d’excitation qui me caractérise à ce moment précis, je trouve le courage d’y aller… mon index se pose au milieu de sa raie…

    Je viens tout juste de l’effleurer que sa réaction se manifeste, prompte… les genoux se déplient, les pieds se posent par terre, le buste se relève, ses yeux fulminent…

    « Tu fais quoi ? »

    Son regard est noir, vexé.

    « Rien, je voulais juste… »

    Je n’aurais pas le temps de terminer ma phrase avec « … te faire plaisir… », que déjà le mec me balance sur un ton qui n’admet pas d’appel :

    « Suce moi, dépêche… »

    Je suis frustré… j’aurais bien voulu voir l’effet de mon petit doigt franchissant la barrière de son intimité… faute de pouvoir y présenter ma queue…

    Ce plaisir m’est interdit… mais qu’importe, ma velléité passagère, éphémère et complètement déraisonnable de devenir actif, qui plus est avec le mâle Jérémie, ou du moins d’enfoncer un doigt dans son petit trou, disparaît devant la perspective alléchante de l’avoir en bouche… et de le voir reprendre toute entière son attitude de mec bien macho… cette attitude que j’avais senti un peu s’éclipser derrière sa jouissance extrême sous les coups de ma langue dans son entrejambes…

    Je le prends en bouche avec gourmandise, je commence à le pomper avec un entrain tout nouveau, cette odeur de muscu, de mecs à la douche, de déo, de testostérone m'hypnotise… tout en enroulant ma langue autour de son gland, je serre sa queue dans ma main le branlant tout doucement… je sais qu’il va apprécier… je ne suis pas déçu de la manoeuvre… et lui non plus… preuve en sont ses variations de respiration, ses touts petits gémissements étouffés au fond de sa gorge, le fait de le voir relever son buste, s’accouder et s’installer pour me regarder faire : je sens ses yeux sur moi… je ressens son plaisir d’assister à ma soumission totale à sa queue bien tendue, à son corps de ouf, à sa virilité, à sa domination…

    A cet instant, je suis tout entier sous le charme de son torse en pleine transpiration, envoûté par ce putain de ti débardeur blanc sexy… ma langue a envie d’une petite escapade à travers son corps… et dès qu’elle entreprends de parcourir sa peau, je le sens frissonner de plaisir…

    Le voyage commence par une étape autour de ses couilles avec une halte à la base de son manche… il se poursuit dans l’ascension au sommet de son sexe pour goûter à la douceur de son gland ; la visite touristique continue en s’attardant dans le paysage incroyable du relief autour de son pelvis, le muscles obliques de l’abdomen outrageusement saillants d’une part et d’autre de son pubis, son aine dessinant une vallée allongée avec sa hanche… plus sexy tu meurs… ce mec semble sorti tout droit du calendrier des Dieux du Stade…

    Ma langue se laisse alors aimanter par les poils si bien entretenus au dessus de sa queue… elle est vite happée par le chemin du bonheur qui conduit direct à son nombril… c’est à ce moment là qu’elle se heurte au coton humide de son débardeur… mes doigts viennent à sa rescousse pour déblayer l’obstacle… je soulève le tissu par toutes petites touches, léchant sa peau millimètre après millimètre… quel bonheur que de parcourir sa peau avec ma langue, de ravir mes papilles avec ce goût un peu salé, de transporter ma vue avec le spectacle de ce paysage anatomique hors du commun, au-delà de tout canon de beauté… je ne sais pas si c’est le fait de l’avoir vu faire de la muscu, mais j’ai l’impression que sa musculature se développe jour après jour…

    Après être rentré dans le territoire si plaisamment vallonné de ses abdos, ma langue s’engouffre dans la légère dépression de son nombril et s’y attarde avec gourmandise ; elle reprend ensuite sa marche, inépuisable, insatiable, parcourant chaque endroit de sa peau, léchant sa sueur, mes doigts déblayant petit à petit son chemin de ce coton humide… j’arrive ainsi à cette vallée merveilleuse qui s’ouvre entre les deux reliefs de ses pectoraux, ma langue s’attardant sur l’un et puis l’autre de ces reliefs paradisiaques… ma langue s’affaire à exciter ses tétons pulpeux, durs d’excitation…

    C’est une fête somptueuse où elle se régale comme rarement ça lui est arrivé auparavant, une fête où des légers tremblements de sa peau et de ses muscles semblent annoncer une brusque montée d’excitation dans ce pays enchanté qu’est l’anatomie du beau brun…

    Son débardeur désormais rabattu derrière ses épaules cou par un geste rapide et assuré (là encore, l’attitude est là, plus « petit con » tu meurs), son cou est ainsi dégagé… j’ai presque l’impression que le fait d’avoir dégagé le débardeur ressemble à une invitation la tentation est si forte… … trop envie de continuer le voyage jusqu’à la base de son cou, d’atteindre sa pomme d’Adam et ce petit grain de beauté qui me fait toujours autant délirer…

    Je suis étourdi par le contact de ma langue avec sa peau douce, chaude, par le goût entêtant de sa transpiration, par son odeur de mec mêlée au parfum son déo… je me fais violence pour ne pas aller plus loin, je m’attarde dans la Vallée large et douce de ses Pectoraux pour m’étourdir un peu plus et oublier ma frustration…

    Hélas, chaque fibre de mon corps est tendue par une excitation extrême… je suis arrivé au Terminus de mon voyage, mais je sais que au delà de la limite interdite, il reste des régions merveilleuses à visiter…

    Alors, je craque… je remonte mon buste, d’un coup… je le regarde, abandonné sur ce banc, immobile, son torse soulevé par sa respiration redevenue enfin calme… j’ai trop envie de l’embrasser… je regarde son visage, cherchant son feu vert… ses yeux sont presque fermés, la petite fente entre ses paupières semble regarder dans le vide… j’ai l’impression qu’il attend que je me lance… peut être qu’il a enfin envie que je l’embrasse… j’en ai trop envie mais je n’ose pas, pas encore…

    Dernière étape de ce voyage magnifique et épique qu’est le « Tour du Jérémie en 80 coups de langue », se poursuit au sommet de cette plastique incroyable… je vais chercher mon courage en m’aventurant jusqu’à son cou pour atteindre ce magnifique détail du paysage qu’est sa petite chaînette et son petit grain de beauté…

    Nos torses se superposent, nos peaux se caressent mutuellement… nos jambes se mélangent… je sens sa queue raide contre la mienne, putain de sacrée sensation que de savoir que je le fais bander… que moi ou du moins mes compétences dans le noble art de la maîtrise du plaisir masculin… c’est le bonheur absolu…

    Je suis tellement dans un état second que à un moment je ne peux plus continuer, je suis obligé d’abandonner mon voyage tel un pèlerin épuisé après tant de marche et d’émotions… alors je me laisse choir sur lui de tout mon poids, j’appuie ma joue dans le creux de son cou, j’écoute sa respiration, je vis sa respiration, mon souffle semble entrer en résonance avec le sien… je sens les battements de son cœur, je sens son sang pulser dans ses veines, ses battements s’insinuer dans mon corps, je le sens vivre en moi… le moment est tellement magique, doux et sensuel que je me sens débordé d’émotions, je sens mes larmes monter aux yeux, et je ne peux contenir un sanglot…

    Jérém est toujours immobile… oh, Jérém, mon beau brun… si tu savais… si seulement tu savais à quel point…

     

    I want you/And I want the right way/Mmmh Right I want you/But I want you to want me too (want me too)/Want you to want me, baby/Just like I want you
    Je te veux/Je te désire comme il faut/Mmmmh ouais je te désire/Mais je veux que tu me désire aussi (me désire aussi)/Je veux que tu me désire, bébé/Tout comme moi je le fait
     

    Je me ranime… Mon visage s’approche du creux de son cou, à la lisière de la Terre Interdite… je suis fou, mon cerveau embrumé par toutes ces sensations… c’est comme une bonne cuite, je ne suis plus maître de moi-même, ce sont mes envies les plus profondes qui guident ma conduite désormais… in vino veritas disent certains… in sensualitas veritas en ce qui me concerne…

    Je serre son corps à moi, ses bras restent inertes…

     

    I give you all the love/I want in return, sweet darlin'/But half a love is all I feel/It's too bad, it's just too sad/You don't want me now/But I'm gonna change your mind/Someway, somehow, oh baby
    Je te donne tout l'amour/Que j'attends de toi en retour, mon chéri/Mais je sens que tu me rend que la moitié de mon amour/C'est vraiment dommage, tellement triste/Tu ne me désire plus maintenant/Mais je vais te faire changer d'avis/D'une façon ou d'une autre oh bébé
     

    Je lui transmets tout mon amour, toute mon envie de lui faire un câlin et là, putain, je ne le crois pas… sa main bouge et vient caresser mon épaule… un simple geste, un aller-retour… depuis que je suis rentré dans cette salle chargée d’odeurs masculines pour y retrouver mon beau Jérémie je me sens au bord de l’embrasement… je sens que la moindre étincelle peut tout déclencher… et quand l’étincelle vient, sous la forme d’une simple, courte caresse, l’incendie est violent…

    Ce contact inattendu, si léger, si court, est pour moi chargé de tellement de significations, ça répond tellement bien à mon besoin de ce moment là, à un besoin de tendresse si longtemps insulté et meurtri, que je ne peux pas me retenir… je lève ma tête, je le regarde ses yeux presque clos qui continuent de fuir les miens, je suis au bord des larmes, dans le ventre des nuées de papillons, je commence à embrasser son visage, avidement, fébrilement, tout en caressant ses beaux cheveux bruns… je ne sais pas si je suis éveillé ou si je rêve, je suis en train d’embrasser mon petit con de Jérém, tout son visage est couvert de mes bisous, mes lèvres épongent son front encore moite de sueur…

    J’ose m’aventurer et redescendre sur ses oreilles, y promener d’abord doucement mes lèvres, les effleurer avec le bout de mon nez… furieuse envie que je refoule depuis si longtemps… m’occuper ainsi de ses oreilles est pour moi presque aussi érotique que si je faisais la même chose sur sa queue… je le sens sursauter… il a l’air d’aimer… j’entreprends alors de les lécher, les mordiller…  

    Les oreilles… un des trucs les plus excitants que j’adore regarder chez un mec… c’est un détail auquel je suis extrêmement sensible lorsque je mate un beau mec… je me surprends parfois a être comme hypnotisé par les oreilles d’un beau garçon, au point que parfois je me dis que je vais finir par me faire griller… 

    Je suis fou, je suis ivre, car il a l’air de ne pas détester mon périple dans la Zone Interdite… est-ce que… est-ce que ça veut dire que je peux oser l’inimaginable ? Oser gravir le sommet ultime, l’ascension la plus dangereuse, le plus risqué de tous les voyages, celui qui me conduira à poser mes lèvres sur les siennes ?

     

    Won't you get down baby ?/When I get down with you/Let's Get down baby/Have mercy/Listen precious/I wanted you/For a million time/I wanted you/But I want you/Oh baby
    N'accepteras tu pas bébé /Quand je me met a genoux pour toi/Laissons nous aller bébé/Ais pitié/Ecoute mon chéri/Je t'ai désiré/Plus d'un million de fois/Je t'ai voulu/Mais je te veux/Oh bébé
     

    Je descends au long de ses tempes, débarquant ainsi sur ses joues, je dévore son menton avec mes lèvres, je remonte sur l’autre joue… je sens la chaleur son haleine… putain qu’est ce que j’ai envie de l’embrasser… et je suis fou, sa caresse m’a donné des ailes, je pince brièvement sa lèvre inférieure entre les miennes… d’abord tout légèrement… pas de réaction de sa part… j’y reviens, j’augmente la pression et la durée… toujours pas de réaction… je finis par tenter l’inimaginable, poser mes lèvres sur les siennes… je teste, timidement… craintivement… c’est d’abord un contact très léger, furtif, je me retire rapidement… j’y reviens ensuite, une, deux, trois fois… jusqu’à que…

    … jusqu’à que sa main se pose sur ma tête… et là je suis fou, je vais finir à l’asile… sa main retient ma nuque fermement… nos lèvres s’écrasent les unes contre les autres… et puis c’est carrément le tsunami… dans ma tête c’est la fin du monde… lorsque je sens sa langue s’insinuer entre mes lèvres, raide, puissante, faisant des allers-retours rapides, vigoureux… c’est inattendu et très très très très très sensuel…

     

    [Say you love me/As much as I love you, yeah/Would you hurt me, baby?/Could you do that to me, yeah?/Would you lie to me, baby?/'Cause the truth hurts so much more/Would you do the things that drive me crazy?/Leave my heart still at the door?]


    Dis que tu m'aimes,/autant que je t'aime, yeah/Voudrais-tu me blesser chéri?/Voudrais-tu me faire ça?/Voudrais-tu me mentir chérie/Parce que la vérité blesse encore plus/Voudrais-tu faire les choses qui me rendent fou?/Laisser mon coeur toujours à la porte

    Ce que je suis en train de vivre, tout ce qui se passe au travers du sens du toucher, du goût et de l’odorat, tout cela est si puissant et bouleversant que, dans le but de ressentir encore mieux toutes ces sensations, je décide d’exclure le sens qui a tendance à vampiriser tous les autres… je ferme les yeux et je me concentre sur toutes les autres sensations… sa langue est raide et puissante et batailleuse… elle est là, calée entre mes lèvres… ma langue à moi s’est timidement avancé vers sa bouche mais elle a rencontré cet obstacle viril dressé devant elle… alors mes lèvres ont vite compris le message… elles s’installent en position entrouverte et laissent coulisser sa langue bien tendue…  un instant plus tard, elles commencent une fellation de langue… c’est comme une fellation avant la fellation…

     

    [If I could just die in your arms/I wouldn't mind/'Cause every time you touch me/I just die in your arms/Oooh, it feels so right/So baby, baby, please don't stop, girl/Ooh, baby, I know loving you ain't easy/But sure is worth a try]

     

    Si seulement je pouvais mourir dans tes bras/ Ça ne me dérangerait pas/Parce que chaque fois que tu me touches,/Je meurs dans tes bras/Oh, c'est si bon/Alors chéri s'il te plaît n'arrête pas/Ooh, bébé, je sais que t'aimer n'est pas facile/Mais ça vaut le coup d'essayer!

     

    Oui, je sais, je sais… passer de l’immense Marvin Gaye à ce petit con premium de Justin Bieber, c’est un grand écart plutôt périlleux… mais quand la sensualité est dans le texte, et dans la voix… tout est bon pour exprimer le ressenti au plus profond de moi…

    J’adore cette chanson dont les cœurs et la partie parlée du début font si seventies, limite sixties… où les vocalises de Justin ne sont pas sans rappeler un certain Michael Jackson entre deux époques, entre les « Jacksons » et sa carrière solo…

    Il faut bien reconnaître que, au delà de sa déroutante sexytude, au delà de sa tête de petit con impuni à gifler et à faire jouir en urgence, il a un joli grain de voix ce petit mec, une voix qui sait rendre une large de gamme de vibrations, d’émotions… c’est à la fois enfantin et masculin, touchant et sexy…

     

    Oui, Jérém est en train de me baiser la bouche avec sa langue… putain de mec… le goût de sa langue, de sa bouche est délicieux, sa salive tiède et un peu sucrée me donne des frissons incroyables… la douceur de ses lèvres est un bonheur sans pareil… je sens de l’électricité parcourir mon corps, j’en suis secoué, j’en tremble… je continue d’accepter les assauts de sa langue entre mes lèvres, comme en état d’hypnose, je continue jusqu’à que ses mais viennent s’appuyer sur mes épaules me dégageant de lui avec un geste ferme et rapide.

    Je me retrouve debout devant le banc de muscu… Jérém se lève à son tour et avec un geste de la tête m’indique ce qu’il veut… à savoir, que je prenne sa place sur la planche dont le revêtement est bien chaud et trempé de sa transpiration… et toujours ce putain d’odeur de mâle sous l’effort, de testostérone qui imprègne l’air de la pièce… et qui rends mon envie débordante, qui me rends dingue… odeur de sexe, odeur de mec, odeur de Jérém tout court…

    Me voilà allongé sur le dos… le voilà qui grimpe sur le banc à son tour… qui se débarrasse de son débardeur en levant les bras d’un geste rapide et assuré, le balançant nonchalamment par terre… le voilà en train d’avancer, il pose ses mains sur la barre chromée, il met son corps en tension et vient coller ses couilles sur mon nez…

    Elles sont lourdes, douces, je joue avec, je les lèche, je les gobe, je les renifle… c’est un bonheur sans égal que de le sentir frissonner sous mes coups se langue… j’adore… je pourrais passer le restant de mes jours dans cette position…

    Et là, dans ce bonheur indescriptible, je me surprends à penser à quelque chose… j’ai envie de lui faire un truc… lorsqu’il se dégage de moi, je sens que c’est le moment de mettre en application ce à quoi je viens de penser…

    Je relève mon torse… je prends appui sur mes coudes… il me fixe, le regard coquin, je ne suis pas sûr qu’il ait compris ce que je lui propose…

    « Viens t’accrocher à la barre… » - je lui balance.

    Là il a compris… sans me quitter de ce regard qui affiche désormais une expression lubrique qui me fait chavirer, je le vois approcher son bassin de mon visage jusqu’à que son gland frôle mes lèvres… dès le premier contact, celles-ci s’ouvrent lentement, dociles… il saisit la barre de poids et pendant que mes lèvres se resserrent autour de son manche, pendant que ma langue s’active pour lui donner un max de sensations, il commence à mettre de bons coups de reins dans ma bouche…

    Il y va tout doucement, c’est sensuel, viril mais doux, si bon… je sens qu’il a envie de prendre le temps… c’est une recherche de plaisir qui est dans la durée et non pas dans l’urgence… j’ai même l’impression qu’il fait attention à moi, à ma bouche… comment son attitude tranche avec sa brutalité d’autres occasions… putain de Jérém, imprévisible à souhait, jamais là où on l’attendrait…

    Ses mains agrippent fermement la barre et ses biceps se contractent, ses avant bras se plient légèrement, ce qui a pour effet de faire remonter et redescendre son bassin, modifiant à chaque va-et-vient l’angle d’entrée de sa queue dans ma bouche… je la sens glisser dans ma bouche, je ressens presque le sang pulser dans les reliefs veineux qui la parcourent… parfois son gland frotte contre mon palais, d’autres fois contre une joue, parfois il atterrir sur ma langue… et à chaque fois ses couilles frappent lourdement mon visage, mon menton, ma mâchoire, ma joue… la gamme de sensations est ainsi démultipliée… j’ai l’impression de redécouvrir sa queue à chaque fois…

    J’ai vraiment envie qu’il jouisse dans ma bouche dans cette position, avec cette attitude de mec me dominant de tout son corps, de tout son sexe… putaaaaaiiinn !!! je suis le mec le plus heureux de la terre à ce moment là ! Je n’ai plus qu’un seul but dans ma vie, le faire jouir, le faire jouir dans ma bouche, goûter à son jus de mec, à ce nectar délicieux… le faire jouir vite, sentir ses jets exploser dans mon palais, percuter ma langue, couler en moi… quand il va jouir, je vais faire un arrêt cardiaque…

    Il va jouir, je le sens… je sais qu’il adore jouir dans ma bouche et savoir que je vais tout avaler… il va se décharger dans ma gorge… j’en suis sur… soudainement il retire sa queue de ma bouche, aussi doucement qu’il l’y avait glissée… sa main appuie sur mon torse pour que je m’allonge… je le vois prendre appui sur ses pieds posés sur la planche et sur ses mains toujours enroulées sur la barre chromée, je le vois mettre son corps complètement en suspension au dessus de moi… son bassin approche de mon visage, son gland de ma bouche… comme télécommandés, mes lèvres s’ouvrent et sa queue s’y glisse à nouveau…

    Et là c’est l’extase… ce ne sont plus des coups de bassin que son corps raidi est en train de mettre dans ma bouche… le mec est comme en train de faire des pompes tout en baisant ma bouche… mes yeux regardent ses biceps se gonfler, ses pectoraux se modeler dans l’effort, et ces putains de tablettes de chocolat juste au dessus de ma tête… et quand son jus viens inonder ma bouche de cinq jets copieux, vigoureux, épais, un peu amers, c’est carrément divin…

    Il vient de jouir dans ma bouche, je viens d’avaler jusqu’à la dernière goutte de son jus… déjà il se dégage de moi pour partir vers une petite fenêtre qu’il ouvre pour laisser partir la fumée de sa cigarette… le vent devait être contraire, car je trouve que la fumée se répand copieusement dans la salle de muscu… j’ai toujours trouvé que la fumée de cigarette ça pue…

    J’ai toujours détesté cette odeur, sauf quand elle fait partie du portrait d’un beau mec… elle devient alors un attribut viril parmi les autres… voir un beau mec tenir une cigarette dans sa main, la poser au coin des lèvres... le voir prendre ce plaisir solitaire, presque une branlette nicotinique qu’ils s’envoie sous prétexte que ça détend… alors qu’il y a bien d’autres moyens pour détendre un beau garçon…

    Je le regarde, parfaitement à l’aise avec sa nudité, avec sa queue qui vient de jouir et qui n’a pas l’air d’avoir envie de débander de si tôt… c’est tellement beau à regarder, un beau jeune mec…

    Lorsqu’il finit de fumer sa cigarette, pendant qu’il expire une dernière longue traînée de fumée grise, il jette le mégot par la fenêtre avec un geste mécanique… il referme le battant, il se lève, et se dirige vers moi, désormais assis sur le banc…

    « Viens… ».

    Euh… qu’est ce qu'il a encore en tête? J’adore ce coté sur de lui, ce coté « mec qui sait ce qu’il veut et qui impose ses envies », le mec sûr de lui, de son charme, qu’il balance ça sur un ton qui n’admet autre chose que l’obéissance… j’adore cette sensation de le laisser faire, de me laisser faire… cette sensation de m’abandonner à lui, de le suivre dans un trip qu’il a échafaudé dans sa tête, qui m’est encore inconnu et qui me tarde de découvrir… et à fortiori de le découvrir avec lui…

    Ce que j’aime avec ce mec c’est que jamais une baise avec lui ressemble à la précédente… il y a toujours un truc nouveau, inattendu… un coup c’est moi qui me laisse aller aux envies du moment, à des trucs que je n’ai que rarement imaginés à l’avance, des trucs qui me viennent le plus souvent dans le feu de l’action… un coup c’est lui qui impose une nouvelle façon de prendre son pied… et puis on s’étonne que je l’ai dans la peau, greffé si profondément que jamais, jamais, jamais on ne pourra me l’arracher…
    « Viens… ».

