• 49.6 Match et après match

    Debriefing

     

    Précédemment, dans 50 nuances de ce petit con arrogant et sexy de Jérémie T….

    Le retour de Londres de Nico avait été marqué par une baise spectaculaire rue de la Colombette avec un bobrun énervé et, par conséquent, sexuellement déchainé…

    Oui, le bogoss était en pétard… pour quelle raison ? Pour la seule que Nico n’avait pas envisagée… à savoir, une petite réflexion faite la veille par Thibault au sujet de sa bonne entente avec son camarade de lycée…

    Le feu d’artifice sexuel s’était ainsi terminé sur une note blessante, Jérém réaffirmant violemment à Nico qu’il ne le considérait que comme un cul à baiser…

    Une soirée avec la meilleure cousine du monde avait permis à ce dernier de se remettre d’aplomb pour aller assister à la finale du lendemain…

    Le match contre Colomiers n’avait pas été de tout repos… mais le Jérém à poil court, de concert avec le Thibault à dos large, avait marqué deux essais et transformé le dernier, offrant ainsi la victoire à son équipe… et le match s’était terminé sur un grand et émouvant moment de liesse entre joueurs et supporters…

    Invité par le beau pompier, lors de la troisième mi-temps Nico s’était mélangé aux autres supporters… pourtant, il n’avait pas su trouver l’occasion d’aller féliciter le bobrun pour son exploit…

    Lorsque le terrain de rugby avait commencé à se vider, Nico avait vu s’évaporer tout espoir d’approcher son Jérém, de près ou de loin… il avait alors pris le chemin de la maison…

     

    Et puis, en traversant un boulevard, mon portable émet un petit son aigu… un message... le genre de message qui contient à mes yeux plus de poésie que l’intégrale de Baudelaire :

    « vestiaire mtn».

    Je stoppe net sur le trottoir que je viens de rejoindre.

    Soudainement j’ai la tête qui tourne, les mains moites, les jambes en coton.

    J’ai une envie brûlante de le rejoindre, tout en me sentant retenu, tétanisé par une peur panique de me retrouver face à un mec qui veut juste se vider les couilles pour mieux me jeter après… tout comme il l’a si bien affirmé (et si bien fait) hier…

    Pire… je redoute la virulence et la froideur de ses mots, de ses attitudes… je crains également qu’il puisse me faire de nouveaux reproches à cause de ma petite conversation avec Thibault un peu plus tôt, même si je n’y suis pour rien…

    Bref, je n’ai pas envie de lui offrir un orgasme géant et de rentrer chez moi avec le cœur lesté de plomb, de pleurer toute la soirée dans ma chambre en écoutant Madonna à fond dans mon casque…

    D’autre part… la tentation d’y aller est trop forte… et ce, pour plusieurs raisons…

    Déjà… je ne l’ai toujours pas félicité pour sa performance sportive… je vais commencer par ça… commencer par le mettre de bon poil, avant de le mettre à poil… et ce, au sens propre comme au sens figuré…

    Au sens propre… car j’espère bien que ce n’est pas que pour me pourrir qu’il m’a rappelé…

    Au sens figuré, car j’ai vraiment envie de partager un peu de l’émotion ressentie pendant ce match avec lui…

    J’ai toujours en tête l’équation apprise par cœur le weekend dernier :

    « le faire jouir » + « lui parler rugby » = « un Jérém qui s’ouvre un peu »…

    Et même si j’ai prévu de commencer par « lui parler rugby », j’ai appris dans les cours de maths que, dans une addition, le changement d’ordre des termes ne modifie pas le résultat…

    Bien sûr, je n’ignore pas le fait que pour obtenir l’identité remarquable « un Jérém qui s’ouvre un peu » ce ne sont pas deux, mais un nombre important de variables qui rentrent en jeu… que l’équation est du genre à rallonge, avec des paramètres à valeur imprévisible… et que la logique n’est pas forcément le terreau pour obtenir le résultat final… ce qui rend le système « Jérém » fortement chaotique…

    Mais je me plais à rêver… et j’ai envie de le féliciter, de le faire jouir et de l’entendre parler rugby de cette façon si touchante dont il sait le faire…

    Et puis… répondre présent à son invit… c’est aussi l’occasion de pénétrer dans un vestiaire après match…

    Car, mieux encore qu’après un simple entrainement tel que je l’ai connu quelques semaines plus tôt, ce sanctuaire à mecs doit être en ce moment empli d’odeurs de jeune mâle, de douche, de virilité, de deo… avec un peu de chance, Jérém ne sera pas encore passé sous la douche… il sera encore moite de sueur, sentant le mâle et l’effort… et, qui plus est, gonflé à bloc de testostérone après ses exploits et sa magnifique victoire…

    « 5 min »… envoyer sms…

    Tout comme lui, j’adopte une prose proustienne.

