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Le beau brun, le beau barbu et moi
Cette séquence est un extrait (non corrigé) du livre "Jérém&Nico - Livre2 - Apprivoiser un beau brun" qui sortira en mars/avril 2021.
71 Duel de bites fort bien tendues.
Je rentre en dernier dans l’appart et je referme la porte derrière moi. Mon regard parcourt ces quatre murs sans lesquels rien de ce qui s’est passé entre Jérém et moi depuis des mois n’aurait été possible. S’il avait créché chez ses parents, jamais je n’aurais osé lui proposer de réviser ensemble. Et du coup, toutes nos baises n’auraient certainement pas eu lieu. Ni celles consommées ici, ni très probablement celles dans d’autres endroits, chiottes du lycée, piscine, vestiaire du rugby. Non, sans le premier théâtre de nos « révisions », tout le reste ne serait pas arrivé. Sans ce lieu pour les révisions, il n’y aurait pas eu de « révisions ».
Je me suis toujours demandé comment se passaient dans la tête de Jérém les véritables moments de révision (car il y en a bien eu quand même). A quoi pensait Jérém à ces moments-là ? Est-ce qu’il ne pensait qu’a la partie de baise qui allait suivre ou qui venait juste de se passer, ou bien, est-ce qu’il appréciait un tant soit peu ma compagnie, même s’il ne le montrait pas ?
Sans un mot, Jérém avance droit vers le frigo, l’ouvre, il en sort trois bières. Le regard fuyant, il en tend une au beau Romain. Ce dernier l’accepte en la troquant contre un sourire incendiaire, un smiley sexy en diable et éminemment canaille que Jérém fait mine de ne pas remarquer.
La troisième bière est pour moi. Jérém me la tend de la même façon, sans me regarder.
D’un geste anormalement précipité, il dévisse la capsule de la sienne et la balance négligemment dans l’évier. Il porte le goulot entre ses lèvres, il bascule la tête vers l’arrière et il en boit une bonne rasade. Sa pomme d’Adam s’agite nerveusement sous l’effet d’une déglutition rapide. En quelque secondes, la moitié du contenu de la petite bouteille a disparu.
Je ne me sens pas à l’aise et j’ai l’impression que Jérém aussi est tendu, et ses yeux sont toujours aussi fuyants. Est-ce qu’il ne serait pas en train de demander à l’alcool de lui venir en aide pour se détendre et oser ce plan qui semble le mettre tout aussi mal à l’aise que je le suis ?
Romain est le seul de nous trois qui a vraiment l’air très bien dans ses baskets. Il boit sa bière par petites gorgées, le regard fixement ancré sur mon beau brun, l’air d’un lion qui guette sa proie et qui est prêt à bondir quand le bon moment va se présenter.
Jérém, quant à lui, il a l’air dérouté devant ce mec plus âgé affichant cette insupportable assurance. Il s’allume une clope et part la fumer sur la terrasse.
Le « lion » Romain, magnifique et puissant félin mâle, lui emboîte le pas. La chasse est ouverte.
A cet instant précis, je ressens en moi un mélange de sensations et de sentiments complètement explosif. D’une part, je suis affreusement jaloux. Je sais qu’il va se passer un truc très sexuel entre Jérém et Romain, et ça me met hors de moi.
Mais la situation dégage un côté terriblement excitant. J’ai l’impression que Romain se pose clairement en mode « mâle alpha » et que le côté dominant de Jérém, celui que j’ai ressenti sur moi depuis toujours et que je croyais inébranlable, est en train de perdre de sa superbe dans la confrontation avec ce barbu.
Oui, j’ai l’impression que finalement mon beau brun est intimidé par l’assurance et le charisme indéniable de ce beau barbu. L’impression que tout compte fait, il ne sait plus trop comment gérer ça.
Le fait de voir mon beau brun un tantinet perdu, dépassé par la situation, a pour résultat de le rendre particulièrement touchant à mes yeux.
Mais en même temps, je suis impatient de découvrir comment tout ça va se décanter, de quelle façon les « rôles » vont se distribuer, comment leurs virilités vont se rencontrer, se confronter, se jauger, se mélanger, s’affirmer, ou se dérober.
Pendant que je me perds dans l’univers de mes fantasmes, je jauge les deux beaux bruns appuyés contre la rambarde de la terrasse, en train de siroter leurs bières. Dans mon champ de vision, t-shirt blanc moulant et t-shirt noir cintré. J’ai l’impression que toute la beauté du monde est sous mes yeux cette nuit.
L’un transpire un calme insolent, alors que l’autre dégage une nervosité de plus en plus évidente. Oui, j’ai la sensation de plus en plus nette que la détermination de mon Jérém est en train de vaciller. Par ailleurs, j’ai également l’impression que Romain a lui aussi bien capté cet état des choses et qu’il sait que cela lui donne un certain avantage. Ainsi, au fur et à mesure que mon Jérém semble perdre pied, l’assurance de Romain semble triompher.
Les rafales de vent font remonter de la rue les voix alcoolisées des derniers « fais-tard » du samedi soir. A côté de cela, un petit chant d’oiseau au loin s’insinue dans le vent et semble parler de l’été naissant, et de toutes ses promesses de vacances, de liberté, de plaisir.
Mais sur la terrasse au premier étage du petit immeuble rue de la Colombette, le silence se prolonge. Et il commence à se faire carrément gênant, traduisant une tension palpable.
C’est le beau Romain qui se charge de le briser.
« Au fait, on ne s’est pas présentés. Moi c’est Romain » il lâche, tout en se retournant vers Jérém et en posant franchement son regard sur lui, alors que ce dernier semble toujours complètement ailleurs.
Bah, ça on sait. On a entendu tes groupies t’appeler par ton beau prénom, tout à l’heure, avant de rentrer au On Off.
Jérém avale la dernière gorgée de sa bière. Son bouclier liquide vient de s’évaporer. Mon beau brun est à découvert, il est « à poil » devant le regard pénétrant du beau barbu Romain. Il n’y a plus d’échappatoire, il va falloir y aller, mon gars.
« Jérém » il finit par lâcher, le regard toujours fuyant.
« Et moi c’est Nico » je me manifeste.
Et là, ce n’est pas un regard de beau brun que je capte, mais deux. Ah quand-même, ça fait plaisir que vous vous souveniez que je suis là !
Le regard de Jérém repart très vite ailleurs. Et celui de Romain atterrit très vite à nouveau sur mon bobrun. Et c’est un regard lourd, sensuel, concupiscent. Un regard tellement magnétique qu’il est capable d’harponner celui résolument évasif de ce dernier.
Je suis bien placé pour savoir que s’il y a une chose capable par-dessus tout d’indisposer mon Jérém, c’est le fait de sentir « bousculé », ne serait-ce que par un regard insistant. Alors, je ne suis guère étonné par le regard dur, froid, distant, glacial, presque agressif qu’il lance en retour au beau barbu Romain. C’est sa stratégie de défense, une défense de beau brun ténébreux.
Le vent caresse mon visage, mes bras, mon cou, s’insinue au travers du tissu de ma chemise, caresse mon torse, affole mes tétons. La tension érotique est palpable, je sens le désir monter en moi, je me sens bander. J’ai envie de m’étourdir de sexe. J’ai envie de voir comme tout cela va se dénouer.
Mais mon Jérém ne semble pas du tout pressé à en découdre. Il allume une nouvelle clope. Mais alors, que t’arrive-t-il, cette nuit, mon beau brun,? Toi d’habitude si à l’aise avec ta sexualité, toi qui ne penses qu’à baiser ?
Alors, c’est encore Romain qui ose. Qui ose lever poser sa main sur le biceps de mon beau brun, et qui ose balancer :
« Il est beau ton tatouage. Il est très sexy » tout terminant par un « eh ben… ».
Oui, mec, « eh, ben », comme tu le dis. C’est du muscle de rugbyman, et c’est super ferme, oui. Alors que la peau est si douce.
Jérém finit par sourire, mais son sourire est crispé. Il écrase sa cigarette dans la foulée, et, sans un mot, il avance pour rejoindre le séjour.
Je m’écarte légèrement pour le laisser circuler, mais il passe tellement près de moi que je sens non seulement l’odeur de son deo, mais aussi bien la chaleur de son corps irradier contre le mien.
Une fois à l’intérieur, je le vois se diriger vers le frigo, l’ouvrir à nouveau, attraper de nouvelles bières. Entre temps, Romain est également rentré dans le petit séjour en passant devant moi sans même me calculer. Deuxième proximité de beau brun, deuxième traînée de parfum à vriller mes neurones.
Jérém lui tend une nouvelle bière. La réaction de Romain est un simple sourire à la fois amusé, limite railleur et puissamment charmeur. Et là, au lieu d’accepter la bière qui lui est offerte, je l’entends balancer :
« Eh, mec, on n’est pas venu ici que pour boire des bières ».
Accompagnant le geste à la parole, Romain ôte tout simplement son t-shirt noir. Il s’y prend de cette façon moins usuelle, en l’attrapant par l’arrière du cou et en tirant vers le haut. Sa demi-nudité dévoile des tablettes de chocolat parfaitement dessinés, ainsi que des pectoraux rebondis et fermes, le tout donnant lieu à un torse harmonieux et puissant, sur lequel une belle pilosité mâle ne fait qu’ajouter encore de l’intensité à une sensualité déjà incandescente.
Torse nu, avec son joli jeans tenu par une épaisse ceinture de mec mais porté assez bas pour laisser entrevoir la naissance à l’angle outrageusement saillant du pli de l’aine, Romain est terriblement sexy.
Le départ de ces deux lignes anatomiques inclinées qui séparent l’abdomen du bassin et qui convergent tout droit vers le sexe, conduisent l’œil et l’esprit à s’interroger au sujet d’une virilité encore tout juste suggérée mais déjà capable d’enflammer le désir le plus explosif.
Et si on ajoute à cela la présence d’un délicieux chemin de poils qui part de son nombril et qui descend tout droit vers sa virilité, voilà que ce mec habillé de sa demi-nudité, avec en prime cet air hyper à l’aise, est juste à craquer.
Ainsi, le t-shirt noir vole en premier, dévoilant ainsi un « manifeste de virilité » qui appelle une riposte tout aussi haute en sensualité.
« Non, je ne pense pas » j’entends mon Jérém réagir.
Et là, joignant le geste à la parole, il repose illico les bières et referme la porte du frigo restée ouverte pendant quelques instants d’égarement. Les mains ainsi libérées, il riposte à l’attaque sensuelle de son hôte avec les mêmes armes. Une seconde plus tard, c’est au tour du t-shirt blanc de voler.
Jérém, son truc, sa technique pour se débarrasser de son t-shirt, c’est la plus classique, qui est également la plus « mec » qui soit à mes yeux. A savoir, celle qui consiste à croiser les avant-bras contre les abdos, puis attraper le bas du t-shirt de chaque côté, le soulever d’un geste rapide et presque machinal. Le coton glisse le long du torse et une demi-seconde plus tard se retrouve retourné, glisse le long de ses bras, et se retrouve tenu entre ses doigts.
Et voilà, le t-shirt blanc a volé à son tour. Et son retrait, tel un rideau qui s’ouvrirait pour montrer le plus beau spectacle du monde, permet de déballer une nouvelle tablette de chocolat si bien dessinée que Michel-Ange et Léonard se la seraient disputé pour la croquer.
