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41.1 Dilemme : Salle de musculation ou Halle aux Grains?
[Bonjour à tous, Jérém, Nico, voilà la suite de leurs aventures. Désolé pour ce retard, j’ai été très accaparé par mon job, ensuite cloué au lit par une grippe carabinée… j’ai été très fatigué, mais là les affaires reprennent, lol.
Merci pour vos commentaires en public ou en mp ; j’ai répondu à certains, peut-être pas à tous, et je m’en excuse ; je vais rattraper mon retard dans les jours à venir. L’écriture prend beaucoup de temps, parfois je n’ai pas le temps de tout faire… mais surtout… surtout continuez à écrire, à commenter, votre présence est mon carburant pour continuer cette histoire. N’hésitez pas à laisser vos mails en commentaire ou mp si vous souhaitez recevoir des avant premières et des anticipations.
Bonne lecture à tous. Fabien.]
Précédemment, dans 50 nuances de Jérém : les épreuves du bac terminées sur une utilisation plutôt non conventionnelles des chiottes du lycée et sur une baise caractérisée par une brutalité déstabilisante, Nico était parti une semaine avec Elodie à Gruissan ; sur la plage de la Mateille, il s’était consacré à ses activités préférées… ressasser sa relation avec le beau brun et se pleurnicher dessus… se baigner… repenser à Stéphane… encore se baigner… rigoler avec sa cousine… se baigner à nouveau… évidemment, toutes ces activité n’étaient qu’accessoires par rapport à celle qui occupait le plus clair de son temps, à savoir : mater du bogoss sur la plage…
La météo mauvaise avait été à l’origine de leur retour anticipé sur Toulouse, retour qu’Elodie avait proposé d’égayer avec une escapade à la piscine Nakache… sur le bord du grand bassin, Nico avait croisé Jérémie… dans une cabine des vestiaires, Nico s’était tapé Jérémie… un peu plus tard dans l’après-midi, peu avant que Nico et Elodie ne décident de quitter les lieux, Stéphane avait également fait son apparition…
Et si le regard noir du beau brun à la vue de Nico discutant avec ce charmant inconnu avait valu son pesant de cacahuètes, le fait de revoir Stéphane avait provoqué un déclic dans la tête de Nico… celui de lui envoyer un sms le soir même pour profiter des 13 jours avant son départ…
Oui, un sms avait été envoyé par Nico, un rendez-vous avait été proposé pour le lendemain soir dans le quartier de la Halle aux Grains…
Oui, c’est ce que je ferai ce soir là, lui envoyer un sms en lui proposant de prendre un verre. Je me couche fier de ma résolution, impatient d’avoir sa réponse. Elle arrivera vers minuit :
« Demain soir 20h30 chez moi si tu veux ».
Oui, je veux. Je suis serein. Je suis calme.
Hélas, mon calme sera illusoire et, qui plus est, de courte durée. Le lendemain à 19h55, pendant que je pars à la douche avant mon rendez-vous, mon portable couine. Un message. Je me précipite, croyant trouver un mot d’Elodie dont je n’ai pas eu de nouvelles de la journée.
Que nenni… Elodie m’a oublié… je ne peux pas croire à ce que je lis…
« Vien au vestiaire rugby tout desuite ».
Jérém. Inattendu. Mon cœur s’emballe. Jérém qui m’envoie un sms… il veut me voir… au terrain de rugby… alors là, pas compliqué d’imaginer ma surprise… qu’est ce qui se passe ? Je pense bien que je le trouverai seul, je me souviens l’avoir une fois entendu dire qu’il reste parfois tard pour faire des exercices, le capitaine a la clef des lieux…
Dans la minute qui suit je dois prendre une décision importante… envoyer zéro, un ou deux sms…
Dans le premier cas, j’ignorerai celui de Jérém, mettant définitivement le mot FIN à notre histoire. Dans le deuxième cas, je refuserai son invitation… ce qui aurait à peu près le même résultat… dans la dernière hypothèse, j’annulerai le rendez-vous avec Stéphane pour replonger une fois de plus sans conditions avec mon beau brun…
Oui, mon beau brun… qu’est ce que ça a été bon ce coup inattendu dans les vestiaires de la piscine… vraiment je l’ai dans la peau… j’adore coucher avec lui, j’adore son corps, j’adore son odeur, j’adore sa queue, j’adore… tout de lui… je suis fou de lui… il est vraiment tout pour moi, quand je suis avec lui plus rien d’autre existe…
