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    Episode du 22 février 2018 (enfin !)

    55.1 Les envies de Jérém (troisième du nom)

     

    Bonjour à toutes et à tous ! Bienvenue sur le site Jérém&Nico

     

    La saison 1 de Jérém&Nico touche à sa fin.

    Vous êtes nombreux à avoir demandé une version papier de l’histoire de Jérém&Nico.
    Le premier volume, avec les 30 premiers épisodes retravaillés, va paraître en juin 2018.

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    Merci de précommander votre copie papier, afin d’ajuster le tirage.
    Pour le tipeurs, votre copie papier est déjà précommandée et vous sera expédiée, sans frais supplémentaires, avec signature et dédicace, dès parution.


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    NOUVEL EPISODE DU 30 janvier 2018

    54.10 Docteur "P'tit con" et Mister "Classe"

     

    ***

    L E S     I N N O C E N T S

     

     

     

    J’ai regardé une mini-série sur TF1, les Innocents; une intrigue policière agrémentée d'une histoire d'amour très touchante entre deux garçons qui se retrouvent malgré eux au centre d'une affaire de meurtre. Pour ceux qui ne l'ont pas vue, je conseille de mater le replay : les scènes où les deux garçons se cherchent sont vraiment géniales, elles m'ont beaucoup ému. Ce qui est génial, c'est que leur histoire n'est pas juste accessoire, elle a vraiment une place importante dans l'intrigue. Les deux jeunes acteurs sont formidables. Voici les premières minutes.

     

     

    et le replay complet sur TF1 ---  https://www.tf1.fr/tf1/les-innocents/videos

    OU

    http://www.emule-island.ru/emule-telecharger-les-innocents-saison-1-series-tv-65938.html

     

    EPISODE DU 18 JANVIER 2018

    Nouvel an, en espérant que ça commence bien pour vous

    Nouvel épisode, en espérant que vous l'apprécierez.

     

    54.9 Un beau mâle brun et très très chaud


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  • Hello tout le monde,

     

    vous trouverez ici la transcription (avec quelques ajustements pour remettre les différentes conversations dans un ordre cohérent) de la soirée chat du 31 mai 2018, soirée très intéressante et sympathique.

    Merci à tous ceux qui ont été présents à cette soirée.

    Vous pouvez continuer à vous exprimer en réagissant aux questions posées et aux sujets abordées pendant la soirée en cliquant sur ce lien,

    Page de chat Jérém&Nico

     en entrant un pseudo de votre choix et en cliquant sur ENTER ROOM.

    Bonne lecture et bons commentaires !

     

    Fabien de Toulouse: Bonsoir à tous !

    Outsider: Bonsoir

    Perock: salut

    Fabien de Toulouse: Bonsoir outsider

    Outsider: Salut Fabien!

    Outsider: Vous allez bien?

    Perock: bien et toi ?

    Outsider: Très bien

    Perock: on attend encore un peu de monde pour commencer donc mets toi a l'aise

    Outsider: Tu suis l'histoire depuis le début?

    Perock: presque, depuis l'episode huit 8 ou 96

    Perock: et toi ?

    Outsider: Depuis l'épisode dix si je me souviens bien

    Fabien de Toulouse: ah cool 

    Fabien de Toulouse: et tu as lu les premiers?

    Outsider: Oui j'ai tout lu bien entendu 

    Fabien de Toulouse: cool 

    Outsider: En tout cas, félicitations pour la fin de la saison 1

    Outsider: J'ai déjà hâte de connaître la suite 

    Perock: felicitation je ne suis pas sur, j'en ai pleure moi la fin de la saison 

    Outsider: En ce qui concerne le travail fourni, on ne peut que dire félicitation 

    Outsider: Après on sait très bien que nos deux tourtereaux vont bientôt se retrouver 

    Fabien de Toulouse: qu'est ce qui te fait dire qu'ils vont se retrouver? 

    Fabien de Toulouse: Outsider, tu es dans quelle tranche d'age? 

