• Quatrième mi-temps

     

    Il me fixe, son sourire diabolique toujours aux lèvres… et là je le vois se lever, avancer vers moi, enjamber le banc où je suis assis, se pencher en avant, vers moi, en prenant appui sur ses mains posées à plat juste devant lui…

    Instinctivement, en voyant ce corps musclé envahir brusquement mon espace vital, j’ai un mouvement instinctif de recul…

    Le bogoss me toise de très près, en silence…

    « Tu sais… je… je… » je bégaie, tentant désespérément de garder mon cap, ma volonté perturbée par sa proximité soudaine.

    J’ai le cœur qui cogne à tout rompre… mais mes émotions sont loin d’être terminées… le bogoss avance encore son fessier sur le banc, jusqu’à ce que ses genoux entrent en contact avec les miens… ce simple contact de peau chaude est divin…

    Ma volonté n’est pas seulement perturbée, elle est carrément déglinguée… je tente tant bien que mal d’arriver au fond de ma phrase :

    « Je… je… peux… tout… tout… comprendre… si… ».

    Il est assis face de moi, le torse enserré dans son maillot blanc et vert qui sent clairement la transpi… il me sourit, c’est le sourire du prédateur qui mesure son pouvoir sur sa proie… et c’est beau à tomber…

    « … si… si… si on… m’explique… calme… » je tente de terminer mon propos, alors que mon libre arbitre vient de fondre comme neige au soleil…

    Puis, ne trouvant peut-être pas suffisant l’effet de dingue que sa proximité exerce sur moi, le bogoss décide de faire monter la pression jusqu’au-delà de la zone rouge…

    Je le vois plier le buste vers l’avant, jusqu'à ce que nos fronts se touchent, ses mains fermement posées derrière ma tête pour m’empêcher de reculer… contact détonnant, évoquant d’autres situations ou ses mains retiennent ma tête pour son plaisir de mec… étincelles sur ma peau, dans ma tête, décharges puissantes dans mon ventre… sentir son front chaud sur mon front, sentir une intense chaleur chargée de bonnes odeurs de mecs monter à mes narines… baisser les yeux et, délicieuse surprise, arriver à plonger le regard dans l’entrebâillement du col du maillot enduit par la position de son buste légèrement penché vers l’avant, me perdre dans la vision inattendue et spectaculaire de ses pecs…

    Je suis tellement dingue que j’en veux encore plus… je suis comme ivre, et débridé… je porte ma main à la naissance du col en V de son maillot, j’attrape le tissu, je l’écarte un peu plus et je plonge mon nez dedans… j’inspire avidement, bruyamment… je m’enivre de cette chaude essence de mec dont j’ai été privé la veille, lorsque le bogoss a déboutonné d’un seul geste sa jolie petite chemise blanche de service…

    Le feu du désir me ravage de l’intérieur… je suis tellement hors de moi que je trouve même l’audace de porter une main sur sa bosse cachée sous le short…

    A ce stade, je ne suis plus que désir brulant… voilà comment ma volonté commence à se fendiller devant un sourire, subit des dégâts considérables à cause de la proximité physique et olfactive d’un beau mec… et elle se désintègre carrément au contact de son sexe bien tendu…

    Presque au même temps, je sens ses mains relâcher la prise sur ma nuque… la séquence est bien rythmée… son buste recule, se genoux se déplient… un instant plus tard le bogoss est debout, toujours une jambe de chaque côté du banc… ses mains se coordonnent pour baisser le short et le boxer juste en dessous de ses bourses… sa queue apparaît devant mes yeux… son bassin avance, son gland de pose entre mes lèvres… ouvre-toi Sésame… elle s’enfourche vite dans ma bouche…

    Ses coups de reins arrivent directs, puissants… ça commence fort… oui, il est d’humeur joyeuse… mais il est aussi d’humeur « jouieuse »… le mec est bien dans ses baskets et il se lâche, il a grave envie de prendre son pied… je le sens chaud comme une baraque à frites…

    Et, cerise sur le gâteau, mes papilles m’apportent une sensation un peu particulière… c’est un goût, un parfum aussi spécial que rare chez mon bobrun… c’est le gout de sa mouille… une mouille qui a mon avis a dû commencer à suinter bien avant mon arrivée, lors des émotions fortes de ce match… c’est fait comme ça un garçon… parfois il est tout sec alors qu’on le suce comme des malades… et il lui suffit de marquer un but pour décorer son boxer d’une petite trace odrorante…

    Ses va et vient sont réguliers, profonds, le bord du maillot tape sur mon visage de façon cadencée… il faut vraiment que je lui offre ce maillot londonien bien taillé qui doit mieux rendre justice à sa plastique que ce maillot un peu trop grand pour lui…

    J’imagine le bonheur de le sucer dans cette tenue… pourtant, je ne sais toujours pas quand est-ce que je vais pouvoir lui donner… tiens, je pourrais lui offrir comme cadeau pour sa victoire, profitant de son humeur joyeuse…

    Oui, mais quand ? Il faudrait que je l’aie là, avec moi… mince… enfin… on va dire que pour l’instant j’ai plus urgent à faire…

    Je reçois et j’accepte goulûment ses assauts de mec, je me réjouis de sa fougue… ça fait du bien de le sentir déchaîné, la tête dégagée des soucis immédiats, 100% à son plaisir de mec tout comme, encore un peu plus d’une heure plus tôt, il était 100% à son jeu…

    Et puis ses coups de reins s’arrêtent. Le bogoss remonte boxer et short et se remet en position assise. Son bassin avance toujours, ses genoux poussent les miens, m’obligeant à reculer jusqu’au bord du banc…

    Le bogoss se débarrasse de son t-shirt avec un geste aussi rapide que l’éclair et intensément érotique… je remarque que le bandage à l’épaule a disparu, laissant ainsi entrevoir un énorme bleu couvrant la totalité de l’arrondi au-dessus de son biceps…

    Jérém s’allonge ensuite sur le dos, sur toute la longueur du banc, les bras pliés et les mains croisées derrière sa tête, toujours à califourchon, le bassin légèrement cambré… et putain que son paquet est remarquable dans cette position, sous son short blanc…

    Je comprends très vite le signal… une seconde plus tard, je me penche sur son short et, tout en dégageant le tissu par petites touches, je me fais plaisir en respirant ses phéromones…

    Le mec a mouillé le maillot… ça, c’était à la vue de tous… ce qui était moins connu, c’est que son boxer aussi en a pris une sacré claque… lorsque j’y plonge le nez dedans, je retrouve un bonheur intense… à l’intérieur du tissu élastique, ça sent bon, ça sent fort, c’est moite… ça sent la transpi, mais la transpi bien particulière qui suinte autour de la queue et des couilles… et, surprise réjouissante… une petite trace de mouille se dessine à l’avant du boxer…

    Lorsque je dégage le dernier pli de tissu retenant sa queue raide, son manche tendu m’échappe d’entre les doigts et, comme attirée par un ressort invisible, elle vient claquer lourdement sur ses abdos…

    Je la regarde, ainsi couchée, se soulevant régulièrement suivant les contractions musculaires du bogoss… elle est magnifique… j’adore la regarder, retarder le moment d’aller la rendre heureuse… mes yeux réclament leur part et je me fais violence pour ne pas céder aux réclamations de ma bouche impatiente…

    Ses bourses bien remplies, doucement abandonnées entre ses jambes légèrement écartées, me donnent envie d’un petit détour… je pose mes lèvres dans le creux entre les couilles et la naissance de la queue… je commence par y déposer des bisous tout doux… j’enchaîne en laissant ma langue tourner délicatement autour de ses couilles… je m’y attarde un petit moment, avant de remonter vers la base de sa tige tendue…

    Ma langue avance désormais le long de son manche… elle arrive dans le creux du gland… motivée par le goût un peu salé de sa mouille de mec, ainsi que par un léger arrière-goût chaud de transpi et d’urine, ma langue redouble d’efforts pour lui faire plaisir… elle s’agite, le titille par de petits mouvements répétés… le bogoss frissonne…

    Un instant plus tard, son gland se retrouve enserré dans ma bouche, mes lèvres s’avançant jusqu’à rencontrer ses poils pubiens…

    Et alors que ce liquide si rare et précieux suinte sans discontinuer, j’entreprends de lui offrir une pipe musclée, alternant les gorges profondes et les caresses délicates sur le gland…

    Avec le coin de l’œil, j’arrive à suivre les mouvement involontaires et désordonnés de ses bras, comme le reflet des vagues de plaisir incontrôlable que ma bouche lui apporte… petit con, va… tu ne veux pas l’admettre que je t’offre un plaisir de dingue… mais tu sais quoi… ton beau corps te trahis… je n’ai pas besoin de tes mots… tes spasmes, tes petits gémissements, les ondulations de tes abdos, ta respiration saccadée, voilà la réponse à ma question…

    C’est en dessous de sa ceinture que je m’affaire… mais c’est en dessus que l’excitation se fait le plus démonstrative… ses bras n’arrêtent pas de gigoter, divaguent dans tous les sens… ils s’allongent vers l’arrière, ils se plient, les mains se croisent sur sa tête… elles repartent aussitôt, portées par des bras qui ne tiennent pas en place… elles s’agrippent à la planche à hauteur de ses oreilles… un instant plus tard, les bras se déplient à nouveau… ses biceps se contractent, ses poings se ferment… on dirait des gestes de bébé enchanté pas son accroche jouets… alors que ce sont les mouvements inconscients et incontrôlés d’un beau mec en train de prendre son pied au-delà du raisonnable…

    Son bassin, son dos, son cou, sa tête, ondulent sur la planche… le bogoss relève la tête de temps à autre, il me regarde faire un instant, le visage défait par les décharges de plaisir que ma bouche lui apporte… lorsqu’il repose la tête sur le banc, elle se rabat en arrière, la bouche s’ouvre à la recherche d’air…

    C’est là que je me dis… oui, Nico, là tu as dans tes mains la clef de son plaisir…

    Qu’est-ce que c’est bon de pénétrer dans ce vestiaire… encore meilleur que d’y pénétrer après l’entrainement, y pénétrer après un match, un match dur, mais gagné…

    Et qu’est-ce que c’est bon de le sucer dans ce sanctuaire à mecs… encore meilleur que le sucer après l’entrainement, le sucer après un match, un match dur, mais gagné…

    Il faut que je marque le coup, que je dépasse ses meilleures attentes… alors, tout en continuant à le sucer activement, ma main se porte sur son torse, à hauteur de ses abdos… elle remonte tout doucement vers ses pecs, je les caresse avec la paume de ma main, l’un après l’autre… le bogoss cambre les reins, bombe le torse…

    Ainsi encouragé, ce sont alors mes deux mains qui se posent sur ses pecs, qui envoient leurs doigts respectifs titiller ses beaux boutons rose marron… le plaisir ressenti par le bobrun est tellement intense qu’il ne sait plus comment se mettre…

    Il est dingue… je veux lui faire péter un plomb… je veux le rendre si fou de plaisir au point qu’il ne sache même plus où il habite… j’ai une arme secrète pour cela…

    Je me fais violence pour obliger ma bouche à quitter sa queue… je la motive en la chargeant d’une mission tout aussi excitante… pour assurer la transition, ma main prend immédiatement sa place, enserrant son manche et en le branlant avec des mouvements amples…

    Mon buste se penche sur le sien pour permettre à mes lèvres et à ma langue de partir à l’assaut de ses tétons… ma joue appuyée juste au-dessus de son cœur, je capte ses battements rapides mélangée à sa respiration courte, agitée, excitée…

    Comment lui faire encore plus plaisir ? Je sais… c’est simple… obliger ma langue à abandonner la douce fermeté de ses tétons pour descendre, descendre, descendre tout au long de son torse, passer ses abdos, son nombril en m’y attardant tout juste le temps d’un passage de langue… passer son pubis, en résistant à la tentation ultime de s’arrêter pour humer les bonnes odeurs que cette petite pilosité sait cacher… passer à côté de sa queue, sans me laisser aller à l’appétit vorace qui me pousserait à gouter encore au petit nectar exquis qui continue de suinter dans son creux… à la reprendre en bouche, jusqu’à la faire jouir…

    Descendre encore un peu plus… passer ses bourses sans être hypnotisé par leur chaleur, leur douceur odorante… descendre un peu plus encore, et terminer son voyage un peu plus loin dans l’entrejambe… voilà comment lui faire plaisir…

    Ma main continue de le branler tout doucement, mon pouce lubrifié par sa mouille tentant de remplacer le pouvoir magique de ma langue au creux de son gland…

    Et lorsque ma langue se faufile jusqu’à son ti trou et qu’elle essaie aussitôt d’en forcer l’entrée, le bogoss tressaillit…

    « Putain… » je l’entends exclamer violemment « ça c’est bon… vas-y… vas-y comme ça, mec… ».

    Je continue de faire tournoyer le bout de ma langue autour de sa rondelle… le bogoss se tait… j’écoute sa respiration, qui est comme suspendue… les mouvements de son diaphragme se font de plus lents, plus amples… j’ai l’impression que tout son corps est agité par un petit frissonnement involontaire… on dirait… oui… on dirait qu’il ronronne…

    Le bogoss est actif à 200%... mais qu’est-ce qu’il aime se faire tapoter l’entrée des artistes…

    Petit jeu intense, dans lequel je perds toute notion du temps… je ne pourrais pas dire pendant combien de temps je me suis fait plaisir tout en lui faisant plaisir de cette façon… tout ce que je sais, c’est que ce truc est l’un de ceux qui le rendent le plus dingue… alors, je ne vais pas m’en priver… je pourrais continuer pendant des heures…

    Dans les faits, je ne peux continuer que jusqu’à ce que le bogoss décide qu’il est « temps » de passer à autre chose… et le « temps » c’est lorsque le bogoss relève son buste, provoquant le même geste chez moi… il recule ensuite son fessier sur le banc, m’attrape par les hanches, tire mon bassin vers le sien le faisant glisser sur la planche… il relève mes jambes, m’obligeant à poser mon dos sur le banc…

    Les gestes du bobrun sont rapides, presque violents, des gestes qui me font sentir complètement en son pouvoir, comme si je lui appartenais, comme si je n’avais pas le choix… mes jambes en l’air, le bogoss entreprend de me déshabiller… en quelques secondes, mes chaussures (sans même prendre le temps de défaire les lacets), mon short, mon boxer ont volé… je seconde ses intentions en me chargeant de mon t-shirt…

    Me voilà complétement nu devant lui… à sa complète disposition… je le vois se lever et se débarrasser à son tour de ses baskets (toujours dans la précipitation, sans prendre le temps de défaire les lacets), de son short et de son boxer… complètement nu lui aussi, le sexe tendu pointant le zénith, une jambe de chaque côté du banc… l’air triomphant, le mec me domine de tout son mètre 80… et de toute sa puissance masculine…

    Il va me prendre comme ça, direct… il va cracher dans sa main, enduire sa queue, en mettre un peu entre mes jambes, il va venir en moi, me défoncer et me remplir… que de bonnes choses en vue…

    Mais il ne faut pas présager des intentions de mon bobrun, si irrésistiblement imprévisible…

    Un instant plus tard, il plie ses genoux et se retrouve à nouveau assis à califourchon sur le banc… et là, il relève mes jambes jusqu’à les porter sur ses épaules, relevant ainsi mon bassin… ses mains se portent sur mes fesses, les enserrent fermement, les écartent… son visage approche de mon entrejambe… je l’entends cracher sur ma rondelle… je sens son doigt s’insinuer en moi, rentrer petit à petit, et ressortir aussitôt pour se faire lubrifier à nouveau… ce doigt qui revient à la charge, qui rentre et qui ressort, s’enfonçant à chaque fois un peu plus profondément, provoquant en moi une montée de frissons certaine…

    Le bogoss insiste, et ça devient de plus en plus bon… à un moment je remonte le cou pour le voir faire… et là je croise son regard… le mec me mate carrément en train de jouir du cul… j’adore le voir faire… savoir qu’il me mate pendant que je prends mon pied…

    Mais apparemment mon regard n’est pas à son goût… son autre main se porte sur mon menton, lui insufflant un mouvement de basculement vers l’arrière, façon bien à lui de me dire qu’il souhaite que je m’allonge complétement sur le banc…

    C’est là qui se produit l’impensable… dès que ma tête touche la planche en bois… dès que son visage disparaît à nouveau derrière mon bassin suspendu, je sens une sensation de chaleur juste en dessous de mes couilles…

    Je commence à perdre pied lorsque je réalise qu’il s’agit de son souffle… je perds le contact avec la réalité lorsque je sens ses mains écarter à nouveau mes fesses pendant que le souffle chaud se déplace le long de ma raie jusqu’à se stabiliser à l’aplomb de mon ti trou… mais je change carrément de dimension lorsque je réalise que sa langue, celle qui refuse de rentrer en contact avec la mienne, est en train de caresser timidement les bords de ma propre rondelle…

    Ah, putain… celle-là, vraiment, je ne l’avais pas vue venir…

    D’abord hésitant, puis, très rapidement, de plus en plus entreprenant, le bogoss est en train de me rendre la pareille de ce que je viens de lui faire… je ne sais pas s’il prend autant de plaisir que moi en le faisant… ce qui est certain, en revanche, c’est que ce truc me fait un effet de dingue… le même effet que ça doit lui faire à lui… je comprends mieux pourquoi il aime tant cette petite diversion…

    C’est la première fois qu’on me fait ça… il faut dire que si l’idée de le faire à mon bobrun m’a tenté très tôt, celle de le recevoir ne m’a jamais vraiment titillé l’esprit, en premier lieu parce que jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse envisager cela, et surtout dans ce sens…

    J’avais tort… sa langue puissante et souple me titille, me secoue, me chauffe… et c’est rudement bon… bon à en pleurer… tellement bon que ça en devient rageant lorsque ça s’arrête… non, pas déjà…

    Bah, si… lorsque mon bobrun a décidé que ça s’arrête, eh ben… ça s’arrête… je le vois relever la tête, dégager mes jambes de ses épaules, décoller son bassin du banc et se remettre débout… je sens ses main chaudes et directives sur mon corps, je me laisse faire, je tente de deviner ses intentions…

    Je comprends très vite que son souhait c’est de me mettre à plat ventre sur le banc… il ne me reste qu’à m’incliner devant la manifestation de ses envies…

    Je me retrouve plaqué sur le banc, le visage pile au bord… je tourne mon visage, je pose ma joue sur la planche… je me prépare à le recevoir en moi… voilà, le moment est arrivé… après m’avoir bien chauffé, il va prendre ce qui lui appartient…

    Oui… mais non… je frissonne lorsque je me rends compte que ce n’est pas son gland qui se presse à l’entrée de mon ti trou, mais à nouveau sa langue déchainée… elle s’y attarde pendant un petit moment, gourmande, insatiable…

    Puis elle décolle…elle délaisse ma rondelle pour remonter tout lentement le long de ma colonne vertébrale jusqu’à mon cou… c’est un mélange de plaisir et de petits picotements, de frissons et de petites chatouilles qui parcourt mon dos et qui s’irradie dans tout mon corps… en un mot, c’est divin…

    Je ferme les yeux pour mieux apprécier la caresse de cette langue, me demandant jusqu’où elle va aller… je sens le passage lent et humide arriver entre mes omoplates… mes sensations en sont alors démultipliées… je perds le contrôle… je savoure ce moment de lévitation de mon esprit, tout en profitant également de la chaleur de ses mains qui prennent appui et se déplacent sur mon dos, sur mes flancs, sur mes épaules pour supporter la logistique du merveilleux voyage de sa langue le long de ma colonne…

    Et lorsque sa langue commence à remonter mon cou jusqu’à effleurer la région sacrée de la base de ma nuque… là j’ai l’impression que toute ma peau est en train de s’embraser…

    C’est à ce moment-là qu’une nouvelle puissante sensation vient à moi… alors que mon corps est tout concentré sur le plaisir sensuel de ce contact à la base de ma nuque, mon bobrun vient en moi… son gland s’insinue lentement, il glisse tout doucement, jusqu’à ce que ses couilles se posent contre mes fesses…

    Il est en moi… bien profondément en moi… je suis à lui, mon cul est à lui, à sa libre et complète disposition… j’ai l’impression que mon corps tout entier est parcouru par des décharges électriques, que chaque sensation est découplée… mon ti trou est ultra-sensible… je suis très réceptif, ainsi chauffé par sa langue…

    Je sens ses mains puissantes prendre fermement appui sur mes épaules… et lorsqu’il commence à limer mon petit puit de bonheur, c’est avec des foulées amples et lentes qu’il démarre le bal…

    Le bogoss me baise lentement, mais puissamment … la lenteur de ses glissements alternés fait que je sens particulièrement bien le passage de son engin en moi, que j’en apprécie toute la force, tout le gabarit… je sens chaque centimètre coulisser en moi… me voilà partagé entre avoir envie que ça se déchaine et que ça devienne plus brutal… et le bonheur de ce slow sexuel qui me permet d’apprécier des sensations et des nuances de sodomie encore jamais expérimentées…

    Quel petit con, ce Jérém… mais que petit con sacrement doué pour la baise…

    De temps à autre, il s’arrête au plus profond de moi … et là, pendant un court instant, avant qu’il ne réenclenche la marche arrière, ses mains prennent appui tour à tour sur mes hanches ou sur mes épaules, et je me sens vraiment dominé pas sa queue puissante… je me sens bien baisé… comme j’aime, comme je le mérite… je suis le mouvement comme en état d’hypnose…

    Et lorsqu’il commence à se déchaîner, lorsque ses cuisses tapent contre mes fesses en provoquant des claquements sonores et sourds à la fois… lorsque ses couilles bien pleines et bien chaudes frappent lourdement contre mon entrejambe et parfois contre mes propres couilles… je chauffe tellement que j'en tremble… je perds le contrôle, je ne sais plus où j'habite… et je me laisse aller… j’ai envie de crier… je n’arrive plus à me contenir, à me contrôler… le plaisir, l’excitation, le profond bonheur de me sentir à lui… le mélange de sensation que ce petit con sait m’offrir est si puissant que des gémissements s’échappent de ma bouche… dans le feu de l’action, je crois que je deviens très bruyant…

    Au point qu’une de ses mains finit par quitter mon épaule et se poser sur ma bouche pour me contrôler… geste qui a le pouvoir non pas de me calmer, bien au contraire, mais en tout cas de me faire comprendre qu’il faut que je la mette en sourdine…

    Le bogoss se déchaîne… c’est trop bon l'avoir en moi… j’ai trop envie de lui faire savoir…

    « Baise-moi, Jérém, baise moi autant que tu veux… tu es trop doué pour ça… c’est un truc de fou… ».