    Je fais demi-tour et je parcours les quelques centaines de mètres qui me séparent du terrain de rugby d’un pas plutôt soutenu…

    En approchant de mon but, je me dis que j’aimerais pouvoir lui dire aussi à quel point ses larmes m’ont touché… à quel point l’accolade avec Thibault était bouleversante… bien sûr, je suis parfaitement conscient du fait que je ne pourrais jamais le faire, car il prendrait très mal… mais ce serait tellement beau de le serrer dans mes bras et de le réchauffer… de le réconforter…

    Lorsque j’arrive aux abords du terrain, je remarque que sur le parking il ne reste qu’une voiture, une 205 rouge… je remarque aussi que la buvette est fermée et que plus personne ne rode autour de la pelouse… bref, tout le monde est parti, sauf mon bobrun, comme le confirme la porte d’entrée principale du vestiaire, entrebâillée…

    Je connais les lieux pour les avoir très agréablement fréquentés dans une autre occasion… alors, après avoir pris une bonne inspiration pour me préparer à plonger dans cet univers imprégné de présence masculine, je passe la porte en métal…

    Je rentre dans le petit couloir… personne à l’horizon… dès l’entrée, je suis enveloppé par ce mélange de vapeur de douche, de savon, de shampoing et de sueur… j’ai l’impression de me shooter rien qu’en respirant cet air chargé, saturé de jeunesse masculine… dans ce mélange olfactif, je me perds, je me noie…

    Je n’ai qu’à fermer les yeux pour imaginer toute l’équipe telle qu’elle devait être là tout juste une heure plus tôt… les uns assis sur les bancs en train de retirer les chaussures à crampons et les chaussettes avant de masser les pieds engourdis par plusieurs heures passées enfermées dans le cuir… certains ayant déjà retiré la majorité de leur équipement, se retrouvant en slip, ou en boxer… d’autres en train de se chamailler comme des gosses, refaisant le film du match dans de grands gestes, faisant rouler leurs muscles et danser leurs paquets prisonniers d’un fin tissu… d’autres enfin, seraient déjà nus, en train de se diriger vers la douche ou bien en train d’en sortir, le corps dégoulinant d’eau, attrapant leur serviette, posant un pied sur le banc pour se sécher la jambe, offrant une vue imprenable sur un joli paquet ou sur une paire de fesse musclé entrouverte par ce geste…

    Les sensations qui viennent à moi en rentrant dans ce lieu après ce match de finale sont en tout et pour tout conformes à ce que j’avais pu imaginer… mais en mille fois plus prenantes, puis puissantes…

    J’avance dans le petit couloir et là, sortant sans faire de bruit d’une porte latérale, le bogoss se dresse devant moi, à tout juste un mètre de distance, la cigarette allumée au bec, toujours habillé de son maillot vert et blanc défraichi par le match, les chaussettes et les crampons toujours aux pieds, les cheveux encore en bataille… et ce fut comme une apparition…

    Putain… il n’est toujours pas douché… je sens que je vais adorer…

    Je crois que je me retrouve là dans une situation qui est la définition même du fantasme absolu de nombre de gay…

    « T’en as pas marre de baver… » je l’entends me lancer.

