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    05 Souvenir de Jérémie : octobre 1998 (2 ans avant « première révision »).

     

    C’est le souvenir de la première fois où je me suis retrouvé dans les vestiaires du lycée avec mes nouveaux camarades, la première fois où je me retrouve dans les vestiaires avec lui, la première fois où je l’ai vu torse nu.

    C’est le souvenir très net de son boxer orange et blanc, ce petit bout de coton tendu qui cache sa virilité, pendant qu’il déconne avec les autres camarades, oubliant qu’il est à moitié à poil, la bosse bien saillante, bien en vue ; si scandaleusement à l’aise avec son corps, habitué comme il doit l’être depuis longtemps à la promiscuité des vestiaires de rugby.

    C’est le souvenir de sa main posée à plat sur ses abdos, les caressant inconsciemment, nonchalamment ; le souvenir très précis de sa chaînette qui descend entre ses pecs, de ce petit grain de beauté sexy au creux de son cou, de mon envie brûlante de lui sauter dessus.

    Jérémie n'a même pas 17 ans, rien qu'une année de plus que moi et mes autres camarades, mais il fait tellement plus « mec », tellement plus jeune mâle que tous les autres. Son corps dégage une sensualité exacerbée. « Mister Sexe »…

    Non seulement je le trouve beau sans comparaison possible avec n’importe quel autre mec, mais je le trouve tellement plus viril que les autres camarades.

    Déjà, le fait qu’il ait un an de plus, le place à mes yeux sur une sorte de piédestal (lorsqu’on a 16 ans, un an ça compte) ; son corps de fou et sa beauté m’impressionnent ; son attitude de petit con effronté vis-à-vis de l’autorité, son côté petit branleur, son statut de cancre assumée et presque revendiqué, me fascine ; tout comme je suis fasciné par l’admiration dont il jouit de toute part, grâce notamment à ses exploits au rugby, ainsi qu’à sa façon d’en imposer, ce qui lui confère un statut de « mec qui compte », dans chaque situation, naturellement.

    Oui, que ce soit sa popularité auprès des camarades de classe, des potes du rugby, des nanas, ou bien sa réputation sulfureuse vis-à-vis de ses relations avec ces dernières : tout contribue à me donner de lui une image à part, au-dessus de la mêlée.

    Jérém représente à mes yeux une sorte d’absolu masculin, L’absolu masculin même : et il l’est, il l’est d’une façon désinvolte, effrontée, insolente, troublante, criante, débordante.

    Pourtant, lorsqu’aujourd’hui, 15 ans plus tard, je croise dans la rue des petits mecs avec le même âge que Jérém à ce moment-là, même pas 17 ans, j’ai l’impression que de petits cons hypersexy, à gifler, exhibant fièrement leur corps fait pour l’amour, leur petite gueule à faire jouir d’urgence, leur jeunesse aveuglante et leur sensualité débordante, il y en a plein les rues.

    Le fait est qu’à l’époque, je ne voyais que lui, mon « feel good boy », le garçon qui me faisait sentir bien.

    Et j’en reviens au souvenir de la première fois où je me suis retrouvé dans les vestiaires du lycée avec mes nouveaux camarades, la première fois où je me retrouve dans les vestiaires avec lui, la première fois où je l’ai vu torse nu.

    Et c’est aussi le souvenir de nos regards qui se croisent à un moment, le souvenir de son regard qui soutient le mien : jusqu'à que je cède, que je détourne le mien, honteux, craintif, comme toujours.


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     04 Envie de Jérémie pendant les cours (mai 2001).
     

     

    Le lendemain de ce premier après-midi de baise avec le beau Jérémie, je me rends en cours très impatient de le revoir et surtout de tenter de savoir s'il a envie de recommencer.

    Oui, je suis impatient, mais aussi un peu troublé : comment me comporter avec lui après ce qui s’est passé ? Le bogoss a bien précisé que je dois rester discret, que personne ne doit savoir, sous peine de me faire défoncer la gueule.

    Alors, quelle attitude adopter ? Faire comme si de rien n’était ? L’éviter ? Attendre et voir d’abord son comportement à mon égard ?

    Guidé par la profonde naïveté qui est la mienne à cette époque, je me dis que cette bien sympathique « révision » pourrait nous rapprocher, qu’une sorte de complicité pourrait prendre la place de l'indifférence qu'il m'a montrée jusque-là.

