• Le match se prépare

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  • Tourne toi, mec... trop envie de voir ta queue... même si le fait de l'imaginer est très excitant... même si je crains qu'une fois que je l'aurai vue, une partie de la magie sera rompue... allez, mec, tourne toi... montre moi comment t'es monté... juste voir comment... le combien je m'en fiche pas mal... juste te connaître un peu plus...
    Je l'ai souhaite de toutes mes forces...
    Et tu finis par le faire... tu fermes le robinet d'eau chaude et tu te retournes pour attraper la serviette, alors que tu aurais pu juste allonger le bras... tu dois être grave à l'aise avec ton corps, sûr de toi, pour te montrer ainsi... évidemment, tu as de quoi...
    Oui, tu te retournes... image furtive de ce corps de petit dieu vivant, les cheveux bruns trempés, la peau de ton visage, de ton cou, de tes bras, de ton torse mouillée et luisante sous l’effet de l’eau… et cette queue qui se montre enfin… cette queue plutôt prometteuse même après la douche...
    A la fois délivrance, bonheur, excitation, fascination, frustration devant cette vision furtive mais si puissante…
    Pensée furtive... en plus, il est bien monté le petit con...
    Image furtive de ton regard qui capte mon regard en train de mater ta queue... image précise de tes cheveux ruisselants, de ton corps mouillé, de tes bras qui stoppent net le mouvement que tu avais entrepris de façon mécanique, celui de porter la serviette à ta tête pour commencer à sécher le haut de ton corps… image de tes bras qui reviennent même un peu sur leur mouvement, comme pour te permettre de bien me dévisager, l’air surpris de me trouver planté là, en train de te mater, avec cette touche de con… oui, tu as l’air surpris, mais en même temps, tu ne fais rien pour cacher ta nudité…
    Grave envie de m’y jeter dessus, de la sentir grossir dans ma bouche… de te faire plaisir… de te faire jouir… j’en ai mal au ventre tellement l’envie me déchire de l’intérieur…
    Pourtant, honteux, je me tire, m’éloignant de ces douches dont je ne me servirai pas aujourd’hui… je m’éloigne pour aller m’habiller, vite, le plus vite possible, et partir, au plus tôt… je m’éloigne en espérant que tu ne viennes pas me chercher des noises ou, pire, que tu ne me traites pas de pd devant tous les camarades...
    Heureusement, tu ne feras ni l'un ni l'autre... ta seule punition à mon égard ce sera de te ramener devant ton casier, ta serviette nouée autour de ta nudité... d'exposer une fois de plus ton corps de dingue à mon regard aimanté... et te payer le luxe de m'envoyer un petit clin d'œil diabolique, limite cruel, comme pour me faire comprendre que tu as tout capté... mon désir, ma préférence, ton pouvoir sur moi…
    Mais ça ne suffit pas… tu veux ma peau… tu m’achèves avec un petit sourire narquois, limite méprisant... le tout voulant peut-être dire dans ton intention : « Je sais que tu me kiffes, espèce de petit pd... tu peux baver tant que tu veux, mais ma queue tu ne l'auras jamais... ».
    Oui, Impressive instant... 

    "Candy Perfume Girl"
     
    Young velvet porcelain boy/Jeune garçon de porcelaine et de velours
    Devour me when you're with me/Dévore-moi quand tu es avec moi
    You're a candy perfume boy/Tu es un bonbon parfum garçon
    A candy perfume boy/Un bonbon parfum garçon
     
    Une des chansons de l'album Ray of light, elle aussi liée aux tout premiers jours du lycée...
    Souvenir de la première fois où je me suis retrouvé dans les vestiaires du lycée avec mes nouveaux camarades... la première fois où je me retrouve dans les vestiaires avec toi... la première fois où je t'ai vu torse nu... souvenir très net de ton boxer DIM orange et blanc pendant que tu déconnes avec les autres, oubliant que t’es à moitié à poil, la bosse du boxer bien saillante, bien en vue… ta main à plat caressant nonchalamment tes abdos, comme pour n souligner la perfection… si scandaleusement à l’aise avec la demi nudité de ton corps, habitué comme tu dois l’être depuis longtemps à la promiscuité des vestiaires de rugby… souvenir très précis aussi de ta chaînette qui descend entre tes pecs, de ce petit grain de beauté sexy au creux de ton cou, de mon envie brûlante de te sauter dessus...

    Candy perfume boy…

    Souvenir de nos regards qui se croisent à un moment... souvenir de ton regard qui soutient le mien… jusqu'à que je cède, honteux, comme toujours...
     
    « Beautiful Stranger »
     
    Haven't we met/Ne s'est-on pas déja rencontrés
    You're some kind of beautiful stranger/Tu es une sorte de bel inconnu
    I looked into your eyes/J'ai regardé dans tes yeux
    And my world came tumbling down/Et mon monde s'est effondré
    To know you is to love you/Te connaître c'est t'aimer
     
    Mai 1999, Beautiful Stranger... il tombe à pic, au même moment où, à la faveur d’une une conversation captée par hasard, j'ai réalisé quelque chose que je n'avais pas réalisé avant… à savoir… tes origines italiennes, Mr Tommasi... dès lors, tu es mon bel « étranger »...

    Le printemps avance, juin se ramène, la fin des cours approche, ma tristesse avec... je ne te verrai pas pendant deux mois... « Beautiful stranger », colonne sonore de mon été sans Jérém...
     
    « Ray of light »
     
    Un pur délice... l'autre bande son du premier regard échangé avec Jérém dans la cour du lycée le jour de la rentrée... une chanson que je retrouverai en bande son d'un autre moment marquant de ma vie, bien des années plus tard, en allant une fois de plus à la rencontre de Madonna, plusieurs tournées mondiales plus tard, dans une autre ville, sur un autre continent... en allant à la rencontre, en même temps, d'un « p'tit branleur sexy », torse nu et casquette à l’envers, niché dans un appart AirBnB avec vue sur les gratte-ciels…
     
    Le deuxième tableau s’ouvre avec un décor japonais. Un arbre magnifique trône aux milieux de la scène.
     
    « Paradise not for me »
     
    Au fil d'une dérive involontaire au cours du concert, je finis par me retrouver tout près du bel animal « Jérém-dans-10-ans » et de son ti reubeu, toujours calé dans ses bras... mon bras finit pas se frotter (in)volontairement contre le sien... putain qu’est-ce que ce simple contact de peau me file des frissons...
    Il faut dire que plus je le regarde, plus je trouve ce mec est indiciblement beau et sexy... très mec mais câlin a la fois... qu'est qu'on doit être bien dans ses bras... jamais personne ne m'a encore enlacé de cette façon... oui, incroyablement beau et sexy, le mec... nouveaux frissons à la vision si rapprochée des poils qui dépassent du col du t-shirt… à la fois très mec et du bon côté de la force... du bon coté de la force et assumé, voilà qui est encore mieux... assumé et à l'aise pour s'afficher en public avec son copain par cette simple accolade...
    Un geste, il me semble, dans lequel il y a moins l'intention de se « montrer » que celle de vivre librement, naturellement, ce truc si beau qu’il y a entre eux... son geste n’a vraiment rien d’une provocation… il n’est ni démesuré, ni voyant, pourtant il est frappant, marquant… discret, touchant et puissant à la fois… en plus d’être immensément beau… ce geste exprimant à lui tout seul l’idée que l’amour entre garçon est tout aussi légitime et beau que celui entre un garçon et une fille… qu’il n’a pas à se cacher ou à se montrer… juste à exister…
    Je me surprends à imaginer l'intimité de ces deux mecs… je ne parle même pas de sexe… plutôt les moments de tendresse… lorsque, en tête à tête, l’amour se fait un peu plus démonstratif que cette simple accolade… oui, imaginer ces deux beaux mecs se serrer dans les bras, se regarder dans les yeux, se faire des bisous, des câlins doux et sensuels...
    Je me demande qui ils sont, comment ils s'appellent, quels sont leurs rêves respectifs, leurs rêves communs… comment ils se sont connus... quand… où… par quel hasard de la vie…quand ils ont échangé le premier regard… quand et comment ils ont ressenti le premier désir pour l’autre… quand et comment ils ont ressenti le premier désir de l’autre…
    Les premiers mots qu’ils ont échangés… ce qu'ils ont éprouvé la première fois que leurs désirs se sont rencontrés, reconnus... leur premier regard, lorsqu'ils se sont enfin enlacés… le premier baiser qu’ils ont échangé… la première fois qu'ils se sont donné du plaisir, du bonheur... la première fois qu’ils se sont réveillés dans le même lit, à côté l'un de l'autre…
    Rien que de me poser ce genre de questions, ça me donne mille et mille frissons...
    Questions sans réponses, questions qui en appellent d'autres... est-ce qu'un jour je pourrais vivre ça avec mon Jérém... me retrouver dans ses bras, ainsi, en public... ou même… juste me retrouver dans ses bras, en privé, mais pas forcement dans le noir, pas forcement après une soirée de dingue... juste parce qu'il se sent bien avec moi...
    Peut-être pas, peut-être jamais... your Paradise, Jérém, is not for me...
     
    "Frozen"
     
    You only see what your eyes want to see/Tu vois seulement ce que tes yeux veulent bien voir
    How can life be what you want it to be/Comment la vie peut-elle être ce que tu désires ?
    Love is bird, she needs to fly/L'amour est un oiseau, il a besoin de voler
    Let all the hurt inside of you die/Laisse mourrir tout ce mal qui est en toi

     Madonna sur scène en kimono noir les bras ouverts prolongés par de manches interminables… sublime moment, intense... sa voix me pénètre jusqu’au plus profond de moi… la chanson est d'une beauté saisissante...
    Toute ma dernière éprouvante année de collège est dans cette chanson... souvenirs lointains, pas agréables à retrouver... souvenirs d’une époque où je ne connaissais pas encore l’existence de Jérémie T.… 


    Nobody’s perfect, Mer Girl, Sky Fits Heaven… les chansons s’enchaînent jusqu’au troisième tableau...

    Place à un style country très énergétique... là encore on en prend plein les yeux…
     
    "What It Feels Like For A Girl" 

    La bande son de l'un des moments les plus importants de ma vie... si ce n'est le plus important... celui par qui tout a commencé…
    Il était une fois, un lycéen nommé Nico, raide dingue d’un putain de bogoss qui ne le calculait même pas…
    Printemps 2001, les sites annoncent une tournée après 8 ans d’absence… le single « What I feel it for a girl » est lancé dans la foulée et passe en boucle dans mon lecteur pendant ces derniers mois avant le bac...
    Un matin ensoleillé du mois de mai, le putain de bogoss ramasse l'énième bâche en maths... et le lycéen nommé Nico lui propose de l’aider à réviser...
    Souvenir très très net de cette fin d'après midi d'il y a tout juste deux mois...
    Je marche dans les allées, tout droit vers la rue de la Colombette... à la fois excité et me maudissant pour m'être embarqué dans quelque chose qui ne m'apporterait rien, à part un bon malaise à me retrouver seul avec lui, seul avec mon désir fou, frustré, piétiné...
    Je traverse le Grand Rond et à chaque pas une question cogne de plus en plus fort dans ma tête… qu’est-ce que je fais là ? Soudaine envie de faire demi tour…
    Qu'est ce que je voudrais être un garçon qui s'intéresse aux filles … ma vie serait tellement, mais tellement plus simple... pourquoi ça m'arrive à moi... aimer le corps, le visage, la voix, l'odeur, le sourire, la façon d'être des garçons, et surtout celle de ce garçon en particulier, ce garçon avec qui je n'ai aucune chance, tout simplement parce je suis un garçon aussi... et que ce garçon n’aime que les filles…
    J’ai le cœur qui bat la chamade et les mains moites… je sais déjà que ça va être insupportablement dur de me retrouver seul avec lui... délicieusement insupportable... je repense à ce t-shirt blanc qu'il portait le matin même... comme un gant sur son torse de malade... envie de me mettre à genoux devant lui... chose que je ne pourrais jamais jamais jamais faire...
    Je viens de traverser le Grand Rond, je m’apprête à en sortir direction le boulevard Carnot… deux mots s’affichent dans ma tête, inéluctables :

    « DEMI-TOUR ».

    Je m’apprête à revenir sur mes pas, cédant à la peur, prisonnier de mes craintes, fuyant la vie… lorsque je l’entends… sa voix enveloppante, le rythme dansant de cette chanson… sortant des enceintes musclées de l’une des voitures arrêtées à un feu rouge, « What I feel it for a girl » résonne à toute puissance dans la rue... le rythme chatouille mes jambes... j'ai envie de danser... j’ai envie d’aller de l’avant… de profiter de la vie… de prendre le risque… et tant pis si je vais me sentir comme un con pendant les deux heures qui vont suivre… je passerai quand même un moment dans la tanière du bogoss… et ce soir chez moi je me branlerai comme un malade…
    Autre chose s’affiche désormais dans ma tête :

    « AVANCE, NICO ».

    Le temps de traverser le passage piéton et que la voiture disparaisse en suivant l'arrondi du Boulingrin, les beats de la chanson me portent encore pendant quelques secondes... je continue mon premier voyage vers la rue de la Colombette, vers la première révision de math, vers la première révision de ma vie sentimentale, vers ma vie d'adulte... 

    "I Deserve It"
     
    This guy was meant for me/Cet homme était fait pour moi
    And I was meant for him/Et j'étais fait pour lui
    This guy was dreamt for me/C'était l'homme rêvé pour moi
    And I was dreamt for him/Et moi je l'étais pour lui 

    "Don't Tell Me" 

    Il fait encore très chaud en ce mois de septembre 2000... la rentrée… le voilà le Jérém… qu'est ce qu'il m'a manqué tout au long de l’été... et là je le retrouve plus beau encore que deux mois plus tôt, plus sexy que jamais, sexy à se damner... le torse moulé dans un débardeur blanc à larges bretelles, histoire de mettre bien en valeur son bronzage de ouf, ainsi que sa masse musculaire qui a encore gagné du volume pendant l’été à la faveur de la muscu et du rugby...
    Un débardeur qui laisse tout le loisir de bien exhiber un putain de brassard au motif tribal tatoué juste en dessous de son biceps gauche…
    Il a du faire ça pendant l'été, peut-être en vacances, peut-être avec ses potes...
    Son brushing aussi a un peu changé… ses cheveux sont un peu plus longs sur le haut, fixés un peu plus en bataille…
    Pour finir, son parfum de mec est étourdissant lorsqu'on échange un « salut », vite fait, en se croisant...
    Affolant cet acharnement à vouloir faire craquer les regards par tous les moyens… mais où va-t-il s'arrêter ?
    Je l'entends parler des vacances à la Grande Motte avec les autres camarades... c’est là qu’il s’est fait tatouer ? Frustration déchirante de ne pas faire partie de sa vie, de ses potes, de ses vacances...
    J'ai envie de pleurer tellement il m'attire, tellement j'ai envie de lui, tellement cette beauté masculine m'est si proche et si inatteignable à la fois...
    Je suis obligé de m'enfermer dans les chiottes du lycée pour me branler, pour me calmer, pour éviter de devenir fou dès le premier jour de la rentrée... ce mec va me rendre dingue, je le sais... si je tiens jusqu’au bac, je vais y arriver à point pour l'internement...
    Jérém de plus en plus populaire au lycée... ses exploits au rugby, nombreux et suivis, suscitent l'admiration… tout comme ses exploits, nombreux et fugaces, avec la gens féminine... la rumeur dit qu’il aurait couché avec la moitié des filles du lycée, et qu’il serait un sacré bon coup...
    « Don't tell me », bande son de ce trimestre encore plus dur que les précédents... voir Jérém torse nu dans les vestiaires au cours de sport est une véritable torture, et encore plus depuis que sa peau dégage ce parfum intense de deo de mec... depuis qu’il arbore ce tatouage qui rajoute du bandant au sexy…
    Plus les temps passe, plus Jérém se fait « mec »... sa côte au lycée ne cesse de grandir… le bobrun prend de l'assurance, il se la pète un peu, il le sait qu'il est beau gosse, qu'il plait, qu'il a un succès fou... alors il cultive tout ça, il soigne son brushing, il s’occupe sa jeune barbe, il rase les poils naissants du torse… il se sape de plus en plus sexy, et il est de plus en plus craquant à mes yeux... j'ai envie de lui, grave envie de lui...
    C'est tellement dur à vivre au quotidien que je voudrais que ça cesse... je voudrais ne plus être si furieusement attiré par lui...
    Mais je n'y peux rien...

    Tell the rain not to drop/Dis à la pluie de ne pas tomber
    Tell the wind not to blow/Dis au vent de ne pas souffler
    Tell the sun not to shine/Dis au soleil de ne pas briller
    But please don't tell me to stop/Mais s'il te plaît ne me demande pas de m'arrêter

     "Human Nature"
     
    Ne me demandez pas d'arrêter d’avoir envie de lui... parce que c’est la nature humaine…
    Express yourself, don't repress yourself/Exprime toi, ne te réprime pas
    And I'm not sorry [I'm not sorry]/Et je ne suis pas désolé[je ne suis pas désolé]
    It's human nature [it's human nature]/C'est la nature humaine[c'est la nature humaine]
    [I don't have to justify anything]/[ Je n'ai rien à justifier]
    [I'm just like you]/[ J'aime juste ça]
    [Why should I be ? ]/[ Pourquoi dois-je être ?][Deal with it]/[Jugé après ça]
     
    "Secret" 

    Things haven't been the same/Les Choses ne sont plus les même
    Since you came into my life/Depuis que tu es arrive dans ma vie
    You found a way to touch my soul/Tu as trouvé un chemin pour toucher mon âme
    And I'm never, ever, ever gonna let it go/Et jamais, jamais, jamais je ne laisserai ça partir 

    Quoi ajouter ?
     
    Quatrième tableau sur un thème latino... le délicieux « Don't Cry For Me Argentina », suivi par l’entraînant « Lo Que Lo Siente La Mujer », suivi à son tour par « La Isla Bonita », grand classique madonnesque... l’une des seule chansons à l’affiche permettant d’attester qu'il y avait déjà une Madonna avant les années '90... 

    Cinquième tableau, au style plus urbain, très novateur… tous debout à hurler et à chanter, y compris les gradins…

    D’abord, le monumental « Holiday »… le début de l’aventure Madonna… ce n’est plus simplement une chanson… c’est un hymne… et on enchaîne, pour le grand final avec… 

    Hey Mr. D.J/Put a record on/I wanna dance with my baby… 

    Le sublimissime « MUSIC » repris au synthétiseur… dès les premières notes le public et moi-même nous sommes en transe… un moment de douce mais puissante folie !!!
    Nouveaux souvenirs… l'été 2000 s'annonce morose... encore deux mois sans Jérém… à la radio ils nous saoulent avec Alizée... « Moi Lolita »… pitié… basta…
    Puis, par une très chaude journée du mois d’août, enfin une chanson fait l’effet d’une bombe sur les ondes radio…
    Hey Mr. D.J/Put a record on/I wanna dance with my baby…
    L’été de mes 17 ans se résumera à MUSIC... deuxième bombe absolue après Ray of light….
    Solitude et ennui, envie de revoir Jérém... compter les jours avant la rentrée, encore et encore… me demander si je serai toujours ainsi, pd... ce que sera ma vie demain, si un jour je rencontrerai quelqu'un de bien pour moi, comment vais-je annoncer ça à ma famille, inquiétude, peur panique de la solitude. 