    Je ne me fais pas prier pour le suivre… on se retrouve dans le couloir sombre qu’on traverse direction la porte d’en face… il ouvre le battant, il allume la lumière au néon et je me trouve sur le seuil du vestiaire… oui, il m’amène dans le vestiaire… cet endroit si souvent imaginé… la salle du trésor, objet de tous les fantasmes et mère de toutes les branlettes, le cœur du sanctuaire à mecs, un petit bout de Paradis… sur terre…

    Des casiers alignés sur deux murs, dont la plupart des portes sont laissées négligemment entrouvertes… des bancs où se sont succédées des générations de mecs musclés... qui ont connu toute la gamme de sensations qui traversent l'esprit d'un joueur, d'une équipe toute entière... l'espoir, la hâte de jouer, d’en découdre… le trac... la tension, l’anxiété… et ce moment juste avant le coup d’envoi où les esprits sont ressemblés dans l'attente que la tempête vienne et passe... ces bancs qui ont connu les émotions de la mi temps, l'inquiétude ou la confiance, la souffrance physique quand il faut mouiller le maillot pour y arriver, la pression…

    Et l'ambiance de fin de match, quand la troisième mi temps s’annonce, quand la tempête est passée, quand on chante une victoire ou que l’on tente de digérer une défaite, lorsqu’on constate les dégâts ou lorsqu’on se félicite d'être passé à travers… lorsqu’on connaît l'euphorie ou la déception, la joie ou la tristesse, ce moment où des mecs soulagés, ayant vu s’envoler la chape qui les plombait, laissent libre cours à leur joie de vivre, à la jeunesse débordante et virile de cet age là, à la complicité entre mecs, aux blagues de mecs, aux concours de quéquettes, à l'ambiance macho, aux odeur de mecs, à l’excitation, aux regards en biais, fuyants, à la promiscuité…

    Oui, les vestiaires… là où l’on retrouve cette ambiance entre potes, ces potes grâce auxquels on ne se sent pas seuls, grâce auxquels on se sent faire partie d'un groupe, d’un tout… se sentir bien entre mecs... qu'est ce qu'il y a parfois comme faiblesse sous ces muscles puissants... et oh combien l'alcool et une soirée entre potes ont le pouvoir de les apaiser, certes provisoirement, mais très efficacement… le pouvoir d’évacuer les tensions du match et de la vie en général...

    Je n’arrive pas encore à croire que je me trouve dans cet endroit… avec le regard je parcours le grand espace d’un bout à l’autre, impressionné… dans un recoin au fond de la pièce, un long alignement de douches... des images trottent dans ma tête, j’en ai presque le tournis... images d’eau qui coule, de vapeurs éphémères, dans ma tête je retrouve la musique, les mots et le clip de Clarika… images rapides de  serviettes négligemment nouées autour de la taille, de nudités musclées, des torses imberbes, des torse poilus, des mollets costauds, de fesses bien fermes, des tétons saillant, de biceps bien développés… et encore plus loin, dans mon propre fantasme… de sexes de mecs qui se baladent nonchalamment à la sortie de la douche, la douceur de la peau d’un garçon, l’odeur de sa peau, les envies de mâles…

    Et au fond de l’alignement des casiers, une table pour massages. Dès que je l’ai vue, j’ai compris. Putain de petit coquin… il avait préparé son coup… depuis combien de temps ce petit goret regardait cette table qu’il voyait plusieurs fois par semaine en se disant « Tiens, je pourrais baiser Nico là-dessus… »… oui, depuis combien de temps ? Il m’épatera toujours ce petit con… le simple fait de penser qu’il ait pu avoir cette idée en pensant à moi entouré de ses potes en train de se doucher, de se sécher, de s’habiller, tout en discutant rugby ou nanas… ça me donne du baume au cœur… il pense à moi, parfois… il pense à comment nos baises pourraient être encore plus chaudes… à moins… à moins que je ne sois pas le premier mec qu’il baise sur cette table…

    Cette dernière pensée vite balayée par l’enchaînement des événements, un instant plus tard mon buste est plié à 90 degrés, appuyé sur la table pour massages… le beau brun est derrière moi, débout, en train de coulisser entre mes fesses… oui, c’est la première fois que je pénètre dans des vestiaires et, à fortiori, la première fois que je me fais pénétrer dans des vestiaires... et c’est si excitant, si bon de le sentir en moi… sentir les va-et-vient de sa queue, ses couilles qui frappent mes fesses, être là en train de prendre un pied de fou à me faire défoncer en attendant qu’il me remplisse le cul de son jus…

    Il me baise comme il m’a baisé la bouche… longuement, calmement, sans se presser… le bonheur de ses coups de reins dure un bon petit moment… mon ti trou est comblé par le bonheur de se faire prendre par le manche de ce mâle magnifique… et lorsque à un moment je le sens sortir de moi sans prévenir, je me sens frustré… je me demande pourquoi a-t-il délaissé mon ti trou avant de lui avoir fait le cadeau d’y fourrer sa semence…

    Au final, ses intentions vont se révéler plutôt à mon goût…

    J’adore me faire prendre par derrière… cette position permet de sentir les couilles du mec frapper mes fesses… et j’adore ça… je découvrirai par la suite que bon nombre de mecs préfèrent cette position, qui leur permet de bien aller au fond des « choses »…

    Hélas, le seul truc qui me manque dans cette position, à moins de faire ça devant une glace comme on l’avait fait une fois dans sa salle de bain, c’est le bonheur de voir le mec prendre son pied… et encore avec un miroir ce n’est qu’une image… le pied absolu étant pour moi de voir le mec en train de prendre son pied, de voir ses attitudes de mec pendant la baise, de me sentir dominé… assister au spectacle viril suprême, celui de voir sur son visage la grimace de sa jouissance de mec…

    Il veut changer de position, il veut me prendre par devant… je crois bien qu’il aime que je le regarde prendre son pied… il me fait allonger sur le dos, les fesses au bord de la table… d’un geste ferme, vigoureux, assurés, il saisit mes jambes, il les passe sur ses épaules… il avance son bassin, sa queue rencontre illico mon ti trou bien dilaté, il y va franco, il me pénètre à nouveau … j’en tremble tellement c’est bon… il entreprend d’envoyer de bons coups de reins, avec plus d’amplitude que dans la position précédente… putain de bel étalon !

    Ses mains viennent se poser sur mes tétons… sa chaînette se déchaîne, ondule au rythme se ses coups de reins… plus sexy tu meurs… il me baise comme un Dieu, mon bas ventre connaît un plaisir intense, je ressens des frissons parcourir mes fesses, mon périnée, mon sexe, mon torse… je le regarde s’occuper de moi… c’est tellement beau de le voir en train de me sauter… je suis aux anges…

    Oui, je suis aux anges… car à un moment il a ce geste qui me fait un effet de malade… il est en train de me tringler avec cette attitude de mâle tout à son plaisir que j’adore… cette attitude que plus sexe, plus mec tu meurs… c’est déjà l’apothéose, je ne saurais imaginer mieux… c’est sans compter sans les ressources presque infinies de mon beau brun… à un moment je le vois fermer les yeux, souffler comme un mâle en rut… il balance la tête vers l’arrière, débordé par son plaisir de mec… il souffle profondément à plusieurs reprises… ses coups de reins semblent ralentir mais gagner en amplitude…

    « Putain… putain… » je l’entends balancer presque dans un état second, le souffle coupé par ses respirations rapides… une exclamation que, à la vue de son corps en pleine action, à la vue du plaisir qui semble secouer chacune de ses fibres, j’interprète comme n’étant que le début d’une exclamation qu’il ne saurait assumer, du style « Putain… putain… (qu’est-ce que c’est bon)… »…

    Ce qui est bon pour lui, est bon pour moi aussi, car son plaisir est mon plaisir… son geste de fermer les yeux dans une grimace qui traduit merveilleusement son état d’excitation, sa façon de balancer la tête vers l’arrière à plusieurs reprises, de bomber le haut de son torse dans une attitude corporelle qui fait ressortir encore mieux ses pectoraux et qui semble donner encore plus de latitude aux va-et-vient de sa queue dans mon ti trou, tout cela me met dans un état de jouissance sensuelle que je ne saurais décrire… je suis complètement offert à mon beau mâle, et je suis en train de jouir comme un malade…

    Au coeur de ce lieu de mecs, de ce sanctuaire de la virilité, enveloppé par cette odeur de testostérone, imaginant tous les garçons passés dans ce lieu, fantasmant sur les rencontres intimes et furtives, des simples branlettes, de bonnes pipes ou des pénétrations bien profondes entre corps musclés qui s’emboîtent avec bonheur, pris dans l’étreinte et dominé par la queue de mon beau brun, je sens monter mon excitation à un niveau insoutenable…

    Et lorsque il marque une pause, la queue enfoncée bien au fond dans mon ti trou, les couilles calées contre mes fesses, je me sens tout entier à lui, son pouvoir de mâle sur moi est total… je me sens possédé par lui, je n’ai qu’une envie, c’est de m’offrir encore plus, c’est de le voir jouir en moi…

    Une fois encore, je me sens comme une allumette que le moindre frottement va embraser… j’essaye de me maîtriser mais je sais que je peux jouir d’un moment à l’autre, sans même que ma main n’effleure mon sexe… je ne veux pas jouir avant lui… je veux lui laisser prendre son pied jusqu’au bout et je veux prendre mon pied jusqu’au bout…

    Hélas, j’aurai beau essayer de me concentrer pour retarder mon orgasme… ce qu’il est en train de me faire est si bon que je finis par gicler sur mon ventre avant que Jérém ne soit venu en moi…

    Je sais que Jérém n’est pas loin non plus… encore quelques coups de reins et le corps du beau brun est secoué par les spasmes de l’orgasme… sa bouche laisse échapper quelques râles contenus… il est en train de se vider en moi…

    Je le regarde, les yeux fuyants, épuisé… il souffle fort… je retire mes jambes de ses épaules pour lui permettre de se dégager… et contre toute attente je le vois s’étaler sur moi de tout son poids… le fait que la peau de mon torse soit souillé de mon jus ne semble pas lui poser problème… il retire juste son bassin pour sortir de mon ti trou et il tombe presque sur moi… son visage vient se poser dans le creux de mon cou, ses lèvres effleurent la peau au dessus de ma clavicule…

    Pendant un instant j’ai comme l’impression qu’il amorce un mouvement qui ressemblerait à un smack… mais ce n’est que mon imagination… ses lèvres glissent sur mon cou sans aucune intention d’embrasser ma peau… non, Jérém n’est pas en train de rechercher de la tendresse… il est juste en train de récupérer de l’effort… quoi qu’il en soit, ce contact avec son corps et avec son visage m’est super agréable… je sens sa respiration emballée, les battements de son cœur rapides… c’est fou… il vient de jouir en moi, il m’a donné un plaisir de dingue…  j’ai vraiment envie de lui faire un câlin… ma main droite ne peut s’empêcher de chercher le contact avec sa peau, mes doigts caressant doucement cette région à l’arrière de son cou, jusqu’à s’enfoncer dans ses cheveux bruns, épais, doux… il ne réagit pas… mes doigts y vont de plus en plus franco… je caresse ses beaux cheveux doucement mais sans retenue, j’adore ce contact, je me retrouve à espérer que ça ne dure à jamais…

    Hélas ça ne durera pas… une ou deux minutes plus tard, le beau brun se relève et part vers les douches…

    Je suis épuisé, Jérém m’a demonté… je suis épuisé mais je me motive pour me relever et pour me diriger vers les douches…

    Pour rien au monde je ne raterai le spectacle inégalable de mon brun en train de se savonner sous l’eau… je commence à me doucher juste à coté de lui et je le mate sans retenue… après ce qu’il vient de me mettre, j’aurais tort de m’en priver… son jus est dans ma gorge, dans mon ti trou… je peux bien mater l’étalon qui m’a fait jouir avec sa queue, en me labourant la rondelle avec son putain de manche… le mec qui a réussi à me faire jouir juste en prenant son pied…

    Je regarde l’eau ruisseler sur son corps, glisser sur ses abdos et s’échapper au bout de sa queue enfin au repos… putain qu’est ce que je trouve cela excitant car… évocateur d’un mec en train d’uriner…

    J’ai toujours trouvé un mec en train de pisser débout, très viril… j’ai envie de tout avec Jérém, y compris de ça… je sais que je ne vais pas oser revenir sur ce terrain car si j’ai osé lui proposer une fois, je me suis fait jeter bien comme il faut… pourtant… j’en ai envie… envie de me faire asperger par son jet chaud…

    Et j’ai aussi envie d’avoir à nouveau sa queue dans la bouche… je me mets à genoux et je m’approche de sa bite… il la prend dans sa main et il me l’offre… aaahhh… il est pas contre que je la lui suce à nouveau… saligot, va ! je le suce un petit moment mais sa queue ne semble pas vouloir retrouver sa raideur… je ne veux pas rester sur ce début échec… sa fierté masculine en prendrait un coup… je détache mes lèvres de son sexe et j’entreprends à lui branler tout doucement avec ma main… je lève ma tête et je cherche son regard… nos yeux se croisent… son sourire coquin me fait comprendre qu’il a compris ce dont j’ai envie…

    Il me domine de tout son mètre 83 et je sais qu’il est capable de prendre son pied juste en me refusant ce que je lui demande… l’eau continue de couler… nos regards sont comme accrochés… j’ai carrément de tournis… je sais qu’il a compris… comment va-t-il réagir ? Ignorer mon envie ? Me jeter à nouveau ? La fixité de son regard commence à me peser… je sais qu’il ne le fera pas… plus ce contact visuel dure, plus je me sentirai humilié… je décroche mon regard du sien, et pendant que j’essaie de rassembler les forces pour me relever, mes yeux restent comme accrochés à sa queue qui est pile devant mon nez et qui semble commencer à prendre de l’ampleur… mes pieds et mes genoux sont en train d’amorcer le mouvement pour permettre à mon corps de se remettre debout, lorsque une événement inespéré se produit…

    L’eau cesse de couler… Jérém a fermé le robinet… il a fini sa douche, il va aller se sécher… j’accélère le mouvement de mes membres inférieur pour me dégager de cette position encore plus humiliante maintenant que l’eau ne coule plus, maintenant que seules des gouttes ruisselant sur sa peau et retombant lourdement sur le sol de la douche brisent le silence qui a regagné le vestiaire, un silence si gênant, si assourdissant à mes oreilles… mon buste commence à remonter lorsque…

    … lorsque je sens sa main se poser lourdement sur mon épaule gauche m’obligeant ainsi à me remettre à genoux… mais qu’est ce qu’il fait ? Je ne vais pas tarder à le découvrir… il recule un peu, jusqu’à appuyer ses épaules contre la faïence du mur des douches… sa queue mi molle tenue entre le pouce et l’index de la main gauche, vise mon torse… putain… il va le faire… l’excitation s’empare de mon corps… des frissons violents secouent mon bas ventre… je n’ai pas le temps de réaliser ce qui est en train d’arriver, qu’un premier jet jaune rapidement coupé s’abat sur mon sternum… c’est chaud, sa sent fort, j’adore… j’en veux encore… ça doit être la première fois qu’il fait ça et il n’est pas complètement à l’aise… allez, beau brun, laisse-toi aller…

    Un instant plus tard un filet jaune s’échappe de sa queue pour venir arroser mon torse… le jet prend rapidement de l’intensité, et mon excitation avec… la chaleur et l’odeur fort de son urine m’excitent comme un fou… je le regarde, en train de se soulager sur moi… le mec a désormais l’air bien à l’aise, son attitude est assurée… je sens l’excitation monter encore en moi… j’adore ce truc avec ce goût si fort de… d’interdit… je sais que ça ne va pas durer, alors j’essaie de vivre ça à fond… je branle ma queue trempée de son jet chaud et odorant…

    Quelques instant plus tard le jet commence à perdre de l’intensité, pour se tarir net… sa queue affiche désormais une forme presque complète, signe que le mec n’a pas détesté… au contraire… Jérém a fini de se soulager mais il n’a pas décollé le dos de la faïence… vu sa main qui s’est portée sur sa queue et qui la caresse désormais assez vigoureusement, j’ai la nette impression qu’il s’attend à que je le suce encore…

    Dans l’état d’excitation que son cadeau inattendu m’a mis, devant ce corps perlé de gouttes d’eau, je ne saurais rien lui refuser, et surtout pas une bonne dernière pipe… je m’avance vers son bassin et je pose mes lèvres sur son gland… sa main se retire pour laisser toute attitude à ma bouche… sa queue est désormais à nouveau raide comme un piquet… je le pompe vigoureusement… mais peut-être pas assez à son goût… un instant plus tard ses mains viennent se poser sur ma nuque… maintenant c’est lui qui dirige le jeu, qui donne le tempo… désormais ce n’est plus moi qui le suce, c’est lui qui me baise la bouche…

    Il y met des coups de reins de plus en plus puissants, de plus en plus violents… c’est brutal, presque animal… à un moment il me saisit brusquement par les épaules, m’obligeant à prendre sa position contre le mur des douches… ma tête coincée contre la faïence, ses coups de queue deviennent sacrement efficaces… je n’aime pas quand il fait ça… je sais que je vais avoir mal… et ça ne rate pas… rapidement mon palais commence à être meurtri… j’ai envie que ça s’arrête… je suis à deux doigts de repousser son bassin… mais je n’ose pas… je me dis qu’après ce qu’il vient de me faire je lui dois bien ça… à posteriori, je me dis que je ne lui devais rien du tout, et surtout pas de supporter la douleur que sa queue m’infligeait… et, oui, j’étais si jeune, si amoureux et si… con !

    J’ai vraiment mal à la bouche, je ne prends aucun plaisir, je ne ressens aucune excitation, je ne vis plus que ma douleur… ça m’attriste de penser que cette belle soirée où j’ai connu tant de plaisir sensuel et sexuel, où l’on s’est câlinés comme jamais, se termine avec cette brutalité… ma douleur devient carrément insupportable et, dans un élan de survie, mes bras se lèvent presque contre ma volonté pour repousser son bassin… c’est là que des jets chauds jaillissent de son gland et vont percuter le fond de mon palais… sa queue se retire très rapidement… c’est un vrai soulagement… j’ai très mal, je suis presque en apnée… le contact de son jus avec mon palais me fait tousser, je ne peux rien garder… pour la première fois dans nos ébats, je n’avalerai pas son sperme…

    Je reprends ma respiration et, pendant que j’entends l’eau recommencer à couler quelques douches plus loin, je me relève rapidement tout en continuant à tousser, tout en évitant soigneusement de le regarder, me demandant pourquoi ça finit toujours par se terminer de cette façon avec lui… pourquoi, après un câlin un peu tendre, après une bonne rencontre sexuelle, ça se termine toujours par la baise de trop, une baise brutale qui salit tous les bons moments que l’on vient de passer…

    Le pire c’est d’admettre que cette fois ci… c’est de ma faute… si je ne lui avais pas demandé de me faire ce truc… on se serait douchés et on serait parti tous les deux avec le souvenir d’une magnifique soirée… alors que là je ne ressens plus que la douleur qui meurtrit ma bouche, mon palais… ainsi, ce petit truc qu’il a consenti à me faire devient le symbole d’une humiliation qui s’est accomplie dans cette dernière baise qui a tout gâché…


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    [Bonjour à tous, Jérém, Nico, voilà la suite de leurs aventures. Désolé pour ce retard, j’ai été très accaparé par mon job, ensuite cloué au lit par une grippe carabinée… j’ai été très fatigué, mais là les affaires reprennent, lol.

    Merci pour vos commentaires en public ou en mp ; j’ai répondu à certains, peut-être pas à tous, et je m’en excuse ; je vais rattraper mon retard dans les jours à venir. L’écriture prend beaucoup de temps, parfois je n’ai pas le temps de tout faire… mais surtout… surtout continuez à écrire, à commenter, votre présence est mon carburant pour continuer cette histoire. N’hésitez pas à laisser vos mails en commentaire ou mp si vous souhaitez recevoir des avant premières et des anticipations.

    Bonne lecture à tous. Fabien.]

     

    Précédemment, dans 50 nuances de Jérém : les épreuves du bac terminées sur une utilisation plutôt non conventionnelles des chiottes du lycée et sur une baise caractérisée par une brutalité déstabilisante, Nico était parti une semaine avec Elodie à Gruissan ; sur la plage de la Mateille, il s’était consacré à ses activités préférées… ressasser sa relation avec le beau brun et se pleurnicher dessus… se baigner… repenser à Stéphane… encore se baigner… rigoler avec sa cousine… se baigner à nouveau… évidemment, toutes ces activité n’étaient qu’accessoires par rapport à celle qui occupait le plus clair de son temps, à savoir : mater du bogoss sur la plage…

    La météo mauvaise avait été à l’origine de leur retour anticipé sur Toulouse, retour qu’Elodie avait proposé d’égayer avec une escapade à la piscine Nakache… sur le bord du grand bassin, Nico avait croisé Jérémie… dans une cabine des vestiaires, Nico s’était tapé Jérémie… un peu plus tard dans l’après-midi, peu avant que Nico et Elodie ne décident de quitter les lieux, Stéphane avait également fait son apparition…

    Et si le regard noir du beau brun à la vue de Nico discutant avec ce charmant inconnu avait valu son pesant de cacahuètes, le fait de revoir Stéphane avait provoqué un déclic dans la tête de Nico… celui de lui envoyer un sms le soir même pour profiter des 13 jours avant son départ…

    Oui, un sms avait été envoyé par Nico, un rendez-vous avait été proposé pour le lendemain soir dans le quartier de la Halle aux Grains…

     

    Oui, c’est ce que je ferai ce soir là, lui envoyer un sms en lui proposant de prendre un verre. Je me couche fier de ma résolution, impatient d’avoir sa réponse. Elle arrivera vers minuit :

    « Demain soir 20h30 chez moi si tu veux ».

    Oui, je veux. Je suis serein. Je suis calme.

    Hélas, mon calme sera illusoire et, qui plus est, de courte durée. Le lendemain à 19h55, pendant que je pars à la douche avant mon rendez-vous, mon portable couine. Un message. Je me précipite, croyant trouver un mot d’Elodie dont je n’ai pas eu de nouvelles de la journée.

    Que nenni… Elodie m’a oublié… je ne peux pas croire à ce que je lis…

    « Vien au vestiaire rugby tout desuite ».

    Jérém. Inattendu. Mon cœur s’emballe. Jérém qui m’envoie un sms… il veut me voir… au terrain de rugby… alors là, pas compliqué d’imaginer ma surprise… qu’est ce qui se passe ? Je pense bien que je le trouverai seul, je me souviens l’avoir une fois entendu dire qu’il reste parfois tard pour faire des exercices, le capitaine a la clef des lieux…

    Dans la minute qui suit je dois prendre une décision importante… envoyer zéro, un ou deux sms…

    Dans le premier cas, j’ignorerai celui de Jérém, mettant définitivement le mot FIN à notre histoire. Dans le deuxième cas, je refuserai son invitation… ce qui aurait à peu près le même résultat… dans la dernière hypothèse, j’annulerai le rendez-vous avec Stéphane pour replonger une fois de plus sans conditions avec mon beau brun…

    Oui, mon beau brun… qu’est ce que ça a été bon ce coup inattendu dans les vestiaires de la piscine… vraiment je l’ai dans la peau… j’adore coucher avec lui, j’adore son corps, j’adore son odeur, j’adore sa queue, j’adore… tout de lui… je suis fou de lui… il est vraiment tout pour moi, quand je suis avec lui plus rien d’autre existe…

    Mais d’autre part, quand j’y pense… il y a des moments où son attitude macho, la sensation d’être sa chose m’énerve… quand j’y pense… l’assurance, l’aplomb qui transpirent de son sms « Vien au vestiaire rugby tout desuite », sont carrément insupportables… dans sa tête c’est comme si j’étais tout le temps à sa disposition, comme si une réponse par la négative était tout simplement inenvisageable, comme si j’étais tout le temps là à l’attendre, comme si je n’avais pas d’autre vie que de rester chez moi en espérant qu’il veuille bien me baiser, que ce soit enfin mon tour, comme si je ne pouvais pas occuper ma vie autrement qu’avec lui, comme si je ne pouvais pas avoir autre chose de prévu que d’attendre ses sms… dans sa jolie tête, je ne suis que l’objet de son Sexual Healing…

     

    [Ooh, now let's get down tonight/Baby I'm hot just like an oven/I need some lovin'/And baby, I can't hold it much longer/It's getting stronger and stronger/And when I get that feeling]

    C’est ça, n’est pas, mon beau Jérém ? Tu veux me voir ce soir… tu es chaud comme un four… t’as besoin d'un peu d'affection… tu ne peux pas tenir plus longtemps… ça devient de plus en plus dur… et quand tu as ce sentiment

    [I want Sexual Healing/Sexual Healing, oh baby/Makes me feel so fine/Helps to relieve my mind/Sexual Healing baby, is good for me/Sexual Healing is something that's good for me]

    Tu veux un soulagement sexuel… oui, ça t’aide à calmer ton esprit… un soulagement sexuel bébé, c’est si bon pour toi… un soulagement sexuel est vraiment quelque chose de bon pour toi

    [Whenever blue tear drops are falling/And my emotional stability is leaving me/There is something I can do/I can get on the telephone and call you up baby, and/Honey I know you'll be there to relieve me]

    A chaque fois que l’envie te prend… il y a quelque chose que tu peux faire… tu peux décrocher le téléphone et m'appeler bébé, et tu sais que je serai là pour te soulager…

     

    Depuis le début ça a été ça en fin de compte… mais là… là il se trouve que j’ai précisément autre chose de prévu… putain d’attitude de petit con… alors je sens soudainement monter en moi l’envie de lui mettre une baffe d’anthologie…

    « Vien au vestiaire rugby tout desuite »... je t’en foutrais, espèce de petit con… on ne rigole pas hein ?