    Oui, j’étais un jeune garçon rêveur, dérivant au milieu de son plus beau rêve ; et je songeais les yeux ouverts.

    Dès mon approche au lycée, je balaie de mon regard fébrile l'espace autour de moi, le cœur qui bat à mille à l’heure, impatient de capter sa plastique de fou.

    Je le retrouve à sa place habituelle dans la cour, à côté des scooters, en train de discuter et déconner avec les camarades, en train de fumer une clope, comme d’habitude.

    Le bogoss a l’air tout à fait naturel, comme si rien ne s’était passé hier après-midi.

    Alors que moi, je suis tout chamboulé : j’ai l'impression d'avoir le dessin de ses abdos imprimé sur le front, comme si on pouvait lire sur ma peau ce qui s’est passé la veille ; oui, j’ai l’impression d’avoir l’air d’un mec qui s’est fait divinement dépuceler.

    Un t-shirt noir col rond, parfaitement coupé, nouveau coton fin sculptant le relief de ses pectoraux et dessinant avec une précision redoutable la forme en V de son torse de rugbyman ; un short camouflage, des chaussures de couleur rouge intense, tout comme sa casquette, rouge et estampillée du logo Ferrari : un cheval cabré, certainement un étalon, presque une métaphore de cette puissance sexuelle avec laquelle il m’a retourné, au sens propre comme au sens figuré, lors de notre première « révision ».

    Bref, voilà sa tenue, un ensemble comme toujours très simple mais tellement masculin, redoutablement sexy.

    Mon regard prend un plaisir intense à se balader entre sa chaînette posée sur le coton noir, le petit grain de beauté dans le cou juste au-dessus de la ligne du col du t-shirt, et le tatouage dessiné juste en dessous de la manchette gauche, gravé sur cette peau mate que je sais désormais être d'une douceur à donner des frissons.

    Brun, jeune, musclé, débordant de virilité, un sourire ravageur, Jérémie est vraiment trop trop bandant.

    Le fait est que tout en lui – sa plastique de fou, sa bonne petite gueule, ses attitudes de mec, sa réputation de tombeur de nanas – appelle violemment au sexe. Plus qu’un appel, c’est un cri insupportable. Oui, définitivement, ce mec est né pour faire l’amour.

    Au fil des années, j’ai fini par lui donner un surnom, dans ma tête : « Mr Sexe ». Et maintenant que j’ai gouté à la puissance sexuelle de « Mr Sexe », je n'ai qu'une envie, celle de me mettre à genoux devant lui et de le sucer.

    Je le regarde serrer des mains, faire des bises à ses potes, déconner avec ; je le regarde, assumant parfaitement ce corps de fou, sa petite gueule à faire jouir d'urgence, cette canonitude hors normes, se faufilant le plus naturellement du monde dans l’épais faisceaux des fils invisibles que sont les désirs violents qu'il inspire ; je suis fasciné par sa façon d’évoluer avec nonchalance à travers la dense jungle de regards qui se posent sur lui à chaque pas, qui essaient de le retenir, d’attirer son attention ; et je suis interloqué par sa façon d’être à la fois sensible et imperméable à ces regards : sauf, évidemment, lorsqu’il a choisi où poser son regard de b(r)aise.

    Je n’arrive pas à comprendre comment son attitude peut exprimer à la fois autant de conscience de son charme hors normes, le sentiment assez exceptionnel d’être très souvent, presque toujours, le plus beau mec dans l’horizon proche, et autant d'aisance et de naturel à l'assumer.

    Je sais parfaitement ce que ça fait d’être considéré le mec, le camarade qui ne « compte pas », celui qu’on ne calcule pas, le dernier à être choisi pour former une équipe de foot lors des cours de sport, celui qui a l’air tellement pas dans le coup qu’on ne lui propose même pas le tarpé qui circule dans une soirée ; celui qui est pointé du doigt comme étant pd, tout simplement à cause de sa timidité, de son manque de passion pour les sports et toute autre activité « de mec » ; ou bien parce qu’il n’arrive pas à empêcher son regard de se balader là où « il ne devrait pas ».

    Mais comment un super bogoss vit-il son statut de « mégabombasse », comment il vit sa popularité ? Comment, quand on est un tel canon de mec et qu’on en a, à l’instar de Jérém, pleine et parfaite conscience, comment on vit cela au quotidien, au plus profond de soi-même, comment on vit le fait de voir tant de regards et de désir se poser sur soi ?