Mais d’autre part, quand j’y pense… il y a des moments où son attitude macho, la sensation d’être sa chose m’énerve… quand j’y pense… l’assurance, l’aplomb qui transpirent de son sms « Vien au vestiaire rugby tout desuite », sont carrément insupportables… dans sa tête c’est comme si j’étais tout le temps à sa disposition, comme si une réponse par la négative était tout simplement inenvisageable, comme si j’étais tout le temps là à l’attendre, comme si je n’avais pas d’autre vie que de rester chez moi en espérant qu’il veuille bien me baiser, que ce soit enfin mon tour, comme si je ne pouvais pas occuper ma vie autrement qu’avec lui, comme si je ne pouvais pas avoir autre chose de prévu que d’attendre ses sms… dans sa jolie tête, je ne suis que l’objet de son Sexual Healing…
[Ooh, now let's get down tonight/Baby I'm hot just like an oven/I need some lovin'/And baby, I can't hold it much longer/It's getting stronger and stronger/And when I get that feeling]
C’est ça, n’est pas, mon beau Jérém ? Tu veux me voir ce soir… tu es chaud comme un four… t’as besoin d'un peu d'affection… tu ne peux pas tenir plus longtemps… ça devient de plus en plus dur… et quand tu as ce sentiment
[I want Sexual Healing/Sexual Healing, oh baby/Makes me feel so fine/Helps to relieve my mind/Sexual Healing baby, is good for me/Sexual Healing is something that's good for me]
Tu veux un soulagement sexuel… oui, ça t’aide à calmer ton esprit… un soulagement sexuel bébé, c’est si bon pour toi… un soulagement sexuel est vraiment quelque chose de bon pour toi
[Whenever blue tear drops are falling/And my emotional stability is leaving me/There is something I can do/I can get on the telephone and call you up baby, and/Honey I know you'll be there to relieve me]
A chaque fois que l’envie te prend… il y a quelque chose que tu peux faire… tu peux décrocher le téléphone et m'appeler bébé, et tu sais que je serai là pour te soulager…
Depuis le début ça a été ça en fin de compte… mais là… là il se trouve que j’ai précisément autre chose de prévu… putain d’attitude de petit con… alors je sens soudainement monter en moi l’envie de lui mettre une baffe d’anthologie…
« Vien au vestiaire rugby tout desuite »... je t’en foutrais, espèce de petit con… on ne rigole pas hein ?
Tu vas voir ce que tu vas voir, espèce de petit merdeux… le déroulement de ma soirée se dessine instantanément devant mes yeux… d’abord, un sms commence à s’écrire dans ma tête « Là je suis déjà pris (au sens propre comme au sens figuré) je te sonne quand je suis dispo, bisous à+ »… je m’imagine la tête du beau brun devant un message de ce type… il va être fou… dingue…
Je me sens décidé à l’envoyer bouler, je suis juste tiraillé entre le fait de ne rien répondre ou de répondre un truc du genre « Je suis pris ce soir, peut-être une prochaine fois ? ».
J'aimerais tellement voir sa colère devant ma mutinerie... je paierais cher pour voir sa tronche après lecture de ce genre d’sms… pour le voir s’énerver, pour sentir son sang à moitié napolitain commencer à bouillir… pour regarder sa jalousie inavouée le secouer de fond en comble… pour assister à la soirée de merde que ce petit message serait capable de lui infliger…
Si rien que le fait de me voir discuter avec Stéphane à la piscine a provoqué en lui ce regard noir que j’ai trouvé si jouissif… j’imagine son état d’esprit si jamais si je lui balançais dans les dents un truc dans ce genre…
J’aimerais bien une petite réaction épidermique de jalousie mal placée genre celle du soir après qu’il est venu à ma rescousse dans les chiottes de l’Esmé… quand il m’avait engueulé, pris de haut par rapport à mes regards mal placés vis-à-vis des garçons… alors que lui il ne se gêne pas pour mater toutes les nanas qu’il croise… quand il avait voulu savoir sans oser le demander si j’était prêt à rejoindre ce gars abruti dans les chiottes comme je le faisais avec lui…
Est-ce qu’il veut me parler, qu’on ait une explication après qu’il ait vu Stéphane discuter avec moi à la piscine ? C’est la première question que je me pose… j’ai à la fois peur et hâte de découvrir sa colère… s’il lance ce genre de discussion, je suis bien décidé à vendre chère mon explication…
En tout cas je suis bien content de sa jalousie… mais au fond, à quoi rime-t-elle? ça, franchement je l’ignore… en tout cas elle est bel et bien là… soit il pense que je lui appartiens et ce n’est qu’une jalousie purement charnelle, soit il est jaloux car il tient à moi plus qu’il ne veut se l’avouer???
