• 02 Les envies de Jérémie (mai 2001) (version livre)


    Je le regarde planté là, dans l'encadrement de la porte, en train de me jauger. Son torse nu dépassant du short est d'une beauté tout simplement et purement insoutenable. Et cette casquette à l’envers est juste à hurler. Comment on peut résister à un mec pareil ? Comment résister, même en étant hétéro ? Comment rester hétéro, devant ça ?
    Je suis en train de brûler mes rétines, de surchauffer mes neurones dans la tentative désespérée de capter et garder en moi l’immensité de sa bogossitude bouillonnante, radioactive, sans cesse renouvelée.
    Le vent d’Autan caresse ma peau hypersensible, j’ai des frissons partout.
    Jérém approche du lit, et il commence à se défroquer ; il est posté de trois quarts par rapport à moi, côté gauche, ce qui a pour effet de me permettre d’apprécier le relief plutôt impressionnant de ses pecs et de ses biceps, la sexy beauté de son tatouage.
    Je guette chacun des gestes du bogoss, je le regarde en train d’abandonner son short, ses chaussures et ses chaussettes sur le sol ; pendant un instant, son torse se penche un peu vers l’avant, ce qui a pour effet de suspendre sa chaînette dans le vide, et de la laisser osciller au gré de ses mouvements.
    Seul le boxer noir reste à sa place. Et sa casquette, dont il remet la visière à l’endroit, mais un peu sur le côté quand même, avec un geste rapide et assuré de bogoss.
    Je me demande ce qu'il envisage pour la suite : cet instant d’interrogation, l’attente avant d’être fixé sur ses envies, m’excite au plus haut point.
    Le bogoss s'allonge sur le lit, en position accoudée, juste à côté de moi. Son torse est vraiment une vision magnifique, le dessin d'une harmonie parfaite, une déferlante de désir et une promesse de plaisir.
    C’est à nouveau Jérémie qui se charge de me tirer de mes rêveries.
    « Maintenant tu sais où elle est, viens t'en occuper... ».
    Le mec a les idées claires. J’adore.
    Le ton de sa voix, son assurance qui ne doute de rien, son sourire insolent, son regard coquin, tout cela rend l’instant chargé d'une sensualité et d'un érotisme insoutenables. Rien que le regarder, c’est un plaisir ; savoir qu'il est là, que je peux le toucher, le prendre en bouche, le faire jouir, est jouissif pour moi. Je voudrais faire durer cet instant à tout jamais.
    Mais au bout de quelques secondes, voyant le bogoss s'impatienter, je réalise que je ne peux pas tarder davantage : très vite, maladroitement, j’enlève à mon tour mon short, mes chaussures, mes chaussettes et mon boxer, un brin gêné à l’idée de montrer mon sexe que personne n’a vu jusque-là.
    Je suis tellement gêné par le fait de me dessaper que, pendant quelques instants, je n’ose même pas le regarder ; mais lorsque je lève enfin les yeux, quelque chose me surprend. Ça ne dure qu’une fraction de seconde, mais j’ai la nette impression que je viens de surprendre Jérémie en train de mater ma nudité et, plus précisément, mon sexe. Mais, très vite, ses yeux bruns se posent ailleurs, loin.
    Et, très vite, mon regard à moi est aimanté par son boxer bien rempli. Sa queue à nouveau raide comme un piquet dessine une belle bosse. Le bogoss se sait désiré, et il me le fait savoir :
    « Tu la veux, hein ? T’en as pas eu assez ? » je l’entends me lancer avec un insupportable mais irrésistible arrogance de petit con.
    C’est exactement cela. Je la veux, car non, je n’en ai pas eu assez. J’ai envie de lui répondre qu’il ne se trompe pas, que sa bite me rend dingue, que son goût de mec persistant dans ma bouche me rend ivre. Mais je n’ose pas. J’ose tout juste lui adresser un petit sourire que je voudrais complice, tout en fuyant son regard, avant d’approcher mon visage de sa queue et le sucer à nouveau.
    Pourtant, le bogoss semble vraiment décidé à imposer ses règles. D’un geste très ferme, sa main saisit mon épaule, elle arrête net mon mouvement.
    « Vas-y, dis-le que tu l'aimes ma queue ! » il revient à la charge, tout en sortant son manche du boxer, droit comme une piquet « dis-le que t’as envie que je te défonce le cul !! ».
    Ainsi, c’est de cela qu’il a envie…
    Tout comme avant qu’il me somme : « Je vais jouir et tu vas tout avaler... », je ne savais pas exactement jusqu’au j’étais prêt à aller lors de cette première « révision », un instant avant qu’il ne me balance : « dis-le que t’as envie que je te défonce le cul !! », je ne savais pas si j’étais prêt pour ça.
    A vrai dire, j’avais imaginé ma première fois un tantinet plus romantique, avec des bisous, des câlins : bien que l’envie était là, je n’avais peut-être pas prévu de me faire prendre la toute première fois.
    Une fois de plus, des considérations sanitaires (la peur des MST, malgré la capote que je considérais comme « obligatoire »), et d’autres plus personnelles, liées à mon inexpérience, la peur d’avoir mal, la peur de trop donner à un garçon la première fois, la peur de ne pas arriver à assumer ce plaisir qui, dans ma tête, n’était pas celui auquel un garçon « normal » devrait aspirer : oui, toutes ces considération auraient pu faire pencher une fois encore la balance du côté du « NON ». Bien sûr, là aussi, le désir pesait lourdement du côté du « OUI » ; ainsi, ce qui fait pencher définitivement la balance, c’est une fois encore le simple fait de l’entendre ses mots sans appel.