    Tu vas voir ce que tu vas voir, espèce de petit merdeux… le déroulement de ma soirée se dessine instantanément devant mes yeux… d’abord, un sms commence à s’écrire dans ma tête « Là je suis déjà pris (au sens propre comme au sens figuré) je te sonne quand je suis dispo, bisous à+ »… je m’imagine la tête du beau brun devant un message de ce type… il va être fou… dingue…

    Je me sens décidé à l’envoyer bouler, je suis juste tiraillé entre le fait de ne rien répondre ou de répondre un truc du genre « Je suis pris ce soir, peut-être une prochaine fois ? ». 

    J'aimerais tellement voir sa colère devant ma mutinerie... je paierais cher pour voir sa tronche après lecture de ce genre d’sms… pour le voir s’énerver, pour sentir son sang à moitié napolitain commencer à bouillir… pour regarder sa jalousie inavouée le secouer de fond en comble… pour assister à la soirée de merde que ce petit message serait capable de lui infliger…

    Si rien que le fait de me voir discuter avec Stéphane à la piscine a provoqué en lui ce regard noir que j’ai trouvé si jouissif… j’imagine son état d’esprit si jamais si je lui balançais dans les dents un truc dans ce genre…

    J’aimerais bien une petite réaction épidermique de jalousie mal placée genre celle du soir après qu’il est venu à ma rescousse dans les chiottes de l’Esmé… quand il m’avait engueulé, pris de haut par rapport à mes regards mal placés vis-à-vis des garçons… alors que lui il ne se gêne pas pour mater toutes les nanas qu’il croise… quand il avait voulu savoir sans oser le demander si j’était prêt à rejoindre ce gars abruti dans les chiottes comme je le faisais avec lui…

    Est-ce qu’il veut me parler, qu’on ait une explication après qu’il ait vu Stéphane discuter avec moi à la piscine ? C’est la première question que je me pose… j’ai à la fois peur et hâte de découvrir sa colère… s’il lance ce genre de discussion, je suis bien décidé à vendre chère mon explication…

    En tout cas je suis bien content de sa jalousie… mais au fond, à quoi rime-t-elle? ça, franchement je l’ignore… en tout cas elle est bel et bien là… soit il pense que je lui appartiens et ce n’est qu’une jalousie purement charnelle, soit il est jaloux car il tient à moi plus qu’il ne veut se l’avouer???  

    La première hypothèse me semblant plus réaliste, je sens une nouvelle explosion de colère envahir ma tête… j’ai vraiment envie de le faire… quelque part je crois qu’à ce moment là j’ai envie d’aller au clash avec lui… je sens que je ne peux pas tenir ainsi, être sa chose en attendant qu’il me jette pour de bon… 

    Je vais l’envoyer chier, le laisser en plan et aller passer la soirée avec Steph, comme prévu, une soirée de sexe et de câlins… il ne faut pas oublier  l’adage: « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis »… tant que j’accepterai de me faire traiter comme un objet, Jérém ne me respectera pas… 

    Je vais très loin dans ma petite vengeance… ainsi je me surprends à imaginer, en sortant de chez Stéph, d’envoyer un nouveau message à Jérém, juste pour le goût de la provoc’ : « Au suivant, je crois que c’est ton tour maintenant, on se rejoint de suite au vestiaire »… je ne pense pas que j’aurais le courage de le rejoindre après une soirée avec Stéphane, mais l’idée de le mettre dans une colère noire, de le mettre dans une belle fureur, d’attiser sa jalousie si mal placée, si hypocrite, d’abattre se petites certitudes de macho à grands coups de dynamite me fait presque jouir… pendant un instant je me dis que après l’avoir autant provoqué, ça vaudrait quand même le coup d’aller le voir… ça doit être un spectacle sans pareil de voir un petit macho dans son genre atteint dans son amour propre, dans sa fierté de mâle… exposer mon corps à la fureur du sien, à une baise mémorable bien loin de la douceur des cabines et bien pire que la puissante sodo des chiottes du lycée… un mâle piqué à vif n’ayant dans la tête que la seule intention de rétablir sa position de mâle dominant… le pire c’est que ce petit con serait capable pour me punir, non pas de me baiser comme un malade, mais de me mettre plus bas que terre et de me laisser en plan…

    Je reprends mon portable pour envoyer un message assassin à mon beau brun… son message est toujours affiché avec ses erreurs d’ortho enfantins que je trouve si touchants… « Vien au vestiaire rugby tout desuite »…

    En même temps… après ce qu’il m’a fait hier à la piscine… j’ai trop trop trop envie de lui… de plus je soupçonne ce message et ce besoin soudain de me voir d’avoir été provoqués par la présence de Stéphane à la piscine… j’ai l’impression que mon beau brun est déjà en colère, sans que je lui envoie un message pour l’énerver encore plus… qu’il a déjà envie de m’écraser de sa sexualité pour me montrer que c’est lui le chef… petit con ultra sexy… franchement, plus petit con tu meurs… dans le ton péremptoire de son sms, j’entrevois soudainement non pas ou non seulement de l’effronterie de petit mâle… ce que je vois là, c’est le cri de détresse d’un mâle touché dans sa virilité… le mâle gronde, le cerf brame… il est en colère… il sonne la fin de la recré… je sais, je suis un cas désespéré, mais je ne peux rien y faire, cette idée me met dans tous mes états…

    Mais ce n’est pas tout… dans le texte de son sms, il y a trois mots magiques : « vestiaire de rugby »… le fantasme absolu… dans ma tête, là où était à l’apparence si limpide jusqu’à quelques secondes plus tôt, tout se brouillé…

    Mon relevé des appels du mois de juin 2001 indiquera que le 27 juin mon 06 aura passé un sms à 19h57’37’’…

    « J’y serai dans 10 minutes »

    Et…

    … un deuxième à 19h58’58’’…

    « Désolé, j’ai un imprévu, faut remettre ça »

    Définitivement, je suis un cas soc.

    « J’y serai dans 10 minutes », voilà ma réponse. Comme une évidence… masochiste, certes, mais une évidence…

     

    [Baby I got sick this morning/A sea was storming inside of me/Baby I think I'm capsizing/The waves are rising and rising]

    C’est ça, n’est ce pas, Jérém ? T’es pas bien… il y a un truc qui ne va pas… une mer fulminait en moi… tu te sens chavirer… les vagues montent et montent

    [And when I get that feeling/I want Sexual Healing/Sexual Healing is good for me/Makes me feel so fine, it's such a rush/Helps to relieve the mind, and it's good for us/Sexual Healing, baby, is good for me/Sexual Healing is something that's good for me/And it's good for me and it's good to me/My baby]

    Et quand tu as ce sentiment, tu veux un soulagement sexuel, un soulagement sexuel est si bon pour toi

    Après, tu te sens si bien, c'est une telle vague/Ca te soulage le corps et l'esprit et c'est bon pour nous… un soulagement sexuel est bon pour toi, un soulagement sexuel est bon pour toi/Et c'est bon pour toi et c'est bien de toi/Mon bébé

    [Honey, oh we're feeling fine/You're my medicine open up and let me in/Darling, you're so great]

    Chéri, nous nous sentons bien… je suis ta médecine, je m’ouvre à toi et je te laisse entrer en moi… chéri tu es si super

     

    Je suis con, je suis trop con : on est trop con lorsqu’on aime à ce point, c’est dans la définition.

    Je prends juste le temps de me doucher, de passer un t-shirt, un boxer et un short propre et je m’élance dans la rue vers le terrain de rugby de son équipe.

    Je regrette presque à l’instant la rapidité de ma réponse et la totale disponibilité, la soumission évidente de ma réaction à son sms, tel un petit chien bien dressé par son maître… hélas, c’est la première réaction qui m’est venue, le cœur se mettant instantanément à battre à mille à l’heure devant son message… j’ai essayé de résister, d’aller contre l’évidence… mais je suis secoué de l’intérieur, dans ma tête c’est le black-out… quand ce mec me propose d’aller le rejoindre, voilà, je ne raisonne plus… je ne suis qu’instinct, sensualité, je ressens des frissons… mon corps et mon esprit ne font plus qu’un… j’ai trop envie de le voir, trop envie de lui… ça fait tout juste 24 heures que j’ai baisé avec lui mais le fait de recevoir cet sms m’attire à lui avec une urgence et une nécessité auxquelles je n’ai pas le pouvoir de m’opposer…

    Oui, je ne peux pas résister à son appel… en revanche, s’il me cherche des noises à cause de Stéphane, je lui balancerai à la figure tout ce que je ressens… mes sentiments pour lui d’abord… je vais essayer d’affronter cela calmement… facile à dire… je lui dirai à quel point je l’ai dans la peau, et à quel point ça me fait mal de le voir m’utiliser juste pour baiser… à quel point sa réaction le matin après l’Esmé m’a blessé… tout comme son refus méprisant d’une galipette le mercredi du bac, ou encore la baise vite expédiée du vendredi… j’ai envie de profiter de cette occasion inattendue pour lui dire que je ne peux plus continuer à coucher avec lui sans la moindre tendresse, que ça me fait trop mal de baiser et de me séparer de lui juste après sans un regard, comme dans le plus vulgaire des plans Q… pour lui balancer que de toute façon la vie va nous séparer et que en plus j’ai rencontré un garçon…

    Oui, je sais, je m’emballe… je sais pertinemment que quand je le verrais, quand je serai devant lui, mon esprit va commencer à bégayer, que devant le désir violent que ce mec m’inspire mes idées et mes propos si fermes à cet instant vont se brouiller… son déo va finir d’avoir raison de toutes mes résolutions…

    J’ai écrit « J’y serai dans 10 minutes », j’ai été optimiste, car même en allant presque au pas de course, je me rends vite compte qu’il faudra davantage de temps que cela… je me sens comme planer… je sens mon corps parcouru de frissons, dans le ventre la boule d’angoisse et de frustration a laissée la place à une sensation de légèreté et d’excitation inimaginable ne serait-ce qu’un quart d’heure plus tôt… putain, je vais retrouver Jérém dans les vestiaires du terrain de rugby… qu’est ce qu’il avait en tête ?

    Dans son message il y avait la même l’urgence de me retrouver que dans ses messages nocturnes… est ce qu’il me réservait le même traitement que lors de nos rencontres après sortie de boite ? Dans le vestiaire de rugby ? Mon imagination s’emballe à vitesse grand V lorsque je sens le portable couiner à nouveau. Un nouveau sms de Jérém…

    Depeche…

    Le ton sec de ses messages, traduisant la complète soumission dans laquelle il me tient, le fait qu’il considère que je suis complètement à sa disposition, suscite en moi un sursaut d’agacement, sentiment qui fait retomber mon excitation d’un cran et qui me donne le courage de retrouver la résolution que, quoiqu’il se passe, ce soir là je ne baiserai pas avec lui… du moins pas avant une bonne discussion… j’ai besoin d’une explication de sa part et s’il se montre jaloux, je vais avoir une carte à jouer…

    J’arrive devant la porte du vestiaire avec le souffle court. Voilà, j’y suis. Me voilà devant le sanctuaire du rugby, devant ce lieu tant de fois fantasmé, ce lieu où un nombre inimaginable de beaux garçons musclés au plus fort de leur puissance physique et sexuelle se retrouvent entre eux pour partager les entraînements, le jeu, la fête, la joie, l’effort et tout un tas de choses plus ou moins avouables, des choses que mon imagination fertile et excitée n’a pas de mal à se figurer…

    Je me trouve devant le bâtiment de plain pied et pendant un petit moment je n’ose pas y pénétrer… je suis comme intimidé, tétanisé… j’ai l’impression de me trouver sur le parvis devant Notre Dame ou sur la place devant le Vatican, l’un de ces lieux dont on a entendu parler si souvent, tant de fois imaginé et si distant, si solennel, si emblématique, si « hors de notre portée »… et lorsqu’on se retrouve un jour devant ce genre d’endroit, lorsque on s’apprête enfin à en franchir le seuil, on se demande si c’est vraiment bien de le faire, d’appréhender le mythe, de l’arracher à l’imagination, au fantasme, pour le livrer à l’expérience, à la connaissance… peur que la magie cesse et que le fantasme ne soit plus…

    Je vais pénétrer dans ce lieu source de toutes les imaginations et de toutes les excitations du jeune homosexuel que je suis et je savoure les derniers instant avant de franchir le seuil de ce sanctuaire de l’éphémère, le sanctuaire de la beauté, de la jeunesse et de la puissance virile, de l’amitié, de la complicité, de la promiscuité entre beaux garçons… je suis impatient de découvrir ce lieu, de le visiter, comme en pèlerinage…

    Et puis, je ne vais pas me mentir… je suis par-dessus tout impatient de savoir pourquoi Jérém m’a fait venir, dans quel décor il envisage de me posséder, de prendre son pied, de me faire jouir sous les coups de sa bite… non… je ne le laisserai pas faire… en tout cas pas avant une petite explication d’où je ne me contenterai pas de sortir bredouille…

    Un instant plus tard, je réalisé que Jérém est seul là dedans… cette dernière réflexion provoque en moi une brusque montée du désir de le retrouver, tellement puissante que j’en oublie toutes mes réticences intellectuelles ainsi que toutes mes branlettes mentales : je franchis ainsi en deux enjambées les derniers mètres avant l’entrée et je passe le seuil presque d’un bond.

    C’est la première fois que je pénètre dans un vestiaire de rugby et j'avoue que ça me fait quelque chose... en pénétrant dans ce lieu, j’ai l'impression d'arriver enfin à mater un peu de l’intimité de tous ces mecs...

    Une fois passée la porte, je me retrouve face à un petit espace d’accueil devant lequel se déroule un couloir sombre avec un certain nombre de portes sur les deux cotés… seule l’une d’entre elles est entrouverte, laissant filtrer de la lumière qui me permet de me rendre compte de la configuration des lieux et de me diriger à coup sur vers l’endroit où mon beau Jérém doit se trouver.

    Mais la première sensation qui me frappe une fois l’entrée franchie est plutôt d’ordre olfactif que visuel… dès le seuil passé, mes narines sont frappées avec une force inouïe par une odeur de… vestiaire… un mélange de gel douche, d’eau, de déo, une odeur de transpiration… une odeur de… mecs... putain… ça sent le mâle… et me voilà reparti… j'imagine tous ces mecs pleins de transpiration après le match, se déshabiller, abandonner au sol leurs maillots souillés, se retrouver à poil, en pleine promiscuité, passer sous la douche, les corps sculptés caressés par l’eau, les mains qui étalent le gel douche sur la peau, le contact des doigts avec les pectoraux, avec les tétons, avec les abdos, avec la queue… et l’eau qui tombe, qui ruisselle, qui caresse… j’imagine des regards fuyants, discrets, intéressés, j’imagine des désirs cachées, inavoués…

    Et puis j’imagine ces beaux mâles sortant des vapeurs de la douche, les peaux qui se frôlent, les regards qui se baladent, les envies qui montent... ma fantaisie est d’autant plus excitée à cause de ce putain ce clip qui vient tout juste de sortir, « Les garçons dans les vestiaires », un clip qui, ajoutant des images plutôt suggestives à un texte qui était déjà bien évocateur et rempli de fantasmes, frappe très fort ma conscience de jeune gay... sacrée Clarika… apparemment cette nana a l’air de savoir de quoi elle cause... ce clip rempli de vapeur, de serviettes à deux doigts de tomber… de nudités désirables, de corps sculptés, parcourus par des envies de garçon, des envies réveillées par cette promiscuité qui sillonne la chanson du début  la fin… rien que de penser que dans ces lieu, de beaux garçons, tentés par la promiscuité auraient pu se donner du plaisir, un plaisir secret et interdit, je sens monter dans mon corps une envie de sexe irrépréhensible, je sens mon bas ventre papillonner, une tension presque électrique descendre vers mon anus… je sens mon ti trou se détendre, la sensibilité de ma peau exacerbée... les tétons frôlent le coton de mon t-shirt et achèvent de me filer une trique monumentale... je surprends des images se bousculer dans a tête, des envies d'orgies…

    Je regarde cette porte entrouverte d’où jaillit la lumière, cette lumière sur laquelle je ne vais pas tarder à me jeter, irrésistiblement attiré, comme un moustique sur la seule lumière allumée en terrasse lors d’un chaud soir d’été. Jérém doit sans doute être là, en train de faire de la muscu… dans quelle tenue va-t-il être ? dans quelle attitude ? qu’est qu’il me veut ?

    En tendant l’oreille, j’entends des bruits métalliques tombant avec une cadence régulière, des cliquètements accompagnés par des espèces de grognements qui semblaient traduire l’effort plutôt extrême que ses exercice devaient lui demander. Je reconnais certaines fréquences de ces sons inhabituels… ce sont bien des râles d’effort de Jérém, des râles qui ressemblent un peu à ceux que je l’ai parfois entendu émettre en atteignant le summum de son plaisir de mec…

    J’adore ce moment, le moment pendant lequel tout est encore dans mon imagination, ce moment d’attente avant le bonheur de le retrouver, ce moment où le fantasme envahit mon cerveau et fait monter l’excitation à des sommets rarement atteints… mon odorat conquis par ce repère de mâle, par cette odeur de testostérone et d’effluves masculins, comme des phéromones persistants dans l’air, accrochées au mur, aux objets, marqués à jamais par la jeunesse et la grâce de ces mecs débordants de puissance, de jeunesse…

    C’est excessivement bon de me retrouver là et d’entendre Jérém sous l’effort, sans encore le voir, imaginer ses muscles gonfler, prendre de la peine pour se développer encore, imaginer son corps tout chaud, moite de transpiration, imaginer ses envies, ce qu’il va me faire… je pourrais rester longtemps immobilisé sur le seuil de l’entrée du bâtiment des vestiaires, mais je sais que Jérém est en train de s’impatienter, alors je ne peux plus tergiverser… d’autant plus que mon désir, ma trique, me poussent vers cette lumière… adieu propos de disette…

    Avec un geste de prudence, je ferme la porte du bâtiment derrière moi, je mets un tour à la serrure… et j’avance lentement dans le couloir. Je suis sur le seuil de la porte de la salle de muscu. J’hésite un peu à rentrer à cause de ma trique qui ne fait pas mine de vouloir tomber… j’ai un peu honte de me présenter dans cet état, d’autant plus que mon short ne m’est d’aucun secours pour cacher mon désir… je sais que dans cet état là je suis à sa complète merci, que j’ai perdu tous mes moyens… mais tant pis, à ce moment là je ne suis plus un être de raison, je suis un petit animal en rut…

    Je pousse discrètement la porte et je le vois. Jérém est là, au milieu de cet espace assez grand, rempli de machines, toute sorte d’engins aptes à sculpter de beaux corps… des appareils à charge guidée, des vélos, des tapis roulants, un rameur… et au milieu de tout ça, un banc de musculation sur lequel mon beau Jérém est allongé, les bras tendus sous l’effort…

    Le développé couché… l’un des exercices les plus populaires en salle de sport... très bon pour développer les biceps, les triceps et de putains de pectoraux… tout con comme exercice, il s'agit de lever une barre avec des poids au-dessus de la poitrine tout en étant allongé sur le dos sur un banc d'haltérophilie... tout con mais tellement efficace pour façonner des physiques de dingue comme le sien…

    Il a de la technique ce petit con, il est à l’aise avec toute cette ferraille : il saisit la barre avec une prise deux fois plus large que la largeur de ses épaules, il contracte ses trapèzes, resserre ses omoplates pour bien placer les épaules en arrière, collées au banc ; collées, tout comme ses fesses, sa position allongée respectant la cambrure naturelle et magnifique de son dos.