La première hypothèse me semblant plus réaliste, je sens une nouvelle explosion de colère envahir ma tête… j’ai vraiment envie de le faire… quelque part je crois qu’à ce moment là j’ai envie d’aller au clash avec lui… je sens que je ne peux pas tenir ainsi, être sa chose en attendant qu’il me jette pour de bon…
Je vais l’envoyer chier, le laisser en plan et aller passer la soirée avec Steph, comme prévu, une soirée de sexe et de câlins… il ne faut pas oublier l’adage: « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis »… tant que j’accepterai de me faire traiter comme un objet, Jérém ne me respectera pas…
Je vais très loin dans ma petite vengeance… ainsi je me surprends à imaginer, en sortant de chez Stéph, d’envoyer un nouveau message à Jérém, juste pour le goût de la provoc’ : « Au suivant, je crois que c’est ton tour maintenant, on se rejoint de suite au vestiaire »… je ne pense pas que j’aurais le courage de le rejoindre après une soirée avec Stéphane, mais l’idée de le mettre dans une colère noire, de le mettre dans une belle fureur, d’attiser sa jalousie si mal placée, si hypocrite, d’abattre se petites certitudes de macho à grands coups de dynamite me fait presque jouir… pendant un instant je me dis que après l’avoir autant provoqué, ça vaudrait quand même le coup d’aller le voir… ça doit être un spectacle sans pareil de voir un petit macho dans son genre atteint dans son amour propre, dans sa fierté de mâle… exposer mon corps à la fureur du sien, à une baise mémorable bien loin de la douceur des cabines et bien pire que la puissante sodo des chiottes du lycée… un mâle piqué à vif n’ayant dans la tête que la seule intention de rétablir sa position de mâle dominant… le pire c’est que ce petit con serait capable pour me punir, non pas de me baiser comme un malade, mais de me mettre plus bas que terre et de me laisser en plan…
Je reprends mon portable pour envoyer un message assassin à mon beau brun… son message est toujours affiché avec ses erreurs d’ortho enfantins que je trouve si touchants… « Vien au vestiaire rugby tout desuite »…
En même temps… après ce qu’il m’a fait hier à la piscine… j’ai trop trop trop envie de lui… de plus je soupçonne ce message et ce besoin soudain de me voir d’avoir été provoqués par la présence de Stéphane à la piscine… j’ai l’impression que mon beau brun est déjà en colère, sans que je lui envoie un message pour l’énerver encore plus… qu’il a déjà envie de m’écraser de sa sexualité pour me montrer que c’est lui le chef… petit con ultra sexy… franchement, plus petit con tu meurs… dans le ton péremptoire de son sms, j’entrevois soudainement non pas ou non seulement de l’effronterie de petit mâle… ce que je vois là, c’est le cri de détresse d’un mâle touché dans sa virilité… le mâle gronde, le cerf brame… il est en colère… il sonne la fin de la recré… je sais, je suis un cas désespéré, mais je ne peux rien y faire, cette idée me met dans tous mes états…
Mais ce n’est pas tout… dans le texte de son sms, il y a trois mots magiques : « vestiaire de rugby »… le fantasme absolu… dans ma tête, là où était à l’apparence si limpide jusqu’à quelques secondes plus tôt, tout se brouillé…
Mon relevé des appels du mois de juin 2001 indiquera que le 27 juin mon 06 aura passé un sms à 19h57’37’’…
« J’y serai dans 10 minutes »
Et…
… un deuxième à 19h58’58’’…
« Désolé, j’ai un imprévu, faut remettre ça »
Définitivement, je suis un cas soc.
« J’y serai dans 10 minutes », voilà ma réponse. Comme une évidence… masochiste, certes, mais une évidence…
[Baby I got sick this morning/A sea was storming inside of me/Baby I think I'm capsizing/The waves are rising and rising]
C’est ça, n’est ce pas, Jérém ? T’es pas bien… il y a un truc qui ne va pas… une mer fulminait en moi… tu te sens chavirer… les vagues montent et montent
[And when I get that feeling/I want Sexual Healing/Sexual Healing is good for me/Makes me feel so fine, it's such a rush/Helps to relieve the mind, and it's good for us/Sexual Healing, baby, is good for me/Sexual Healing is something that's good for me/And it's good for me and it's good to me/My baby]
Et quand tu as ce sentiment, tu veux un soulagement sexuel, un soulagement sexuel est si bon pour toi
Après, tu te sens si bien, c'est une telle vague/Ca te soulage le corps et l'esprit et c'est bon pour nous… un soulagement sexuel est bon pour toi, un soulagement sexuel est bon pour toi/Et c'est bon pour toi et c'est bien de toi/Mon bébé
[Honey, oh we're feeling fine/You're my medicine open up and let me in/Darling, you're so great]
Chéri, nous nous sentons bien… je suis ta médecine, je m’ouvre à toi et je te laisse entrer en moi… chéri tu es si super
Je suis con, je suis trop con : on est trop con lorsqu’on aime à ce point, c’est dans la définition.
Je prends juste le temps de me doucher, de passer un t-shirt, un boxer et un short propre et je m’élance dans la rue vers le terrain de rugby de son équipe.