    Son…
    « dis-le que t’as envie que je te défonce le cul !! ».
    … a été une nouvelle révélation dans la découverte de mon plaisir.
    Le ton est si appuyé, si autoritaire, les mots si sensuellement virulents, et par ailleurs si justes, que je ne peux me soustraire à l’envie soudaine, irrépressible, de répondre :
    « Oui c'est vrai… ».
    « C'est vrai quoi ?! » fait-il, de façon encore plus virulente.
    Je sens que le mec veut vraiment sentir ma soumission, qu’il veut la sentir de façon inconditionnelle, avec des aveux. Face à tant de détermination, d’assurance, de brûlante sensualité ; face à cette queue tendue qui me rend dingue : je n’ai plus le choix, je capitule avec bonheur.
    « Oui, c'est vrai que j'ai envie de toi, j’ai très envie de me faire défoncer par ta queue… ».
    « Suce-moi, déjà, et on verra ensuite si tu mérites que je te baise le cul ! ».
    Petit con, va, mais petit con grave sexy !
    La résistance de sa main cesse et je peux enfin recommencer à sucer le bogoss avec sa casquette toujours vissée sur la tête ; sa queue chaude et raide dégage un petit arrière-goût de son jus, un petit goût capable de m’exciter au plus haut point.
    Je ne peux résister à la tentation d’aller titiller ses tétons magnifiques, ce qui a l'air de bien le faire kiffer.
    J’adore : j’ai envie de découvrir ses points les plus sensibles, de trouver les touches qui me permettront de jouer sur son corps une véritable mélodie du bonheur sensuel et sexuel.
    Hélas, je n’ai pas le loisir de m’attarder dans ce voyage initiatique : très vite, je me retrouve à nouveau totalement accaparé par sa puissance sexuelle, le bogoss prenant appui sur ses pieds et ses mains posés à plat sur le matelas pour envoyer de bons coups de reins et permettre à sa queue de taper avec puissance au fond de ma gorge.
    Le bobrun aime vraiment décider de son plaisir, contrôler la situation. Il y a une sorte de rage dans son excitation, et je découvre rapidement que je kiffe ça à mort.
    Son attitude semble révéler mes véritables envies, ma nature profonde, jusque-là inavouée. Je me sens de plus en plus chaud et désinhibé. Plus il en demande, plus j’ai envie de lui en donner. Plus il me soumet à sa queue, plus j’ai envie de m’y soumettre.
    Il veut que je sois sa salope, je serai sa salope ; de toute façon, le fait qu’il m’ordonne de l’être, qu’il me l’impose, décuple mon envie de m’exécuter.
    Quitte à jouer ce rôle, autant le jouer à fond : j’ai envie de le surprendre, de lui faire un truc inattendu pour marquer le coup.
    J’ai bien en tête un petit truc ; j’hésite cependant, ne sachant pas s'il va aimer. C’est un truc un peu risqué, un truc qui m’amènerait à m’aventurer à un endroit de son anatomie souvent tabou pour les mecs hétéros.
    Pourtant, chauffé à bloc par son attitude, je décide quand même d’y aller : mais avec prudence, en douceur, par paliers, prêt à tout arrêter si le moindre signe d’une réaction hostile devait se manifester.
    Après avoir privé ma bouche du bonheur d’enserrer sa queue, j'entreprends à lui lécher les couilles, tout en continuant à le branler : premier palier.
    De ses couilles, ma langue entreprend une lente descente dans son entrejambe : deuxième palier.
    Le beau mâle frissonne de plaisir. Je m'enhardis petit à petit, toujours en guettant le moindre signe de réticence.
    Mais rien de tel ne vient ; au contraire, sa respiration et ses ahanements m'indiquent qu'il prend un plaisir intense, un plaisir que j'aime imaginer lui être jusque-là inconnu.
    Le bogoss me laisse faire, se laisse faire. Du moins jusqu’à ce que ma langue ne semble commettre l’irréparable : effleurer l'entrée de sa raie. Ses mains se posent alors violemment sur mes épaules, les retenant fermement.
    Premier « signe hostil » : les voyants clignotent au rouge vif, un avertissement sonore retentit dans ma tête ; mon « protocole » d’exploration prévoit dans ce cas précis une annulation immédiate de l’opération.
    Pourtant, le « protocole » semble boguer : il bogue devant le bonheur inouï que j’ai ressenti jusque-là, il bogue face à la frustration d’être si près du but ; d’autant plus que je ressens en moi la conviction intime qu’il suffirait que ma langue effleure sa rondelle pour que ses dernières barrières tombent, pour que je puisse lui offrir un plaisir capable de marquer son esprit.
    Pourquoi il me retient, au fond ? De quoi a-t-il peur, au juste ? De ne pas aimer ? Ou, au contraire, de trop aimer ? Que cela remette en question sa virilité de petit mâle qui jouit avec sa queue et rien qu’avec sa queue ?
    Ses mains enserrent toujours mes épaules, tout en maintenant fermement mon buste à bonne distance « de sécurité ». Le niveau d’alerte est toujours bien rouge : continuer l’opération est un risque certain de réaction violente de bobrun.
    Mais je suis trop excité, j’ai vraiment envie de lui faire goûter à ça ; un si bomec doit goûter à ça. Tant pis alors, je prends le risque de me faire jeter violemment.
    Je force avec mon buste et j'arrive enfin à caresser son entrejambe avec le bout humide de ma langue.