    Si je me suis souvent posé ce genre de questions, j’en viendrai plus tard à la conclusion que si un mec comme Jérémie est pleinement conscient de son charme et des désirs qu’il inspire, il n’est pas du tout certain qu’il soupçonne l’existence de ce frisson insoutenable que sa vision provoque dans certains êtres, les plus fins gourmets de la beauté masculine. Est-il conscient des remous insoutenables que sa beauté provoque dans la sensibilité exacerbée de ces esprits passionnés ?

    Comment pourrait-il l’être ? Comment pourrait-il, si au moins une fois dans sa vie il n’a ressenti ce truc déroutant, un désir à en avoir le souffle coupé, un désir total, qui happe l’esprit tout entier, un désir hélas accompagné de l’insupportable certitude de l'inaccessibilité de l’objet de ce désir implacable.

    Est-ce qu’il a un jour senti ce truc déroutant ? Non, je le ne crois pas. Un mec comme lui, n’a qu’à claquer les doigts pour assouvir son désir. Ainsi, le désir ne demeure pas assez longtemps inassouvi en lui pour qu’il puisse ressentir ce que ressent un homo attiré par un hétéro canon qu’il n’aura jamais.

    Se rend-il seulement compte à quel point sa simple présence est à la fois un bonheur sans limites et une brûlure cuisante ?

    « Salut » je lui lance en classe, tout en esquissant un petit sourire.

    « Salut » il me jette froidement, en passant son chemin.

    Bah, me voilà fixé : pour la nouvelle complicité, on repassera. J’ai l’impression que notre petite galipette va plutôt amener une nouvelle froideur entre nous.

    Cinq minutes plus tard, le cours de français démarre.

    Je ne peux décoller les yeux de lui, je n'arrive pas à décrocher mon regard de ce corps magnifique qui m'a donné tant de plaisir la veille.

    Et je n'arrive pas encore à croire que hier après-midi ce beau mâle m'a laissé accéder à sa sexualité, qu’il m'a fait ce cadeau : ma bouche se souvient de la puissance de ses assauts, elle garde le souvenir de la vigueur de ses jets et de son goût de jeune mâle ; mes doigts, ma langue et mes fesses, la sensation jouissive du contact avec l'extrême douceur de sa peau, avec la raideur puissante de son manche ; mon entrejambe vibre encore de l’écho de ses coups de reins.

    Je sens ma queue gonfler dans mon boxer rien qu'en y repensant.

    Assise à côté de lui, voilà Anaïs, sa copine du moment : si elle savait !

    Je la regarde et je me surprends à me demander comment le bogoss lui fait l’amour : est-ce qu’il est aussi macho avec elle qu’avec moi ? Est-ce qu’il la traite de salope ? Est-ce qu’il est aussi directif, aussi dominant ?

    Je la regarde et je l'imagine en train de le sucer, en train de s’offrir à lui, images d’horreur. Je me demande si le bogoss prend avec elle autant de plaisir qu'il semble en avoir pris avec moi : est-ce qu’elle lui offre tout ce dont il a envie, comme je me sens prêt à le faire moi-même ? A l’évidence non, puisqu’il va voir ailleurs…

    Evidemment, le cours de français est le cadet de mes soucis : mille questions fusent dans ma tête et monopolisent mon attention.

    C’était quoi au juste ce qui s'est passé hier ? Rien qu'un coup sans lendemain ? Une curiosité, un « juste pour voir » ?

    Je sais que ce mec est un mec à nanas, et qu’il enchaîne les aventures : d’ailleurs, c’est bien la première fois que je lui connais une copine pendant plusieurs semaines.

    Je me demande si, au moins, j’ai été le premier mec pour lui, tout comme lui il l’a été pour moi. Je me dis qu’un mec comme ça pourrait se taper n’importe qui ; je me souviens avoir entendu que, parfois, dans les vestiaires de rugby, il se passerait des choses entre mecs, des choses dont j’aurai par ailleurs confirmation un peu plus tard cette année-là… mais est ce que Jérémie a déjà essayé le sexe entre garçons ? Il semblait bien à l’aise hier après-midi, très sûr de lui…

    Rien que de le regarder assis à son banc est un pur bonheur : négligemment appuyé au dossier de sa chaise, le buste incliné, les jambes allongées et croisées sous la table, le t-shirt tendu sur son torse parfait, la petite chaîne abandonnée sur le coton noir, ses pecs ondulant au rythme de sa respiration ample et paisible, le regard fixé vers un point indéfini.