Je regrette presque à l’instant la rapidité de ma réponse et la totale disponibilité, la soumission évidente de ma réaction à son sms, tel un petit chien bien dressé par son maître… hélas, c’est la première réaction qui m’est venue, le cœur se mettant instantanément à battre à mille à l’heure devant son message… j’ai essayé de résister, d’aller contre l’évidence… mais je suis secoué de l’intérieur, dans ma tête c’est le black-out… quand ce mec me propose d’aller le rejoindre, voilà, je ne raisonne plus… je ne suis qu’instinct, sensualité, je ressens des frissons… mon corps et mon esprit ne font plus qu’un… j’ai trop envie de le voir, trop envie de lui… ça fait tout juste 24 heures que j’ai baisé avec lui mais le fait de recevoir cet sms m’attire à lui avec une urgence et une nécessité auxquelles je n’ai pas le pouvoir de m’opposer…
Oui, je ne peux pas résister à son appel… en revanche, s’il me cherche des noises à cause de Stéphane, je lui balancerai à la figure tout ce que je ressens… mes sentiments pour lui d’abord… je vais essayer d’affronter cela calmement… facile à dire… je lui dirai à quel point je l’ai dans la peau, et à quel point ça me fait mal de le voir m’utiliser juste pour baiser… à quel point sa réaction le matin après l’Esmé m’a blessé… tout comme son refus méprisant d’une galipette le mercredi du bac, ou encore la baise vite expédiée du vendredi… j’ai envie de profiter de cette occasion inattendue pour lui dire que je ne peux plus continuer à coucher avec lui sans la moindre tendresse, que ça me fait trop mal de baiser et de me séparer de lui juste après sans un regard, comme dans le plus vulgaire des plans Q… pour lui balancer que de toute façon la vie va nous séparer et que en plus j’ai rencontré un garçon…
Oui, je sais, je m’emballe… je sais pertinemment que quand je le verrais, quand je serai devant lui, mon esprit va commencer à bégayer, que devant le désir violent que ce mec m’inspire mes idées et mes propos si fermes à cet instant vont se brouiller… son déo va finir d’avoir raison de toutes mes résolutions…
J’ai écrit « J’y serai dans 10 minutes », j’ai été optimiste, car même en allant presque au pas de course, je me rends vite compte qu’il faudra davantage de temps que cela… je me sens comme planer… je sens mon corps parcouru de frissons, dans le ventre la boule d’angoisse et de frustration a laissée la place à une sensation de légèreté et d’excitation inimaginable ne serait-ce qu’un quart d’heure plus tôt… putain, je vais retrouver Jérém dans les vestiaires du terrain de rugby… qu’est ce qu’il avait en tête ?
Dans son message il y avait la même l’urgence de me retrouver que dans ses messages nocturnes… est ce qu’il me réservait le même traitement que lors de nos rencontres après sortie de boite ? Dans le vestiaire de rugby ? Mon imagination s’emballe à vitesse grand V lorsque je sens le portable couiner à nouveau. Un nouveau sms de Jérém…
Depeche…
Le ton sec de ses messages, traduisant la complète soumission dans laquelle il me tient, le fait qu’il considère que je suis complètement à sa disposition, suscite en moi un sursaut d’agacement, sentiment qui fait retomber mon excitation d’un cran et qui me donne le courage de retrouver la résolution que, quoiqu’il se passe, ce soir là je ne baiserai pas avec lui… du moins pas avant une bonne discussion… j’ai besoin d’une explication de sa part et s’il se montre jaloux, je vais avoir une carte à jouer…
J’arrive devant la porte du vestiaire avec le souffle court. Voilà, j’y suis. Me voilà devant le sanctuaire du rugby, devant ce lieu tant de fois fantasmé, ce lieu où un nombre inimaginable de beaux garçons musclés au plus fort de leur puissance physique et sexuelle se retrouvent entre eux pour partager les entraînements, le jeu, la fête, la joie, l’effort et tout un tas de choses plus ou moins avouables, des choses que mon imagination fertile et excitée n’a pas de mal à se figurer…
Je me trouve devant le bâtiment de plain pied et pendant un petit moment je n’ose pas y pénétrer… je suis comme intimidé, tétanisé… j’ai l’impression de me trouver sur le parvis devant Notre Dame ou sur la place devant le Vatican, l’un de ces lieux dont on a entendu parler si souvent, tant de fois imaginé et si distant, si solennel, si emblématique, si « hors de notre portée »… et lorsqu’on se retrouve un jour devant ce genre d’endroit, lorsque on s’apprête enfin à en franchir le seuil, on se demande si c’est vraiment bien de le faire, d’appréhender le mythe, de l’arracher à l’imagination, au fantasme, pour le livrer à l’expérience, à la connaissance… peur que la magie cesse et que le fantasme ne soit plus…
Je vais pénétrer dans ce lieu source de toutes les imaginations et de toutes les excitations du jeune homosexuel que je suis et je savoure les derniers instant avant de franchir le seuil de ce sanctuaire de l’éphémère, le sanctuaire de la beauté, de la jeunesse et de la puissance virile, de l’amitié, de la complicité, de la promiscuité entre beaux garçons… je suis impatient de découvrir ce lieu, de le visiter, comme en pèlerinage…
Et puis, je ne vais pas me mentir… je suis par-dessus tout impatient de savoir pourquoi Jérém m’a fait venir, dans quel décor il envisage de me posséder, de prendre son pied, de me faire jouir sous les coups de sa bite… non… je ne le laisserai pas faire… en tout cas pas avant une petite explication d’où je ne me contenterai pas de sortir bredouille…
Un instant plus tard, je réalisé que Jérém est seul là dedans… cette dernière réflexion provoque en moi une brusque montée du désir de le retrouver, tellement puissante que j’en oublie toutes mes réticences intellectuelles ainsi que toutes mes branlettes mentales : je franchis ainsi en deux enjambées les derniers mètres avant l’entrée et je passe le seuil presque d’un bond.
C’est la première fois que je pénètre dans un vestiaire de rugby et j'avoue que ça me fait quelque chose... en pénétrant dans ce lieu, j’ai l'impression d'arriver enfin à mater un peu de l’intimité de tous ces mecs...