    Et là, non seulement aucune réaction violente de sa part ne se manifeste, mais au contraire, et presque instantanément, l’opposition de ses bras cesse : une opposition à l’évidence pas si déterminée que ça, car ma puissance musculaire n’aurait jamais fait le poids face à un véritable déploiement de la sienne.
    Rassuré, je retrouve de l'audace. Mes coups de langue aussi. Je l’entends souffler très fort, alors que des spasmes de plaisir parcourent son corps.
    C’est un bonheur indescriptible que celui de découvrir les touches sensibles du corps de ce beau garçon. Un bonheur qui n’a d’égal que celui de lui faire découvrir des facettes inattendues de son propre plaisir.
    Et quel bonheur de sentir sa main, l’une de ces mains qui retenaient mes épaules une minute plus tôt, se poser à l'arrière de ma nuque et pousser mon visage encore plus profondément entre ses fesses musclées. J'en déduis qu'il kiffe grave et qu’il veut que j'y aille franco.
    Et alors, je vais y aller franco. Plus sa main, puis ses mains, plaquent mon visage contre son entrejambe, plus ma langue se déchaîne.
    Là encore, je sens chez le bogoss la volonté puissante d’imposer son propre plaisir, d’être le dominant : il accepte le nouveau plaisir que je viens de lui proposer, mais il le fait à sa façon, avec ses règles à lui.
    Son geste me chauffe à bloc ; je n'ai plus qu'une envie, celle de le faire jouir là où il n’aurait jamais cru pouvoir jouir un jour.
    La pression sur ma nuque est toujours aussi intense, mais je me rends compte que Jérémie à rapatrié une main autour de sa queue et qu’il se branle en même temps.
    Un instant plus tard, je l'entends lâcher un "j'vais jouir", la voix déjà étouffé par le nouvel orgasme qui secoue son corps et son esprit de fond en comble.
    Sa rondelle se contracte et se relâche à plusieurs reprises, et le beau mâle jouit pendant que je lui bouffe le cul.
    Lorsque je relève mon buste, l’image qui se présente à mes yeux est d’une beauté saisissante. Je le regarde, beau à se damner, le torse musclé marqué par plusieurs trainées de ce nectar dont le goût persiste dans ma bouche, ce jus blanc et épais qui brille à la lumière du jour.
    Bonheur visuel, bonheur olfactif : après ce deuxième orgasme, son corps dégage désormais une insistante odeur de transpi, de sexe, de mâle baiseur.
    Mais l’odeur qui prend le dessus, qui frappe mes narines, est celle bien caractéristique qui se dégage de sa jouissance. Et cette odeur, ce délicieux parfum de mec, ça me rend littéralement dingue.
    Excité comme jamais, je n’ai qu’une envie, celle de tout lécher, jusqu’à la dernière trace.
    Mais comment oser y aller ? Comment savoir si ça peut lui faire plaisir ? Comment savoir s’il ne va pas me prendre pour la pire des salopes ?
    Je croise son regard de braise. Le bogoss à la casquette, les yeux plissés, affiche une petite moue sexy de petit con arrogant, fier de sa queue et du pouvoir qu’elle lui confère, fier de voir dans mon regard et dans mon attitude une soumission totale à sa virilité.
    Je crois qu’il a compris ce dont j’ai envie ; et cette petite moue s’accompagne désormais d’un léger hochement de la tête que je prends pour un feu vert.
    Dès que ma langue retrouve le goût de son jus, dans mon cerveau c’est le feu d’artifice. Car son jus est désormais ma drogue : dès la première prise, elle m’a rendu accroc ; et alors que le manque est déjà insupportable, y goûter à nouveau, c’est l’extase.
    Après s’être attardée sur son gland, ma langue se balade inlassablement sur sa peau douce et tiède, parcourant avec soin les sillons et les reliefs de ses abdos et de ses pectoraux durs comme la pierre, en quête de son jus parfumé.
    Je sens ses muscles réagir au passage de ma langue, je sens le bogoss souffler son excitation.
    Une giclée a atterri sur un téton : et dès que ma langue l’effleure, ça le fait sursauter. J’entreprends de le titiller avec des coups légers, puis je pose carrément mes lèvres dessus, je le suçote avec insistance, je m’y attarde longuement.
    Le bogoss a l’air de vraiment bien apprécier : preuve en est le fait que sa queue, à moitié retombée après ce deuxième orgasme, ne tarde pas à se redresser à nouveau.
    Un instant plus tard, le bogoss saute du lit et me balance d'un ton ferme, très directif :
    « Mets-toi ici, sur le bord du lit, à quatre pattes ! ».
    Ses mots claquent comme des ordres qui forcent l’obéissance.
    C'est puissant et fascinant la sexualité d'un mec de 19 ans. Encore il y a une heure je n'osais imaginer pouvoir un jour accéder à l'intimité de ce bel étalon et voilà qu'une troisième mi-temps se profile.
    Je me sens ivre, je perds le contrôle, je suis à la merci de ce jeune mec avec sa casquette insolente sur la tête. Je vibre, je frissonne. Et surtout je m'exécute.
    Je viens tout juste de me mettre en position et déjà je sens la présence, la chaleur, la puissance de son corps musclé tout proche de moi.
    Une fois de plus, Jérémie est debout, alors que moi, je suis à genoux : lui le dominant, moi le dominé.
    Avec ses mains il écarte mes fesses. Le rêve érotique qui a peuplé tant de fois mes moments de plaisir solitaire va enfin se réaliser. Je suis dans un état indescriptible. Je suis fou.