    Putain de Jérém… allongé sur cette table… trempé de sueur, de cette sueur dont je peux percevoir l’odeur et dont je m’enivre… putain de Jérém… le torse couvert par un ti débardeur blanc avec fines rayures à faire hurler, son bassin habillé d’un short bleu qui, vu la position, laisse moins de place à l’imagination qu’à l’observation concernant les attributs masculins qu’il était censé dissimuler… j’ai l’intuition qu’il n’y a pas de boxer sous son short…

    Et sous les mouvements de ses bras, le débardeur se relève alternativement découvrant et cachant successivement le chemin du bonheur, presque jusqu’au nombril… qu’est ce que c’est beau ce mec allongé qui ne se rend même pas compte de comment ses mouvement provoquent des visions de bonheur dont je suis le seul à jouir…

    Il resserre ses doigts autour de la barre chromée ; il est prêt à redémarrer son exercice : il inspire profondément, je le vois mettre ses biceps sous tension, ainsi que ses pectoraux et les muscles de son dos... ses pieds nus sont fermement plantés au sol d’une part et d’autre du banc ; il force encore et la barre se décolle du support ; ses bras tendus se plient autour des coudes de façon lente et régulière et viennent poser la barre directement sur ses pectoraux, au niveau des tétons; il marque une courte pause, il expire lentement et il entreprend de pousser avec les bras, les jambes et les pieds bien plantés au sol lui servant de stabilisateur, pour ramener la barre à sa position haute… je le regarde faire, je regarde tous ses muscles, ses biceps et ses pecs travailler…

    Son visage ruisselant de sueur traduit par la grimace l’effort extrême que sa musculature est en train de produire pour soulever ce poids à la limite de ses capacité physiques… putain, je me dis, voilà comment un fabrique un pareil corps de rêve… il n’y a pas de secret… de la bonne génétique, mais beaucoup de travail ensuite, de la volonté, les couilles de vouloir… son effort est tel que son visage s’empourpre à vue d’œil et qu’une petite veine gonfle au milieu de son front… tout comme l’artère dans son cou… je le sens émettre des grognements d’effort, presque de souffrance… je vois ses bras remonter petit à petit, au prix d’un effort qui paraît vraiment extrême, et porter enfin la barre à hauteur des crochets… je le vois alors reprendre une respiration rapide, profonde, récupérer petit à petit…

    Qu’est ce que c’est beau ce corps en plein effort… chaud, puissant… je me sens attiré comme un trombone par un aimant. Je fais un pas dans la salle et c’est à ce moment là que Jérém, ne semblant jusqu’à là avoir remarqué ma présence, tout pris comme il l’était dans l’effort, tourne la tête dans ma direction. Il me regarde avec ses yeux de braise, sexy comme je n’ai plus de mots pour le décrire… naaaaan, mais comment décrire ça… à moins de l’avoir vu… sentir son odeur… voir le relief de sa queue à travers le tissu fin de son short… voir le coton du débardeur collé à sa peau mate et humide… voir sa petite chaînette négligemment abandonnée sur son sternum… son tatouage de mec criant la perfection de son épaule dégagée… putain ! et ses yeux de mâle, dans cette position allongée, les cheveux un peu en bataille, pour une fois, après les entraînements et la muscu, encore plus craquant… sa respiration encore rapide accompagnant sa récupération, comme dans tant d’autres occasions j’avais eu l’honneur d’y assister… je connaissais la façon dont ce corps magnifique se comporte dans l’effort et je sais comment il gère la récupération… le souvenir remonte en moi de cette branlette monumentale que je lui avais administrée lors de l’une de nos révisions en nocturne et qui l’avait mis dans cet état là, à la limite de l’épuisement…

    Il me regarde toujours… il me jauge… il me soumet à lui rien qu’avec son regard… dans ce face à face, son pouvoir sur moi est absolu… il sait le plaisir qu’il m’a donné la veille dans la cabine des vestiaires de la piscine, car non seulement je lui ai montré, mais je lui ai carrément dit… il sait que je ne peux pas lui résister, que j’ai excessivement envie de lui… son regard semble dégager de plus en plus de puissance, comme si sa récupération physique libérait de l’énergie pour son esprit… ce regard est tellement aveuglant, tout est dit, sans un seul mot… il est le mâle… je suis sa chose… ce moment, cet échange de regard et de désir intense se passe dans un silence total… c’est juste parfait…

    Je sens ma respiration coupée, je me sens trembler, commencer à transpirer à mon tour… putain d’effet qu’il me fait ce mec… j’en peux plus, en dépit de mes résolutions de tout à l’heure d’avoir enfin une explication avec lui au sujet de notre relation, je sens que je suis à deux doigts de me jeter sur lui, ce qui est précisement le truc à ne pas faire au risque de me faire jeter à coup sur… je sais que c’est lui qui décide et que si j’essaie de forcer quoi que ce soit, tout part en vrille… alors, pour me donner un minimum de contenance, comme une défense, je finis par lui lancer :

    « Salut… ».

    « T’as fermé l’entrée ? »

    (Aaaahhhhh, putain de petit con, de petit coquin… donc, ce que tu as prévu pour moi ce soir, nécessite que l’on ne soit pas surpris… je ne me sens plus… je suis fou…)

    « Oui… »

    « Approche… »

    (Putain… il a envie que je le suce, j’en suis sur…) Je m’exécute.

    « Tu vas attraper les deux poids qui sont sur la table juste derrière et tu vas en rajouter un de chaque coté de la barre… ».

    (Perdu…). Là encore, je m’exécute. J’attrape les deux poids et j’en laisse maladroitement tomber un qui s’écrase sur le sol avec grand fracas. Je le rattrape et je m’approche de lui pour les enfiler sur la barre… l’odeur de son déo mélangé à celui de sa transpiration de mec me frappe alors de plein fouet… putain de truc de dingue… je suis carrément dans un état second, comme en hypnose ; je sens la chaleur qui se dégage de son corps tonifié par l’effort… je le regarde, allongé, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration qui est en train de ralentir… je vois sa pomme d’Adam se balader de haut en bas et de bas en haut remuant la peau autour de son petit grain de beauté… je vois, j’entends ses déglutitions… putain de mec…

    « Maintenant tu vas te placer derrière moi et tu te tiens prêt à m’aider à remonter la barre si jamais tu vois que je n’y arrive pas… ».

    (Je suis fou… il est en train de me demander de l’assister pour des exercices de muscu comme je j’étais un pote à lui…)

    « Comment ça ? »

    « C’est la première fois que je vais tenter autant de disques… on ne sait jamais… »

    « Comment je vais voir si je dois faire quelque chose? »

    « Je vais soulever la barre, la sortir des supports, plier mes bras pour la faire descendre… après je vais essayer de la remonter et de la remettre sur les supports… si tu vois que je m’arrête pendant la remontée ou que, pire, je redescends, tu attrapes la barre et tu m’aides à la soulever… ça m’évitera de me blesser… ».

    Il doit me prendre pour un demeuré. Je dois en avoir l’air. Une poule devant un couteau. Pareil.

    « Ouais… ».

    Putain de Jérém… c’est une sacrée responsabilité qu’il me colle… je n’y connais rien à ce genre de jeux de mec… la muscu… le lever de poids… ce petit con a décidé de tenter de repousser ses limites au risque de se faire mal, et cela devant mes yeux, en me donnant à moi, qui n’a jamais vu un banc d’haltérophilie qu’en photo, la responsabilité de son intégrité physique… l’intégrité physique de ce mec, ce mec beau à se damner… je sens sur mes épaules une pression qui doit ressembler à celle du type qui est en charge de la sécurité de la Joconde…

    Le fait qu’il puisse se mettre en danger provoque en moi un fort sentiment d’inquiétude… bien sur il n’est pas en train d’accomplir l’ascension de l’Everest mais enfin, on ne sait jamais… s’il se claque un biceps ou s’il se fêle une coté, je m’en voudrais énormément… en plus du fait que je crains sa réaction… j’ai presque envie d’essayer de l’y dissuader mais je sais que ce serait peine perdue… soudainement je ressens une étrange tendresse à son égard… petit con, va, toujours en train de te mettre en danger… mon petit cœur recommence à battre très fort mais ce n’est pas du désir, là c’est de l’inquiétude… j’ai peur pour lui, j’ai peur pour le mec que j’aime par-dessus tout… sa mise devant le danger me fait éclater devant les yeux les sentiments ce que je ressens à son égard et que je tente d’enfouir depuis plusieurs jours face à son attitude insupportable…

    Une autre pensée me hante… il est en train d’essayer de repousser ses limites… est-ce qu’il fait cela pour m’impressionner… si c’est le cas, c’est peine perdue… je n’ai pas besoin de ça pour être impressionné par ce petit con… j’ai pas besoin de le voir fier d’avoir pu soulever deux poids supplémentaires pour avoir envie de baiser avec lui… oui, il est en train d’essayer de repousser ses limites… ce qui me fait peur c’est que, si jamais il échoue, ma présence pourrait lui paraître indésirable, il pourrait me jeter méchamment… et comme sa fierté est en jeu, je crains qu’il se force à réussir, au risque de se blesser…

    Par ailleurs, si cette charge de responsabilité me fait peur, en même temps elle me réjouit… au final je me dis… s’il me demande ça c’est qu’il sait ce qu’il fait et que, quelque part il a confiance en moi… putain ça me fait plaisir de penser ça, d’imaginer que pendant un instant je serai son bodyguard…

    « Mets toi derrière et fais gaffe… »

    Il soulève les bras, ses épaules parfaites laissent pivoter ses biceps avec un mouvement puissant, précis… ses mains s’enroulent autour de la barre en métal poli… il serre les doigts, il les rouvre, ils sont puissants, pulsants, impatients, excités, cherchant la meilleure prise et le courage avant de dire au cerveau : c’est bon , tu peux y aller…

    C’est comme le compte à rebours avant le lancement d’Ariane… je suis un inquiet, je ne veux pas qu’il se blesse, surtout si je n’arrive pas à assurer… putain je m’en voudrais à mort… je me penche sur lui, son parfum de mec me rend dingue, sa transpiration me fait chanceler, la vision de son corps étendu sur la table de muscu me donne carrément le tournis… et c’est dans ces conditions là qu’il faudrait que j’assure sa sécurité… finalement je crois qu’il ne se rend pas compte, qu’il ne sait pas vraiment ce qu’il fait…

    « T’es prêt ? ».

    (bah, non, je ne sais pas)

    « Oui… » 

    (petit oui, de toute façon t’es en piste, Nico, maintenant il va falloir danser)

    « J’y vais… » m’annonce-t-il, le ton décidé et confiant. Sacré mec.

    Et là je vois ses biceps se gonfler, je vois à nouveau la grimace de l’effort se dessiner sur son visage ; ses yeux se ferment, il inspire un grand coup, il pousse un cri de guerrier et la barre se lève au dessus des supports; comme toute à l’heure, voilà tous ses muscles tendus, ses biceps gonflés à bloc, une petite veine apparaît sur son front, sa clavicule devient saillante, son cou est tellement contracté que l’artère devient visible…

    Ses bras complètement tendus, la barre est désormais en l’air, le petit con a assuré l’entrée en jeu… il respire un grand coup et je vois ses muscles se contracter, se épaules tendues retrouver l’appui de la planche, ses coudes négocier le décrochage de l’avant-bras pour commencer un lent mouvement de descente… je vois l’effort augmenter, ses bras en tremblent, son visage devient tout rouge… j’ai l’impression qu’il a un mal de fou… j’hésite si intervenir ou pas et comment… je n’hésiterai pas longtemps car un instant plus tard je vois la barre descendre tout lentement et ses coudes venir enfin s’appuyer sur le banc… je suis rassuré… la première mi temps s’est bien passé… je souffle…

    Je souffle mais pas longtemps… il reste le retour… le voilà qu’il marque une pause, il reprend son souffle pendant quelques instants, il inspire un grand coup et il recommence à forcer pour faire remonter la barre.

    L’effort parait cette fois-ci carrément insurmontable… c'est-à-dire que même ce corps d’apollon a ses limites… je vois tous se muscles se tendre en prenant un mal de chien… le beau ténébreux serre les dents, pousse un râle venant du plus profond de ses poumons… au bout de quelques secondes les coudes se décollent péniblement du banc et la barre commence à monter lentement, tout lentement, millimètre après millimètre… ses bras, son torse vibrent sous l’effet de la tension musculaire et de l’effort extrême… la transpiration suinte de son front et de son cou, l’arrondi de peau mate jusqu’à son débardeur est ruisselant… petit à petit je vois la barre monter, monter, monter et puis à un moment le mouvement semble ralentir, jusqu’à s’arrêter… son corps tout entier semble de plus en plus violemment secoué sous la vibration des muscles en tension, son visage est écarlate… il me regarde… je crois qu’il est temps d’intervenir… je me penche un peu plus sur lui, je tends mes bras, mes doigts ne sont plus qu’à quelque centimètres de la barre chromée…

    C’est là qu’un « NON » violent s’échappe de sa gorge… je m’arrête pendant qu’il ferme les yeux et qu’il reprend son effort… dans un dernier sursaut d’énergie, il lève la barre au dessus des crochets…

    Je le regarde, allongé, abandonné sur la table du banc d’haltérophilie… le ventre agité par la respiration haletante, en train de souffler comme un petit taureau, fier de lui, de ce qu’il vient d’accomplir… il me rappelle son attitude dans la cabine des vestiaires de la piscine, lorsqu’il venait de jouir en moi… là aussi c’est fini, il a réussi, il a gagné… il est beau à se damner… ses bras sont encore sur la barre, son visage, son cou, son torse sont en nage… et moi je n’ai qu’une envie, le lécher partout, le caresser, le masser, lui faire plaisir… son souffle est tellement profond et rapide, qu’il finit par en tousser, son torse secoué par de quintes puissantes… il finit par décoller les mains de la barre chromée et par poser les bras au long de son corps…

    Il restera allongé sur le banc, en train de récupérer de l’effort, pendant plusieurs minutes. Et lorsqu’il estimera avoir suffisamment retrouvé ses esprits, il finira par me lancer :

    Maintenant viens me sucer...


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    Il vient de terminer sa bière… je lui en propose une deuxième. Son déo réveille mes sens, je ne tiens plus en place… je ne sais pas comment faire pour aller plus loin… par moments son regard se pose fixement dans le mien… il me met mal à l’aise… oui, je suis gêné chez moi par un petit mec me toisant avec un regard coquin du haut de ses 18 ans… je commence à penser que je ne vais jamais y arriver… et puis j’ai l’idée de la bonne réplique :

    « Est-ce que tu veux une autre bière ou… peut-être autre chose… ».

    « Ca dépend de ce que vous avez à proposer » il me cherche ce petit con… il sait que ce n’est pas que pour une bière que je l’ai invité chez moi… il se fout de moi en continuant à me vouvoyer alors que ça fait au moins trois fois que je lui demande d’arrêter cela… petit con, va…

    Une minute plus tard il est allongé sur mon lit, torse nu, habillé d’un simple boxer DIM blanc… je regarde son torse dessiné et imberbe, ses cuisses musclées, ses mollets puissants et légèrement poilus, je m’enivre de son physique frais, de sa peau que je n’ai pas encore effleurée mais qui a l’air si douce, si jeune, une véritable peau de bébé… ce petit mec est juste à croquer… et ce soir c’est moi qui a la chance de le caresser, de le câliner, de lui faire découvrir le plaisir, de le faire jouir… je me demande quel genre d’amant il va être… un amant câlin, sensuel, ou plutôt un amant dont la jeunesse et l’impatience de trouver le bonheur des sens le poussera à précipiter les choses pour aller droit au but ?

    « Alors, tu viens me sucer ? » me balancera-t-il devant ma contemplation qui a trop duré à son goût… j’aurais dû me douter qu’un jeune mes dans son style est plus soucieux d’arriver au bout que de jouir dans l’attente…

     

    Petit retour en arrière.

     

    En ce printemps de l’année 2015, j’ai besoin de tranquillité. Après tout ce temps, j’ai décidé de rassembler mes souvenirs et mes émotions, pour tenter de me guérir de ce vide que je ressens en moi depuis que Jérém ne fait plus partie de ma vie. Un soir, il y a quelques moi chez moi à Toulouse, je me suis assis devant mon ordi et j’ai commencé à écrire. Mon histoire. Notre histoire. Au début ça ne devait être que l’affaire de quelques pages. Ensuite, au fil de l’écriture, les souvenirs ont commencé à venir à moi par flots ininterrompus et une foule de détails est remontée à ma mémoire… j’en ai vite été submergé, comme si je revivais carrément cette période de ma vie…

    C’est souvent douloureux de se plonger dans ce genre de souvenirs, le souvenir d’un temps heureux : car, je dois bien admettre, avec le recul, ce fut un temps heureux ; il l’a été au delà de la souffrance que j’éprouvais à cette époque devant l’attitude insaisissable de mon beau brun, devant ses réactions imprévisibles et parfois très dures… ça l’a été vis-à-vis de moments inoubliables de tendresse, de partage, d’espoir que je vivrai plus tard avec lui… certes, avec Jérém la vie ne sera jamais un long fleuve tranquille… mais parfois, au détour d’une rapide d’où sortirai tout cabossé, pendant un temps le courant sera un peu plus calme… au final, je n’ai gardé que le bon de tout cela et je ressens une profonde nostalgie de tous ces moments avec lui… une nostalgie qui fait que, si j’avais le pouvoir extraordinaire de les revivre, je n’hésiterais une seule seconde…

    Je n’ai jamais pu oublier Jérém et, au fond, je l’attends toujours. C’est certainement pour cette raison que toutes mes relations successives n’ont pas duré… Jérém est toujours dans mon cœur, et j’ai l’impression qu’il le sera toujours… à moins que… à moins que l’écriture réussisse ce qu’une psy n’a pas réussi en trois ans de thérapie… m’aider à faire de l’ordre dans le bazar sans nom qui se love dans ma petite tête… 

    C’est pour cela que j’ai commencé à écrire. J’ai commencé un soir du mois d’août 2014 et depuis, plus je tape sur mon clavier, plus ça me prend aux tripes… oui, les souvenirs viennent à moi et c’est parfois déstabilisent de retrouver des images, des sensations que je croyais oubliées à jamais, retrouver tous ces moments avec le recul des années écoulées, avoir l’impression de comprendre aujourd’hui certaines choses que je ne comprenais pas à l’époque… me dire « mais quel con j’ai été, tout était sous mes yeux »… facile à dire à 15 ans de distance, à l’âge de trente deux ans…

    Avec le temps, il se produit un phénomène étrange. Nos rancoeurs disparaissent peu à peu, la haine, la tristesse, l’animosité deviennent un lointain souvenir. Et soudainement on voit très nettement les années et les événements qu'on a laissés derrière soi. Bien sûr, une grande partie de ce qu’on arrive à voir à distance pourrait aussi être vue sur le moment. Si on prenait tout simplement le temps de regarder. Mon ami Jérémie par exemple : j'aurais du voir à quel point il n’était pas heureux. Mais non... je ne voyais que ses t-shirts moulants, ses tenues de bogoss, son attitude macho et virile. Sa sexualité débordante. Le fait qu’il était convoité par chaque fille qu’il croisait. Et son assurance de façade, son arrogance de petit con, son insupportable dureté à mon égard. A l’époque je n’avais que 18 ans, et à 18 ans les choses paraissent toutes autres qu’à 32, surtout que mon esprit était à l’époque tout pris dans l’amour fou pour ce mec qui m’échappait… tout pris à ma souffrance… aveuglé…

    Si j'avais regardé de plus près, j'aurais vu que Jérémie était un garçon au bord de la noyade. Cherchant désespérément un radeau de survie. Heureusement pour lui, il l'avait trouvé. En la personne d’un garçon très amoureux appelé Nicolas. Encore que, il aurait fallu qu’il sache accepter d’être sauvé… et il aurait fallu que ce Nicolas sache contourner sa carapace pour atteindre son cœur…

    Oui, quand je reviens sur le temps que j'ai laissé derrière moi, tout a l'air tellement évident. Tout est là devant mes yeux. Mais on est tous sur notre lancée. On prend trop rarement le temps de nous arrêter et de regarder autour de nous. Quel dommage vraiment, il y a tant de choses à voir.

    Facile de se dire, en ayant vécu toute l’histoire, que j’aurais pu anticiper certaines choses… me dire que, Jérémie T. était, en cet été 2001 juste après le bac, sur le point de commettre d’énormes bêtises. Mais cela est une autre histoire, et elle sera racontée en son temps.

    Certes, j’ai aujourd’hui des éléments que je n’avais pas à l’époque… des éléments qui me seront livrés lors des discussions que j’aurais beaucoup plus tard avec lui… mais cela ne rend pas moins vrai le fait que de mettre tout cela noir sur blanc me permet de voir les choses dans leur ensemble et de les mettre en perspective… les mots viennent tous seuls… au fil de l’écriture ils partent dans des directions que je n’avais pas préméditées… je me trouve à écrire des réflexions que je ne me serais peut-être pas faites sans le support de l’écriture sur l’écran.

    J’écris. Et pour écrire, j’ai besoin de calme, de solitude. De m’éloigner de chez moi, de Toulouse. Pour interroger ma mémoire et ouvrir mon cœur. Un jour je discutais de tout cela avec mon amie Linette, je lui parlais de ce besoin de solitude et de recul… elle m’a bien écouté et, ayant la main sur le cœur, elle m’a parlé de ce petit immeuble qu’elle possède dans une petite ville aux pieds des Pyrénées. C’est à une heure de Toulouse. Idéal pour m’isoler.

    La première fois que je m’y suis rendu, j’ai vite remarqué que je m’y acclimaterai bien… oui, la construction se trouve dans un impasse à coté d’une ligne de chemin de fer désaffectée : le lieu idéal pour être triste et se laisser aller à des souvenirs difficiles à appréhender…

    L’immeuble, situé non loin de la Garonne, est une construction carrée, de plain-pied, avec quatre entrées sur la façade principale, correspondant aux entrées de quatre studettes ; la studette A, la plus proche de l’entrée de la cour, momentanément inoccupée, m’est donc gracieusement mise à disposition… merci Linette ; la B est occupée par une jeune lycéenne noire pas très causante ; le dernier, le D, est occupé par un jeune actif pas très causant non plus, l’air plutôt à l’ouest et vraiment peu engageant…

    Mais la studette qui m’intéresse le plus, c’est la C évidemment, celle occupée par le charmant Valentin…

    Le hasard fait bien les choses…l’agencement des lieux fait qu’en allant ou en rentrant du lycée, Valentin est à chaque fois obligé de passer devant ma porte fenêtre… malheureusement, la cour est assez large pour qu’il puisse rejoindre sa studette en marchant à plusieurs mètres de distance de ma porte fenêtre… il n’en reste pas moins qu’il est quand même obligé de se « montrer », de « défiler devant mes yeux », et ceci pour mon plus grand bonheur…

    En ce premier soir, je suis assis au petit bureau juste à coté de ma porte d’entrée que la chaleur de cette fin d’après midi autorise à laisser ouverte… son arrivée m’est ainsi annoncée par le bruit de ses baskets sur les gravillons dans la cour… un pas rapide, cadencé, lourd, un pas de mec… je détourne le regard de mon écran et de mon histoire et je le vois avancer à travers l’embrasure de ma porte d’entrée… il arrive du lycée avec son sac à dos rouge sur les épaules…

    Valentin a 18 ans. C’est un beau petit brun, pas plus qu’un mètre soixante-dix, et évidemment il a la peau mate. Ma copine Linette m’avait parlé de lui. Un petit lycéen. « Pas touche… » m’avait-elle mis en garde « … mignon tout plein mais trop jeune pour toi… ». Cause toujours, Linette…

    Aujourd'hui, en ce jour de soleil du mois de mai qui commence à fleurer bon la fin de l'année de lycée et le bac, il porte un t-shirt blanc plutôt ajusté, la candeur du coton faisant ressortir encore plus la couleur mate de sa peau. Très très sexy. Son t-shirt est comme une deuxième peau qui semble taillée sur mesure tant il met en valeur les lignes de son torse… un petit torse en V de toute beauté, bien proportionné et qui a l’air imberbe, si on se base sur ce qu’on entrevoit de l’échancrure de son t-shirt… mais ça reste à vérifier… chose que je ne tarderai pas à avoir l’occasion de faire…

    Il porte également un short noir, annonçant un petit cul bien rebondi et moulant des mollets plutôt musclés, du genre que seuls les entraînements de ce sport béni qu’est le foot savent offrir à ceux qui les pratiquent régulièrement.