    Tout ce qui constitue la beauté du monde à mes yeux à ce moment précis, est là, sous mes yeux : c’est la « poudrière » ; une petite brise rentre par les fenêtres ouvertes et caresse ma peau : c’est l’« étincelle ».

    Et à un moment, ça s’embrase : je sens exploser en moi une excitation qui part de mes tétons caressés par le coton de mon t-shirt, une vibration qui se propage à mon nombril, à mon ventre, à ma queue jusqu'à irradier entre mes fesses là où le souvenir du premier passage de son manche est encore très vif. Mon désir est brûlant, mon envie de lui totale, ma queue dure comme un piquet. J’ai l’impression que ma peau est en feu, que mon visage est en feu : bref, je ressens un besoin viscéral de lui sauter dessus.

    Je suis complètement absorbé dans mes pensées, je dois avoir l’air totalement ailleurs ; et lorsque la prof de français finit par me rappeler à l'ordre, j’ai du mal à redescendre. J’entends quelques ricanements monter du fond de la classe. Je commence à transpirer à grandes gouttes ; heureusement qu’elle s’est limitée à me tirer de mes rêveries, gentiment, avec un brin d’humour ; sans relever, bien qu’elle ait peut-être dû le remarquer, que je n'arrive pas à détacher les yeux du beau Jérémie qui m’accapare bien plus que son cours…

    Le problème c’est que, lorsqu’on regarde quelqu’un fixement, on finit immanquablement par attirer l’attention des gens qui nous entourent, ce qui peut devenir très gênant, aussi bien pour le mateur que par le maté, et créer de sérieux problèmes.

    Mais aussi, lorsqu’on regarde quelqu’un fixement, on finit immanquablement par attirer son attention : c’est ainsi qu’à un moment, je finis par rencontrer son regard de braise.

    C’est inattendu, et presque violent : je suis sidéré de voir dans ses yeux, en lieu et place de son sourire charmeur, un regard bien noir qui ne signifie qu'une seule chose, à savoir, qu'il faut que j'arrête de le mater, et tout de suite !

    Putain que je suis con, je l’ai vexé ; de plus, j’ai l'impression que tout le monde a remarqué mon manège : j’ai envie de disparaître plusieurs mètres sous terre. J’aurai dû me maîtriser, mais c’est plus fort que moi : je crève d'envie, envie de lui, envie de ses envies.

    Pendant la pause, j'ai l'impression qu'il m'évite. Toujours pendant la pause, je le vois rouler un patin à Anaïs. Je me surprends à éprouver un sentiment violent et jamais encore ressenti avec une telle puissance viscérale : la jalousie.

    Mais ce qui me trouble encore plus, c’est le fait de reconnaître dans le regard de cette fille le même désir qui fait vibrer mon corps à la simple vue de Jérémie, la brûlante envie de le sucer et de prendre son manche entre ses cuisses. Je la déteste.

    Cerise sur le gâteau, cet après-midi-là, nous avons Sport. Les exercices d’échauffement, la course, le foot : autant d’occasion de solliciter mes muscles endoloris, de me rappeler ce que j’ai vécu la veille. Autant de malaise, plus encore que d’habitude, à trimballer mon corps mal coordonné, maladroit, à supporter les regards, les quolibets, alors que j’ai l’impression que tout le monde sait, ou devine, ce qui s’est passé hier après-midi.

    Oui, le cours de sport, autant d’occasions pour éviter Jérémie, son regard, sa proximité, alors qu’une attirance inouïe, renforcée par le lien sensuel que cette première révision a tissé entre nous, me ramène à lui sans cesse.

    Le cours de Sport, et son moment le plus redouté : celui des vestiaires, surtout des vestiaires d’« après ».

    Le voir se dessaper, voir son torse exhibé avec nonchalance, chercher la bosse de son boxer : désir violent provoqué par ce corps dont je connais désormais les moindres recoins, les envies, le plaisir.

    Je ne veux pas le regarder, car je suis profondément gêné par son torse dénudé : c’est con, mais j’ai l’impression que les camarades pourraient faire le rapprochement entre le dessin de ses abdos et ce même dessin, imprimé sur mon front.