    Un instant plus tard, je sens sa queue raide glisser dans mon entrejambe : un frisson géant remonte tout le long de ma colonne vertébrale, un feu d’artifice explose dans ma tête, toute mon épiderme est le réceptacle d’une excitation délirante.
    Le bogoss répète son geste plusieurs fois : il me fait languir.
    Puis, je sens son torse envelopper mon dos, sa barbe effleurer ma jour, ses lèvres approcher de mon oreille.
    « T’es une bonne salope, hein ? » je l’entends alors me chuchoter, avec assez de mépris dans la voix pour me rendre dingue.
    Son souffle sur mon oreille me fait frémir.
    « Je suis à toi… ».
    Je le suis depuis l’instant où il m’a balancé : « dis-le que t’as envie que je te défonce le cul !! ». A cet instant précis, j’ai aussi réalisé que j’avais vraiment envie de le laisser jouir en moi.
    « Tu la veux ma queue dans ton cul, hein ? » il persiste et signe.
    « Je n’attends que ça… ».
    « J’en étais sûr… j’étais sûr que tu étais une bonne chienne… ».
    « J’ai envie de toi… ».
    « Ouaisss… je sais… t’es bien en chaleur, hein ? ».
    « Oui… ».
    « Alors tu vas prendre cher… ».
    Je sens alors son gland se presser à l’entrée de mon petit cul. Le bon sens voudrait qu'il enfile une capote, le désir est d'un autre avis. De toute manière, j'ai déjà gouté deux fois à son jus, et j'ai envie de lui faire confiance. Et surtout j'ai trop envie de me sentir rempli par la semence de ce beau mâle. Le désir rend fou.
    Le bogoss se retire ; je le sens cracher, sans doute dans sa main, sans doute pour mouiller sa queue. Ses mains saisissent à nouveau fermement mes fesses, les écartent : il crache sur ma rondelle.
    Je vais me faire sauter par Jérémie. Le beau gosse. J'en frissonne. Ma queue va exploser.
    La sienne fait de vas et viens dans ma raie, chatouillant ma rondelle. Il me fait bouillir.
    Au bout d'un moment, les sens en feu, je ne peux me retenir de lui lancer :           
    « Prends-moi s'il te plaît, trop envie... s'il te plaît ! ».
    Je n’arrive pas à croire que je suis en train de le supplier de me baiser. Oui, définitivement, le plaisir rend fou.
    « T'inquiète, tu vas la sentir passer... » fait-il sur ce ton si assuré, effronté, traduisant son assurance de petit con un tantinet arrogant. Mais sexy à mort !
    Son gland vise à présent ma rondelle. La boîte de capotes sur sa table de nuit n'a pas bougé de sa place. Je suis aux anges. Je sens son pieu de chair exercer une pression de plus en plus insistante. Mon orifice vierge, oppose résistance à cette tentative d'intrusion. A nouveau le bogoss saisit mes fesses, les écarte et recrache sur ma rondelle.
    Et là, je le vois se percher vers la table de nuit, attraper le boite de capotes, en extraire une, avant de rebalancer négligemment la boite par terre ; je l’entends déchirer l’emballage, j’entends le bruit de la fine pellicule de caoutchouc en train de se dérouler le long de son mat.
    Je ne m’attendais pas à ça. Ainsi, le petit con se protège. Cela devrait me rassurer, et, de fait, c’est le cas. Ce qui ne m’empêche pas en revanche de ressentir une intense frustration à l’idée de la présence de cet « emballage » entre son corps et le mien, entre son plaisir et le mien, à l’idée de renoncer ainsi au bonheur d’avoir son jus de mec en moi.
    Un instant plus tard, il appuie à nouveau son gland, lentement. Et là, petit à petit, je sens son sexe vaincre la résistance de mes muscles ; son bassin exerce une bonne pression et sa queue avance, avance, avance en moi.
    Puis, soudainement, l’excitation laisse place à la douleur : pour sa première fois, mon petit trou a affaire à un engin plutôt imposant.
    Il m’a promis que je la sentirais passer et le petit con n’a pas menti.
    La douleur augmente au fur et à mesure que son manche avance en moi. A un moment j’ai tellement mal que mon corps est parcouru par un spasme involontaire, un petit bruit de douleur s’échappe de ma bouche.
     « C’est la première fois que tu te fais éclater le cul, c’est ça, hein ? » je l’entends me lancer, le ton chargé d’un mélange de fierté et de mépris.
    « C’est la première fois, oui… » j’admets, tout en prenant de grosses inspirations, cherchant à maitriser la douleur qui me déchire, malgré le fait que le bogoss se soit retiré de moi.
    « Et t’en crèves d’envie… hein ? » relance le petit con bien monté.
    J'ai très envie de me faire secouer par ce mâle vigoureux et si sûr de lui, sûr de cette assurance que seule la jeunesse insouciante sait offrir ; j'ai envie de l'avoir en moi, de m'offrir à lui pour son plaisir le plus total, de me sentir possédé par lui. J’ai aussi envie de me savoir fourré par son jus chaud et épais de petit mec, mais cela n’est pas à l’ordre du jour…
    « Oui, j’en crève d’envie… j’ai trop envie de me faire dépuceler par toi… » j’ai envie de le flatter, juste avant de lui donner le mode d’emploi « mais vas-y doucement, s’il te plait… ».
    « Tu vas prendre ton pied de salope, t’inquiète… » fait-il.
    Et, ce disant, le bogoss envoie un autre bon crachat entre mes fesses bien écartées par la prise puissante de sas mains chaudes. Je sens ma douleur s’évaporer, laissant la place à un désir de possession brutal.