    J’ai envie qu’il me balance de bons gros mots crus, qu’il me fasse sentir bien soumis, bien à lui, sa femelle… hier après-midi, ce petit jeu m’a bien chauffé… et j’ai bien senti que lu aussi ça le chauffe à bloc… alors, pourquoi se priver de ce bonheur partagé ?

    Je viens tout juste de terminer ma phrase que le bobrun ralentit ses coups… je sens sa queue changer d’angle d’entrée, tout en continuant à me limer… je sens la peau de son torse se poser sur celle de mon dos, le poids de son corps écrasant le mien, son souffle chaud et haletant caressant ma nuque…

    Et là, je l’entends chuchoter tout près de mon oreille :

    « Je te baise bien, hein ? ».

    Ça y est… le bogoss a mordu à l’hameçon… je sens qu’on va s’amuser à ce petit jeu qui s’amorce… alors, allons-y… je vais te chauffer à bloc mon petit…

    « Il te plaît bien mon cul… il est bien calibré pour ta queue… je suis ta pute… ».

    L’excitation me rend dingue… je sais que certains de mes mots me feraient rougis de honte à froid… je sais que je vais regretter mon excès de soumission à lui… mais là je suis trop chaud et aucun mot me semble trop grossier pour chauffer mon bobrun…

    « T’avais envie de gouter à ma queue, c’est pour ça que t’es venu… »

    « Jérém… tu es mon m… [Nico, évite le mot « mec », ça pourrait être mal pris…]… Jérém… tu es mon… m…âle… ».

    « Oui, et toi une petite salope qui me vide les couilles ».

    « Putain, qu’est-ce qu’elle est bonne ta queue… ».

    « Ça te plait quand elle te démonte le cul… » fait-il en mettant quelques coups de bassin très puissants, violents.

    « Tu es tellement puissant… tu es un véritable étalon… ».

    « Ta seule et unique envie c’est de te faire démonter le fion… ».

    « Oui, par toi… vas-y… démonte-moi ! ».

    « Je vais tellement te défoncer que tu ne vas plus pouvoir t’asseoir… ».

    « C’est tout ce que je veux… te sentir en moi longtemps après que t’aies joui en moi… ah, c’est bon… putain que c’est bon… tu me fais jouir comme jamais tu m’as fait jouir… ».

    Sa fougue est impressionnante… est ce que c’est l’effet dopant, la drogue puissante de la victoire qui le met dans cet état d’éphorie sexuelle ? Ou bien mes mots, mon attitude déchainées ?

    En tout cas, son entrain est un pur bonheur pour moi…

    « Tu prends ton pied, mec ? » j’ai envie de lui demander.

    « T’inquiète pour mon pied… ».

    « Il bon mon cul, n’est pas ? » je relance.

    « Il est toujours chaud comme la braise… ».

    « Toi aussi t’es chaud comme la braise… et t’es surtout chaud pour la baise… c’est pour ça que mon cul est si offert… il est tout pour toi… ».

    « Profite bien du voyage, ça ne va pas durer… ».

    « Tu aimes me baiser parce que j’ai une bonne bouche et un bon cul… ».

    « C’est ça… ».

    « Parce que tu peux me faire tout ce que tu as envie… parce que tu prends ton pied avec moi comme avec personne d’autre… ».

    « Je t’ai dit de pas t’inquiéter pour mon pied… je suis un mec… dès que ma queue est bien enserrée et au chaud, je prends mon pied… ».

    Petit con, va… tu vas voir… on va voir si mon cul est si banal…

    « Tu vas bientôt jouir ? » je me renseigne.

    « Je vais bientôt te farcir, oui… t’en as envie, hein ? T’attends que ça, te faire remplir… » fait-t-il, la voix de plus en plus méconnaissable, altérée par l’effort et l’excitation.

    « Oui… mais pas encore… ».

    Et, ce disant, profitant du fait que le bogoss a un peu relevé son torse et qu’il ne me retient plus que par les hanches, je me dégage de lui… j’ai envie de prendre les choses en main… je sais que mon geste est absolument fou, car, ne voyant pas son visage, il m’est impossible d’estimer à quelle distance le bogoss se trouve de son orgasme… le risque d’une jouissance ratée est réel, acte impardonnable à l’égard d’un si beau garçon, d’un si bon champion et d’un si bon coup…

    Je viens de me déboiter de lui mais je le sens encore en moi, mon trou béant, mon envie incandescente criant un manque violent…

    Je me retourne et je le regarde, désormais assis à cheval sur le banc, le torse incliné vers l’arrière, les bras eux aussi tendus vers l’arrière, les mains prenant appui d’une part et d’autre de la planche… toutes tablettes dehors, tout le corps brillant d’une fine couche de transpiration, la respiration rapide, la queue raide, humide, le visage et le haut du torse rougis sous l’effort, le regard chaud, noir… mais putain qu’est-ce qu’il pue le sexe ce petit con…

    Si c’était un tableau… il faudrait appeler ça… « La testostérone »…

    Moment de pure poésie, poésie à laquelle le bobrun, sans se démonter, ne tarde pas à porter sa savante contribution :

    « Ramène ton cul, dépêche-toi ! ».

    Je trouve sa réplique à la fois d’un érotisme sans nom et étrangement amusante.

    Un petit macho pareil, ça ne s’invente pas… un petit macho capable de verser des larmes sur un terrain de rugby après une victoire et une heure plus tard me baiser avec cette puissance et cette arrogance… je crois que je tiens là un spécimen vraiment unique…

    J’en meurs d’envie de ramener mon cul, bien évidemment… mais pas tout de suite… je soutiens son regard, de plus en plus noir, de plus en plus sauvagement viril… je laisse passer quelques secondes…

    J’approche alors lentement pour aller m’asseoir à califourchon sur le banc, en face de lui…

    Dès mes fesses posées sur le banc, je le vois allonger les bras, porter ses mains vers mon bassin, sans doute dans l’intention de me prendre comme ça, par devant et de lâcher très vite son petit jus chaud bien au fond de moi… perspective, j’admets, plus que tentante… j’adore lorsqu’il est si entreprenant, lorsque l’approche du plaisir précipite ses gestes et fait ressortir ses instincts de mâle en rut…

    Pourtant j’ai autre chose en tête et j’ai décidé que ce coup-ci c’est moi qui fixe les règles…

    Mes bras s’animent, interceptent les siens et bloquent leur avancée… je le fixe tout droit dans les yeux et je vois un mélange de surprise, d’agacement et de frustration balayer son regard brun…

    « A quoi tu joues ? » je l’entends aboyer dans la foulée, tout en commençant à gonfler les muscles de ses épaules et de ses biceps pour se dégager…

    Vite… vite… il faut un truc pour le calmer… je lâche son bras droit, je libère ma main gauche par la même occasion pour lui confier la délicate mission de se poser en urgence sur sa queue, commencer à le branler assez plaisamment pour détourner l’attention du bobrun et me faire gagner un peu de temps…

    Ma gauche réussit sa mission… haut la main… enfin… bas la main… bref… elle réussit à merveille… ce simple contact a le pouvoir de faire cesser illico toute tentative de se dégager… ses bras se baissent aussitôt, ramenant ses mains prendre appui sur les bords de la planche…

    Je le vois fermer les yeux, mordiller sa lèvre inférieure… c’est un spectacle divin…

    Le fauve calmé, je me sens l’audace de poser mon autre main sur ses pecs (ah, putain, qu’est-ce que c’est bon le contact avec le torse d’un bogoss avec quelques poils… même si ça commence juste à repousser et que ça pique plus que ça ne caresse)… et là, il me suffit d’une très légère pression pour que le torse du bogoss accepte de suive le mouvement…

    Un instant plus tard, son dos et sa tête sont posés sur le banc… alors que ses jambes sont toujours posées de part et d’autre du banc, les pieds bien par terre… même position que tout à l’heure, pendant la pipe…

    Je me lève, j’avance lentement jusqu'à ce que mes jambes dépassent les siennes, tout en s’y frottant au passage de façon plutôt appuyée… le bogoss me regarde faire, le regard interrogatif…

    Mon fessier est désormais à l’aplomb de son bassin, de sa queue… le bogoss ouvre un peu la bouche, ses paupières tombent lentement mais lourdement, il expire bruyamment l’air de ses poumons… je crois bien que mes intentions sont dévoilées… et qu’elles sont bien accueillies…

    Et j’en ai la certitude lorsque le bobrun, en me devançant tout juste d’une fraction de seconde, saisit sa queue et la met bien à la verticale, son gland effleurant mon entrejambe…

    Je ne tarde pas plus… je plie mes genoux… j’ajuste l’alignement entre mon ti trou et son gland en me basant uniquement sur des sensations tactiles… et une seconde plus tard je m’empale sur lui…

    Je reste un petit moment assis à califourchon sur mon bel étalon, mes mains s’activant sur ses pecs rebondis, sur ses tétons durs et doux à la fois… qu’est-ce que je t’aime, mon Jérém…

    Je prends appui sur mes pieds et en jouant avec mes genoux et mes cuisses, je commence à monter et descendre autour de sa queue…

    Le bogoss a l’air d’apprécier, d’autant plus que c’est moi désormais qui assume tout l’effort de son plaisir… le mec n’a rien à faire… juste savourer son plaisir de mec sans le moindre effort… c’est moi qui lui offre mon cul, que je m’active pour le bonheur de sa queue… c’est moi qui fait tout… c’est moi qui contrôle la baise, qui contrôle son plaisir…

    Son rôle à lui, c’est celui d’un mec actif… mais qui s’active vraiment dans l’histoire ?

    Son rôle à lui, c’est prendre son pied… mais est ce que ce plaisir il le prend vraiment comme un voleur… ou bien il le prend… parce que c’est moi qui lui donne ? Dans ce cas, il accepte bien d’être soumis à mes talents… Qui domine l’autre à cet instant précis ? Le fauve, serait-il dompté grâce au réflexe pavlovien associé à son propre plaisir ?

    J’ai envie de tout tenter… de tout oser… je déplie entièrement mes jambes, je relève mon bassin, coupant presque le contact avec son puissant engin… je sens tout juste son gland encore effleurer mon entrée de bonheur… je fais le malin, mais elle me manque déjà… la sentir si proche de moi et pas en moi est une véritable torture… je me fais violence, mais j’arrive à tenir…

    Et à aller même encore un peu plus loin dans ma mutinerie… je remonte un peu plus mon bassin et sa queue se dégage de mon entrejambe en claquant une fois de plus lourdement sur ses abdos…

    Soudainement, je ressens une envie puissante de le reprendre en bouche… c’est ce que je fais, en pompant avidement son braquemart sur quelques va e vient plutôt musclés…

    Quelques instant plus tard, mon bassin se repositionne pour caler sa queue dans ma raie… j’entreprends alors des va et vient avec mes reins, des frottements répétés, des frottements destinés à stimuler et à agacer son gland…

    Le bogoss a l’air de sacrement aimer ça… un mélange de frustration de ne pas être déjà en train de jouir au fond de moi, et d’envie de s’abandonner à ce plaisir inattendu…

    On ne peut pas trop faire attendre un mec lorsque son excitation s’envole, sous peine de le voir s’impatienter et partir dans les tours… ou bien partir tout court…

    Je le regarde dans les yeux… le bobrun est en train de bouillir… je le vois lever les bras, porter ses mains sur mes fesses, amorcer le mouvement pour à la fois relever et faire reculer mon bassin, en vue d’une pénétration qui lui parait nécessaire sur le chemin d’une jouissance que son corps commence à réclamer de toutes ses fibres…

    « Shhhhh… laisse-moi faire… » je lâche tout doucement, sur le même ton avec lequel on tenterait de calmer un caprice de gosse.

    « Dépêche-toi de me faire jouir ! » ce sera sa sommation.

    Bingo. C’est moi qui le fais jouir. C’est moi qui a la clef de son plaisir… j’avoue que ça fait bizarre de penser à ma cousine dans cette situation… et pourtant… ses mots sont prophétiques…

    Je recule le bassin de mon gré, m’amusant à titiller son gland coincé entre mes fesses mais pas encore admis à venir dans mon puit de plaisir… mon attitude commence sérieusement à agacer le bogoss… j’adore… j’en profite pour enfoncer un peu plus le clou (verbalement parlant, ça va de soi) :

    « Tu le veux mon cul, hein ? ».

    « Tu me saoules ! » je l’entends lancer, agacé.

    « Vas-y, dis-le que tu en as envie… » je le harcèle, tout comme lui l’avait fait un peu plus tôt.

    « J’ai envie de te remplir le cul pour te montrer comment jouit un mec… » finit-il par aboyer en remontant le torse de façon menaçante, dans sa voix ce ton énervé qui le rend encore plus sexy…

    « Dépêche-toi ! » il ordonne.

    « Je vais te faire jouir, t’inquiète… » je le rassure, tout en portant à nouveau ma main entre ses pecs, l’obligeant ainsi à s’allonger une nouvelle fois sur le banc… un instant plus tard, je m’empale à nouveau sur sa queue et je recommence mes flexions sur les jambes pour permettre à la rondelle de limer sa queue et l’approcher de son orgasme… pour lui permettre de m’en mettre plein le cul…

    Bien qu’assez physique, j’adore cette position… c’est vraiment génial de pouvoir maitriser une sodomie passive… donner le tempo… voir s’afficher sur le visage du mâle, en temps réel, les vagues de plaisir que mes différents mouvements sur sa queue lui procurent…

    Je monte… je descends… je monte… je descends… j’observe son corps en train de chauffer de plus en plus… je sens que mon corps aussi est en train de chauffer dangereusement… je sens la transpiration couler de mon front, ruisseler sur mon nez… c’est un déchainement… ses mains puissantes agrippent mes cuisses, mes fesses…

    Je le sens bien en moi, je le sens comme rarement je l’ai senti… j’ai l’impression que son manche brulant est en train de remodeler mon intimité… mes flexions sont de plus en plus rapprochées… mes mains complétement débridées le caressent partout, s’attardent sur ses tétons, se promènent sur ses pecs, se font plaisir en effleurant ses joues, son menton, son cou…

    Le bobrun respire très fort, il ferme les yeux sous la montée du plaisir... ce plaisir qui monte grâce à moi… un plaisir qui monte également en moi, un plaisir qui a guidé ma main gauche, presque à mon insu, à se poser sur ma queue pour la branler vivement…

    Si c’est pas beau le voir grimacer de plus violemment, de voir sa respiration se transformer en ahanement… le voir perdre le contrôle de son corps et de son esprit et l’entendre enfin me lancer, le souffle coupé, la voix étranglé par le râle puissant qui veut s’échapper de ses poumons :

    « Tu vas m’avoir… je vais te remplir le cul… ».

    J’adore le voir perdre le contrôle de lui-même, être à la complète merci d’un plaisir ravageur…

    « Oui, tu vas me faire cadeau de ton jus, mec… » je l’encourage.

    « Tu vas t’en prendre plein le cul ! » il me lance, fou de plaisir.

    « S’il te plait… remplit-moi ! » je le chauffe.

    Et lorsque l’orgasme l’envahit, je vois tout son corps se contorsionner dans un spasme géant, sous l’effet d’un plaisir intense, presque douloureux qui est en train de le secouer de fond en comble… prenant appuis sur ses fesses et ses épaules, son dos se cambre, les pecs se bombent de façon impressionnante, ses tétons pointent, les abdos se bandent…

    La tête part en arrière, mettant bien en évidence son grain de beauté dans le cou à la Josh Harnett, laissant ressortir sa pomme d’Adam de façon saillante, animée elle aussi par des mouvements rapides, nerveux… incontrôlés… son visage se tourne sur le côté, alors que sa main se porte sur son front comme pour se protéger de la déferlante d’un plaisir aussi violent…

    Lorsqu’il jouit enfin, cela provoque également d’autres conséquences… tout pris à observer cette merveilleuse image de bogoss en train de se vider les couilles en moi, je n’ai pas vu autre chose venir…

    Jérém n’a pas encore fini de frissonner sous les décharges électriques amenées par l’orgasme que je sens une chaleur intense se propager dans mon bas ventre… tellement intense et rapide que, malgré l’empressement désespéré de ma main à lâcher l’affaire afin d’éviter un grave accident diplomatique, une succession de jets atterrit sur son torse dessiné…

    Le bogoss jouit et son plaisir déclenche le mien… et avec mon plaisir, mon angoisse… ça y est, là il va me démonter… putain… j’aurais dû me maîtriser… là c’est foutu…

    Mais là encore, mon bobrun va me surprendre…

    « Putain, c'est chaud… » je l'entends lâcher sur un ton surpris mais presque amusé, lorsque les premières traînées blanchâtres se dessinent sur sa peau.