    Outsider: 25 

    Outsider: Et toi Perock? 

    Perock: 22 

    Fabien de Toulouse: bonsoir marc 

    Marc: Et bonsoir 

    Perock: salut marc 

    Outsider: Salut Marc

    Fabien de Toulouse: marc, tu es dans quelle region et dans quelle tranche d'age? 

    Marc: Je suis d'occitanie et j'ai 18 ans 

    Outsider: Moi je suis très loin de vous, à l'île Maurice, bien que j'ai fait mes études à Toulouse. J'y suis retourné il y a un an.

    Fabien de Toulouse: Marc, tu suis Jerem et Nico depuis longtemps?

    Marc: Ça fait à peu près un an 

    Fabien de Toulouse: et tu as tout lu? 

    Marc: Absolument tout 

    Fabien de Toulouse: Merci Marc, ça fait beaucoup de pages quand meme

    Marc: Pas assez à mon goût 

    Perock: je suis bien d'accord avec toi marc

    Fabien de Toulouse: Marc, il y en aura d'autres pages, en septembre, lol 

    Fabien de Toulouse: beaucoup de pages en chantier 

    Fabien de Toulouse: Merci Perrok et Marc, mais il faudra attendre un peu 

    Marc: Tu disais qu'il y aurait de quoi s'occuper pendant l'été non ? 

    Fabien de Toulouse: moi je serai très occupé, oui, entre l'édition du livre et le début de la saison 2, et mon taf en plus, je ne vais pas chomer, lol 

    Fabien de Toulouse: Il y aura peut être un texte inédit à un moment 

    Fabien de Toulouse: et surtout le trailer video de la saison 2 

    Marc: Ça fait plaisir ça 

    Perock: Au fait, tu as fait quoi comme pub pour ton livre ?

    Fabien de Toulouse: Je n'ai pas fait de pub, à part sur mon site 

    Fabien de Toulouse: Si vous avez des idées pour promouvoir mon travail, je suis preneur 

    Perock: si tu m'envoie de quoi faire, je passe mon temps sur un site qui reference les livres et qui en recherche toujours de nouveau a partager

    Perock: le site : booknode.com

    Outsider: Tu as déjà pensé à faire traduire ton histoire en anglais, Fabien? 

    Marc: Tu sais à peu près combien de personnes suivent ton histoire ?

    Fabien de Toulouse: Non, outsider, je pense qu'elle est trop longue en l'état, il faut d'abord que je la reprenne et faire un texte plus court

    Fabien de Toulouse: Bonsoir virginie

    Perock: salut virginie 

    Marc: Bonsoir virginie

    Outsider: Salut virginie

    Virginie-aux-accents: Salut à tous, je vais essayer de rattraper mon retard 

    Fabien de Toulouse: Marc, sur 130 épisodes, je suis à 2 millions de vues 

    Outsider: Oui, Fabien si par la suite tu retravailles dessus et que tu condenses tout ça, tu pourrais l'envisager 

    Fabien de Toulouse: Il y a environ 12.000 vues par épisode si on enleve les doublons

    Perock: juste trois questions a repondre virginie, Tu as quel age ? depuis Quand tu lis l'histoire? et d'ou viens tu ?

    Virginie-aux-accents: j'ai 44 ans!! je lis l'histoire de j&N depuis 2 ans. Je suis en région Centre 

    Virginie-aux-accents: Tu fais des stats?

    Fabien de Toulouse: le site jerem et nico + histoires de sexe fournissent des stats oui, chuchote moi aussi

    Virginie-aux-accents: On est tous fichés!! 

    Perock: on as toujours besoin d'un doyen 

    Virginie-aux-accents: Une doyenne (même si je suis contre l'écriture inclusive)

    Fabien de Toulouse: MDR Virginie

    Outsider: Fabien: si je me souviens bien, tu as déjà précisé qu'ils seront à nouveau ensemble par la suite 

    Perock: il a dit qu'il se reverrait c'est tout 

    Fabien de Toulouse: J'ai dit ça, moi??? lol

    Perock: en reponse a un de mes commentaires il me semble 

    Fabien de Toulouse: Alors, dites moi dites moi... comment avec vous perçu la rupture entre Jérém et Nico?