Torse nu, avec son joli jeans tenu par une épaisse ceinture de mec mais porté assez bas pour laisser entrevoir la naissance à l’angle outrageusement saillant du pli de l’aine, Romain est terriblement sexy.
Le départ de ces deux lignes anatomiques inclinées qui séparent l’abdomen du bassin et qui convergent tout droit vers le sexe, conduisent l’œil et l’esprit à s’interroger au sujet d’une virilité encore tout juste suggérée mais déjà capable d’enflammer le désir le plus explosif.
Et si on ajoute à cela la présence d’un délicieux chemin de poils qui part de son nombril et qui descend tout droit vers sa virilité, voilà que ce mec habillé de sa demi-nudité, avec en prime cet air hyper à l’aise, est juste à craquer.
C’est drôle, j’ai l’impression d’avoir déjà vu ça quelque part…
Un peu plus tôt dans la nuit je m’étais dit que le contraste entre t-shirt blanc et t-shirt noir n’allait pas tarder à s’estomper pour laisser la place à un contraste bien plus nuancé de peaux mâtes. Et entre ces deux torses nus de beau brun à la peau mate, il y a de quoi perdre la raison.
Car là, on s’élève à des sommets de beauté masculine où les mots n’ont plus cours, où le verbe se retrouve complètement insuffisant et impuissant à exprimer cela. Une telle « canonitude » ne se décrit pas, ne se raconte pas, car elle est tout bonnement impossible à figer avec des mots. Elle se vit, se respire, se ressent comme le plus exquis des plaisirs.
Oui, la tension sexuelle est palpable. Les deux mâles bruns se toisent, se défient dans un duel à la testostérone où chacun possède sa propre stratégie d’attaque. Le regard de Jérém est noir, ténébreux, alors que celui de Romain est illuminé par un sourire impertinent, un brin arrogant.
Jérém s’est planté à côté de la porte d’entrée, le genou plié, la pointe du pied appuyée contre le mur. La tête fièrement remontée, le sourcil un tantinet froncé, un regard de charmeur sensuel.
J’ai l’impression que mon Jérém est en train de se ressaisir, de retrouver ses marques ponctuellement égarées à cause d’un élément perturbateur appelé Romain. Oui, je sens que le Jérém que je connais ne va pas tarder à refaire surface. J’attends avec hâte de connaître le prochain « coup sensuel » de cette partie d’échecs entre beaux bruns.
C’est encore Romain qui dégaine le premier. Avec un geste calme et méthodique, il ouvre sa ceinture, déboutonne sa braguette et dévoile un slip rouge et blanc du meilleur effet, déformé par une jolie bosse, elle aussi du meilleur effet.
Et son regard, mon Dieu ce regard ! Un regard intense, lourd comme une massue, accroché à la superglue à mon Jérém, dégageant une sensualité presque radioactive.
Je ne sais pas comment Jérém peut résister à ce petit geste combiné de la tête et du cou que le beau Romain lui balance à un moment, signe évident de ce qu’il attend de lui.
Les forces en présence commencent à découvrir leurs positions. Non, Romain n’est pas venu pour boire des bières. Ni pour sucer mon beau brun. Il est venu ici pour se faire sucer par mon beau brun.
Et lorsque Jérém décolle les épaules du mur, lorsque son bassin semble remuer pour préparer ses jambes à avancer en direction de Romain, j’ai l’impression qu’il va bondir de ma poitrine. Putain, il va le faire !
Mais non, son petit mouvement n’a servi qu’à reprendre appui avec son pied contre le mur. Désormais mon beau brun semble avoir retrouvé de l’assurance, et même beaucoup d’assurance. Et dans son regard j’ai l’impression de capter une étincelle résolument insolente.
Je ne sais pas exactement à quel moment tout ça s’est remis en place dans sa tête. Peut-être lorsque le beau barbu, impatient de conclure, a dévoilé en premier ses pions, ses attentes.
Quoi qu’il en soit, j’ai l’impression que mon Jérém vient de retrouver ses marques. Je le vois dans son attitude, je le vois dans ce regard qu’il fronce jusqu’à que ses yeux ne soient plus que deux fentes dégageant une virilité puissante et insolente.
Et j’ai la confirmation définitive de cet état de choses, de cet état d’esprit, lorsque je le vois ouvrir sa ceinture à son tour. Le mouvement est lent, tellement lent qu’il me laisse le temps de bouillir d’impatience. La braguette s’ouvre bouton après bouton, dévoilant son boxer déformé par sa jolie poutre déjà bien raide.
L’attitude de petit con de Jérém a réussi à ravir un petit sourire au beau Romain. Romain qui, une seconde plus tard lui balance sans détour :
« Allez, viens me sucer ».
Et après avoir marqué un petit silence brûlant d’érotisme, il assène le coup de grâce : « je sais que t’en as envie ».
Ça c’est une réplique que j’ai déjà entendue. C’est une réplique de mâle dominant qui a été lancée à mon attention, dans cette pièce même, bien de fois dans le courant des semaines de nos « révision ». Décidemment, le lexique de mâle dominant possède un vocabulaire universel qui lui est propre.
Jérém accuse le message de Romain en lançant un nouveau sourire, un sourire amusé de pur défi de p’tit con. Non, Jérém n’a pas envie de sucer ce mec. Il attend autre chose de lui.
Romain commence à avoir l’air de s’impatienter. Jérém, au contraire, semble avoir retrouvé toute son assurance et, avec elle, un calme insolent et résolument provocateur.
Difficile de dire quelle serait ma préférence, entre le plaisir de voir mon beau couillu triompher de la virilité de Romain, ou plutôt celui de voir ce beau barbu, un peu plus âgé que mon Jérém, faire découvrir à ce dernier le plaisir de se soumettre à sa puissance sexuelle.
D’un côté, l’idée que Jérém puisse avoir cette envie, me rend dingue. Mais d’un autre côté, je pressens que cette expérience pourrait à terme se révéler dangereuse.
Car cette deuxième option risquerait de perturber l’attitude de Jérém, déjà bien instable par ailleurs, vis-à-vis de moi. Peut-être que sur le moment il serait capable de prendre son pied avec ce gars. Mais est-ce qu’il l’assumerait, après ? Et le fait que j’en sois témoin, que j’assiste à sa « chute » du rôle de « male alpha », pourrait bien encore compliquer les choses, et lui rendre ma présence insupportable à l’avenir.
Il y aurait une troisième issue à cette situation : que Jérém se dégonfle et qu’il foute à la porte le beau barbu. J’en serais vraiment frustré et déçu, mais cela présenterait l’avantage de laisser mes fantasmes intacts et d’avoir cette nuit mon beau brun rien que pour moi. Mais je sais que sa fierté de mâle est incapable de reculer, et surtout pas après s’être engagée si loin.
Oui, Romain a l’air de commencer à s’impatienter, mais Jérém ne bouge pas d’un poil. Et, tout en le regardant fixement dans les yeux, il allume une nouvelle cigarette avec des mouvements lents, contrôlés. Oui, c’est officiel, le petit con a remis le pied à l’étrier.
Jérém n’a pas le temps de tirer sa première taffe que le beau Romain s’approche de lui, en s’arrêtant si proche qui pourrait l’embrasser juste en pliant son cou. Mon beau brun ne se gêne pas pour terminer d’expirer lentement la fumée de sa clope.
Et là, Romain lui arrache la cigarette des doigts, la glisse ensuite entres ses lèvres, il en tire une bonne taffe et la balance enfin dans l’évier juste à côté. Un instant plus tard, il expire lentement la fumée à la figure de Jérém comme ce dernier vient de le faire avec lui.
Romain s’approche un peu plus encore de mon Jérém. Bientôt les deux torses musclés vont se frôler. Bientôt leurs bouches vont se rencontrer.
Ah, non, pas ça ! S’il permet à ce mec de l’embrasser, alors qu’il n’a jamais accepté que je l’embrasse, je vais péter un câble.
Mais le beau barbu a prévu autre chose. Il relève les bras, il appuie les paumes des deux mains contre le mur d’une part et d’autre de la tête de Jérém. Il plie ensuite son cou et il approche ses lèvres vers son oreille gauche, qu’il commence à mordiller.
Mon beau brun frémit. Je sais à quel point il est sensible à ce genre d’effusion. Cependant, il ne réagit pas, il se laisse juste faire.
Romain décroche une main du mur pour la poser derrière le cou de mon beau brun, tout en amorçant un geste exprimant l’évidente intention de le faire mettre à genoux. Le beau barbu semble très sûr de son coup. Mais Jérém lui tient tête.
Romain ne renonce pas, il tente de faire plier mon beau brun en lâchant tout bas :
« Allez… ».
Un instant plus tard, Jérém décolle ses épaules du mur, avance vers Romain presque d’un bond, il porte ses deux mains sur ses pecs, le repousse. Puis, tout en le regardant fixement dans les yeux, lui balance :
« Suce-moi ! ».
Bam, du pur Jérém. C’est beau.
« Naaaan, mec, moi je ne suce pas. Ce sont les autres qui me sucent » fait le beau Romain, sans se laisser intimider par l’injonction de Jérém.
Et là, sans se démonter, avec ce sourire de parfait petit con qui ne le quitte plus, Jérém tranche net :
« Moi non plus je ne suce pas. Alors, soit tu suces, soit tu dégages ».
Décidemment, mon Jérém n’a pas froid aux yeux. Je sais pourquoi ce mec m’impressionne autant.
La tension monte encore d’un cran. Et, à ma grande surprise, c’est encore Romain qui désamorce. Décidemment, le rapport de forces a changé de camp.
« Et lui, il peut pas sucer ? » il balance en me désignant avec un geste désinvolte de la tête, sans même m’adresser ne serait-ce que la moitié d’un regard.
Oh que si, oh, que si, je peux sucer, et plutôt deux bruns qu’un. Mais alors que je me sens prêt à accepter son invitation et à me « sacrifier » pour mettre mes compétences au service de la paix entre beaux mâles en rut, j’entends mon beau couillu balancer sèchement :
« Non, il suce pas ».
Ah, merde. Et dire que j’avais justement envie de sucer. Je suis à la fois vexé et excité de cette façon de Jérém de diriger le jeu.
« Si personne ne suce, ça ne sert à rien de continuer à se chauffer » conclut sèchement le beau Romain.
« C’est ça » confirme Jérém, avant d’ajouter, froidement « alors, à toi de voir ».
Un instant plus tard, un beau brun à la peau mate est à genoux devant un autre beau brun à la peau mate. Un mâle dompté par la virilité d’un autre mâle, et qui ne semble vraiment pas bouder son plaisir.
Le beau brun debout a l’air de prendre sacrément son pied dans la bouche de l’autre. Les épaules appuyées contre le mur, le bassin avancé,
il ne quitte pas des yeux son manche disparaissant dans la bouche de l’autre et réapparaissant au grés des mouvements alternés d’une fellation intense.
Tout est excitant. La proximité des corps magnifiques, le contact de la bouche de l’un avec le sexe de l’autre, la rencontre de leurs plaisirs enfin accordés.