    Moi je dis… il faudrait que tous les jours il ait à jouer et gagner un match de rugby…

    Pendant une seconde, j’ai grave flippé… pourtant, son attitude ayant détendu l’ambiance, je me dis que c’est sacrement beau ce torse de petit con décoré par mon jus…

    Et qu’est-ce que c’est bon de jouir avec sa queue au fond de moi… avec son jus au fond de moi…

    Et qu’est-ce que c’est bon aussi de l’entendre me lancer, dès les précipitations arrêtées :

    « Et maintenant, tu vas tout bien nettoyer, en commençant par ma queue et en remontant sur mon torse… ».


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  • Debriefing

     

    Précédemment, dans 50 nuances de ce petit con arrogant et sexy de Jérémie T….

    Le retour de Londres de Nico avait été marqué par une baise spectaculaire rue de la Colombette avec un bobrun énervé et, par conséquent, sexuellement déchainé…

    Oui, le bogoss était en pétard… pour quelle raison ? Pour la seule que Nico n’avait pas envisagée… à savoir, une petite réflexion faite la veille par Thibault au sujet de sa bonne entente avec son camarade de lycée…

    Le feu d’artifice sexuel s’était ainsi terminé sur une note blessante, Jérém réaffirmant violemment à Nico qu’il ne le considérait que comme un cul à baiser…

    Une soirée avec la meilleure cousine du monde avait permis à ce dernier de se remettre d’aplomb pour aller assister à la finale du lendemain…

    Le match contre Colomiers n’avait pas été de tout repos… mais le Jérém à poil court, de concert avec le Thibault à dos large, avait marqué deux essais et transformé le dernier, offrant ainsi la victoire à son équipe… et le match s’était terminé sur un grand et émouvant moment de liesse entre joueurs et supporters…

    Invité par le beau pompier, lors de la troisième mi-temps Nico s’était mélangé aux autres supporters… pourtant, il n’avait pas su trouver l’occasion d’aller féliciter le bobrun pour son exploit…

    Lorsque le terrain de rugby avait commencé à se vider, Nico avait vu s’évaporer tout espoir d’approcher son Jérém, de près ou de loin… il avait alors pris le chemin de la maison…

     

    Et puis, en traversant un boulevard, mon portable émet un petit son aigu… un message... le genre de message qui contient à mes yeux plus de poésie que l’intégrale de Baudelaire :

    « vestiaire mtn».

    Je stoppe net sur le trottoir que je viens de rejoindre.

    Soudainement j’ai la tête qui tourne, les mains moites, les jambes en coton.

    J’ai une envie brûlante de le rejoindre, tout en me sentant retenu, tétanisé par une peur panique de me retrouver face à un mec qui veut juste se vider les couilles pour mieux me jeter après… tout comme il l’a si bien affirmé (et si bien fait) hier…

    Pire… je redoute la virulence et la froideur de ses mots, de ses attitudes… je crains également qu’il puisse me faire de nouveaux reproches à cause de ma petite conversation avec Thibault un peu plus tôt, même si je n’y suis pour rien…

    Bref, je n’ai pas envie de lui offrir un orgasme géant et de rentrer chez moi avec le cœur lesté de plomb, de pleurer toute la soirée dans ma chambre en écoutant Madonna à fond dans mon casque…

    D’autre part… la tentation d’y aller est trop forte… et ce, pour plusieurs raisons…

    Déjà… je ne l’ai toujours pas félicité pour sa performance sportive… je vais commencer par ça… commencer par le mettre de bon poil, avant de le mettre à poil… et ce, au sens propre comme au sens figuré…

    Au sens propre… car j’espère bien que ce n’est pas que pour me pourrir qu’il m’a rappelé…

    Au sens figuré, car j’ai vraiment envie de partager un peu de l’émotion ressentie pendant ce match avec lui…

    J’ai toujours en tête l’équation apprise par cœur le weekend dernier :

    « le faire jouir » + « lui parler rugby » = « un Jérém qui s’ouvre un peu »…

    Et même si j’ai prévu de commencer par « lui parler rugby », j’ai appris dans les cours de maths que, dans une addition, le changement d’ordre des termes ne modifie pas le résultat…

    Bien sûr, je n’ignore pas le fait que pour obtenir l’identité remarquable « un Jérém qui s’ouvre un peu » ce ne sont pas deux, mais un nombre important de variables qui rentrent en jeu… que l’équation est du genre à rallonge, avec des paramètres à valeur imprévisible… et que la logique n’est pas forcément le terreau pour obtenir le résultat final… ce qui rend le système « Jérém » fortement chaotique…

    Mais je me plais à rêver… et j’ai envie de le féliciter, de le faire jouir et de l’entendre parler rugby de cette façon si touchante dont il sait le faire…

    Et puis… répondre présent à son invit… c’est aussi l’occasion de pénétrer dans un vestiaire après match…

    Car, mieux encore qu’après un simple entrainement tel que je l’ai connu quelques semaines plus tôt, ce sanctuaire à mecs doit être en ce moment empli d’odeurs de jeune mâle, de douche, de virilité, de deo… avec un peu de chance, Jérém ne sera pas encore passé sous la douche… il sera encore moite de sueur, sentant le mâle et l’effort… et, qui plus est, gonflé à bloc de testostérone après ses exploits et sa magnifique victoire…

    « 5 min »… envoyer sms…

    Tout comme lui, j’adopte une prose proustienne.

    Je fais demi-tour et je parcours les quelques centaines de mètres qui me séparent du terrain de rugby d’un pas plutôt soutenu…

    En approchant de mon but, je me dis que j’aimerais pouvoir lui dire aussi à quel point ses larmes m’ont touché… à quel point l’accolade avec Thibault était bouleversante… bien sûr, je suis parfaitement conscient du fait que je ne pourrais jamais le faire, car il prendrait très mal… mais ce serait tellement beau de le serrer dans mes bras et de le réchauffer… de le réconforter…

    Lorsque j’arrive aux abords du terrain, je remarque que sur le parking il ne reste qu’une voiture, une 205 rouge… je remarque aussi que la buvette est fermée et que plus personne ne rode autour de la pelouse… bref, tout le monde est parti, sauf mon bobrun, comme le confirme la porte d’entrée principale du vestiaire, entrebâillée…

    Je connais les lieux pour les avoir très agréablement fréquentés dans une autre occasion… alors, après avoir pris une bonne inspiration pour me préparer à plonger dans cet univers imprégné de présence masculine, je passe la porte en métal…

    Je rentre dans le petit couloir… personne à l’horizon… dès l’entrée, je suis enveloppé par ce mélange de vapeur de douche, de savon, de shampoing et de sueur… j’ai l’impression de me shooter rien qu’en respirant cet air chargé, saturé de jeunesse masculine… dans ce mélange olfactif, je me perds, je me noie…

    Je n’ai qu’à fermer les yeux pour imaginer toute l’équipe telle qu’elle devait être là tout juste une heure plus tôt… les uns assis sur les bancs en train de retirer les chaussures à crampons et les chaussettes avant de masser les pieds engourdis par plusieurs heures passées enfermées dans le cuir… certains ayant déjà retiré la majorité de leur équipement, se retrouvant en slip, ou en boxer… d’autres en train de se chamailler comme des gosses, refaisant le film du match dans de grands gestes, faisant rouler leurs muscles et danser leurs paquets prisonniers d’un fin tissu… d’autres enfin, seraient déjà nus, en train de se diriger vers la douche ou bien en train d’en sortir, le corps dégoulinant d’eau, attrapant leur serviette, posant un pied sur le banc pour se sécher la jambe, offrant une vue imprenable sur un joli paquet ou sur une paire de fesse musclé entrouverte par ce geste…

    Les sensations qui viennent à moi en rentrant dans ce lieu après ce match de finale sont en tout et pour tout conformes à ce que j’avais pu imaginer… mais en mille fois plus prenantes, puis puissantes…

    J’avance dans le petit couloir et là, sortant sans faire de bruit d’une porte latérale, le bogoss se dresse devant moi, à tout juste un mètre de distance, la cigarette allumée au bec, toujours habillé de son maillot vert et blanc défraichi par le match, les chaussettes et les crampons toujours aux pieds, les cheveux encore en bataille… et ce fut comme une apparition…

    Putain… il n’est toujours pas douché… je sens que je vais adorer…

    Je crois que je me retrouve là dans une situation qui est la définition même du fantasme absolu de nombre de gay…

    « T’en as pas marre de baver… » je l’entends me lancer.

    Son arrivée inattendue ainsi que sa voix puissante et sexy m’arrachent de mes pensées…

    Tiens tiens… c’est la deuxième fois en deux heures à peine que je m’entends adresser cette réflexion… je dois vraiment être trop accroc et sensible au charme des hommes…

    Le bogoss m’a lancé sa petite pique sur le ton de la rigolade… je le regarde… j’adore le voir comme ça… son regard affiche un sourire déjà un rien lubrique et torridement canaille…

    Quoi lui répondre ? Lui lancer un sourire amusé et enchainer sur un « C’est toi qui me fais saliver… t’es sexy à un point que ça me rend dingue »… voilà une réplique qui ne me viendra que bien trop tard…

    Non… enchainer avec… quoi ?... ah, oui… j’avais dit… d’abord les félicitations pour le match… allez, vas-y, Nico…

    « Tu as été grandiose aujourd’hui, Jérém… t’as marqué deux essais de fou… et cette transformation à la toute dernière minute… géniale… j’ai été impressionné… » je lui sers sur un ton enjoué.

    « Depuis quand tu t’intéresses au rugby ? » fait-il, taquin.

    « Depuis que je sais à quel point ça compte pour toi… » j’arrive à transformer l’essai.

    Son attitude sereine, presque joyeuse, me donne de l’entrain et du répondant.

    « Je t’ai impressionné ? » relance-t-il, un petit sourire pointant au bord de ses lèvres, qu’il arrive à retenir de justesse.

    « Oh oui… » je confirme avec emphase.

    « T’as kiffé me regarder transformer le dernier essai ? » assène le petit con, fier comme Artaban.

    « Grave… je voudrais être capable d’en faire la moitié du quart de ce que tu fais… » je décide de lui faire plaisir, sans pas ailleurs avoir besoin d’en rajouter à mon simple ressenti.

    « Le rugby c’est un sport de mecs, pas d’intellos… » il se moque.

    « Bon, ok, j’avoue… je n’y connais rien au rugby… » j’essaie de plaisanter.

    « Pourquoi tu es venu voir le match ? » fait-il, curieux, sur un ton faussement détaché.

    « Pour soutenir ton équipe… » je réponds en rigolant à moitié… je ne sais pas ce qu’il veut me faire dire, mais j’adore ce petit jeu de questions réponses…

    « Tu parles… » me renvoie-t-il à la figure.

    « C’est la vérité… » je tente de le balader encore un peu.

    « Pourquoi tu es venu voir le match ? » il insiste, le regard malicieux… ce petit jeu du chat et de la souris m’amuse beaucoup, surtout que j’ai l’impression qu’il kifferait que je lui dise que j’espérais que cette rencontre dans le vestiaire puisse avoir lieu…

    « Parce que je voulais te faire plaisir… » je glisse sournoisement.

    « Ou plutôt parce que tu voulais te faire baiser… » fait-il, cash. Poésie, quand tu me tiens…

    Petit con va… mais petit con rayonnant, détendu, fier, heureux, souriant et d’humeur joueuse… il veut jouer, alors il faut en profiter… on va jouer…

    « Oui, j’avais envie de baiser avec toi… » je concède, de façon totalement assumée.

    « T’es vraiment une bonne petite salope ! » il lance, goguenard. Dans le ton de sa voix je décèle à la fois une forme d’amusement et le reflet d’un égo de mâle flatté.

    « Putain, Jérém… tu ne te rends même pas compte à quel point tu es sexy dans ton maillot… » j’en rajoute, la parole se déliant au fur et à mesure que mon excitation monte jusqu’à devenir insupportable « et quand tu es sur le terrain… tu es une bombe atomique… le pire a été quand tu cherchais tes marques pour la transfo… t’avais un air concentré, puissant… ton regard était… tellement… mec… un truc de fou… tu étais… mais juste à tomber… ».

    « C’est pour ça que tu es revenu… t’as envie de ma queue… » assène-t-il, comme un coup de grâce.

    « J’ai grave envie, oui… quand j’ai lu ton sms, j’ai mouillé de suite… » je le conforte dans son délire.

    « T’en a pas eu assez de ma queue, hier ? » enchaine-t-il.

    « Je n’en ai jamais assez de ta queue… » je trouve naturel de lui répondre.

    Son regard est à la fois excité, fier et amusé… son corps et sa musculature semblent encore bien chauffés par le match… je sens que si je le chauffe encore un peu, ça va être le feu d’artifice.

    En attendant, c’est lui qui va me chauffer un peu plus…

    Le bogoss finit sa cigarette, il jette son mégot à terre avec un geste désinvolte avant de l’écraser avec sa chaussure de sport… il relève ensuite le regard, il le pointe vers moi… c’est un regard intense, désormais embrasé par un sourire lubrique brûlant…

    Le mec avance vers moi… et lorsqu’il arrive à ma hauteur, je le vois me contourner… un instant plus tard, j’entends le bruit sonore de la serrure de la porte métallique qui se verrouille… douce musique, interlude annonçant le début des choses sérieuses… heureux d’en déduire que ce n’est pas que pour m’engueuler qu’il m’a fait venir… que le sujet Thibault n’est pas à l’ordre du jour… et qu’une bonne baise semble s’annoncer…

    Un instant plus tard, je le sens se placer derrière moi… ses mains se posent fermement sur mes hanches pour m’attirer contre lui avec un geste volontairement brusque, presque brutal… mon bassin recule, se colle au sien… je sens une bosse dure se plaquer contre mon jeans… je frissonne… je chavire…

    « C’est de ça dont tu as envie, hein ? » il me siffle à l’oreille, les lèvres tellement proches que je sens sa petite barbe sexy frotter sur le pavillon et son souffle chatouiller mon tympan… petit con de petit con, va…

    Mon corps tout entier est parcouru de frissons… je me sens complétement en son pouvoir… il pourrait faire de moi ce qu’il veut, je ne pourrais rien lui refuser…

    « C’est tout ce dont j’ai envie, toujours envie… » je lui confirme, presque en état de transe.

    « T’as encore envie d'en prendre plein le cul… » fait-il, chaud comme la b(r)aise.

    « Oui… oui… » je concède, ravi.

    « Dis-le alors ! » ordonne-t-il en levant le ton de la voix.

    « J’en ai envie… » j’admets timidement.

    « T’as envie d’en prendre plein le cul… vas-y, dis-le ! » insiste-t-il, virulent, son souffle chaud dans mon oreille, la prise sur mes hanches se resserrant un peu plus, le contact avec sa bosse puissante se faisant plus vif…

    « J’ai envie d’en prendre plein le cul… » je finis par le suivre, comme une délivrance, dans laquelle je prends un plaisir certain…

    « T’as senti le mec en rentrant ici, c’est ça… c’est pour ça que tu bavais… » relance-t-il.

    « Je ne bavais pas… » je tente de me défendre, tout en espérant qu’il surenchérisse.

    « Si… tu bavais… t’es venu au match juste pour voir des mecs de près… » fait-il.

    « Je suis venu parce que je voulais te voir, toi, Jérém… » je précise.

    Ce qui est vrai. C’est pour Jérém que je suis venu au match… le corollaire de bogoss gravitant autour de ce match n’étant qu’accessoire à mon envie de voir mon bobrun en action…

    « T’as encore parlé à Thibault… » je l’entends me lancer.

    Ah… merde… je me disais bien que j’avais crié victoire un peu tôt…

    « Je l’ai juste félicité pour le match… on s’est croisés par hasard… ».

    « Tu le kiffes, lui aussi ? » il me balance direct à la figure.

    Pas simple de répondre à ce genre de question, et encore moins de le faire dans les conditions qui sont les miennes à cet instant précis… ses mains enserrant toujours fermement mes hanches, sa bosse contre mes fesses, la chaleur de son torse irradiant mon dos, sa voix posée et autoritaire faisant vibrer en moi mille et une cordes sensibles, son souffle chaud dans mon oreille, sur ma joue, dans mon cou…

    « Arrête, Jérém… » je tente de me défendre…

    Mais, les bières aidant, la langue du bogoss est en mode « taper là où ça fait mal » :

    « Il est bien foutu, hein… il est bogoss… avoue… tu te ferais bien défoncer par lui aussi… ».

    « Tu dis n’importe quoi, Jérém… c’est de toi que j’ai envie… » je tente de calmer le jeu. Je ne vois pas où le bogoss veut en venir mais je devine que ça peut vite déraper…

    « C’est ça, comme l’autre connard au KL, l’autre fois… » il me sort de but en blanc.

    Ouf… heureux qu’on s’éloigne du sujet Thibault…

    Cependant, on est en train de partir sur un autre sujet épineux… le ton de sa voix monte… le bogoss semble commencer à partir dans les tours… vite calmer le jeu…

    « Lui c’était juste un plan B parce que je croyais que tu partirais encore avec une pouffe… si j’avais su que tu rentrerais avec moi, jamais ne je me serais laissé draguer par ce mec… c’est toi, Jérém, qui me rends dingue… dès que je te vois, j’ai envie de toi, tellement envie que j’en ai mal au ventre… c’est même pire que ça… il me suffit de penser à toi que j'ai envie de te faire jouir… ».

    « Parce que je suis un bon coup et que je te baise comme personne, dis-le ! » il m’intime.

    Petit con… et moi alors… je ne te baise pas « comme personne d’autre » ? Je t’en foutrais…

    J’ai envie de profiter de sa boutade pour lui renvoyer le même jeu…

    Je me dégage alors de sa prise, je me retourne… et, en le regardant tout droit dans les yeux, je lui balance :

    « Je vais le dire si toi aussi tu admets que moi aussi je te fais jouir comme t’as jamais joui ! ».

    « Mais qu’est-ce que tu en sais ? » se moque-t-il en scandant bien les mots, le ton moqueur et un tantinet méprisant, un beau sourire sexy et insaisissable aux lèvres.

    Il avance à nouveau vers moi, il me contourne… cette fois-ci, je suis son mouvement en pivotant sur moi-même… je le vois disparaître dans le saint des saints… le vestiaire…

    Lorsque je pénètre dans la grande salle, c’est une vibrante sensation de tranche de vie très récente qui me percute… les placards des joueurs, disposés en « U » sur trois murs, ont été pour la plupart abandonnés avec la porte négligemment ouverte… le sol, encore humide, est jonché de petits papiers, de serviettes… une chaussette verte traîne sous un banc… un maillot blanc et vert a même été laissé dans la précipitation… l’odeur de douche de bogoss est omniprésente, comme une force, une énergie invisible mais parfaitement perceptible… en cette fin d’après-midi, cette pièce résonne encore de la présence de jeunes gens heureux…

    Au milieu de ce bazar parfaitement harmonieux pour mes sens, deux bancs sans dossier trônent alignés à environ trois mètres l’un de l’autre…

    Mon beau brun est là, installé à califourchon sur l’un d’entre eux, en train de boire à une gourde qu’il a dû tirer de son sac de sport.

    Je m’assois à mon tour à califourchon sur l’autre banc, face à lui. Et j’enchaîne :

    « Si je n’étais qu’un coup comme tant d’autres, tu ne m’aurais pas baisé autant… et tu n’en redemanderais pas… ».

    « Je te l’ai dit, t’as une bonne bouche et un bon cul et t’es toujours dispo, trente jours par mois… c’est tout ce qui compte… » lâche-t-il sur un ton railleur assorti d’un petit sourire méprisant.

    Ce petit con ne lâche rien… je tente un coup de poker…

    « Il y en a d’autres des culs et des bouches… mais les miens te font ce que les autres ne te font pas…».