    Il fonce droit devant lui, complètement dans sa bulle, un univers d’ado (oui, l’adolescence s’étire de nos jours sur plusieurs décennies de la vie d’un garçon) fait de la musique qui sort d’un casque bleu bien voyant vissé sur ses oreilles et le coupant carrément du monde, et d’un grand écran de portable qui semble collé à la superglue dans le creux de sa main… ado modèle 2015, quoi… lorsqu’il passe à hauteur de ma porte fenêtre ouverte, il ne se rendra même pas compte de ma présence… cool… on dirait bien que ça commence sur les chapeaux de roues…

    De toute façon, faut être lucide Nico, tu ne l’auras jamais. Non seulement car il est hétéro… mon cerveau est ainsi fait, il donne toujours le bénéfice de l’hétérosexualité à tout garçon sur lequel il vient de flasher jusqu’à que preuve soit éventuellement faite du contraire… oui, en plus de son hétérosexualité présumée, il y a un truc chez lui qui me gêne un brin. Certes, la présence d’une 307 dans la cour avec un A collé au cul et que je le verrai conduire à plusieurs reprises me confirmera que le petit mec est bien dans le domaine du baisable… tout le monde connaît l’adage… il peut conduire, alors il peut baiser…

    Cependant, au premier regard, c’est son visage enfantin qui m’a posé problème… impression d’un instant, assez facilement évacuée un peu plus tard ce soir là, lorsque pour la première fois je le verrai fumer torse nu sur le pas de sa porte, un torse par ailleurs complètement imberbe car… justement… si jeune… lorsque pour la première fois j’apercevrai comme une claque bien assénée ce petit physique bien proportionné, à la musculature ramassée, avec une chute d’épaules dessinant un angle intéressant avec son cou puissant, avec des abdos fermes et finement ciselés d’où un joli nombril se détachait… oui, ma première impression d’allure enfantine s’évaporera ce soir là quand pour la première fois je serai confronté à ce petit format tout simplement… bandant… si jeune et si sexy à la fois… si jeune et si mec à la fois… et à son putain de déo de mec, cette sacrée signature olfactive des bogoss, qu’il me frappera de plein fouet mélangé à l’odeur de la fumée de sa cigarette lorsque, pour la première fois aussi, je feindrai d’aller chercher un truc dans ma voiture, histoire de sortir de chez moi et pouvoir passer devant lui pour le mater discrètement…

    C’est ainsi que je croiserai son regard pour la première fois. Et que pour la première fois on se balancera ce « Bonjour/bonsoir » qui sera la base et l’essentiel de nos conversations futures…

    C’est également en ce premier soir que, en revenant de ma voiture vers ma studette, le voyant écraser son mégot et faire demi tour pour se retirer dans ses appartements, je remarquerai le tatouage situé derrière son épaule gauche, une petit scorpion enroulé sur lui même… un petit dessin mignon, très joli, sexy tout plein, juste ce qu’il faut pour donner un petit charme supplémentaire à son beau torse, une espèce de « mystère », de « secret », un truc qui à chaque fois me fait me demander pour quelle raison l’a-t-il fait et ce que ça représente pour lui… voilà donc un beau torse mis en valeur par un petit tatouage discret et sexy et non pas comme ces physiques de jeunes mecs que l’un voit de plus en plus amplement tapissés, dévastés par des tatouages immondes, là où l’arrivée de la couleur est le summum du mauvais goût, des horribles graphismes qui couvrent la moitié de la peau et qui gâchent carrément le plaisir de mater un beau mec… à ce stade là ce n’est plus un tatouage… on dirait une mauvais bd… arrête Matt, stp… des tatouages si envahissants, capables de rendre imbaisable le plus bel apollon…

    A la faveur des chaudes soirées de ce début d’été, je le verrai par la suite de nombreuses fois dans cette attitude, fumant sur le pas de sa porte, torse et pieds nus, avec un simple short noir Adidas, parfois les yeux rivés sur l’écran de son portable tenu dans l’autre main, parfois juste regardant le paysage ou le ciel du soir…

    Combien de fois, en entendant ses pas sur le trottoir desservant les quatre entrées, j’en profiterai pour aller poser mon sac poubelle dans le container… pour aller une fois de plus à la voiture chercher une broutille, ce qui me permettra de mieux détailler son anatomie… et parfois, de plus en plus souvent vers la fin, de croiser son regard ténébreux, un petit sourire charmeur aux lèvres… craquant… charmant naturellement, charmeur par acharnement… en un mot: une petite bombe… 

    Oui, la première fois que je l’ai aperçu je me suis dit : c’est un gamin. Mais à mieux regarder, j’ai vite décelé dans son ce regard cette étincelle un peu vicieuse… je crois bien qu’au fil du temps il avait bien compris qu’il me plaisait et qu’il prenait un malin plaisir à sortir fumer torse nu… en attendant que je vienne le mater… parfois, ne l’ayant pas entendu sortir ou me faisant violence pour ne pas sortir (il est évident qu’au bout d’un moment j’étais un peu embarrassé de toujours sortir au même temps que lui), je l’entendais soudainement s’éclaircir la gorge… c’était un petit bruit tout mignon, presque un signal… oui, j’ai parfois eu l’impression que ce bruit se faisait entendre lorsque je tardais un peu à sortir de chez moi… et lorsque je l’entendais, je n’y tenais plus… je sortais de ma tanière illico… je sortais juste sur le pas de ma porte, le temps de lui jeter un regard discret… nos regards se croisaient et les « bonsoir » fusaient, sans que je trouve le moyen d’attaquer la conversation.

    J’ai toujours été tétanisé face aux mecs qui  me plaisent. Ne pas savoir quoi leur dire, avoir peur de les saouler, peur qu’ils se rendent compte et qu’ils soient vexés par mon attirance déplacée… et à fortiori quand une si grande différence d’age nous sépare…

    Est-ce qu’il appréciait que je le mate ? Est-ce que ça l’intriguait de savoir qu’un garçon s’intéressait à lui ? Est-ce que il kiffait le fait de se sentir désiré par un mec plus âgé ? Est-ce qu’il aimait le fait que je lui montre que je le trouvais attirant, qu’il avait une touche ? Est-ce que l’idée que sa jeune virilité soit aussi reconnue et désirée, ne le faisait pas bander ? Est-ce que cette attirance lui donnait des idées ? Est-ce qu’il se posait des questions sur comment ça se passe au lit entre garçons ? Est-ce qu’il avait déjà vécu un truc sensuel avec un pote ? Est-ce qu’il ne ressentait pas en lui une petite envie de franchir le pas ? Je finissais par me dire que s’il s’était bien rendu compte qu’il avait une touche avec moi, une sacrée touche, ce n’est pas forcement avec moi qu’il aurait envie de franchir le pas… bien qu’il ait du voir dans mon regard que je le kiffais tellement qu’il aurait pu me demander n’importe quoi… et la question finale était donc… est-ce que j’étais à son goût ?

    Après ce premier soir, lorsque mon emploi du temps me permettra de m’isoler dans ma studette pour écrire, je n’aurai cesse de guetter son arrivée… au fil des semaines, je me rendais compte que ses horaires changeaient de jour en jour… parfois il rentrait manger entre midi et deux, parfois pas… parfois il rentrait à 17 heures, parfois plus tard… et comme moi je n’étais pas tout le temps là, je ne pouvais pas prévoir son arrivée… qu’à cela ne tienne… bien que ses apparitions se révélaient aléatoires, je les guettais quand même, et sans répit…

    Oui, j’étais impatient de voir ce jeune mec se balader sous mes yeux… ce qui était, il faut bien l’admettre, enivrant et fatiguant à la fois… jour après jour, semaine après semaine, passage après passage, cigarette après cigarette, bonjour après bonjour, petit regard après petit regard, ce petit mec a fini par me faire de plus en plus d’effet, il a fini par habiter de plus en plus souvent mes pensées…

    Il venait d’avoir 18 ans, il était beau comme un enfant, fort comme un homme… c’était l’été évidemment, et j’ai compté en le voyant, mes nuits d’automne… oui, bon, ça c’est pour le rythme de la phrase… Oui, c’était l’été ou presque. En tout cas, la chaleur de ce printemps, faisait aisément penser aux jours de juin… et surtout, s’accompagnant au travail d’écriture que je poursuivais assez intensément, elle me ramenait à un autre printemps bien chaud, que ce soit au niveau de la météo que dans ma vie… je ferme les yeux et je me retrouve catapulté 14 ans en arrière, à l’approche de mon bac à moi, en train de penser à un autre brun, mon beau brun…

    Parfois, en repartant ou en arrivant à ma studette, je passais devant le lycée de Valentin… il m’est arrivée quelques fois de voir des jeunes en grappes sur l’esplanade devant le lycée et d’avoir illico une pensée nostalgique à la vue de tous ces petits cons qui vont passer le bac et pour qui tout devient possible… 18 ans… l’année du bac, celle qui précède d’autres études souvent loin de la famille, l’indépendance, la vie devant soi, tout à construire, tout à vivre, tout à connaître… l’année du permis, des vacances avec les potes, de l’amour peut-être… de l’insouciance…

    Un soir, après une journée passée presque entièrement en apnée d’écriture, je le vois rentrer, baskets rouges, short noir, t-shirt gris merveilleusement ajusté sur ses épaules et autour de ses biceps, casquette jaune vissée à l’envers sur la tête… le détail de la casquette… sur ce genre de petit mec c’est tellement sexy, alors que si moi je fais ça avec une casquette, et c’est juste drôle… 

    Ce soir là, pas de musique sur les oreilles, mais l’indétrônable smartphone incrusté au creux de sa paume, les yeux rivés dessus… ah non, il ne peut pas me faire ça… passer sans me voir… j’ai vraiment envie de croiser son regard de jeune brun… je ressens en moi ce désir bien connu, cette envie, ce besoin que le mec remarque que je le vois, qu’on le mate, qu’il se pose des questions…

    Je fais un petit bruit en déplaçant ma chaise… rappelé au réel par ce petit signal voilà que, sans s’arrêter de marcher, il tourne légèrement le visage dans ma direction… il esquisse alors un petit sourire et pendant qu’il me lance son habituel « bonjour », voilà que d’un geste rapide et automatique, il range son portable dans l’élastique du short de sport qui à l’évidence n’a pas de poches, à hauteur de ses reins coté droit… le t-shirt se trouve ainsi coincé et légèrement soulève, un petit bout de peau reste découvert… j’ai trouvé cela très sexy… ça m’a fait penser à certaines attitudes diablement nonchalantes de mon beau Jérém… à l’époque où il avait à peu près son âge…

    Mater Valentin en écrivant de Jeremy fait que le passé et le présent se mélangent et il faut bien admettre que « quand les souvenirs s'en mêlent, les larmes me viennent, et le chant des sirènes me replonge en hiver »…

    Oui, du haut de ses dix-huit ans, Valentin, devient Jérém… certes, les différences sont quand même beaucoup plus nombreuses que leurs ressemblances… déjà, même si je garde toujours à l’esprit que Valentin vient d’avoir dix-huit ans, par moments je me dis qu’il « fait vraiment très jeune »… lorsque je le compare à Jérém au même âge, je trouve que mon beau brun faisait déjà beaucoup plus mec… mais j’avais aussi un autre âge, et les mecs de mon âge ou d’un an de plus me paraissaient si « grands », alors qu’ils me paraissent si « jeunes » aujourd’hui...

    Il y a quand même de points communs troublants… à partir du déo de mec… omniprésent, enivrant, un ravissement des sens, une torture olfactive… il y a aussi sa façon de tenir la cigarette entre le pouce et l’index, de la poser nonchalamment entre ses lèvres… sans compter ce regard brun et charmeur…

    Encore merci, Linette de m’offrir cette opportunité de me retrouver loin de Toulouse le week-end, et à chaque fois que le travail le permet. De me retrouver au calme, seul. La studette, mon ordi et moi.

    Et Valentin, bien sur. Quand je suis là bas, l’observation de ses allers et venues contribue à occuper mon temps… il faut dire que plus le temps passe, plus ce petit con me fait de l’effet… j’ai vraiment envie de lui faire du rentre dedans, d’y aller cash… de lui dire clairement qu’il me plait et que j’ai super envie de le faire jouir… au fond je me dis que c’est une occasion rêvée… on est souvent que tous les deux… la petite étudiante ferme ses volets à 21 heures et le mec du fond travaille souvent le soir et la nuit… ce ne sont pas les occasions qui manquent… au pire il m’envoie chier, dans ce cas j’aurais la honte et il me faudra juste apprendre à l’éviter… (je ne pense pas que ce serait le genre de mec à me foncer dessus… et si bien… son petit gabarit, bien que musclé, ne m’inquiète guère à ce sujet…) au mieux il a envie d’essayer… certes, il est beaucoup plus jeune que moi, mais il n’y a pas de mal à se faire du bien… de toute façon si cette curiosité est en lui, il l’assouvira un jour, que ce soit avec moi ou avec quelqu’un d’autre… et dans ce cas, il serait vraiment souhaitable que ce soit avec moi…

    Et à ce sujet il y avait bien un truc qui m’intriguait… si j’ai bien souvent vu des potes venir le voir, rester une partie de la soirée ou repartir avec lui, il est vrai aussi que jamais je n’ai vu des nanas pénétrer dans la studette C… et, ça, il faut l’avouer, c’es une vraie question, une vraie curiosité… ne jamais le voir en compagnie de nanas, suscitait en moi des tonnes et des tonnes de questions… certes, je me disais, dans le petit lit de sa studette, pas très aisé de faire des galipettes… lorsqu’il partait, est-ce qu’il partait coucher avec sa copine que je n’ai jamais vu ?

    J’étais frustré si tel était le cas, car j’aurais bien voulu voir la tronche de la nana qui avait accès à sa sexualité… je l’aurais détestée, c’est clair, mais j’estime qu’il est toujours préférable mettre un visage sur l’ennemi… ou alors, est ce qu’il avait des aventures ? Ou encore… est-ce qu’il couchait ailleurs avec ce pote un peu plus âgé avec qui je l’ai vu plusieurs fois partir avec son sac de sport ? Ou alors, option peu réaliste mais bien rassurante pour apaiser le malaise vis-à-vis de mon incapacité à franchir le pas… peut-être que ce petit mec n’avait tout simplement pas de sexualité… peut-être qu’il était encore puceau…

    Combien de fois, que ce soit quand il n’est pas là ou en chauffant tout seul dans mon boxer assis devant mon petit bureau à l’affût de ses mouvements, je me suis fait le propos de l’approcher et de lui proposer tout simplement… une pipe… mais une fois que je m’élançais hors de ma studette avec le propos d’y aller franco, voilà que dès que je le vois, je suis instantanément happé par la peur non seulement de ne pas lui plaire, mais par une autre crainte très pratique, celle que si ça tourne mal que ça remonte aux oreilles de son père qu’il vienne me faire un esclandre… et que ça mettre ma copine Linette dans l’embarras…

    Je finis toujours par me dire que un petit mec aussi mignon, ne peut pas être gay… (certes, je me dis parfois l’inverse… qu’un mec aussi mignon ne peut pas ne pas être gay… comme si ce genre de perfection masculine n’était destinée qu’aux mecs… mais dans ces cas là c’est mon fantasme qui parle) et puis un soir j’ai cru pendant un instant au Père Noël… en cette chaude soirée de jeudi, comme pratiquement tous les soirs, la porte de ma studette est ouverte… la vitre de sa voiture doit l’être aussi car ce soir là sa voiture rentrera dans la cour en étant largement devancée par les décibels d’une musique diffusée à assez fort volume… Living for love résonne dans les enceintes… et lorsque, juste avant qu’il arrête le moteur et qu’il tourne le contact je capte les premières notes de Devil Pray, je me rends compte que ce n’est pas NRJ… c’est sa playlist… d’autant plus que, un peu plus tard ce soir là, j’entendrais les notes de Ghosttown, de Messiah et de Joan of Arc sortir de la porte de sa studette… 18 ans en 2015 et fan de Madonna… faut reconnaître que c’est un brin déroutant… si l’on pense que le môme était encore dans les couilles de son père lorsqu’elle chantait Holiday, Material girl, Papa don’t preach ou encore Like a prayer… quand Vogue a éclaté comme une bombe dans le monde entier, ou quand je découvrais Erotica, Secret et Don’t cry for me Argentina… qu’il venait tout juste au monde quand Frozen signait le grand retour musical de la Reine…

    Certes, être fan de Madonna se signifie pas automatiquement être gay… mais enfin, ça met sur une piste… pendant un temps, je me dis que je vais le brancher sur Madonna… mais évidemment je n’oserai pas…

    Non, je n’étais pas sur que Valentin puisse s’intéresser aux garçons… ce dont j’étais sûr en revanche c’est que, à partir du premier soir, j’ai eu envie de le faire jouir illico… oui, plus le temps passait, plus ce petit con me faisait de l’effet… tous les ingrédients étaient réunis pour l’addiction. Un beau gosse au physique avantageux et au regard charmeur. La proximité. La frustration cuisante d’une occasion offerte que je ne saurai pas saisir. Les jours qui avancent vers la fin de l’année de lycée dans un compte à rebours que j’assisterai impuissant arriver à son terme en me rendant définitivement inaccessible ce qui avait été à portée de main pendant un temps assez long… le supplice de Tantale que de le voir débarquer jour après jour si sexy le torse moulé dans un petit t-shirt ajusté sans oser l’approcher… l’effet de dingue de son déo de mec copieusement employé… le fait de guetter ses mouvements sans pouvoir les prévoir… de sentir un déchirement dans les tripes à chaque fois que je le voir apparaître si beau, si jeune, si insaisissable… si près et si inaccessible…

    Incapable de l’approcher, voilà qu’observer ses allées venues devient presque une obsession. Savoir ce qu’il fait, qui il voit, avec qui il couche… mille questions auxquelles je n’aurais jamais de réponse mais qui tournent en boucle dans ma petite tête… le voir partir un soir, un sac de sport à la main, le t-shirt rouge estampillé Umbro, casquette jaune à l’envers… le voir monter en voiture avec un pote à l’air plus âgé avec qui il est revenu à pieds du lycée une heure plus tôt… retrouver toujours mes idées déplacées, alors qu’il part juste aux entraînements de foot… voir ses potes rappliquer souvent le jeudi soir… ça rigole, ça parle fort, ça boit des bières, ça fume… et à en juger d’après l’odeur, ce n’est pas que du tabac… comme il fait déjà bon le soir tout se passe dans la cour, autour de la porte de sa studette et des voitures… alors je peux un peu profiter de leurs conversations de jeunes mecs à l’alcoolémie montante au fil de la soirée…

    Je suis quand même un peu jaloux comme toujours de leur amitié, de leur proximité, du fait que ses potes savent tant de choses sur lui que j’ignore, qu’il peuvent être avec lui, le voir sourire, parler avec lui sans être gênés comme je le suis… ce petit foisonnement insouciant de jeunesse dans la cour me prend aux tripes, m’empêche d’avancer dans mes lignes, je finis pas fermer le volet et la porte fenêtre, le double vitrage m’isolant de ce monde interdit…

    Je me remets à l’écriture, mais dans le silence du soir, voilà que leurs voix et leurs rires arrivent quand même à se faufiler jusqu’à ma moi… je branche mes écouteurs, je mets de la musique, du Steve Jablonsky, je passe en aléatoire son immense production instrumentale faite pour illustrer ma série préférée, ça me remonte le moral parfois, ça épouse ma tristesse à d’autres, c’est tout simplement parfait…

    C’est minuit quand, happé par la fatigue, sentant l’irrésistible attrait du lit, j’enlève mon casque pour aller me brosser les dents… les voix et les rires ont l’air de s’être estompés… un instant plus tard j’entends le bruit des voitures effectuant un démarrage vif sur les gravillons… ils vont où ? Ils sortent en boite ? Ils vont faire quoi ? Il n’a pas cours demain ?

    Ce soir là je m’endormirai en me tapant une vigoureuse branlette tout en pensant à un beau petit brun en train de fumer sa cigarette torse nu sur le seuil de la porte de sa studette… et à la fragrance poivrée de son déo de jeune mec…

    Le lendemain matin, lorsque j’ouvre les volets sur le coup de neuf heures, une surprise m’attend… un choc même… alors que d’habitude il est en cours à cette heure là, le voilà planté sur le pas de sa porte, torse nu malgré la fraîcheur du matin, en train de fumer sa première cigarette de la journée, exactement dans la même attitude à laquelle j’ai pensé lorsque je me suis branlé avant de m’endormir le soir d’avant… à un détail près… le petit mec n’est pas en short… non, mieux que cela… le petit con est sorti… en boxer… un beau boxer noir qui épouse parfaitement la musculature de ses cuisses… un beau boxer qui épouse également de façon redoutable ses parties de mec… je n’oserai pas insister plus qu’une fraction de seconde sur cette vision, mais j’aurais bien eu l’impression qu’à travers le tissu fin et élastique, on pouvait aisément deviner une belle trique du matin…

    Non, je n’aurai pas l’occasion de trop détaillés sa bosse moulée dans le boxer car je l’entendrai me lancer un « bonjour » sur un ton plutôt « bas de tension »… je regarde son visage… les yeux éblouis par la lumière, la gueule enfarinée, je me dis que le mec a du faire la fête la veille… heureusement, il ne doit pas avoir cours ce matin là… ou alors il a tout simplement pris le parti de sécher un coup en cette fin d’année où tout est joué… oui, la fin de l’année de lycée… j’ai bien connu cela en mon temps… voilà le souvenir de cette sensation remonter violemment à mon esprit, le souvenir de ces beaux jours avant mon bac quand je voyais tous mes potes heureux que tout cela se termine, ce qui provoquait en moi une profonde tristesse à l’idée que le bac arrive et avec lui la fin de mes révisions avec le beau brun…

    Je réponds vite fait à son « bonjour » et je me retire dans mes appartements. Quelques secondes plus tard, je me posterai dans la salle de bain devant mon miroir et je me ferai jouir en pensant à Valentin et à son joli physique uniquement habillé d’un boxer DIM noir, ce petit bout de tissu soulignant sa jolie taille marquant la jonction entre son petit torse en V et son bassin, ce petit boxer soulignant l’arrondi de ses deux magnifiques fesses et la morphologie de ses cuisses puissantes…

    Oui, définitivement, il me fait trop envie ce petit con… certes, nombreux sont les mecs croisés un jour qui m'ont fait cet effet, qui m’ont inspiré cette attirance furieuse et irrépressible… mais la plupart du temps ce n’est que la question d’un moment, d’une rencontre fortuite, d’une occasion rendue impossible par la configuration des événements… un mec croisé dans la rue, dans un transport en commun, dans une salle d’attente, au supermarché, lors d’un rendez vous professionnel…  on les croise un instant, une minute, une heure… on les désire, mais lorsque on s’éloigne d’eux, on les oublie aussitôt, l’attirance ne survit pas à la cessation du contact visuel, elle s’évanouit aussi vite qu’elle est venue…

    Avec Valentin, le plus dur à endurer c’était de le voir jour après jour sans savoir à quel moment j’allais le croiser… j’en arrivais au point de prier pour ne pas le croiser… car dès qu’il déboulait dans la cour, je sentais le coeur bondir devant cette beauté et s'arracher de ma poitrine a l'idée d'une occasion que je savais manquée à l'avance…

    Je me souviens d’un soir où il s’était soudainement mis à pleuvoir assez dru… j’avais laissé ma porte fenêtre ouverte pour profiter de la fraîcheur amenée par l’orage et je me concentrais sur le bruit apaisant de la pluie… et voilà que de but en blanc, alors que j’étais en train d’écrire à mon petit bureau, j’entends un bruit sec dans mon dos… j’ai tout juste le temps de me retourner que j’aperçois du coin de l’œil, inattendu, soudain et rapide comme un éclair, sa silhouette passer sur le trottoir devant ma porté vitré sous l’avancée du toit pour se protéger de la pluie … le bruit sec étant certainement du à son sac à dos frottant contre le battant de ma porte qui était resté ouvert… je l’aperçois tracer droit vers sa porte vitrée, mon attention est attirée par le bruit de son sac à dos frottant contre le volet en pvc de ma porte vitrée… et par le parfum de son déo, me tombant dessus comme un coup de fouet… 

    Apparition soudaine, mon cœur bondit… je le vois passer et ça me fait toujours ce drôle d’effet… je le sais désormais à quelque mètres de moi seulement, il doit être tout trempé… il doit certainement être en train de poser tous ses vêtements, t-shirt a volé, se retrouve torse nu, deo, odeur de pluie, comme ça doit sentir bon tout cela, short, boxer, voilà son sexe, le boxer abandonné par terre nonchalamment et de passer à la douche… je commence à pense à lui de façon obsessionnelle, à fantasmer… ça me happe l’esprit et il me faut une bonne branlette pour évacuer la tension et pouvoir me remettre à mes occupations… ça me brûle tellement ce désir, ça me brûle de l’intérieur, que j’en ai presque mal…

    Dès que je le sais chez lui, toutes mes pensées vont se focaliser sur lui... je ne vais plus pouvoir me concentrer sur quoi que ce soit d'autre ni même sur l'écriture… un petit brun, un désir qui me dévore comme une flamme de l'intérieur... comment se fait-il que un petit con de 19 ans ait autant de pouvoir sur moi de presque quinze ans son aîné… oui, je suis trop sensible à la beauté et au charme des beaux et jeunes mecs…

    C’est ce même soir que je déciderai que nos bonjours ne me suffisent plus et que j’ai vraiment envie de l’approcher. De faire sa connaissance. Et plus si affinités. Il me fallait juste une occasion, une excuse pour aller lui parler. Elle est arrivée par la petite lycéenne black. Dans l’après-midi elle m’avait parlé de la possibilité d’avoir la clef wi-fi de la box de Valentin en partageant les frais d’abonnement…

    Me voilà armé d’une bonne raison pour aller lui parler… Me voilà une bonne raison de me faire mille scénarios… scène 1… aller taper à sa porte, il vient me parler, je lui parle de la box, ensuite je lui propose une bière chez moi… scène 2… s’il dit oui, je trouverai le moyen de lui taper un peu la discute avant de lui proposer de le sucer chez moi… scène 3… s’il dit non, je vais lui propose de le sucer chez lui sur le champ…

    Oui, j’en conviens, c’est un peu abrupte comme démarche… pourtant, je me dis toujours que dans l’absolu une pipe ça ne se refuse pas… surtout à cet âge là quand les hormones bouillonnants rendent la sexualité à fleur de peau…

    Je me rase, je me douche, je force sur mon déo… je passe un débardeur blanc, un short noir, mes baskets bleues… je sors en reconnaissance du terrain… le gars du fond est parti travailler, la petite étudiante a déjà fermé son volet… on est que tous les deux, on est tranquilles… j’ai une excuse pour l’approcher… c’est l’occasion rêvée… si je n’y vais pas ce soir, je n’irai jamais…

    Son volet est ouvert mais sa porte vitrée est fermée, la lumière filtre à travers le rideau blanc… je vais poser mes poubelles… je vais à ma voiture, je rentre chez moi, je me plante sur le seuil de ma studette en attendant de trouver le courage d’y aller… je ne peux pas, je suis tétanisé… c’est si con… j’ai la bonne excuse pour aller lui parler, au pire, si je vois que je suis trop mal à l’aise, je m’en tiens qu’au sujet de la box… j’inspire profondément… je vais y aller… oui, je vais y aller… et… j’y vais pas… tournoyer mille fois autour de la cour, guetter sa porte mille et une fois, et toujours me poser la même question qui m’empêche d’y aller franco… comment un petit jeune aussi mignon pourrait être intéressé par coucher avec un mec comme moi ?