    Un instant plus tard, son gland revient à la charge.
    A nouveau, ma rondelle s’ouvre lentement, hésitante. Je frissonne, entre douleur et excitation.
    « Laisse-la rentrer doucement, comme ça… détends-toi… t’as un cul bien serré… » fait-il, le ton péremptoire, tout en exerçant une pression constante, lente mais impitoyable.
    C'est indescriptible comme sensation. Je sens ma rondelle s’écarter, s'ouvrir, s'offrir aux besoins sexuels de ce mec : centimètre après centimètre, je sens sa queue glisser en moi, prendre possession de mon intimité, me remplir, me combler, apporter sa toute-puissance virile entre mes fesses si offertes : je sens sa puissance sexuelle débordante écraser la mienne, cette dernière prête à se laisse soumettre, à se laisser carrément effacer au contact de cette déferlante de testostérone pure.
    Car ce mec est une bombe de sexe, un jeune mâle plein de testostérone, avec la queue bien droite, et les couilles pleines de jus brulant.
    Son pieu de chair complètement enfoncé au plus profond de moi, les couilles calées contre mes fesses, le bogoss marque une pause.
    Me voilà rempli, envahi, débordé, empalé, dominé, par sa puissance virile, pas sa queue enfoncée au plus profond de moi, me voilà entravé par ses mains puissantes posées sur mes épaules : me voilà complètement à lui.
    Dans ma tête, je pense à ce qui vient de se passer, à ce qu’il vient de me faire, à ce qu’il vient de me prendre, lui, le fantasme sur pattes ultime ; je pense à celle qui était encore là jusqu'à quelques secondes plus tôt et qui n’est plus, ma virginité.
    Rempli par son pieu de chair, je ressens une intense chaleur au fond de moi : j’ai l’impression que sa queue est brulante ; mais c’est peut-être juste à cause de l’échauffement de mes muscles, bien sollicités par le passage de ce membre imposant.
    Sensation qui m’énivre, qui me donne le tournis. J’ai vraiment très envie de me faire défoncer. J'écarte encore un peu plus les jambes pour m'offrir davantage. Rien n’est trop beau ou trop bon pour m’offrir à un mâle comme lui.
    « Putain qu'est-ce que c'est serré... c’est chaud… » je l’entends souffler, très excité.
    « Putain, qu’est-ce qu’elle est bonne… », j’ai envie de le flatter.
    Sa respiration est bruyante, le mec semble prendre le temps de savourer cet instant, de jouir de la domination virile qu'il exerce sur moi, de cette sensation d'être LE mec.
    « C'est ça que tu voulais, ma queue dans ton fion ? ».
    « Ah ouiiiiii… ».
    « Tu la sens bien là, hein, vas-y, dis-le ! C'est ça que tu voulais, être empalé par ma bite ! » fait-il, de façon plutôt virulente.
    « Oui, oui, oui, je la sens bien, j'adore te sentir en moi, j'adore sentir mon cul rempli par ta bite... là c'est vraiment le pied pour moi ! » je le suis dans son délire.
    Je suis presque dans un état second. Oui, le désir rend fou. Sa queue au plus profond de moi, la peau douce de ses abdos appuyant sur mes fesses ; son parfum si frais, si masculin, désormais associé à une chaude odeur de mec et de baise qui s’installe petit à petit dans la pièce ; son goût persistant dans ma bouche ; ses mots, son attitude dominatrice : mon corps vibre de plaisir, mon cerveau est pris dans une tempête où la raison est provisoirement mise à mal.
    « Baise-moi, s’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît… vas-y, prends ton pied, c'est toi le seul vrai mec ici… et moi je suis là pour t'offrir ton plaisir… » je finis par lâcher, ivre de lui et de sa queue.
    « Je vais tellement t'éclater le cul que tu vas me supplier d'arrêter ! ».
    Son arrogance de petit con me fait un effet de malade. Cet échange coup sur coup fait monter encore mon excitation de plusieurs crans.
    « C'est tout ce que je demande... » j’admets sans réticence.
    C’est là que le bogoss commence ses va-et-vient. Au début j'ai un peu mal, mais assez vite son bel engin se fraye un chemin confortable ; et la douleur laisse la place à un plaisir intense.
    Ses coups de reins me secouent de fond en comble ; à chaque va-et-vient, je sens ses couilles frôler mes fesses : c'est le pied absolu, je gémis de plaisir.
    Je transpire dans ce petit studio où il fait trop chaud ; je transpire au contact de son corps, je transpire de plaisir, le plaisir que sa queue m’apporte.
    Je frissonne, je tremble, j’ahane profondément.
    « Je te la mets bien profonde… » je l’entends lâcher.
    « Ah, oui, putain t’es bien monté, mec ! ».
    « Tu la sens bien là, hein, elle te remplit le cul… » il me souffle à l’oreille, sur un ton de plus en plus virulent, un ton qui me fait vibrer.
    « Oh, oui… et c’est ça qui est bon… » je couine.
    Je ne sais pas combien de nana il a eu avant moi et combien d'entre elles, nombreuses certainement, ont ressenti, au moment de se faire baiser, cet irrépressible besoin de flatter et de souligner ainsi sa virilité.
    J'imagine qu'il est habitué à qu’on le flatte, pour sa beauté, pour son corps, pour sa sexytude, pour la puissance de sa queue.
    Pourtant j'ai envie d'ajouter ma petite pierre à l'édifice de sa fierté virile, j'ai envie de lui exprimer à quel point il me fait de l'effet, à quel point je kiffe être le soumis d’un bel étalon comme lui.