Une fois passée la porte, je me retrouve face à un petit espace d’accueil devant lequel se déroule un couloir sombre avec un certain nombre de portes sur les deux cotés… seule l’une d’entre elles est entrouverte, laissant filtrer de la lumière qui me permet de me rendre compte de la configuration des lieux et de me diriger à coup sur vers l’endroit où mon beau Jérém doit se trouver.
Mais la première sensation qui me frappe une fois l’entrée franchie est plutôt d’ordre olfactif que visuel… dès le seuil passé, mes narines sont frappées avec une force inouïe par une odeur de… vestiaire… un mélange de gel douche, d’eau, de déo, une odeur de transpiration… une odeur de… mecs... putain… ça sent le mâle… et me voilà reparti… j'imagine tous ces mecs pleins de transpiration après le match, se déshabiller, abandonner au sol leurs maillots souillés, se retrouver à poil, en pleine promiscuité, passer sous la douche, les corps sculptés caressés par l’eau, les mains qui étalent le gel douche sur la peau, le contact des doigts avec les pectoraux, avec les tétons, avec les abdos, avec la queue… et l’eau qui tombe, qui ruisselle, qui caresse… j’imagine des regards fuyants, discrets, intéressés, j’imagine des désirs cachées, inavoués…
Et puis j’imagine ces beaux mâles sortant des vapeurs de la douche, les peaux qui se frôlent, les regards qui se baladent, les envies qui montent... ma fantaisie est d’autant plus excitée à cause de ce putain ce clip qui vient tout juste de sortir, « Les garçons dans les vestiaires », un clip qui, ajoutant des images plutôt suggestives à un texte qui était déjà bien évocateur et rempli de fantasmes, frappe très fort ma conscience de jeune gay... sacrée Clarika… apparemment cette nana a l’air de savoir de quoi elle cause... ce clip rempli de vapeur, de serviettes à deux doigts de tomber… de nudités désirables, de corps sculptés, parcourus par des envies de garçon, des envies réveillées par cette promiscuité qui sillonne la chanson du début la fin… rien que de penser que dans ces lieu, de beaux garçons, tentés par la promiscuité auraient pu se donner du plaisir, un plaisir secret et interdit, je sens monter dans mon corps une envie de sexe irrépréhensible, je sens mon bas ventre papillonner, une tension presque électrique descendre vers mon anus… je sens mon ti trou se détendre, la sensibilité de ma peau exacerbée... les tétons frôlent le coton de mon t-shirt et achèvent de me filer une trique monumentale... je surprends des images se bousculer dans a tête, des envies d'orgies…
Je regarde cette porte entrouverte d’où jaillit la lumière, cette lumière sur laquelle je ne vais pas tarder à me jeter, irrésistiblement attiré, comme un moustique sur la seule lumière allumée en terrasse lors d’un chaud soir d’été. Jérém doit sans doute être là, en train de faire de la muscu… dans quelle tenue va-t-il être ? dans quelle attitude ? qu’est qu’il me veut ?
En tendant l’oreille, j’entends des bruits métalliques tombant avec une cadence régulière, des cliquètements accompagnés par des espèces de grognements qui semblaient traduire l’effort plutôt extrême que ses exercice devaient lui demander. Je reconnais certaines fréquences de ces sons inhabituels… ce sont bien des râles d’effort de Jérém, des râles qui ressemblent un peu à ceux que je l’ai parfois entendu émettre en atteignant le summum de son plaisir de mec…
J’adore ce moment, le moment pendant lequel tout est encore dans mon imagination, ce moment d’attente avant le bonheur de le retrouver, ce moment où le fantasme envahit mon cerveau et fait monter l’excitation à des sommets rarement atteints… mon odorat conquis par ce repère de mâle, par cette odeur de testostérone et d’effluves masculins, comme des phéromones persistants dans l’air, accrochées au mur, aux objets, marqués à jamais par la jeunesse et la grâce de ces mecs débordants de puissance, de jeunesse…
C’est excessivement bon de me retrouver là et d’entendre Jérém sous l’effort, sans encore le voir, imaginer ses muscles gonfler, prendre de la peine pour se développer encore, imaginer son corps tout chaud, moite de transpiration, imaginer ses envies, ce qu’il va me faire… je pourrais rester longtemps immobilisé sur le seuil de l’entrée du bâtiment des vestiaires, mais je sais que Jérém est en train de s’impatienter, alors je ne peux plus tergiverser… d’autant plus que mon désir, ma trique, me poussent vers cette lumière… adieu propos de disette…
Avec un geste de prudence, je ferme la porte du bâtiment derrière moi, je mets un tour à la serrure… et j’avance lentement dans le couloir. Je suis sur le seuil de la porte de la salle de muscu. J’hésite un peu à rentrer à cause de ma trique qui ne fait pas mine de vouloir tomber… j’ai un peu honte de me présenter dans cet état, d’autant plus que mon short ne m’est d’aucun secours pour cacher mon désir… je sais que dans cet état là je suis à sa complète merci, que j’ai perdu tous mes moyens… mais tant pis, à ce moment là je ne suis plus un être de raison, je suis un petit animal en rut…
Je pousse discrètement la porte et je le vois. Jérém est là, au milieu de cet espace assez grand, rempli de machines, toute sorte d’engins aptes à sculpter de beaux corps… des appareils à charge guidée, des vélos, des tapis roulants, un rameur… et au milieu de tout ça, un banc de musculation sur lequel mon beau Jérém est allongé, les bras tendus sous l’effort…
Le développé couché… l’un des exercices les plus populaires en salle de sport... très bon pour développer les biceps, les triceps et de putains de pectoraux… tout con comme exercice, il s'agit de lever une barre avec des poids au-dessus de la poitrine tout en étant allongé sur le dos sur un banc d'haltérophilie... tout con mais tellement efficace pour façonner des physiques de dingue comme le sien…
Il a de la technique ce petit con, il est à l’aise avec toute cette ferraille : il saisit la barre avec une prise deux fois plus large que la largeur de ses épaules, il contracte ses trapèzes, resserre ses omoplates pour bien placer les épaules en arrière, collées au banc ; collées, tout comme ses fesses, sa position allongée respectant la cambrure naturelle et magnifique de son dos.