    Music makes the people come together/La musique rapproche les gens 

    Souvenir d’un soir d'hiver quelques mois plus tard, lors d'une fête d’anniversaire chez un camarade... « Music » qui résonne dans la chaîne hi-fi... et Jérém, une énième bière à la main, la cigarette dans l’autre, qui vient me parler, l'une des rares fois en trois ans…
    « Tu t'amuses ? » me lance-t-il.
    « Oui, ça va... » je réponds, intimidé par sa proximité et mal à l'aise avec son alcoolémie avancée…
    Il est torché grave… je le vois à sa façon de se tenir, titubante… je le sens à son haleine alcoolisée (odeur qui ne m’est pas désagréable en soi… tout comme l’odeur de la cigarette, faisant émerger en moi une très fort envie de goûter ces saveurs directement aux lèvres de celui qui les dégage…)… Jérém est à 3 grammes au moins… je le sens à son souffle haletant, au son de sa voix, une voix tremblante, comme raillée, laissant deviner une conscience altérée où certaines barrières et certaines inhibitions de langage sont prêtes à sauter… j’ai un peu peur de ce qu’il pourrait me sortir…
    « Tu mates qui ce soir ? » me balance-t-il à brûle pourpoint.
    « Comment ça ? » je fais l'innocent, alors je me suis fait chier pendant toute la soirée et que mon activité principale a été de mater les deux bogoss de la soirée, à savoir, Jérém lui même, et son pote Julien.
    « Je t'ai vu... tu mates Julien... » assène-t-il plutôt sèchement.
    Putain, il a vu ça... c'est que je ne suis pas assez discret, et que ça se voit...
    « Arrête de raconter n'importe quoi, t'as trop bu... » je tente de me défendre, alors que j’ai envie de lui dire que des deux, c’est lui que j’ai maté le plus, et de loin...
    « Tu le kif ? » il insiste, l'alcool pas vraiment méchant mais quand même bien rélou « t'as vu comme il est gaulé ce mec ? Il est plus musclé que moi... regarde ses bras... ses épaules... ses pecs... il est mignon, n'est-ce pas... je veux dire... toi tu dois le trouver mignon... enfin… je sais que les filles le trouvent mignon… ».
    Son délire me met super mal à l’aise. Pourtant, il y a quelque chose de profondément touchant dans le fait de déceler une petite faiblesse, une jalousie, un petit complexe chez un mec d’habitude si sûr de lui… ce sont des petits miracles qui se produisent parfois lors de soirées bien alcoolisées… bien souvent, une petite faiblesse, ou une ambivalence cachée, viennent rendre un charme comme le sien un peu plus humain…
    Et lorsqu’on a la chance d’assister à cela… un ti con qui doute, sexytude et fragilité qui se mélangent... c'est la nitro et la glycérine qui se rencontrent… à un moment, ça fait boom... ça fait grave boom... dans ma tête, dans ma poitrine... boooooom !
    Je ne sais plus où j’habite... envie de le câliner, de lui donner du plaisir, encore le câliner, et lui donner du plaisir… je ne saurais même pas par où commencer…
    Envie de le rassurer… oui, Julien est peut-être un brin plus musclé que toi… mais toi… toi t’as un physique de dingue, aux proportions parfaites, une gueule d’enfer et un charme de fou, ce regard brun et sexy que lui il n’a pas… bien sur il est attirant… mais toi… toi t’es juste aveuglant… t’es bien plus charmant et charismatique que lui… la preuve en est que c’est toi le mec le plus populaire du lycée…
    Julien n’est qu’un moyen d’occuper mon regard lors d’une soirée morose… mais toi, Jérém, tu es la plus belle « chose » que je n’ai jamais vue… the most beautiful boy in the world…
    Je voudrais savoir te dire, tout simplement : Tu es juste le mec le plus canon que je connaisse…
    Ce sont les mots qui me viendront, comme une évidente, un peu plus tard dans la soirée… chez moi ! Question timing, je n’ai jamais été bon…
    « Entre moi et Juju… » je l’entends bafouiller pendant que je cherche les mots qui ne viendront que trop tard « si tu étais une meuf… je veux dire… ».
    Il fait une pause, il respire, ses pensées tentent de se dégager du brouillard épais dans sa tête, d’émerger au travers des vapeurs alcoolisées qui embrouillent et à la fois libèrent son esprit…
    « Mais je suis un mec… » je me défends, sans bien savoir ou il veut en venir, mais craignant un peu la suite.
    « Mais si t’étais une meuf… » il insiste, avant d’enchaîner avec le débit de parole lent d’un mec qui décuve debout « entre lui et… moi… ».
    Je ne sais pas où il veut en venir… ou plutôt je ne veux pas savoir où il veut en venir… je suis grave mal à l’aise, alors je tente de l’ignorer en espérant qu’il arrête ses conneries.
    J’évite de le regarder, mais je sens sa présence à travers l’odeur de la fumée qu’il expire… je sens son regard sur moi… perçant… désinhibé…
    Manœuvre inutile, le bogoss alcoolisé ne lâche pas l’affaire.
    « Je te cause… » il revient à la charge, tout en claquant la paume de sa main sur mon épaule.
    « Quoi ? » je réagis, feignant d’être agacé, alors que ce petit contact avec sa main, même si filtré par mon pull, me fait un effet de fou.
    « Entre moi et Juju… tu sucerais qui ? » finit-il par lâcher, comme une gifle.
    Ses mots claquent dans ma tête comme un coup de fusil… je n’ose pas le regarder… je réalise tout juste ce que je viens d’entendre… j’ai chaud… j’ai envie de partir loin, très loin… dans ma tête, la réponse est claire, pourtant inavouable…
    « T’as déjà vu une queue ? » me balance-t-il sans transition…
    Les dernières notes de « Music » résonnent dans la chaine hi-fi… heureusement, l’air de « Joyeux anniversaire » retentit dans le grand salon… un gâteau apparaît et j’en profite pour me tirer de cette situation troublante.
    Ce petit échange avec le beau brun m’a bien secoué, j’en tremble… j’ai les jambes en coton, j’étouffe… j’ai la tête qui tourne…
    Je ne tarde pas à rentrer…
    Dans mon lit, je me branle en regrettant de ne pas avoir trouvé sur le moment le bon mot pour flatter son ego de mâle, en livrant tout simplement mon ressenti… je me branle pour faire taire la frustration que je ressens face à mon incapacité à saisir sa provoc’ et à lui dire clairement que bien évidemment, c’est lui que je voudrais sucer… qui sait… peut-être que Jérém est le genre de mec qu’après trois bières n’est plus si hétéro pur et dur que ça…
    Lorsque je jouis, une grande partie de mon trouble disparaît… dans mon esprit, ces mots de Jérém qui m’ont tant secoué sur le moment, atterrissent à part égales sur le compte de l’alcool et sur celui d’une moquerie de mauvais goût… je me dis qu’il avait bu et qu’il a voulu se foutre de ma gueule… me mettre mal à l’aise… se payer ma tête… quel ptit con… mais quel ptit con sexy…
     
    Les dernières notes de « Music » résonnent dans l’Earls Court... une heure et quarante minutes se sont écoulées à la vitesse de l’éclair... et c'est déjà fini...
    La musique cesse, les lumières de la salle se rallument... derrière moi un type n’arrête pas de crier son nom à tue tête, comme s'il était persuadé que ça la ferait revenir... mais elle ne reviendra pas, pas ce soir du moins...
    Une rivière tranquille sort d'Earls Court et nous nous retrouvons dans la nuit tiède. Je regarde la foule se disperser dans les rues de Londres, chaque spectateur revenant vers sa vie… je me retrouve à penser que, tout comme moi, chacun d’entre eux a pu assister à un double concert… celui à l’affiche, bien sûr… mais également à son propre concert, en connexion directe avec ses souvenirs, sa vie, son destin... un délicieux voyage dans l'espace et dans le temps sur les ailes magiques de ses chansons...
    Je quitte les lieux en remportant avec moi le souvenir d’une soirée exceptionnelle…
    Merci Madonna d’être là, et de tisser avec tes chansons, le fil conducteur de ma vie…
    Oui, une soirée exceptionnelle pour moi, cette première rencontre avec Madonna… une soirée qui, je l’ignore à cet instant précis, n’est pas exceptionnelle que pour moi… à mille km de là, dans une ville rose, deux potes se retrouvent rue de la Colombette pour essayer de soigner les blessures de l’un et les inquiétudes de l’autre… une soirée entre potes comme tant d’autres… une soirée qui marquera pourtant le début d’une série d’évènements qui finiront par sérieusement ébranler une amitié de 10 ans…
    Avant de rentrer à l'hôtel, il nous faut boire un coup afin de nous remettre de tant d’émotions… comme à mon habitude je commanderai un mojito, mon cocktail fétiche… s’ensuivra un débrief avec Elodie de toutes ces émotions de dingue ressenties 2 heures durant…
     
    Vendredi 15 juillet 2001 

    Réveil six heures... réveil avec ce sentiment d’incrédulité vis-à-vis de ce souvenir encore si vif et qui ne me quitte pas… enfin Madonna était là au milieu de la salle, là en train de chanter, de chanter un peu pour moi aussi...

    Réveil enchanté, mais réveil à six heures quand même... dur dur quand on n'a pas dormi plus de deux heures... alors... full breakfast avec ventrèche, saucisse grillée et œuf sur le plat... too much...
    Nous voilà dans le métro... ensuite le Poudlard Express, revoilà Stansted... nouvelle attente dans le hall d'un grand aéroport... nouvelle probable exposition à un concentré de bogossitude... ou pas…
    Mon capteur de bogoss balayant sans succès l'horizon devant moi, je suis sur le point de me résoudre à reprendre le roman laissé en plan trois jours plus tôt...
    Et là, soudainement le temps s'arrête... les écouteurs sur les oreilles, un ange arrive et se pose à ma gauche, trois sièges plus loin... un ange tombé du ciel, ou un petit dieu vivant, ou un être surnaturel, je ne sais pas comment le définir... pourtant je lui ai donne un nom, car il lui ressemblait tellement... Thibault…
    Le dieu vivant doit avoir lui aussi 20 ou 21 ans maxi... même gabarit, taille moyenne, épaules carrées, même regard doux, rassurant, charmant, touchant… habillé d’un t-shirt marron moulant des pecs dessines et les tétons qui pointent légèrement...
    Le même, en couleur… à un détail près... ce « Thibault » a les yeux bleus, un bleu profond, magnétique...
    Le petit dieu semble balayer l’espace au delà de la baie vitrée donnant sur les pistes… son regard est doux, voire un peu triste… par moments, son visage devient lumineux… mais même triste, il est beau. Beau à en pleurer. A quoi pense-il, à qui pense-il ?
    Je ne peux lever les yeux de lui… je veux comme "m'emplir" de son visage, de sa beauté...
    Lorsqu’il se lève, il repasse devant moi... m’offrant la possibilité de mater son jeans moulant, son cul fabuleux... l'espace d'un instant, j'ai envie le suivre, juste voir où il va... mais un instant plus tard le petit dieu a disparu de mon regard, et le temps est reparti...

    Sur Londres, le ciel est (à nouveau) gris...

    « Je ne crois pas que Thibault soit jaloux de toi... en tout cas pas du fait que tu couches avec Jérémie... » fait Elodie de but en blanc alors que l'avion traverse les nuages ; puis elle continue « je crois qu'il est plutôt « jaloux » du fait qu'en partageant la couette de son pote, tu as accès à une complicité à laquelle lui il n'aura jamais accès... il doit bien s'imaginer que, tôt ou tard, sur l'oreiller, Jérém te racontera des choses dont il n' a jamais parlé avec lui et dont il ne parlera jamais... qu’il te montre ou te montrera, des fêlures qu'il n'ose pas lui monter… ».
    « On ne peut pas dire qu’il se soit beaucoup livré… » je proteste.
    « Pas avec les mots… bien sur… un petit macho de 19 ans comme ton bobrun ne se livre pas avec les mots… il est davantage crypté qu’un hiéroglyphe… ».
    « Tu veux dire qu’il s’exprime… par cartouche interposée… ? ».
    « Rhoooo… mon cousin… ta cousine est choquée… ».
    « Je pense… »
    « Je suis sûre qu’entre deux galipettes tu dois percevoir des choses… quand un mec se met à poil devant toi… il n’y a pas que son corps qu’il découvre… tôt ou tard tu en sauras plus sur ton bobrun… il faut juste que tu saches observer, lire entre les lignes, entre ses orgasmes… dans ses cartouches si tu préfères… Jérém finira pas se livrer… que ce soit consciemment ou pas… peut-être malgré lui, juste parce que tu l’auras mis en condition de la faire… ».
    « C'est bien possible, ça... » je laisse échapper, soudainement éclairé sur un aspect de la sensibilité de Thibault auquel je n'avais pas encore pensé.
    « Il croyait tout savoir sur son pote... » elle continue «  et là il découvre qu'il existe toute une partie de sa vie qu'il ignorait, malgré la proximité de toutes ces années... je pense que c’est la perte de complicité qui doit peser dans la tête de Thibault… t’imagine ? Toute une vie de partage et puis un jour il réalise que son pote n’est pas prêt a lui faire confiance... et même... d’une certaine façon, pire que ça... ».
    « Comment ça… pire que ça ? » je l'interpelle.
    « Le fait de penser que Jérém puisse douter de son amitié... même s'il essaie de faire face pour ne pas mettre son pote mal à l'aise, Thibault peut penser que Jérémie ne le connaît finalement pas tant que ça s’il croit qu’il le laisserait tomber s’il lui annonçait qu’il est gay… en même temps, il ne faut pas oublier que leur amitié baigne dans l’ambiance hétéro des vestiaires et des soirées entre potes… peut être qu’un petit câlin entre deux portes ça passe… mais un rugbyman qui aime les mecs… ce n’est pas quelque chose de ‘naturel’… ce n’est pas le sujet le plus facile à aborder… ».
    « Jérém a peur sans doute de « décevoir » Thibault... » je commente.
    « Alors que Thibault est un véritable ami qui ne le jugera pas... » enchaîne la cousine « un ami qui doit se dire aussi que c'est toi, Nico, qui est désormais à ses cotés pour lui faire du bien... et que plus tu lui feras du bien, moins il ira en chercher auprès de lui... surtout que le « bien » que tu lui fais... lui il ne pourra jamais lui faire... ».
    « Tu crois pas que ça l'intrigue d'imaginer ce qu'on fait entre mecs ? » je lance.
    « Dans la tête de Thibault il y a sans doute également une part de curiosité... comme chez bon nombre d’hétéros... de plus, il doit se dire que si son pote, lui qui a couché avec tant de nanas, couche régulièrement avec un garçon et qu'il en a carrément oublié les meufs, c'est que ça doit être particulièrement bon... ».
    « Ca doit lui donner des idées... » j'insiste.
    « Thibault est un garçon de bon sens… et, même s'il peut se sentir tenté à un moment par un câlin sous la couette pour retrouver une parfaite osmose avec son ami d'enfance, celui qu'on ne remplace pas, il sait qu'entre l'amitié qu'il a avec Jérémie et une relation plus sensuelle, un choix s'impose... ».
    « J’espère… » je relance.
    « Soyons réalistes... coucher avec son pote... même si ça pouvait se faire... et après ? Comment devenir sex friends sans que l'amitié en pâtisse ? J'ai du mal à imaginer que leur relation survivrait à quelque chose de ce genre… s'il devait y avoir ce genre de plan entre eux, il y a de fortes chances que ça mette un terme à leur amitié fusionnelle... de manière « définitive », avec une véritable rupture ou de manière plus «insidieuse», en transformant leur amitié en une relation qui n'est plus l'amitié d'avant… »
    « Ca briserait quelque chose entre eux... » je commente, tout en me demandant si on peut être sex friends mais amis au sens fort du terme en même temps…
    « Oui… je pense… et puis... » continue Elodie « à quoi bon partager une dimension encore plus intime de leur relation, si ce n'est que pour rendre encore plus compliqué leur séparation, si vraiment Jérémie part travailler ailleurs ? ».
    « Me parle pas de ça... ça me fout le cafard... » je me lamente.
    « Désolé Nico... » tente-t-elle de me consoler, tout en posant sa main sur la mienne et en la serrant très fort.
    L'idée que Jérém puisse partir loin, vraiment... ça me met fout le moral à zéro.
    Je pense aussi à ce que ce gentil Thibault doit éprouver et qu’il est sans doute très malheureux lui aussi…
    « Et puis... » elle poursuit « n'oublie pas que Thibault est un garçon avec les pieds sur terre, qu'il est déjà entré dans la vie active, qu'il est très mûr pour son âge et qu'il pourrait bien être aussi taraudé par l'envie de fonder une famille, tout comme mon ex Julien... ».
    « Je crois que Thibault m'aime bien... » je divague.
    « Quelque chose me dit qu'il a envie de connaître un peu plus ce Nico qui fait désormais partie de la vie de son meilleur ami... je pense que Thibault n'a pas seulement compris que vous faites des galipettes... je pense qu'il a compris aussi, peut-être mieux et avant son pote lui-même, qu’entre vous deux il y a vraiment quelque chose de fort... je pense que Thibault a avant tout à cœur le bonheur de Jérémie... mais il a aussi envie de garder son pote auprès de lui... du coup, consciemment ou pas, il compte peut-être sur votre rapprochement pour que Jérémie reste dans la région… ».
    « Comme si j'avais le pouvoir d'influencer les choix de mon beau brun... » je réagis.
    « Je suis sûre que tu sous-estimes ton rôle dans cette histoire... tu as une très jolie partition à jouer... tenter de rendre heureux Jérém, et ceci malgré lui... et faire en sorte de préserver l'amitié entre les deux potes... si tu la joues fine, tu arrivera à atteindre le cœur du beau brun tout en trouvant un grand pote en Thibault... si tu t'entends bien avec Thibault, tu marquera des points auprès de Jérémie... d'autre part, Thibault peut t'apporter beaucoup pour mieux connaître Jérémie... et toi tu peux faire beaucoup pour Thibault aussi... ».
    « Comme quoi ? » je m'étonne.
    « Comme... le rassurer… je suis sûre qu'il doit être inquiet de cette distance qui est en train de se créer entre lui et Jérém... il a peur de le perdre... il est possible d’ailleurs que des deux, ce soit en fait Thibault qui ait plus besoin de Jérém que l’inverse… ».
    « Côtoyer Thibault, c'est un bonheur indescriptible... » je réfléchis à haute voix « il a tellement l'air d'être toujours à l’aise avec la vie... ce mec m'impressionne... pourtant, je suis vraiment bien en sa compagnie... c'est un gars simple, humble... un gars extra… il sait me mettre à l'aise, comme rarement je me suis senti dans ma vie… avec lui tout a l'air facile, cool...
    J'adore discuter avec lui... il est sensible, réfléchi, juste, attentionné... dans son regard il y a le respect, l'écoute, la bienveillance... et ça, ça en fait vraiment quelqu'un d'adorable... ».
    Oui, discuter avec Thibault me fait un bien fou... c'est comme se poser devant un feu de cheminée lorsqu'il fait froid... ça chauffe la peau... mais ça chauffe aussi à l'intérieur... ça apporte une sensation diffuse, indéfinissable, mais puissante de bien être...
    « C'est reposant un mec comme lui... » je finis par lâcher « tout le contraire de Jérém... ».
    « T'es sur, mon cousin, que tu n'es pas un peu amoureux de Thibault… aussi ? ».
    Et voilà qu'Elodie s’illustre une fois de plus dans son rôle le plus réussi, celui qui l’a rendue célèbre, connu sous le titre de : « La fille qui met les deux pieds dans le plat ».
    Blagues à part, sa boutade verbalise et matérialise quelque chose qui se baladait dans mon esprit depuis un certain temps mais qui restait (volontairement) coincé entre conscient et subconscient... mais là, Elodie a sorti le grand miroir et m’y a une fois de plus obligé à m’y confronter...
    Thibault. Fascination.
    Niveau feeling, ce mec c'est juste le top... d'humeur toujours égale, souriant... un petit homme en puissance, rassurant, charmant, touchant…
    Thibault. Tentation.
    Coté physique, ce mec me plait tout autant que Jérém... sa proximité me fait un effet de fou... rien que le contact joue contre joue ou la chaleur de ses mains sur les miennes me rendent dingue... il m'est déjà arrivé de me branler en pensant à lui...
    Thibault. Hésitation.
    Est-ce qu'au final, je suis amoureux aussi de Thibault ? Est-ce que c’est seulement « moins » que de Jérém ? Ou « seulement différemment » ? Est-ce que le fait que je ne sois pas encore fou de Thibault ne tient qu'au fait que je n'ai pas couché avec lui et que le lien des sens n'a pas fait sauter des barrières qui gardent notre relation à l'état d'amitié ? Serais je capable de me laisser aller avec Thibault ? En sachant que c'est le meilleur pote de Jérém?
    Thibault. Révélation (ou pas).
    Mais ça va pas, Nico ? Tu dérailles grave, là... c'est Jérém qui fait battre ton cœur à la chamade à chaque fois qu'il rentre dans ton champ de vision... et même lorsqu'il n'y est pas... rien qu'imaginer coucher avec son meilleur pote... tu ne pourrais pas trouver mieux pour le perdre, espèce d'andouille...
    Thibault. Contre-revelation.
    Pourtant... je sens qu'avec Thibault ce serait magique... avec un mec comme lui, ce serait forcement magique...
    « Tu as raison, Elodie... » je finis par lâcher, sur le ton d'une boutade libératoire « je devrais vraiment être amoureux de Thibault... ».
    « Est-ce que ce serait pour autant plus simple ? » fait-elle.
    « Pourquoi ça ne le serait pas ? » je demande.
    « Est-ce que Thibault est vraiment attiré par les garçons, comme l’est finalement Jérémie, au plus profond de lui-même ? »,
    « Je pense qu'il l'aime très fort son Jéjé... » je lance.
    « Le regard de Thibault sur Jérém est peut être d'une certaine façon « amoureux », tout comme celui de Jérém sur lui... mais Thibault n'aime pas forcement les mecs... dans un monde parfait, où une petite galipette ne gâcherait pas une longue amitié, il franchirait peut-être le pas... mais, à mon sens, juste avec lui... ».
    « Tu penses vraiment que Jérém est gay ? » je l'interroge.
    « Moi je pense que ton beau brun est plus gay que tu le penses et qu'il le pense lui même... mais je pense surtout au fait que Thibault est comme un frère à ses yeux, avec qui rien de plus qu'une amitié n'est possible... ».
    « Bien sûr... » je laisse échapper.
    « Et aussi parce que... » elle redémarre en pilant net juste après.
    « Aussi parce que ? » je lui fais écho.
    « Aussi parce que son coeur est déjà pris... même s'il ne veut pas l'assumer... ».
    J'en ai les larmes aux yeux. Je regarde ma cousine. Ses mots me font chaud au cœur. Et j'ai tout autant l’envie que le besoin de les croire.
    « Tu comptes pour Jérémie, c'est certain, et il l'a prouvé malgré lui... » elle enchaîne « déjà, il ne supporte pas que quelqu'un d'autre s'approche de toi... t'as bien vu... ».
    « Thibault aussi m'a dit ça... ».
    « Tu vois ? ».
    « Ce n’est peut être vraiment que de la jalousie mal placée... » j'insiste.
    « Certainement… mais pas que… j'ai quand même le sentiment que malgré ses crasses, malgré son coté macho, son comportement de tête à claques… tu comptes vraiment pour lui... n'oublie jamais que tu es celui qui l’a aidé à se découvrir... tu l'as obligé à affronter des envies et des sentiments longtemps refoulés... »
    « J’ai fait ça, moi ? » je tente de rigoler pour échapper à l’émotion.
    « Mieux que ça... » elle continue « tu lui as permis de le faire tout en douceur... s’il ne t’avait pas croisé, un jour il aurait été tenté par des plans qui ne lui auraient rien apporté à part un soulagement vite fait… ça l’aurait peut être juste effrayé, frustré... au contraire, tu lui as montré qu'être avec un garçon peut être beau, tendre, doux, en plus qu'extrêmement plaisant au pieu... que ce n'est pas sale, ou dégradant...
    « J’aimerais bien qu’il ait compris ça, oui… » je fais.
    « Je suis sûre que le bobrun a senti la présence rassurante de ton amour, même s'il ne l'a pas toujours accepté... tu as été un pilier, un soutien, une source de tendresse, quelqu'un avec qui il a pu partager une intimité et une sensualité qui devaient quand même pas mal le tracasser depuis un certain temps... d'autant plus que, contrairement à ses autres soucis, celui-là il ne pouvait même pas le confier à son pote Thibault... ».
    « Ouais... j'ai foutu un sacré bordel dans sa tête... parfois je me dis que j'aurais mieux fait de ne pas lui proposer de l'aider à réviser... il aurait continué à coucher avec des nanas, et aujourd'hui il ne se poserait pas autant de questions... et finalement il serait plus heureux... ».
    « N’importe what… » j’entends ma cousine se moquer.
    « Quand j'y pense... » je continue pourtant « ma proposition de réviser... au fond ça a été égoïste de ma part... au fond j'espérais qu'il se passerait quelque chose, même si je pensais que ça n'arriverait pas... peut-être que ce jour là j’ai fait une grosse connerie... ».
    « Mon petit Nico... » enchaîne Elodie sur un ton faussement désespéré « parfois je me demande comment on peut avoir des gènes en commun... tu as été amoureux de Jérém depuis la première milliseconde où il est rentré dans ton champ de vision... je me trompe ? ».
    « C’est ça… oui... c’est ça… » je réponds sans hésiter en repensant une fois de plus à la première image de Jérém-t-shirt-noir-regard-de-bo-brun-sexy au milieu de la cour du lycée, image brûlant ma rétine… et me prenant aux tripes…
    « C'est normal alors que tu aies tenté de te rapprocher de lui... » elle continue « je dirais que c'est même méga courageux... en plus ça a été très subtil de ta part… tu ne pouvais pas vraiment attaquer direct… je me suis toujours dit que pour vous les homo, ça doit être sacrement dur de tomber amoureux au lycée... nous autres, on risque juste de prendre des râteaux... vous autres, vous risquez aussi de vous faire démonter la tronche... ».
    « Et de se taper la honte à vie, ce qui est carrément pire... » je précise.
    « Ouais, ça c'est vrai aussi... quoi qu'il en soit... je trouve que tu as été sympa de lui proposer de l'aider... déjà parce qu'il en avait besoin... et même si tu avais une petite idée derrière la tête, même si ta proposition n'était pas complètement désintéressée... ».
    « Pas du tout, même... » je confirme, amusé.
    « Coquin, va... quoi qu'il en soit, le beau brun a accepté en pleine connaissance de cause... il savait ou il s'embarquait
    « Il avait bien compris que j'étais fou de lui... il me l'a même dit l'autre soir... » j’enchaîne en repensant une fois de plus à ce souvenir d’un Jérém torché, me demandant qui je préférerais sucer…
    « Si Jérémie t'a laissé rentrer dans son intimité et qu'il t'y a gardé bien plus longtemps que n'importe quelle nana, c'est parce qu'il a besoin de toi… il a besoin de toi en tant que point de repère dans sa "nouvelle vie"... celle que tu lui as fait découvrir... quelque part, tu as pris un peu le relais de Thibault.... ».
    « Hein ? » je m’étonne…
    « Jusqu’à que tu débarques, Thibault était son seul et unique point de repère, lui fournissant l'équilibre dont il avait besoin dans sa vie... « d'hétéro »... mais toi, Nico, tu es celui qui l'a forcé à regarder en face son attirance pour les garçons... bien sur tu as d'abord foutu le bordel dans sa tête... un bordel qui va durer un moment je pense... mais un bordel bénéfique... tu es peut-être en train de l’empêcher de passer à coté de sa véritable vie... tu lui évites peut-être de se réveiller un matin dans 5, 10, 20 ans, avec une femme, des gosses, une maison impeccable, une pelouse bien taillée, un labrador obèse, prisonnier d'une vie d'hétéro qui l'étouffe, avec une seule envie... celle d'aller se taper le premier mec dans un sauna... ».
    Je me tais, interloqué.
    « Laisse lui faire son chemin, Nico » elle continue « ne le saoule pas… je suis sure que ça avance quand même dans sa petite tête... et qu’il va vite prendre conscience que c’est toi la personne qui lui faut en ce moment… ».
    « En attendant, dimanche il a quitté l’appart avant mon réveil, sans un mot... et dimanche il s’est blessé parce qu’il n’était pas en forme… ».
    « Je ne m'inquiéterais pas trop de tout ça... tu sais bien que Jérémie ne s'exprime pas sur ses sentiments, qu’il garde tout pour lui, qu’il préfère fuir qu'assumer... il s’est passé beaucoup de choses cette fameuse nuit… il a besoin de ruminer ça tout seul… te retrouver au petit dej, ça aurait été too much pour lui… ».
    « Tu dois assurément avoir raison… ».
    « J’ai toujours raison, mon cousin, toujours, tu devrais le savoir, depuis le temps que je te donne d’excellents conseils… ».
    « Je te signale au passage que il n’y a pas longtemps tu me disais de l’oublier… ».
    « Et c’était aussi un excellent conseil… sauf qu’il est hors de ta portée… ».
    J’oscille entre l’amusement et l’émotion.
    En me replongeant dans mon bouquin, je capte des bouts de conversation en français partout autour de nous… soudainement, je repense à non échanges… nous n’avons même pas pris la peine de parler discrètement… pendant un instant j’ai essayé de me mettre à la place des « passagers » a côté qui auraient pu entendre notre conversation… je me dis que j’adorerais capter ce genre de tête-à-tête un jour !