    « Tu fais ça trop bien, ta queue m'excite trop, c'est vraiment le pied... » je lâche, débordé par le plaisir de le sentir sa queue coulisser en moi.
    « Prend ça salope ! » il balance sans retenue, tout en mettant encore plus de fougue dans ses coups de reins.
    C'est vrai, je suis sa salope, je suis le réceptacle de son plaisir.
    Me frotter à sa sexualité incandescente, ça m’a rendu instantanément passif, soumis ; j’ai tout de suite senti qu’il n’y a que sa jouissance qui compte pour lui, et j’ai tout de suite adoré me sentir l’objet, l’instrument de son plaisir, sentir que c'est lui le seul mec de nous deux, que mon plaisir dépend du sien, que mon plaisir est le sien.
    Ainsi, la jouissance que j’ai ressentie pendant des années de branlettes solitaires en m’imaginant offrir du plaisir à ce mec n’est rien face à la jouissance que je ressens désormais grâce à sa queue se défoulant partout en moi.
    Pour ma première fois, je n’aurais pas pu imaginer expérience plus excitante et marquante : c'est ma première fois et c'est la queue de Jérémie, le mec qui représente pour moi l’absolu de la mâlitude. Et même plus que ça désormais : je ne le remercierais jamais assez pour être si actif, si sûr de lui, si dominant, si macho, si débordant de virilité, je ne le remercierai jamais assez de m’avoir fait découvrir ce plaisir ultime, celui de faire jouir un jeune mâle comme lui : c'est un plaisir psychologique bien avant d'être un plaisir physique, et c'est géant.
    Je suis comblé.
    C’est un cadeau qui n’a pas de prix, un cadeau inespéré qu'il me fait en me laissant accéder à sa beauté, à sa jeunesse, à sa virilité. Pourtant, je n'arrive toujours pas à réaliser que je suis en train me faire démonter par ce mec hyper musclé de 19 ans.
    Parfois il s'arrête bien au fond de moi, la respiration rapide et haletante, en savourant pendant un instant sa position de mâle dominant ; ensuite il reprend son affaire de plus en plus vigoureusement, en s’agrippant tour à tour à mes épaules ou à mes hanches, se servant de mon corps pour donner davantage d’élan à ses coups de reins.
    Pendant ce temps, sous l’impulsion de ses coups de reins, mon gland frotte contre la couette ; ainsi, petit à petit, je sens monter du bas-ventre cette chaleur qui annonce l'orgasme.
    « Je vais pas pouvoir me retenir longtemps... » je lui annonce, alors que je sens désormais le frisson de la jouissance exploser dans ma tête.
    « Vas-y, mouille comme une vraie salope, mouille pendant que je te baise, vas-y! » je l’entends balancer pendant que je perds pied et que je me vide sur ses draps.
    Le bogoss continue de me pilonner sur le même rythme effréné.
    « T'as vraiment un bon cul pour recevoir de la bite... » il lance, au comble de l’excitation.
    Et là, à nouveau je sens la cadence de ses coups de boutoir se ralentir, et ses va-et-vient se faire plus espacée ; comme tout à l’heure, pendant qu’il se défoulait dans ma bouche. Je commence à connaitre un peu la bête, c'est le signe qu'il va jouir.
    « Putain, putain de cul à bite... » voilà son dernier soulagement verbal avant que le soulagement physique ne survienne. J’adore le sentir grogner son plaisir.
    Mais alors que je me prépare à le sentir jouir en moi, même si son jus sera retenu par le caoutchouc, le bogoss se retire, arrache la capote à la va vite, il bondit sur le lit, sa main appuie lourdement sur mes reins : en une fraction de seconde, je me retrouve à plat ventre, son gland appuyé juste sur ma rondelle ; le bogoss se branle, et finit par lâcher quelques bons jets bien chauds et bien lourds, rythmé par des râles bien puissants.
    Le bogoss s'allonge sur le lit à côté de moi. Je n’ose pas chercher son regard, mais je regarde son torse onduler sous l’effet d’une respiration profonde et rapide ; je regarde sa peau moite, son front perlé de sueur, son visage cramoisi ; sa queue magnifique, toujours raide, luisante de son sperme : c’est l'image du mâle repu, l’image du « calme après la tempête » des sens. C'est beau à voir et c'est bon de savoir que c'est moi qui lui ai offert ce bonheur.
    Oui, le bogoss a l’air bien secoué par son troisième orgasme en l’espace d’une heure à peine ; pourtant, la casquette n’a pas bougé de sa tête… putain de p’tit con !
    Non, je n’ose pas chercher son regard : inutile de toute façon de le chercher, le sien est perdu dans le vide, à nouveau loin de moi.
    En attendant, je sens toujours sa présence dans mon entrejambe, son goût dans ma bouche, son odeur sur ma peau ; je suis un peu frustré qu’il n’ait pas voulu se lâcher en moi, et pourtant si heureux, heureux de ce qui s'est passé cet après-midi, inimaginable encore deux heures auparavant ; heureux car cette privation ressemble à la promesse de nouveaux plaisirs à venir. Est-ce qu’un jour il aura envie de me baiser sans capote ? Est-ce qu’un jour il aura envie de jouir en moi ? Est-ce qu’un jour il me fera assez confiance, et je lui ferai assez confiance, pour cela ?
    Le bogoss se lève, enfile son boxer noir et sort fumer en terrasse.
    « Je peux prendre une douche ? » je lui demande.
    « Si tu veux…
    « Merci… »
    « Tu as des serviettes propres à côté du panier à linge sale… ».
    « Ok, merci… ».