    J’essaie de ne pas le regarder, mais je ne peux pas ; je le vois disparaître dans les douches, je l’entends se doucher ; et je le vois revenir, une serviette autour de la taille, portée bien basse sur les hanches, à hauteur du pli de l’aine ; tellement basse que son diabolique chemin du bonheur est totalement dévoilé, tellement basse que les premiers poils de son pubis dépassent.

    Non, je ne peux pas, ne pas le regarder, je suis subjugué par ce mec.

    Ma contemplation est tellement insistante, qu’à un moment nos regards finissent à nouveau par se croiser. Le sien est bien noir, et il contraint le mien à se détourner.

    J'ai attendu toute la journée un signe de sa part, en vain. A la fin des cours, je le vois partir avec sa pouffe, je le regarde disparaître dans la rue.

    Le soir, dans mon lit, pendant que je me branle pour trouver le sommeil, je me dis que je n'ai été pour lui qu'une aventure sans suite. Et que de toute manière j'ai tout gâché avec mon comportement, mes regards qui ont fini par l’agacer.


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    03 Souvenir de Jérém : 3 septembre 1998, là où tout a commencé (3 ans avant « première révision »).


    C’est le premier jour du lycée : je ne le sais pas encore, mais cette journée va me marquer à tout jamais.
    Mais ce qui m’a d’abord marqué ce jour-là, c’est le t-shirt jaune vif que je portais, que maman m’avait obligé à porter : un t-shirt informe, de trois tailles trop grand par rapport à mon physique de crevette de l’époque.
    Je n’aimais pas ce t-shirt, pas du tout. Et, surtout, je ne voulais pas le porter pour mon premier jour de lycée : je me doutais que la première impression que je donnerais dans cette nouvelle communauté contribuerait de façon assez définitive à façonner mon image et mon statut, une image et un statut que je me traînerais pendant trois années. Je ne voulais surtout pas qu’on commence à se moquer de moi dès le premier jour, je ne voulais pas revivre ce que j’avais vécu au collège.
    Hélas, maman n’avait pas voulu entendre raison.
    Ainsi, c’est avec un peu d’appréhension, le regard un peu perdu, comme un lionceau qui foule pour la première fois la poussière de la savane, méfiant, sur ses gardes, que je m’approche de l’établissement dans lequel je vais passer les trois prochaines années de ma vie.
    A cet instant précis, à l’approche de mes 16 ans, je ne sais pas encore qu’un compte à rebours est en marche dans mon destin et qu’il est très très très proche du point zéro : dans une poignée de secondes, une rencontre va complètement bouleverser ma vie.
    Lorsque je rentre dans la cour du lycée, je laisse instinctivement mon regard balayer ce grand espace inconnu.
    C’est là que je le remarque, instantanément : brun, peau mate, un t-shirt noir qui lui va comme un gant sur un torse déjà prometteur malgré son très jeune âge, une chaînette négligemment posée sur le coton noir, un jeans bien coupé, des baskets de marque ; et une casquette, noire elle aussi, posée à l'envers sur ses cheveux bruns.
    Le bogoss est là, au beau milieu de cet espace ouvert, en train de discuter et de déconner avec d'autres garçons ; et sur son beau visage il y a ce sourire, ce sourire de dingue qui semble illuminer non seulement toute la cour du lycée, mais la vie toute entière, ma vie toute entière.
    Je bogue, je suis tétanisé : ça fait depuis un certain temps déjà que j’ai compris que je ne suis pas vraiment attiré par les filles ; ça fait un certain temps déjà que certains mecs me font vibrer, c’était le cas à mon ancien collège, c’est souvent le cas dans la rue, ou bien à la télé ou au cinéma (qu’est ce que je kiffe, à cette époque, en 2001, Colin Farrel, Mark Whalhberg, Matt Dillon, Josh Harnett, ou encore Ben Affleck, ainsi que son pote Matt Damon) ; oui, ça fait un certain temps que je tente de percer le mystère fascinant de la beauté masculine, sans pourtant arriver à me dire que je suis gay : mais jamais encore de ma vie je n'ai vu un garçon aussi beau.
    Dès l’instant où mon regard s’est posé sur ce mec, tout a disparu autour de moi. La cour du lycée s’est vidée d'un coup, le bruit des conversations a été remplacé par un silence total dans lequel je n'entendais plus que les battements de mon cœur et ma respiration saccadée. Tout semblait se dérouler au ralenti, le temps d’une seconde, infinie.