    Au bout de peut-être une heure d’hésitation, je trouve enfin le courage de taper à sa porte, le cœur bondissant dans ma poitrine… dès qu’il vient ouvrir, je suis immédiatement frappé par son regard brun et son deo de mec… quand il s'est approché de moi, j'aurais donné n'importe quoi pour le séduire…
    il est tous simplement habillé d’un t-shirt noir et d’un short bleu… il est si mignon, si sexy, j’en perds tous mes moyens… je me fais violence pour me rappeler la raison, l’excuse pour laquelle je suis venu le déranger…

    Je lui parle du wi-fi… il a l’air surpris, dérangé, je suis super mal à l’aise…

    Il m’explique qu’il va partir au plus tard dans un mois, début juillet, à la fin de ses exams. Je lui réponds que alors je ne suis pas intéressé, je pensais qu’il allait rester un an de plus… je sens mon cœur tomber avec grand fracas dans ma poitrine à l’annonce de cette nouvelle que je n’avais pas intégrée… le p’tit con va donc partir dans peu de temps… snif… les occasions de le mater et de tenter d’aller plus loin avec lui me sont donc comptées… et voilà, le moment où tout s’effondre, j’ai l’impression que je vais me liquéfier comme Amélie Poulain…

    C’est là que je ressens le « grand déclic »… il faut y aller Nico…

    « Tu veux une bière ? J’en ai au frais… » je lui lance, la voix étonnamment calme.

    Je le vois esquisser un petit sourire coquin, le faire durer un petit instant, se réjouir de ce que ma proposition sous-entendait à ses yeux. Et finir par me balancer :

    « Je me demandais quand est ce que vous alliez me le proposer…».

    « Je te le propose maintenant… alors, c’est oui ou c’est… oui ? » je plaisante.

    « J’espère que c’est de la blanche » dit-t-il en refermant la porte derrière lui.

    « Et moi j’espère que tu vas vite arrêter de me vouvoyer… ».

    « Ok, monsieur » se moque-t-il, le ton coquin.

    Je le devance, je rentre chez moi, il me suit. On prend une bière, on discute un peu de ses exams à venir et de son intention de poursuivre des études d’ingénieur en telecom. En plus d’être mignon, c’est une tronche le gars…

    Il vient de terminer sa bière… je lui en propose une deuxième. Son déo réveille mes sens, je ne tiens plus en place… je ne sais pas comment faire pour aller plus loin… par moments son regard se pose fixement dans le mien… il me met mal à l’aise… oui, je suis gêné chez moi par un petit mec me toisant avec un regard coquin du haut de ses 18 ans… je commence à penser que je ne vais jamais y arriver… et puis j’ai l’idée de la bonne réplique :

    « Est-ce que tu veux une autre bière ou… peut-être autre chose… ».

    « Ca dépend de ce que vous avez à proposer » il me cherche ce petit con… il sait que ce n’est pas que pour une bière que je l’ai invité chez moi… en plus il se fout ouvertement de moi en continuant à me vouvoyer alors que ça fait au moins trois fois que je lui demande d’arrêter cela… petit con, va…

    Une minute plus tard il est allongé sur mon lit, torse nu, habillé d’un simple boxer DIM blanc… je regarde son torse dessiné et imberbe, ses cuisses musclées, ses mollets puissants et légèrement poilus, je m’enivre de son physique frais, de sa peau que je n’ai pas encore effleurée mais qui a l’air si douce, si jeune, une véritable peau de bébé… ce petit mec est juste à croquer… et ce soir c’est moi qui va avoir la chance de le caresser, de le câliner, de lui faire découvrir le plaisir, de le faire jouir… je me demande quel genre d’amant il va être… un amant câlin, sensuel, ou plutôt un amant dont la jeunesse et l’impatience de trouver le bonheur des sens le poussera à précipiter les choses pour aller droit au but ?

    « Alors, tu viens me sucer ? » me balancera-t-il devant ma contemplation qui a trop duré à son goût… voilà un début de réponse à mes questionnements… j’aurais dû me douter qu’un jeune mes dans son style est plus soucieux d’arriver au bout que de jouir dans l’attente…

    « Mais avec grand plaisir ».

    J’ai tellement envie de le faire jouir, tendrement, avec des câlins… le faire languir un peu, le pousser à demander ce dont il a envie, envie de le voir et de l'entendre jouir… mais d'abord, évidemment, le caresser, découvrir ses points sensibles, lécher ses beaux tétons, voir s'il est sensible de ce coté la... et puis le graal... l'avoir en bouche… en bouche....  

    Ce soir là je prendrai le temps de lui faire découvrir bien de choses… je garde un souvenir presque irréel de cette nuit… aller d’abord tout doucement pour ne pas l’effrayer… éprouver à tant de reprises le bonheur de lui faire découvrir des plaisir lui étant inconnus… le voir prendre de l’assurance au fil des ébats… le voir aimer, tout, et en redemander… le regarder allongé sur le lit, après avoir joui deux fois, l’air étonné que l’on puisse prendre autant de plaisir, son plaisir de mec… et pour moi le plus intense, le plus envoûtant des bonheurs, celui de dévergonder un si jeune garçon et de lui faire découvrir des sensations inconnues… lui faire découvrir un nouveau monde, tout en douceur… et le voir s’endormir à mes cotés, repu…

    Et pendant la nuit être réveillé à plusieurs reprises… quelle sensation magique que d’assouvir les besoins sexuels débordants d’un si jeune mec… quel plaisir de le voir, lui si hésitant encore quelques heures auparavant, en redemander encore et encore, me baiser toute une nuit durant… nuit de fou, nuit d’ivresse, se terminant au matin suivant sur une note me rappelant une chanson bien connue… 

     

    Il venait d'avoir 18 ans, c'était le plus bel argument de sa victoire.

    Il ne m’a pas parlé d’amour, il pensait que les mots d’amour sont dérisoires.

    Il m'a dit: "j'ai envie de toi", comme on l’entend au cinéma…
    Au creux d'un lit improvisé, j'ai découvert émerveillé, un ciel superbe…

     

    Et le matin venu…


    Il venait d'avoir 18 ans, ça le rendait presqu' insolent, de certitude.
    Et pendant qu'il se rhabillait, déjà vaincu, je retrouvais, ma solitude…
    J'aurais voulu le retenir, pourtant je l'ai laissé partir, sans faire un geste.
    Il m'a dit "c'était pas si mal", avec la candeur infernale, de sa jeunesse…

     

    Hélas, il est évident que tout ce qui suit le « grand déclic » n’est que le fruit de mon imagination. Dans la réalité, une fois établi que je n’étais pas intéresse au wi-fi, je n’ai pas trouvé autre chose de sensé à lui dire que de lui souhaiter une bonne soirée. Et repartir chez moi la queue entre les jambes, que ce soit au sens propre comme au sens figuré… m’enfermer une fois de plus dans la salle de bain pour évacuer la tension extrême qui habitait mon corps et l’excitation débordante de mes sens happés pas son déo de mec…

     

    Excitation après excitation, cigarette fumée torse nu après cigarette fumée torse nu, bonjour après bonjour, désir après désir, frustration après frustration, branlette après branlette, les jours passent, le bac approche… début juin la petite lycéenne viendra déposer les clefs chez moi, comme ma copine Linette le lui a demandé… comme elle n’habite pas la porte à coté non plus, elle m’a demandé aussi de faire un état des lieux après son départ… elle vient de partir et je rentre chez elle… tout est en ordre, tout est propre et… tout est vide ! Ca sent vraiment la fin du lycée, le bac, les vacances… et maintenant que je sais que Valentin ne va pas tarder à déguerpir lui aussi… ça me fait un drôle d’effet…

    Quelque jours plus tard ma copine me signale par sms que le petit brun va partir le 5 juillet à 15 heures… ça se précise, c’est dans moins de 15 jours… le temps m’est compté, le compte a rebours démarre… tout se précipite dans ma tête… j’ai foutrement envie de faire un câlin avec lui… un câlin réel cette fois-ci…

    C’est le soir J-1 avant son départ… j’ai trop envie d’y aller… de lui proposer une bière et/ou une pipe… je suis décidé à y aller mais ce soir là ce seront les événements qui se chargeront de gâcher mes plans et de venir à bout de ma détermination… ce sera la faute du voisin du fond… lui qui d’habitude ferme son volet à 22 heures… ce soir là il le laisse ouvert bien au delà… il fait chaud, même sa porte vitré est ouverte… le petit brun sort fumer plusieurs fois sur le pas de porte… à chaque fois je l’entends, je sors, je guette la porte du voisin du fond… merde, elle toujours ouverte… je ne peux pas lui faire du rentre dedans en sachant que l’autre il peut entendre, ça le mettrait mal à l’aise, je me ferais jeter sur le champ… et ça me coupe tous les moyens… pourtant ce soir là j’en ai trop envie... et à plus grande raison maintenant que je sais qu’il va partir et que je ne le reverrai jamais… ce soir là j’attendrai en vain la bonne occasion…

    C’est dans des occasions semblables à celle-ci que parfois je me dis qu’il y a comme une sorte de signe, de message, quelque chose qui conspire a faire en sorte que les choses n’arrivent pas, justement au moment où on a décidé de les faire arriver…

    Ce soir là j’attendrai jusqu’à minuit, heure à laquelle j’entendrai avec une grande déception le volet de son apertement couiner légèrement sur ses gonds en se refermant, en se refermant sur mes derniers espoirs de partager un moment de sensualité avec ce beau jeune homme… voilà, c’est foutu… il part le lendemain et je ne serai pas là à l’heure qu’il part… c’est foutu…

    Je me trouve tellement nul que j’ai envie de me taper la tête contre les murs…

     

    Le lendemain je me réveille avec une étrange sensation de malaise dans le ventre. Je sais qu’il est toujours là et que dans quelques heures il ne le sera plus… je n’ai pas trop bien dormi de la nuit, je ne me sens pas le courage de repartir… c’est pourtant ce que j’aurais eu à faire de mieux… mieux que de passer toute la matinée à l’entendre faire le ménage de fond en comble, ce ménage annonçant son départ imminent sans que j’aie pu ce ne serait que le voir complètement nu… il fait beau, ma porte est ouverte, j’entends tous ses mouvements… l’un après l’autre j’entends l’aspi, des bruits de vaisselle, je compte ses va et viens entre la studette et la voiture qu’il est en train de charger… vers midi je le vois traverser la cour pour aller poser un sac poubelle dans le container…

    Une heure plus tard, le voilà apparaître dans l’encadrement de la porte vitrée de ma studette : il est là debout dans la lumière de 15 heures de l’après midi, avec son petit t-shirt noir col en V bien moulant son petit torse musclé, presque trop petit, manchettes serrées autour des biceps… un  petit sourire sur le visage, beau, conquérant…

    Je suis assis juste à coté au petit bureau et je suis surpris par son arrivée soudaine, comme désarçonné… je ne l’ai pas entendu venir… je baisse la musique qui accompagne mes séances d’écriture…

    « Bonjour » il finit par me lancer.

    « Bonjour » je lui réponds. Voilà la base de nos conversations depuis deux mois.

    « Je suis venu déposer les clefs » et, ce disant, il tend son bras vers moi, je tend le mien, pendant le temps d’un éclair nos doigts s’effleurent…

    « Ok… » je lui réponds, un brin gêné.

    Il me regarde droit dans les yeux et il ouvre un peu plus son sourire charmant. Il sait qu’il me plait, ce petit con, et il joue… je crois que ce jour là il était venu me voir pour plus qu’un au revoir…

    Enchaîne, Nico, enchaîne, ne le laisse pas partir comme ça…

    « Ca s’est bien passé le bac ? »

    « Oui, bien… »

    « Là c’est les vacances ? »

    « Oui, les vacances… »

    Je sens son regard de braise sur moi, tout se bouscule dans ma tête. Trouve autre chose Nico, ne laisse pas ce blanc s’installer et le faire fuir. Pourtant c’est ce que je ferai, dans ma tête c’est le black-out et j’ai perdu tous mes moyens… un petit mec de 18 ans qui arrive à mettre si mal à l’aise un mec de presque 15 ans son aîné… comment se fait-t-il que ce mec a autant d’ascendant, autant de pouvoir sur moi… je suis décidemment trop sensible à la beauté et à la jeunesse masculine…

    C’est ainsi que un instant plus tard j’entendrai le beau Valentin me balancer, comme dans un rêve :

    « Bon, bonne continuation alors… ».

    Ses mots me font mal et elles arrivent à me secoueur de ma torpeur. Je le regarde… je remarque une petite lueur coquine dans le regard, j’ai l’impression qu’il est comme déçu que ça n’aille plus loin… peut-être qu’il attend quelque chose de moi, que je fasse le premier pas… mais là je suis carrément HS et encore moins que d’habitude j’aurais e cran de tenter quoi que ce soit… alors, tout ce que je trouve à lui répondre c’est :

    « Oui, bonne continuation… ».

    Qu’est ce que je suis con ! Son sourire, de coquin s’est fait comme déçu… il a un petit mouvement du sourcil qui me fait croire que vraiment il s’attendait à autre chose de moi en cette dernière heure avant son départ définitif… peut-être à un petit cadeau d’au revoir…

    Un instant plus tard il disparaît de l’encadrement de la porte vitrée… à cet instant là je me dis que tout ce que j’avais à dire un instant plus tard pour casser le blanc dans notre conversation c’était justement ce que je rêvais de lui dire depuis des semaines :

    « Tu veux une bière? » .

    Je me dis que ce moment là était le moment parfait pour lui offrir une bière bien fraîche que j’avais au frigo… en plus il faisait chaud, il venait de se taper le ménage, il y avait de fortes chances qu’il dise oui… et le voisin du fond n’était pas là…

    Oui, il aurait suffi que je lui propose une bière, juste avant d’enchaîner éventuellement avec une question encore plus pertinente, du genre ;

    « Tu veux une pipe bien juteuse ? ».

    C’est l’histoire de ma vie, ce n’est que lorsque les occasions sont définitivement manquées que la bonne réplique fait enfin surface à mon esprit.

    Ça ne fait pas dix secondes qu’il a disparu de ma vue que déjà il me manque horriblement… j’entends le cœur taper dans la gorge… j’ai une furieuse envie de lui courir après… mais je suis tellement paralysé par ma nullité, je suis tellement déçu de moi-même que je ne bouge pas pour autant… j’entends la porte de la voiture s’ouvrir, claquer un instant plus tard… c’est là que, dans un sursaut désespéré, je me lève… je m’arrête sur le seuil de la porte, fixant le pare choc arrière de sa voiture… je n’ose pas sortir davantage, tétanisé, même maintenant que je n’ai plus rien à perdre car il va partir de toute façon…

    J’entends le moteur démarrer… je sors enfin sur le trottoir… je regarde la 307 passer devant moi, atteindre l’entrée de la cour en marche arrière… je cherche son regard pour repérer quelque chose dans son attitude qui me déciderait à lui courir après… c’est la toute dernière chance de le rattraper… je ne sais pas où il habite, je n’ai pas son portable et jamais je n’oserai demander cela à Linette…

    Je regarde impuissant la voiture quitter la cour et s’engager sur la route qui l’amènera loin de ma vie. La dernière chance s’est envolée. Valentin, c’est fini. Encore une occasion manquée. Je me déteste.

    Il vient de partir et je ressens dans mon ventre la sensation d’un échec cuisant. Je ne trouverai pas mieux, pour me faire un peu plus de mal, que de me servir de ses clefs qui sont restées comme collées dans ma main depuis qu’il les y a déposées, et d’effectuer l’état des lieux comme pour la petite étudiante…

    Drôle de sensation que de pénétrer dans la tanière du petit brun juste après son départ… tout est vide, mais la pièce me parle si vivement de sa présence… je ne suis jamais rentré dans cet appartement pendant qu’il était là… je sens la vibration de sa jeunesse… tout est propre… je n’ai pas encore mis en pied dedans que déjà je retrouve dans mes narines son putain de deo de mec qui m’a tant de fois affolé les sens…

    Je rentre et regarde son lit, je l’imagine allongé sous les draps, dans le noir, en train de se taper une branlette avant de s’endormir ou au réveil avant de partir en cours… je vais dans la salle de bain, je regarde la douche qui l’a tant de fois vu nu, ruisselant d’eau… la glace où il s’est rasé, coiffé, fait beau…

    J’en reviens pas que ce soit aussi propre… il s’est appliqué ce petit con… je trouve sexy un mec qui fait du ménage…

    Je reviens dans la pièce principale et je m’allonge sur le lit… ce lit où j’ai tant de fois rêvé de m’allonger avec lui… pour lui faire découvrir le plus sublime des plaisirs, celui qui est tendre, sensuel et sexuel à la fois… envie de lui faire découvrir de nouveaux plaisirs… peut-être la première fois avec un mec… lui montrer la fierté de mâle d’avoir un mec tout à son plaisir, créer cette idée dans sa tête, le rendre dominant… lui montrer que avec moi il n’y a  que son plaisir qui compte… et lui instiller l’idée que je ne puisse être pas le seul à en vouloir à ce point à sa virilité que je contribue ainsi à construire…

    Oui, ce mec m’inspirait de la tendresse et des idées profondément lubriques à la fois… c’est son coté beau comme un enfant, fort comme un homme, à la frontière entre deux âges, encore touchant mais déjà viril, un air d’enfant rêveur parfois, avec parfois un truc bien chaud dans le regard… comme quand il semblait me faire comprendre qu’il avait compris qu’il me plaisait, comme dans sa façon de se pavaner torse nu pour exhiber devant mes yeux toute cette beauté et cette jeunesse insolente si cruellement hors de ma portée…

    Je me demande ce qu’il penserait s’il savait tout ce qu’il m’inspirait a chaque fois que je le voyais… au nombre de branlettes que j’ai du me taper pour abattre la frustration de ne pas savoir le mettre dans mon lit…

    Je suis toujours allongé sur le lit et j’ai l’impression de sentir les petits mouvements imprimés dans le matelas par son corps pendant qu’il se branle… je regarde le petit placard à coté du lit, la porte coulissante est ouverte… je regarde les étagères désormais vides qui ont jusqu’à une heure plus tôt accueilli ses t-shirts moulants, ses boxers noirs, ses jeans, ses chaussettes… sa vie de mec, quoi…

    Et pour finir, ouvrir le tiroir de la table de nuit et là surprise… une boite de capotes vide… oui, une boite de capotes vides, donc il s’en est a priori servi… et donc avec qui ? voilà la preuve de sa sexualité que je n’ai jamais qu’imaginée… parfois j’ai tenté de me rassurer en essayant de croire qu’elle pouvait ne pas exister chez un mec aussi jeune… t’as qu’à croire, Nico… tu te nourris d’illusions… et voilà que cette réalité, cette évidence me frappe comme un coup de poing en pleine figure…

     

    Je t’imagine bien, mon petit Valentin, peut-être demain déjà, sur une plage de la Méditerranée ou de l’Atlantique, jouer dans l’eau avec une balle avec tes potes comme le petit brun du premier jour à Gruissan avec les siens… oui, je t’imagine bien t’amuser avec tes copains, sortir le soir, lever une nana en boite… ou, pourquoi pas, un soir un peu alcoolisé, lorsque le besoin de tendresse et de sensualité se fait sentir avec insistance, découvrir l’intimité, mélanger ton corps avec celui de ton camarade de tente… j’aurais tellement voulu être celui qui te ferait découvrir ce genre de plaisir… mais peut-être que je n’étais tout simplement pas le bon, peut-être que j’oubliais qu’un garçon si jeune et si charmant que toi peut avoir autant de touches qu’il le souhaite… peut-être que « J’avais oublié simplement, que j’avais (presque) deux fois dix-huit ans ».


    Bonjour à tout et merci pour vos commentaires. Très impatient d’avoir de vos nouvelles sur cet épisode Hors Série.

    Pour ceux qui ont lu l’épisode de la Piscine Nakache de la semaine dernière… qui veut se lancer sur un conseil à Nico sur le choix à faire ? 