    Sur Londres le ciel était gris... mais à Toulouse c'est un soleil rayonnant qui nous attend...

    13 heures... après 6 heures entre métro, train et avion, me revoilà chez moi…
    Maman me pose une seule et unique question…
    « C’était comment ?? ».
    Et là, je ne sais pas, la fatigue, la tension se font sentir…. les larmes montent, sans que je les aies vues venir… maman me fait un grand sourire...
    Le temps d’un déjeuner, d’un récit aussi décousu que passionné et d’une petite sieste, il est déjà temps de descendre du petit nuage sur lequel je vis depuis le concert…
    Les petits tracas de ma vie d'adolescent amoureux reviennent à la charge…
    Comment retrouver mon Jérém, maintenant...
    Je sors le maillot de Wilkinson de son sac et j’essaie d’imaginer sa tête lorsque je lui donnerai… j’espère que ça va lui faire plaisir...


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    Dans cette page, il est question de mon idole Madonna, la bande son de ma vie.

     

    Madonna : Récits de voyages, de concerts, d'une vie.

     

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    Mon histoire avec Madonna...

     

    Souvenir de novembre 2015, à Turin... Rebel Heart Tour.

     

    Bonjour à toutes et à tous ! Bienvenue sur le site Jérém&Nico

     

     

     

    Mon histoire, mon parcours

     

     


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  • (version écourtée)

    Mais d'abord, petite vidéo et quelques annonces...

     

     

    Ce commentaire est dit par moi-même… vous comprenez donc ma lucidité lorsque je lance l’appel suivant :
    Auteur d'histoire érotiques toulousain cherche voix masculine pour réaliser des enregistrements audio des premiers épisodes de Jérém&Nico.


    Le même auteur cherche également un illustrateur pour tenter de mettre en images les premiers épisodes de Jérém&Nico.

    49.2 Dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair


    Jérém s’installe sur le lit, le bassin presque au bord du matelas, les genoux pliés, les pieds au sol, les jambes écartées, le buste maintenu par la position accoudée de ses bras… perspective qui m’offre une vue panoramique sur sa queue tendue, ses abdos saillants, ses pecs bombés, sa chainette négligemment abandonnée entre ses tétons épais…
    Dans ses yeux, un regard magnétique, intense, chargé d’érotisme, un regard plus explicite que mille mots… dans ce regard il y a tout, un tout qui se résume à un message très simple mais inéluctable…
    « Suce ! »…
    Un bogoss montre sa nudité et j’accours… réflexe pavlovien… j’accours, esclave d’un amour complétement fou, prisonnier d’un désir violent… ce mec est dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair, dans mon ventre… ce mec est mon petit dieu vivant…
    Je suis à genoux, position qui me permet d’apprécier dans les moindres détails les ondulations de ses abdos sous l’effet de sa respiration… mon regard est happé par son chemin du bonheur et par les petites odeurs qui s’en dégagent…
    Je le pompe goulument pendant que l’orage gronde dehors, pendant que la pluie se déchaine sur la ville… je crois que de toutes les fois que je l’ai sucé jusqu’à ce jour, j’ai rarement pris autant mon pied… je voudrais le sucer sans jamais arrêter, le faire vibrer de plaisir à le rendre fou… à le rendre complètement accroc à mon tour…