    Tout comme la pièce de vie, la salle de bain est elle aussi dans un état plutôt bordelique. Sur le lavabo et sur le rebord du miroir juste au-dessus, s’étalent les objets du quotidien d’un bogoss : son deo, son rasoir, sa mousse à raser, son gel pour les cheveux, sa brosse à dents, son tube de dentifrice, sa tondeuse à barbe, ainsi que plusieurs parfums de marque. Je trouve cela fascinant, cette chance inouïe de pénétrer dans l’intimité d’un bogoss. Surtout juste après que ledit bogoss ait pénétré la mienne, d’intimité, et dans un sens beaucoup moins imagé.
    Et mes découvertes ne font que commencer : le voilà, le panier à linge sale, à côté des serviettes propres, comme indiqué. Rien que cette vision me rend dingue.
    Alors, entre le propre et le « sale », je n’hésite un seul instant. Ainsi, c’est vers ce panier ouvert, sans couvercle, ce « puits du bonheur » contenant les boxers et t-shirts portés par le beau mâle, que je me sens irrépressiblement attiré.
    J’ouvre l’eau dans la douche pour faire diversion, et je plonge illico mon visage dans cet endroit de bonheur olfactif. Je respire à pleins poumons : chaque respiration est un peu plus profonde, un peu plus longue, chaque respiration m’apporte un peu plus de ces délicieuses petites odeurs de mec.
    Très vite, j’ai carrément la tête qui tourne. Je relève le buste, je ferme les yeux, j’essaye de me calmer, ça m’est impossible : je suis déjà en manque. Ce mélange d’odeurs dans le panier à linge est étourdissant, excitant : envie d’y revenir, mais d’y revenir avec méthode.
    Sentir d’abord l’odeur de ce boxer orange à l’élastique blanc, puis, celui de cet autre boxer noir, dans lequel je découvre une trace qui ressemble à celle laissée par ce liquide qui suinte parfois du sexe des garçons quand ils sont excités ; une trace qui pourrait tout aussi bien être le souvenir laissé par sa queue ayant joui et rangé à la va vite, comme pour aller fumer une cigarette en terrasse.
    Je me demande qui a bien pu provoquer en lui cette excitation, ou bien entre quelles cuisses a joui mon beau brun le jour où il portait ce boxer noir.
    Envie de découvrir l’odeur de ce simple t-shirt blanc caché juste en dessous des deux boxers, envie de poser mon nez en correspondance de l’endroit ayant caressé ses aisselles ; envie de plonger mes narines dans ce débardeur noir que je ne lui ai encore jamais vu porter mais dans lequel je n’ai pas de mal à l’imaginer, scandaleusement beau, furieusement sexy, divin, à pleurer ; et dans cet autre débardeur blanc à fines rayures : un débardeur dont il doit se servir pour le sport, un débardeur qui sent bien la transpiration, au point qu’elle prend le pas sur le deo, pourtant présent en arrière-plan olfactif…
    Les secondes passent, et je dois me faire violence pour passer à la douche. Une part de moi, n’a pas vraiment envie de passer sous l’eau : je voudrais garder son odeur sur moi à tout jamais.
    J’ouvre le gel douche et je reconnais instantanément la fragrance qui se dégage de la peau de Jérémie ; je connais enfin la marque et le parfum. C’est le bonheur. Demain, j’irai acheter le même.
    La douche, que je prends à l’eau tiède, m’apporte une sensation de fraîcheur et de bienêtre. Je n’arrive pas encore à croire que je suis en train de prendre une douche dans la salle de bain de Jérémie, parce que je viens de m’envoyer en l’air avec Jérémie. C’est fou.
    Pendant que je me sèche, j’entends des bruits venant de la pièce principale, je me dis que le bogoss doit être en train de mater la télé.
    Avant de quitter la salle de bain, je replonge une dernière fois le nez dans le panier à linge, cet endroit magique, tout en me faisant la réflexion que les sous-vêtements portés par un garçon finissent par s’imprégner d’une marque olfactive complexe et unique qui le caractérise.
    Et lorsque je plonge le nez dans ce panier à linge, je retrace le parcours olfactif vécu par ces tissus : en arrière-plan dans les fibres, l’odeur d’une lessive persiste ; le tissu posé sur la peau après la douche et le deo s’imprègne pendant des heures de ces parfums ; pendant le même temps, des odeurs naturelles se dégagent par la transpiration, la peau, le sexe ; au fil des heures, les parfums changent, se mélangent aux odeurs naturelles de plus en plus présentes ; et au bout d’un certain temps, tout semble se stabiliser, se figer dans une nouvelle odeur qui devient la véritable odeur persistante, la marque, la signature olfactive d’un garçon.
    Alors, peut-on vraiment appeler cela un panier à linge sale ? Moi j’appellerais plutôt cela l’entrée du Paradis. Je voudrais être un chaton et me faufiler dans ce panier, m’endormir des heures, des jours durant bercé par toutes ces petites odeurs !
    C’est en me faisant une nouvelle fois violence que je me décide à m’arracher définitivement de ce puits de bonheur pour sortir enfin de la salle de bain. Est-ce que j’aurai l’occasion d’y replonger mon nez un jour ?
    Jérémie est installé sur le canapé, torse nu et boxer noir, la casquette toujours vissée sur la tête, une manette dans les mains, les yeux rivés sur l’écran, en train de faire courir des petits bonhommes derrière un ballon : le bogoss est en train de jouer à Fifa.
    « T’as pris ton temps » je l’entends balancer.