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    C’est beau de voir un beau garçon en train de jouir… c’est beau le voir pousser un râle puissant et qu’il tente d’étouffer sans entièrement y parvenir… c’est beau aussi de le voir s’envoler seul vers les hauteurs de ce plaisir ultime… pendant qu’il jouit, c’est le mâle… c’est un moment d’aliénation où le mec oublie tout, ses sentiments, sa sensibilité, même qui il est… l’important c’est juste qu’après l’orgasme, il retrouve assez vite la mémoire de qui il est, de la personne avec qui il l’a atteint ou qui lui a offert, la conscience que cette personne est toujours une personne et non pas un mouchoir ou une capote à jeter… 

    Et Stéphane, cette mémoire et cette conscience il les retrouve très vite… oui, je trouve incroyablement beau de le voir me sourire tout en s’essuyant le front de la transpiration et en poussant un bon soupir signifiant qu’il fait chaud et qu’il est épuisé, deux gestes très sexy à mes yeux… je trouve très touchant de le voir se pencher pour m’embrasser une fois de plus… je trouve définitivement et irrésistiblement craquant de voir que l’effort de contenir le cri de sa jouissance a fini par lui donner le hoquet… et le fait de l’entendre rire des spasmes qui secouent son torse et le mien en contact avec le sien me remplit de bonheur… 

    Je suis tellement bien avec lui à ce moment là que je me dis qu’au fond, savoir que je ne suis ni son premier ni son dernier, n’a plus d’importance… qu’importe au fond… on a fait l’amour, on s’est ’aimés… et même si ce n’est que l’espace d’un après midi, ce qui rend par ailleurs ce moment particulièrement intense, rare et précieux et triste à la fois, cet après midi j’ai l’impression d’être important pour lui, je suis le seul qui compte pour lui… jamais je n’ai encore ressenti cela avec Jérém…

    Cet atterrissage après l’orgasme me mettra du baume au cœur… ça me changera un max par rapport à ce à quoi j’ai été si longuement habitué, me retrouver face à un gars silencieux, froid, distant, si ce n’est agacé ou même hostile, pressé de me voir me tirer juste après m’avoir tiré… 

    Stéphane restera un petit moment allongé sur moi en train de récupérer de l’effort… j’ai toujours adoré ça, ce moment d’abandon du mâle après la jouissance, cet instant d’abandon et de vulnérabilité, d’épuisement… cet instant si propice à la tendresse, une tendresse qu’on m’a toujours refusée… et j’adore d’autant plus que ce moment n’a pas l’air d’être pour Stéphane qu’un abandon purement physique… certes, le mec est épuisé… mais ce geste est aussi… tendresse… envie de tendresse, envie d’en recevoir, envie de m’en apporter… 

    Lorsque le hoquet finit par cesser, je le vois relever le torse, me regarder dans les yeux, me sourire, porter sa main autour de ma queue comme tout à l’heure et, tout en restant en moi, reprendre le truc avec le pouce dans le creux de mon gland en actionnant un peu plus vite les mouvements de branlette avec sa main… j’ai pris tellement mon pied lorsqu’il était en train de coulisser en moi que j’en ai carrément oublié mon plaisir à moi, celui de ma queue… il faut dire que je suis habitué à ce que le plaisir de ma queue ne soit qu’un détail dont on ne s’occupe pas… j’oublie qu’avec ce garçon les choses en vont tout autrement… la force de l’habitude est quelque chose contre laquelle on a du mal à lutter… 

    Oui, j’ai oublié de jouir, et même si la chose ne me dérange pas au fond, Stéphane ne l’a pas oubliée… il a joui, mais au lieu de se tirer pour aller fumer sa cigarette, il reste avec moi, en moi… il a joui mais il a envie de me faire jouir une fois de plus… 

    Je bande comme un âne et sous l’effet de sa main enroulée autour de ma queue et de son pouce procurant le plus exquis des plaisirs au creux de mon gland, je jouis vite… quatre ou cinq traînées de sperme vont s’abattre sur mon torse, jusqu’à mon cou…
    A ce moment là, je me sens le garçon le plus comblé et heureux de l’univers… je me dis que ce que je suis en train de vivre est beau à en pleurer… voir d’abord ce beau gars jouir en moi… le voir ensuite s’appliquer pour me faire jouir aussi puissamment… le sentir sortir de moi tout doucement pour venir me faire un câlin, m’embrasser …  

    On est tous les deux calés sur un flanc, visage contre visage, torse contre torse, il se colle contre moi sans se soucier que le mien est mouillé de mon jus… ses poils doux caressent ma peau imberbe, ses tétons frottent contre les miens, sa chaleur corporelle se mélange avec la mienne, nos bras, nos jambes, nos queues, nos envies de tendresse se mélangeant, se perdant les une avec les autres… oui, c’est beau à en pleurer… et dire que je l’ai toujours su… qu’est-ce que c’est au fond que le sexe sans un câlin juste derrière ? 

    Ah, que cela change par rapport à ce que j’ai pu connaître avec Celui-dont-on-ne-doit-plus… je finis par me dire qu’on a beau se taper le plus incroyable apollon de la terre… prendre un pied de fou rien qu’en le voyant jouir… hélas, lorsque la baise, si torride soit-elle, est passée, on se sent seuls, humiliés… car le sexe sans un peu de considération pendant l’acte et sans un minimum de chaleur humaine juste après, n’est rien… le sexe pur, le sexe pour la baise, n’est que mécanique, une bonne mécanique, certes, mais la solitude après coup est si dure à supporter… 

    Je finis par me dire qu’un mec comme Celui-dont-on-ne-doit-plus… un mec aussi parfaitement beau, à la morphologie si incroyable, avec ce charme puissant de mâle dominant qui sait ravir ceux et celles qui y sont sensibles, un mec si sûr de lui, à la sexualité si débordante… ce genre de mec est, certes, un pur régal pour les yeux et un pur bonheur au lit… pour une bonne baise… hélas, un mec dont le charme est aussi largement reconnu, inspire à la fois un désir incroyable et une crainte effroyable, celle de le perdre… car un gars aussi sollicité ne sera jamais l’homme d’une seule femme, ni d’un seul homme… avec ce genre de mec on ne se sentira jamais en sécurité… avec ce genre d’apollon on ne sera généralement jamais comblés affectivement… 

    Non, le qui fait qu’on se sente bien avec un garçon ne tiendra jamais qu’à son physique, qu’à sa beauté… non, le charme d’un mec n’est pas tout dans sa sexualité, si intense et débordante soit-elle… il est des choses qui vont au delà d’une belle gueule, d’un corps de rêve et d’une bite capable de jouir presque à la demande… des choses qui s’appellent tendresse, partage, gentillesse, attention pour l’autre, douceur… 

    Lorsqu’elles manquent, une relation est bien bancale…  

    On reste enlacés pendant un long moment… on reste en silence, je l’entends respirer contre moi, je suis tellement bien que je finis par m’assoupir pendant un instant… lorsque je reviens à moi, je me sent moite, collant, j’ai envie d’une bonne douche…  

    « Je crois que je devrais aller prendre une douche… » je suggère. 

    « Ouais.. » il me répond « il y a juste un petit blème… » 

    « T’as pas d’eau chaude… » je plaisante. 

    « Naaan… » il répond, ses lèvres effleurant mon oreille, sa voix caressant quelques unes des cordes les plus sensibles de mon être « le blème c’est que pour aller prendre la douche il va falloir que je te laisse partir… et ça… j’en en ai aucune envie… ». 

    Il est trop mignon. Je l’embrasse. 

    « Va pourtant falloir… » je relance « mais c’est promis, après la douche je reviens te faire un câlin et je ne te laisse plus… ». 

    « Ok » il me répond « … à ce compte là, ça me va… ». 

    Ses bras s’ouvrent… j’amorce le mouvement pour me relever, lorsque sa main saisit mon avant bras pour m’attirer à nouveau à lui… il m’embrasse encore…

    « Ca c’est pour la route, bogoss… » il rajoute devant mon air à la fois ravi et interloqué.

    Je lui souris et je pars à la douche. Je suis tellement heureux que je sifflote en faisant couler l’eau. Je me savonne vite, son gel douche sent trop bon… quand je dis que tout est agréable chez lui… oui, je me savonne vite, je ne veux pas m’attarder sous la douche… j’ai trop envie de retrouver Stéphane… il me manque déjà…

    Il ne va pas me manquer longtemps… car c’est lui qui vient me retrouver… sous la douche…

    Je suis encore en train de me savonner lorsque la porte vitrée s’ouvre m’offrant l’image du beau Stéphane en train de me regarder… et de me sourire…

    « Je peux ? » il me demande, timide, le regard fuyant.

    « Fais comme chez toi… » je trouve sympa de lui répondre. Ses yeux replongent illico dans les miens, il a l’air content de mon feu vert… j’adore… là aussi c’est la première fois que l’on me demande mon avis… avec un simple regard un peu timide, un peu fuyant, le regard d’un mec qui, bien qu’un peu plus âgé que moi parfois, il doute parfois et il cherche en moi (oui, en moi… en moi !!!) de quoi être rassuré… c’est touchant, mignon, craquant, les mots me manquent pour décrire l’immense tendresse que ce garçon m’inspire lorsqu’il semble soudainement perdre ses repères et me donner les commandes… c’est la première fois que l’on tient compte de moi, de mes envies… c’est un détail infime mais si puissant à mes yeux…

    Il rentre, il referme la porte derrière lui… nos peaux humides se frôlent… c’est sacrement excitant…

    « J’ai toujours pensé que cette cabine est trop grande pour prendre une douche tout seul… » me balance, coquin.

    Oui, sa cabine est bien grande pour prendre une douche tout seul… et surtout ce serait vraiment dommage de la prendre sans la compagnie du charmant maître des lieux… ce beau Stéphane qui, depuis qu’il m’ait fait l’amour de cette façon puissante, sensuelle et pleine de douceur, a franchi un nouveau stade dans l’échelle de mon désir, de mes sentiments…

    C’est bon de se caresser sous l’eau… c’est beau de s’embrasser sous l’eau… c’est très bon de s’aimer sous l’eau… c’est très beau de bander sous l’eau… c’est beau et c’est bon de se branler sous l’eau… et c’est bon et c’est beau d’unir nos queues dans la même poignée de main et de les exciter l’une en contact de l’autre… alors que c’est incroyablement beau et terriblement bon de jouir presque au même temps sous l’eau sous les allers venues de sa main tout en s’embrassant… c’est si beau et bon que j’ai presque envie de pleurer… au point que lorsqu’il me serre très fort tout contre lui, lorsque mon visage se perd dans le creux de son cou et ses baisers se posent sur mon oreille, je suis secoué par des sanglots que je n’arrive pas à contrôler, mes larmes jaillissent immédiatement emportées par l’eau qui coule toujours… il doit me prendre pour un dépressif, un pauvre mec… mais non, non, non, il ne me prend pas pour cas soc… il me comprend, et c’est magique… il me serre encore plus fort, il pose des bisous partout dans mon cou, sur la joue, sur ma bouche…

    C’est pas possible d’être aussi bien, pas possible d’être si heureux, je me sens revivre… c’est comme si un énorme poids s'envolait de mon cœur et de ma poitrine, le poids de tous ces interdits stupides, de la peur de déplaire, la peur de mal faire en voulant juste bien faire, la peur de me faire engueuler, la peur d'une réaction violente… je sens mes poumons respirer enfin profondément, libérés d’un joug qui les étouffait…
    Dans cette étreinte c'est comme si rien n'existait plus en dehors de ce bonheur qui bouleverse ma façon de voir les choses et qui libère mon esprit car il le rend fort du fait de se retrouver, de se reconnaître, de s’assumer, d'être tout simplement lui-même. Dans cette étreinte je me sens fort et je sais que rien ne peut m'arriver…
    Lorsque l’eau cesse de couler, lorsque notre étreinte se délie, je me sens un homme nouveau.

    J'ai enfin trouvé ce que je cherchais et j'ai vu que c'est bien pour moi... je ne laisserai plus jamais personne me faire croire que ce qui me fait tant de bien puisse être mal… même pas un Celui-dont-on-ne-doit-plus…, si toutefois un jour nos vies et nos queues devaient se recroiser, éventualité que je considère à ce moment là plutôt improbable et même pas souhaitable à vrai dire… même si un jour je devais en rencontrer un autre mec style Celui-dont-on-ne-doit-plus… 

    « Ca fait du bien une bonne douche » me lance-t-il comme une caresse pendant qu’il me passe une grande serviette verte, toute douce au toucher… quand je dis que tout est super agréable chez lui… mais pourquoi doit-il partir maintenant que je sais que je vais pouvoir l’aimer… maintenant que je commence à l’aimer ? 

    « C’est vrai, ça fait un bien fou… » je lui réponds, enfin calmé, serein. Heureux.

    C’est drôle comment dans la vie il est des moments et des sensations qui nous marquent et à auxquels on repense souvent. Ce moment là, tous les deux en train de se sécher après avoir joui sous la douche, cette grande serviette verte toute douce sur ma peau, est l’un des plus marquants de ma vie. Et j’y repenserai de nombreuses fois par la suite.

    Nous finissons de nous sécher, nous nous embrassons et nous revenons dans sa chambre pour nous rhabiller. Gabin nous suit de près, l’air un peu fâché qu’on l’ait foutu dehors tout à l’heure. Stéphane me propose un truc à boire et on revient vers le séjour. Gabin nous surveille toujours. Je lui demande un coca. J’ai envie d’un coca. Maintenant je n’ai plus honte de lui demander un coca. Je sais qu’avec lui ça passera. Qu’il ne me considérera pas juste comme « un demi mec » car je ne bois pas d’alcool…

    Pendant qu’il part à la cuisine chercher les canettes, mon regard est attiré par les nombreux dvd rangés sur une étagère à coté de la télé… en m’y approchant sous le regard attentif du labranoir, je remarque une collection impressionnante de films Disney… de Fantasia au Roi Lion, de Blanche Neige à Aladdin, de Pinocchio à Mulan, tout y est… décidemment, un mec qui possède un labra comme Gabin et une collection aussi complète de films Disney ne peut être qu’un bon gars…

    Par curiosité, j’attrape la jaquette cartonnée contenant le double dvd du Roi Lion, l’un de mes préfères…

    « Tu aimes les Disney? ». 

    Je ne l’ai pas entendu revenir avec les canettes et les verres… sa voix me surprend un peu… voilà, je me suis fait gauler. 

    « J’adore… » je lui réponds, en rangeant le coffret.
    « C’est lequel ton préfère? » il enchaîne.
    « Aladdin » je réponds sans hésiter. 

    « Aaaaaaaaahhhhhhhhh… » il fait, bien appuyant sur le « a », faisant mine comme d’être contrarié… 

    « T’aime pas ? » je me renseigne. 

    « Non, non, pas trop » me répond-t-il « je crois que j’au du le voir pas plus que deux ou trois… » 

    « Deux ou trois fois ? C’est tout ? Moi je l’ai vu plein de fois… » j’enchaîne, maladroitement, avant qu’il puisse finir sa phrase. 

    Il me regarde, il marque une pause, un petit sourire petit moqueur mais bon enfant s’ouvrant peu à peu sur son visage comme un lever de soleil ; j’ai soudainement l’impression qu’il se fout gentiment de moi ; et je ne me trompe pas « oui, j’ai du le voir pas plus que deux ou trois cents fois… ». 

    « C’est ton préféré aussi… » je notifie en me rendant compte de ma maladresse. 

    « Oui, mec, c’est mon préféré, depuis qu’il est sorti en 1992… j’étais déjà un peu grand pour ça, mais j’ai trouvé ça magique… c’est un peu grâce à ce film que je ne suis jamais vraiment sorti de la magie Disney… que j’ai gardé un peu mon âme d’enfant… depuis, je n’en rate pas un, ni en salle, ni en dvd…». 

    J’adore, il est trop mignon. Voilà ce que je n’arrivais pas à verbaliser à son sujet. Il y avait un truc dans sa façon d’être qui me le faisait apparaître si mignon, si gentil, malgré son allure bien mec… oui, une âme d’enfant dans un corps d’homme… un mec qui me fait l’amour de cette façon puissante et tendre, qui a un torse viril, un mec séduisant et sensuel au possible, mais également un mec qui collectionne les Disney et qui possède un labranoir… et ça, c’est incroyablement craquant… et ça, j’achète… 

    Deux petits trucs ont retenu mon attention et aiguisé ma curiosité au début de sa phrase… « … en 1992… j’étais déjà un peu grand… ». Je sais qu’il a quelques années de plus que moi, mais donc : 

    « Tu as quel âge au fait ? » je ne peux m’empêcher de lui demander. 

    « Tout juste 26, je viens de les fêter le mois dernier… ». 

    Huit ans de plus que moi. Aux yeux du Nico.18 un mec de 26 ans, c’est un homme. Je me sens tout petit face à lui, face à ce mec qui, je l’imagine, doit avoir tant plus d’expérience avec moi dans le domaine des mecs et dans la vie en général. Un mec que je sens tellement bien dans ses baskets alors que moi je me sens un petit mec perdu qui ne sait pas par où commencer pour trouver sa place dans le monde. 

    Du coup, lorsque son inévitable question tombe, j’ai un peu « honte » d’y répondre. 

    « Et toi, le bachelier… 18… 19 ? ». 

    « 19… bientôt… ». Oui, bientôt, dans quatre mois, mais peu importe. 

    Une minute plus tard, le dvd est en train de ronronner dans le lecteur. Les images et la musique de ce magnifique Disney commencent à s’enchaîner et à ravir mes yeux et mes oreilles…

    Aladdin… moi aussi j’ai toujours trouvé ça particulièrement magique… oui, Aladdin est mon Disney préféré, et il l’est depuis toujours, depuis sa sortie ; il l’est bien avant que, en ce jour du début de l’été 2001, un garçon nommé Stéphane me le fasse aimer encore plus en le regardant avec moi tout me tenant dans ses bras après m’avoir fait l’amour ; et il l’est bien avant que des années plus tard, un autre garçon, nommé Rayane Bensetti, me donne des raisons supplémentaires pour que Aladdin soit mon Disney préféré… sa danse d’anthologie dans une célèbre émission télé sur la musique du film, voilà une vidéo que j’ai du me repasser au moins autant de fois que le film même…

    On mate Aladdin l’un à coté de l’autre avec labra en boule à l’autre coté du canapé… je regarde Aladdin dans les bras d’un garçon très câlin avec un petit coté nounours tout doux… je regarde Aladdin et je me rends compte qu’il me regarde regarder Aladdin… je ressens tellement de tendresse et de bienveillance dans son regard que j’en ai presque la tête qui tourne… oui, je suis dans les bras d’un garçon juste adorable et je suis juste indiciblement heureux… 

    Tellement heureux que tant de bonheur inattendu ne tient plus dans mon petit cœur… tellement heureux que je me retrouve à pleurer en silence… j’ai besoin de ce câlin… j’ai eu tellement mal la nuit d’avant lorsque j’ai vu Celui-dont-on-ne-doit-plus… et son acolyte partir avec ces deux nanas… et là tout ça me parait si loin, sans importance… oui, j’ai besoin de ce câlin et de rien d’autre… Stéphane est là, je crois qu’il se rend compte que je pleure, il me serre un peu plus fort dans ses bras, sans un mot… 

    Oui, je suis si bien, ce que je vis est si puissant, mon corps tellement détendu mais épuisé par les multiples jouissances que je finis par m’assoupir devant mon Disney préféré… 

    Quand je me réveille, il est sept heures. Le contact que je ressens sur ma cuisse n’est pas la main de Stéphane mais le museau de Gabin. Stéphane est en train de ranger le dvd dans l’étagère.

    « J’ai dormi longtemps ? » j’essaie de me donner contenance.

    « Presque tout le film… heureusement que c’est ton préféré… » il me répond, taquin.

    « Je suis désolé… t’aurais du me réveiller… ».

    « Si tu t’es endormi c’est que tu en avais besoin… » il me répond tout gentil ; et puis il ajoute, comme pour m’achever « je t’ai regardé dormir… t’étais beau… ».

    « Merci… » je lui réponds timidement. Je suis touché, il est trop ce mec.

    Soudainement je réalise qu’il est l’heure du dîner chez moi. Mon portable a du sonner mais comme il est en mode sans sonnerie, sans vibreur, ça ne m’a pas perturbé.

    « Je crois que je devrais y aller, vu l’heure… » je trouve adapté d’enchaîner comme pour me secouer du trouble que ses mots ont apporté dans mon esprit.

    « Tu veux rester manger ? » il réagit du tac-au-tac. Je crois que c’est un coup prémédité. Sacré Stéphane. Ça me fait drôlement plaisir mais…

    « Je ne peux pas m’incruster comme ça… » je lui réponds, même si c’est davantage pour prendre du temps pour déguster mon bonheur que pour une réelle volonté de partir… et aussi bien pour l’entendre me dire des trucs du genre :

    « Non, ça me fait plaisir… ».

    Des mots, qu’il faut l’admettre, sont sacrement plaisants à entendre. Tout comme c’est sacrement plaisant de lui répondre :

    « A moi aussi ça me fait plaisir… ».

    Il me sourit. Je lui souris à mon tour.

    « Tu aimes le risotto ? » me demande-t-il.

    « J’adore » je lui réponds, ravi.

    « Alors va pour le risotto… » me relance-t-il.

    « Parfait… » je lui relance à mon tour ; et j’enchaîne « je peux t’aider à faire quelque chose ? »

    « Non, merci, j’ai tout prêt… je me suis un peu avancé pendant que tu… regardais Aladdin… » se moque-t-il, bon enfant, et il enchaîne « t’as qu’à t’occuper de Gabin, ça m’évitera de l’avoir dans les pieds… dès qu’il sent l’odeur de l’oignon qui commence à frémir, il devient fou… ».

    Le lecteur dvd éteint, c’est sur une fin de dimanche en compagnie de Drucker que la télé tombe… mais qu’importe ce qui passe à la télé… je suis bien , je suis heureux… et comment pourrait-t-il en être autrement ? L’odeur de l’oignon qui frémit dans une poêle et qui ravît mes narines, la truffe de Gabin qui frémit sur mon jean et qui me fait sourire au moins autant que ça m’attendrit, le garçon avec qui je me suis baladé la moitié de l’après midi, le garçon qui vient de me faire l'amour et avec qui je vais passer ma soirée est, en plus, en train de me faire a dîner…  

    Au fil des minutes qui s’écoulent, ça sent de plus en plus bon dans la maison… l’odeur des oignons se mélange à celui des champignons… mon estomac crie famine et mon cœur crie Stéphane… j’envoie un sms à maman pour l’avertir que je dîne chez Dimitri (si un jour elle rencontre sa mère, je suis mort, mais je m’en fous) et je me lève pour aller le rejoindre en cuisine… je m’approche tout doucement, suivi du Nero à quatre pattes… je m’arrête sur le seuil de la cuisine et je le regarde faire… il est en train de touiller le riz dans la poêle… je me fais la réflexion que c’est beau à regarder un beau et gentil garçon en train de cuisiner… d’autant plus qu’il est en train de cuisiner un peu pour moi aussi… et cela représente tellement de choses pour moi… personne n’a jamais fait ça pour moi… à part ma maman… 

    Ainsi ça peut-être ça aussi la vie avec un garçon, partager une balade en ville un dimanche après midi, regarder un film en se câlinant, partager un repas, faire l’amour sans que les câlins ne soient interdits, sans qu’un jeu de soumission/domination de chaque instant ne vienne figer une relation frustrante et douloureuse à la longue… oui, avec un garçon on peut partager autre chose que de la baise
    Oui, c’est beau de voir un garçon en train de cuisiner… c’est la même pensée qui doit traverser l’esprit de Gabin, assis à coté de moi en train de le regarder faire, aussi intéressé que je le suis…
    La table est mise, un plat de charcuterie avec quelques cornichons disposés ici et là trône en son centre… ça aussi c’est beau à voir, et ça donne faim…

    Stéphane finit par remarquer ma présence.