    17h03 je suis devant l’interphone « Tommasi », le cœur qui bat à tout rompre…
    Un peu plus tôt dans l’après-midi, croyant mon bobrun encore en arrêt, j’étais passé à la brasserie… le bogoss était derrière le comptoir, beau comme un dieu… sans surprise, son accueil avait été glacial… pire… il m’avait congédié avec un « Viens à l’appart à cinq heures, j’ai à te causer », sommation qui m’avait mis dans tous mes états…
    Le vent a un peu faibli, et le ciel est désormais couvert de nuages sombres… j’entends gronder au loin, l’orage approche… la météo fait écho à mon ressenti vis-à-vis de cette rencontre… je sens qu’il y a de l’électricité dans l’air…
    Dans ma tête, un mixte d’excitation, d’inquiétude, de stress, de crainte… je respire profondément, j’expire lentement… une, deux, trois fois… ça a l’effet inverse, maintenant j’ai la tête qui tourne… et je me sens encore plus à côté de mes baskets…
    Mon doigt tremblant finit par appuyer sur la sonnette. Je n’ai pas le temps de relâcher le bouton que le bruit de moustique obèse de la serrure électrique retentit dans la rue.
    Je grimpe les marches d’escalier quatre à quatre, idéal pour se calmer et se préparer sereinement à une discussion qui s’annonce houleuse.
    Lorsque j’arrive devant la porte de l’appart, elle s’ouvre illico. Jérém se tient dans l’embrasement de la porte… ah, putain, nouveau choc... une fois de plus, qu’est-ce qu’il est beau et sexy avec ces coups sur le visage… sans parler de cette expression de colère qui ne l’a pas quitté… de cette chemisette blanche de ouf… et de cette cigarette encore éteinte posée au coin de ses lèvres… j’ai envie de hurler…
    Il recule et, d’un petit geste de la tête, il me fait signe d’entrer… je le vois avancer vers la porte vitrée en terrasse et s’arrêter juste au seuil, le dos appuyé au mur… il allume sa cigarette et tire dessus une première fois… la fumée chaude traverse ses poumons en provoquant sur son visage une grimace typique…
    Je referme la porte derrière moi… je le regarde fumer en silence… et instantanément mes narines sont touchées et coulées par l’odeur de cet appart, si racé, si caractéristique, si unique, par ce mélange d’odeur de gel douche, de cigarette, de deo, de lessive, de tanière de mec… cette tanière qui vibre de sa présence masculine…
    Le silence devient gênant… j’ai besoin d’entendre le son de sa voix… j’ai besoin de l’entendre sur un ton joyeux, j’ai besoin de sentir que ça lui fait plaisir de me revoir… hélas, je sais que ça ne va pas être le cas… j’ai toujours l’impression que si je suis là, c’est pour me faire passer un savon… j’ai besoin de savoir pourquoi il est énervé après moi…
    Je me sens comme une petite mouche prise dans une toile d’araignée, en attendant que la grosse bébête vienne la dévorer…
    Vite, casser le silence.
    « Je ne m’attendais pas à te trouver à la brasserie, je pensais que tu étais au repos ou à l’entrainement… » je tente de me justifier.
    Dehors, ça gronde de plus en plus fort… un double éclair de foudre réverbère dans l’appart… l’orage est désormais tout proche… il ne va pas tarder à éclater…
    J’ai l’impression que dans sa petite tête aussi ça gronde de plus en plus fort… un double éclat de colère fulmine de ses yeux bruns… oui, l’orage va éclater… je tente de prévoir sa puissance…
    « Alors, tu vas pouvoir jouer demain ? ».
    « C’est pas tes oignons… » il me balance sur un ton agressif.
    Il est vraiment énervé… je sens qu’il a besoin de décharger sa colère, de la laisser éclater…
    Un dernier coup de tonnerre, un dernier éclair, des grandes gouttes commencent à tomber sur la petite terrasse et sur la ville…
    Une dernière taffe, le mégot écrasé, sa colère commence à tomber sur le petit Nico…
    « Nico… tu as été raconter quoi à Thibault ? » je l’entends me balancer à brule pourpoint sur un ton très accusatoire.
    « Qu-quoi ? » je tente de m’accrocher, alors que ça question me percute avec la puissance d’un coup de poing assené en pleine figure.
    « Qu’est-ce que t’as raconté à Thibault ? » il insiste, sa colère de plus en plus incandescente.
    Putain… Thibault n’a pas fait ça… il n’a pas parlé à Jérém de nos confidences… je ne peux pas le croire…
    « Mais rien » je mens à nouveau en tentant de me défendre comme je peux.
    « Putain ! Thibault sait des trucs ! » il me balance, en se retenant tout juste de gueuler.
    Ses yeux fulminent, le ton de sa voix est de plus en plus virulent.
    « Qu’est-ce t’as été lui raconter ? » répète-t-il, furax.
    « Comment ça… il sait des trucs ? » je tente d’esquiver.
    « L’autre soir il a fait des réflexions… » lâche-t-il.
    « Quel genre de… réflexions ? » je tente de temporiser.
    « Peu importe, merde ! Il sait des trucs... et ça ne peut être que toi qui lui a parlé... tu lui as dit quoi ? ».
    « Mais rien… » je m’enfonce.
    « Tu fais chier, Nico ! » il me balance, le ton et l’attitude de plus en plus agressifs, tout en s’approchant de moi avec un air très menaçant.
    Instinctivement je recule… il est tellement hors de lui que j’ai peur qu’il me cogne… ça ne peut pas se finir de cette façon entre nous… pas en baston… je suis en panique, je cherche désespérément quelque chose pour tenter de calmer le feu de sa colère… je choisis le bon moyen… de l’essence…
    « Tu sais... Thibault n'est pas con, il voit tout ce qui se passe, il réfléchit… il n’y a pas besoin de lui dire les choses pour qu’il les comprenne tout seul… c’est ton pote, tu devrais le connaître mieux que moi… ».
    « Oui, c’est mon pote… et pas le tien… alors je t’interdis de le faire chier avec tes conneries !!! » me crie-t-il au visage à distance tellement rapprochée que mes narines sont frappées par son haleine chargée de nicotine, ce qui ajoute du bandant au sexy…
    Son attitude est arrogante, menaçante, limite violente… mais putain, une fois de plus… qu'est-ce qu'il est beau quand il est en colère… le regard noir, accusateur, la bouche entrouverte, la mâchoire crispée, la langue appuyant fort sur sa joue jusqu’à créer comme une bosse… les bras croisés juste au-dessus de ses abdos, attitude qui donne encore plus d’envergure à ses épaules puissantes, le torse légèrement en arrière faisant ressortir le relief hallucinant de ses pecs… la puissance et l’attitude agressives de son corps faisant un contraste d’enfer avec son petit air de gosse qui fait son caprice, un petit air de « c’est pas juste ! » avec une coquille d’œuf sur la tête, qui le rend touchant tout plein…
    « T'entends ce que je te dis ??? » il me crie dessus en pénétrant violemment dans mon espace vital...
    Son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du mien... son parfum s’insinue dans mes narines, jusqu’à vriller mon cerveau… je le regarde dans les yeux et soudainement je sens pousser en moi une vocation de kamikaze…
    L’orage gronde et la pluie continue de tomber, drue, bruyante… peu à peu, une nouvelle fraicheur remplace la chaleur de l’après-midi… une petite brise, fille du vent d’Autan qui semble être parti en RTT, caresse ma peau et souffle encore un peu plus sur la flamme déjà bien vive de mon désir…
    Tout se passe très vite… le bogoss est pris par surprise… j’avance mon buste très rapidement et j’arrive à poser mes lèvres sur les siennes… enfin… à effleurer les siennes… car, le temps d’un demi battement de cil, ses bras et ses mains entrent en action et me repoussent violemment…
    Je le regarde droit dans les yeux… je ne sais pas ce qui m’arrive… j’ai trop envie de lui… je n’en ai pas eu assez… je reviens à la charge, tout en étant conscient que ce coup-ci, c’est perdu d’avance… il me repousse à nouveau, encore plus violemment...
    Et alors que je me prépare à y revenir une troisième fois, je l’entends balancer, tout en pliant ses coudes et en fermant ses poings comme pour se préparer à jouer de ses gros bras :
    « Ne refais pas ça ou tu vas t’en prendre une… je ne rigole pas… ».
    Je sais que dans l’état d’énervement qui est le sien, il serait capable de le faire… ce qui rend tout à fait incompréhensible mon geste… le geste de m’élancer une fois de plus vers lui, avec toute la puissance dont je suis capable… je le vois lever ses bras, se préparer à cogner…
    Mais j’ai prévu mon coup… mes bras sont mobilisés… ils se lèvent, mes mains captent ses poignets… c’est peut-être l’effet de surprise ou la puissance déraisonnable de mon élan… j’arrive à le maitriser…
    On se fait face… nos forces semblent s’équilibrer… chose qui me parait surréaliste vu la différence de diamètre de nos biceps respectifs… pourtant j’arrive à le maitriser… ou alors il se laisse maitriser… ou alors, tout simplement, j’ai oublié que Jérém n’est pas au mieux de sa forme…
    Je le regarde droit dans ses yeux noir pleins de rage et d’emportement… puis soudainement, ses bras cessent de forcer et se dégagent brutalement de ma prise.
    Me sentant soudainement en sécurité, je trouve le cran de lui balancer, avec un petit sourire taquin :
    « Tu n’es qu’un petit con Jérém… quand je pense que je crève d’envie de sucer un type comme… ».
    Mes mots s’éteignent dans ma bouche lorsque je le vois porter la main sur l’épaule opposée, certainement celle qui est blessée, une grimace parcourant son visage…
    Eh, merde… il a forcé dessus… te battre avec Jérém alors qu’il doit se requinquer pour le match de demain… de pire en pire, Nico…
    « T’as mal ? » Je m’inquiète…
    Et là, à ma grande surprise, j’assiste au retour du Grand Jérém. Pour toute réponse, je l’entends me lancer :
    « Ta gueule et suce ! » pendant que ses deux mains s’affairent désormais sur la braguette pour défaire en vitesse les quelques boutons…
    J'adore son assurance et ses besoins de mec qui prennent le dessus même sur l'énervement et la douleur à l’épaule…
    En une fraction de seconde, il ouvre tout en vitesse les petits boutons de sa chemisette, ces mêmes boutons que je rêvais de défaire moi-même, tout en douceur, pour que mes narines puissent humer les bonnes odeurs de son torse de mec…
    Les deux pans de de tissu ouverts sur son torse spectaculaire, j’aperçois un bout du bandage de l’épaule… ce qui rajoute du craquant au bandant…
    Le petit grain de beauté dans le cou… le tatouage qui se dégage juste au-dessous de la manchette… mon Jérém, quoi…
    Putain… mais comment ça se fait que tous ses hauts « « manches courtes » tombent toujours pile pour laisser ce brassard bien en vue ? Et pour tomber comme une deuxième peau sur sa plastique de mec ?
    Les deux pans de la chemise ouverts, un paysage magnifique se dresse devant ms yeux… un paysage rendu encore plus merveilleux par un pelage brun qui a l’air d’avoir été un peu négligé et qui commence à repousser, laissant deviner l’existence d’une épaisse ligne médiane, ainsi que d’une pilosité assez intense en partie haute du torse… image de bonheur…
    A cet instant précis, je me dis que je donnerais cher pour que mon bobrun arrête de se raser le torse et qu’il laisse s’exprimer sa pilosité naturelle… un ti con qui se rase est grave sexy… mais un mec qui assume sa pilosité… il n’y a pas de mots pour décrire ce genre de bonheur…
    Je n’ai pas le temps de m’attarder sur son torse car mon regard est happé par ses mains en train de défaire sa ceinture d’abord et sa braguette de suite après… un instant plus tard, sa main masse de façon appuyée la jolie bosse qui déforme son boxer blanc…
    Je suis tellement pris de court que je n’arrive pas à réaliser… un instant plus tôt on allait se taper sur la gueule… et là… changement de scénario… sans transition… ça surprend…
    Je suis comme hébété, paralysé par mon désir débordant, mon cœur qui bat à mille, prêt à bondir de ma poitrine… dans ma tête un petit écho de première révision…
    « Si tu ne la veux pas maintenant, pas la peine de revenir la chercher… » je l’entends me lancer.
    Ah, non, pas ça… vite le faire jouir pour lui offrir les magiques endorphines qui calmeront à la fois sa douleur à l’épaule, son énervement, son malaise profond… petit con, va…
    « Et comment, que je la veux… ».
    Ces simples mots s’affichent dans ma tête comme une évidence, elles résonnent en moi avec le même naturel que le bruit de cette pluie qui tombe sur la ville…
    Les mouvements ciblés de sa main font glisser la queue de plus en plus à l’horizontale, jusqu’à ce qu’un bout de son gland gonflé de sang déborde de l’élastique du boxer…
    Mon sang ne fait qu’un tour… je ne suis plus que désir, envie, de lui…
    « Et comment, que je la veux… ».
    Ces simples mots sortent de ma bouche comme une évidence, elles résonnent dans le petit séjour avec le même naturel que le bruit de cette pluie qui tombe sur la ville…
    Jérém se tient debout, les épaules appuyées au mur… je suis à genoux devant lui, je contemple avec une furieuse envie cette queue qu’il garde sciemment enveloppée dans sa main, se caressant avec des va et vient lents et amples… voilà comment se caresse un bogoss…
    Je suis comme un gosse qui regarderait un copain manger une friandise sans la partager… je salive… j’ai terriblement envie de sa queue… j’en languis… et il s’amuse à me faire languir… je regarde son gland apparaître et disparaître au gré des mouvements de sa main, en attendant de plus en plus impatiemment que ces derniers cessent pour que je puisse prendre le relais…
    Je décide de prendre les devants… je plie mon buste, j’approche ma bouche… les mouvements de sa main ne cessent pas pour autant…
    Ce n’est pas le contact doux de son gland mais le frôlement dur de ses doigts auquel mes lèvres sont brutalement confrontées avant que je ne me décide à reculer à nouveau…
    L’odeur tiède, à la fois douce et masculine, qui se dégage de sa queue provoque des décharges électriques dans ma tête et dans mon corps… seconde après seconde, je m’embrase… mon désir entraine l’audace…
    Ma main se porte sur la sienne pour lui signifier que j’ai très envie de prendre le relais… sa main ne quitte pas pour autant sa queue, elle continue son mouvement…
    J’insiste… son bras finit par repousser ma main avec un mouvement brusque…
    Je lève mon regard… j’ai envie de comprendre à quel jeu il veut jouer… j’ai envie de lui montrer à quel point je frémis à la simple et unique idée de lui faire plaisir…
    A l’instant même où nos regards se captent, je décèle dans le sien une étincelle lubrique de mec fier de sa queue, du pouvoir qu’il a sur moi, un pouvoir dont il envie de profiter pour me faire languir… un pouvoir dont il a envie d’abuser pour me rendre fou, accroc au-delà du supportable, dingue de lui à m’en faire perdre raison…
    Vue de l’extérieur, la situation pourrait sembler frustrante, limite humiliante… pourtant, elle est extrêmement excitante.
    Non seulement j’adore son attitude de petit mec macho et arrogant, sûr de l’effet de sa queue… non seulement je suis fou de voir son égo de mâle se nourrir de mon regard rempli d’envie, de ma soumission…
    Mais j’ai même envie d’aller au-delà de son intention, de le supplier carrément de me laisser le sucer… de quémander la faveur de poser mes lèvres sur sa queue…
    « S’il te plait, Jérém… laisse-moi te sucer, j’en ai trop envie… » je finis par lâcher, fou de frustration.
    « Tu la veux, hein ? » me balance-t-il.
    « Oui, j’en crève d’envie… ça fait une semaine… je ne pense qu’à ça… » je lui notifie.
    « Tu t’es pas fait baiser à Londres ? » me balance-t-il sèchement.
    « Non, pas du tout… » je suis fier de lui annoncer, avant d’avoir l’idée de lui avouer « je n’ai pas arrêté de me branler en pensant à ce que tu m’as fait le week-end dernier… ».
    « Tu n’es vraiment qu’un cul en chaleur… » sera sa prompte réponse.
    « Je veux être à toi… je veux sentir ta puissance de mec… » je lance, comme la seule réplique possible d’un dialogue écrit d’avance.
    « Tu veux ma queue, hein ? Elle te fait jouir, hein… ? » fait-il, arrogant.
    Aucun mot n’est assez puissant dans ma tête pour lui signifier à quel point je suis sous l’emprise de sa puissance sexuelle, de son pouvoir masculin…
    « Grave Jérém… comme personne d’autre… ».
    Et là, comme si j’avais tapé le mot de passe magique, sa main arrête de branler sa queue… deux doigts la saisissent à la base pour la guider, pendant que son autre main se pose direct derrière ma nuque… son bassin avance… son gland rencontre mes lèvres, qui s’ouvrent avec bonheur…
    Je l’ai en bouche… sa queue est raide, brulante, elle me remplit la bouche… elle s’enfonce jusqu’à la garde, jusqu’à ce que ses couilles caressent mon menton, jusqu’à ce que mon nez s’enfonce dans ses poils pubiens, jusqu’à ce que son gland se cale à l’entrée de ma gorge…
    La poussée de son bassin est de plus en plus forte… je me sens envahi, je me sens presque étouffer… pourtant… qu’est-ce j’adore cette sensation de domination…
    Et putain, qu’est-ce que ça sent bon dans son entrejambe… sa queue m’a manqué, grave elle m’a manqué… elle a le goût et l’odeur des choses familières qui font du bien… sa queue dans la bouche, je suis à la maison, je suis heureux, apaisé…
    « T’arrives pas à l’avaler en entier, n’est pas ? T’as une bonne gorge de pute, mais tu n’y arrives pas… » fait-il, petit mec fier de son manche.
    Ca fait un moment qu’il ne m’en a pas balancé autant de mots crus… je trouve cette attitude tellement dissonante avec celle qui était la sienne, câline et tendre, de la semaine dernière, dans le noir… ce qui laisse présager qu’aujourd’hui, après la baise, les câlins ne seront pas au rendez-vous… mais qu’importe… qu’est-ce qu’ils m’excitent ses mots crus, son attitude de petit con… j’ai trop envie de lui…
    Il commence alors à me limer la bouche avec de bons coups de reins, les deux mains désormais derrière ma tête, son bassin prenant de plus en plus d’élan… parfois il ralentit, laissant le gland juste à l’intérieur de mes lèvres… je sais ce dont il a envie… je sais à quel point il est sensible du gland… alors ma langue se déchaine, le bout bien humide s’envole titiller le frein tantôt par petites touches, tantôt plus franchement… il adore ça… preuve en est que son gland s’attarde de plus en plus au bord de mes lèvres…
    Je recule ma tête brusquement… son gland sort de ma bouche… ma langue revient rapidement à la charge, en solo… elle s’attaque à nouveau son frein, elle s’y consacre entièrement, très inspirée… elle varie les caresses, les cadences, les pressions…
    J’ai envie de concentrer tout le plaisir à cet endroit hypersensible, de lui montrer à quel point rien que le bout de ma langue peut l’amener au septième ciel…
    Pari réussi, le bogoss est en extase… j’adore ça, le voir fermer les yeux, arrêter tout mouvement, comme suspendu, perdant tout notion du temps et de l’espace, complétement à l’écoute du plaisir de son corps… le voir attendre (im)patiemment et assurément la suite, me laisser les clefs de son plaisir… non pas par confiance aveugle, mais parce que, face à un plaisir si intense, sa volonté n’est plus…
    Je titille longtemps le creux de son gland, et son enchantement n’a pas l’air de faiblir… bien au contraire… son corps est animé de petites vibrations qu’il ne peut plus contrôler…
    Ma main se porte alors sur son manche, elle le saisit très délicatement… sa respiration s’accélère, ses pulsations aussi… j’ai l’impression de sentir les battements de son cœur dans les veines de sa queue… le bogoss ne bouge pas une oreille…
    Ça calme grave, n’est pas, mon Jérém… une bonne pipe et toute colère se dissipe…
    Oui, le bobrun est comme en état d’hypnose, un état second obtenu par l’extase des sens… et c’est moi qui ai fait ça…
    Pour le « réveiller », pour lui faire revenir à la « conscience », je choisis la technique du choc… mes lèvres glissent le long de sa queue de façon soudaine et rapide, ma bouche l’avale en entier… je le sens sursauter et lâcher un gémissement profond, puissant…
    Je le pompe comme un malade… je le pompe… jusqu’à ce qu’il me repousse…
    Je perds le contact avec sa queue… et je me sens vide… instantanément vide…
    Je lève à nouveau mes yeux pour essayer de comprendre ce qu’il veut… et là je le vois tomber complétement la chemisette, dévoilant intégralement son bandage… le pantalon s’envole aussi, suivi par le boxer, les baskets, les chaussettes… c’est beau de voir un bogoss se dessaper, se mettre à l’aise pour prendre son pied… je brule d’impatience de savoir ce qu’il prévoit pour la suite…
    Jérém s’installe sur le lit, le bassin presque au bord du matelas, les genoux pliés, les pieds au sol, les jambes écartées, le buste maintenu par la position accoudée de ses bras… perspective qui m’offre une vue panoramique sur sa queue tendue, ses abdos saillants, ses pecs bombés, sa chainette négligemment abandonné entre ses tétons épais…
    Dans ses yeux, un regard magnétique, intense, chargé d’érotisme, un regard plus explicite que mille mots… dans ce regard il y a tout, un tout qui se résume à un message très simple mais inéluctable…
    « Suce ! »…
    Un bogoss montre sa nudité et j’accours… réflexe pavlovien… j’accours, esclave d’un amour complétement fou, prisonnier d’un désir violent… ce mec est dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair, dans mon ventre… ce mec est mon petit dieu vivant…
    Je suis à genoux, position qui me permet d’apprécier dans les moindres détails les ondulations de ses abdos sous l’effet de sa respiration… mon regard est happé par son chemin du bonheur et par les petites odeurs qui s’en dégagent…
    Je le pompe goulûment pendant que l’orage gronde dehors, pendant que la pluie se déchaine sur la ville… je crois que de toutes les fois que je l’ai sucé jusqu’à ce jour, j’ai rarement pris autant mon pied… je voudrais le sucer sans jamais arrêter, le faire vibrer de plaisir à le rendre fou… à le rendre complètement accroc à mon tour…
    Je le suce à fond, je le suce comme un fou pour lui montrer combien j’ai envie de lui, combien il m’a manqué…
    « Tu m’as manqué Jérém » je ne peux m’empêcher de lui lancer pendant une phase de respiration.
    « Oui, je sais, elle t’a manqué, alors suce ! » sera sa seule réponse.
    On ne parle pas de la même chose mais qu’importe. Le voir prendre son pied à ce point est le plus beau cadeau qui soit… être accroupi entre ses jambes et m’occuper de sa queue… comme une vocation… pour les grandes discussions, on verra plus tard…
    Je recommence à le sucer avec encore plus d’entrain. Il recommence à frémir. J’ai envie de le sucer sans jamais arrêter…
    Mais j’ai aussi très envie de l’avoir en moi… plus je le suce, plus mon ti trou vibre d’impatience et de frustration… dans ma tête, ma bouche et mon ti cul se livrent un combat sans merci…
    Ma bouche étant presque toujours servie en premier, mon autre entrée sollicite mon attention pour obtenir un traitement d’équité… difficile de trancher… il faut dire que c’est tellement bon de l’avoir en bouche… quitte à faire un impair de taille, je pense que pour ce premier orgasme après retrouvailles, je vais le faire jouir dans ma bouche et l’avaler… trop envie de retrouver son goût de mec…
    J’accélère le mouvement… je me donne à fond pour lui offrir un orgasme intense… je pense qu’il ne va pas tarder à lâcher son petit jus brûlant… je me prépare à l’arrivée de ses jets puissants… et même si je n’ai pas besoin de son ordre pour cela… j’aimerais vraiment qu’il m’intime de l’avaler… j’ai envie de sentir son envie de jouir en moi… j’ai envie de sentir son gout de mec se répandre dans ma bouche…
    Mais c’est sans compter avec ses envies à lui… car le bobrun a prévu autre chose avant de se lâcher… ses mains se portent sur mes épaules, éloignant mon visage de son bassin, ma bouche de sa queue… il se lève… il m’attrape par un bras… docile, je suis le mouvement… je me retrouve ainsi face à la table dans le coin cuisine…
    « Dessape-toi… » je l’entends me lancer, la voix grave.
    Je sens sa présence derrière moi, son souffle dans le cou… je sais ce qu’il veut… c’est mon cul qu’il veut… c’est au plus profond de moi qu’il veut lâcher sa semence…
    Je vais m’offrir à lui… et je frémis à l’idée de me sentir comme fécondé par son jus épais…
    Je me déshabille maladroitement, les mouvements perturbés par un désir qui me ravage… je suis tellement pressé de l’avoir en moi…
    J’ôte le t-shirt et sa queue presse contre mon short, visant l’espace entre mes fesses… j’arrête alors tout mouvement, je goute au frisson de sentir ce sexe tendu assiéger le dernier rempart de tissu qui freine sa conquête inéluctable…
    Et lorsque son bassin recule, lorsque le contact cesse, mon pantalon et mon boxer tombent très vite… au sens propre, comme au sens figuré, je m’incline devant son pouvoir de mec…
    Le bogoss ne chôme pas… son gland cherche très vite à se faufiler entre mes globes, à s’insinuer dans cette fente qui lui fait envie…
    Son bassin avance inexorable, sa queue se cale dans ma raie, tandis que ses mains forcent désormais sur mes épaules pour imposer à mon buste un mouvement vers l’avant…
    Un instant plus tard, mon ventre se retrouve en contact avec la surface lisse et un peu froide de la table… les jambes écartées… les fesses cambrées… à la complète disposition de son plaisir de mec…
    Je l’entends cracher dans sa main… mélodie du bonheur… je sais que ses doigts humides sont en train de lubrifier sa queue… il recrache une nouvelle fois… c’est au tour de mon ti trou de recevoir sa salive… mais pas que… son doigt trouve mon entrée, il la titille brièvement, il s’y insinue, jusqu’à la phalange… je ne sais pas s’il est en train de me préparer à l’assaut de sa queue ou s’il cherche à me faire languir encore… putain… j’ai envie de sa queue !
    Sa bite s’insinue dans ma fente, désormais humide de sa salive… son doigt quitte mon ti trou… son gland se presse désormais à l’entrée de mon bonheur… il appuie fortement avec le bassin… un instant plus tard, sa queue passe l’entrée de mon intimité… il s’enfonce en moi… il s’enfonce jusqu’à ce que nos bassins se collent l’un à l’autre…
    Et là, son torse se plie à son tour et vient épouser mon dos… sensation de chaleur, de douceur, de chainette qui chatouille un peu à la base de mon cou… sensation d’être complétement à lui, de lui appartenir, sensation de bonheur absolu…
    Ses cuisses claquent puissamment et bruyamment contre mes fesses…
    « T’es vraiment qu’une salope, un trou à bite ! » je l’entends se lâcher, la voix raillée par la montée de son plaisir.
    « Je suis à toi… tu prends ton pied, là ? » j’ai envie de savoir.
    « Ouaisss… je prends mon pied… » je l’entends balancer, ma voix de plus en plus méconnaissable.
    « Moi aussi je prends mon pied, tu peux pas savoir… » je me dois de lui rapporter.
    « Chacun prend son pied comme il peut… » c’est sa réplique, cinglante.
    « C’est toi qui me fais jouir… » j’insiste. C’est par les mots, c’est le seul moyen que je trouve pour me donner un peu plus à lui.
    « Bah oui… » fait-il sur un ton méprisant « il y en a qui ont des couilles… et il y en a qui ont juste un cul… », ultime réplique de petit con macho.
    « Et j’assume… je prends trop mon pied… tu me défonces, et c’est un pur bonheur… vas-y, fais toi plaisir, mec… ».
    Une idée me traverse l’esprit… une idée passe mes lèvres…
    « Ta queue est faite pour mon cul, mon cul est fait pour ta queue… ».
    « T’inquiète… tu vas t'en prendre plein le cul… ».
    « Oui, c’est ça que je veux… ».
    Dehors, l’orage redouble d’intensité… en moi, ses coups de reins redoublent de puissance…
    « C’est ça que tu veux, hein… ma bite bien chaude, te faire remplir de mon jus… ».
    « Ouiiii, Jérém, c’est tout ce que j’aime… ».
    Sa baise est puissante, animale, précipitée, presque violente… pendant la pipe, j’avais pris la main, je conduisais le jeu… à l’heure de la sodo, c’est lui qui reprend les manettes… dans ses coups de reins, dans ses invectives, je sens son animosité, son énervement qui ne s’est toujours pas dissipé, sa rage qui refait surface… un emportement perceptible au-delà de son excitation…
    Sa colère le rend très dominant, petit con pour qui il n’y a que son pied qui compte…
    « Tu la sens bien, là, hein… » assène-t-il avec une conviction qui n’admet pas de contradiction.
    « Ouiiii… là je la sens bien… très bien… trop bien… » je le conforte dans son égo.
    « Elle te fait jouir du cul… » insiste-t-il.
    Il veut jouir à ce jeu… très bien… je vais jouer…
    « Ouiiiiii… mec… je prends davantage mon pied par-là que par ma queue… tu me rends dingue… personne ne me fait ce que tu me fais Jérém… tu peux me baiser autant que tu veux… ».
    Je m’offre à lui… et lui, insatiable, il enfonce le clou… aussi…
    « T’es une sale petite pute, un trou à jus… ».
    Le sentir coulisser en moi sans retenue fait monter mon plaisir… j’écarte davantage les jambes, j’en veux plus… ses couilles frappent lourdement mon périnée et mes propres couilles… c’est puissant, je me sens bien soumis, j’ai envie de pleurer tellement c’est bon, tellement je me sens à lui…
    « Putain, Jérém… vas-y encore, vas-y plus fort, déchire moi… ».
    « Je vais te défoncer, oui, je vais te péter le cul… ».
    Et en effet le bogoss n’y va pas de main morte… ses mains attrapent mon bassin d’une part et d’autre pour se donner encore plus d’élan… ses coups sont si puissants que la table se déplace… je me dis que s’il y va si franco il ne va pas tarder à se vider les couilles… je prends de plus en plus mon pied… j’attends que ça vienne… j’attends ses râles puissants, sa délivrance…
    Mais le bobrun n’a pas fini de faire varier ses plaisirs…
    A un moment il m’attrape par les épaules, son bassin recule, il sort de moi, il me pousse vers le lit, il me retourne à nouveau, il me pousse jusqu’à que je me laisse glisser sur le lit, allongé sur le dos… je le regarde, debout, en train de me jauger avec un véritable regard de chasseur qui va donner le coup final à une proie qui est désormais totalement en son pouvoir…
    Je le regarde en train de me dominer de toute sa taille, de toute la puissance de son torse… et ce bandage à l’épaule… ces traces de coups sur le visage… putaaaaaiiiiin… et c’est moi qui me tape ça…
    Son regard, à la fois noir et plein d’excitation, me fixe intensément… c’est tellement aveuglant que je finis par plier, c’est moi qui coupe le contact…
    Il grimpe sur le lit en se tenant sur ses genoux… il avance lentement dans l’espace entre mes jambes… son bassin approche de mes fesses… sa queue glisse en moi comme si c’était écrit… elle s’arrête bien au fond, bien au chaud, je la sens frémir en moi…
    Le bogoss est penché sur moi, le torse tenu en équilibre pas ses bras tendus et ses mains qui enserrent mes bras juste en dessous de mes épaules… la queue calée bien au fond de moi, les yeux fermés, le visage parcouru par des frissons de plaisir… la chainette ondulant en dessous de son cou juste après la vibration de ses frémissements… la respiration très profonde…
    Qu’est-ce qu’il est beau ce corps luisant, suintant une transpiration obtenue sous l’effort de la recherche de son plaisir… une transpiration qui se mélange à la fragrance entêtante du parfum qui se dégage de sa peau… c’est juste une expérience délirante…
    Nous restons ainsi pendant un bon petit moment… nos corps parfaitement emboités, mon trou envahi, écarté par son manche, brulant d’envie de se faire secouer encore…
    « J’ai envie d’avoir ton jus en moi… » je laisse échapper, fou d’excitation…
    « Je sais… » c’est sa simple réponse de petit con premium, les yeux toujours fermés, toujours sans bouger…
    Lorsque, quelques instants plus tard, ses yeux se rouvrent en dévoilant un regard froid et fuyant, je sens sa queue repartir lentement en sens inverse… son gland s’arrête juste au bord de ma rondelle… il s’y attarde, il la titille, il joue avec, il la délaisse, il sort, il revient, il s’y frotte dessus, il s’y appuie légèrement... il la provoque, il lui inflige le manque, l’abstinence, le frémissement…
    J'en tremble… je n’en peux plus… le feu me ravage de l’intérieur…
    Il revient en moi, mais juste avec le gland… et alors qu’il amorce une fois de plus le geste de délaisser mon intimité, mes mains ont un mouvement de pur instinct… elles saisissent ses avant-bras, dans une tentative désespérée de lui en empêcher…
    « Dis-le que tu as envie de te faire péter le cul ! » m’intime-t-il.
    « Oh oui Jérém… baise-moi… défonce-moi… fais-moi jouir ! ».
    Il m’a mis dans un tel état qu’il pourrait me demander n’importe quoi, je serais incapable de le lui refuser…
    Et là il s’enfonce d’une traite et commence à me limer… sa nouvelle saillie ne dure pas longtemps… quelques instants plus tard, je l’entends balancer, la voix noyée par le plaisir qui secoue son cerveau comme une décharge électrique :
    « Prends ça salope… ».
    Je vois à la contraction de son visage que le premier jet vient d’atterrir au fond de moi… et là, contre toute attente, ses mains quittent mes bras… elles se posent sur mes tétons en prenant appui dessus… son bassin recule, il sort de moi… ses autres giclées, abondantes, chaudes, denses, sont pour ma queue, pour mes couilles, pour mon torse, le tout dernier étant pour ma joue…
    Dehors, il pleut toujours… et mon Jérém a juté comme rarement je l’ai vu juter…