Excitante même cette « humiliation », le fait que mon beau couillu pousse le bouchon jusqu’à m’imposer de le regarder découvrir de nouveaux plaisirs avec un autre. Lui qui me fait des sketchs de jalousie alors que je me fais tout simplement draguer. Sacré petit con, va !
72 Jérém prend son pied. Romain aussi. Et moi…
Le chemin du bonheur, cette délicieuse ligne de poils tout doux qui prend naissance dans le nombril des garçons, s’étire le long de la région vallonnée des abdos, qui descend jusqu’à la source de la virilité.
Oui, le chemin du bonheur, ainsi appelé, j’imagine, car c’est un grand bonheur, lorsqu’on tient le sexe d’un beau garçon entre les lèvres, que de le voir courir devant nos yeux…
C’est sur cette ligne de poils bruns posée sur un paysage d’abdos au dessin parfaitement ciselé, un bas-relief que je connais si bien pour l’avoir vu souvent de très très près, que mon esprit bloque à un instant, débordé par l’image insoutenable de mon Jérém en train de se faire sucer par le beau Romain.
A l’instant où les lèvres du beau barbu, sont rentrées en contact avec la queue de mon Jérém, j’ai ressenti un frisson de jalousie. Mais très vite, j’ai trouvé ça terriblement excitant.
Le torse animé par les vagues d’une respiration profonde de mec excité, le corps parcouru par une tempête de frissons, le visage balayé par expressions typiques du bonheur sexuel, mon beau brun semble prendre sacrement son pied.
C’est divinement beau à voir, mais au même temps, une question évidente me taraude l’esprit. Est-ce qu’il prend autant de plaisir qu’avec moi, moins ou bien davantage ?
Le fait est qu’en plus du plaisir physique, ce petit con doit être en train de goûter au plaisir ultime de se faire sucer par un mec viril « qui ne suce pas », un mec qu’il a fait plier devant sa virilité. Et lorsque la fierté de mâle s’en mêle, la perception du plaisir peut s’en trouver faussée.
J’adore regarder mon Jérém se faire sucer par ce Romain, ce bogoss si arrogant. Et pourtant, je trouve également quelque chose d’assez inquiétant à cela. Si Jérém prend conscience qu’il peut se taper des mecs aussi canons, comment peut-t-il se contenter de moi à l’avenir ? Je donnerais cher pour savoir ce qui se passe dans sa tête à cet instant précis…
Je donnerais cher aussi pour savoir ce qui s’est passé dans la tête du beau Romain lorsqu’il a vu que Jérém lui tenait tête. A quel moment son désir a basculé en lui, à quel moment il a compris que malgré son expérience, il n’avait pas le choix que de céder aux envies d’un petit con bien plus jeunes que lui. Que c’était ça ou rien, ça ou la porte.
Je déboutonne ma chemise, j’ouvre mon jeans, je fais glisser mon boxer le long de mes cuisses, j’empoigne ma queue, j’envoie une main caresser mes tétons. Je me branle dans mon coin, en essayant de régler la progression de mon plaisir sur la progression de celui de mon beau brun.
Ce que j’aimerais par-dessus tout, c’est d’arriver à me maîtriser pour jouir au même temps que lui, pour jouir en le regardant jouir.
Suprême puissance de la branlette, capable de bien d’exploits. En la pratiquant, tout devient supportable. La montée de mon plaisir m’isole momentanément de ma jalousie, ce sentiment somme toute naturel dans une telle situation.
Jérém prend son pied. Romain aussi. Et moi, je me branle en comptant les points.
Dans un premier temps, Jérém se laisse faire, acceptant avec bonheur les caresses apportées par des nouvelles lèvres, par une nouvelle langue. Mais il ne va pas tarder à porter les mains sur la tête de Romain, à enfoncer les doigts dans ses cheveux bruns et à prendre la main dans cet échange de bonheur sexuel.
Un instant plus tard, Romain se retrouve la tête coincée entre le mur et le magnifique mur d’abdos de mon beau brun, tout en encaissant sans broncher ses coups de reins de plus en plus rapides, de plus en plus puissants. Je me demande comment le mec « qui-ne-suce-pas » arrive à encaisser tout ça. Si ce mec n’a jamais sucé, moi je suis hétéro.
D’ailleurs, à un moment Romain met un frein aux ardeurs de mon beau brun, en le repoussant de façon plutôt musclée.
Visiblement essoufflé par les assauts de mon beau couillu, il lâche :
« T’es très sexy, mec. Mais vas-y mollo ».
Et là, en le regardant droit dans les yeux, en le dominant du haut de son mètre quatre-vingts, de toute la puissance de son torse et de sa queue bien tendue à tout juste quelques centimètres de son nez, Jérém lui balance :
« Suce… ».
Romain reprend à sucer, et mon Jérém renonce à son « animalité ». C’est moins brutal, mais pas pour autant moins sensuel. Bien au contraire.
Et là, en voyant mon beau brun dans cette position, les mains appuyées contre le mur, le dos incliné vers l’avant, les fesses bien en vue, je ne peux résister à la tentation de m’approcher du feu de l’action pour y prendre partie.
Je m’approche de ses fesses musclées et je les saisis. Le beau brun ne m’a pas vu venir et accuse la surprise par un petit frisson. Mais il comprend très vite où je veux en venir et j’ai même l’impression qu’il cambre un peu plus ses reins pour m’inviter à aller au bout de mes intentions.
Et alors, j’y vais, au bout de mes intentions. J’écarte ses fesses et j’envoie ma langue titiller son trou, décupler les plaisirs, le sien, le mien.
« Vas-y, mec, c’est bien comme ça, vas-y, suce bien » j’entends mon Jérém lâcher, la voix déformée par l’excitation, comme dans un état second.
Le beau brun bascule sa tête vers l’arrière, lève son visage vers le ciel. Ses ahanements se font de plus en plus bruyants. Ce sont autant de signes qui ne trompent pas l’expert que je suis. Je sens qu’il va jouir, je sais que ça va arriver, bien avant qu’il l’annonce avec un laconique :
« Vas-y, je viens ».
Et là, aucune remontrance de la part du beau barbu. Au contraire, ses va-et-vient autour de sa queue se font encore plus rapides, plus vigoureux. Romain semble bien décidé à laisser mon beau couillu jouir dans sa bouche.
Mais là, Romain arrête soudainement de le pomper, sa bouche quitte carrément sa queue. Jérém a un geste de surprise, il redresse son dos, recule son bassin, m’obligeant à cesser d’exciter son trou.
Pourquoi Romain fait ça, pourquoi s’arrête-t-il si près du but ? La réaction de Jérém risque d’être musclée…
D’ailleurs, sa main se raidit presque instantanément derrière la nuque du beau barbu pour lui intimer de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Ce dernier oppose une résistance, il dégage carrément sa main. Et, tout en le regardant droit dans les yeux avec un air de défi, il entreprend de le branler tout doucement, tenant ainsi le plaisir de mon bobrun sur un mince fil de rasoir.
« Putain, suce, ça vient » j’entends ce dernier lâcher sur un ton presque suppliant. Il n’en peut plus, il en veut plus, il veut jouir.
Pourtant, ce coup-ci Romain ne semble pas décidé à lui offrir plus. Romain le fait languir, sans pitié. Et voilà qu’à cet instant précis, tout semble basculer à nouveau. Jérém le « dominant » semble désormais complètement à la merci de Romain le « soumis ».
Ce qui est en train de se passer me fait repenser à la fois ou je l’avais branlé longuement, en repoussant sans cesse le moment de sa jouissance, jusqu’à le rendre dingue, jusqu’à anéantir sa volonté par la montée du plaisir, un plaisir tenu, au sens propre comme au sens figuré, dans la main d’un autre.
Alors, qui domine l’autre, à cet instant précis ? Qui, de celui qui détient le pouvoir ultime de faire exploser ou de retenir la jouissance d’un beau garçon, ou bien de celui qui est sur le point de jouir sans pouvoir gérer cette jouissance, est le soumis au final ?
La chute de cette scène à haute tension, c’est Jérém qui va l’écrire. Et alors que je viens tout juste de saisir ses fesses pour y glisser une nouvelle fois ma langue pour tenter de décupler l’intensité de son orgasme tout proche, mon Jérém se dégage de l’emprise de Romain. Il pivote sur lui-même et me fourre sa queue dans la bouche.
Sentir sa queue coulisser entre mes lèvres, sentir son orgasme si près, c’est fabuleux. Et même si je sais que cela va très vite se terminer, je profite de chaque instant, de chaque va-et-vient, de chaque ondulation du coton blanc sexy de son beau t-shirt comme d’un cadeau précieux. Et lorsque je glisse les mains entre le coton élastique et son mur d’abdos, lorsque mes doigts atteignent ses tétons saillants, je sens le plaisir de mon beau mâle brun s’embraser.
Son corps se raidit, ses poumons lâchent une profonde inspiration, ses coups de reins ralentissent, et je l’entends lâcher, ivre de plaisir :
« Vas-y… avale… t’es une bonne salope, toi… ».
Quelques instants plus tard, une longue succession de râles étouffés vient ponctuer son orgasme puissant, alors que de bonne giclées de jus chaud viennent percuter mon palais, atterrissent sur ma langue et glissent lentement en moi.
Sans un mot, il remonte son boxer et son froc, il part en terrasse et s’allume une clope. Romain en fait de même, s’installe à côté de lui dans la pénombre. Je les rejoins à mon tour, impatient d’assister à la suite.
Accoudé à la rambarde, les jambes légèrement écartées, le bassin vers l’avant, Jérém est ailleurs, il a l’air bousculé comme s’il venait de se faire secouer par une décharge électrique. Il affiche cet air que je lui connais très bien et qui me rend dingue de lui, cet air de mâle comblé, de mâle repu qui lui va à merveille.
Et pourtant, au fond de moi, je ne peux m’empêcher de ressentir une frustration certaine vis-à-vis du fait que ce n’ait pas été moi qui lui a offert cet orgasme. Du moins pas dans son intégralité.
A quoi pense-t-il à cet instant précis ? Au plaisir de dingue qu’il vient de prendre dans la bouche et dans la main du beau barbu ?
Je donnerais cher pour savoir où il place le bonheur sensuel que Romain vient de lui offrir par rapport à celui que j’ai pu lui offrir lors de nos nombreuses « révisions ».
Sa cigarette prend fin, et dans le petit espace à ciel ouvert, le silence demeure. Les regards sont fuyants, figés, vidés.
Romain, qui n’a tiré sur sa clope que deux ou trois petites taffes, l’écrase à son tour. Il semble avoir une idée derrière la tête. Je le vois rentrer dans l’appart en devançant mon beau brun. Il se débarrasse de son jeans et de son beau slip rouge et blanc.
Puis, il s’installe sur le lit, le dos calé contre un oreiller, tous pecs rebondis, la queue raide et appétissante pointant le zénith.
Le message est clair. Le beau barbu a accepté de faire plaisir à mon beau couillu. Et maintenant il s’attend à que ce dernier vienne lui rendre la pareille.
Ou bien, est-ce qu’il attend que j’aille finalement le sucer, malgré le veto opposé un peu plus tôt par Jérém ? Puisque mon Jérém s’est fait sucer par ce gars, je me sens désormais tout à fait légitime à m’occuper de lui s’il ne souhaite pas s’en charger.
Planté sur le seuil de la porte fenêtre, Jérém demeure silencieux et immobile, le regard figé sur le beau barbu.