Putain de Jérém… allongé sur cette table… trempé de sueur, de cette sueur dont je peux percevoir l’odeur et dont je m’enivre… putain de Jérém… le torse couvert par un ti débardeur blanc avec fines rayures à faire hurler, son bassin habillé d’un short bleu qui, vu la position, laisse moins de place à l’imagination qu’à l’observation concernant les attributs masculins qu’il était censé dissimuler… j’ai l’intuition qu’il n’y a pas de boxer sous son short…
Et sous les mouvements de ses bras, le débardeur se relève alternativement découvrant et cachant successivement le chemin du bonheur, presque jusqu’au nombril… qu’est ce que c’est beau ce mec allongé qui ne se rend même pas compte de comment ses mouvement provoquent des visions de bonheur dont je suis le seul à jouir…
Il resserre ses doigts autour de la barre chromée ; il est prêt à redémarrer son exercice : il inspire profondément, je le vois mettre ses biceps sous tension, ainsi que ses pectoraux et les muscles de son dos... ses pieds nus sont fermement plantés au sol d’une part et d’autre du banc ; il force encore et la barre se décolle du support ; ses bras tendus se plient autour des coudes de façon lente et régulière et viennent poser la barre directement sur ses pectoraux, au niveau des tétons; il marque une courte pause, il expire lentement et il entreprend de pousser avec les bras, les jambes et les pieds bien plantés au sol lui servant de stabilisateur, pour ramener la barre à sa position haute… je le regarde faire, je regarde tous ses muscles, ses biceps et ses pecs travailler…
Son visage ruisselant de sueur traduit par la grimace l’effort extrême que sa musculature est en train de produire pour soulever ce poids à la limite de ses capacité physiques… putain, je me dis, voilà comment un fabrique un pareil corps de rêve… il n’y a pas de secret… de la bonne génétique, mais beaucoup de travail ensuite, de la volonté, les couilles de vouloir… son effort est tel que son visage s’empourpre à vue d’œil et qu’une petite veine gonfle au milieu de son front… tout comme l’artère dans son cou… je le sens émettre des grognements d’effort, presque de souffrance… je vois ses bras remonter petit à petit, au prix d’un effort qui paraît vraiment extrême, et porter enfin la barre à hauteur des crochets… je le vois alors reprendre une respiration rapide, profonde, récupérer petit à petit…
Qu’est ce que c’est beau ce corps en plein effort… chaud, puissant… je me sens attiré comme un trombone par un aimant. Je fais un pas dans la salle et c’est à ce moment là que Jérém, ne semblant jusqu’à là avoir remarqué ma présence, tout pris comme il l’était dans l’effort, tourne la tête dans ma direction. Il me regarde avec ses yeux de braise, sexy comme je n’ai plus de mots pour le décrire… naaaaan, mais comment décrire ça… à moins de l’avoir vu… sentir son odeur… voir le relief de sa queue à travers le tissu fin de son short… voir le coton du débardeur collé à sa peau mate et humide… voir sa petite chaînette négligemment abandonnée sur son sternum… son tatouage de mec criant la perfection de son épaule dégagée… putain ! et ses yeux de mâle, dans cette position allongée, les cheveux un peu en bataille, pour une fois, après les entraînements et la muscu, encore plus craquant… sa respiration encore rapide accompagnant sa récupération, comme dans tant d’autres occasions j’avais eu l’honneur d’y assister… je connaissais la façon dont ce corps magnifique se comporte dans l’effort et je sais comment il gère la récupération… le souvenir remonte en moi de cette branlette monumentale que je lui avais administrée lors de l’une de nos révisions en nocturne et qui l’avait mis dans cet état là, à la limite de l’épuisement…
Il me regarde toujours… il me jauge… il me soumet à lui rien qu’avec son regard… dans ce face à face, son pouvoir sur moi est absolu… il sait le plaisir qu’il m’a donné la veille dans la cabine des vestiaires de la piscine, car non seulement je lui ai montré, mais je lui ai carrément dit… il sait que je ne peux pas lui résister, que j’ai excessivement envie de lui… son regard semble dégager de plus en plus de puissance, comme si sa récupération physique libérait de l’énergie pour son esprit… ce regard est tellement aveuglant, tout est dit, sans un seul mot… il est le mâle… je suis sa chose… ce moment, cet échange de regard et de désir intense se passe dans un silence total… c’est juste parfait…
Je sens ma respiration coupée, je me sens trembler, commencer à transpirer à mon tour… putain d’effet qu’il me fait ce mec… j’en peux plus, en dépit de mes résolutions de tout à l’heure d’avoir enfin une explication avec lui au sujet de notre relation, je sens que je suis à deux doigts de me jeter sur lui, ce qui est précisement le truc à ne pas faire au risque de me faire jeter à coup sur… je sais que c’est lui qui décide et que si j’essaie de forcer quoi que ce soit, tout part en vrille… alors, pour me donner un minimum de contenance, comme une défense, je finis par lui lancer :
« Salut… ».