    Il gicle sur ma peau
    Comme il pleut sur la ville ;
    Quelle est cette ardeur
    Qui efface ma pudeur ?

    Il a joui et j’ai joui aussi… oui, juste après la fin de l’orage « Jérém », mon jus s’est mélangé au sien, sur mon torse…
    Je suis démonté, épuisé... c’était bon, puissant, bestial… baiser comme des animaux, c’est génial… mais là… là j’ai besoin d’un câlin… même un tout petit rien du tout… un petit truc pour amortir ma chute et ma tristesse après l’orgasme…
    Je le vois très vite amorcer le mouvement pour quitter le lit… c’est presque instinctivement que ma main ose une caresse sur son avant-bras pour essayer de le retenir…
    Geste inutile… le bogoss se dégage comme s’il avait été piqué par un moustique… quel con, quel insupportable petit con…
    Si tu lâchais un peu prise, mon Jérém, ce serait tellement plus facile, pour toi autant que pour moi…
    Je sais que quelque part au plus profond de ton être se cache une vraie sensibilité, un besoin de tendresse, je le sais parce que je les ai entrevus un jour, ou plutôt une nuit… depuis, j’ai l’impression d’entrevoir tes fêlures en filigrane de ton arrogance… c’est comme si un mur de verre se dressait entre nous, épais, incassable, infranchissable… j’arrive à lire dans tes besoins profonds, mais je ne peux pas les atteindre pour essayer de les satisfaire…
    C’est fou la distance que tu mets entre nous… il faut vraiment vouloir t'aimer toi… mais moi je t’aime… et ces traces de coups sur ton visage m’attendrissent à un point… tu ne peux même pas savoir…
    Je le regarde se lever, attraper le rouleau de sopalin, me le balancer, avant de partir à la salle de bain… j’entends l’eau couler dans l’évier… ma bite et mes couilles sont trempées de son jus… l’eau tombe toujours dans l’évier… ça me laisse le temps de me donner le moyen de me rappeler à quel point j’aime ça… ce gout salé et chaud de bogoss…
    Le bogoss réapparait avec sa démarche assurée, conquérante, à l’aise avec son corps de ouf même après avoir joui… impressionnant…
    « Vas-y, t’as eu ce que tu voulais… » me lance-t-il pendant qu’il commence à se rhabiller en me tournant le dos.
    Qu’est-ce que c’est beau de regarder un mec s’habiller après une baise aussi torride, après qu’il ait joui… tellement beau que j’en oublie de répondre à sa provoc… tellement beau que j’en oublie de me rhabiller à mon tour…
    Le bogoss s’assied sur le bord du lit pour se chausser… lorsqu’il se relève, me voyant toujours à poil, il me balance, le ton agacé :
    « Allez bouge, j'ai un taf, moi… ».
    Il lâche ces mots sans même me regarder, tout en sortant une nouvelle cigarette qu’il allume en partant vers la terrasse.
    L’orage semble passé… la pluie a cessé… un rayon de soleil illumine la terrasse et pénètre dans l’appart ; le bogoss fume en terrasse, accoudé à cette rambarde à nouveau si belle, comme fleurie de sa jeunesse, de sa beauté…
    J’ai du mal à me rhabiller… c’est dur de repartir de cet appart sans le moindre câlin… je me fais violence pour passer mes fringues…
    Je suis presque prêt… je passe mes chaussures… et c’est là que je remarque un détail qui m’avait échappé jusque-là…
    Sur la petite table de chevet, un objet qui m’est familier mais qui n’appartient pas à Jérém… le bracelet métallique, un boitier massif mais aux lignes harmonieuses, à l’image de son propriétaire… je connais très bien cette belle montre… je l’ai eue sous les yeux lors d’un premier verre pris près de la gare Matabiau, lorsque ses mains chaudes et puissantes enserraient les miennes pour me réconforter… je l’ai bien fixée pas plus tard que lundi dernier, tout particulièrement pendant un coup de fil opérant sous mes yeux l’alchimie capable de transformer instantanément un beau mécano en beau pompier…
    Mais qu’est-ce que cette montre fait sur la table de chevet de Jérém ? Est-ce que Thibaut a dormi là ? Que s’est-il passé ?
    Je n’ai pas le temps de réfléchir davantage à ces questions… le bobrun rentre de la terrasse, ferme la porte fenêtre… il passe devant moi, il ouvre la porte.
    « Avance ! » me lance-t-il, toujours aussi sèchement…
    Je passe la porte, je traverse le petit couloir, je commence à descendre les marches lentement… je l’entends refermer la porte derrière lui… et commencer la descente d’un pas speedé…
    Il me rattrape, il me double, son épaule heurte la mienne, il me bouscule… il ne s’arrête pas…
    « Jérém » je lance comme un cri du cœur désespéré…
    « Quoi ? » je l’entends riposter, agacé. Pourtant, le bogoss a arrêté ses pas.
    « Tu vas jouer demain ? » j’arrive à enchaîner.
    « Qu’est-ce que t’en as à foutre ? » je l’entends répliquer.
    « Je viendrai voir le match… » je déclare.
    « Ouais… c’est ça… » il fait sur un ton méprisant.
    « Si, je viendrais vous voir… ».
    Est-ce que Jérém a cru voir dans la tournure de ma phrase un sens que je n’ai pas voulu lui donner, du moins de façon consciente… toujours en est-il que j’entends ses pas reprendre, mais en sens inverse… un instant plus tard je le vois apparaitre au détour de la rampe d’escalier… et il s’approche tellement de moi que je peux sentir nettement son parfum…
    Et là, en me regardant droit dans les yeux avec un regard menaçant, il me balance :
    « Je te conseille de foutre la paix à Thibault… ».
    Je ne sais pas ce qui m’a pris à cet instant précis… peut-être que j’ai dû simplement me dire que l’occasion est trop belle, que c’est maintenant ou jamais, que parfois il faut avoir le cran… toujours en est-il que je m’entends lui balancer :
    « Tu sais, je pense que Thibault ne serait pas moins ton pote s'il savait que toi et moi on est un peu plus que potes… ».
    Une lueur méchante s’allume alors dans son regard… il s’approche encore un peu plus de moi et, toujours en me fixant tout droit dans les yeux, il assène froidement :
    « Toi et moi… on n'est rien du tout… ».
    Ses mots résonnent dans ma tête comme un coup de massue.
    « Mais ce qui se passe dans ton appart ce n’est pas rien… ».
    J’ai mal, très mal… mes mots sont sortis presque mécaniquement de ma bouche, dans une tentative désespérée de me rassurer, de me défendre, de le convaincre, de me convaincre, d’éviter les larmes que je sens monter à mes yeux…
    Pourtant, elles n’ont d’autre effet que de lui offrir l’opportunité de frapper encore plus fort…
    « Dans mon appart je te baise… je te baise parce que tu as une bonne bouche et un bon cul… mais ça s'arrête là, fiche toi bien ça dans la tête… » je l’entends lâcher, toujours aussi froidement, avec un regard tellement dur et fermé qui ne lâche rien, hormis du mépris…
    Sur ce, il fait demi-tour, dévale quatre à quatre les escaliers… j’entends la porte d’entrée s’ouvrir, laisser passer brièvement les bruits de la rue et claquer juste derrière son passage…
    Ses mots sont durs, cruels… ça fait mal d'entendre ça… ça fait mal tant de méchanceté… je ressens en moi une profonde tristesse, une immense désolation, une solitude cruelle…
    Un désarroi qui se mélange aux questionnements amenés pas la vision de cette montre… Jérém, Thibault… Thibault… Jérém… et si… Elodie se trompait sur ses spéculations au sujet de la nature de leur amitié ? Qu’est-ce que Thibault a dit à Jérém, au juste ?
    J’ai besoin d’être seul, de me poser une minute pour retrouver mes forces, mes esprits… pour tenter de remonter du trouble profond dans lequel ses mots m’ont plongé…

    Words, they cut like a knife/Les mots, ils coupent comme un couteau
    Cut into my life/Coupe dans ma vie
    I don't want to hear your words/Je ne veux pas entendre tes mots

    Je m’assieds sur les marches… une légère trainée de parfum flotte dans la cage d’escalier après son passage… ses mots ont été si durs, si blessants, si injustes… je devrais le détester de toutes mes forces… pourtant… il vient de partir et il me manque déjà…
    J’entends la pluie qui recommence à tomber dans la rue… je sens les larmes qui commencent à couler sur mes joues…

    Il pleure dans mon cœur
    Comme il pleut sur la ville ;
    Quelle est cette langueur
    Qui pénètre mon cœur ?
     
    [Ce texte est la version allégée d’un texte plus long que vous pourrez retrouver dans son intégralité sur le site jerem-nico.com, accompagnée d’une nouvelle vidéo avec un commentaire audio racontant le tout début de l’histoire de Jérém&Nico.
    Ce commentaire est dit par moi-même… une fois que vous l’aurez écouté, vous comprendrez ma lucidité lorsque je lance l’appel suivant :
    Auteur d'histoire érotiques toulousain cherche voix masculine pour réaliser des enregistrements audio des premiers épisodes de Jérém&Nico.
    Le même auteur cherche également un illustrateur pour tenter de mettre en images les premiers épisodes de Jérém&Nico.

    Nouvelle soirée FACEBOOK pour parler de tout cela, des derniers développements de l’histoire et bien plus encore, le mardi 6 décembre à 21 heures sur facebook.com/jeremXnico. Je vous attends nombreux !]


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  • (version intégrale)

    Mais d'abord, petite vidéo et quelques annonces...

     

     

    Ce commentaire est dit par moi-même… vous comprenez donc ma lucidité lorsque je lance l’appel suivant :
    Auteur d'histoire érotiques toulousain cherche voix masculine pour réaliser des enregistrements audio des premiers épisodes de Jérém&Nico.


    Le même auteur cherche également un illustrateur pour tenter de mettre en images les premiers épisodes de Jérém&Nico.

    49.2 Dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair



    Jérém s’installe sur le lit, le bassin presque au bord du matelas, les genoux pliés, les pieds au sol, les jambes écartées, le buste maintenu par la position accoudée de ses bras… perspective qui m’offre une vue panoramique sur sa queue tendue, ses abdos saillants, ses pecs bombés, sa chainette négligemment abandonnée entre ses tétons épais…
    Dans ses yeux, un regard magnétique, intense, chargé d’érotisme, un regard plus explicite que mille mots… dans ce regard il y a tout, un tout qui se résume à un message très simple mais inéluctable…
    « Suce ! »…
    Un bogoss montre sa nudité et j’accours… réflexe pavlovien… j’accours, esclave d’un amour complétement fou, prisonnier d’un désir violent… ce mec est dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair, dans mon ventre… ce mec est mon petit dieu vivant…
    Je suis à genoux, position qui me permet d’apprécier dans les moindres détails les ondulations de ses abdos sous l’effet de sa respiration… mon regard est happé par son chemin du bonheur et par les petites odeurs qui s’en dégagent…
    Je le pompe goulument pendant que l’orage gronde dehors, pendant que la pluie se déchaine sur la ville… je crois que de toutes les fois que je l’ai sucé jusqu’à ce jour, j’ai rarement pris autant mon pied… je voudrais le sucer sans jamais arrêter, le faire vibrer de plaisir à le rendre fou… à le rendre complètement accroc à mon tour…