    Je suis étonné de l’aisance avec laquelle j’arrive à lui balancer mes quatre vérités en le regardant droit dans les yeux… ça doit être l’effet de la bière… mais putain qu’est-ce qu’il est sexy avec son maillot…

    Il me toise en silence, j’en profite alors pour enfoncer le clou :

    « Tu as une queue de fou, mais moi je sais la rendre heureuse… ».

    « T’es culotté, mec ! » me lance-t-il.

    « Tu peux parler de culot ! » j’arrive à lui balancer « t’y as été fort, hier… et là tu me branches comme si de rien n’était… ».

    « Ça va, j’étais énervé, j’étais inquiet pour le match… et ça m’a fait chier que Thib me fasse des réflexions… » fait-il, un max détendu.

    « Je ne suis pas ton punching ball... » je réagis.

    Il me fixe, son sourire diabolique toujours aux lèvres… et là je le vois se lever, avancer vers moi, enjamber le banc où je suis assis, se pencher en avant, vers moi, en prenant appui sur ses mains posées à plat juste devant lui…

    Instinctivement, en voyant ce corps musclé envahir brusquement mon espace vital, j’ai un mouvement instinctif de recul…

    Le bogoss me toise de très près, en silence…


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  • Le match

     

    Je ferme les yeux pour mieux apprécier la caresse de cette langue, me demandant jusqu’où elle va aller… je sens le passage lent et humide arriver entre mes omoplates… mes sensations en sont alors démultipliées… je perds le contrôle… je savoure ce moment de lévitation de mon esprit, tout en profitant également de la chaleur de ses mains qui prennent appui et se déplacent sur mon dos, sur mes flancs, sur mes épaules pour supporter la logistique du merveilleux voyage de sa langue le long de ma colonne…

    Et lorsque sa langue commence à remonter mon cou jusqu’à effleurer la région sacrée de la base de ma nuque… là j’ai l’impression que toute ma peau est en train de s’embraser…

    C’est à ce moment-là qu’une nouvelle puissante sensation vient à moi… alors que mon corps est tout concentré sur le plaisir sensuel de ce contact à la base de ma nuque, mon bobrun vient en moi… son gland s’insinue lentement, il glisse tout doucement, jusqu’à ce que ses couilles se posent contre mes fesses…

     

    24 heures plus tôt…

     

    Après cette bonne baise avec mon bobrun au retour de mon séjour londonien, j’aurais pu être le garçon le plus heureux de cette planète.

    Hélas, il avait fallu que je la ramène et que je lui balance que j’allais être autour de la pelouse lors du match de finale du lendemain.

    « Je viendrais vous voir » j’avais lâché, alors qu’il me précédait en descendant les escaliers de l’immeuble rue de la Colombette, pressé de retourner à son taf, à la terrasse de la rue de Metz.

    C’est le « vous » qui avait dû le piquer dans le vif… ce vous que j’avais lâché sans arrière-pensée mais qui à ses oreilles devait sonner « toi et Thibault »…

    Car ça avait bien été Thibault le sujet de notre dispute, juste avant que l’attraction de nos corps ait provisoirement mais irrésistiblement raison de nos différends…

    Thibault qui, au dire de Jérém, lui avait fait des réflexions sur ce qui se passait entre nous…

    Celle-là, vraiment je ne l’avais pas vu venir… j’imagine mal Thibault, cet adorable garçon, aller voir son pote pour cafter sur des trucs que j’aurais pu lui dire…

    Mais qu’est-ce qu’il avait bien pu lui dire ? Pas moyen d’en savoir plus de la bouche de Jérém…

    Et pourquoi donc il aurait fait ça ? Dans quel contexte, sous quelle forme ? Est-ce que Thibault s’était trahi par mégarde ? A cause d’une bière de trop ? Ou bien à cause d’une tentative maladroite de retrouver une complicité avec son pote ?

    Par ailleurs, il se pourrait aussi tout simplement que mon Jérém ait tellement la trouille que son pote soit au courant, qu’il finit par devenir parano… au point de me pourrir juste parce que j’ai eu l’audace d’utiliser un « vous » qui pourrait lui sembler suspect…

    Bref, il avait fallu que je balance un « vous » de trop, pour que Jérém me mette plus bas que terre, en me balançant méchamment que je n’étais pour lui qu’une somme de trous pour faire jouir sa queue… rien de plus…

    Après cet affrontement avec mon bobrun, j’aurais pu passer le samedi soir et le dimanche à pleurer dans ma chambre… et devenir soudainement le garçon le plus malheureux de la ville rose…

    Heureusement, faute d’avoir de bons amis, j’ai une bonne cousine. Après un samedi soir passé en sa compagnie, la perspective d’aller au match du lendemain en sa compagnie me donne chaud au cœur.

    Ce soir-là, j’aurais pu tarder à trouver le sommeil ou même sangloter sur mon oreiller… grâce à elle, je m’endors confiant et apaisé.        

     

    Dernier match de la saison de rugby, à cette occasion une foule impressionnante s’est amassée derrière la rambarde faisant le tour du terrain.

    Elodie se pointe affublée de ses grosses lunettes de soleil et accompagnée d’une copine inconnue et qui n’était pas prévue au tableau.

    « C’est au cas que tu me fasses faux bon… si jamais après le match tu croises un bobrun… » elle me chuchote à l’oreille en me claquant la bise.

    Aurèlie, la copine d’Elodie est du genre bavard. Plus encore qu’Elodie. Ça donne une idée du cas…

    Les équipes rentrent sur le terrain… le voilà mon bobrun dans son maillot vert et blanc, ailier, numéro 11… son pote Thibault, demi de mêlée, numéro 9… Julien, petit format brun très bien proportionné, demi d’ouverture, numéro 10…

    Ce sont les trois bogoss de l’équipe de Toulouse… il y en a d’autres aussi qui sont pas mal… mais ces trois-là… putain… cette brochette de beaux mâles dans toute leur puissance… un podium… mon Jérém sur la plus haute marche… Thibault et Julien exæquo sur une marche tout juste en dessous…

    Car, à bien regarder, Thibault et Julien ne sont pas moins bogosses que Jérém… le fait est que Jérém… c’est MON Jérém… le gars avec qui je couche et avec qui je prends un pied de fou… et ça, ça vaut bien une demi marche de plus sur mon podium personnel…

    Dans l’équipe de Colomiers, toute de rouge vêtue, il y a également de beaux spécimens… ça doit être le numéro qui fait ça… le numéro 11 chez eux, est aussi un brun bien foutu et grave sexy… je détaille les autres joueurs… franchement… il y a de quoi faire… quel sport béni ce rugby… capable de générer des bogoss en veut-tu en voilà… de les réunir sur un terrain de sport et dans un vestiaire… et d’attirer autour d’eux, aux abords du terrain, d’autres bogoss venus avec ou sans copine, mais le plus souvent entre potes, pour vibrer avec eux dans la compétition…

    Voilà à mon sens le véritable et plus profond sens du rugby et du sport plus en général… non pas la célébration d’exploits… mais la sublimation de la jeunesse, de la puissance, de la beauté…

    « Ce gars est vraiment canon… » fait Aurèlie en regardant les équipes rentrer sur le terrain « t’as vu ses muscles… ses épaules… ce cou… ce cul… ces mollets… tout respire la puissance chez ce type… t’imagine un peu ce que ça doit faire de se retrouver au lit avec mec pareil ? ».

    « Oui oui… tu me diras de qui tu parles… car, perso, au moins la moitié des joueurs m’inspire ce genre de réflexions… sans compter une bonne dizaine de mecs autour du terrain… ».

    « Mais le numéro 9 en vert et blanc… je ne sais pas comment il s’appelle… mais s’il venait à la maison… il serait dans mon lit avant qu’il ait eu le temps de m’annoncer son prénom… ».

    AH… elle ne s’est pas trompée… le demi de mêlée de l’équipe de Jérém… le beau mécano… le charmant pompier… mon adorable Thibault…

    « Je le kiffe à mort ! » elle s’exclame, visiblement émoustillée.

    « Va savoir pourquoi… » je laisse échapper.

    « Mais parce qu’il est canon… » elle se sent obligée de répondre, n’ayant pas capté le deuxième degré de mon commentaire.

    « C’est étonnant que tu n’aies rien dit sur le numéro 11 de la même équipe… » je ne peux pas m’empêcher de lancer.

    « Celui-là, je le connais… » fait-elle avec un sourire coquin.

    « Tu le connais d’où ? » fait Elodie.

    « Celui-là je l’ai pécho l’hiver dernier… un soir en boite… on a fini chez lui… il habite vers les allées Jean Jaurès »

    « Salope ! » je suis tenté de balancer.

    Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi :

    « Rue de la Colombette ! » je laisse échapper.

    « Tu le connais ? ».

    T’avais qu’à te taire, Nico… tu viens de lui donner le bâton pour te battre.

    « Oui, on baise ensemble comme des lapins depuis deux mois… ».

    Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi :

    « C’est mon camarade de classe… enfin, c’était… jusqu’au bac… ».

    « En tout cas, je me suis bien amusée avec lui… vraiment un bon coup… » fait-elle, complètement décomplexée.

    « Grosse salope ! ».

    Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi, juste un silence indigné de ma part.

     « Ok, Aurèlie, ce n’est pas le seul mec que tu t’es tapé l’hiver dernier… » tente de calmer le jeu Elodie, en me voyant chauffer dans mon coin.

    « Non… mais t’imagine même pas ce qu’il m’a fait ce mec… » elle insiste, la garce.

    « Et toi, tu lui as fait quoi ? est-ce que tu l’as bien fait jouir ? tu t’y es bien prise ? tu l’as sucé comme un si bogoss le mérite ? ».

    Réponse la plus appropriée, mais au lieu de quoi, Nico en ébullition dans son coin.

    « Malheureusement, il n’a jamais voulu remettre ça… et c’est pas faute de lui avoir proposé… » elle continue.

    Salope, la salope… oh, la saloooooopeeeeeeee… mais bon, je suis rassuré qu’une petite justice existe…

    « Eh, oui, ce genre de bombasse n’est jamais le mec d’une seule femme… » fait Elodie.

    Ni d’une femme tout court ! je faillis laisser échapper

    « Il a tellement le choix que lorsqu’il se fixera » continue la cousine « ce sera pour la bonne personne… un mec comme ça, ça se mérite… ».

    Elodie me sourit. Merci Elodie.

    Le match vient de commencer… je regarde mon bobrun évoluer sur le terrain… il n’arrête pas un seul instant de bouger, de courir, de marcher… il est souvent assez loin par rapport à ma position mais à un moment, à la faveur d’un déplacement de l’action, il approche tout doucement… il finit par passer si proche, bien qu’en mouvement permanent, que j’ai l’impression de sentir un relent de son deo…

    Pendant un court instant, j’ai même l’impression de capter son regard, un regard pénétrant, intense mais indéchiffrable… est-ce qu’il m’a seulement vu ? Il a l’air tellement happé par le jeu…

    Je le regarde s’éloigner à nouveau… il s’arrête une vingtaine de mètres plus loin… il est planté au bord de la ligne de touche, les jambes légèrement écartées, le torse droit comme un « I », les mains plantées sur les hanches, ce qui fait ressortir toute la puissance de ses épaules, et tend le tissu du maillot sur ses pecs soulevés par la respiration accélérée… qu’est-ce que j’aime voir sa respiration sous l’effort…

    Je me surprends à suive le match de façon plus attentive que le précédent, auquel j’ai assisté quelques semaines plus tôt, au tout début de nos révisions… compte tenu de l'enjeu que ce match représente, je ne peux m’empêcher de ressentir de l’empathie pour mon Jérém, pour Thibault et pour les autres petits mecs de l’équipe, les potes de Jérém… de me transformer en fervent supporter, bien que ma ferveur soit davantage inspirée par une histoire de sentiments que par un esprit sportif… un supporter qui ne connaît rien ou presque aux règles de ce jeu qui se déroule devant lui… bref… un supporter du dimanche, mais supporter quand même…

    Après tout, est-ce finalement si important que ça, pourquoi on supporte ? Ce qui compte c’est la ferveur et l’enthousiasme !

    Et en regardant attentivement mon bobrun, les pieds plantés dans la pelouse, pris dans le feu de l’action de jeu, je me rends compte que le bogoss est transfiguré…

    Exit le petit con frimeur, le charmeur de chaque instant… là, c'est un tout autre Jérém que je découvre…

    C’est un mec passionné et passionnant que je vois, un mec soudainement grandi par le sport et par la compétition, dégageant une puissance incroyable… un mec complètement happé par le jeu, par un but qui le prend aux tripes, un but pour lequel il est prêt à tout donner, physiquement, intellectuellement, humainement… tout son être est tendu vers ce but, peu importe l’effort qu’il demandera… il sait qu’il n’a pas le droit de décevoir… de décevoir ses potes, de se décevoir lui-même…

    Il s’est arrête et il observe… son regard intensément fixé vers le cœur de l’action, comme une visée laser rivée sur le ballon… tous ses sens en alerte, l’attitude on ne peut plus sérieuse, concentrée, la musculature en action… tout en lui dégage la puissance, la passion, l’esprit de compétition, l’envie de gagner… tout son corps, son être, son âme aspirés par le jeu… on dirait un chien de chasse en phase d’arrêt, happé par le gibier qu’il est en train de pister…

    Un très bel animal de chasse… le Jérém à poil court…

    STANDARD DE LA RACE

    Joueur de bonne taille, bien proportionné en taille et constitution, animal à poil court et brun, très brun, mignon d'une allure spectaculaire. Le poitrail est puissant et les épaules bien développées. Les reins et l’arrière-train sont plutôt musclés, avec des aplombs bien souples, lui autorisant à la fois une très bonne réactivité et une grande vitesse…

    La queue est épaisse… bon, mais ça c’est un autre sujet…

    En somme, un très bel animal à la musculature puissante, avec un physique développé pour et par la chasse au ballon ovale…

    ATTITUDES

    Attentif, vif et remuant, infatigable au jeu. Joueur réputé en raison de son très bon flair pour l’action de jeu, également très bon « joueur d’arrêt », en attendant que le gibier ovale sorte d’une mêlée… constamment à l’affut pour récupérer jusqu’à la plus imprévisible des passes ; c’est aussi un joueur rapide et… retriever… avec un fort instinct de rapport, capable d’amener le ballon ovale dans l’en-but avec un déplacement rapide et puissant…

    « Nico !!!!!!! » j’entends ma cousine m’appeler avec insistance, sa voix partant dangereusement dans les aigus.

    « Quo-quoi ??? » je fais, surpris, arraché de ma contemplation.

    « Mon cousin, tu ne m’écoutes pas quand je parle… ».

    « Si, je t’écoute… »

    « Ca fait un quart d’heure que j’essaie de faire la conversation et tes seules réponses sont des « oui », « non » ou des « tu m’étonnes… tu le dis si je te fais chier… ».

    « Désolé, ma cousine… » je me morfonds.

    « Ah, j’ai bien fait de venir à ce match… quand je pense que je suis là juste pour t’accompagner… ».

    « Et que c’est toi qui l’a proposé… » je me moque.

    « J’aurai mieux fait de rester chez moi mater une rediff de Navarro… c’est un bonheur de sortir avec toi et Aurèlie… regarde-la, celle-là…en train de draguer à l’autre bout du terrain… ».

    « Je la déteste… » j’aboie.

    « On se demande bien pourquoi… » elle se moque à son tour.

    « Merci de lui avoir cloué le bec… j’ai failli lui balancer ma chaussure à la tronche… ».

    « T’avais qu’à ne pas faire ton keké… » elle me rétorque.

    « Nympho… » je plaisante.

    « Tu peux parler… fais gaffe à ne pas glisser… à force de baver en matant du bogoss… t’as fait une flaque devant des pieds… ».

    « Connasse… ».

    « Parfaitement ! ».

    Pendant qu’on se tape la discute, Jérém reçoit le ballon… en une fraction de seconde il se tape un sprint spectaculaire, il s’élance à toute allure vers la ligne de but…

    Le pas trotté, la cuisse musclée moulinant à toute puissance, les oreilles au vent, le regard de feu, la truffe en l’air à l’affut de la moindre occasion de jeu, toute la musculature tendue, dégageant une force et une détermination intenses…

    Un joueur rouge tente de lui barrer le chemin, le bobrun le dégage avec son bras droit… il avance très vite, il zigzague avec un geste chargé à la fois de puissance et de souplesse pour éviter un deuxième columérin… mais il est stoppé net à quelques mètres à peine de la ligne de but par l’intervention de deux autres joueurs en rouge qui arrivent enfin à l’arrêter en le plaquant au sol…

    « Son épaule ! » je laisse échapper, effrayé.

    Par chance, le bobrun est tombé sur le ventre et les deux joueurs ne l’ont pas touché là où il pourrait avoir mal… je suis soulagé de le voir se relever presque instantanément, remonter le short qui avait légèrement glissé le long de ses hanches du fait de la vitesse combinée avec le contact avec le sol…

    Une seconde plus tard, le regard noir de déception pour avoir foiré son essai, le bogoss arbore à nouveau cette attitude fière et puissante, torse droit, dos légèrement vers l’arrière, mains sur les hanches, épaules bien déployées, pecs saillants…

    Le bogoss passe une main dans les cheveux pour les coiffer en arrière… geste inconscient de petit con au naturel…

    « Naaaaan… mais t’as vu comment il est beau, comment il est fier et élégant dans son maillot ? Comment il est à fond dans le jeu… t’as vu cet air de tueur sexy et viril… ? ».

    Le jeu vient de reprendre et Jérém vient de redémarrer… le bel animal roule à grande allure derrière son gibier en cuir… il le hume, il le suit depuis la ligne de touche sans le lâcher de son regard intense… la chasse au ballon est pour lui quelque chose d’instinctif, inscrit dans ses gènes, s’exprimant naturellement…

    J’ai l’impression qu’à cet instant, rien d’autre n’existe à ses yeux, à part ce ballon en cuir… j’ai l’impression que le Pape pourrait être là… il s’en foutrait… même Wilkinson pourrait être là… il s’en foutrait aussi… sauf évidemment s’il était sur le terrain de jeu…

    Tant de beautés s’offrent à ma vue, tant de petits détails m’apportent des émotions puissantes, des éclairs de sensualité pure… qu’est-ce que ce sport est érotique, faute parfois d’être élégant… un bras enserrant le ballon, faisant ressortir la musculature d’un biceps bien rond à peine coupé par la manche du maillot remontée par l’action… les arrières des cuisses sous les shorts des troisièmes lignes remontant lors de la poussée en mêlée…

    Je regarde Thibault au milieu du terrain… un autre très bel animal de chasse… le Thibault à dos large…

    STANDARD DE LA RACE

    De taille un peu plus petite, animal à l'allure charpentée et robuste, également à poil court, mais plutôt châtain. Le cou, les épaules et le torse tout entier forment un ensemble à la fois très musclé et très harmonieux. Les reins et l’arrière-train sont puissants, avec des aplombs bien posés, lui permettant une très bonne stabilité en mêlée…

    La queue… bah… là alors… mystère absolu…

    Là aussi, un très bel animal à la musculature puissante, avec un physique développé pour et par la chasse au ballon ovale…

    ATTITUDES

    Intelligent et futé, réputé pour son discernement tactique, pour son agilité et sa vivacité. Il commande sur de nombreuses phases de jeu car il est face à l’action et il possède donc une très bonne vision globale. Il décide bien souvent de l'orientation du jeu.