« T’as fermé l’entrée ? »
(Aaaahhhhh, putain de petit con, de petit coquin… donc, ce que tu as prévu pour moi ce soir, nécessite que l’on ne soit pas surpris… je ne me sens plus… je suis fou…)
« Oui… »
« Approche… »
(Putain… il a envie que je le suce, j’en suis sur…) Je m’exécute.
« Tu vas attraper les deux poids qui sont sur la table juste derrière et tu vas en rajouter un de chaque coté de la barre… ».
(Perdu…). Là encore, je m’exécute. J’attrape les deux poids et j’en laisse maladroitement tomber un qui s’écrase sur le sol avec grand fracas. Je le rattrape et je m’approche de lui pour les enfiler sur la barre… l’odeur de son déo mélangé à celui de sa transpiration de mec me frappe alors de plein fouet… putain de truc de dingue… je suis carrément dans un état second, comme en hypnose ; je sens la chaleur qui se dégage de son corps tonifié par l’effort… je le regarde, allongé, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration qui est en train de ralentir… je vois sa pomme d’Adam se balader de haut en bas et de bas en haut remuant la peau autour de son petit grain de beauté… je vois, j’entends ses déglutitions… putain de mec…
« Maintenant tu vas te placer derrière moi et tu te tiens prêt à m’aider à remonter la barre si jamais tu vois que je n’y arrive pas… ».
(Je suis fou… il est en train de me demander de l’assister pour des exercices de muscu comme je j’étais un pote à lui…)
« Comment ça ? »
« C’est la première fois que je vais tenter autant de disques… on ne sait jamais… »
« Comment je vais voir si je dois faire quelque chose? »
« Je vais soulever la barre, la sortir des supports, plier mes bras pour la faire descendre… après je vais essayer de la remonter et de la remettre sur les supports… si tu vois que je m’arrête pendant la remontée ou que, pire, je redescends, tu attrapes la barre et tu m’aides à la soulever… ça m’évitera de me blesser… ».
Il doit me prendre pour un demeuré. Je dois en avoir l’air. Une poule devant un couteau. Pareil.
« Ouais… ».
Putain de Jérém… c’est une sacrée responsabilité qu’il me colle… je n’y connais rien à ce genre de jeux de mec… la muscu… le lever de poids… ce petit con a décidé de tenter de repousser ses limites au risque de se faire mal, et cela devant mes yeux, en me donnant à moi, qui n’a jamais vu un banc d’haltérophilie qu’en photo, la responsabilité de son intégrité physique… l’intégrité physique de ce mec, ce mec beau à se damner… je sens sur mes épaules une pression qui doit ressembler à celle du type qui est en charge de la sécurité de la Joconde…
Le fait qu’il puisse se mettre en danger provoque en moi un fort sentiment d’inquiétude… bien sur il n’est pas en train d’accomplir l’ascension de l’Everest mais enfin, on ne sait jamais… s’il se claque un biceps ou s’il se fêle une coté, je m’en voudrais énormément… en plus du fait que je crains sa réaction… j’ai presque envie d’essayer de l’y dissuader mais je sais que ce serait peine perdue… soudainement je ressens une étrange tendresse à son égard… petit con, va, toujours en train de te mettre en danger… mon petit cœur recommence à battre très fort mais ce n’est pas du désir, là c’est de l’inquiétude… j’ai peur pour lui, j’ai peur pour le mec que j’aime par-dessus tout… sa mise devant le danger me fait éclater devant les yeux les sentiments ce que je ressens à son égard et que je tente d’enfouir depuis plusieurs jours face à son attitude insupportable…
Une autre pensée me hante… il est en train d’essayer de repousser ses limites… est-ce qu’il fait cela pour m’impressionner… si c’est le cas, c’est peine perdue… je n’ai pas besoin de ça pour être impressionné par ce petit con… j’ai pas besoin de le voir fier d’avoir pu soulever deux poids supplémentaires pour avoir envie de baiser avec lui… oui, il est en train d’essayer de repousser ses limites… ce qui me fait peur c’est que, si jamais il échoue, ma présence pourrait lui paraître indésirable, il pourrait me jeter méchamment… et comme sa fierté est en jeu, je crains qu’il se force à réussir, au risque de se blesser…
Par ailleurs, si cette charge de responsabilité me fait peur, en même temps elle me réjouit… au final je me dis… s’il me demande ça c’est qu’il sait ce qu’il fait et que, quelque part il a confiance en moi… putain ça me fait plaisir de penser ça, d’imaginer que pendant un instant je serai son bodyguard…
« Mets toi derrière et fais gaffe… »
Il soulève les bras, ses épaules parfaites laissent pivoter ses biceps avec un mouvement puissant, précis… ses mains s’enroulent autour de la barre en métal poli… il serre les doigts, il les rouvre, ils sont puissants, pulsants, impatients, excités, cherchant la meilleure prise et le courage avant de dire au cerveau : c’est bon , tu peux y aller…
C’est comme le compte à rebours avant le lancement d’Ariane… je suis un inquiet, je ne veux pas qu’il se blesse, surtout si je n’arrive pas à assurer… putain je m’en voudrais à mort… je me penche sur lui, son parfum de mec me rend dingue, sa transpiration me fait chanceler, la vision de son corps étendu sur la table de muscu me donne carrément le tournis… et c’est dans ces conditions là qu’il faudrait que j’assure sa sécurité… finalement je crois qu’il ne se rend pas compte, qu’il ne sait pas vraiment ce qu’il fait…
« T’es prêt ? ».