Que ressent il en matant ce beau gars demi allongé sur son propre lit, les abdos saillants, la queue en l’air, bien tendue, en train de se branler tout doucement, avec toute l’attitude du mec qui veut se faire sucer ?
Leurs regards s’entrechoquent en silence, un silence lourd comme du plomb.
« Allez, maintenant c’est à toi » finit par lâcher le beau Romain en direction de Jérém « viens me sucer, mec ».
Ah, c’est donc bien de ça qu’a envie le beau barbu…
Mais Jérém ne réagit guère. Il demeure immobile, autant dans le corps que dans le regard, un regard toujours aussi inexpressif. Un moment de flottement qui se traîne sur plusieurs longues, très longues secondes, jusqu’à ce que…
Jusqu’à ce que ses jambes se mettent en branle. Il approche lentement du lit, sans quitter le beau barbu des yeux. Dans ma tête tout s’affole, je ressens tout et son contraire. Putain, il va le faire !
Les genoux de Jérém frôlent le bord inférieur du lit. Le bogoss déboucle sa ceinture, ouvre sa braguette. Il se débarrasse de ses baskets, de son jeans, de ses chaussettes et de son boxer.
Les secondes défilent et mon beau brun se tient là, debout, devant le beau Romain. Il bande à nouveau.
Le beau barbu finit par s’impatienter et lui balancer :
« Allez, viens ».
Jérém respire un bon coup. Il pose un genou et puis l’autre sur le lit, et il avance ainsi dans l’espace entre les cuisses écartées du beau Romain. Il s’approche lentement de sa queue à la peau bien sombre.
Agacé par tant de tergiversation, Romain saisit sa main et l’attire vers son manche raide. Elle s’y pose d’abord de façon incertaine, comme si elle avait peur ou dégoût de ce contact. Puis, après un instant d’hésitation, elle commence à amorcer le genre de mouvements alternés qui plaisent à un garçon.
Et dans le regard du beau barbu je lis les prémices de l’extase.
Les yeux de mon beau brun semblent aimantés par cette queue bien tendue à laquelle sa main apporte désormais un bonheur entier. Je vois sa pomme d’Adam s’agiter nerveusement, ses lèvres frémir. Et je ne peux m’empêcher de me dire que son attitude, son hésitation, son agitation traduisent un désir refoulé.
Je pense que Jérém en a envie. Mais un combat se joue dans sa tête, entre le désir puissant de céder à cette pulsion et le désir tout aussi fort de garder son ego intact. Pas facile de franchir le pas. Notamment lorsqu’on s’appelle Jérémie T., et pour qui ce pas ressemble à un saut dans le vide.
Quant à moi, je suis une fois de plus à la fois bien excité et inquiet vis-à-vis de ce qui semble sur le point de se révéler en lui. Vous est-il déjà arrivé de vous sentir à la fois rassurés et inquiets face à un même évènement ? C’est mon cas cette nuit.
Face à un Jérém semblant prendre de plus en plus goût à l’amour physique entre garçons, j’ai du mal à imaginer qu’il ait encore envie de courir les nanas. Ce qui n’est pas fait pour me déplaire, bien entendu.
Alors, je trouve beau de voir ses désirs profonds se manifester, même si c’est au contact d’un autre gars. Oui, je trouve très beau de le voir avancer vers le « bon côté de la force ».
Mais en même temps, je suis inquiet. Car, si ces nouveaux désirs se manifestent en lui, leur assouvissement pourrait l’éloigner de moi.
Et pourtant, les quelques dizaines de centimètres qui séparent ses lèvres de la queue du beau Romain doivent lui apparaître comme une distance insurmontable. J’ai presque l’impression de voir clairement dans son attitude cette lutte intérieure qui l’agite, qui le déchire.
Le beau barbu, quant à lui, semble confiant dans le fait que mon bobrun parvienne à assumer ses envies. Romain a donné en premier, et il attend désormais à ce que mon Jérém lui renvoie l’ascenseur. Mais jusqu’où ce dernier est-il prêt à aller avec ce beau barbu, notamment après avoir joui une première fois ?
« Allez, vas-y, beau mec, suce-moi » finit par lâcher Romain avec un ton ferme, avec une voix basse et chaude qui ferait vibrer une montagne.
Pour tout réponse, Jérém arrête de le branler. Il relève son buste, alors qu’son sourire insolent fait son apparition au coin de ses lèvres. Romain le fulmine du regard. Celui de mon beau brun vient chercher le mien. Et c’est un regard comme… « complice ». Je le vois lever un sourcil, accomplir ce petit geste qui me fait carrément craquer chez lui, et qui donne encore plus d’ampleur à son sourire coquin. Il est beau à gifler, sexy à se damner.
Mais qu’est-ce qu’il cherche ce petit con ? Qu’est-ce qu’il cherche avec ce regard qui accroche les mien pendant qu’il défie ouvertement le beau barbu ?
« Allez viens sucer ! » intime Romain, ne voyant désormais aucune autre issue possible à ce plaisir proche dont les premiers échos font déjà vibrer son corps musclé.
Et là, le fixant droit dans les yeux avec un air de défi insolent, Jérém se remet à le branler vigoureusement comme pour précipiter son orgasme. Je regarde ses biceps se gonfler sous l’effort : c’est beau et puissant, inédit et bouleversant.
Submergé par ce plaisir intense, Romain semble oublier carrément son envie de se faire sucer par mon beau brun. Il sent qu’il ne va pas tarder à jouir, et à cet instant là c’est tout ce qui compte pour lui.
Mais Jérém c’est Jérém, et il n’est jamais là où on l’attend.
Alors, rien d’étonnant si quelques instants plus tard, alors qu’il semble lancé en si bon chemin, il lâche à nouveau et soudainement l’affaire.
« Tu fais quoi ? » fait Romain, le sexe en feu, l’air ahuri, tout près de venir.
Et là, sans un mot, Jérém se contente de renouveler son sourire sexy et insolent. Je trouve terriblement excitante sa solidité de jeune male qui ne se laisse pas démonter face à un mec aussi viril que ce Romain, et plus âgé. Je suis de plus en plus impatient de voir comment va se dénouer ce charmant duel entre mâles.
« Je sais que t’en as envie » se ressaisit le beau Romain, en essayant d’amadouer mon Jérém « Il faut juste lâcher prise. Tu vas voir, tu vas aimer ça ».
Moi aussi, comme Romain, je pense que mon beau brun « en a envie », qu’il « faut juste lâcher prise », et qu’il « va aimer ça ».
D’autant plus que ce Romain est vraiment un beau mec, et qu’il est si possible encore plus sexy dans cette attitude, mélange d’excitation et d’agacement. Ses abdos saillants, sa belle queue raide donnent vraiment envie. Non, je ne sais même pas comment on peut résister à l’envie de le prendre en bouche.
Mais, visiblement, Jérém le sait. Et lorsque le beau barbu, ne voyant venir aucune réaction, attrape une fois de plus son poignet, Jérém se dégage avec un geste brusque, presque violent. Son sourire effronté est parti, remplacé par un regard menaçant. Il ne faut pas le chercher, mon beau brun.
Le beau barbu a un mouvement de recul face à la réaction de Jérém. Les deux mâles se font face, les regards sont très noirs. A force de se chercher mutuellement, les gars ont fini par bien se chauffer. Je commence à craindre que cette histoire puisse se terminer en bastons.
Surtout pas ça ! Malgré la jalousie et la frustration qui se mélangent à mon excitation, je préfère encore que ça se termine en baise entre beaux gosses, dans n’importe quelle configuration, plutôt qu’en baston. Si des coups doivent être mis, je préfère encore que ce soient des bons coups de reins que des coups sur des visages ou des corps si magnifiques. Faites comme les bonobos, faites l’amour, pas la guerre !
Deux étalons se font face, deux beaux mâles musclés, deux couillus se défient farouchement du regard. Deux queues bien tendues s’affrontent comme en duel à distance rapprochée Deux fiertés, deux virilités de jeune mâle s’opposent, se chargent, se frottent violemment « l’une contre l’autre ». La tension sexuelle est si intense que j’ai l’impression de voir des étincelles de testostérone jaillir dans la pièce.
Leurs regards s’entrechoquent longuement en silence. Jusqu’à ce que mon Jérém pose sa main à plat entre les pectoraux du beau Romain. Elle avance lentement mais assurément. Et le torse su beau barbu s’incline sans quitter mon bobrun du regard.
« Je vais plutôt te baiser » il lance, avec une assurance virile qui me fait vibrer.
« Je sais que t’en as envie » il ajoute, avec une insolence qui atteint des sommets ultimes, en faisant écho aux mots de Romain un peu plus tôt.
Je suis scié par son culot. Je me dis que cette fois c’est bon, que Romain va l’envoyer chier. Mais à ma grande surprise, ce dernier ne cille pas, se contentant de lâcher un petit sourire. Un sourire où semblent se mélanger un certain amusement vis-à-vis de l’attitude si insolente de la part de ce mec plus jeune que lui, ainsi qu’une excitation certaine. L’envie de se faire prendre par un aussi beau mec que Jérém doit avoir le pouvoir de mettre momentanément en veille son égo de mâle dominant.
Un instant plus tard, Romain est allongé sur le lit. Jérém décolle sa main de son torse pour la plonger dans le tiroir entrouvert de la table de chevet. Il en pioche un petit chapelet de capotes, il en détache une et la lâche sur les abdos du beau Romain. Ses doigts frôlent la peau du beau barbu pour récupérer le petit emballage, avant d’entreprendre de le déchirer.
Et là, Romain se relève une nouvelle fois, mais avec un mouvement aussi rapide que soudain. J’ai peur qu’il se rebiffe, j’ai peur qu’il tape sur la gueule de mon Jérém. Fais gaffe, beau brun !
Mais mon Jérém a l’air complètement détendu et à l’aise avec sa queue en l’air. Face au mouvement de Romain, il ne bouge pas le moindre cheveu. Est-ce qu’il a vu dans le regard de Romain quelque chose que moi je n’ai pas vu ? Comme son désir, son impatience à franchir ce pas ?
Un instant plus tard, le beau Romain arrache la capote des mains de Jérém, et s’affaire pour la dérouler le long de son mât tendu. L’image est belle, chaude à souhait.
Romain fait désormais face à mon beau brun. Et là, quelque chose se produit. J’ai fantasmé que ça puisse arriver. Et Romain va le faire. Son buste avance lentement vers celui de mon beau brun, son visage approche du sien, ses lèvres se posent sur les siennes. Décidemment, ce beau barbu ne sait pas où il s’aventure.
Et là, contre toute attente, mon beau brun se laisse faire. Romain entreprend de poser des baisers légers, répétés, pleins de désir. Des baisers auxquels mon beau brun ne répond pas, mais qu’il ne rejette pas non plus. Quand je pense à comment je me suis fait jeter pour moins que ça !
Peut-être qu’il faudra que je tente ça, baisers et câlins, « à queue tendue ». Car visiblement c’est à ce moment-là que mon beau brun semble mieux tolérer ce genre d’« affront ».