    Depuis mon retour de Londres, vendredi midi, je n’ai pas cessé de me demander quand je reverrai mon beau brun et dans quelle dispositions il sera à mon égard.
    Difficile en effet de deviner comment je vais le retrouver, après cette folle nuit avec le beau Romain, après le malaise qui était le sien lorsqu’il avait préféré laisser le beau barbu venir en moi plutôt qu’assumer sa jalousie à mon égard…
    Et, surtout, après la dernière galipette dans le noir, galipette qui m’avait laissé entrevoir un Jérém si doux, si câlin, si adorable…
    Bien sûr, si je m’arrête à cette scène finale, sorte de feu d’artifice magique, le « film » aurait tout d’un happy end… hélas, il faut compter avec le réalisateur-scénariste Tommasi, jamais à court de rebondissements inattendus…
    D’une part, il y avait eu le lendemain matin, son départ avant mon réveil… scène interminable, sans dialogues, sans voix off, sans le moindre sous-titre… on dirait presque du Kubrick… ensuite, il y avait eu la petite cata à l’occasion du match de rugby de l’après-midi… Jérém à côté de ses baskets, incapable d’assurer le jeu pendant la demi-finale… Jérém qui tombe et se blesse à l’épaule…
    Une situation qui m’inquiète profondément… et ce, malgré les mots bienveillants du beau pompier et de ma cousine… l’un comme l’autre ont eu beau tenter, chacun à sa manière, de m’affranchir de toute responsabilité à ce sujet… je ne m’en sens pas moins coupable…
    Je me dis que Jérém doit bien m’en vouloir d’une façon ou d’une autre… que ce soit pour l’avoir provoqué lors du retour du KL, l’entrainant par ricochet dans une longue nuit de sexe la veille d’un match important… que ce soit pour avoir baisé avec le beau barbu, et ce malgré que l’idée soit venue de lui… ou bien qu’il regrette de s’être laissé aller à un peu de tendresse au petit matin…
    Son silence après mon sms de lundi, sms dans lequel je lui demandais des nouvelles de sa blessure, me laisse imaginer son état d’esprit à mon égard…
    Et si je suis inquiet qu’il m’en veuille pour ce qui s’est passé dimanche dernier, je suis carrément effrayé à l’idée qu’il puisse me détester si jamais ce dimanche il ne pouvait pas jouer… et si cela entrainait la défaite de son équipe…
    Depuis mon retour de Londres, vendredi midi, je n’ai cessé d’essayer de trouver un moyen de l’approcher… dans l’avion, l’idée d’aller le voir pour lui offrir le maillot me semblait une excellente initiative… une fois à Toulouse, je me dis que ça ne l’est pas…
    Mes pensées oscillant entre le souvenir de la magie du concerte de la veille et mes questionnements sans réponse, l’après-midi finit par me glisser entre les doigts… et le soir, après une séquence de nuits londoniennes à la durée de sommeil aléatoire, le lit m’appelle de bonne heure.
    Dans mes draps, dans le noir, je porte à mon nez tour à tour ce t-shirt et ce boxer que j’ai subtilisé de sa salle de bain dimanche dernier… je ferme les yeux, et les odeurs qui se dégagent des tissus qui ont caressé sa peau et recueilli ses odeurs de mâle, m’apportent sa présence… j’ai envie de lui… chaque cellule de mon corps a envie de lui… je me prends à rêver qu’il puisse m’envoyer un sms genre : « viens, depeche, on baise »…
    Rien que d’y penser, je bande instantanément… sans même me toucher… je me shoote à l’odeur de bogoss et je sens un frémissement intense dans mon ventre… je laisse ma queue languir… d’une main je presse le boxer sur mon nez et de l’autre j’agace mes tétons… ma queue se raidit un peu plus… je sens le contact de mon gland contre les draps… je le sens hypersensible…
    J’humidifie mes doigts, je caresse mes tétons tour à tour, alors que ma queue réclame son dû de façon de plus en plus insistante… je m’excite de cette petite frustration, je repousse l’instant où je commencerai les grandes manœuvres pour trouver ce plaisir si apaisant…
    La frustration aidant, l’excitation devient vite insoutenable…
    Et lorsque mes doigts se posent sur ma queue, nombre d’images toutes plus érotiques les unes que les autres, s’entrechoquent dans ma tête, comme dans une tempête…
    J’ai envie de l’avoir en bouche, de le voir déchainé, de l’avaler jusqu’à la garde, de sentir son manche coulisser entre mes lèvres, son gland taper au fond de mon palais... envie de le sucer avec le beau maillot que je lui ai acheté… envie de sentir son râle de plaisir, de sentir ses jets denses et chauds s’abattre lourdement à l’entrée de ma gorge… j’ai envie de son goût de mec…
    Envie de ça et de bien autre chose…
    J’ai envie de le sentir en moi… envie qu’il me prenne devant le miroir, sur le lit, par derrière, par devant… envie de le sentir venir en moi avec puissance, autorité, sans me laisser le choix… envie de m’offrir à lui comme jamais… je veux me sentir objet de son plaisir, un plaisir qu’il prendra comme il le voudra, autant qu’il le voudra…
    Envie de couiner et de lui montrer le plaisir qu’il me donne en me baisant… j’ai envie de lui montrer comme jamais à quel point sa puissance sexuelle m’impressionne et le rend unique à mes yeux… j’ai envie de le voir jouir, envie de savoir qu’il a lâché son jus en moi…
    J’ai envie de le prendre en bouche après qu’il m’ait rempli… et de le sucer tellement comme un malade qu’il aurait encore envie de jouir… j’ai envie de me sentir rempli de lui dans tous mes trous…
    Et j’ai envie de le voir repu juste après, de voir le mâle qui se détend après avoir pris son pied…
    J’ai vraiment envie de tout… tout ce qu’il me demanderait, je me sens prêt à le lui offrir… du moins…
    jusqu’à ce qu’il jouisse…
    Du moins… jusqu’à ce que je jouisse dans ma main, sur mon torse…
    Dès lors, mes fantasmes perdent très vite d’intensité, jusqu’à disparaître… dès lors, c’est moins de sa queue que de sa présence toute entière, moins d’une baise épique que d’une étreinte dans le noir, dont je ressens le besoin… son torse dans mes bras, mon nez dans ses cheveux… ou, mieux encore… ses bras autour de mon torse, son visage dans le creux de mon épaule…
    Qu’est-ce que j’ai envie de le sentir près de moi…
    Je ne peux pas te serrer contre moi, Jérém… mais je peux serrer ton t-shirt… mon doudou sexy…
    La branlette a un pouvoir apaisant, et lorsqu’on est apaisé, on arrive à mieux appréhender les choses… alors, porté par cet état de bien être post-coïtal, je décide de lui envoyer un nouveau sms…
    « Salut, Jérém, comment vas ton épaule ? ».
    Simple, sans fioritures. N’importe quel pote aurait pu lui poser ce genre de question. Et j’imagine que, venant de n’importe quel pote, ça lui ferait plaisir et qu’il y répondrait, même brièvement.
    Je sens mon corps s’engourdir… c’est dingue le pouvoir d’une simple branlette de mettre KO un garçon…
    Plus tard dans ma vie, je découvrirai qu’en italien, branlette se dit « sega »… la « sega », c’est la scie… sans doute une association d’idées venant du fait que pour scier et se branler, c’est le même mouvement alterné et répété qui conduit au résultat final…
    D’où le dicton italien… les mecs sont comme les arbres… il suffit d’une « sega » pour les terrasser…
    Blagues à part, je m’endors en espérant trouver demain matin une réponse, même minime et bourrée de fautes d’ortho, de sa part…
    Hélas, sa seule réponse, ce sera une fois de plus le mutisme… écran vide, voilà ce que je découvrirai à mon réveil… petite déception… qui amorce mal la journée…
    Je vais courir sur le canal pour me changer les idées… l’album « Music » à fond dans mes oreilles… ça me donne la pèche… et ça me rend déjà nostalgique… je n’arrive toujours pas à croire que 36 heures plus tôt j’étais à Londres en train d’écouter Madonna chanter … c’est fou… 36 heures déjà… bientôt ça fera une semaine, puis un mois, puis une année… mais je sais que je ne perdrai jamais ce souvenir… je ressens le besoin de le garder vif en moi… il y a une boutique au sous-sol du métro Jean Jaurès… ils ont toujours des cd qu’on ne trouve nulle part ailleurs… peut être qu’ils auront le live du concert… il faut que je me le procure à tout prix…
    Midi arrive, je rentre à la maison… l’écran de mon portable est toujours muet… il fait chier le bogoss… il m’énerve à bouder de cette façon à la con…
    Le fait est que, plus son silence s’étire, plus je me sens inquiet… j’ai besoin d’en savoir plus… est ce qu’il pourra jouer demain ?
    Demain après-midi, je serai au match, c’est sur…
    Mais, an attendant, j’ai besoin de savoir… au risque d’être déçu et attristé par ce que je vais apprendre…
    J’ai envie de l’appeler… j’affiche son numéro dans le répertoire… et puis je me dis que s’il n’a pas répondu à mes sms, je doute fort qu’il apprécierait que je l’appelle…
    Je n’ose pas non plus renvoyer de message à Thibault, après qu’il m’ait suggéré de prendre directement des nouvelles de Jérém…
    La bonne blague, mon Thibault… si Jérém s’entête à ne pas répondre, ça va être simple…
    C’est à table, en dégustant les lasagnes de maman, que je me dis que s’il ne répond pas à mes sms, je peux toujours passer le voir…
    Bien sûr, c’est encore moins discret que de l’appeler… mais au moins j’aurais une réponse à mes inquiétudes, rien qu’en le voyant… et puis… j’ai grave envie de le voir… grave envie de lui… si je vais le voir… peut-être que je pourrais au moins lui faire une petite gâterie…
    Je traversé le pont St Michel et je m’engouffre dans les allées qui m’amèneront à traverser le Grand Rond fleuri, et à me retrouver quelques minutes plus tard dans cette rue qui représente à mes yeux non seulement l’artère la plus importante de Toulouse, mais le centre même de l’univers… c’est mon univers à moi, si cher à mon cœur, mon « Du côté de chez… Jérém… »…
    C’est une belle journée, le vent d’Autan est fidèle au poste… il souffle très fort, il souffle le chaud et le froid, suivant les moments, les endroits, au gré des passages de nuages qui éclipsent ou laissent percer le soleil… le vent d’Autant caresse ma peau, traverse mon t-shirt, fait frotter le coton sur mes tétons… au fil de mes pas, ça éveille mes sens et me remplit d’envies de plus en plus débordantes…
    Pendant que je marche, je cherche à imaginer une occasion pour lui donner le fameux maillot... c’est sciemment que je ne l’ai pas pris avec moi cet après-midi… je ne sais pas dans quel état d’esprit je vais le trouver et je n’ai pas envie de me le voir balancer dans la gueule, le joli maillot…
    Lorsque j’arrive devant la porte en bois… lorsque mes yeux lisent le mot « Tommasi » sur l’interphone, mon cœur bat très fort la chamade… j’entends mon cerveau reptilien crier un « FAIS DEMI-TOUR ! » de pure survie…
    Je fais violence à mon bras pour qu’il amène mon doigt jusqu’au bouton…
    Les secondes se suivent, s’accumulent, sans qu’il y ait une réponse. Je sonne une deuxième fois… un peu plus longuement… je regarde ma montre… une minute plus tard, toujours pas de réponse…
    J’en déduis que le bogoss ne doit pas être là… ou alors, il fait la sieste… ou bien, il est tellement en pétard qu’il ne répond pas à l’interphone… l’inter est en panne, c’est ça… non, il été kidnappé par des extraterrestres éblouis pas sa sexytude… ou, mieux que tout… il est peut-être remis de sa blessure et il est à l’entrainement…
    Bref, il pourrait être n’importe où… s’il le faut il est coincé entre les cuisses d’une nana… mais qu’importe… l’important c’est qu’il aille mieux, et qu’il puisse jouer demain… le fait de ne pas le trouver chez lui, ce qui constitue en soi une déception, finit par me remonter le moral…
    Dans tous les cas, ce n’est pas aujourd’hui que je verrai mon Jérém de près… et que mon corps assouvira son envie d’être rempli de lui…
    Il ne me reste qu’à faire demi-tour… en partant, je lève les yeux vers la terrasse… le parapet où je l’ai tant de fois vu appuyé, en train de fumer, après avoir joui, est si triste sans sa présence…
    Je décide de rentrer en longeant le canal… je suis le chemin entre le bord de l’eau et l’alignement de platanes… en arrivant à hauteur de la Halle aux Grains, je ne peux m’empêcher de faire un crochet passer devant la porte où j’ai connu un garçon nommé Stéphane et un labranoir nommé Gabin… je n’ai pas de nouvelles de lui… je n’en ai pas pris non plus… il faut absolument que je pense à lui envoyer un sms en rentrant…
    Soudainement, je réalise que, quitte à être à la Halle aux Grains… je peux continuer dans la rue de Metz… je rentrerai chez moi en traversant le pont Neuf… tellement plus classe que le pont St Michel…
    Bon, ok, le choix du standing du pont demeure bien secondaire face à l’envie de retrouver cette terrasse ou j’ai vu Jérém voltiger entre les tables, sexy au possible, avec son plateau dans la main…
    J’ai envie d’un café, et j’ai envie de le prendre à cette terrasse, j’ai envie de me remémorer le bon souvenir de son premier jour taf, lorsque j’ai rejoint Thibault pour un verre… j’ai envie de repenser à son sourire, triomphant et touchant à la fois, un sourire qui semblait témoigner son plaisir de nous voir tous les deux…
    J’y vais d’autant plus à l’aise que je sais pertinemment qu’il ne va pas être là… j’ai juste envie de me poser à une table et de m’imprégner du lieu…
    La terrasse est bondée en ce début de samedi après-midi ; j’arrive quand même à commander un café, qui m’est servi peu après…
    Pendant que je le bois, je retrouve le souvenir de Jérém dans son t-shirt noir qui déconne avec Thibault… j’adore leur complicité… Jérém qui nous offre une tournée, un petit regard charmeur qu’il laisse trainer dans ma direction…
    Je bois mon café et je me dis que, sans la présence de Jérém, cette terrasse perd pas mal d’intérêt à mes yeux…
    La terrasse ne désemplit pas… les serveurs sont tellement débordés que je n’ose pas les déranger pour régler mon pauvre café… j’attrape mon ticket et je décide d’aller payer directement en caisse, à l’intérieur.
    Et là, c’est le choc… posté derrière le comptoir, le torse enveloppé par une chemisette blanche qui moule sa plastique de façon scandaleuse, le col bien remonté derrière son cou puissant, les deux boutons du haut ouverts, laissant entrevoir un V de peau mate d’où se détache une chainette de mec… le voilà mon bobrun… sexy à en donner des frissons…
    Le bogoss s’active en mode speed entre la machine à café et les fontaines à bière… il est tellement pris par ses multiples occupations, qu’il ne m’a même pas vu rentrer… je suis pourtant à moins de deux mètres de lui…
    Je suis surpris de le trouver ici… je croyais qu’il devait se reposer…
    Sur ce, son patron rentre de la terrasse, un plateau vide à la main, et s’adresse à mon bobrun :
    « Merci d’être venu nous filer un coup de main, Jérém… t’as vu ce monde… on aurait été mal sinon… ».
    Et il repart en prenant un nouveau plateau plein, sans attendre la réponse de Jérém, réponse qui ne viendra pas d’ailleurs, le bogoss étant déjà en train de préparer une nouvelle commande…
    J’approche du comptoir… c’est un choc multi sensoriel… son parfum percute mes narines, son image brule mes rétines… sa simple présence rapprochée impacte mes neurones…
    Le rythme soutenu de ses mouvements dans le petit espace derrière le comptoir semble avoir chauffé ses muscles et activé sa transpiration… le bogoss a l’air d’avoir chaud… son visage, son cou, jusqu’au triangle de peau mate entre les pans ouverts de sa chemisette, tout son épiderme semblent briller d’une fine couche de transpiration…
    Je n’ai qu’une envie, ouvrir un à un les boutons encore scellés de cette chemisette, plonger mon nez entre les deux pans que j’ouvrirai tout doucement pour en capturer le plus longtemps possible les effluves tièdes… poser ma langue, descendre jusqu’à son pantalon… ouvrir sa braguette… écarter un peu l’élastique de son boxer, plonger le nez dedans, me laisser enivrer… humer l’odeur qui se dégage et…
    « Tu fais quoi là ? » je l’entends balancer lorsqu’enfin il lève la tête du guidon et s’aperçoit de ma présence.
    Son regard est dur, agacé… il est beau comme un dieu… son visage porte encore des traces de coups, souvenir typiques d’un match de rugby difficile… petit détail qui, mélangé à cet air coléreux, le rend beau et sexy à pleurer…
    Qu’est-ce qu’il m’a manqué ce petit voyou… son visage, ses muscles, l’harmonie de son corps… son parfum, son odeur, sa façon de bouger, sa proximité… sa voix… et je m’en rends compte d’une façon encore plus nette alors que sa présence vient à moi de façon si inattendue…
    « Bah… rien… » je lui réponds, déstabilisé, pendant qu’il court toujours dans le petit espace autour de son plateau « je… je… je passais par là et j’avais envie d’un café… je ne pensais pas te trouver ici… mais ça me fait plaisir de te voir… ça va l’épaule ? ».
    « Vite fait… » il répond plutôt sèchement, faisant face à la machine expresso, me tournant le dos, me laissant admirer par la même occasion l’angle et le relief incroyable de ses épaules, la perfection avec laquelle les manchettes épousent ses biceps, la précision avec laquelle le tissu, pourtant non extensible, épouse le V vertigineux de son dos…
    Sa réponse est du genre à couper court à toute envie de causette. Ce mec n’a pas son pareil pour me mettre mal à l’aise lorsqu’il est en pétard. Car il a vraiment l’air en pétard… évidemment, je pense de suite que c’est ma présence qui le met dans cet état.
    Le silence qui s’en suit devient vite gênant… j’ai beau chercher un truc marrant pour essayer de le faire rire, je ne trouve pas mieux à dire que :
    « Je viens régler mon café… ».
    « On s’en branle de ton café… » il me rétorque, sur un ton encore plus cassant.
    Et là, après avoir jeté un regard vers la porte qui donne en terrasse, je l’entends me lancer un :
    « Viens par là… », accompagné d’un signe de la tête.
    J’approche un peu plus, Jérém se penche au-dessus du comptoir et, en baissant le ton de plusieurs crans, il me sort :
    « Nico… tu… ».
    Il n’aura pas le loisir d’aller plus loin… l’arrivée de l’un des serveurs, venant chercher le plateau avec la commande que mon bobrun viens de terminer, se chargera d’interrompre net son élan.
    « Trois café, un Orangina et une menthe à l'eau pour la 9… » il lui balancera en repartant.
    Le va et vient de clients et de serveurs ne faiblit pas… je sens que Jérém veut me parler de quelque chose qui l’énerve, mais qu’il en est empêché par le contexte… on dirait un lion en cage qu’on empêche de bondir… il est bridé, il mord son frein, mais ses regards noirs en disent long…
    Profitant d’un moment de calme, il réussit à me lancer, le regard fixe et dur, les sourcils en mode colérique faisant comme un double accent à chapeau :
    « Je suis en pause vers cinq heures… viens à l’appart, j’ai à te causer… ».
    « D’accord » je lui réponds, après un premier instant de surprise et d’inquiétude intense, les mains déjà tremblantes.
    Je quitte la salle de la brasserie en essayant de garder une certaine contenance… difficile quand on se retrouver soudainement avec des jambes en coton…
    Putain… mais qu’est ce qui se passe ?
    « Viens à l’appart, j’ai à te causer »… ça a l’air d’une convocation pour faute grave…
    Mais quelle mouche l’a-t-il piqué ? J’ai déjà des sueurs froides… ça sent le gros reproche, ça sent la dispute imminente, inévitable, je la sens gronder dans l’air comme l’orage qui semble s’annoncer dans les nuages qui ont fait leur apparition au loin dans le ciel de printemps…
    Il est 15 heures… deux heures à poiroter et à sentir la pression monter… je n’ai pas envie de me disputer avec lui… mais si je ne vais pas le voir tout à l’heure, je sens que je peux l’oublier…
    Et puis, s’il y a un abcès à crever, il faut le crever… il faut que je sache ce qu’il a à me reprocher…
    Je tente de déchiffrer ses mots…
    « Nico, tu… »… c’est mince comme indice…
    « Nico, tu… »… quoi donc ? « Nico, tu n’as pas autre chose à foutre que de venir me faire chier à mon taf ? » ou bien « Nico, tu dois arrêter de m’emmerder » ou encore « Nico, tu m’as fait rater mon match de dimanche et pour ta faute je ne pourrai même pas jouer demain »… ou même… « Nico, c’est ta faute si la glace fond si vite au Pole Nord »…
    Un petit tour à la Fnac Wilson, un tour consciencieux, rayon par rayon, étage par étage, en guettant le bogoss, autant qu’un achat improbable, pour tenter de me distraire… hélas, je réalise très vite que dans l’état d’inquiétude qui est le mien, je n’ai même pas l’esprit à me laisser transporter par le bonheur de mater les beaux mecs… j’en vois, j’en croise, bien sûr… mais ils ne me touchent pas comme d’habitude… pourtant, un samedi après-midi, dieu sait qu’il y en a à chaque rayon…
    Seul le petit caissier Mathieu, un petit brun plutôt sympa au sourire joyeux et touchant arrivera à insuffler un petit frisson à mon cœur…
    17h03 je suis à nouveau devant l’interphone « Tommasi », le cœur qui bat à tout rompre…
    Le vent a un peu faibli, et le ciel est désormais couvert de nuages sombres… j’entends gronder au loin, l’orage approche… la météo fait écho à mon ressenti vis-à-vis de cette rencontre… je sens qu’il y a de l’électricité dans l’air…
    Dans ma tête, un mixte d’excitation, d’inquiétude, de stress, de crainte… je respire profondément, j’expire lentement… une, deux, trois fois… ça a l’effet inverse, maintenant j’ai la tête qui tourne… et je me sens encore plus à côté de mes baskets…
    Mon doigt tremblant finit par appuyer sur la sonnette. Je n’ai pas le temps de relâcher le bouton que le bruit de moustique obèse de la serrure électrique retentit dans la rue.
    Je grimpe les marches d’escalier quatre à quatre, idéal pour se calmer et se préparer sereinement à une discussion qui s’annonce houleuse.
    Lorsque j’arrive devant la porte de l’appart, elle s’ouvre illico. Jérém se tient dans l’embrasement de la porte… ah, putain, nouveau choc... une fois de plus, qu’est-ce qu’il est beau et sexy avec ces coups sur le visage… sans parler de cette expression de colère qui ne l’a pas quitté… de cette chemisette blanche de ouf… et de cette cigarette encore éteinte posée au coin de ses lèvres… j’ai envie de hurler…
    Il recule et, d’un petit geste de la tête, il me fait signe d’entrer… je le vois avancer vers la porte vitrée en terrasse et s’arrêter juste au seuil, le dos appuyé au mur… il allume sa cigarette et tire dessus une première fois… la fumée chaude traverse ses poumons en provoquant sur son visage une grimace typique…
    Je referme la porte derrière moi… je le regarde fumer en silence… et instantanément mes narines sont touchées et coulées par l’odeur de cet appart, si racé, si caractéristique, si unique, par ce mélange d’odeur de gel douche, de cigarette, de deo, de lessive, de tanière de mec… cette tanière qui vibre de sa présence masculine…
    Le silence devient gênant… j’ai besoin d’entendre le son de sa voix… j’ai besoin de l’entendre sur un ton joyeux, j’ai besoin de sentir que ça lui fait plaisir de me revoir… hélas, je sais que ça ne va pas être le cas… j’ai toujours l’impression que si je suis là, c’est pour me faire passer un savon… j’ai besoin de savoir pourquoi il est énervé après moi…
    Je me sens comme une petite mouche prise dans une toile d’araignée, en attendant que la grosse bébête vienne la dévorer…
    Vite, casser le silence.
    « Je ne m’attendais pas à te trouver à la brasserie, je pensais que tu étais au repos ou à l’entrainement… » je tente de me justifier.
    Dehors, ça gronde de plus en plus fort… un double éclair de foudre réverbère dans l’appart… l’orage est désormais tout proche… il ne va pas tarder à éclater…
    J’ai l’impression que dans sa petite tête aussi ça gronde de plus en plus fort… un double éclat de colère fulmine de ses yeux bruns… oui, l’orage va éclater… je tente de prévoir sa puissance…
    « Alors, tu vas pouvoir jouer demain ? ».
    « C’est pas tes oignons… » il me balance sur un ton agressif.
    Il est vraiment énervé… je sens qu’il a besoin de décharger sa colère, de la laisser éclater…
    Un dernier coup de tonnerre, un dernier éclair, des grandes gouttes commencent à tomber sur la petite terrasse et sur la ville…
    Une dernière taffe, le mégot écrasé, sa colère commence à tomber sur le petit Nico…
    « Nico… tu as été raconter quoi à Thibault ? » je l’entends me balancer à brule pourpoint sur un ton très accusatoire.
    Ah… c’est là que je prends la mesure d’à quel point je m’étais gouré au sujet de la suite après « Nico, tu… ».
    « Qu-quoi ? » je tente de m’accrocher, alors que ça question me percute avec la puissance d’un coup de poing assené en pleine figure.
    « Qu’est-ce que t’as raconté à Thibault ? » il insiste, sa colère de plus en plus incandescente.
    Putain… Thibault n’a pas fait ça… il n’a pas parlé à Jérém de nos confidences… je ne peux pas le croire…
    « Mais rien » je mens à nouveau en tentant de me défendre comme je peux.
    « Putain ! Thibault sait des trucs ! » il me balance, en se retenant tout juste de gueuler.
    Ses yeux fulminent, le ton de sa voix est de plus en plus virulent.
    « Qu’est-ce t’as été lui raconter ? » répète-t-il, furax.
    « Comment ça… il sait des trucs ? » je tente d’esquiver.
    « L’autre soir il a fait des réflexions… » lâche-t-il.
    « Quel genre de… réflexions ? » je tente de temporiser.
    « Peu importe, merde ! Il sait des trucs... et ça ne peut être que toi qui lui a parlé... tu lui as dit quoi ? ».
    « Mais rien… » je m’enfonce.
    « Tu fais chier, Nico ! » il me balance, le ton et l’attitude de plus en plus agressifs, tout en s’approchant de moi avec un air très menaçant.
    Instinctivement je recule… il est tellement hors de lui que j’ai peur qu’il me cogne… ça ne peut pas se finir de cette façon entre nous… pas en baston… je suis en panique, je cherche désespérément quelque chose pour tenter de calmer le feu de sa colère… je choisis le bon moyen… de l’essence…
    « Tu sais... Thibault n'est pas con, il voit tout ce qui se passe, il réfléchit… il n’y a pas besoin de lui dire les choses pour qu’il les comprenne tout seul… c’est ton pote, tu devrais le connaître mieux que moi… ».
    « Oui, c’est mon pote… et pas le tien… alors je t’interdis de le faire chier avec tes conneries !!! » me crie-t-il au visage à distance tellement rapprochée que mes narines sont frappées par son haleine chargée de nicotine, ce qui ajoute du bandant au sexy…
    Son attitude est arrogante, menaçante, limite violente… mais putain, une fois de plus… qu'est-ce qu'il est beau quand il est en colère… le regard noir, accusateur, la bouche entrouverte, la mâchoire crispée, la langue appuyant fort sur sa joue jusqu’à créer comme une bosse… les bras croisés juste au-dessus de ses abdos, attitude qui donne encore plus d’envergure à ses épaules puissantes, le torse légèrement en arrière faisant ressortir le relief hallucinant de ses pecs… la puissance et l’attitude agressives de son corps faisant un contraste d’enfer avec son petit air de gosse qui fait son caprice, un petit air de « c’est pas juste ! » avec une coquille d’œuf sur la tête, qui le rend touchant tout plein…