    Je le regarde et j’ai envie de pleurer. C’est à tomber. Si je m’écoutais, j’irais lui faire un câlin, je le couvrirais de bisous et de caresses, je promènerais mes mains sur sa musculature à peine croyable.
    Mais je ne suis pas le genre de garçon qui s’écoute, pas assez en tout cas. La peur de sa réaction me fait renoncer.
    « Désolé… » je réponds machinalement.
    « Vas-y, rentre chez toi… ».
    C’est un peu dur comme mot de la fin : au fond de moi j’avais espéré qu’il m’offre un truc à boire, qu’on discute un peu. Non, avec Jérémie, c’est la baise et la porte ensuite.
    Pendant que je m'habille, je le regarde et je me dis « Mais putain, qu’est-ce qu’il est beau ! » ; ses couilles doivent être bien vides, sinon j'aurais bien voulu recommencer encore et encore. Un mec comme ça, est fait pour faire l'amour.
    Après avoir récupéré mes notes bien inutiles, je me dirige vers la porte.
    « Salut... » je tente de lui faire remarquer que je vais partir, alors qu’il ne décroche pas les yeux de son jeu bruyant.
    « A plus... » il lâche, sans me regarder.
    « A demain ! » je relance.
    « C'est ça... ».
    J’ai tout juste le temps d’ouvrir la porte de du studio, que je l’entends me rappeler sèchement :
    « Eh, Nico… ».
    « Oui… ».
    « Pas un mot à personne de ce qui s'est passé aujourd'hui, compris ? » fait-il sur un ton ferme, presque menaçant.
    « Je dirai rien, t'inquiète… ».
    « T’as intérêt… sinon je te défonce… » fait-il, vraiment menaçant à présent.
    La porte de son studio refermée, je sens un grand vide s’emparer de moi. J'aurais aimé quand même un peu plus de considération de sa part, un simple mot pour me dire qu'il avait aimé, pour savoir s’il avait envie de recommencer. Alors que lui, tout ce qui l’intéresse, c’est que je me tire et que je ferme ma gueule.
    Dans la rue, le soleil est aveuglant, la chaleur écrasante. Je suis tellement lessivé que j’ai du mal à mettre un pied devant l’autre. Une douce fatigue, un délicieux épuisement ont pris possession de mon corps. La douche a un effet de détente, un effet qui se prolonge et se fait de plus en plus marqué au fil des minutes : un effet qui finit par ressembler à une sorte d’engourdissement de mes muscles épuisés.
    Mais putain, qu’est-ce que c’était bon ! Coucher à deux, c’est tellement plus puissant qu’une branlette ! Un plaisir bien plus intense, et un effort bien plus important ; une branlette me calme, coucher avec Jérémie m’a mis KO.
    Tous mes muscles ont travaillé, ils ont été longuement parcourus par d’infinies décharges de cette énergie puissante et insaisissable qu’est le plaisir : mon corps tout entier, et mon cerveau avec, ont surchauffé.
    La douche a refroidi l’extérieur, mais l’intérieur reste incandescent : mes terminaisons nerveuses sont en effervescence, ce qui rend ma peau hypersensible.
    A chaque pas mes tétons frottent contre mon t-shirt, dégageant des nouveaux frissons de plaisir qui se propagent dans mon corps ; et ce, jusqu’à rencontrer ceux qui se dégagent de mon entrejambe où le souvenir de la présence de Jérémie est le plus vif. Ainsi, à chaque pas c’est le feu d’artifice dans mon corps et dans ma tête.
    Je bande comme un âne, j’ai l’impression que les passants dans la rue regardent mon entrejambe, qui remarquent ce qui se passe dans mon short, j’ai l’impression d’être à poil.
    J’ai vraiment du mal à marcher : tous mes muscles semblent se raidir comme pour m’empêcher de m’éloigner de ce beau mâle à qui je viens d’offrir « ma première fois ».
    Sacrée première fois… ah, putain, mon Jérémie… tu m’as secoué, retourné, baisé comme un Dieu !
    Je marche lentement dans la ville, étouffé par la chaleur qui se dégage des pierres, des briques, du goudron en cette belle journée de printemps ; je marche, dans ma tête l'image de son corps d'apollon tout tendu à la recherche du plaisir, le souvenir de ses envies précises, de t
    ses attitudes de petit macho dominant ; dans ma bouche, son goût de mec, persistant ; je marche et je sens sa présence en moi, entre mes jambes, je retrouve à chaque pas le souvenir palpitant et sensible de cette première, puissante pénétration ; c’est tellement vif que j’ai l’impression qu’il est encore en moi ; et j’ignore encore qu’il va l’être de jours durant.
    Le soir dans le lit, je me tape une bonne branlette, puis une autre, et une autre encore ; je me branle en repensant à la délirante sensation de tenir sa queue dans ma bouche, de tenir son plaisir de mec dans ma bouche ; je me branle en repensant à la puissance ses coups de reins, à ses mots et à ses attitudes de petit macho qui ne pense qu’à son plaisir ; et je jouis en repensant à la puissance de ses giclées, à la délicieuse découverte de son goût de mec, à la présence de sa queue en moi, à ses coups de reins impitoyables.
    Je m'endors, dorloté par le parfum de son gel douche, le parfum de sa peau à lui, qui est désormais le parfum de ma peau à moi aussi.
    Je m’endors en rêvant que Jérémie est là, dans mon lit, et qu’il me suffirait de me retourner pour le prendre dans mes bras.
    Au plus profond de moi, une seule, brûlante, obsédante envie, celle de « réviser » à nouveau avec loi, le plus vite possible.


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