Dans la foulée, les lèvres du beau barbu partent à l’assaut du creux de l’épaule de mon Jérém, remontent doucement le long de son cou, jusqu’à son oreille. Je me dis que lorsqu’une belle barbe drue comme celle du beau Romain se frotte contre un duvet brun de quelques jours comme celui de mon beau brun, ça doit déclencher la même réaction qu’une allumette sur un grattoir. Oui, j’ai l’impression que l’étincelle va bientôt jaillir, que l’embrasement est proche.
C’est un spectacle sans pareil que de voir le beau Romain faire des câlins sensuels à mon beau brun. Un spectacle qui prend fin lorsque ce dernier pose une nouvelle fois sa main à plat sur ses pecs (ça c’est un geste qui me rend dingue, la main de mon beau brun sur les pecs musclés du beau Romain).
Visiblement, mon beau brun a envie de passer aux choses « sérieuses ».
Secondant ses intentions, Romain se retourne, s’allonge sur le ventre, écarte ses cuisses, offrant ses fesses rebondies et musclées à mon étalon brun. L’image de ce beau mâle barbu qui se donne docilement à mon beau brun de plusieurs années son cadet est complètement dingue.
Jérém crache sur ses doigts, il enduit l’entrejambe offerte. Le bout de son engin capoté se faufile entre les fesses du beau barbu. Ce dernier frémit. Jérém appuie plus fort. Romain grimace plus fort. Jérém s’y reprend jusqu’à ce que son manche arrive à se frayer un chemin dans le beau cul musclé. Les frémissements du visage du beau Romain indiquent clairement que son corps accuse la venue du bel engin.
« On te sent bien passer, toi » fait le mec, le souffle soudainement coupé.
Il y a quelque chose d’extrêmement excitant dans le fait de voir le beau Romain abdiquer provisoirement de son statut de « mâle dominant », de le voir accepter de s’offrir au plaisir d’une autre mâle « dominant ».
73 Dans le creux de ses pecs.
C’est beau de voir ce beau Romain se décrisper au fil des va-et-vient de mon Jérém. C’est beau de le voir passer du mode « maîtriser les assauts » au mode « jouir des assauts » de la queue de mon beau brun.
Oui, peu à peu les grimaces disparaissent, et l’extase illumine son visage. Ses ahanements se font plus bruyants, puis deviennent des gémissements étouffés.
« Tu la sens bien là, hein ? » j’entends lâcher mon Jérém. Plus insolent, plus petit con, plus macho, on ne pourrait pas faire.
« C’est bon, mec ! ».
« Tu kiffes, ça hein… le mec « qui ne suce pas » ? ».
« Ferme-là et baise-moi, mec ».
Même si le spectacle est terriblement excitant, je ne peux m’empêcher d’être surpris par la rapidité avec laquelle cet autre « sérial baiseur » rencontré devant l’entrée du On Off, a fini par accepter de se plier d’abord à une pipe, puis de se retrouver quelques minutes plus tard sur ce lit, les jambes écartées, le trou limé par le passage de la queue d’un inconnu, mon Jérém, si bogoss soit-t-il.
Comment un mec qui a commencé sa soirée en annonçant fièrement :
« Moi je ne suce pas », arrive quelques minutes plus tard à lâcher : « Baise-moi, mec » ?
« T’aime ça, hein ? » j’entends Jérém revenir à la charge, sur un ton bien macho.
« Oh, oui… toi aussi tu vas aimer, le jour où tu te feras sauter » répond Romain du tac au tac.
« Ça ne risque pas » réagit mon beau brun sur un ton péremptoire, tout en continuant à marteler le cul du beau barbu.
Et là, malgré une élocution entravée par les vagues de plaisir qui traversent son corps, ce dernier arrive quand même à lâcher, avec la puissance d’un coup de massue :
« Toi aussi un jour tu réclameras un bon coup de bite ».
Romain a beau se faire éclater le cul par Jérém, il n’est pas devenu sa chose pour autant. Visiblement, s’il a accepté d’endosser le rôle de passif, il ne s’est pas transformé en « soumis » pour autant. Car il a moins cédé aux envies de mon Jérém qu’à son propre plaisir.
« Ta gueule » fait ce dernier, visiblement agacé.
Je le vois prendre une profonde inspiration. Son regard est soudainement devenu noir et menaçant comme dans les mauvais jours. Mon Dieu, qu’est-ce qu’il est beau quand il est énervé ! Et lorsqu’il est énervé ET en train de baiser, alors là, ça frôle le divin.
Pendant un instant, j’ai peur qu’il puisse cogner le beau barbu. Mais je finis vite par me dire qu’il ne va pas faire ça, pas si près de l’orgasme. Et pourtant j’en suis persuadé, si Romain lui avait balancé ça dans d’autres circonstances, Jérém lui aurait déjà envoyé un coup de poing dans la gueule.
Mais pour l’heure, les seuls coups qu’envoie mon bobrun, ce sont des coups de reins désormais chargés d’une certaine dose de brutalité. Comme s’il voulait montrer toute l’envergure de sa puissance virile, une sorte de revanche « sexuelle » après l’insolence du beau barbu. Comme si les mots de ce dernier avaient touché quelque chose de sensible au plus profond de lui.
Puis, nos regards finissent par se croiser. Et le sien me laisse entrevoir son esprit embrumé par l’alcool, la fumette, l’excitation sexuelle, la proximité de sa jouissance. Son regard tombe et s’attarde sur ma main posée sur ma queue. Et là, sans discontinuer ses puissants coups de reins, il balance à Romain :
« Maintenant tu vas le sucer, pendant que je te baise ».
Ah, voilà une bonne idée. Enfin quelqu’un s’est rendu compte que je suis là, c’est cool ! Et l’idée de me faire sucer par Romain pendant que mon bobrun le défonce, l’idée de cette proximité de mon Jérém en train de baiser, l’idée de voir l’orgasme fuser sur sa belle petite gueule, ce sont autant de perspectives qui m’enchantent. Je n’aurais jamais osé y penser. Mais mon Jérém, si.
Qui sait où cette proximité et cette situation inédite peut nous amener. Peut-être que dans le feu de l’action et de l’excitation je vais pouvoir le toucher, l’embrasser, peut-être qu’il ne me refusera pas ça. Je suis vraiment impatient de le découvrir.
Romain ne réagit pas, continuant à ahaner de plaisir sous les coups de reins de mon beau brun.
Jérém me fait un signe de la tête pour m’indiquer d’approcher. L’idée de me faire sucer par un si beau gars m’excite au plus haut point, et pourtant j’hésite à rentrer dans ce jeu de mâles. Je n’ai surtout pas envie d’« imposer » un truc dont le mec n’aurait pas envie.
Un deuxième signe de la tête assorti d’un « Allez ! » me fait enfin me décider. Un instant plus tard, ma queue disparaît dans la bouche du beau barbu.
Me voilà face à mon Jérém, sa belle gueule de mec balayée par les frissons provoqués par le plaisir montant. Sa chaînette s’agite entre ses pecs, son odeur de mec est à portée de narines, le parfum du déo se mélangeant à une légère odeur de transpiration, ainsi qu’à une autre « odeur de mâle Jérém », une note qui semble être le pendant olfactif de sa virilité en action et qui me fait tourner la tête.
Secoué par les coups de reins de mon beau brun, Romain n’a pas vraiment l’amplitude pour me sucer. C’est lorsque je sens ses mains se poser sur mes fesses et amorcer des mouvements de va-et-vient que je comprends la marche à suivre. J’entreprends alors de lui limer doucement la bouche, en étant davantage préoccupé de ne pas lui faire mal que de prendre mon plaisir.
Aussi, la proximité de Jérém m’impressionne. Je ne peux pas résister à la tentation de me pencher vers lui et de lécher ses beaux tétons. Il frissonne. Et pour mon grand bonheur, il porte les deux mains sur ma nuque, m’obligeant à y aller franco.
Ma queue dans la bouche du beau Romain, mes lèvres enivrées par la peau chaude et douce de mon bobrun, le nez grisé par le délicieux bouquet olfactif qui se dégage de son torse, je suis au Paradis. Quoi demander de mieux ? A part, peut-être, de me faire sauter par Jérém à la place de Romain…
Et pourtant, il faut admettre que cette configuration a quelque chose de résolument excitant. Fou de plaisir, je quitte le bonheur du contact avec ses tétons, je relève mon cou, je croise son regard. Le plaisir me rend dingue. Je ne réponds plus de mes actes. Sa bouche est si proche. Ses lèvres entrouvertes pour laisser libre passage à ses halètements de mâle en rut me narguent. J’ai envie de l’embrasser, j’ai besoin de l’embrasser.
Alors, je fais fi du danger qui me guette, et je me penche tout doucement pour approcher mes lèvres des siennes. Et là, bonheur absolu, non seulement je ne me fais pas jeter, mais je vois Jérém incliner à son tour le torse vers le mien. Et au final, ce sont ses lèvres qui se posent sur les miennes.
Oui, à cet instant précis, Jérém m’embrasse. Plus que ça, même, il me roule carrément une pelle en bonne et due forme. Et de son propre chef ! Puis, sa langue se glisse entre mes lèvres qui s’ouvrent avec bonheur. Comment pourraient-elles résister ? Elle s’insinue dans ma bouche, puissante, fougueuse, virulente. J’ai l’impression de me faire pénétrer par cette langue, presque aussi puissante et fougueuse que sa queue.
Je découvre avec bonheur la saveur de sa bouche, un mélange d’arrière-goût de cigarette, de bière, un ensemble un peu sucré qui me donne envie de ne jamais quitter ses lèvres.
Chose que je ne pourrais pas faire de toute façon, car mon beau brun a pris le soin de porter à nouveau ses deux mains derrière ma tête pour m’attirer fermement à lui, et pour me retenir dans cette étreinte. Peut-être pour m’empêcher de me dérober, si tant que l’envie m’en prenait. Précaution inutile, évidemment. Mais il me faut admettre que le contact de ses mains sur ma tête contribue à l’excitation et au bonheur de cet instant.
A cet instant précis, je m’en fous de jouir. A cet instant précis, je n’ai qu’une envie, celle d’embrasser par mon beau brun, si fougueux, si chaud, si sensuel. Si « tout-ce-dont-j-ai-besoin-et-envie ». Oui, à cet instant précis, j’ai juste envie que ce beau Romain disparaisse par enchantement et que je puisse me retrouver seul à rouler des pelles à mon Jérém pour une durée indéterminée.
Lorsque l’étreinte de ses mains derrière ma nuque se défait, lorsque sa langue quitte ma bouche, lorsque ses lèvres quittent les miennes, je me retrouve à bout de souffle. Je suis resté en apnée pendant un bon moment, je suis retourné comme une chaussette. Sacré Jérém, capable de me faire voyager quand je m’y attends le moins. Et dans ce cas le voyage a été aussi inattendu que bouleversant.
Lorsque je retrouve enfin mes esprits, je me rends compte que chez mon beau brun l’orgasme c’est vraiment pour bientôt.
J’ai envie de jouir avec lui. J’ai envie que Romain me fasse jouir. J’ai envie de sentir mon jus quitter ma queue et atterrir dans sa bouche. Incroyable et galvanisante perspective de me sentir pendant un instant, « le mâle » à qui l’autre se soumet en acceptant de recevoir son sperme dans sa bouche. Je sens l’orgasme approcher à grand pas et déformer ma pensée, la polariser vers un seul et unique désir, presque une obsession. Je me surprends à avoir envie que le beau barbu avale.