    Le toulousains sont les premiers à marquer des points… Jérém rate un premier essai, marque le suivant, le Julien petit format en marque un deuxième… à la fin de la première mi-temps, les mecs en rouge sont menées 15 à 10 par l’équipe de mon Jérém…

     

    A la reprise, Jérém affiche un air triomphant qui le rend sexy en diable… le jeu redémarre… dès les premières passes, les joueurs en rouge semblent rebootés. Et c’est après quelques minutes à peine que Colomiers marque le deuxième drop du match…

    Toulouse 15 Colomiers 13

    Je regarde Jérém… son air triomphant a perdu de sa superbe… l’avantage s’amenuise…

    Et ça ne va pas s’arranger lorsque, au milieu de la deuxième mi-temps, les banlieusards marquent un nouvel essai… eh, merde… la transformation rate… mais les toulousains perdent l’avantage…

    Toulouse 15 Colomiers 18

    Dans la tête de mon bobrun, ça commence à chauffer bien comme il faut… allez, il faut se ressaisir, il reste un bon quart d’heure de jeu… tout est encore possible…

    Hélas, les espoirs s’amenuisent ultérieurement lorsque, à moins de dix minutes de la fin, les Toulousains se font sanctionner pour faute importante… le ballon est remis aux joueurs en rouge… troisième drop réussi pour Colomiers…

    Toulouse 15 Colomiers 21

    Jérém a l’air carrément défait… il n’est pas très loin de ma position et j’arrive clairement à voir sur son visage le désespoir de voir la victoire en train de lui filer entre les mains… tout dans son attitude respire désormais la déception, la frustration, l’impuissance, la rage…

    J’essaie d’imaginer comment il doit se sentir… comment il doit se dire « si je n’avais pas raté le premier essai »… j’ai mal pour lui…

    Le jeu reprend… nouvelle mêlée… centrifugeuse de joueurs lessivant des torses musclés autour d’un pauvre ballon ovale… et lorsque le hublot s’ouvre, lorsque le ballon en sort, c’est dans les mains de Thibault qu’il atterrit…

    Le demi de mêlée se dégage très vite… en un éclair, son regard balaie l’espace dans toutes les directions à la recherche de ses coéquipiers… je devine que dans sa tête, son pragmatisme légendaire est en train d’évaluer le jeu, d’élaborer une stratégie…

    Et lorsqu’il capte la présence de Jérém parfaitement placé sur la ligne de touche, lorsque leurs regards se connectent… tout se passe comme une évidence… le beau pompier balance le ballon vers son pote, juste avant de se faire plaquer brutalement au sol…

    C’est un jeu en meute dans laquelle chacun a son rôle précis… d’une part, Thibault, jeune animal rusé, constamment prêt à réfléchir… de l’autre côté, Jérém, jeune fauve puissant, constamment à l’affut, prêt à bondir…

    Jérém attrape le ballon fermement, il s’élance à toute allure vers le fond du terrain… la défense adverse se presse vers lui… les trois quarts centres toulousains approchent pour ralentir les columérins qui se pressent en masse sur le chemin de mon bobrun…

    Peine perdue… avec le puissant regain d’énergie apporté par un espoir retrouvé après un profond abattement, mon Jérém court si vite que les mecs en rouge n’arrivent pas le rattraper… un seul joueur adverse arrive enfin à l’intercepter… le mec est balèze, carré comme un armoire à glace… il doit faire 30 kilos de plus que mon bobrun… pourtant, le corps musclé lancé comme une locomotive sur ses rails, le bobrun profite de son inertie pour faucher le gros joueur en rouge …

    Le bogoss est presque arrivé à la ligne de but, lorsque le 11 rouge lui barre la route… confrontation rapprochée de bogosses… Jérém ne se laisse pas intimider, il dévie légèrement sa trajectoire, il arrive à éviter le bobrun adverse… et là, c’est le sprint final… Jérém avance droit vers son but, le ballon toujours collé contre son maillot, entre les pecs… il passe la ligne de but la tête bien haute, il prend le temps d’avancer jusqu’à réaliser un magnifique touché à terre au beau milieu des poteaux…

    Les joueurs en vert et blanc viennent rapidement féliciter leur capitaine… et l’encourager pour la transformation à venir… transformation nécessaire… transformation dont la réussite ou l’échec fera la réussite ou l’échec de tout un match, de tout un tournoi…

    Plus que 60 secondes pour botter… la tension est à son comble… le ballon posé au sol, mon bobrun recule de plusieurs mètres… il fixe alternativement le ballon et les poteaux… sa main ouverte glisse nerveusement de son menton à sa joue…

    Ses mains se posent une fois de plus les mains sur les hanches, les épaules bien ouvertes, la tête haute, le regard concentré, fixe, puissant…

    Il y a une telle tension, un mélange explosif de puissance, de détermination et d’élégance dans son attitude…

    Je sens qu’il se prépare à y aller… je prie pour que ça réussisse… j’ai le cœur qui bat à dix mille à l’heure… j’ai presque envie de fermer les yeux… ou même de partir… j’en tremble…

    Et là une main se pose sur la mienne.

    « T’inquiète, il va le faire… ».

    J’adore ma cousine.

    Les jambes légèrement écartées, les muscles sous très haute tension… son corps est désormais orienté de façon que son épaule est dirigée vers le ballon… ballon qu’il fixe avec un regard en biais… le bogoss transpire, je le vois souffler un bon coup, comme pour tenter de chasser la tension qui secoue ses nerfs…

    Je tente d’imaginer sa solitude à ce moment, son stress à l’idée de porter sur ses épaules le fin mot de ce match et de ce tournoi… tiens bon, mon Jérém…

    Il pousse un nouveau souffle puissant, comme un petit taureau poussé dans ses derniers retranchements… il fronce les sourcils, il fixe le ballon d’un regard de tueur, … et lorsqu’il lève à nouveau les yeux vers les poteaux, c’est un regard composé d’un mélange d’inquiétude et de défi que j’arrive à voir…

    On entend monter du public des encouragements nombreux : « Jérémie, vas y ! »… « Allez, Jérémie ! »…  « Jeje… tu peux le faire »… « Tu dois le faire… allez, Jérém ! »… « Tu es le meilleur »… « Vas-y, bogoss »…

    Je cherche en vain la pouffe qui l’a traité de bogoss…

    Mais le bogoss est tellement concentré qu’il n’entend rien de ce qui se passe autour de lui…

    Les secondes s’égrènent comme au ralenti… tout l’effort d’une équipe pendant une longue saison tient à cet instant magique, magique comme le temps qui semble suspendu autour de ce putain de bogoss à qui incombe cette lourde responsabilité… et cette tension, cette force, cette énergie qui semble parcourir et se dégager de son corps tendu comme une corde de violon, donne à son charme une charge supplémentaire et insoutenable…

    Je le vois pencher légèrement le dos, les mains posées sur les cuisses… il va y aller… mais j’ai l’impression qu’il y a un truc qui cloche… je crois qu’il est trop en biais par rapport à l’alignement ballon-poteaux…

    Je m’inquiète, mais le bobrun doit savoir ce qu’il fait… un dernier regard au ballon… et à la dernière seconde, il fait deux pas sur le côté, changeant sa position par rapport à l’alignement avec les poteaux… il s’élance, enfin …

    Lorsqu’il tape dedans, le ballon s’élevé très haut dans le ciel… j’arrête de respirer, mon cœur cesse de battre… j’ai l’impression que tout bruit a cessé dans un rayon de 10 km… que le temps s’est carrément arrête…

    Lorsque le ballon redescend, il finit par fendre l’air pile entre les deux poteaux…

    Nouveau score :

    Toulouse 22 Colomiers 21

    Le sifflement de l'arbitre, suivi par un grand bruit de liesse venant des spectateurs marque la fin de la rencontre.

    Que ce soit coté supporters maison ou côté adversaires, on ovationne cette transformation spectaculaire qui force le respect et l’admiration…

    Malgré sa blessure, l’ailier inscrit donc deux essais magnifiques et une transformation inespérée…

    Mon Jérém… si on ne sait pas à quoi ça ressemble un mec de 19 ans, rayonnant, débordant de joie… il fallait le voir à cet instant… le voir lever les bras et le visage vers le ciel… heureux comme un gosse… tellement heureux d'avoir réussi... j’ai l’impression qu’il est ému au point qu’il se retient de justesse de pleurer…

    Dès la fin du temps règlementaire sifflée, ses potes, avant d’être des coéquipiers, accourent pour le féliciter, le serrer dans les bras, lui montrer toute leur admiration, leur reconnaissance…

    C’est vraiment un beau et touchant spectacle…

    Thibault, l’initiateur de l’action qui a mené à la victoire, est félicité à son tour, entouré par l’affection et les effusions de ses coéquipiers…

    Et c’est beau aussi de voir les joueurs en rouge venir à leur tour saluer les deux potes, leur serrer la main l’un après l’autre…

    Mais la plus touchante des étreintes est bien évidemment celle entre Jérém et Thibault… étreinte aussi chaleureuse, enjouée, emportée dans un sens que dans l’autre… les deux potes savent plus que quiconque que, sans l’autre, cette victoire n’aurait pas été possible… l’étreinte est longue, puissante touchante… c’en est à un point émouvant que j’en ai presque les larmes aux yeux…

    Lorsque les deux torses se séparent enfin, les mains de Jérém se portent de part et d’autre du visage de Thibault… je les vois rigoler nerveusement sous l’effet de l’émotion… leurs fronts sont si proches que j’ai presque l’impression qu’ils vont se rouler une pelle…

    Thibault se penche sur l’oreille de mon bobrun… là encore, et plus que jamais, je donnerais une fortune, y compris toute ma collec de cd de Madonna présents et à venir, pour savoir quels mots il lui a chuchotés à l’oreille… certainement le genre de mots dont ce mec a le secret, des mots justes qui réchauffent l’esprit…

    Des mots qui ont dû être touchants au point de toucher une sacrée corde sensible dans l’esprit de mon bobrun… Jérém est clairement submergé par un trop plein d’émotions… son visage change soudainement d’expression… je suis loin, mais je suis prêt à affirmer que des larmes commencent à couler sur son visage…

    Je ne peux pas exprimer ce que ça me fait de voir ce petit mec en larmes… c’est mignon et touchant à en pleurer... un frisson se dégage dans mon ventre, se propage à mes poumons, jusqu’à déborder dans mes yeux... l'émotion sur le terrain est très forte... mais la voir prendre forme dans les larmes inattendues d'un petit con comme Jérém... c'est violent… j’en pleure à mon tour…

    Cette image si inattendue, celle d’un p’tit mec a priori « solide » comme mon Jérém fondant en larmes, cette image porte en elle quelque chose de profondément bouleversant…

    Comme une sorte de pass furtif et éphémère capable de me laisser approcher sa fragilité profonde, de laisser entrevoir son humanité sans aucun artifice, une humanité mise à nu sans préméditation, frappante de vérité…

    La fragilité d’un p’tit mec bien dans ses baskets, mais dont la carapace de virilité tombe tout à coup, dévoilant ainsi un peu plus de l’authenticité de sa personnalité, sa part de tendresse, sa sensibilité à fleur de peau jusque-là toujours bridées, toujours reniées, bien que déjà elles pouvaient transparaitre dans quelques gestes, attitudes, regards…

    Passé le premier instant de stupeur, je me sens immédiatement assailli par eu une furieuse envie de le rejoindre en courant, de le serrer très fort dans mes bras... rien de sexuel à cet instant, juste envie de le calmer...

    Un mec aussi mignon ne devrait jamais être triste... mais quand il l’est, il grimpe encore d’un cran dans l’échelle des émotions qu’il suscite et qu’il inspire en moi… j’aimerais pouvoir tout faire pour être celui qui va lui redonner son sourire lumineux chargé de promesses de plaisirs….

    Oui, j’en envie de courir à ses côtés… d’être là pour lui, de le laisser pleurer doucement en lui parlant… et lui disant ce qu’il vient de faire est juste magique, qu’il n’y a pas de raison de pleurer…

    Pourtant, je sais bien que ces larmes ont besoin de sortir… ce sont des larmes à la fois de bonheur et de délivrance, traduisant sa joie immense, ainsi que le relâchement d’une très grande tension qui plombait son esprit depuis une longue et difficile semaine…

    Je n’aurai ni le courage, ni l’occasion de l’approcher… une foule assez dense, et surtout la pudeur, nous séparent… alors, ce sont les bras puissants de Thibault qui se chargeront de tenter de te rassurer… ces bras que, j’en suis sûr, ont l’habitude de cela… ces bras qui, en cette période de complicité un peu mise à mal, ne demandent que ça…

    Je vois alors Thibault serrer à nouveau son pote contre lui… je vois Jérém plonger le visage dans le creux de l’épaule du beau pompier… ça a toute l’air d’un geste pudique, touchant, un geste qui ressemble tellement à Thibault… une façon élégante d’épargner à l’égo de Jérém le malaise de montrer ses larmes en public… un pote, c’est ça…

    Leur étreinte dure de longues secondes… d’autres joueurs viennent s’ajouter à l’étreinte, et bientôt c’est carrément une mêlée de câlins qui s’agglutine autour des deux champions…

    Quelques secondes plus tard, le jeune ailier se retrouve projeté à presque deux mètres du sol, porté à bout de bras par se coéquipiers…

    Lorsqu’enfin ses pieds touchent à nouveau le sol, c’est le public qui vient lui rendre hommage… et là, alors qu’une petite foule s’amasse autour de lui, je le vois accomplir un geste inconscient, à la fois sexy, ultra érotique et attendrissant… ses doigts attrapent le bas du maillot, le soulèvent, découvrant au passage ses abdos dessinés… vision de rêve, de rêve érotique… le cou se plie, le visage approche du coton… son front, ses joues ont besoin d’être essuyées de la transpiration ruisselante, certes… mais ses yeux, j’en suis désormais certain, ont eux aussi besoin d’être essuyés…

    Il faudrait qu’on me dise comment on peut ne pas être dingues de ce mec…

    Une fois l’émotion évacuée, c’est tellement beau de le voir avec la banane jusqu’aux oreilles, ne tenant plus en place, le voir sautiller avec ses potes… Jérém a l’air clairement et à juste titre fier de son exploit, mais il n’a pas l’attitude d’un mec qui se la pète… il est heureux d’avoir réussi, avec ses potes, pour ses potes…

    On sent qu'il a vraiment tout donné et qu’il est fier comme un gosse, et qu’il a presque encore envie de pleurer... il est excité, galvanisé… un petit sourire ne quitte plus sur son visage, il est aux anges, j’ai m’impression que rien ne pourrait le rendre plus heureux… et lorsqu’il lève un nouvelle fois le visage vers le ciel en fermant les yeux, il est vraiment adorable…

    C’est ce jour-là, en assistant à ce match de rugby, que j’ai senti pour la première fois la profonde et intense beauté dégagée par l’incroyable aventure humaine, bien avant que sportive, qu’est un sport d’équipe…

    Et ça m’a pris aux tripes… et non seulement parce que je suis heureux que mon bobrun ait gagné… ce jour-là j’ai vraiment senti le frisson de la compétition, de la passion commune, de l’amitié qui prime sur les relations sportives… lorsque je vois ces gars s’enlacer sur le coup de la liesse, ce ne sont même plus des images érotiques qui se pressent dans ma tête… je suis juste envieux de la chaleur humaine, du témoignage d’amitié, du partage, des émotions qui réchauffent, que ces étreintes semblent véhiculer…

    Les joueurs en blanc et vert prennent la pose devant les poteaux. Un journaliste de la Dépêche du Midi souhaite les prendre en photo… Lorsque les rangs se rompent, le journaliste s’approche de mon beau brun, le prend en photo tout seul et lui tend ce qui ressemble à un dictaphone.

    Mon Jérém n’a pas du tout l’air à l’aise avec ce style d’exercice… l’interview ne dure pas longtemps… une minute plus tard je le vois traverser le terrain, enlever son maillot d’un geste rapide… le torse brillant de transpiration, le maillot coincé vite fait dans son short, pendouillant le long sa jambe, le bogoss se dirige vers la buvette où les joueurs des deux équipes partagent une bière bien fraiche avec les supporters les plus fervents…

    L’heure est au débriefing… je m’attarde à regarder Jérém en train d’avaler sa bière par grandes gorgées tout en mimant des bras telle ou telle action du match…

    Aurélie est en train de mener avec ma cousine un autre type de débriefing, portant sur ses exploits de drague pendant le match… leur proximité me donne une petite légitimation pour trainer aux abords du terrain, alors que le site commence à se vider petit à petit…

    Je ne peux pas quitter mon bobrun des yeux… et à un moment, fatalement, nos regards se croisent… et là, je le vois me balancer un petit sourire magnifique et un regard des plus charmeurs…

    Petit con, va… mais petit con avec un sourire joyeux à le bouffer tout cru… un sourire si beau, comme un ciel bleu dégagé de tout nuage, un sourire que je voudrais voir tous les jours sur son visage…

    C’est comme si toutes ses tensions s’étaient dissipées, comme si ses démons avaient été éloignés, grâce à l’effet galvanisant de la victoire, victoire capable de dégager des endorphines, régulateurs d’humeur naturels, comme après un orgasme...

    « Hey, cousin… t’as vu comme il t’a regardé, le bobrun ? T’as vu ce regard de fauve fier et touchant, content que tu sois là, content que tu aies assisté à sa victoire ? ».

    « Tu crois ? » je m’étonne.

    « Mais ça crève les yeux !!! ».

    « Ah, bon… ».

    « Il ne te reste qu’une chose à faire… » fait-elle.

    « Aller le féliciter ? » je demande, face à l’évidence.

    « Ah, enfin, ça commence à rentrer… merci la cousine… » se moque-t-elle « il est de bon poil, il a la banane jusqu’aux oreilles, et il t’a souri… alors, attaque ! Moi je vais y aller… tu sais ce qu’il te reste à faire… j’attends de tes nouvelles, mon cousin ! ». 

    Elodie s’éloigne avec un grand sourire et en tirant la langue… je me force à me lancer de suite dans mon propos d’aller à la rencontre du bobrun, avant que l’énergie positive insufflée par ma cousine ne me quitte, sans vraiment savoir comment je vais pouvoir l’approcher, accaparé comme il l’est par ses potes…

    Je m’avance sur le terrain, direction la buvette, bien décidé à ne pas me laisser freiner dans mon élan, ni par mes réticences, ni par mes craintes, ni par aucune autre raison…

    Hélas, une résolution, si forte soit-elle, ne fait pas toujours le poids face aux aléas…

    Et c’est bien un aléa qui me fera interrompre ma trajectoire… un aléa tout en muscles, sortant tout droit des vestiaires, tout beau, tout propre… et tout seul… un aléa dont le regard croisera le mien, dont le sourire chauffera mon cœur, rendant inévitable l’abandon de ma résolution…

    « Salut… » je lui lance timidement.

    « Hey… toi… salut ! » je l’entends s’exclamer, avant de se lancer dans une bise aussi naturelle pour lui que difficile à assumer pour moi, vu la dispute de la veille avec le bobrun, et sa sommation de ne plus « faire chier Thibault avec mes conneries »…

    Avec la chance que j’ai, mon bobrun doit me regarder faire depuis la buvette… pourtant, je n’ai pas le choix… je ne peux pas repousser son geste amical… ce gars est vraiment adorable… alors, lorsqu’il s’avance vers moi pour me faire la bise, je me laisse faire et je seconde son geste… opération délicate, vu que le beau pompier sort tout juste de la douche et que son corps musclé est moulé dans un short beige et un marcel noir, un marcel d’où ses épaules nues dégagent une sensualité torride… opération risquée, vu que de sa peau, encore bien chaude sous l’effet de l’effort et de l’eau chaude, émane une fraiche odeur de bon, de propre, de doux, de simplement masculin… opération extrême, vu que le bomec tient à la main un sac de sport qui doit enfermer des trésors de tissus imprégnés d’odeurs masculines de valeur inestimable…

    « Ca va Nico ? ».

    « Très bien, très bien… je suis super content pour cette victoire… vous avez super bien joué ! ».