(bah, non, je ne sais pas)
« Oui… »
(petit oui, de toute façon t’es en piste, Nico, maintenant il va falloir danser)
« J’y vais… » m’annonce-t-il, le ton décidé et confiant. Sacré mec.
Et là je vois ses biceps se gonfler, je vois à nouveau la grimace de l’effort se dessiner sur son visage ; ses yeux se ferment, il inspire un grand coup, il pousse un cri de guerrier et la barre se lève au dessus des supports; comme toute à l’heure, voilà tous ses muscles tendus, ses biceps gonflés à bloc, une petite veine apparaît sur son front, sa clavicule devient saillante, son cou est tellement contracté que l’artère devient visible…
Ses bras complètement tendus, la barre est désormais en l’air, le petit con a assuré l’entrée en jeu… il respire un grand coup et je vois ses muscles se contracter, se épaules tendues retrouver l’appui de la planche, ses coudes négocier le décrochage de l’avant-bras pour commencer un lent mouvement de descente… je vois l’effort augmenter, ses bras en tremblent, son visage devient tout rouge… j’ai l’impression qu’il a un mal de fou… j’hésite si intervenir ou pas et comment… je n’hésiterai pas longtemps car un instant plus tard je vois la barre descendre tout lentement et ses coudes venir enfin s’appuyer sur le banc… je suis rassuré… la première mi temps s’est bien passé… je souffle…
Je souffle mais pas longtemps… il reste le retour… le voilà qu’il marque une pause, il reprend son souffle pendant quelques instants, il inspire un grand coup et il recommence à forcer pour faire remonter la barre.
L’effort parait cette fois-ci carrément insurmontable… c'est-à-dire que même ce corps d’apollon a ses limites… je vois tous se muscles se tendre en prenant un mal de chien… le beau ténébreux serre les dents, pousse un râle venant du plus profond de ses poumons… au bout de quelques secondes les coudes se décollent péniblement du banc et la barre commence à monter lentement, tout lentement, millimètre après millimètre… ses bras, son torse vibrent sous l’effet de la tension musculaire et de l’effort extrême… la transpiration suinte de son front et de son cou, l’arrondi de peau mate jusqu’à son débardeur est ruisselant… petit à petit je vois la barre monter, monter, monter et puis à un moment le mouvement semble ralentir, jusqu’à s’arrêter… son corps tout entier semble de plus en plus violemment secoué sous la vibration des muscles en tension, son visage est écarlate… il me regarde… je crois qu’il est temps d’intervenir… je me penche un peu plus sur lui, je tends mes bras, mes doigts ne sont plus qu’à quelque centimètres de la barre chromée…
C’est là qu’un « NON » violent s’échappe de sa gorge… je m’arrête pendant qu’il ferme les yeux et qu’il reprend son effort… dans un dernier sursaut d’énergie, il lève la barre au dessus des crochets…
Je le regarde, allongé, abandonné sur la table du banc d’haltérophilie… le ventre agité par la respiration haletante, en train de souffler comme un petit taureau, fier de lui, de ce qu’il vient d’accomplir… il me rappelle son attitude dans la cabine des vestiaires de la piscine, lorsqu’il venait de jouir en moi… là aussi c’est fini, il a réussi, il a gagné… il est beau à se damner… ses bras sont encore sur la barre, son visage, son cou, son torse sont en nage… et moi je n’ai qu’une envie, le lécher partout, le caresser, le masser, lui faire plaisir… son souffle est tellement profond et rapide, qu’il finit par en tousser, son torse secoué par de quintes puissantes… il finit par décoller les mains de la barre chromée et par poser les bras au long de son corps…
Il restera allongé sur le banc, en train de récupérer de l’effort, pendant plusieurs minutes. Et lorsqu’il estimera avoir suffisamment retrouvé ses esprits, il finira par me lancer :
Maintenant viens me sucer...
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