    A cet instant précis, je ne vois que lui. Car ce mec, pourtant si jeune, dégage une sexytude ravageuse : chaque seconde passée à le regarder, c’est un coup de poing dans le ventre, une gifle dans la gueule, un truc de fou.
    J'ai dû rester planté un long moment à le mater, la gorge nouée, la respiration bloquée, mes jambes incapables de faire le moindre pas, mon cerveau inapte à considérer quoi que ce soit en dehors de l’attraction débordante que je ressentais pour ce garçon, du désir de tout connaître de sa vie, de savoir qui il était, comment il s'appelait, dans quelle classe pouvait-il bien être, qui étaient ses potes, ces chanceux qui le côtoyaient tous les jours, où il habitait, s'il avait une copine…
    Chaque fibre de mon corps s'était réveillée à cet instant précis, et criait une envie irrépressible de serrer ce garçon contre moi : ma peau réclamait sa peau, mes lèvres les siennes.
    J’ai eu envie de lui dès le premier instant, une envie furieuse, à en avoir mal au ventre. Je l'ai tellement maté qu'à un certain moment nos regards se sont croisés. Et, pendant quelques secondes, son regard a soutenu le mien. Il m’avait vu. Ou, du moins, il avait capté que je le matais : mon cœur était sur le point d’exploser.
    Mais très vite, le bonheur de découvrir ce regard très brun, charmant comme ce n’est pas permis, a laissé la place à la peur : la peur qu'il vienne me mettre son poing dans la gueule. J'ai baissé mon regard, je me suis accroupi et j'ai ouvert mon sac à la hâte, les mains tremblantes, juste pour créer une diversion, style « je cherche un truc ».
    Un instant plus tard, on nous appelait pour rejoindre nos classes respectives : lorsque j'ai enfin osé relever les yeux, le bobrun discutait toujours avec ses potes.
    Je me dirige vers ma classe et je suis obligé de le quitter des yeux : je me demande quand est-ce que je le reverrai. Sans doute à la recréé : ça va être long...
    Je m'installe dans la classe parmi les premiers, je regarde les autres camarades prendre place petit à petit, en essayant de définir lesquels pourraient devenir mes potes : c'est un tri silencieux qui ne donne pas de grands résultats pour l'instant.
    Quant à l’autre tri, celui sur les critères physiques, là non plus, ça ne donne pas de masses : à 15-16 ans, c'est encore rare de trouver des garçons vraiment attirants ; il faut attendre encore quelques années pour que la musculature s'installe et le garçonnet laisse entrevoir le jeune mâle.
    Comment j’aimerais être dans la même classe que le bobrun au t-shirt noir ! Il doit être en terminale, il fait tellement mec !
    Ça, c'est ce que je me disais juste avant… juste avant que le beau brun au t-shirt noir passe la porte de la classe en rigolant avec deux potes, avec son sac à dos rouge et blanc, avec son air de parfait branleur, de lycéen en mode touriste ; et avec sa putain de casquette à l'envers...
    Il faut imaginer ma surprise et mon excitation de le voir débouler dans « ma » classe, alors que cette possibilité ne m'avait même pas effleuré l'esprit.
    Le bogoss passe à côté de moi, sa hanche percute mon coude, premier contact physique ; j'entends un « Excuse » lancé à la hâte : premier contact avec sa voix. Je me retourne, je le regarde s’installer avec ses deux potes bien au fond de la classe.
    Ce mec n'est pas seulement beau, le regarder, c’est se brûler les rétines. Un instant plus tôt, je n'avais même pas osé espérer qu'il soit dans la même classe que moi, j'avais commencé à jalouser les camarades qui le côtoieraient ; mais maintenant, j'entrevois la torture que je vais endurer chaque jour pendant les trois prochaines années. Comment côtoyer un mec aussi attirant sans péter un plomb ? Comment supporter la déchirure qui prend aux tripes, entre l'envie que je ressens pour lui et le fait de devoir y renoncer chaque jour, chaque heure, chaque instant ? Et je n'ose même pas imaginer ce que ça va être pendant le cours de sport, dans les vestiaires...
    Le prof arrive, l’appel commence. Prénom, nom, options choisies et...  date de naissance : que de bonnes nouvelles en perspective.