    Thibault sourit, un sourire lumineux et sympathique qui mettrait n’importe qui à l’aise.

    Merci Thibault… pas facile de féliciter quelqu’un d’un exploit dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants… le vocabulaire du rugby est pour moi aussi étranger que le chinois ancien…

    J’essaie d’enchainer, si bien que mal…

    « Vous avez très bien joué, le public était survolté… félicitations pour cette passe décisive… ».

    « Je n’ai rien fait… Jéjé était au bon endroit, au bon moment… il a défoncé la défense de l’autre équipe… il a tout tout tout donné… malgré son coup à l’épaule qui le fait encore souffrir… c’est lui qu’il faut féliciter… ».

    « Je n’y connais rien en rugby… mais je pense que sans ta passe au bon moment, Jérém n’aurait pas pu aller au but… ».

    Thibault sourit.

    « Le rugby c’est un taf d’équipe… on ne peut pas la jouer solo… soit on gagne ensemble… soit on ne gagne pas… le rugby c’est un taf entre potes… ».

    J’ai envie de le serrer contre moi et de l’embrasser tant ses mots sont chargés de douceur et de bienveillance.

    « Viens, je t’offre une bière… » il me lance.

    Je tourne légèrement le regard vers la buvette et je me rends compte que le bobrun regarde effectivement dans notre direction. La proposition de Thibault me tente bien, mais je sens qu’il va y avoir malaise avec Jérém… je me dégonfle…

    « Je te remercie, mais il faut que j’y aille ».

    « Allez, t’as bien dix minutes pour une bière et pour toucher deux mots à Jéjé sur ses exploits… je suis sûr que ça va lui faire plaisir… ».

    Devant autant de gentillesse, de générosité et de grandeur d’esprit, ce serait délictuel de refuser.

    C’est ainsi que Thibault m’entraine vers la buvette ; il lâche son sac de sport dans un coin… à l’aise… j’ai envie de lui demander s’il n’a pas peur de te faire piquer ce trésor inestimable ?

    Déjà que moi, je suis à deux doigts de commettre un hold-up et me barrer avec…

    Le beau pompier commande deux bières, il m’en tend une… il tape sa bouteille contre la mienne pour trinquer… il me regarde droit dans les yeux, il me balance un clin d’œil qui ferait fondre le Pic du Midi en plein mois de janvier… et un instant plus tard, je le vois se mêler aux supporters et aux joueurs…

    Bah, c’est sympa mon Thibault de me laisser seul comme un con au milieu de mecs hétéro au demeurant plutôt charmants, mais que je ne connais pas du tout et avec lesquels je n’ai rien de chez rien en commun… des mecs qui ne vont pas venir me parler et à qui je ne vais pas oser parler… bien sûr, l’ambiance à la fête pourrait faciliter le contact… mais ma timidité maladive scelle mon isolement…

    La seule chose à faire, est de mater Jérém… beau comme un dieu, toujours torse nu et une bière à la main, en train de rigoler avec ses potes… entouré comme il l’est, comme une petite star, je ne vais jamais oser l’approcher…

    L’approcher pour quoi, à la fin… pour me faire regarder de travers parce qu’il m’a vu parler avec Thibault ? Parce que je suis là et que ma présence pourrait le mettre mal à l’aise par rapport à ses potes ?

    Non, je ne vais pas l’approcher… alors, il ne me reste qu’à le mater, à m’abreuver de sa beauté et de sa jeunesse… le bogoss est posté à l’opposé de la buvette, en train de déconner, entouré d’un petit groupe de mecs… je le regarde faire pendant un petit moment, tout heureux et souriant… je voudrais vraiment que ce sourire ne le quitte jamais…

    Il est tellement pris dans la conversation qu’il ne doit même pas se rendre compte que l’heure avance… et alors que ses coéquipiers sortent déjà douchés et changés et prêts à partir, Jérém est encore en tenue de match…

    Faut-il encore que je détaille l’effet qui peut avoir sur moi le fait de croiser, de près ou de loin, des jeunes sportifs tout juste sortis du vestiaire, trainant autour d’eux une odeur de gel douche et de shampoing, les coupes de cheveux encore humides et approximatives, sentant le gel et la fraicheur… tout comme les habits propres, sortis de lessive, jeans chemise pour les uns, shorts marcels pour d’autres… tous tenant à la main ces sacs de sport, véritables objets de fantasme et de désir…

    Et lorsque je regarde côte à côte ces joueurs fraichement douchées et mon bobrun encore en sueur et en maillot, je trouve le contraste détonnant… le mélange de deux façons opposées, bien qu’aussi puissante l’une que l’autre, de transpirer la testostérone…

    Habillé de son marcel noir affolant, donnant toute liberté à la rondeur de ses biceps, ne laissant rien à deviner sur la puissance de son torse, Thibault se rapproche de Jérém… et moi je ne peux m’empêcher d’exclamer en mon for intérieur :

    Putain, quel tableau !

    L’un classe, tout propre, sentant bon un deo de mec… et l’autre, toujours sapé en sportif, sentant tout aussi bon, mais dans une gamme olfactive bien différente… celle des odeurs d’homme après un gros effort… le mélange des deux images me fait croire dans un rêve…

    L’heure tourne et les derniers supporters commencent à partir. Le vent s’est remis à souffler et à un moment je vois Jérém remettre son maillot…

    La foule se disperse, le petit groupe autour de Jérém se fait de moins en moins nombreux… il ne reste désormais que deux potes en train de terminer leurs bières avec le capitaine de l’équipe…

    Autour de la buvette, ça s’éclaircit aussi… soudainement je me sens à découvert, presque à nu… le bruit des conversations est réduit d’autant, chose qui me permet d’entendre Thibault s’adresser à son Jéjé, tout en lui mettant une petite tape dans le dos :

    « T’es encore en train de tchatcher ? On est tous prêts… grouilles toi d’aller te changer qu’on file au barbec’ chez le coach… ».

    « Partez devant, je vous rejoins après, de toute façon le coach m’a laissé la clé des vestiaires… » j’entends Jérém lui répondre.

    « Ok, mais grouille ! » prend congé le beau mécano en se dirigeant avec d’autres coéquipiers vers le parking. Beau mécano qui n’oublie pas de me lancer un charmant sourire en guise d’au revoir.

    Jérém discute toujours avec les deux mecs qui ne semblent pas pressés de quitter les lieux… moi en revanche, bientôt seul pilier de cette buvette presque complétement désertée, je suis de plus en plus tenté de me tirer…

    Jérém ne m’a pas glissé un seul regard depuis que je suis là, seul comme un con avec ma bière, et je sens que je ne vais pas oser l’approcher…

    Bien sûr… je me dis que tous ses coéquipiers et ses adversaires ont quitté les lieux… ce qui pourrait ouvrir la possibilité à un après match de dingue dans les vestiaires… mais je sais aussi qu’il est attendu… et que l’appel d’une soirée entre potes après une victoire de finale risque fort de l’emporter sur l’appel de la queue… je doute fort que dans l’état d’euphorie dans lequel il est à ce moment-là, il ait la tête à ça…

    La dernière gorgée de ma bière avalée, je pose mon verre sur le rebord et je fais demi-tour, la sensation que mon après-midi se termine un peu en cacahuète…

    Inutile d’attendre plus longent… je n’aurai pas l’occasion de le féliciter pour son exploit… de lui dire à quel point je l’ai trouvé touchant dans le jeu… à quel point ses larmes m’ont touché… je sens la tristesse et la frustration s’emparer de mon cœur…

    Je suis venu au stade pour lui montrer que je m’intéresse à ce qu’il fait et parce que je sais, car il me l’a dit, à quel point ce sport compte pour lui… je suis venu pour m’assurer que tout se passe bien, que son équipe gagne… j’aurais été trop inquiet à attendre chez moi de savoir comment ce match s’était passé… non, à la base je ne suis pas venu pour un gros câlin dans les vestiaires…

    Pourtant… il faut bien admettre que l’ambiance chargée de testostérone du match et de l’après match, avec ce défilé de bogoss en t-shirt moulant et deo aux senteurs les unes plus fraiches que les autres, la vue de mon bobrun torse nu et tout sourire… m’a donné des envies…

    Je crève d’envie de mélanger mon corps au sien et de lui offrir un plaisir géant… de l’offrir à mon Jérém, mon Jérém à moi, le mec le plus sexy de la planète… de l’offrir au mec que j’ai vu pour la première fois ému aux larmes… au mec héro de ce match si important… car un mec comme ça… il mérite bien de le faire jouir comme un dingue, non ?

    Mais, à l’évidence, ce ne sera pas pour aujourd’hui… je m’achemine vers la sortie du stade, déçu de n’avoir pu échanger ne serait-ce qu’un regard avec mon bobrun depuis mon arrivée à la buvette…

    Une fois dans la rue, je me sens un peu mieux… toujours déçu, mais la distance croissante fait que ma frustration se dissipe, pas après pas…

    Et puis, en traversant un boulevard, mon portable émet un petit son aigu… un message... le genre de message qui contient à mes yeux plus de poésie que l’intégrale de Baudelaire :

    « vestiaire mtn».

     

    Un peu plus tard, ce jour là…

     

    Descendre encore un peu plus… passer ses bourses sans être hypnotisée par leur chaleur, leur douceur odorante… descendre un peu plus encore, et terminer son voyage un peu plus loin dans l’entrejambe…

    Ma main continue de le branler tout doucement, mon pouce lubrifié par sa mouille tentant de remplacer le pouvoir magique de ma langue au creux de son gland…

    Et lorsque ma langue se faufile jusqu’à son ti trou et qu’elle essaie aussitôt d’en forcer l’entrée, le bogoss tressaillit…

    « Putain… » je l’entends chuchoter « ça c’est bon… vas-y… vas-y comme ça, mec… »

    Puis il se tait… j’écoute sa respiration, qui est comme suspendue… les mouvements de son diaphragme se font de plus lentes, plus amples… j’ai l’impression que tout son corps est agité par un petit frissonnement involontaire… on dirait… oui… on dirait qu’il ronronne…

    Le bogoss est actif à 200%... mais qu’est-ce qu’il aime se faire tapoter l’entrée des artistes…

     

    Ceci est une version raccourcie de l’épisode complet disponible sur jerem-nico.com

    La suite, semaine prochaine…

     

    Merci FanB, gripsou, Bab, Olivier, Pascal, many_nation, yann, cyril, Rodrigue (à qui je dois l’idée ce cet épisode autour de la finale) pour leur participation, de par leurs commentaires et leurs suggestions, à la trame et au développement de cet épisode.

    Merci à tous ceux qui ont participé à la soirée chat du 6 décembre dernier, ils s’y reconnaitront.

    Merci à tous les bogoss croisés un jour, dont le sourire, les larmes, la simple existence, m’ont inspiré pour donner du réalisme à mes personnages et à mes situations.

    Cet épisode est vraiment un beau travail d’équipe.


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  • Descendre encore un peu plus… passer ses bourses sans être hypnotisée par leur chaleur, leur douceur odorante… descendre un peu plus encore, et terminer son voyage un peu plus loin dans l’entrejambe…

    Ma main continue de le branler tout doucement, mon pouce lubrifié par sa mouille tentant de remplacer le pouvoir magique de ma langue au creux de son gland…

    Et lorsque ma langue se faufile jusqu’à son ti trou et qu’elle essaie aussitôt d’en forcer l’entrée, le bogoss tressaillit…

    « Putain… » je l’entends chuchoter « ça c’est bon… vas-y… vas-y comme ça, mec… »

    Puis il se tait… j’écoute sa respiration, qui est comme suspendue… les mouvements de son diaphragme se font de plus lentes, plus amples… j’ai l’impression que tout son corps est agité par un petit frissonnement involontaire… on dirait… oui… on dirait qu’il ronronne…

    Le bogoss est actif à 200%... mais qu’est-ce qu’il aime se faire tapoter l’entrée des artistes…

     

    Un peu plus tôt, dans la journée…

     

    Le match vient de commencer… je regarde mon bobrun évoluer sur le terrain… il n’arrête pas un seul instant de bouger, de courir, de marcher… il est souvent assez loin par rapport à ma position mais à un moment, à la faveur d’un déplacement de l’action, il approche tout doucement… il finit par passer si proche, bien qu’en mouvement permanent, que j’ai l’impression de sentir un relent de son deo…

    Pendant un court instant, j’ai même l’impression de capter son regard, un regard pénétrant, intense mais indéchiffrable… est-ce qu’il m’a seulement vu ? Il a l’air tellement happé par le jeu…

    Je le regarde s’éloigner à nouveau… il s’arrête une vingtaine de mètres plus loin… il est planté au bord de la ligne de touche, les jambes légèrement écartées, le torse droit comme un « I », les mains plantées sur les hanches, ce qui fait ressortir toute la puissance de ses épaules, et tend le tissu du maillot sur ses pecs soulevés par la respiration accélérée… qu’est-ce que j’aime voir sa respiration sous l’effort…

    Je me surprends à suive le match de façon plus attentive que le précédent, auquel j’ai assisté quelques semaines plus tôt, au tout début de nos révisions… compte tenu de l'enjeu que ce match représente, je ne peux m’empêcher de ressentir de l’empathie pour mon Jérém, pour Thibault et pour les autres petits mecs de l’équipe, les potes de Jérém… de me transformer en fervent supporter, bien que ma ferveur soit davantage inspirée par une histoire de sentiments que par un esprit sportif… un supporter qui ne connaît rien ou presque aux règles de ce jeu qui se déroule devant lui… bref… un supporter du dimanche, mais supporter quand même…

    Après tout, est-ce finalement si important que ça, pourquoi on supporte ? Ce qui compte c’est la ferveur et l’enthousiasme !

    Et en regardant attentivement mon bobrun, les pieds plantés dans la pelouse, pris dans le feu de l’action de jeu, je me rends compte que le bogoss est transfiguré…

    Exit le petit con frimeur, le charmeur de chaque instant… là, c'est un tout autre Jérém que je découvre…

    C’est un mec passionné et passionnant que je vois, un mec soudainement grandi par le sport et par la compétition, dégageant une puissance incroyable… un mec complètement happé par le jeu, par un but qui le prend aux tripes, un but pour lequel il est prêt à tout donner, physiquement, intellectuellement, humainement… tout son être est tendu vers ce but, peu importe l’effort qu’il demandera… il sait qu’il n’a pas le droit de décevoir… de décevoir ses potes, de se décevoir lui-même…

    Il s’est arrête et il observe… son regard intensément fixé vers le cœur de l’action, comme une visée laser rivée sur le ballon… tous ses sens en alerte, l’attitude on ne peut plus sérieuse, concentrée, la musculature en action… tout en lui dégage la puissance, la passion, l’esprit de compétition, l’envie de gagner… tout son corps, son être, son âme aspirés par le jeu… on dirait un chien de chasse en phase d’arrêt, happé par le gibier qu’il est en train de pister…

    Un très bel animal de chasse… le Jérém à poil court…

    STANDARD DE LA RACE

    Joueur de bonne taille, bien proportionné en taille et constitution, animal à poil court et brun, très brun, mignon d'une allure spectaculaire. Le poitrail est puissant et les épaules bien développées. Les reins et l’arrière-train sont plutôt musclés, avec des aplombs bien souples, lui autorisant à la fois une très bonne réactivité et une grande vitesse…

    La queue est épaisse… bon, mais ça c’est un autre sujet…

    En somme, un très bel animal à la musculature puissante, avec un physique développé pour et par la chasse au ballon ovale…

    ATTITUDES

    Attentif, vif et remuant, infatigable au jeu. Joueur réputé en raison de son très bon flair pour l’action de jeu, également très bon « joueur d’arrêt », en attendant que le gibier ovale sorte d’une mêlée… constamment à l’affut pour récupérer jusqu’à la plus imprévisible des passes ; c’est aussi un joueur rapide et… retriever… avec un fort instinct de rapport, capable d’amener le ballon ovale dans l’en-but avec un déplacement rapide et puissant…

    « Nico !!!!!!! » j’entends ma cousine m’appeler avec insistance, sa voix partant dangereusement dans les aigus.

    « Quo-quoi ??? » je fais, surpris, arraché de ma contemplation.

    « Mon cousin, tu ne m’écoutes pas quand je parle… ».

    « Si, je t’écoute… »

    « Ca fait un quart d’heure que j’essaie de faire la conversation et tes seules réponses sont des « oui », « non » ou des « tu m’étonnes… tu le dis si je te fais chier… ».

    « Désolé, ma cousine… » je me morfonds.

    « Ah, j’ai bien fait de venir à ce match… quand je pense que je suis là juste pour t’accompagner… ».

    « Et que c’est toi qui l’a proposé… » je me moque.

    « J’aurai mieux fait de rester chez moi mater une rediff de Navarro… c’est un bonheur de sortir avec toi et Aurèlie… regarde-la, celle-là…en train de draguer à l’autre bout du terrain… ».

    « Je la déteste… » j’aboie.

    « On se demande bien pourquoi… » elle se moque à son tour.

    « Merci de lui avoir cloué le bec… j’ai failli lui balancer ma chaussure à la tronche… ».

    « T’avais qu’à ne pas faire ton keké… » elle me rétorque.

    « Nympho… » je plaisante.

    « Tu peux parler… fais gaffe à ne pas glisser… à force de baver en matant du bogoss… t’as fait une flaque devant des pieds… ».

    « Connasse… ».

    « Parfaitement ! ».

    Pendant qu’on se tape la discute, Jérém reçoit le ballon… en une fraction de seconde il se tape un sprint spectaculaire, il s’élance à toute allure vers la ligne de but…

    Le pas trotté, la cuisse musclée moulinant à toute puissance, les oreilles au vent, le regard de feu, la truffe en l’air à l’affut de la moindre occasion de jeu, toute la musculature tendue, dégageant une force et une détermination intenses…

    Un joueur rouge tente de lui barrer le chemin, le bobrun le dégage avec son bras droit… il avance très vite, il zigzague avec un geste chargé à la fois de puissance et de souplesse pour éviter un deuxième columérin… mais il est stoppé net à quelques mètres à peine de la ligne de but par l’intervention de deux autres joueurs en rouge qui arrivent enfin à l’arrêter en le plaquant au sol…

    « Son épaule ! » je laisse échapper, effrayé.

    Par chance, le bobrun est tombé sur le ventre et les deux joueurs ne l’ont pas touché là où il pourrait avoir mal… je suis soulagé de le voir se relever presque instantanément, remonter le short qui avait légèrement glissé le long de ses hanches du fait de la vitesse combinée avec le contact avec le sol…

    Une seconde plus tard, le regard noir de déception pour avoir foiré son essai, le bogoss arbore à nouveau cette attitude fière et puissante, torse droit, dos légèrement vers l’arrière, mains sur les hanches, épaules bien déployées, pecs saillants…

    Le bogoss passe une main dans les cheveux pour les coiffer en arrière… geste inconscient de petit con au naturel…

    « Naaaaan… mais t’as vu comment il est beau, comment il est fier et élégant dans son maillot ? Comment il est à fond dans le jeu… t’as vu cet air de tueur sexy et viril… ? ».

    Le jeu vient de reprendre et Jérém vient de redémarrer… le bel animal roule à grande allure derrière son gibier en cuir… il le hume, il le suit depuis la ligne de touche sans le lâcher de son regard intense… la chasse au ballon est pour lui quelque chose d’instinctif, inscrit dans ses gènes, s’exprimant naturellement…

    J’ai l’impression qu’à cet instant, rien d’autre n’existe à ses yeux, à part ce ballon en cuir… j’ai l’impression que le Pape pourrait être là… il s’en foutrait… même Wilkinson pourrait être là… il s’en foutrait aussi… sauf évidemment s’il était sur le terrain de jeu…

    « Mais regarde le sous l’effort, s’il n’est pas grave sexy… ».