    « Je ne t’ai pas entendu… » dit-il, tout attentif à son ouvrage ; et il continue « je suis désolé, quand je cuisine, je suis dans ma bulle… ».

    Et là, comme en écho à ses mots de tout à l’heure au sujet de ma sieste pendant Aladdin, je trouve mignon de lui répondre :

    « Je te regardais faire… si tu étais si concentré c’est… que tu en avais besoin… je te regardais cuisiner… c’était beau… ».

    « Merci… » il me répond timidement.

    « Ca donne faim ce plat au milieu de la table… » je dévie pour chasser un peu de l’émotion de cet instant qui semble nous troubler tous les deux.

    « C’est de la charcuterie de mes parents, ils sont paysans en Aveyron… ». 

    « Je croyais que tu étais de Toulouse… » 

    « Non, je suis sur Toulouse que depuis mes études sup… je suis né dans un bled en Aveyron, pas loin de la Couvertoirade… tu connais ? ». 

    « De nom, j’ai vu quelques images dans une émission, je crois Des racines et des ailes… ça a l’air super beau… »… 

    « C’est un village des Templiers, c’est super bien conservé, on a l’impression de se plonger dans le passé… si on s’était rencontré plus tôt je t’y aurais amené… ». 

    Oui, si on s’était rencontrés plus tôt. Si seulement tu ne devais pas partir, beau Stéphane. Soupirs… 

    « Tu vas voir, il est drôlement bon leur jambon… » 

    « Miam miam » je lui réponds. 

    « Ca va bientôt  être prêt… » il m’annonce tout en continuant à remuer son risotto avec la cuillère en bois. 

    Je fais un petit détour par la salle de bain et lorsque je reviens un deuxième coca m’attend sur la table basse dans le séjour à coté de sa bière blanche et du plat de charcuterie de ferme aveyronnaise. Stéphane est dans la cuisine en train de finaliser son risotto. Je le rejoins car je ne trouve pas sympa de le laisser seul pendant qu’il cuisine. Il est en train de mettre la touche finale avec de la crème fraîche… je le félicite de son risotto qui a l’air on ne peut plus moelleux et appétissant… le petit cuistot qui sommeille en lui en a l’air touché et commence à m’expliquer comment on prépare tout cela… je bois ses mots et ce jour là j’apprends à faire le risotto, ce qui deviendra un jour ma seule et unique spécialité en cuisine… on discute pas plus d’une minute ou deux… jusqu’à que LE drame ne se profile à l’horizon… 

    Stéphane s’arrête net de parler. Son visage change d’expression et presque de couleur. L’inquiétude efface son charmant sourire. Je ne sais pas ce qui se passe mais je vais vite comprendre… 

    Ses mains ont brusquement lâché la poêle, je le vois se figer, me regarder et demander sur un ton hésitant et super angoissé « Gabin… il… est… où… Gabin… ? ». La réponse va vite tomber. Gabin n’est pas dans la cuisine… il est donc dans le séjour… avec la charcuterie posée sur un table pile à porté de truffe… 

    Stéphane s’élance vers le séjour presque d’un bond, mais c’est déjà trop tard… le drame est consommé… le beau plat de charcuterie de tout à l’heure exhibe effrontément la couleur blanche de son fond, à peine cassé par quelques taches vertes que sont les cornichons que la bête n’a pas estimés à son goût… juste à coté de la table basse, le museau encore tourné en direction du plat, le labra est assis en mode chien porte journaux, toujours en train de se lécher les babines… lorsqu’il voit son maître bondir comme un fou dans le séjour, il a un léger mouvement de recul… immédiatement suivi de ce regard « qu’est ce qu’il y a, papa ? mais je n’ai rien fait, moi… », cet air que les labradors maîtrisent parfaitement et qui fait que même si on a envie de les cuire au four, on n’en fera rien… 

    Après une petite déception pour le jambon que l’on ne mangera pas, on éclate de rire simultanément… c’est bon de rire après avoir fait l’amour, beaucoup mieux que de se faire la tronche… je me dis que ce sont des petits trucs de rien de ce genre, des petits bonheurs quotidiens que j’ai envie de vivre avec un garçon… manger un risotto ensemble, se caresser et discuter sans même prêter attention au gros navet du dimanche soir qui défile sur TF1… 

    Parler et regarder ses jambes dépassant de son short, des jambes poilues et plutôt musclées… me dire qu’il doit faire du sport… avoir envie de lui demande lequel… oser le faire et m’entendre répondre qu’il fait de la balade en montagne, qu’il fait du canyoning depuis plusieurs années sur les Pyrénées et qu’il va désormais en faire sur les Alpes, son rêve depuis toujours… l’entendre dire que quand j’irai le voir il en fera avec moi, pour me montrer la beauté du massif montagneux le plus haut d’Europe… avoir envie de croire à cette promesse, une promesse qui est sans doute faite avec le cœur mais qui parait si difficile à tenir… je pense à mes études à Bordeaux, à mes moyens financiers limités… je pense à son départ, je pense avec tristesse que malgré les promesses que l’on peut de faire, on va tous les deux vers une nouvelle vie et que la distance fera qu’on oubliera cet après midi d’amour et de tendresse.

    « Tu sais, Bâle est à un peu plus d’une heure d’avion de Toulouse et si tu t’y prends un peu à l’avance, le billet est vraiment accessible… » je l’entends dire, comme pour panser ma tristesse qu’il a du déceler dans mon silence.

    Le film du dimanche soir s’en va sur le générique de fin, tout comme ce dimanche soir s’en va tout  court, ce dimanche trop court… oui, l’heure tourne et il est temps pour moi de rentrer… pas envie de partir, par envie de quitter ses bras, suis trop bien, plus rien n’existe, plus rien m’inquiète quand je suis dans ses bras, rien vraiment…plus rien sauf le moment de les quitter… 

    Eh, oui, dur dur de le quitter, en sachant que je ne vais pas le revoir avant son départ car sa mère va venir s’installer chez lui quelques jours pour l’aider à préparer les cartons… pas facile de se quitter et de trouver les mots pour se quitter après un dimanche comme celui que l’on vient de vivre… 

    Alors on renonce aux mots, on laisse la place aux baisers, aux caresses, aux regards, aux câlins de tout genre… 

    « J’ai bien aimé cette journée… tout… » il finit par me balancer, tout mignon, lorsque je serai presque sur le seuil de sa porte. 

    « Et moi, plus que ça… » je trouve la force de lui retourner « dommage que tu… ». 

    « On se reverra Nico, je le sais, on se reverra… » me coupe-t-il devinant la suite de ma phrase « … je t’enverrai mon tel dès que je serai installé et tu viendra me voir… en attendant tu as mon mail… on se tient au courant, mec… ». 

    Je reste en silence, tentant si mal que bien de maîtriser mon émotion. 

    « Tu vas me manquer… » je me laisse échapper. 

    « Toi aussi tu vas me manquer… » il me chuchote à l’oreille en me serrant très fort contre lui ; et il continue, adorable « … tu es super mignon Nico, tu es touchant, tu es gentil, adorable… tu as le droit d’être heureux, de demander ce qui te rend heureux… surtout ne laisse jamais personne te dire et te faire croire le contraire… ». 

    Là je pleure. Ah bravo… t’es content, Steph, t’es content de me voir chialer comme une gonzesse ? 

    « Pardon… » je m’excuse car j’ai honte de pleurer, encore « … désolé, je ne suis pas un beau cadeau… ». 

    « Ne t’excuse pas Nico, surtout ne t’excuse pas d’être comme tu es… un garçon touchant, sensible, gentil, un mec en or… tu as le droit de pleurer, si ça te dit, et surtout, tu as le droit d’être heureux… tu as le droit à tout, ou presque… il y a une chose que tu n’as plus le droit de dire, plus jamais de ta vie… ne dis plus jamais « je ne suis pas un beau cadeau »... jamais… tu as le droit de rire, tu as le droit de pleurer, tu as le droit d’aimer et tu as le droit de te sentir aimé… tu as le droit d’être là… tu as le droit d’être heureux… Nico, tu es un très beau cadeau...  

    La vie fait peur, le solitude fait peur, à tout âge, mais à ton âge en particulier… tu es un jeune garçon qui se cherche et qui a par-dessus tout besoin d’amour, de tendresse… toutes tes hésitations, tes peurs, tes craintes, tes inquiétudes, ta fragilité ont l'air de venir d'un endroit ou tu te dis « je n'ai pas vraiment le droit d'être heureux »… prends confiance en toi… ça suffit… tu existes… tout va bien, tu vas y arriver, tu vas la trouver ta place… pour peu que tu croies en toi… 

    Il faut que tu croies que tu as le droit d'être heureux, avant que les autres puissent te reconnaître ce droit… sois toi même, ne te laisse pas les autres choisir pour toi… »… 

    [If you don't make the choice/And you don't use your voice/Someone else will speak for you instead 

    Si tu ne fais pas le choix/Et si tu ne fais pas entendre ta voix/Quelqu'un d'autre parlera pour toi, à la place].
    Ses mots sont si touchants, presque une révélation. J’ai encore plus envie de pleurer. Mais il a raison. J’ai le droit. Je sais qu’il a raison, il a raison sur tout, mais je n’arrive pas encore à réaliser à fond ce qu’il vient de me dire, j’ai l’impression que c’est trop, que je ne suis pas digne… 

    « Je ne sais pas si je suis aussi bien que tu le dis… » j’essaie de me dédouaner, comme un élève qui n’aurait pas encore bien intégré sa leçon. 

    « Si… crois-moi… tu es un sacré petit bout de mec… mais fais gaffe à toi, Nico… tu es un bon gars, même trop bon, trop gentil, fais attention que cela ne te joue pas de tours… fais attention aux gens que tu vas rencontrer, surtout dans le milieu, car il n’y a pas que des gentils… il y a un passage dans une chanson de Mylène qui m’a toujours touché de par sa vérité, une vérité amère, dure à entendre mais incontestable… « la mauvaise herbe nique souvent ce qui est trop bien cultivé…

    A ton age j’étais un peu comme toi… c’est pour cela aussi que tu me touches… j’étais aussi gentil et un peu naïf comme tu l’es… je ne me méfiais de personne et j’en ai fait les frais… j’ai souvent souffert, et parfois méchamment… fais donc gaffe à ne pas te perdre, même pas par amour… veille toujours à rester toi-même… à tout donner mais à ne pas tout accepter par amour… et si un jour tu as besoin de quelqu’un pour parler, je serais toujours là pour toi… toujours… ».

    C’est après l’avoir serré une dernière fois dans mes bras que j’arriverai à m’arracher de lui avec un simple « Merci »… je dois m’arracher de lui de façon presque violente, comme un sparadrap qu’on voudrait arracher plutôt que de le décoller lentement, je dois m’arracher pour abréger les souffrances, pour ne pas recommencer à pleurer, pour ne pas gâcher ce bon moment… je vois que lui aussi a l’air bien ému et je sais que je ne vais pas pouvoir me retenir… je n’ai pas envie de le voir pleurer… je suis déjà bien assez triste…

    C’est ainsi que quelques instants plus tard je me retrouve dans la rue en train de chialer à chaudes larmes… je suis heureux et triste à la fois… heureux de tout ce que j’ai vécu en l’espace d’un après-midi, l’impression d’avoir carrément vécu les premiers mouvements d’un toute nouvelle vie qui se profile à l’horizon… heureux de toutes les découvertes de jouissance masculine et de tendresse que ce charmant Stéphane a su m’amener avec une douceur incroyable… heureux mais triste que cela se termine ainsi, que cette rencontre qui aurait pu être la première d’une belle série, d’une relation stable, avec un bel avenir, ne soit au final qu’une magnifique découverte suivie d’un inexorable adieu…

    Je sors de l’appartement de la Halle aux Grains repu d'amour et de plaisir,  je me sens déterminé à renoncer à Jérémie… à ce moment là je me sens vraiment déterminé… mais qu’en sera-t-il de cette détermination lorsque Stéphane sera parti a mille bornes de Toulouse? 

    Pourquoi doit-il partir ? C’est si injuste… s’il restait, peut-être qu’avec lui à mes cotés pour me guider je pourrais vraiment oublier Jérémie… s’il restait, peut-être qu’il pourrait même prendre sa place dans mon cœur… j’ai envie de faire demi tour, d’aller le serrer encore dans mes bras… 

    Je suis à un moment difficile de ma vie, je vais bientôt partir, les personnes qui comptent pour moi vont partir elles aussi, cette vie d’aujourd’hui m’est comptée… je suis à la croisée des chemins, c’est le grand saut dans le vide, je me sens seul et penser au futur me rend profondément  triste… 

    Le soir dans mon lit je m’endors en repensant à tous les bons moments passée en compagnie de ce charmant Stéphane… j’ai vraiment l’impression d’avoir été plongé dans une autre vie, dans une autre dimension… avec lui j’ai découvert que je peux être désiré, que l’on peut vraiment avoir envie de moi en tant que garçon, et non pas uniquement en tant que vide couilles… que l’on peut raisonnablement avoir envie de me faire plaisir, car on peut me trouver attirant et désirable… j’ai senti tout cela dans le regard d’un garçon qui me plait vraiment… que les câlins ce n’est pas une maladie ou une tare et que je peux en donner et en recevoir sans me faire jeter pour cela… que mon besoin de tendresse peut être partagé et que l’on peut trouver cela touchant plutôt que soûlant… et, au final, que l’on pourrait même m’aimer pour ce que je suis… 

    J’ai l’impression qu’avec un mec comme Stéphane tout serait possible, que ma vie changerait du tout au tout, que je pourrais vivre un grand amour, vivre une véritable relation de couple, m’assumer, faire mon coming out… trouver tout simplement ma place…  

    Ce soir là je me sens triste mais j’ai l’impression d’être plus fort grâce à l'amour et à la tendresse que je viens de recevoir, grâce au fait d'être enfin en accord avec moi-même… cet après-midi là j’ai vécu une expérience tellement intense, une expérience qui fait que, quoi qu’il arrive dans l’avenir, je me sens déterminé à ne plus tout accepter par amour, fort de pouvoir désormais penser qu’il peut y avoir sur terre (et sur Toulouse) d'autres mecs que Jérém qui sauraient m’aimer d'une façon qui me correspond davantage… 

    Juste avant de trouver mon sommeil, mon cœur vibre toujours et encore au rythme de la mélodie du bonheur de cet après midi, je me dis que j’ai envie de le revoir coûte qui coûte avant son départ… je vais essayer de le revoir, je dois le revoir avant son départ… oh, putain, comment la vie est mal foutue parfois… oui, si on s’était rencontres plus tôt…

     

    I wish we had another time/ I wish we had another place/ But everything we have is stuck in the moment/ And there's nothing my heart can do (can do)/ To fight with time and space/ Cause I'm still stuck in the moment with you
    Je souhaite que nous ayons un autre moment/Je souhaite que nous ayons un autre endroit/Mais tout ce que nous avons est coincé dans l'instant/Et il n'y a rien que mon coeur puisse faire (puisse faire)/Pour se battre avec le temps et l'espace/Car je suis toujours coincé dans l'instant avec toi.


    Ah, ce charmant Stéphane, arrivé si soudainement dans ma vie, et reparti aussi tôt… il est parfois dans une vie des rencontres comme celle-ci, des rencontres fortuites, isolées, improbables, et pourtant marquantes. En deux rencontres, mais à bien regarder à partir du tout premier instant, Stéphane est devenu une rencontre marquante dans ma vie. Et il le sera pour longtemps. 

    Non, dorénavant je ne accepterai plus tout de lui, surtout lorsqu’il deviendra odieux vis-à-vis de moi, surtout que je serais désormais en possession d’un mètre étalon pour mesurer mon malheur avec lui et le comparer avec le bonheur que je pourrais trouver ailleurs… 

    Car j’ai le droit d’être heureux, d’être moi-même, il a raison, et une chanson de ma star préférée viendra me le rappeler bien d’années plus tard, dans l’ouverture de son mémorable Rebel Heart Tour, comme un programme de vie, comme un manifeste… 

     

    If you try and fuck it up again/Destiny will choose you in the end 

    Si vous voulez tout foutre en l'air à nouveau/Le destin choisira pour vous à la fin
    If you don't make the choice/And you don't use your voice/Someone else will speak for you instead 

    Si tu ne fais pas le choix/Et tu ne fais pas entendre ta voix/Quelqu'un d'autre parlera pour toi, à la place
    What you want is just within your reach/But you've got to practice what you preach/If you leave sweat and tears/And overcome your fears/Never let the fire inside you leave 

    Ce que tu veux est juste à ta portée/Mais tu dois faire ce que tu dis/Au delà des larmes et de la sueur/Et surmonter tes peurs/Ne laisse jamais le feu à l'intérieur te quitter
    I can, Icon, two letters apart/One step, away, of being lost in the dark/Just shine your light like a beautiful star/Show the world who you are/Who you are 

    Je peux, « icône », deux lettres d'intervalle/Un pas pour quitter l'obscurité/Laisses briller ta lumière comme une belle étoile/Montre au monde qui tu es/Qui tu es 

     

    Je ne le sais pas encore, mais c’est à ce moment précis que je sème dans mon esprit les graines de la révolte intérieure qui m’amènera au clash avec Jérém, cette révolte qui fera tant de dégâts dans ma vie et dans celle du beau brun… 

     

    Chères lectrices, chers lecteurs, 

     

    dans quelques jours ce sera Noël et, dans la foulée, la nouvelle année va pointer son nez. 

    C’est l’occasion pour moi de vous remercier pour votre fidélité à mes textes, pour vos commentaires, pour votre présence tout simplement, pour m’avoir accompagné depuis les premier épisode en août 2014.  

    Vous étés de plus en plus nombreux. Et ça fait chaud au cœur. 

    Je profite de cette occasion pour souhaiter à vous tous, ainsi qu’aux personnes qui comptent pour vous, les meilleurs vœux pour un joyeux Noël et pour un 2016 resplendissant… 

    Normalement, si j’arrive à finaliser les premières parties de l’épisode 44 à temps (un épisode complexe, aux multiples rebondissements), l’histoire de Nico et Jérém (et de Thibault et de Stéphane) ne va pas s’arrêter lors des fêtes de fin d’année… 

    Quoi qu’il en soit, de nombreux épisodes sont prévus au tableau. 

    En attendant, bonnes fêtes à vous tous 

    Fabien 

     

    Dans le prochain épisode.. 

     

    Une semaine plus tard… 

     

    … deux étalons se font face, deux beaux mâles musclés, deux couillus se défient farouchement du regard… deux queues bien tendues s’affrontent comme en duel à distance rapprochée, deux paires de couilles bien chaudes et bien pleines, deux fiertés, deux virilités de jeune mâle s’opposent, se chargent, se frottent violemment, la tension est si palpable que j’ai l’impression de ressentir des étincelles de testostérone en train de jaillir partout dans la pièce… 

    Le défi est tout en regards et dans l’attitude on ne peut plus masculine des deux protagonistes, mais c'est tellement puissant que je me sens mal à l'aise... deux fiertés de mâles sont en jeu dans cette crânerie virile et il y en a forcement une qui va se faire démolir...
    Aucun des deux mâles ne donnant signe de vouloir reculer et de s’incliner devant l’autre au sens propre comme au sens figuré, j'ai peur que ça puisse se régler a la baston... c’est souvent ce qui arrive dans la nature lorsque deux mâles en rut se font face pour établir qui des deux est le plus couillu... c’est également ce qui arrive parfois chez nous les humains « civilisés » lorsque deux mâles se cherchent pour définir lequel est le plus « mec »...
    … une minute plus tard le beau brun est allongé sur le lit en train de découvrir avec bonheur le plaisir de sentir une bonne queue en train de coulisser entre ses fesses, le plaisir exquis de se faire sauter par un beau mec...  

    Je me dis alors que c’est vraiment beau que de voir le beau brun en train de prendre son pied de cette façon là, une façon si différente de celle à laquelle il est habitué, un plaisir si différent de celui de « vrai mec » qu’il a toujours cru être le seul qu’il prendrait jamais…

    Oui, il y a quelque chose d’extrêmement excitant dans le fait de voir le beau brun découvrir le plaisir inattendu, un plaisir dans sa tête si longtemps méprisé, redouté, refoulé ; le plaisir d’abdiquer provisoirement de son statut de sa propre virilité, un plaisir qui se situe au delà du tabou suprême, celui de l’inviolabilité de son ti trou ; le plaisir de lâcher prise, de se laisser déborder par le plaisir inattendu d’offrir son corps au plaisir d’une autre mâle ; le plaisir de goûter à la virilité d’un autre mec, de se sentir possédé, de se sentir l’objet du plaisir d’un autre mec, de sentir en soi cette puissance débordante, la vigoureuse émotion sensuelle d’une sodomie passive…

    Et ce qui est d’autant plus excitant, c’est de voir ce mec jusqu’à là incorrigiblement actif, découvrir et aimer ce nouveau plaisir… d’abord timidement mais très rapidement, au fil des coups des reins qui secouent son intimité, de façon de plus en plus claire, avec de moins en moins de retenue…

    Non, jamais je n'aurais cru voir ce mec prendre son pied de cette façon, en se faisant mettre bien profondément, tout en gémissant, en suppliant, en quémandant ce nouveau plaisir qui secoue chacune de ses fibres… en réclamant avec insistance, presque en criant, qu’on le défonce plus fort, encore plus fort, sans retenue… le voir gémir sous les coups de reins d’un mec qui est à ce instant précis… plus « mec » que lui… le voir complètement soumis au plaisir, à la puissance de la queue qui le fait jouir du cul…  

    Oui, je trouve cela extrêmement excitant de voir le beau brun renoncer à son statut de mâle, jouir de voir sa virilité écrasée de cette façon absolue, céder avec bonheur à l’assaut d’une virilité plus puissante que la sienne…

    Ce qui ne m’empêche pas de me demander comment le beau brun va assumer cela après coup, lorsque l’excitation sera retombée, lorsque son « maître » d’un soir se sera vidé les couilles et lorsqu’il verra dans son regard le triomphe de sa virilité sur la sienne…

    J’ai mal dans ma chair de voir une fierté masculine si impitoyablement malmenée… et de deviner les dégâts que cela va engendrer après coup… hélas, comme il est suggéré dans une fable célèbre, « Le beau brun et le brun beau », il n'est point de loi que celle du plus viril...

     

    Il y eut un jour

    Une belle rencontre

    Celle d’un très beau brun

    Avec un brun vraiment très beau.

    Le premier coq lui démangea

    Il voulut se frotter à l’autre

    Lui montrer sa crête bien haute.

    Le deuxième coq était on os

    Chatouilleux et fier en diable.

    Et voilà de l’histoire,

    La seule morale.

    Duel de coq, duel sans sang

    Duel de bites très fort tendues.

    Le premier coq baissa sa crête,

    Et au même temps

    Il écarta ses cuisses.

    Car la raison du plus couillu

    Est toujours la meilleure…



     


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