Ainsi c’est cette sensation que ressent mon Jérém quand il sent qu’il va jouir dans ma bouche. La sensation d’être « le mâle », cette sensation qui, en parallèle de l’orgasme du corps, en provoque un deuxième, celui de son égo de mec.
L’approche de l’orgasme dégage une énergie puissante. Une énergie à laquelle il ne faut jamais laisser occulter la nécessité de se protéger.
Non, je ne peux pas jouir dans la bouche d’un inconnu. J’en ai furieusement envie, mais je ne peux pas. De toute façon, j’imagine qu’il ne me laissera pas faire.
Je croise le regard de mon beau brun. Je sais qu’il a compris que je ne vais pas tarder à venir. Et là, délicieuse surprise, ses doigts viennent pincer mes tétons, ce qui a pour effet de précipiter encore l’inéluctable. Jérém qui veut me faire plaisir, qui s’active pour me faire jouir encore plus fort. Je suis fou.
« Je vais jouir » je finis par balancer, la voix coupée par l’orgasme qui commence à me submerger.
Au bord de l’orgasme, je me fais violence pour m’obliger à quitter la bouche du beau barbu avant que ça vienne.
Romain entreprend alors à me branler vigoureusement. Et c’est presque instantanément que j’atteins le point de non-retour.
Et ça vient. C’est tellement intense que j’en tremble. Et je jouis dans la main d’un super bogoss pendant que mon Jérém agace mes tétons avec une adresse surprenante.
C’est tellement c’est bon que j’ai l’impression de devenir fou. Mon corps est traversé par une décharge électrique tellement puissante que je perds le contrôle de mes jambes, de mon équilibre. Je me sens partir vers l’avant. Je me rattrape en portant mes bras sur les épaules de mon Jérém et en appuyant mon front dégoulinant de transpiration dans le creux ferme et parfumé de ses pectoraux.
Je tente de me redresser, mais je n’y arrive pas. Car une de ses mains vient promptement se poser à l’arrière de ma nuque pour maintenir et appuyer encore plus fermement mon front dans le creux de ses pectoraux. C’est fou, c’est tout simplement incroyable.
Et je finis de jouir en sentant la chaleur de sa peau dans les paumes de mes mains, les tétons caressés par ses doigts habiles, mon visage plongé dans la proximité moite et délicieusement odorante de ses pecs, sa main appuyée en bas de ma nuque, l’une des régions les plus sensibles de mon corps. Je jouis en mélangeant ma transpiration à la sienne, les battements de mon cœur aux siens, ma respiration à la sienne. Je jouis dans une étreinte que je ne voudrais jamais voir se défaire.
J’ai envie de pleurer tellement c’est bon, beau et inattendu. Tout ce qui compte à cet instant est ma complicité sensuelle avec mon beau brun, cette étreinte, cette main qui m’empêche de partir. Je suis bouleversé par ce geste qui ressemble à un câlin. Un câlin au milieu d’une baise insensée, certes, mais un câlin quand même. Un câlin de la part de Jérém. Ce n’est pas rien, quand même…
Lorsque je retrouve mes esprits, lorsque la main de mon beau brun relâche son appui sur ma nuque, je me relève et je le regarde dans les yeux. Il est beau. Et après ce qu’il vient de faire pour découpler mon bonheur, j’ai encore envie de l’embrasser. De plus en plus envie. Une envie déchirante.
Un instant plus tard, ses mains agrippées à mes épaules, il recommence à envoyer de bons coups de reins dans le cul du beau barbu.
Ce dernier, sentant que l’essai sexuel de mon beau brun va bientôt être transformé, la voix haletante d’excitation, l’encourage :
« Vas-y, mec, fais toi plaisir ».
Je me prépare à voir passer sur son visage ce bouleversement que je lui connais si bien, notifiant le moment où le plaisir explose dans son bas ventre et fait momentanément évaporer son esprit.
Mais mon beau brun s’arrête soudainement. Je le vois fermer les yeux, inspirer, retenir sa respiration, essayer de maîtriser son beau corps. Je pense qu’il essaie de se retenir de venir. Si ce n’est pas beau ça, si ce n’est pas du grand art, notamment pour un mec de 19 ans !
Et alors que je m’attends à le voir entreprendre la dernière série de coups de reins qui l’amèneront tout droit à l’orgasme, je le vois se dégager du cul de Romain. Ce dernier est secoué par un intense frisson.
Un instant plus tard, le petit bout de caoutchouc quitte sa queue.
Mon Jérém semble fixer avec insistance les fesses qu’il vient de quitter. C’est là que je suis cueilli par un double frisson, d’excitation et d’inquiétude. Mais il ne va quand même pas faire ça, il ne va pas tremper sa queue « à cru » dans cet inconnu, si canon soit-t-il, et prendre un tel risque juste parce qu’il ne sait pas résister à la tentation de fourrer son jus !
Mais comment faire pour l’en empêcher s’il a décidé, ou si l’alcool et le joint ont décidé à sa place, qu’il en serait ainsi ?
J’ai le cœur qui bat à mille. Il faut que je trouve le moyen de l’empêcher de faire ça. Jérém ! Ne sais-tu donc pas que faire ça c’est très très très risqué !?!?!?!?!?
Je dois l’en dissuader. Je cherche mes mots, je cherche le ton, le courage. Le temps presse, car je sais que lorsqu’il sera bien au chaud dans le cul du beau barbu, ce sera trop tard. J’inspire très fort, et soudain un seul mot s’affiche en lettre capitales dans ma tête : « NON !!! ».
Un mot qui est prêt à être éjecté de ma cage thoracique pour exploser dans le petit appart. Un mot qui reste coincé au fond de ma gorge, lorsque je le vois soudainement tourner la tête dans ma direction, lorsque je capte à nouveau son regard, un regard empreint d’un érotisme brûlant, une étincelle bien lubrique au fond de ses yeux. Il va le faire. Et je ne vais pas pouvoir l’en empêcher.
« Eh, mec, tu comptes faire quoi, là ? » j’entends alors le beau barbu « venir à mon secours », tout en se retournant et en fixant la queue « nue » de mon Jérém.
74 Changement de programme.
Et là, mon beau brun se contente de lui répondre par un petit sourire canaille. Puis, il il me lance :
« Vas-y, allonge-toi ».
Lorsque je comprends enfin ses intentions, je ressens un intense bonheur s’emparer de moi.
« Allez, pousse-toi un peu » fait mon Jérém au beau barbu.
Un instant plus tard, je me retrouve allongé sur le dos, à côté de Romain, et à la place de Romain. Je croise le regard de ce dernier, un regard brûlant d’envie et de frustration. Mais je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur son sort, sur la privation de son bonheur. Car mon bonheur à moi m’attend, puissant, intense, lorsque mon mâle prend possession de moi, lorsque son manche se faufile entre mes fesses avec un mouvement direct, précis, une visée sans hésitation.
Ça fait une semaine que je ne l’ai pas eu en moi. J’ai terriblement envie de lui. Alors, que ce soit parce qu’il a envie vraiment de jouir en moi, comme une espèce de continuité avec la parfaite complicité des sens trouvée dans le creux de ses pecs ; ou bien parce qu’il a juste envie de jouir sans capote, et sans risque, peu importe la raison qui l’amène à avoir ressenti le besoin de se finir en moi. Venir en moi pour jouir est un cadeau qu’il me fait, un cadeau d’autant plus précieux parce qu’inattendu, un cadeau que j’apprécie à sa juste valeur.
A cet instant, je ressens une parfaite complémentarité de nos corps, de nos sexualités, de nos envies et de nos plaisirs, une complémentarité si parfaite qu’elle m’en donne le tournis. Et j’ai l’impression de ressentir la même chose du côté de mon beau brun.
J’ai vraiment l’impression que ce plaisir ultime, si intense, si parfait, n’appartient qu’à nous. Et que, malgré le fait d’avoir goûté aux coups de rein de mon Jérém et d’en avoir retiré un plaisir certain, ce plaisir ultime Romain n’aura pas pu nous le voler. Tout comme j’adore penser que mon beau brun, tout fier qu’il soit d’avoir fait le cul à un mec qu’au départ voulait lui faire le sien, ne pourra jamais trouver dans ce barbu, ni dans personne d’autre, un corps et un esprit aussi dévoué que le mien à son propre plaisir.
Les secondes passent et Jérém semble bien décidé à faire durer cette connexion sexuelle, ce frisson sensuel qui se passe de tout, y compris de coups de reins. Mon corps envahi par sa queue, le désir suspendu et languissant dans l’attente de sentir l’expression de sa puissance virile, je suis comme jamais à l’écoute de mon corps, à l’affût de la moindre stimulation.
Ses mains se referment un peu plus sur mes hanches. Ses doigts semblent se crisper, presque pincer ma peau. Je l’entends inspirer bruyamment.
« Alors, tu le baises ou quoi ? » j’entends Romain lui balancer.
« Ferme ta gueule ! ».
Romain se contente le lâcher un petit sourire amusé.
Jérém commence à me limer, d’abord tout doucement. Sa présence en moi met le feu à mon corps, ses va-et-vient embrasent mon plaisir. Je suis happé par son torse musclé, par sa belle gueule de jeune mâle, par la vision de sa chaînette de mec qui ondule sous l’effet des oscillations de son bassin.
La progression de ses assauts me rend dingue. Je sais que ça va bientôt être le dernier tour de piste avant le bouquet final, mais qu’importe, je profite de chaque instant.
Quelques coups de reins encore et il jouit, il se répand au plus profond de moi en étouffant de justesse un grand râle de plaisir masculin.
Je ressens comme une intense vague d’énergie et de chaleur circuler entre nos corps. J’ai l’impression de sentir carrément la vibration de son orgasme. Jérém jouit en moi et j’ai la sensation que sa virilité est alors insufflée, injectée dans mon corps, jusqu’à mon esprit. J’ai presque l’impression de la sentir bouillonner en moi.
Sa peau moite et brûlante se presse contre la mienne, son front trempé de sueur vient se caler dans le creux de mon épaule. C’est un véritable bonheur que de le voir s’abandonner sur moi, assommé de plaisir. Ivre du plaisir que nous venons de partager, je ne peux m’empêcher de passer mes bras derrière son dos et de le serrer très fort contre moi. Le beau brun se laisse faire. Il prend plusieurs longues inspirations, il a l’air d’apprécier.
Mais déjà quelques instants plus tard, il relève son buste, recule son bassin, se déboîte de moi. Il passe une main sur son front pour essuyer la transpiration qui fait briller sa peau mate jusque dans le creux de ses pectoraux.
C’est beau un mec qui vient de jouir. Presque autant qu’un mec qui est train de jouir. Et tout comme un mec qui est sur le point de jouir.
Ce n’est que lorsqu’il disparaît dans la terrasse pour aller fumer sa cigarette, et lorsque je reviens suffisamment à moi pour me rappeler de la présence de Romain, que je réalise que ce dernier, installé le dos calé contre la tête de lit, me regarde en se caressant la queue. En fait, il n’a toujours pas joui.