    Son arrivée inattendue ainsi que sa voix puissante et sexy m’arrachent de mes pensées…

    Tiens tiens… c’est la deuxième fois en deux heures à peine que je m’entends adresser cette réflexion… je dois vraiment être trop accroc et sensible au charme des hommes…

    Le bogoss m’a lancé sa petite pique sur le ton de la rigolade… je le regarde… j’adore le voir comme ça… son regard affiche un sourire déjà un rien lubrique et torridement canaille…

    Quoi lui répondre ? Lui lancer un sourire amusé et enchainer sur un « C’est toi qui me fais saliver… t’es sexy à un point que ça me rend dingue »… voilà une réplique qui ne me viendra que bien trop tard…

    Non… enchainer avec… quoi ?... ah, oui… j’avais dit… d’abord les félicitations pour le match… allez, vas-y, Nico…

    « Tu as été grandiose aujourd’hui, Jérém… t’as marqué deux essais de fou… et cette transformation à la toute dernière minute… géniale… j’ai été impressionné… » je lui sers sur un ton enjoué.

    « Depuis quand tu t’intéresses au rugby ? » fait-il, taquin.

    « Depuis que je sais à quel point ça compte pour toi… » j’arrive à transformer l’essai.

    Son attitude sereine, presque joyeuse, me donne de l’entrain et du répondant.

    « Je t’ai impressionné ? » relance-t-il, un petit sourire pointant au bord de ses lèvres, qu’il arrive à retenir de justesse.

    « Oh oui… » je confirme avec emphase.

    « T’as kiffé me regarder transformer le dernier essai ? » assène le petit con, fier comme Artaban.

    « Grave… je voudrais être capable d’en faire la moitié du quart de ce que tu fais… » je décide de lui faire plaisir, sans pas ailleurs avoir besoin d’en rajouter à mon simple ressenti.

    « Le rugby c’est un sport de mecs, pas d’intellos… » il se moque.

    « Bon, ok, j’avoue… je n’y connais rien au rugby… » j’essaie de plaisanter.

    « Pourquoi tu es venu voir le match ? » fait-il, curieux, sur un ton faussement détaché.

    « Pour soutenir ton équipe… » je réponds en rigolant à moitié… je ne sais pas ce qu’il veut me faire dire, mais j’adore ce petit jeu de questions réponses…

    « Tu parles… » me renvoie-t-il à la figure.

    « C’est la vérité… » je tente de le balader encore un peu.

    « Pourquoi tu es venu voir le match ? » il insiste, le regard malicieux… ce petit jeu du chat et de la souris m’amuse beaucoup, surtout que j’ai l’impression qu’il kifferait que je lui dise que j’espérais que cette rencontre dans le vestiaire puisse avoir lieu…

    « Parce que je voulais te faire plaisir… » je glisse sournoisement.

    « Ou plutôt parce que tu voulais te faire baiser… » fait-il, cash. Poésie, quand tu me tiens…

    Petit con va… mais petit con rayonnant, détendu, fier, heureux, souriant et d’humeur joueuse… il veut jouer, alors il faut en profiter… on va jouer…

    « Oui, j’avais envie de baiser avec toi… » je concède, de façon totalement assumée.

    « T’es vraiment une bonne petite salope ! » il lance, goguenard. Dans le ton de sa voix je décèle à la fois une forme d’amusement et le reflet d’un égo de mâle flatté.

    « Putain, Jérém… tu ne te rends même pas compte à quel point tu es sexy dans ton maillot… » j’en rajoute, la parole se déliant au fur et à mesure que mon excitation monte jusqu’à devenir insupportable « et quand tu es sur le terrain… tu es une bombe atomique… le pire a été quand tu cherchais tes marques pour la transfo… t’avais un air concentré, puissant… ton regard était… tellement… mec… un truc de fou… tu étais… mais juste à tomber… ».

    « C’est pour ça que tu es revenu… t’as envie de ma queue… » assène-t-il, comme un coup de grâce.

    « J’ai grave envie, oui… quand j’ai lu ton sms, j’ai mouillé de suite… » je le conforte dans son délire.

    « T’en a pas eu assez de ma queue, hier ? » enchaine-t-il.

    « Je n’en ai jamais assez de ta queue… » je trouve naturel de lui répondre.

    Son regard est à la fois excité, fier et amusé… son corps et sa musculature semblent encore bien chauffés par le match… je sens que si je le chauffe encore un peu, ça va être le feu d’artifice.