    J'écoute attentivement la succession de prénoms, de noms et de dates, en guettant fébrilement le moment où le beau brun répondra présent.
    L’appel avance, par ordre alphabétique, le prof arrive aux noms en « P »… une bonne partie des camarades a déjà levé la main ; mon tour arrive aussi : Nico S., né le 15 septembre 1982, présent !
    L’appel continue avec deux noms de famille suivis de prénoms féminins. Puis, un nom en « T » sort des lèvres du prof, Tommasi, suivi d’un beau prénom masculin : Jérémie. Le prof annonce enfin une date qui résonne en moi avec l'importance des codes de l'arme nucléaire : le 16 octobre 1981.
    « Me voilà, monsieur... » je l’entends répondre, sur un ton taquin et insolent. Je reconnais sa voix. Déjà je reconnais sa voix. Je me retourne, tout comme d'autres élèves, pour voir qui c'est ce petit con qui se fait remarquer dès le premier jour.
    Jérémie, joli prénom qui lui va à merveille, je trouve ; Tommasi, un nom de famille qui sonne d'ailleurs : et ça en rajoute au charme.
    1981, ainsi le bogoss a un an de plus que moi : et ça en rajoute encore au charme. Je me dis qu'il doit redoubler, ce qui semble cohérent avec le côté branleur qu'il dégage de façon plutôt effrontée, ainsi qu'avec le coté insolent qu'il vient de montrer en répondant à l'appel.
    Pendant que le prof donne l'emploi du temps, j'entends rigoler au le fond de la classe : je me retourne un peu, juste ce qu'il faut pour capter le bogoss du coin de l'œil, pour le voir en train de se marrer avec ses potes.
    « On se calme, on se calme... » fait le prof à un moment « Monsieur Tommasi, s'il vous plaît... dois-je vous rappeler que vous êtes ici parce qu’un autre lycée ne veut plus de vous... faisons en sorte que l'expérience ne se renouvelle pas... ».
    « D'accord monsieur... » fait-il sur un ton railleur.
    « Commencez déjà par ôter votre casquette pendant les cours... » fait le prof en suivant « et à partir de demain, je voudrais vous voir plus proche de mon bureau que du radiateur… ».
    « D'accord monsieur... » répète le bogoss sur le même ton, le regard taquin et malicieux, tout en ôtant sa casquette et en dévoilant sa belle crinière brune. Ce qui le rend, évidemment, sexy en diable. Toutes les nanas le regardent ; moi aussi je le regarde, incapable de me retourner vers le prof, conquis par un charme qui ne me lâchera plus jamais.
    Premier jour du lycée, première branlette en rentrant à la maison en pensant à ce mec si beau qui a provoqué ce truc si violent en moi, balayant d'un seul sourire tous mes doutes et toutes mes tergiversations au sujet de mon attirance vis-à-vis des garçons.
    Car lorsqu'on éprouvé une attirance si violente pour un garçon, lorsqu'on ne peut plus détacher les yeux de lui, lorsque le simple fait de le regarder donne à la fois le plus exquis des plaisirs et la plus brûlante des frustrations ; lorsqu'en le regardant on a envie de pleurer et d'hurler ; lorsqu'on est à ce point persuadé que son propre bonheur serait dans ses bras et dans ses draps : voilà, c’est à ce moment-là que l’on comprend qu'on est définitivement gay et qu'on ne pourra jamais rien y faire. Car c'est tout simplement ce que l’on est, et notre chemin vers le bonheur nous amène vers les garçons.
    Et quand le désir physique se mélange à l'envie de tout savoir de lui, de le câliner, de mélanger nos souffles, de me perdre en lui, c'est que ça va au-delà de l’attirance : est-ce que c’est ça, être amoureux ? Si c’est ça, je l’ai été depuis la première milliseconde où son image a traversé ma rétine.
    Oui, il y a eu un avant et un après ce lundi 3 septembre 1998 : avant, il n’existait pas pour moi ; après, j’étais fou de lui.
    Une folie qui s’embrasera définitivement le lendemain lorsque, en classe, il viendra me serrer la main, chose qu’il ne fera pas souvent par la suite.
    « Nico, c'est ça ? ».
    Putain ! Il avait retenu mon prénom, dès le premier jour !
    Oui, c’est sapé avec un t-shirt jaune informe que j’avais vécu mon premier jour de lycée.
    Fort heureusement, un beau jeune garçon brun m’avait fait tout oublier, y compris mon t-shirt : car mon cœur avait commencé à battre pour autre chose que de me maintenir en vie.