Son regard harponne le mien, son désir silencieux pénètre mon esprit. Je sais qu’il a envie que je le suce. Le « moi sexuel » a bien envie de le satisfaire, de lui faire plaisir. Mais le « moi amoureux » a de toutes autres envies, la plus puissante de toutes étant celle de me retrouver seul avec mon Jérém, de le prendre dans mes bras et de le câliner jusqu’au matin.
Je suis dans un équilibre instable entre désir, tentation et besoin de tendresse. La vision rapprochée avec cette queue frémissante ravive instantanément mon excitation.
C’est là que je capte le regard de mon beau brun. Désormais posté sur le seuil de la porte fenêtre, l’épaule appuyée contre le mur, toujours en train de fumer sa cigarette, il nous regarde. Il me regarde. Qu’est-ce qu’il ressent à cet instant précis ?
« Allez, suce » j’entends le beau barbu me lancer sur un ton ferme qui fait vibrer des cordes sensibles en moi.
« Eh, tu fais quoi, là ? » j’entends Jérém lui balancer sur un ton agressif.
« Je me fais sucer » fait Romain sans se démonter.
Mon Jérém semble désarçonné face à la détermination du beau barbu, mais son regard soudainement assombri n’en dit pas moins.
« Pourquoi, ça pose un problème ? » il enchaîne « je croyais que c’était un plan à trois, non ? ».
« Ça l’est ».
« Alors il va me sucer, je sais qu’il en a envie ».
Bien sûr que j’en ai envie. Le « moi sexuel » en a très envie. Et comment ça pourrait en être autrement, comment pourrais-je ne pas avoir envie de faire plaisir à ce superbe mâle brun gaulé comme un Dieu, un Dieu avec une très sensuelle pilosité virile, un Dieu à la peau mate, aux abdos et au pli de l’aine saillants, et avec cette belle queue tendue ?
Oui, ce Romain me fait envie, sa queue me fait envie. Mais le « moi amoureux » pourrait bien y renoncer. Ce moment de complicité sensuelle avec Jérém m’a bouleversé, et je crois que je n’ai besoin de rien de plus.
Mais le beau barbu est là, la queue en feu, et ce n’est pas Jérém qui va lui faire plaisir. Et puis, Romain a raison, c’est un plan à trois, et le principe même du plan à trois est de tester toutes les combinations possibles. Et jusque-là, Jérém en a testé bien plus que moi…
Alors, pourquoi n’aurais-je le droit de me faire plaisir à mon tour avec ce beau barbu ?
J’ai l’impression que Romain triomphe du trouble qu’il a su instiller dans la tête de Jérém avec une poignée de mots bien choisis.
Je me demande de quelle façon mon beau brun va réagir. Certes, nous sommes chez lui. Et, en tant que maître des lieux, il a quand même un droit de regard vis à vis de ce qui se passe dans son lit. Il pourrait se mettre en pétard, nous foutre tous les deux à la porte. Mais de quel droit m’interdirait-t-il de continuer ce plan à trois qu’il a voulu et pratiqué ? Et même s’il s’y essayait, ce serait admettre qu’un rapprochement sensuel entre Romain et moi le dérange, à admettre que ça le rend jaloux. A contrario, accepter ce rapprochement, équivaut à affronter sa jalousie…
Et avant que mon beau brun ait pu réagir, le beau Romain balance un autre projectile verbal redoutable :
« A moins que tu sois jaloux de ton chéri ».
Bam ! Le beau barbu n’y va pas avec le dos de la cuillère.
Une fois de plus, il joue la carte de la provocation vis-à-vis de mon beau brun, en appuyant exactement là où il y a un point sensible.
Son chéri… c’est la première fois que quelqu’un insinue d’une façon si claire et directe que nous pourrions être ensemble, et même qu’il y aurait plus que du sexe entre nous. « Ton chéri », je trouve que ça sonne très bien.
L’incapacité de Jérém à assumer notre relation est son point faible. Et le beau Romain l’a bien compris. De plus en plus insolent face le silence malaisé de mon beau brun, il enfonce le pieu :
« C’est ça, alors votre deal ? » il me balance, tout en me regardant droit dans les yeux « lui il a le droit de baiser comme il veut, alors que toi t’as besoin de sa permission ? ».
Ce mec est un véritable petit salopard. Pourtant, il faut admettre que sa question est légitime.
Mon Jérém demeure muré dans son silence hostile. Je crains plus que jamais une réaction violente de sa part.
Mais en même temps…
Poor is the man whose pleasure depends to by permission of another
… je veux pas être le mec dont le plaisir dépend de la permission de quelqu’un d’autre, et surtout pas dans un plan à trois, voulu par mon Jérém et dans lequel ce dernier a bien profité sans jamais demander mon avis.
Et ce, alors qu’une partie de moi rêve d’un nouveau sketch de Jérém se montrant jaloux, foutant le beau barbu à la porte et m’avouant ensuite à grand renfort de baisers fougueux et de tendres câlins qu’il est amoureux de moi et qu’il ne me fera plus jamais souffrir. Mais nous ne sommes pas dans un Disney, et Jérém n’est pas ce qu’on appelle un prince charmant.
Car, déjà, un prince charmant ne ferait pas de plans à trois, il ne coucherait pas avec un autre gars sous les yeux de son prince charmant à lui. Et surtout, confronté à une situation où son « beau » est convoité par un autre mâle, il ne balancerait pas, entre deux taffes de cigarette :
« Vous avez qu’à baiser, rien à foutre ! ».
Aaaaahhh. Pour le prince charmant, on repassera !
Je suis déçu. J’aurais mal vécu qu’il s’oppose à ce que je couche avec Romain. Et pourtant, je suis triste qu’il l’accepte.
Et là, sans plus attendre, Romain vient se mettre à cheval de mon torse et approche son manche tendu de mes lèvres. Un intense bouquet viril percute mes narines, met en fibrillation mon cerveau, me donne des furieuses envies.
Tenir un pareil mâle dans la bouche, le sentir frissonner sous mes caresses, me laisser hypnotiser par les ondulations de ses abdos, par le mouvement nonchalant et absolument érotique de son bassin : c’est une expérience envoûtante que je redécouvre à chaque fois avec un enchantement intact.
Le beau barbu se penche à son tour vers la table de nuit, il attrape une capote. Il déchire l’emballage, se dégage de ma bouche et se prépare à me baiser.
Là encore, je me surprends à me demander quelle va être la réaction de Jérém, Jérém qui n’a pas bougé de l’encadrement de la porte fenêtre et qui assiste toujours à la scène, l’air de plus en plus défait.
Un frisson de malaise parcourt mon corps et mon esprit. Est-ce que je devrais renoncer ? Est-ce que je devrais dire non à Romain ?
Mais pourquoi renoncerais-je à baiser avec ce mec qui me fait bien envie, alors que Jérém a baisé avec lui à deux reprises ?
D’autant plus que Jérém n’y voit apparemment aucun inconvénient. « Rien à foutre ».
Et pourtant, lorsque je le regarde, lorsque je capte son regard noir, j’ai l’impression que, contrairement à ce qu’il a balancé, mon Jérém n’en a pas « rien à foutre ». Mais il ne l’admettra jamais, préférant avoir à assumer sa jalousie plutôt que d’admettre qu’il ressent quelque chose pour moi.
Une poignée de secondes plus tard, le beau Romain se laisse glisser en moi. Et il commence illico à me pilonner.
Soudain, je me souviens de m’être dit tout à l’heure, à la sortie du On Off, que ce gars ne me baiserait pas ce soir.
Sous le feu des coups de reins du beau barbu, je prends mon pied, mais j’essaie de rester dans la retenue. Jérém continue de fumer et nous mater. Sans oser affronter directement son regard, je sens qu’il est jaloux.
Je ne veux pas le provoquer, juste lui montrer qu’il n’a pas le droit de m’interdire ce que lui-même s’autorise. Mais aussi que son « rien à foutre » m’affecte. C’est facile d’exprimer tout et son contraire, sans mots, et dans une telle situation…
« Alors, toujours rien à foutre, espèce de petit con sexy ? » je me retiens de justesse de lui balancer.
Et pourtant, sa jalousie me touche. Il me tarde que ça se finisse, il me retarde de me retrouver seul à seul avec lui.
Et puis tout s’arrête, d’un seul coup. Le beau barbu se raidit au fond de moi, sa respiration semble se bloquer. Un seul gémissement jaillit de sa gorge. Et il jouit.
75 Beau brun VS beau barbu.
Romain se dégage de moi, il enlève sa capote, lui fait un nœud et la pose par terre juste à côté de la table de chevet.
« J’ai besoin prendre une douche » il lance.
« Ouais » fait Jérém, sans même le regarder.
Romain disparaît dans la salle de bain, et je réalise que j’ai très soif.
« Je peux prendre une bière ? » je questionne mon beau brun, avant qu’il ne disparaisse à nouveau dans la semi-obscurité de la terrasse.
« Ouais ».
Visiblement, c’est le même tarif pour tout le monde.
Je rejoins Jérém sur la terrasse. Je bois ma bière par petites gorgées, tout en regardant mon beau brun fumer en silence et en écoutant l’eau de la douche tomber et glisser sur le corps du beau barbu.
Romain revient de la salle de bain et se rhabille en silence. Avant que le t-shirt noir retrouve sa place, je pose un dernier regard sur son torse magnifique à la peau mate et velue. Son aisance avec sa nudité m’impressionne. Et je me fais une fois de plus la réflexion qu’un bogoss torse nu, juste habillé d’un beau jeans, avec cette ligne de poils qui indique la direction de sa braguette, c’est juste divin.
Le beau t-shirt noir finit par glisser sur ce torse de sculpture classique, avec pour résultat de cacher, ou plutôt de révéler autrement, ses proportions d’une beauté presque divine. C’est là que mon Jérém approche enfin, le regard hostile. Je crois qu’il en veut à Romain de m’avoir baisé.
Je ne suis pas du tout rassuré. Je sens qu’il suffirait d’un seul mot de travers de la part du barbu pour que ça parte en vrille. Y il a comme de l’électricité dans l’air.
« Au fait. T’as quel âge ? » lance Romain à l’attention de Jérém alors qu’il passe ses chaussures.
Ouf… ça va, ses intentions ne sont pas « belliqueuses ».
« 19 » répond laconiquement mon beau brun.
« Allez, dis-moi ton âge » insiste Romain, l’air incrédule.
« 19 » répète mon beau brun, alors qu’une pointe d’agacement commence à poindre dans sa voix.
« C’est pas possible, t’as pas que 19 ans ».
« Si » je laisse échapper nerveusement, peut être avec l’intention inconsciente d’éviter à mon beau brun de devoir répondre à nouveau à cette question et de voir son agacement se transformer en énervement.
« 19 ans ? » semble tenter de se convaincre non sans mal le beau barbu.
« Quoi ? Qu’est-ce que t’as avec mon âge ? » fait Jérém sur un ton qui commence à se faire agressif.
« Rien, rien… c’est juste que je croyais que tu avais style 23-25 ans. Le fait est que… ».
« Que ? » veut savoir mon Jérém.
« Bah, le fait est que tu fais vraiment mec, quoi » enchaîne Romain.
Jérém semble satisfait de sa réponse, il semble apprécier le regard que le beau barbu porte sur lui.
« Et toi, tu as quel âge ? » je le questionne à mon tour.
« 29 » il lance, avant d’enchaîner « et ça faisait un moment que je n’avais pas couché avec deux ados ».