    « Je te comprends, cousin…».

    « Tu comprends quoi ? ».

    « Je comprends pourquoi tu l’as autant dans la peau… ».

    « Ca fait du bien de sentir que tu comprends ce que je ressens… ».

    « Oui, je te comprends… mais moi je me fais chier… je te laisse mater ton bobrun… je vais essayer de faire foirer la drague d’Aurèlie… ».

    Merci ma cousine de me laisser seul avec mon plaisir de mater le bogoss… enfin… les bogoss… car, si je suis abasourdi par la beauté virile de Jérém, beauté avec laquelle je ne peux couper le contact visuel pour plus de quelques secondes, il y a tellement de beaux spécimens sur et autour d’un seul terrain, que je ne sais pas où donner du regard…

    Tant de beautés s’offrent à ma vue, tant de petits détails m’apportent des émotions puissantes, des éclairs de sensualité pure… qu’est-ce que ce sport est érotique, faute parfois d’être élégant… un bras enserrant le ballon, faisant ressortir la musculature d’un biceps bien rond à peine coupé par la manche du maillot remontée par l’action… les arrières des cuisses sous les shorts des troisièmes lignes remontant lors de la poussée en mêlée…

    Je regarde Thibault au milieu du terrain… un autre très bel animal de chasse… le Thibault à dos large…

    STANDARD DE LA RACE

    De taille un peu plus petite, animal à l'allure charpentée et robuste, également à poil court, mais plutôt châtain. Le cou, les épaules et le torse tout entier forment un ensemble à la fois très musclé et très harmonieux. Les reins et l’arrière-train sont puissants, avec des aplombs bien posés, lui permettant une très bonne stabilité en mêlée…

    La queue… bah… là alors… mystère absolu…

    Là aussi, un très bel animal à la musculature puissante, avec un physique développé pour et par la chasse au ballon ovale…

    ATTITUDES

    Intelligent et futé, réputé pour son discernement tactique, pour son agilité et sa vivacité. Il commande sur de nombreuses phases de jeu car il est face à l’action et il possède donc une très bonne vision globale. Il décide bien souvent de l'orientation du jeu.

     

    Je suis brusquement tiré de ma rêverie par le bruit du public semblant encourager une action qui pourrait rapporter des points… j’essaye de localiser le ballon et je me rends compte qu’il est blotti dans les bras puissants du petit format bien proportionné… le numéro 10… Julien…

    Aucun joueur en rouge n’arrive à stopper la puissance de son avancée… et le très charmant demi d’ouverture réussit ce que mon bobrun a raté quelques minutes plus tôt… balancer 5 points à la figure des mômes de bourges… malheureusement, la transformation rate…

    Toulouse 5 Colomiers 0

    Ça démarre fort pour les toulousains mais Colomiers égalise les scores une poignée de minutes plus tard en marquant un joli essai… et passe également en avantage avec une transformation réussie…

    Toulouse 5 Colomiers 7

    Je regarde mon Jérém… il fait la grimace… je regarde Thibault… il regarde Jérém, il s’approche de lui, porte sa main à son biceps et le serre… c’est furtif, mais intense… Jérém tourne la tête, leurs regards se croisent, Thibault lui dit quelque chose… et le visage de Jérém s’illumine d’un sourire amusé… je donnerais une fortune pour savoir ce qu’il lui a dit… c’est dingue le pouvoir de ce Thibault sur mon bobrun…

    Le jeu reprend et une poignée de minutes plus tard, un joueur en rouge marque un drop sur un coup de pied tombé.

    Toulouse 5 Colomiers 10

    La, clairement, mon beau brun fait la gueule… à ce stade, je doute que même Thibault fasse encore le poids face à sa mauvaise humeur grandissante…

    Le jeu reprend, les minutes défilent, la fin de la première mi-temps approche… c’est à ce moment-là que les joueurs des deux équipes s’agglutinent dans une mêlée spontanée qui semble inextricable… le ballon disparaît et réapparait au gré des mouvements de cette forêt mobile de jambes musclées… ça tourne, ça tourne, ça tourne…

    Je regarde mon bobrun en action, je le regarde attentivement… et il me semble déceler dans son jeu un cycle récurrent composé de plusieurs phases…

    Tout d’abord, il observe intensément le jeu dans lequel évolue sa proie en cuir ; il suit discrètement l’action depuis la ligne de touche en s’immobilisant, lorsque la mêlée devient statique, en position d’affût…
    J’ai l’impression que cette mêlée ne va jamais s’arrêter… que le ballon ne va jamais en sortir… pourtant, à un moment, va savoir comment, le ballon réapparait…

    Et lorsque le ballon sort de la mêlée… c’est dans les bras de mon bobrun qu’il atterrit !

    Lorsque la proie tombe dans ses griffes, rabattue par un autre membre de sa meute, l’animal déguerpit à toute allure en entamant la phase de rapport de la proie vers l’en-but… pendant cette phase, l’animal joue de sa vitesse, de son gabarit, de ses bonnes patounes pour défendre son bifteck face à la meute adverse…

    Allez Jérém !

    Le bogoss n’a pas attendu mon encouragement pour s’élancer à toute vitesse le long de la ligne de touche… les joueurs en rouge sont à ses trousses… un flanqueur tente de le plaquer… Jérém ne se laisse pas intercepter, mais il trébuche… le ballon lui échappe des mains, il rebondit au sol… il le rattrape, il continue sa folle course vers la ligne de but… un autre columérin se fou entre ses pattes, le fait trébucher à nouveau… son corps s’en trouve déséquilibré, au point que je le vois déjà tomber à l’avant et rater à nouveau son essai… mais non, le bobrun a de la ressource dans ses cuisses musclées…  il se rattrape de justesse, il continue son avancée Caterpillar… un troisième défenseur surgit de nulle part, Jérém le percute à toute allure sans ciller… le défenseur tombe sur le dos… Jérém manque de le piétiner ou de se prendre les pieds dedans, mais il arrive à l’enjamber sans dégâts… à l’approche de la ligne de but, un dernier joueur en rouge s’approche dangereusement de lui… et là, tentant le tout pour tout, le bobrun je jette volontairement en avant et finit ventre au sol, les bras tendus sur la ligne de but, le ballon touché à terre…

    Voilà une bonne occasion pour prendre l’avantage… le bobrun tente la transformation… le coup de pied est puissant… mais il rate la cible…

    Toulouse 10 Colomiers 10

    Jérém semble tout à coup un peu plus détendu… je préfère ça…

    Sur un nouvel essai, marqué par le deuxième ailier toulousain, la mi-temps sur le score de :

    Toulouse 15 Colomiers 10

    Jérém tout à coup radieux, en mode déconne avec ses coéquipiers… j’aime mieux ça…

    Pendant la mi-temps, Elodie vient me voir.

    « Eh, ben, il fait pas dans la dentelle ton jeune lion… »

    « Il est incroyable, juste incroyable… »

    « Bah, oui, s’il est aussi déterminé au pieu qu’il l’est sur le terrain… je te comprends, mon cousin, je te comprends… je te jalouse… et je te déteste… ».

     

    A la reprise, Jérém affiche un air triomphant qui le rend sexy en diable… le jeu redémarre… dès les premières passes, les joueurs en rouge semblent rebootés. Et c’est après quelques minutes à peine que Colomiers marque le deuxième drop du match…

    Toulouse 15 Colomiers 13

    Je regarde Jérém… son air triomphant a perdu de sa superbe… l’avantage s’amenuise…

    Et ça ne va pas s’arranger lorsque, au milieu de la deuxième mi-temps, les banlieusards marquent un nouvel essai… eh, merde… la transformation rate… mais les toulousains perdent l’avantage…

    Toulouse 15 Colomiers 18

    Dans la tête de mon bobrun, ça commence à chauffer bien comme il faut… allez, il faut se ressaisir, il reste un bon quart d’heure de jeu… tout est encore possible…

    Hélas, les espoirs s’amenuisent ultérieurement lorsque, à moins de dix minutes de la fin, les Toulousains se font sanctionner pour faute importante… le ballon est remis aux joueurs en rouge… troisième drop réussi pour Colomiers…

    Toulouse 15 Colomiers 21

    Jérém a l’air carrément défait… il n’est pas très loin de ma position et j’arrive clairement à voir sur son visage le désespoir de voir la victoire en train de lui filer entre les mains… tout dans son attitude respire désormais la déception, la frustration, l’impuissance, la rage…

    J’essaie d’imaginer comment il doit se sentir… comment il doit se dire « si je n’avais pas raté le premier essai »… j’ai mal pour lui…

    Le jeu reprend… nouvelle mêlée… centrifugeuse de joueurs lessivant des torses musclés autour d’un pauvre ballon ovale… et lorsque le hublot s’ouvre, lorsque le ballon en sort, c’est dans les mains de Thibault qu’il atterrit…

    Le demi de mêlée se dégage très vite… en un éclair, son regard balaie l’espace dans toutes les directions à la recherche de ses coéquipiers… je devine que dans sa tête, son pragmatisme légendaire est en train d’évaluer le jeu, d’élaborer une stratégie…

    Et lorsqu’il capte la présence de Jérém parfaitement placé sur la ligne de touche, lorsque leurs regards se connectent… tout se passe comme une évidence… le beau pompier balance le ballon vers son pote, juste avant de se faire plaquer brutalement au sol…

    C’est un jeu en meute dans laquelle chacun a son rôle précis… d’une part, Thibault, jeune animal rusé, constamment prêt à réfléchir… de l’autre côté, Jérém, jeune fauve puissant, constamment à l’affut, prêt à bondir…

    Jérém attrape le ballon fermement, il s’élance à toute allure vers le fond du terrain… la défense adverse se presse vers lui… les trois quarts centres toulousains approchent pour ralentir les columérins qui se pressent en masse sur le chemin de mon bobrun…

    Peine perdue… avec le puissant regain d’énergie apporté par un espoir retrouvé après un profond abattement, mon Jérém court si vite que les mecs en rouge n’arrivent pas le rattraper… un seul joueur adverse arrive enfin à l’intercepter… le mec est balèze, carré comme un armoire à glace… il doit faire 30 kilos de plus que mon bobrun… pourtant, le corps musclé lancé comme une locomotive sur ses rails, le bobrun profite de son inertie pour faucher le gros joueur en rouge …

    Le bogoss est presque arrivé à la ligne de but, lorsque le 11 rouge lui barre la route… confrontation rapprochée de bogosses… Jérém ne se laisse pas intimider, il dévie légèrement sa trajectoire, il arrive à éviter le bobrun adverse… et là, c’est le sprint final… Jérém avance droit vers son but, le ballon toujours collé contre son maillot, entre les pecs… il passe la ligne de but la tête bien haute, il prend le temps d’avancer jusqu’à réaliser un magnifique touché à terre au beau milieu des poteaux…

    Les joueurs en vert et blanc viennent rapidement féliciter leur capitaine… et l’encourager pour la transformation à venir… transformation nécessaire… transformation dont la réussite ou l’échec fera la réussite ou l’échec de tout un match, de tout un tournoi…

    Les secondes avancent… plus que 60 secondes pour botter… la tension est à son comble… le ballon posé au sol, mon bobrun recule de plusieurs mètres… il fixe alternativement le ballon et les poteaux… sa main ouverte glisse nerveusement de son menton à sa joue…

    Ses mains se posent une fois de plus les mains sur les hanches, les épaules bien ouvertes, la tête haute, le regard concentré, fixe, puissant…

    Il y a une telle tension, un mélange explosif de puissance, de détermination et d’élégance dans son attitude…

    Je sens qu’il se prépare à y aller… je prie pour que ça réussisse… j’ai le cœur qui bat à dix mille à l’heure… j’ai presque envie de fermer les yeux… ou même de partir… j’en tremble…

    Et là une main se pose sur la mienne.

    « T’inquiète, il va le faire… ».

    J’adore ma cousine.

    Les jambes légèrement écartées, les muscles sous très haute tension… son corps est désormais orienté de façon que son épaule est dirigée vers le ballon… ballon qu’il fixe avec un regard en biais… le bogoss transpire, je le vois souffler un bon coup, comme pour tenter de chasser la tension qui secoue ses nerfs…

    Je tente d’imaginer sa solitude à ce moment, son stress à l’idée de porter sur ses épaules le fin mot de ce match et de ce tournoi… tiens bon, mon Jérém…

    Il pousse un nouveau souffle puissant, comme un petit taureau poussé dans ses derniers retranchements… il fronce les sourcils, il fixe le ballon d’un regard de tueur, … et lorsqu’il lève à nouveau les yeux vers les poteaux, c’est un regard composé d’un mélange d’inquiétude et de défi que j’arrive à voir…

    On entend monter du public des encouragements nombreux : « Jérémie, vas y ! »… « Allez, Jérémie ! »…  « Jeje… tu peux le faire »… « Tu dois le faire… allez, Jérém ! »… « Tu es le meilleur »… « Vas-y, bogoss »…

    Je cherche en vain la pouffe qui l’a traité de bogoss…

    Mais le bogoss est tellement concentré qu’il n’entend rien de ce qui se passe autour de lui…

    Les secondes s’égrènent comme au ralenti… tout l’effort d’une équipe pendant une longue saison tient à cet instant magique, magique comme le temps qui semble suspendu autour de ce putain de bogoss à qui incombe cette lourde responsabilité… et cette tension, cette force, cette énergie qui semble parcourir et se dégager de son corps tendu comme une corde de violon, donne à son charme une charge supplémentaire et insoutenable…

    Je le vois pencher légèrement le dos, les mains posées sur les cuisses… il va y aller… mais j’ai l’impression qu’il y a un truc qui cloche… je crois qu’il est trop en biais par rapport à l’alignement ballon-poteaux…

    Je m’inquiète, mais le bobrun doit savoir ce qu’il fait… un dernier regard au ballon… et à la dernière seconde, il fait deux pas sur le côté, changeant sa position par rapport à l’alignement avec les poteaux… il s’élance, enfin …

    Lorsqu’il tape dedans, le ballon s’élevé très haut dans le ciel… j’arrête de respirer, mon cœur cesse de battre… j’ai l’impression que tout bruit a cessé dans un rayon de 10 km… que le temps s’est carrément arrête…

    Lorsque le ballon redescend, il finit par fendre l’air pile entre les deux poteaux…

    Nouveau score :

    Toulouse 22 Colomiers 21

     
    Merci FanB, gripsou, Bab, Olivier, Pascal, many_nation, yann, cyril, Rodrigue (à qui je dois l’idée ce cet épisode autour de la finale) pour leur participation, de par leurs commentaires et leurs suggestions, à la trame et au développement de cet épisode.
    Merci à tous ceux qui ont participé à la soirée chat du 6 décembre dernier, ils s’y reconnaitront.
    Merci à tous les bogoss croisés un jour, dont le sourire, les larmes, la simple existence, m’ont inspiré pour donner du réalisme à mes personnages et à mes situations.
    Cet épisode est vraiment un beau travail d’équipe.


    1 commentaire
  • Les gestes du bobrun sont rapides, presque violents, des gestes qui me font sentir complètement en son pouvoir, comme si je lui appartenais, comme si je n’avais pas le choix… mes jambes en l’air, le bogoss entreprend de me déshabiller… en quelques secondes à peine, mes chaussures, mon short, mon boxer ont volé… je seconde ses intentions en me chargeant de mon t-shirt…

    Me voilà complétement nu devant lui… à sa complète disposition… je le vois se lever et se débarrasser à son tour de ses baskets, volées dans la précipitation sans prendre le temps de défaire les lacets, de son short et de son boxer… complètement nu lui aussi, le sexe tendu pointant le zénith, debout, une jambe de chaque côté du banc… l’air triomphant, le mec me domine de tout son mètre 80… et de toute sa puissance masculine…

     

    Un peu plus tôt, ce même dimanche…

     

    Le sifflement de l'arbitre, suivi par un grand bruit de liesse venant des spectateurs marque la fin de la rencontre.

    Que ce soit coté supporters maison ou côté adversaires, on ovationne cette transformation spectaculaire qui force le respect et l’admiration…

    Malgré sa blessure, l’ailier inscrit donc deux essais magnifiques et une transformation inespérée…

    C’est magique… juste magique… je suis admiratif de comment mon bobrun est arrivé à allier, à doser savamment vitesse, puissance et précision millimétrique… comment il est parvenu à calculer l’angle de tir parfait, en déterminant le positionnement de son pied et l’endroit précis à frapper sur le ballon pour donner la bonne direction… je n’ai jamais essayé de taper dans un ballon de rugby… je me dis toutefois que si j’essayais, il y aurait de fortes chances que le ballon partirait dans n’importe quelle direction, sauf la bonne… je ne connais rien au rugby… je ne sais pas ce que c’est un joli but… mais je suis sûr que ce que vient de faire mon Jérém m’impressionne vraiment…

    Mon Jérém… si on ne sait pas à quoi ça ressemble un mec de 19 ans, rayonnant, débordant de joie… il fallait le voir à cet instant… le voir lever les bras et le visage vers le ciel… heureux comme un gosse… tellement heureux d'avoir réussi... j’ai l’impression qu’il est ému au point qu’il se retient de justesse de pleurer…

    Dès la fin du temps règlementaire sifflée, ses potes, avant d’être des coéquipiers, accourent pour le féliciter, le serrer dans les bras, lui montrer toute leur admiration, leur reconnaissance…

    C’est vraiment un beau et touchant spectacle…

    Thibault, l’initiateur de l’action qui a mené à la victoire, est félicité à son tour, entouré par l’affection et les effusions de ses coéquipiers…

    Et c’est beau aussi de voir les joueurs en rouge venir à leur tour saluer les deux potes, leur serrer la main l’un après l’autre…

    Mais la plus touchante des étreintes est bien évidemment celle entre Jérém et Thibault… étreinte aussi chaleureuse, enjouée, emportée dans un sens que dans l’autre… les deux potes savent plus que quiconque que, sans l’autre, cette victoire n’aurait pas été possible… l’étreinte est longue, puissante touchante… c’en est à un point émouvant que j’en ai presque les larmes aux yeux…

    Lorsque les deux torses se séparent enfin, les mains de Jérém se portent de part et d’autre du visage de Thibault… je les vois rigoler nerveusement sous l’effet de l’émotion… leurs fronts sont si proches que j’ai presque l’impression qu’ils vont se rouler une pelle…

    Thibault se penche sur l’oreille de mon bobrun… là encore, et plus que jamais, je donnerais une fortune, y compris toute ma collec de cd de Madonna présents et à venir, pour savoir quels mots il lui a chuchotés à l’oreille… certainement le genre de mots dont ce mec a le secret, des mots justes qui réchauffent l’esprit…

    Des mots qui ont dû être touchants au point de toucher une sacrée corde sensible dans l’esprit de mon bobrun… Jérém est clairement submergé par un trop plein d’émotions… son visage change soudainement d’expression… je suis loin, mais je suis prêt à affirmer que des larmes commencent à couler sur son visage…

     

    Je ne peux pas exprimer ce que ça me fait de voir ce petit mec en larmes… c’est mignon et touchant à en pleurer... un frisson se dégage dans mon ventre, se propage à mes poumons, jusqu’à déborder dans mes yeux... l'émotion sur le terrain est très forte... mais la voir prendre forme dans les larmes inattendues d'un petit con comme Jérém... c'est violent… j’en pleure à mon tour…

    Cette image si inattendue, celle d’un p’tit mec a priori « solide » comme mon Jérém fondant en larmes, cette image porte en elle quelque chose de profondément bouleversant…

    Comme une sorte de pass furtif et éphémère capable de me laisser approcher sa fragilité profonde, de laisser entrevoir son humanité sans aucun artifice, une humanité mise à nu sans préméditation, frappante de vérité…

    La fragilité d’un p’tit mec bien dans ses baskets, mais dont la carapace de virilité tombe tout à coup, dévoilant ainsi un peu plus de l’authenticité de sa personnalité, sa part de tendresse, sa sensibilité à fleur de peau jusque-là toujours bridées, toujours reniées, bien que déjà elles pouvaient transparaitre dans quelques gestes, attitudes, regards…

    Passé le premier instant de stupeur, je me sens immédiatement assailli par eu une furieuse envie de le rejoindre en courant, de le serrer très fort dans mes bras... rien de sexuel à cet instant, juste envie de le calmer...