    En attendant, c’est lui qui va me chauffer un peu plus…

    Le bogoss finit sa cigarette, il jette son mégot à terre avec un geste désinvolte avant de l’écraser avec sa chaussure de sport… il relève ensuite le regard, il le pointe vers moi… c’est un regard intense, désormais embrasé par un sourire lubrique brûlant…

    Le mec avance vers moi… et lorsqu’il arrive à ma hauteur, je le vois me contourner… un instant plus tard, j’entends le bruit sonore de la serrure de la porte métallique qui se verrouille… douce musique, interlude annonçant le début des choses sérieuses… heureux d’en déduire que ce n’est pas que pour m’engueuler qu’il m’a fait venir… que le sujet Thibault n’est pas à l’ordre du jour… et qu’une bonne baise semble s’annoncer…

    Un instant plus tard, je le sens se placer derrière moi… ses mains se posent fermement sur mes hanches pour m’attirer contre lui avec un geste volontairement brusque, presque brutal… mon bassin recule, se colle au sien… je sens une bosse dure se plaquer contre mon jeans… je frissonne… je chavire…

    « C’est de ça dont tu as envie, hein ? » il me siffle à l’oreille, les lèvres tellement proches que je sens sa petite barbe sexy frotter sur le pavillon et son souffle chatouiller mon tympan… petit con de petit con, va…

    Mon corps tout entier est parcouru de frissons… je me sens complétement en son pouvoir… il pourrait faire de moi ce qu’il veut, je ne pourrais rien lui refuser…

    « C’est tout ce dont j’ai envie, toujours envie… » je lui confirme, presque en état de transe.

    « T’as encore envie d'en prendre plein le cul… » fait-il, chaud comme la b(r)aise.

    « Oui… oui… » je concède, ravi.

    « Dis-le alors ! » ordonne-t-il en levant le ton de la voix.

    « J’en ai envie… » j’admets timidement.

    « T’as envie d’en prendre plein le cul… vas-y, dis-le ! » insiste-t-il, virulent, son souffle chaud dans mon oreille, la prise sur mes hanches se resserrant un peu plus, le contact avec sa bosse puissante se faisant plus vif…

    « J’ai envie d’en prendre plein le cul… » je finis par le suivre, comme une délivrance, dans laquelle je prends un plaisir certain…

    « T’as senti le mec en rentrant ici, c’est ça… c’est pour ça que tu bavais… » relance-t-il.

    « Je ne bavais pas… » je tente de me défendre, tout en espérant qu’il surenchérisse.

    « Si… tu bavais… t’es venu au match juste pour voir des mecs de près… » fait-il.

    « Je suis venu parce que je voulais te voir, toi, Jérém… » je précise.

    Ce qui est vrai. C’est pour Jérém que je suis venu au match… le corollaire de bogoss gravitant autour de ce match n’étant qu’accessoire à mon envie de voir mon bobrun en action…

    « T’as encore parlé à Thibault… » je l’entends me lancer.

    Ah… merde… je me disais bien que j’avais crié victoire un peu tôt…

    « Je l’ai juste félicité pour le match… on s’est croisés par hasard… ».

    « Tu le kiffes, lui aussi ? » il me balance direct à la figure.

    Pas simple de répondre à ce genre de question, et encore moins de le faire dans les conditions qui sont les miennes à cet instant précis… ses mains enserrant toujours fermement mes hanches, sa bosse contre mes fesses, la chaleur de son torse irradiant mon dos, sa voix posée et autoritaire faisant vibrer en moi mille et une cordes sensibles, son souffle chaud dans mon oreille, sur ma joue, dans mon cou…

    « Arrête, Jérém… » je tente de me défendre…

    Mais, les bières aidant, la langue du bogoss est en mode « taper là où ça fait mal » :

    « Il est bien foutu, hein… il est bogoss… avoue… tu te ferais bien défoncer par lui aussi… ».

    « Tu dis n’importe quoi, Jérém… c’est de toi que j’ai envie… » je tente de calmer le jeu. Je ne vois pas où le bogoss veut en venir mais je devine que ça peut vite déraper…

    « C’est ça, comme l’autre connard au KL, l’autre fois… » il me sort de but en blanc.