« Ecoute, mec, arrête de faire chier et dégage le plancher ! » j’entends Jérém lui balancer.
Bam, encore du pur Jérém ! Je l’avais « dit » qu’il ne fallait pas le chercher. Pourvu que Romain ne prenne pas trop mal la sortie abrupte de mon beau brun.
« T’es un super beau mec, et t’est aussi un bon coup. Mais t’es vraiment un sale con, Jérémie » j’entends Romain balancer en se levant, prêt à partir.
Et là, ce que j’avais redouté se produit. Jérém se rue sur lui, l’attrape par le beau t-shirt noir, juste en dessus du col, et le plaque contre le mur.
Le geste est si soudain que le claquement du dos musclé du beau barbu contre la cloison produit un bruit sourd.
« Tu veux mon poing sur ton nez ? » je l’entends lui crier dessus, les yeux dans les yeux, son regard fulminant de colère, les muscles tendus et bagarreurs.
Mais le regard insolent et provocateur du barbu ne change pas d’un poil.
« Ça va, ça va, mec, ne t’énerve pas » fait Romain, tout en se marrant sous la moustache.
« Garde-le bien au chaud ton chéri » il ne se démonte pas « Tu aurais bien de mal à en trouver pas un autre aussi docile ».
« Tu vas la fermer, oui ou merde ? » s’énerve Jérém en bousculant un peu plus encore le beau Romain.
Je crois que je n’ai encore jamais vu mon beau brun aussi hors de lui qu’à cet instant précis. Même pas au Shangay, avec le mec qu’il avait remis à sa place dans les toilettes.
Car, à cet instant précis, Jérém ressemble à une bête enragée, piquée à vif. Sa virulence me fait peur. Dans ma tête, je retrouve l’écho des mots de Thibault me confiant son inquiétude vis-à-vis de la tendance de Jérém à se lancer dans la bagarre sur un coup de tête, sans tenir compte des risques.
J’ai peur qu’à un moment le beau barbu réagisse violemment et que ça dérape en véritable baston. J’ai peur que des coups de poing puissant s’abattent sur ces beaux corps ou sur ces beaux visages.
Deux beaux t-shirts sont en train de se déformer sous les ardeurs des deux mâles bagarreurs. Romain tente de repousser mon Jérém, le bouscule. Ce dernier recule un peu, manque de perdre son équilibre, mais se rattrape et ne lâche pas sa prise.
Son avant-bras appuie encore plus fort sur la glotte du beau barbu, le faisant grimacer de douleur, l’amenant à renoncer provisoirement à ses intentions de riposte.
« Maintenant tu vas m’écouter, espèce de connard » il lui balance sur un ton tellement énervé que j’ai l’impression qu’il va le bouffer « quand je vais te lâcher tu vas te tirer d’ici plus vite qu’en courant. Sinon je vais te démonter la gueule. C’est compris ? ».
Mon Jérém a tout juste le temps de terminer sa phrase lorsque le barbu arrive à se dégager et à le repousser pour de bon. Un instant plus tard, il revient à la charge. Mais il ne revient pas à l’attaque. Il y revient en se servant de la plus blessante des armes, la parole, qu’il affûte en la passant sur la redoutable meule de la vérité :
« Arrête un peu de te la péter et de faire ton macho à deux balles » il balance sans se démonter face à l’agressivité de mon Jérém « même lui il ne va pas se laisser faire éternellement. Il est fou de ta queue, ce qui se comprend, je ne dirai pas le contraire. Et il est peut-être même fou de toi tout court, ce qui s’explique à mon sens beaucoup plus difficilement. Mais fais gaffe quand même. Un jour il faudra que tu lui offres mieux que ta queue si tu veux le retenir ».
« Ta gueule, connard ! » riposte mon beau brun.
Jérém de plus en plus énervé, il semble souffler du feu et des flammes des yeux et des narines. Et qu’est-ce qu’il est sexy quand il est à ce point hors de lui ! Je trouve étonnant qu’il ne se rue une nouvelle fois sur le beau barbu. J’ai l’impression que son corps accuse la fatigue et qu’il renonce à se battre parce qu’il réalise qu’il n’est pas en mesure de le faire comme il le voudrait.
« Dégage de chez moi, connard » il rugit, à bout de forces, de souffle et d’arguments.
« C’était bien mon intention ».
Et là, en attrapant la poignée de la porte d’entrée, il ajoute :
« Bonne soirée les amoureux ».
« Dégage connard ! ».
En sortant de l’appart, le beau barbu trouve encore le moyen de glisser, comme un dernier pied de nez :
« Tu ne pourras pas toujours échapper à tes démons, mec. Un jour ou l’autre, il faudra avoir les couilles de les affronter ».
La porte claque bruyamment derrière la sortie de scène fracassante du beau barbu. Jérém attrape la poigné de la porte comme une furie, bien décidé à le rattraper pour lui régler son compte une fois pour toutes.
« Jérém » je l’appelle, tout en l’attrapant par le poignet « je t’en supplie, ne fais pas ça. Ce mec est un connard, il n’en vaut pas le coup ! ».
« Lâche moi » il aboie « lâche moi ou… ».
« Ou quoi ? Tu vas me cogner ? Jérém, tu ne vois pas qu’il te cherche ? Ne rentre pas dans son jeu, pitié ! ».
Le beau brun hésite, partagé entre la voix de son ego blessé qui crie vengeance et la raison que j’essaie de réveiller en lui et qui doit faire écho à la fatigue qui ralentit son jeune corps surmené.
« Connard de mec !!! » je l’entends proférer alors que sa main abandonne petit à petit la prise sur la poignée de la porte.
« On est bien d’accord » je le seconde, tout en essayant de désamorcer sa colère « il a tellement une tête à claques que si tu commences à lui en mettre, t’auras mal à la main avant qu’il ait mal à la gueule ».
« Bon débarras » je l’entends balancer en lâchant définitivement la poignée, en faisant demi-tour et se dirigeant vers la terrasse pour allumer une énième cigarette.
Je me retiens de justesse de lui dire que c’est lui qui a ouvert sa porte de son appart au beau barbu. Mais bon, ce n’est pas le moment pour ça. Ce n’est pas le moment non plus pour lui faire remarquer qu’il a quand même pris son pied en le baisant. Ou le fait qu’il fume bien trop de cigarettes…
Je sors à mon tour sur la terrasse et je m’installe à ses côtés les reins appuyés contre la rambarde. Je tente de tromper le silence entre nous en avalant ma bière par petites gorgées.
Et en le matant. Le torse incliné vers l’avant, les avant-bras appuyés à la rambarde, la petite chaînette qui pendouille dans le vide, le regard perdu dans la rue, Jérém fume sans un mot, sans un regard à mon attention. Le silence qu’il impose est très pesant. On dirait qu’il fait à nouveau la gueule. Je cherche désespérément un sujet pour lancer une discussion, mais je ne trouve rien de sympa à dire.
C’est lui qui va se charger d’engager la conversation. Sans bouger le regard de ce point indéfini dans la rue qui semble polariser toute son attention, il me balance :
« Alors, t’as pris ton pied avec ce bouffon ? ».
Ah, cash, sans transition. Et là, en résistant de justesse à la tentation de lui rappeler qu’il a quand même donné le feu vert pour que je baise avec le barbu, avec son délicat « rien à foutre », je lui balance du tac-au-tac :
« Et toi, t’as pris son pied avec ce bouffon ? ».
« Pfffffff ! ».
« Et avec les deux gars au On Off ? » j’insiste.
« Ta gueule ».
« Dis-moi ! »
« Non ! » il me crie dessus.
« Non… quoi ? ».
« T’as pas aimé ou tu n’as pas… ».
« J’ai pas baisé avec eux, ok ? » il me coupe, bien agacé.
« Pourquoi tu n’as pas couché ? » je veux savoir.
« Mais tais-toi ! ».
« Je veux savoir ».
« Il n’y a rien à savoir ».
« Si. Je veux savoir pourquoi tu n’es pas allé au bout de ça. Tu m’avais dégagé pour draguer, et ces gars voulaient coucher avec toi. Et ils étaient plutôt pas mal. Alors, pourquoi ? ».
Jérém ne dit rien, il regarde ailleurs.
« Tu n’étais pas à l’aise, dans cet endroit ? » j’insiste « Ou alors tu n’as pas eu envie de faire confiance à ces deux mecs ? Ou alors… il y a une autre raison… ».
« Quelle autre raison ? ».
« Je ne sais pas, à toi de me dire ».
« Tu me casses les couilles ».
« Ecoute, Jérém. Tu comptes beaucoup pour moi, vraiment beaucoup. Je ne sais toujours pas ce que je suis pour toi, mais je sais que tu n’es pas qu’un plan cul pour moi » je finis par ajouter, sans savoir si cela va arranger ou empirer ma côte vis-à-vis de mon beau brun. Je ne veux pas lui faire peur, je ne veux pas le brusquer, mais j’ai besoin de le lui dire.
Pendant un long moment, j’attends une réaction de sa part qui ne vient pas. Lorsqu’on se met à nu, on s’attend à une certaine réaction de la part de l’autre. Et quand cette réaction est autre que celle escomptée, ou quand elle ne vient pas, le malaise et le sentiment d’humiliation deviennent vite très forts. Je sens que je commence à lui en vouloir. Il est tard, je suis fatigué, je ne me sens pas la force de me « battre ». Alors, avant de lâcher des mots que je pourrais regretter par la suite, je décide de lâcher l’affaire.
« Allez, il est tard. Je vais y aller moi aussi » je finis par conclure, la mort dans le cœur.
Joignant le geste à la parole, je décolle le dos de la rambarde et j’amorce le mouvement pour rentrer dans le petit séjour, avec l’intention de me doucher et de quitter l’appart au plus vite.
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Commentaires
2YannMercredi 27 Janvier 2021 à 19:09C'est une heureuse initiative que d'avoir remanié cet épisode au demeurant très bien écrit. Pourquoi ce plan à trois ? Juste un plan cul ? Non je ne le crois pas. Je trouve que cette réécriture met encore plus en évidence le malaise de Jerem qui ne parvient pas à exprimer autrement que par la colère tout ce qu'il découvre, éprouve et le bouleverse sur sa réelle identité. Surtout cet attachement pour ce petit mec Nico, chose que jusque là il n'avait jamais éprouvée. Et puis ce Romain plus âgé et aussi plus mature qui d'abord se refusait à lui et lui a cédé mais à quel prix pour Jerem si ce n'est qu'amplifier encore son malaise. Ce mec Romain carré dans sa tête le fait douter quant à sa détermination à vouloir dominer. On verra plus tard que comme Romain il aura lui aussi envie de connaitre avec Nico ce plaisir qu'il ne connaissait pas jusque là.
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Bonjour, de très loin le le meilleur récit que tu ais écrit, hyper bien raconté, hyper bandant, tout y est. si tu devais un jour faire une série filmée, pas une série soft il faudrait une série avec une belle histoire mais aussi les plans Q (des vrais) un mélange de vrai cinéma et de porno pour les scènes. Pour celle la je verrais bien Max Lacoste pour Nico et Brice Farmer pour Romain, mais pour Jerèm je ne vois personne dans les français qui se rapproche du physique de cette petite bombe sexuelle.
En tout cas chapeau.