    Un mec aussi mignon ne devrait jamais être triste... mais quand il l’est, il grimpe encore d’un cran dans l’échelle des émotions qu’il suscite et qu’il inspire en moi… j’aimerais pouvoir tout faire pour être celui qui va lui redonner son sourire lumineux chargé de promesses de plaisirs….

    Oui, j’en envie de courir à ses côtés… d’être là pour lui, de le laisser pleurer doucement en lui parlant… et lui disant ce qu’il vient de faire est juste magique, qu’il n’y a pas de raison de pleurer…

    Pourtant, je sais bien que ces larmes ont besoin de sortir… ce sont des larmes à la fois de bonheur et de délivrance, traduisant sa joie immense, ainsi que le relâchement d’une très grande tension qui plombait son esprit depuis une longue et difficile semaine…

    Je n’aurai ni le courage, ni l’occasion de l’approcher… une foule assez dense, et surtout la pudeur, nous séparent… alors, ce sont les bras puissants de Thibault qui se chargeront de tenter de te rassurer… ces bras que, j’en suis sûr, ont l’habitude de cela… ces bras qui, en cette période de complicité un peu mise à mal, ne demandent que ça…

    Je vois alors Thibault serrer à nouveau son pote contre lui… je vois Jérém plonger le visage dans le creux de l’épaule du beau pompier… ça a toute l’air d’un geste pudique, touchant, un geste qui ressemble tellement à Thibault… une façon élégante d’épargner à l’égo de Jérém le malaise de montrer ses larmes en public… un pote, c’est ça…

    Leur étreinte dure de longues secondes… d’autres joueurs viennent s’ajouter à l’étreinte, et bientôt c’est carrément une mêlée de câlins qui s’agglutine autour des deux champions…

    Quelques secondes plus tard, le jeune ailier se retrouve projeté à presque deux mètres du sol, porté à bout de bras par se coéquipiers…

    Lorsqu’enfin ses pieds touchent à nouveau le sol, c’est le public qui vient lui rendre hommage… et là, alors qu’une petite foule s’amasse autour de lui, je le vois accomplir un geste inconscient, à la fois sexy, ultra érotique et attendrissant… ses doigts attrapent le bas du maillot, le soulèvent, découvrant au passage ses abdos dessinés… vision de rêve, de rêve érotique… le cou se plie, le visage approche du coton… son front, ses joues ont besoin d’être essuyées de la transpiration ruisselante, certes… mais ses yeux, j’en suis désormais certain, ont eux aussi besoin d’être essuyés…

    Il faudrait qu’on me dise comment on peut ne pas être dingues de ce mec…

    Une fois l’émotion évacuée, c’est tellement beau de le voir avec la banane jusqu’aux oreilles, ne tenant plus en place, le voir sautiller avec ses potes… Jérém a l’air clairement et à juste titre fier de son exploit, mais il n’a pas l’attitude d’un mec qui se la pète… il est heureux d’avoir réussi, avec ses potes, pour ses potes…

    On sent qu'il a vraiment tout donné et qu’il est fier comme un gosse, et qu’il a presque encore envie de pleurer... il est excité, galvanisé… un petit sourire ne quitte plus sur son visage, il est aux anges, j’ai m’impression que rien ne pourrait le rendre plus heureux… et lorsqu’il lève un nouvelle fois le visage vers le ciel en fermant les yeux, il est vraiment adorable…

    C’est ce jour-là, en assistant à ce match de rugby, que j’ai senti pour la première fois la profonde et intense beauté dégagée par l’incroyable aventure humaine, bien avant que sportive, qu’est un sport d’équipe…

    Et ça m’a pris aux tripes… et non seulement parce que je suis heureux que mon bobrun ait gagné… ce jour-là j’ai vraiment senti le frisson de la compétition, de la passion commune, de l’amitié qui prime sur les relations sportives… lorsque je vois ces gars s’enlacer sur le coup de la liesse, ce ne sont même plus des images érotiques qui se pressent dans ma tête… je suis juste envieux de la chaleur humaine, du témoignage d’amitié, du partage, des émotions qui réchauffent, que ces étreintes semblent véhiculer…

    Les joueurs en blanc et vert prennent la pose devant les poteaux. Un journaliste de la Dépêche du Midi souhaite les prendre en photo… Lorsque les rangs se rompent, le journaliste s’approche de mon beau brun, le prend en photo tout seul et lui tend ce qui ressemble à un dictaphone.

    Mon Jérém n’a pas du tout l’air à l’aise avec ce style d’exercice… l’interview ne dure pas longtemps… une minute plus tard je le vois traverser le terrain, enlever son maillot d’un geste rapide… le torse brillant de transpiration, le maillot coincé vite fait dans son short, pendouillant le long sa jambe, le bogoss se dirige vers la buvette où les joueurs des deux équipes partagent une bière bien fraiche avec les supporters les plus fervents…

    L’heure est au débriefing… je m’attarde à regarder Jérém en train d’avaler sa bière par grandes gorgées tout en mimant des bras telle ou telle action du match…

    Aurélie est en train de mener avec ma cousine un autre type de débriefing, portant sur ses exploits de drague pendant le match… leur proximité me donne une petite légitimation pour trainer aux abords du terrain, alors que le site commence à se vider petit à petit…

    Je ne peux pas quitter mon bobrun des yeux… et à un moment, fatalement, nos regards se croisent… et là, je le vois me balancer un petit sourire magnifique et un regard des plus charmeurs…

    Petit con, va… mais petit con avec un sourire joyeux à le bouffer tout cru… un sourire si beau, comme un ciel bleu dégagé de tout nuage, un sourire que je voudrais voir tous les jours sur son visage…

    C’est comme si toutes ses tensions s’étaient dissipées, comme si ses démons avaient été éloignés, grâce à l’effet galvanisant de la victoire, victoire capable de dégager des endorphines, régulateurs d’humeur naturels, comme après un orgasme...

    « Hey, cousin… t’as vu comme il t’a regardé, le bobrun ? T’as vu ce regard de fauve fier et touchant, content que tu sois là, content que tu aies assisté à sa victoire ? ».

    « Tu crois ? » je m’étonne.

    « Mais ça crève les yeux !!! ».

    « Ah, bon… ».

    « Il ne te reste qu’une chose à faire… » fait-elle.

    « Aller le féliciter ? » je demande, face à l’évidence.

    « Ah, enfin, ça commence à rentrer… merci la cousine… » se moque-t-elle « il est de bon poil, il a la banane jusqu’aux oreilles, et il t’a souri… alors, attaque ! Moi je vais y aller… tu sais ce qu’il te reste à faire… j’attends de tes nouvelles, mon cousin ! ». 

    Elodie s’éloigne avec un grand sourire et en tirant la langue… je me force à me lancer de suite dans mon propos d’aller à la rencontre du bobrun, avant que l’énergie positive insufflée par ma cousine ne me quitte, sans vraiment savoir comment je vais pouvoir l’approcher, accaparé comme il l’est par ses potes…

    Je m’avance sur le terrain, direction la buvette, bien décidé à ne pas me laisser freiner dans mon élan, ni par mes réticences, ni par mes craintes, ni par aucune autre raison…

    Hélas, une résolution, si forte soit-elle, ne fait pas toujours le poids face aux aléas…

    Et c’est bien un aléa qui me fera interrompre ma trajectoire… un aléa tout en muscles, sortant tout droit des vestiaires, tout beau, tout propre… et tout seul… un aléa dont le regard croisera le mien, dont le sourire chauffera mon cœur, rendant inévitable l’abandon de ma résolution…

    « Salut… » je lance timidement au beau pompier.

    « Hey… toi… salut ! » je l’entends s’exclamer, avant de se lancer dans une bise aussi naturelle pour lui que difficile à assumer pour moi, vu la dispute de la veille avec le bobrun, et sa sommation de ne plus « faire chier Thibault avec mes conneries »…

    Avec la chance que j’ai, mon bobrun doit me regarder faire depuis la buvette… pourtant, je n’ai pas le choix… je ne peux pas repousser son geste amical… ce gars est vraiment adorable… alors, lorsqu’il s’avance vers moi pour me faire la bise, je me laisse faire et je seconde son geste… opération délicate, vu que le beau pompier sort tout juste de la douche et que son corps musclé est moulé dans un short beige et un marcel noir, un marcel d’où ses épaules nues dégagent une sensualité torride… opération risquée, vu que de sa peau, encore bien chaude sous l’effet de l’effort et de l’eau chaude, émane une fraiche odeur de bon, de propre, de doux, de simplement masculin… opération extrême, vu que le bomec tient à la main un sac de sport qui doit enfermer des trésors de tissus imprégnés d’odeurs masculines de valeur inestimable…

    « Ca va Nico ? ».

    « Très bien, très bien… je suis super content pour cette victoire… vous avez super bien joué ! ».

    Thibault sourit, un sourire lumineux et sympathique qui mettrait n’importe qui à l’aise.

    Merci Thibault… pas facile de féliciter quelqu’un d’un exploit dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants… le vocabulaire du rugby est pour moi aussi étranger que le chinois ancien…

    J’essaie d’enchainer, si bien que mal…

    « Vous avez très bien joué, le public était survolté… félicitations pour cette passe décisive… ».

    « Je n’ai rien fait… Jéjé était au bon endroit, au bon moment… il a défoncé la défense de l’autre équipe… il a tout tout tout donné… malgré son coup à l’épaule qui le fait encore souffrir… c’est lui qu’il faut féliciter… ».

    « Je n’y connais rien en rugby… mais je pense que sans ta passe au bon moment, Jérém n’aurait pas pu aller au but… ».

    Thibault sourit.

    « Le rugby c’est un taf d’équipe… on ne peut pas la jouer solo… soit on gagne ensemble… soit on ne gagne pas… le rugby c’est un taf entre potes… ».

    J’ai envie de le serrer contre moi et de l’embrasser tant ses mots sont chargés de douceur et de bienveillance.

    « Viens, je t’offre une bière… » il me lance.

    Je tourne légèrement le regard vers la buvette et je me rends compte que le bobrun regarde effectivement dans notre direction. La proposition de Thibault me tente bien, mais je sens qu’il va y avoir malaise avec Jérém… je me dégonfle…

    « Je te remercie, mais il faut que j’y aille ».

    « Allez, t’as bien dix minutes pour une bière et pour toucher deux mots à Jéjé sur ses exploits… je suis sûr que ça va lui faire plaisir… ».

    Devant autant de gentillesse, de générosité et de grandeur d’esprit, ce serait délictuel de refuser.

    C’est ainsi que Thibault m’entraine vers la buvette ; il lâche son sac de sport dans un coin… à l’aise… j’ai envie de lui demander s’il n’a pas peur de te faire piquer ce trésor inestimable ?

    Déjà que moi, je suis à deux doigts de commettre un hold-up et me barrer avec…

    Le beau pompier commande deux bières, il m’en tend une… il tape sa bouteille contre la mienne pour trinquer… il me regarde droit dans les yeux, il me balance un clin d’œil qui ferait fondre le Pic du Midi en plein mois de janvier… et un instant plus tard, je le vois se mêler aux supporters et aux joueurs…

    Bah, c’est sympa mon Thibault de me laisser seul comme un con au milieu de mecs hétéro au demeurant plutôt charmants, mais que je ne connais pas du tout et avec lesquels je n’ai rien de chez rien en commun… des mecs qui ne vont pas venir me parler et à qui je ne vais pas oser parler… bien sûr, l’ambiance à la fête pourrait faciliter le contact… mais ma timidité maladive scelle mon isolement…

    La seule chose à faire, est de mater Jérém… beau comme un dieu, toujours torse nu et une bière à la main, en train de rigoler avec ses potes… entouré comme il l’est, comme une petite star, je ne vais jamais oser l’approcher…

    L’approcher pour quoi, à la fin… pour me faire regarder de travers parce qu’il m’a vu parler avec Thibault ? Parce que je suis là et que ma présence pourrait le mettre mal à l’aise par rapport à ses potes ?

    Non, je ne vais pas l’approcher… alors, il ne me reste qu’à le mater, à m’abreuver de sa beauté et de sa jeunesse… le bogoss est posté à l’opposé de la buvette, en train de déconner, entouré d’un petit groupe de mecs… je le regarde faire pendant un petit moment, tout heureux et souriant… je voudrais vraiment que ce sourire ne le quitte jamais…

    Il est tellement pris dans la conversation qu’il ne doit même pas se rendre compte que l’heure avance… et alors que ses coéquipiers sortent déjà douchés et changés et prêts à partir, Jérém est encore en tenue de match…

    Faut-il encore que je détaille l’effet qui peut avoir sur moi le fait de croiser, de près ou de loin, des jeunes sportifs tout juste sortis du vestiaire, trainant autour d’eux une odeur de gel douche et de shampoing, les coupes de cheveux encore humides et approximatives, sentant le gel et la fraicheur… tout comme les habits propres, sortis de lessive, jeans chemise pour les uns, shorts marcels pour d’autres… tous tenant à la main ces sacs de sport, véritables objets de fantasme et de désir…

    Et lorsque je regarde côte à côte ces joueurs fraichement douchées et mon bobrun encore en sueur et en maillot, je trouve le contraste détonnant… le mélange de deux façons opposées, bien qu’aussi puissante l’une que l’autre, de transpirer la testostérone…

    Habillé de son marcel noir affolant, donnant toute liberté à la rondeur de ses biceps, ne laissant rien à deviner sur la puissance de son torse, Thibault se rapproche de Jérém… et moi je ne peux m’empêcher d’exclamer en mon for intérieur :

    Putain, quel tableau !

    L’un classe, tout propre, sentant bon un deo de mec… et l’autre, toujours sapé en sportif, sentant tout aussi bon, mais dans une gamme olfactive bien différente… celle des odeurs d’homme après un gros effort… le mélange des deux images me fait croire dans un rêve…

    L’heure tourne et les derniers supporters commencent à partir. Le vent s’est remis à souffler et à un moment je vois Jérém remettre son maillot…

    La foule se disperse, le petit groupe autour de Jérém se fait de moins en moins nombreux… il ne reste désormais que deux potes en train de terminer leurs bières avec le capitaine de l’équipe…

    Je regarde mon bobrun et je repense à ses larmes après la fin du match… j’ai envie d’aller le féliciter, de le serrer dans mes bras, de le câliner, j’ai envie de lui dire qu’un homme qui pleure c’est touchant, un homme qui pleure c’est beau, un homme qui pleure, en public qui plus es, ce n’est pas un faible, bien au contraire… un homme qui pleure parce qu’il est heureux, c’est courageux à mes yeux… et ce mec qui pleure, ça me fait fondre…

    Bien sûr, je sais que c’est la dernière chose à faire… ou la première à faire pour me faire jeter…

    Mais depuis, mon bobrun a été accaparé par les autres joueurs, par les supporters, ses larmes ont séché et le sourire est revenu sur son beau visage, encore plus beau, comme un rayon de soleil qui déchire petit à petit les nuages après un orage au mois d’août…

    Autour de la buvette, ça s’éclaircit aussi… soudainement je me sens à découvert, presque à nu… le bruit des conversations est réduit d’autant, chose qui me permet d’entendre Thibault s’adresser à son Jéjé, tout en lui mettant une petite tape dans le dos :

    « T’es encore en train de tchatcher ? On est tous prêts… grouilles toi d’aller te changer qu’on file au barbec’ chez le coach… ».

    « Partez devant, je vous rejoins après, de toute façon le coach m’a laissé la clé des vestiaires… » j’entends Jérém lui répondre.

    « Ok, mais grouille ! » prend congé le beau mécano en se dirigeant avec d’autres coéquipiers vers le parking. Beau mécano qui n’oublie pas de me lancer un charmant sourire en guise d’au revoir.

    Jérém discute toujours avec les deux mecs qui ne semblent pas pressés de quitter les lieux… moi en revanche, bientôt seul pilier de cette buvette presque complétement désertée, je suis de plus en plus tenté de me tirer…

    Jérém ne m’a pas glissé un seul regard depuis que je suis là, seul comme un con avec ma bière, et je sens que je ne vais pas oser l’approcher…

    Bien sûr… je me dis que tous ses coéquipiers et ses adversaires ont quitté les lieux… ce qui pourrait ouvrir la possibilité à un après match de dingue dans les vestiaires… mais je sais aussi qu’il est attendu… et que l’appel d’une soirée entre potes après une victoire de finale risque fort de l’emporter sur l’appel de la queue… je doute fort que dans l’état d’euphorie dans lequel il est à ce moment-là, il ait la tête à ça…

    La dernière gorgée de ma bière avalée, je pose mon verre sur le rebord et je fais demi-tour, la sensation que mon après-midi se termine un peu en cacahuète…

    Inutile d’attendre plus longent… je n’aurai pas l’occasion de le féliciter pour son exploit… de lui dire à quel point je l’ai trouvé touchant dans le jeu… à quel point ses larmes m’ont touché… je sens la tristesse et la frustration s’emparer de mon cœur…

    Je suis venu au stade pour lui montrer que je m’intéresse à ce qu’il fait et parce que je sais, car il me l’a dit, à quel point ce sport compte pour lui… je suis venu pour m’assurer que tout se passe bien, que son équipe gagne… j’aurais été trop inquiet à attendre chez moi de savoir comment ce match s’était passé… non, à la base je ne suis pas venu pour un gros câlin dans les vestiaires…

    Pourtant… il faut bien admettre que l’ambiance chargée de testostérone du match et de l’après match, avec ce défilé de bogoss en t-shirt moulant et deo aux senteurs les unes plus fraiches que les autres, la vue de mon bobrun torse nu et tout sourire… m’a donné des envies…

    Je crève d’envie de mélanger mon corps au sien et de lui offrir un plaisir géant… de l’offrir à mon Jérém, mon Jérém à moi, le mec le plus sexy de la planète… de l’offrir au mec que j’ai vu pour la première fois ému aux larmes… au mec héro de ce match si important… car un mec comme ça… il mérite bien de le faire jouir comme un dingue, non ?

    Mais, à l’évidence, ce ne sera pas pour aujourd’hui… je m’achemine vers la sortie du stade, déçu de n’avoir pu échanger ne serait-ce qu’un regard avec mon bobrun depuis mon arrivée à la buvette…

    Une fois dans la rue, je me sens un peu mieux… toujours déçu, mais la distance croissante fait que ma frustration se dissipe, pas après pas…

    Et puis, en traversant un boulevard, mon portable émet un petit son aigu… un message... le genre de message qui contient à mes yeux plus de poésie que l’intégrale de Baudelaire :

    « vestiaire mtn».


    Merci FanB, gripsou, Bab, Olivier, Pascal, many_nation, yann, cyril, Rodrigue (à qui je dois l’idée ce cet épisode autour de la finale) pour leur participation, de par leurs commentaires et leurs suggestions, à la trame et au développement de cet épisode.
    Merci à tous ceux qui ont participé à la soirée chat du 6 décembre dernier, ils s’y reconnaitront.
    Merci à tous les bogoss croisés un jour, dont le sourire, les larmes, la simple existence, m’ont inspiré pour donner du réalisme à mes personnages et à mes situations.
    Cet épisode est vraiment un beau travail d’équipe.


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