    « T'entends ce que je te dis ??? » il me crie dessus en pénétrant violemment dans mon espace vital...
    Son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du mien... son parfum s’insinue dans mes narines, jusqu’à vriller mon cerveau… je le regarde dans les yeux et soudainement je sens pousser en moi une vocation de kamikaze…
    L’orage gronde et la pluie continue de tomber, drue, bruyante… peu à peu, une nouvelle fraicheur remplace la chaleur de l’après-midi… une petite brise, fille du vent d’Autan qui semble être parti en RTT, caresse ma peau et souffle encore un peu plus sur la flamme déjà bien vive de mon désir…
    Tout se passe très vite… le bogoss est pris par surprise… j’avance mon buste très rapidement et j’arrive à poser mes lèvres sur les siennes… enfin… à effleurer les siennes… car, le temps d’un demi battement de cil, ses bras et ses mains entrent en action et me repoussent violemment…
    Je le regarde droit dans les yeux… je ne sais pas ce qui m’arrive… j’ai trop envie de lui… je n’en ai pas eu assez… je reviens à la charge, tout en étant conscient que ce coup-ci, c’est perdu d’avance… il me repousse à nouveau, encore plus violemment...
    Et alors que je me prépare à y revenir une troisième fois, je l’entends balancer, tout en pliant ses coudes et en fermant ses poings comme pour se préparer à jouer de ses gros bras :
    « Ne refais pas ça ou tu vas t’en prendre une… je ne rigole pas… ».
    Je sais que dans l’état d’énervement qui est le sien, il serait capable de le faire… ce qui rend tout à fait incompréhensible mon geste… le geste de m’élancer une fois de plus vers lui, avec toute la puissance dont je suis capable… je le vois lever ses bras, se préparer à cogner…
    Mais j’ai prévu mon coup… mes bras sont mobilisés… ils se lèvent, mes mains captent ses poignets… c’est peut-être l’effet de surprise ou la puissance déraisonnable de mon élan… j’arrive à le maitriser…
    On se fait face… nos forces semblent s’équilibrer… chose qui me parait surréaliste vu la différence de diamètre de nos biceps respectifs… pourtant j’arrive à le maitriser… ou alors il se laisse maitriser… ou alors, tout simplement, j’ai oublié que Jérém n’est pas au mieux de sa forme…
    Je le regarde droit dans ses yeux noir pleins de rage et d’emportement… puis soudainement, ses bras cessent de forcer et se dégagent brutalement de ma prise.
    Me sentant soudainement en sécurité, je trouve le cran de lui balancer, avec un petit sourire taquin :
    « Tu n’es qu’un petit con Jérém… quand je pense que je crève d’envie de sucer un type comme… ».
    Mes mots s’éteignent dans ma bouche lorsque je le vois porter la main sur l’épaule opposée, certainement celle qui est blessée, une grimace parcourant son visage…
    Eh, merde… il a forcé dessus… te battre avec Jérém alors qu’il doit se requinquer pour le match de demain… de pire en pire, Nico…
    « T’as mal ? » Je m’inquiète…
    Et là, à ma grande surprise, j’assiste au retour du Grand Jérém. Pour toute réponse, je l’entends me lancer :
    « Ta gueule et suce ! » pendant que ses deux mains s’affairent désormais sur la braguette pour défaire en vitesse les quelques boutons…
    J'adore son assurance et ses besoins de mec qui prennent le dessus même sur l'énervement et la douleur à l’épaule…
    En une fraction de seconde, il ouvre tout en vitesse les petits boutons de sa chemisette, ces mêmes boutons que je rêvais de défaire moi-même, tout en douceur, pour que mes narines puissent humer les bonnes odeurs de son torse de mec…
    Les deux pans de de tissu ouverts sur son torse spectaculaire, j’aperçois un bout du bandage de l’épaule… ce qui rajoute du craquant au bandant…
    Le petit grain de beauté dans le cou… le tatouage qui se dégage juste au-dessous de la manchette… mon Jérém, quoi…
    Putain… mais comment ça se fait que tous ses hauts « « manches courtes » tombent toujours pile pour laisser ce brassard bien en vue ? Et pour tomber comme une deuxième peau sur sa plastique de mec ?
    Les deux pans de la chemise ouverts, un paysage magnifique se dresse devant ms yeux… un paysage rendu encore plus merveilleux par un pelage brun qui a l’air d’avoir été un peu négligé et qui commence à repousser, laissant deviner l’existence d’une épaisse ligne médiane, ainsi que d’une pilosité assez intense en partie haute du torse… image de bonheur…
    A cet instant précis, je me dis que je donnerais cher pour que mon bobrun arrête de se raser le torse et qu’il laisse s’exprimer sa pilosité naturelle… un ti con qui se rase est grave sexy… mais un mec qui assume sa pilosité… il n’y a pas de mots pour décrire ce genre de bonheur…
    Je n’ai pas le temps de m’attarder sur son torse car mon regard est happé par ses mains en train de défaire sa ceinture d’abord et sa braguette de suite après… un instant plus tard, sa main masse de façon appuyée la jolie bosse qui déforme son boxer blanc…
    Je suis tellement pris de court que je n’arrive pas à réaliser… un instant plus tôt on allait se taper sur la gueule… et là… changement de scénario… sans transition… ça surprend…
    Je suis comme hébété, paralysé par mon désir débordant, mon cœur qui bat à mille, prêt à bondir de ma poitrine… dans ma tête un petit écho de première révision…
    « Si tu ne la veux pas maintenant, pas la peine de revenir la chercher… » je l’entends me lancer.
    Ah, non, pas ça… vite le faire jouir pour lui offrir les magiques endorphines qui calmeront à la fois sa douleur à l’épaule, son énervement, son malaise profond… petit con, va…
    « Et comment, que je la veux… ».
    Ces simples mots s’affichent dans ma tête comme une évidence, elles résonnent en moi avec le même naturel que le bruit de cette pluie qui tombe sur la ville…
    Les mouvements ciblés de sa main font glisser la queue de plus en plus à l’horizontale, jusqu’à ce qu’un bout de son gland gonflé de sang déborde de l’élastique du boxer…
    Mon sang ne fait qu’un tour… je ne suis plus que désir, envie, de lui…
    « Et comment, que je la veux… ».
    Ces simples mots sortent de ma bouche comme une évidence, elles résonnent dans le petit séjour avec le même naturel que le bruit de cette pluie qui tombe sur la ville…
    Jérém se tient debout, les épaules appuyées au mur… je suis à genoux devant lui, je contemple avec une furieuse envie cette queue qu’il garde sciemment enveloppée dans sa main, se caressant avec des va et vient lents et amples… voilà comment se caresse un bogoss…
    Je suis comme un gosse qui regarderait un copain manger une friandise sans la partager… je salive… j’ai terriblement envie de sa queue… j’en languis… et il s’amuse à me faire languir… je regarde son gland apparaître et disparaître au gré des mouvements de sa main, en attendant de plus en plus impatiemment que ces derniers cessent pour que je puisse prendre le relais…
    Je décide de prendre les devants… je plie mon buste, j’approche ma bouche… les mouvements de sa main ne cessent pas pour autant…
    Ce n’est pas le contact doux de son gland mais le frôlement dur de ses doigts auquel mes lèvres sont brutalement confrontées avant que je ne me décide à reculer à nouveau…
    L’odeur tiède, à la fois douce et masculine, qui se dégage de sa queue provoque des décharges électriques dans ma tête et dans mon corps… seconde après seconde, je m’embrase… mon désir entraine l’audace…
    Ma main se porte sur la sienne pour lui signifier que j’ai très envie de prendre le relais… sa main ne quitte pas pour autant sa queue, elle continue son mouvement…
    J’insiste… son bras finit par repousser ma main avec un mouvement brusque…
    Je lève mon regard… j’ai envie de comprendre à quel jeu il veut jouer… j’ai envie de lui montrer à quel point je frémis à la simple et unique idée de lui faire plaisir…
    A l’instant même où nos regards se captent, je décèle dans le sien une étincelle lubrique de mec fier de sa queue, du pouvoir qu’il a sur moi, un pouvoir dont il envie de profiter pour me faire languir… un pouvoir dont il a envie d’abuser pour me rendre fou, accroc au-delà du supportable, dingue de lui à m’en faire perdre raison…
    Vue de l’extérieur, la situation pourrait sembler frustrante, limite humiliante… pourtant, elle est extrêmement excitante.
    Non seulement j’adore son attitude de petit mec macho et arrogant, sûr de l’effet de sa queue… non seulement je suis fou de voir son égo de mâle se nourrir de mon regard rempli d’envie, de ma soumission…
    Mais j’ai même envie d’aller au-delà de son intention, de le supplier carrément de me laisser le sucer… de quémander la faveur de poser mes lèvres sur sa queue…
    « S’il te plait, Jérém… laisse-moi te sucer, j’en ai trop envie… » je finis par lâcher, fou de frustration.
    « Tu la veux, hein ? » me balance-t-il.
    « Oui, j’en crève d’envie… ça fait une semaine… je ne pense qu’à ça… » je lui notifie.
    « Tu t’es pas fait baiser à Londres ? » me balance-t-il sèchement.
    « Non, pas du tout… » je suis fier de lui annoncer, avant d’avoir l’idée de lui avouer « je n’ai pas arrêté de me branler en pensant à ce que tu m’as fait le week-end dernier… ».
    « Tu n’es vraiment qu’un cul en chaleur… » sera sa prompte réponse.
    « Je veux être à toi… je veux sentir ta puissance de mec… » je lance, comme la seule réplique possible d’un dialogue écrit d’avance.
    « Tu veux ma queue, hein ? Elle te fait jouir, hein… ? » fait-il, arrogant.
    Aucun mot n’est assez puissant dans ma tête pour lui signifier à quel point je suis sous l’emprise de sa puissance sexuelle, de son pouvoir masculin…
    « Grave Jérém… comme personne d’autre… ».
    Et là, comme si j’avais tapé le mot de passe magique, sa main arrête de branler sa queue… deux doigts la saisissent à la base pour la guider, pendant que son autre main se pose direct derrière ma nuque… son bassin avance… son gland rencontre mes lèvres, qui s’ouvrent avec bonheur…
    Je l’ai en bouche… sa queue est raide, brulante, elle me remplit la bouche… elle s’enfonce jusqu’à la garde, jusqu’à ce que ses couilles caressent mon menton, jusqu’à ce que mon nez s’enfonce dans ses poils pubiens, jusqu’à ce que son gland se cale à l’entrée de ma gorge…
    La poussée de son bassin est de plus en plus forte… je me sens envahi, je me sens presque étouffer… pourtant… qu’est-ce j’adore cette sensation de domination…
    Et putain, qu’est-ce que ça sent bon dans son entrejambe… sa queue m’a manqué, grave elle m’a manqué… elle a le goût et l’odeur des choses familières qui font du bien… sa queue dans la bouche, je suis à la maison, je suis heureux, apaisé…
    « T’arrives pas à l’avaler en entier, n’est pas ? T’as une bonne gorge de pute, mais tu n’y arrives pas… » fait-il, petit mec fier de son manche.
    Ca fait un moment qu’il ne m’en a pas balancé autant de mots crus… je trouve cette attitude tellement dissonante avec celle qui était la sienne, câline et tendre, de la semaine dernière, dans le noir… ce qui laisse présager qu’aujourd’hui, après la baise, les câlins ne seront pas au rendez-vous… mais qu’importe… qu’est-ce qu’ils m’excitent ses mots crus, son attitude de petit con… j’ai trop envie de lui…
    Il commence alors à me limer la bouche avec de bons coups de reins, les deux mains désormais derrière ma tête, son bassin prenant de plus en plus d’élan… parfois il ralentit, laissant le gland juste à l’intérieur de mes lèvres… je sais ce dont il a envie… je sais à quel point il est sensible du gland… alors ma langue se déchaine, le bout bien humide s’envole titiller le frein tantôt par petites touches, tantôt plus franchement… il adore ça… preuve en est que son gland s’attarde de plus en plus au bord de mes lèvres…
    Je recule ma tête brusquement… son gland sort de ma bouche… ma langue revient rapidement à la charge, en solo… elle s’attaque à nouveau son frein, elle s’y consacre entièrement, très inspirée… elle varie les caresses, les cadences, les pressions…
    J’ai envie de concentrer tout le plaisir à cet endroit hypersensible, de lui montrer à quel point rien que le bout de ma langue peut l’amener au septième ciel…
    Pari réussi, le bogoss est en extase… j’adore ça, le voir fermer les yeux, arrêter tout mouvement, comme suspendu, perdant tout notion du temps et de l’espace, complétement à l’écoute du plaisir de son corps… le voir attendre (im)patiemment et assurément la suite, me laisser les clefs de son plaisir… non pas par confiance aveugle, mais parce que, face à un plaisir si intense, sa volonté n’est plus…
    Je titille longtemps le creux de son gland, et son enchantement n’a pas l’air de faiblir… bien au contraire… son corps est animé de petites vibrations qu’il ne peut plus contrôler…
    Ma main se porte alors sur son manche, elle le saisit très délicatement… sa respiration s’accélère, ses pulsations aussi… j’ai l’impression de sentir les battements de son cœur dans les veines de sa queue… le bogoss ne bouge pas une oreille…
    Ça calme grave, n’est pas, mon Jérém… une bonne pipe et toute colère se dissipe…
    Oui, le bobrun est comme en état d’hypnose, un état second obtenu par l’extase des sens… et c’est moi qui ai fait ça…
    Pour le « réveiller », pour lui faire revenir à la « conscience », je choisis la technique du choc… mes lèvres glissent le long de sa queue de façon soudaine et rapide, ma bouche l’avale en entier… je le sens sursauter et lâcher un gémissement profond, puissant…
    Je le pompe comme un malade… je le pompe… jusqu’à ce qu’il me repousse…
    Je perds le contact avec sa queue… et je me sens vide… instantanément vide…
    Je lève à nouveau mes yeux pour essayer de comprendre ce qu’il veut… et là je le vois tomber complétement la chemisette, dévoilant intégralement son bandage… le pantalon s’envole aussi, suivi par le boxer, les baskets, les chaussettes… c’est beau de voir un bogoss se dessaper, se mettre à l’aise pour prendre son pied… je brule d’impatience de savoir ce qu’il prévoit pour la suite…
    Jérém s’installe sur le lit, le bassin presque au bord du matelas, les genoux pliés, les pieds au sol, les jambes écartées, le buste maintenu par la position accoudée de ses bras… perspective qui m’offre une vue panoramique sur sa queue tendue, ses abdos saillants, ses pecs bombés, sa chainette négligemment abandonné entre ses tétons épais…
    Dans ses yeux, un regard magnétique, intense, chargé d’érotisme, un regard plus explicite que mille mots… dans ce regard il y a tout, un tout qui se résume à un message très simple mais inéluctable…
    « Suce ! »…
    Un bogoss montre sa nudité et j’accours… réflexe pavlovien… j’accours, esclave d’un amour complétement fou, prisonnier d’un désir violent… ce mec est dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair, dans mon ventre… ce mec est mon petit dieu vivant…
    Je suis à genoux, position qui me permet d’apprécier dans les moindres détails les ondulations de ses abdos sous l’effet de sa respiration… mon regard est happé par son chemin du bonheur et par les petites odeurs qui s’en dégagent…
    Je le pompe goulûment pendant que l’orage gronde dehors, pendant que la pluie se déchaine sur la ville… je crois que de toutes les fois que je l’ai sucé jusqu’à ce jour, j’ai rarement pris autant mon pied… je voudrais le sucer sans jamais arrêter, le faire vibrer de plaisir à le rendre fou… à le rendre complètement accroc à mon tour…
    Je le suce à fond, je le suce comme un fou pour lui montrer combien j’ai envie de lui, combien il m’a manqué…
    « Tu m’as manqué Jérém » je ne peux m’empêcher de lui lancer pendant une phase de respiration.
    « Oui, je sais, elle t’a manqué, alors suce ! » sera sa seule réponse.
    On ne parle pas de la même chose mais qu’importe. Le voir prendre son pied à ce point est le plus beau cadeau qui soit… être accroupi entre ses jambes et m’occuper de sa queue… comme une vocation… pour les grandes discussions, on verra plus tard…
    Je recommence à le sucer avec encore plus d’entrain. Il recommence à frémir. J’ai envie de le sucer sans jamais arrêter…
    Mais j’ai aussi très envie de l’avoir en moi… plus je le suce, plus mon ti trou vibre d’impatience et de frustration… dans ma tête, ma bouche et mon ti cul se livrent un combat sans merci…
    Ma bouche étant presque toujours servie en premier, mon autre entrée sollicite mon attention pour obtenir un traitement d’équité… difficile de trancher… il faut dire que c’est tellement bon de l’avoir en bouche… quitte à faire un impair de taille, je pense que pour ce premier orgasme après retrouvailles, je vais le faire jouir dans ma bouche et l’avaler… trop envie de retrouver son goût de mec…
    J’accélère le mouvement… je me donne à fond pour lui offrir un orgasme intense… je pense qu’il ne va pas tarder à lâcher son petit jus brûlant… je me prépare à l’arrivée de ses jets puissants… et même si je n’ai pas besoin de son ordre pour cela… j’aimerais vraiment qu’il m’intime de l’avaler… j’ai envie de sentir son envie de jouir en moi… j’ai envie de sentir son gout de mec se répandre dans ma bouche…
    Mais c’est sans compter avec ses envies à lui… car le bobrun a prévu autre chose avant de se lâcher… ses mains se portent sur mes épaules, éloignant mon visage de son bassin, ma bouche de sa queue… il se lève… il m’attrape par un bras… docile, je suis le mouvement… je me retrouve ainsi face à la table dans le coin cuisine…
    « Dessape-toi… » je l’entends me lancer, la voix grave.
    Je sens sa présence derrière moi, son souffle dans le cou… je sais ce qu’il veut… c’est mon cul qu’il veut… c’est au plus profond de moi qu’il veut lâcher sa semence…
    Je vais m’offrir à lui… et je frémis à l’idée de me sentir comme fécondé par son jus épais…
    Je me déshabille maladroitement, les mouvements perturbés par un désir qui me ravage… je suis tellement pressé de l’avoir en moi…
    J’ôte le t-shirt et sa queue presse contre mon short, visant l’espace entre mes fesses… j’arrête alors tout mouvement, je goute au frisson de sentir ce sexe tendu assiéger le dernier rempart de tissu qui freine sa conquête inéluctable…
    Et lorsque son bassin recule, lorsque le contact cesse, mon pantalon et mon boxer tombent très vite… au sens propre, comme au sens figuré, je m’incline devant son pouvoir de mec…
    Le bogoss ne chôme pas… son gland cherche très vite à se faufiler entre mes globes, à s’insinuer dans cette fente qui lui fait envie…
    Son bassin avance inexorable, sa queue se cale dans ma raie, tandis que ses mains forcent désormais sur mes épaules pour imposer à mon buste un mouvement vers l’avant…
    Un instant plus tard, mon ventre se retrouve en contact avec la surface lisse et un peu froide de la table… les jambes écartées… les fesses cambrées… à la complète disposition de son plaisir de mec…
    Je l’entends cracher dans sa main… mélodie du bonheur… je sais que ses doigts humides sont en train de lubrifier sa queue… il recrache une nouvelle fois… c’est au tour de mon ti trou de recevoir sa salive… mais pas que… son doigt trouve mon entrée, il la titille brièvement, il s’y insinue, jusqu’à la phalange… je ne sais pas s’il est en train de me préparer à l’assaut de sa queue ou s’il cherche à me faire languir encore… putain… j’ai envie de sa queue !
    Sa bite s’insinue dans ma fente, désormais humide de sa salive… son doigt quitte mon ti trou… son gland se presse désormais à l’entrée de mon bonheur… il appuie fortement avec le bassin… un instant plus tard, sa queue passe l’entrée de mon intimité… il s’enfonce en moi… il s’enfonce jusqu’à ce que nos bassins se collent l’un à l’autre…
    Et là, son torse se plie à son tour et vient épouser mon dos… sensation de chaleur, de douceur, de chainette qui chatouille un peu à la base de mon cou… sensation d’être complétement à lui, de lui appartenir, sensation de bonheur absolu…
    Ses cuisses claquent puissamment et bruyamment contre mes fesses…
    « T’es vraiment qu’une salope, un trou à bite ! » je l’entends se lâcher, la voix raillée par la montée de son plaisir.
    « Je suis à toi… tu prends ton pied, là ? » j’ai envie de savoir.
    « Ouaisss… je prends mon pied… » je l’entends balancer, ma voix de plus en plus méconnaissable.
    « Moi aussi je prends mon pied, tu peux pas savoir… » je me dois de lui rapporter.
    « Chacun prend son pied comme il peut… » c’est sa réplique, cinglante.
    « C’est toi qui me fais jouir… » j’insiste. C’est par les mots, c’est le seul moyen que je trouve pour me donner un peu plus à lui.
    « Bah oui… » fait-il sur un ton méprisant « il y en a qui ont des couilles… et il y en a qui ont juste un cul… », ultime réplique de petit con macho.
    « Et j’assume… je prends trop mon pied… tu me défonces, et c’est un pur bonheur… vas-y, fais toi plaisir, mec… ».
    Une idée me traverse l’esprit… une idée passe mes lèvres…
    « Ta queue est faite pour mon cul, mon cul est fait pour ta queue… ».
    « T’inquiète… tu vas t'en prendre plein le cul… ».
    « Oui, c’est ça que je veux… ».
    Dehors, l’orage redouble d’intensité… en moi, ses coups de reins redoublent de puissance…
    « C’est ça que tu veux, hein… ma bite bien chaude, te faire remplir de mon jus… ».
    « Ouiiii, Jérém, c’est tout ce que j’aime… ».
    Sa baise est puissante, animale, précipitée, presque violente… pendant la pipe, j’avais pris la main, je conduisais le jeu… à l’heure de la sodo, c’est lui qui reprend les manettes… dans ses coups de reins, dans ses invectives, je sens son animosité, son énervement qui ne s’est toujours pas dissipé, sa rage qui refait surface… un emportement perceptible au-delà de son excitation…
    Sa colère le rend très dominant, petit con pour qui il n’y a que son pied qui compte…
    « Tu la sens bien, là, hein… » assène-t-il avec une conviction qui n’admet pas de contradiction.
    « Ouiiii… là je la sens bien… très bien… trop bien… » je le conforte dans son égo.
    « Elle te fait jouir du cul… » insiste-t-il.
    Il veut jouir à ce jeu… très bien… je vais jouer…
    « Ouiiiiii… mec… je prends davantage mon pied par-là que par ma queue… tu me rends dingue… personne ne me fait ce que tu me fais Jérém… tu peux me baiser autant que tu veux… ».
    Je m’offre à lui… et lui, insatiable, il enfonce le clou… aussi…
    « T’es une sale petite pute, un trou à jus… ».
    Le sentir coulisser en moi sans retenue fait monter mon plaisir… j’écarte davantage les jambes, j’en veux plus… ses couilles frappent lourdement mon périnée et mes propres couilles… c’est puissant, je me sens bien soumis, j’ai envie de pleurer tellement c’est bon, tellement je me sens à lui…
    « Putain, Jérém… vas-y encore, vas-y plus fort, déchire moi… ».
    « Je vais te défoncer, oui, je vais te péter le cul… ».
    Et en effet le bogoss n’y va pas de main morte… ses mains attrapent mon bassin d’une part et d’autre pour se donner encore plus d’élan… ses coups sont si puissants que la table se déplace… je me dis que s’il y va si franco il ne va pas tarder à se vider les couilles… je prends de plus en plus mon pied… j’attends que ça vienne… j’attends ses râles puissants, sa délivrance…
    Mais le bobrun n’a pas fini de faire varier ses plaisirs…
    A un moment il m’attrape par les épaules, son bassin recule, il sort de moi, il me pousse vers le lit, il me retourne à nouveau, il me pousse jusqu’à que je me laisse glisser sur le lit, allongé sur le dos… je le regarde, debout, en train de me jauger avec un véritable regard de chasseur qui va donner le coup final à une proie qui est désormais totalement en son pouvoir…
    Je le regarde en train de me dominer de toute sa taille, de toute la puissance de son torse… et ce bandage à l’épaule… ces traces de coups sur le visage… putaaaaaiiiiin… et c’est moi qui me tape ça…
    Son regard, à la fois noir et plein d’excitation, me fixe intensément… c’est tellement aveuglant que je finis par plier, c’est moi qui coupe le contact…
    Il grimpe sur le lit en se tenant sur ses genoux… il avance lentement dans l’espace entre mes jambes… son bassin approche de mes fesses… sa queue glisse en moi comme si c’était écrit… elle s’arrête bien au fond, bien au chaud, je la sens frémir en moi…
    Le bogoss est penché sur moi, le torse tenu en équilibre pas ses bras tendus et ses mains qui enserrent mes bras juste en dessous de mes épaules… la queue calée bien au fond de moi, les yeux fermés, le visage parcouru par des frissons de plaisir… la chainette ondulant en dessous de son cou juste après la vibration de ses frémissements… la respiration très profonde…
    Qu’est-ce qu’il est beau ce corps luisant, suintant une transpiration obtenue sous l’effort de la recherche de son plaisir… une transpiration qui se mélange à la fragrance entêtante du parfum qui se dégage de sa peau… c’est juste une expérience délirante…
    Nous restons ainsi pendant un bon petit moment… nos corps parfaitement emboités, mon trou envahi, écarté par son manche, brulant d’envie de se faire secouer encore…
    « J’ai envie d’avoir ton jus en moi… » je laisse échapper, fou d’excitation…
    « Je sais… » c’est sa simple réponse de petit con premium, les yeux toujours fermés, toujours sans bouger…
    Lorsque, quelques instants plus tard, ses yeux se rouvrent en dévoilant un regard froid et fuyant, je sens sa queue repartir lentement en sens inverse… son gland s’arrête juste au bord de ma rondelle… il s’y attarde, il la titille, il joue avec, il la délaisse, il sort, il revient, il s’y frotte dessus, il s’y appuie légèrement... il la provoque, il lui inflige le manque, l’abstinence, le frémissement…
    J'en tremble… je n’en peux plus… le feu me ravage de l’intérieur…
    Il revient en moi, mais juste avec le gland… et alors qu’il amorce une fois de plus le geste de délaisser mon intimité, mes mains ont un mouvement de pur instinct… elles saisissent ses avant-bras, dans une tentative désespérée de lui en empêcher…
    « Dis-le que tu as envie de te faire péter le cul ! » m’intime-t-il.
    « Oh oui Jérém… baise-moi… défonce-moi… fais-moi jouir ! ».
    Il m’a mis dans un tel état qu’il pourrait me demander n’importe quoi, je serais incapable de le lui refuser…
    Et là il s’enfonce d’une traite et commence à me limer… sa nouvelle saillie ne dure pas longtemps… quelques instants plus tard, je l’entends balancer, la voix noyée par le plaisir qui secoue son cerveau comme une décharge électrique :
    « Prends ça salope… ».
    Je vois à la contraction de son visage que le premier jet vient d’atterrir au fond de moi… et là, contre toute attente, ses mains quittent mes bras… elles se posent sur mes tétons en prenant appui dessus… son bassin recule, il sort de moi… ses autres giclées, abondantes, chaudes, denses, sont pour ma queue, pour mes couilles, pour mon torse, le tout dernier étant pour ma joue…
    Dehors, il pleut toujours… et mon Jérém a juté comme rarement je l’ai vu juter…