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    Parce qu’une écriture de qualité demande beaucoup de temps, vraiment beaucoup de temps.
    Parce que l’écriture n’est pas mon travail principal, c’est une grande passion qui ne me permet pas pour autant de vivre à elle toute seule : mon travail principal c’est agriculteur, à temps plein.
    Parce que conjuguer mon travail et ma passion, tout en essayant d’avoir une vie sociale est un castet.
    Parce que je ne peux pas indéfiniment prendre sur mes soirées, mes nuits, mes weekends, mes vacances pour écrire.
    Parce que j'ai besoin de dégager du temps pour le consacrer à l’écriture ; et pour ce faire, je vais devoir embaucher un collaborateur à temps partiel, que je vais devoir rémunérer.
    Parce que, après plus de deux années de contribution, certains tipeurs de la première heure, que je remercie du plus profond de mon cœur, ont dû mettre fin à leur soutien.
    Parce que le financement du projet Jérém&Nico est aujourd’hui au plus bas (capture d'écran du 10/09/2018).

    Financement de l’écriture de la SAISON 2 de Jérém&Nico.



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    Toutes les contributions donnent droit aux livres epub ou papier, dans la mesure où elles atteignent le niveau de prix du livre. Et bien sûr, chaque contribution donne droit à être cité sur le site internet et dans le livre en tant que contributeur.

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    Fabien

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  • Je m'appelle Nicolas, Nico pour presque tout le monde. J’ai 18 ans et je vais bientôt passer le bac dans un lycée de la plus belle ville au monde. Laquelle ? La mienne : Toulouse, bien évidemment.
    En cet après-midi de mai, très ensoleillé, je marche dans les allées, direction l’appart de Jérém, le bogoss sur lequel je fantasme depuis le premier jour du lycée.
    C’est le début de cette histoire, de mon histoire.
    Elle démarre au printemps : c’était la première année du nouveau millénaire, la dernière année où le franc avait cours.
    Mais c’était surtout et avant tout, l’année de mes 18 ans. Et, comme je ne tarderai pas à le savoir, l’été où je découvrirai l’amour.
    Ce jour-là, le vent d’Autan soufflait très fort dans les rues de la ville Rose. Puissant, insistant, il caressait ma peau, chatouillait mes oreilles, me racontait le réveil d’un printemps en train de se manifester partout : dans les arbres des allées au feuillage triomphant, dans les massifs fleuris du Grand Rond, dans les t-shirts qui, seuls désormais, couvraient les torses des garçons.
    J’ai le net souvenir de la sensation de ce vent dans le dos, accompagnant mes pas, encourageant ma démarche, comme pour faire taire mon hésitation.
    Tant d’années plus tard, lorsque je me pose devant un clavier pour rassembler mes souvenirs, pour partir en quête de moi-même, après la tornade sentimentale qui a tout balayé dans ma vie, j’ai presque l’impression que le vent d’Autan semblait ce jour-là souffler dans mon dos comme pour me pousser à l’encontre de mon destin.
    Tant de fois, dans la suite de cette histoire, il sera question de vent d’Autan, ce vent qui est à Toulouse une institution au même titre que le Stade Toulousain, le cassoulet, le TFC, le foie gras.
    Et à chaque moment clef, et jusqu’au dernier chapitre, il sera là, caressant ma peau, titillant mes oreilles, s’insinuant jusqu’au plus profond de mon esprit, semblant parfois me pousser, ou bien me retenir. Comme s’il voulait me parler, me conseiller.
    C’est drôle la signification qu’on a parfois envie d’accorder à certains signes.
    Ce jour-là, le vent d’Autan me poussait à aller au bout de mon trajet, à franchir la distance entre la maison de mes parents, dans le quartier St Michel, et l’appart de Jérém, rue de la Colombette, en marchant tout droit vers la première révision de maths avec mon camarade, vers la première révision de ma vie sentimentale, et de ma vie d'adulte.
    Je n’ai jamais oublié la puissance du vent d’Autan, ce jour-là. Tout comme je n’ai jamais pu oublier mon Jérém ; bien que depuis tant de temps déjà, nos vies ne marchent plus ensemble.


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