    Ouf… heureux qu’on s’éloigne du sujet Thibault…

    Cependant, on est en train de partir sur un autre sujet épineux… le ton de sa voix monte… le bogoss semble commencer à partir dans les tours… vite calmer le jeu…

    « Lui c’était juste un plan B parce que je croyais que tu partirais encore avec une pouffe… si j’avais su que tu rentrerais avec moi, jamais ne je me serais laissé draguer par ce mec… c’est toi, Jérém, qui me rends dingue… dès que je te vois, j’ai envie de toi, tellement envie que j’en ai mal au ventre… c’est même pire que ça… il me suffit de penser à toi que j'ai envie de te faire jouir… ».

    « Parce que je suis un bon coup et que je te baise comme personne, dis-le ! » il m’intime.

    Petit con… et moi alors… je ne te baise pas « comme personne d’autre » ? Je t’en foutrais…

    J’ai envie de profiter de sa boutade pour lui renvoyer le même jeu…

    Je me dégage alors de sa prise, je me retourne… et, en le regardant tout droit dans les yeux, je lui balance :

    « Je vais le dire si toi aussi tu admets que moi aussi je te fais jouir comme t’as jamais joui ! ».

    « Mais qu’est-ce que tu en sais ? » se moque-t-il en scandant bien les mots, le ton moqueur et un tantinet méprisant, un beau sourire sexy et insaisissable aux lèvres.

    Il avance à nouveau vers moi, il me contourne… cette fois-ci, je suis son mouvement en pivotant sur moi-même… je le vois disparaître dans le saint des saints… le vestiaire…

    Lorsque je pénètre dans la grande salle, c’est une vibrante sensation de tranche de vie très récente qui me percute… les placards des joueurs, disposés en « U » sur trois murs, ont été pour la plupart abandonnés avec la porte négligemment ouverte… le sol, encore humide, est jonché de petits papiers, de serviettes… une chaussette verte traîne sous un banc… un maillot blanc et vert a même été laissé dans la précipitation… l’odeur de douche de bogoss est omniprésente, comme une force, une énergie invisible mais parfaitement perceptible… en cette fin d’après-midi, cette pièce résonne encore de la présence de jeunes gens heureux…

    Au milieu de ce bazar parfaitement harmonieux pour mes sens, deux bancs sans dossier trônent alignés à environ trois mètres l’un de l’autre…

    Mon beau brun est là, installé à califourchon sur l’un d’entre eux, en train de boire à une gourde qu’il a dû tirer de son sac de sport.

    Je m’assois à mon tour à califourchon sur l’autre banc, face à lui. Et j’enchaîne :

    « Si je n’étais qu’un coup comme tant d’autres, tu ne m’aurais pas baisé autant… et tu n’en redemanderais pas… ».

    « Je te l’ai dit, t’as une bonne bouche et un bon cul et t’es toujours dispo, trente jours par mois… c’est tout ce qui compte… » lâche-t-il sur un ton railleur assorti d’un petit sourire méprisant.

    Ce petit con ne lâche rien… je tente un coup de poker…

    « Il y en a d’autres des culs et des bouches… mais les miens te font ce que les autres ne te font pas…».

    Je suis étonné de l’aisance avec laquelle j’arrive à lui balancer mes quatre vérités en le regardant droit dans les yeux… ça doit être l’effet de la bière… mais putain qu’est-ce qu’il est sexy avec son maillot…

    Il me toise en silence, j’en profite alors pour enfoncer le clou :

    « Tu as une queue de fou, mais moi je sais la rendre heureuse… ».

    « T’es culotté, mec ! » me lance-t-il.

    « Tu peux parler de culot ! » j’arrive à lui balancer « t’y as été fort, hier… et là tu me branches comme si de rien n’était… ».

    « Ça va, j’étais énervé, j’étais inquiet pour le match… et ça m’a fait chier que Thib me fasse des réflexions… » fait-il, un max détendu.

    « Je ne suis pas ton punching ball... » je réagis.

    Il me fixe, son sourire diabolique toujours aux lèvres… et là je le vois se lever, avancer vers moi, enjamber le banc où je suis assis, se pencher en avant, vers moi, en prenant appui sur ses mains posées à plat juste devant lui…

    Instinctivement, en voyant ce corps musclé envahir brusquement mon espace vital, j’ai un mouvement instinctif de recul…

    Le bogoss me toise de très près, en silence…


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