    Il gicle sur ma peau
    Comme il pleut sur la ville ;
    Quelle est cette ardeur
    Qui efface ma pudeur ?

    Il a joui et j’ai joui aussi… oui, juste après la fin de l’orage « Jérém », mon jus s’est mélangé au sien, sur mon torse…
    Je suis démonté, épuisé... c’était bon, puissant, bestial… baiser comme des animaux, c’est génial… mais là… là j’ai besoin d’un câlin… même un tout petit rien du tout… un petit truc pour amortir ma chute et ma tristesse après l’orgasme…
    Je le vois très vite amorcer le mouvement pour quitter le lit… c’est presque instinctivement que ma main ose une caresse sur son avant-bras pour essayer de le retenir…
    Geste inutile… le bogoss se dégage comme s’il avait été piqué par un moustique… quel con, quel insupportable petit con…
    Si tu lâchais un peu prise, mon Jérém, ce serait tellement plus facile, pour toi autant que pour moi…
    Je sais que quelque part au plus profond de ton être se cache une vraie sensibilité, un besoin de tendresse, je le sais parce que je les ai entrevus un jour, ou plutôt une nuit… depuis, j’ai l’impression d’entrevoir tes fêlures en filigrane de ton arrogance… c’est comme si un mur de verre se dressait entre nous, épais, incassable, infranchissable… j’arrive à lire dans tes besoins profonds, mais je ne peux pas les atteindre pour essayer de les satisfaire…
    C’est fou la distance que tu mets entre nous… il faut vraiment vouloir t'aimer toi… mais moi je t’aime… et ces traces de coups sur ton visage m’attendrissent à un point… tu ne peux même pas savoir…
    Je le regarde se lever, attraper le rouleau de sopalin, me le balancer, avant de partir à la salle de bain… j’entends l’eau couler dans l’évier… ma bite et mes couilles sont trempées de son jus… l’eau tombe toujours dans l’évier… ça me laisse le temps de me donner le moyen de me rappeler à quel point j’aime ça… ce gout salé et chaud de bogoss…
    Le bogoss réapparait avec sa démarche assurée, conquérante, à l’aise avec son corps de ouf même après avoir joui… impressionnant…
    « Vas-y, t’as eu ce que tu voulais… » me lance-t-il pendant qu’il commence à se rhabiller en me tournant le dos.
    Qu’est-ce que c’est beau de regarder un mec s’habiller après une baise aussi torride, après qu’il ait joui… tellement beau que j’en oublie de répondre à sa provoc… tellement beau que j’en oublie de me rhabiller à mon tour…
    Le bogoss s’assied sur le bord du lit pour se chausser… lorsqu’il se relève, me voyant toujours à poil, il me balance, le ton agacé :
    « Allez bouge, j'ai un taf, moi… ».
    Il lâche ces mots sans même me regarder, tout en sortant une nouvelle cigarette qu’il allume en partant vers la terrasse.
    L’orage semble passé… la pluie a cessé… un rayon de soleil illumine la terrasse et pénètre dans l’appart ; le bogoss fume en terrasse, accoudé à cette rambarde à nouveau si belle, comme fleurie de sa jeunesse, de sa beauté…
    J’ai du mal à me rhabiller… c’est dur de repartir de cet appart sans le moindre câlin… je me fais violence pour passer mes fringues…
    Je suis presque prêt… je passe mes chaussures… et c’est là que je remarque un détail qui m’avait échappé jusque-là…
    Sur la petite table de chevet, un objet qui m’est familier mais qui n’appartient pas à Jérém… le bracelet métallique, un boitier massif mais aux lignes harmonieuses, à l’image de son propriétaire… je connais très bien cette belle montre… je l’ai eue sous les yeux lors d’un premier verre pris près de la gare Matabiau, lorsque ses mains chaudes et puissantes enserraient les miennes pour me réconforter… je l’ai bien fixée pas plus tard que lundi dernier, tout particulièrement pendant un coup de fil opérant sous mes yeux l’alchimie capable de transformer instantanément un beau mécano en beau pompier…
    Mais qu’est-ce que cette montre fait sur la table de chevet de Jérém ? Est-ce que Thibaut a dormi là ? Que s’est-il passé ?
    Je n’ai pas le temps de réfléchir davantage à ces questions… le bobrun rentre de la terrasse, ferme la porte fenêtre… il passe devant moi, il ouvre la porte.
    « Avance ! » me lance-t-il, toujours aussi sèchement…
    Je passe la porte, je traverse le petit couloir, je commence à descendre les marches lentement… je l’entends refermer la porte derrière lui… et commencer la descente d’un pas speedé…
    Il me rattrape, il me double, son épaule heurte la mienne, il me bouscule… il ne s’arrête pas…
    « Jérém » je lance comme un cri du cœur désespéré…
    « Quoi ? » je l’entends riposter, agacé. Pourtant, le bogoss a arrêté ses pas.
    « Tu vas jouer demain ? » j’arrive à enchaîner.
    « Qu’est-ce que t’en as à foutre ? » je l’entends répliquer.
    « Je viendrai voir le match… » je déclare.
    « Ouais… c’est ça… » il fait sur un ton méprisant.
    « Si, je viendrais vous voir… ».
    Est-ce que Jérém a cru voir dans la tournure de ma phrase un sens que je n’ai pas voulu lui donner, du moins de façon consciente… toujours en est-il que j’entends ses pas reprendre, mais en sens inverse… un instant plus tard je le vois apparaitre au détour de la rampe d’escalier… et il s’approche tellement de moi que je peux sentir nettement son parfum…
    Et là, en me regardant droit dans les yeux avec un regard menaçant, il me balance :
    « Je te conseille de foutre la paix à Thibault… ».
    Je ne sais pas ce qui m’a pris à cet instant précis… peut-être que j’ai dû simplement me dire que l’occasion est trop belle, que c’est maintenant ou jamais, que parfois il faut avoir le cran… toujours en est-il que je m’entends lui balancer :
    « Tu sais, je pense que Thibault ne serait pas moins ton pote s'il savait que toi et moi on est un peu plus que potes… ».
    Une lueur méchante s’allume alors dans son regard… il s’approche encore un peu plus de moi et, toujours en me fixant tout droit dans les yeux, il assène froidement :
    « Toi et moi… on n'est rien du tout… ».
    Ses mots résonnent dans ma tête comme un coup de massue.
    « Mais ce qui se passe dans ton appart ce n’est pas rien… ».
    J’ai mal, très mal… mes mots sont sortis presque mécaniquement de ma bouche, dans une tentative désespérée de me rassurer, de me défendre, de le convaincre, de me convaincre, d’éviter les larmes que je sens monter à mes yeux…
    Pourtant, elles n’ont d’autre effet que de lui offrir l’opportunité de frapper encore plus fort…
    « Dans mon appart je te baise… je te baise parce que tu as une bonne bouche et un bon cul… mais ça s'arrête là, fiche toi bien ça dans la tête… » je l’entends lâcher, toujours aussi froidement, avec un regard tellement dur et fermé qui ne lâche rien, hormis du mépris…
    Sur ce, il fait demi-tour, dévale quatre à quatre les escaliers… j’entends la porte d’entrée s’ouvrir, laisser passer brièvement les bruits de la rue et claquer juste derrière son passage…
    Ses mots sont durs, cruels… ça fait mal d'entendre ça… ça fait mal tant de méchanceté… je ressens en moi une profonde tristesse, une immense désolation, une solitude cruelle…
    Un désarroi qui se mélange aux questionnements amenés pas la vision de cette montre… Jérém, Thibault… Thibault… Jérém… et si… Elodie se trompait sur ses spéculations au sujet de la nature de leur amitié ? Qu’est-ce que Thibault a dit à Jérém, au juste ?
    J’ai besoin d’être seul, de me poser une minute pour retrouver mes forces, mes esprits… pour tenter de remonter du trouble profond dans lequel ses mots m’ont plongé…

    Words, they cut like a knife/Les mots, ils coupent comme un couteau
    Cut into my life/Coupe dans ma vie
    I don't want to hear your words/Je ne veux pas entendre tes mots

    Je m’assieds sur les marches… une légère trainée de parfum flotte dans la cage d’escalier après son passage… ses mots ont été si durs, si blessants, si injustes… je devrais le détester de toutes mes forces… pourtant… il vient de partir et il me manque déjà…
    J’entends la pluie qui recommence à tomber dans la rue… je sens les larmes qui commencent à couler sur mes joues…

    Il pleure dans mon cœur
    Comme il pleut sur la ville ;
    Quelle est cette langueur
    Qui pénètre mon cœur ?
     
     


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