    Virginie-aux-accents: On le savait, mais quel déchirement...

    Perock: inevitable malheureusement mais tellement superbe par sa tristesse

    Marc: Comme une grave erreur mais ça peut permettre de repartir sur de nouvelles bases

    Outsider: C'était frustrant car on sentait que Jerem ne voulait pas laisser partir Nico

    Virginie-aux-accents: Et puis Jerèm semble si perdu

    Fabien de Toulouse: Ah, tu as ressenti ça, outsider?

    Outsider: Mais c'était comme au-delà de ses limites de se l'admettre à lui même

    Outsider: Oui surtout quand il y a eu la confrontation avec Martin, Jerem et Nico

    Perock: je pense qu'il lui fallait se rendre compte de ce qu'il perdait pour qu'ils puissent tout deux evoluer

    Virginie-aux-accents: Jerem semble ne pas croire être capable d'aimer et d'être aimé

    Fabien de Toulouse: Dans un commentaire, un lecteur m'a dit qu'il aurait preferé que Nico laisse tomber Martin une fois de plus et qu'il reparte avec Jérém

    Outsider: Bien sur que c'est ce qu'on aurait tous préféré

    Virginie-aux-accents: Jerem ne lui a pas demandé cette fois-ci...

    Perock: non surtout pas ça n'aurait ete que reculé pour mieux sauter

    Fabien de Toulouse: voilà, Jérém ne lui a pas demandé… mais est ce qu'il aurait accepté si Nico lui avait proposé?

    Virginie-aux-accents: C'est Jérém qui a besoin de temps pour évoluer

    Perock: mais c'est toujours la le couer du problem , Jerem n'ose pas

    Outsider: Mais pour l'évolution du personnage de Nico, je pense qu'il fallait qu'il refuse de repartir avec Jerem

    Fabien de Toulouse: il fallait qu'il lui mette une claque

    Fabien de Toulouse: au sens figuré, lol

    Fabien de Toulouse: comment a été perçu la violence de Nico vis à vis de Jérém le jour du clash?

    Virginie-aux-accents: Le prendre dans ses bras, aurait été aussi une claque...

    Outsider: On comprend très bien dans le dernier épisode, que Jerem est parti se foutre en l'air juste après cette confrontation

    Virginie-aux-accents: Parfois, on craque

    Fabien de Toulouse: alors qu'il était infecte?

    Outsider: Comme s'il avait besoin de se faire du mal, de se détruire parce qu'il sait qu'il agit comme un con

    Marc: Il aurait été violent de toute façon

    Perock: parfois il est preferable de laisser parler le corps meme si c'est au travers de coup

    Virginie-aux-accents: Jerem est sur le point de s'écrouler, il est en mode auto-destruction

    Perock: au moins il a compris que Nico existait et n'etait pas juste un meuble

    Virginie-aux-accents: Il le savait depuis 15 jours, depuis la semaine magique

    Outsider: Oui je pense comme toi Marc, Jerem n'était pas prêt à ce moment là. La violence aurait été sa seule réponse pour quelque chose qu'il ne comprend surement pas lui même

    Virginie-aux-accents: Je crois même que Jerèm a provoqué la violence de Nico, parce que la sienne bouillonne en lui. J'ai plus d'une fois pensé qu'il pourrait être violent. Le rugby est un moyen de se défouler

    Fabien de Toulouse: comment a été perçue l'évolution du personnage de Nico depuis le début de l'histoire?

    Perock: perso sa faisait longtemps que j'attendais cette rebellion de la part de Nico car malheureusement l'amour ne suffit pas toujours

    Virginie-aux-accents: Nico a pris confiance, même s'il souffre. Il est aussi plus ouvert aux autres (comme avec Elodie ou Thib')

    Marc: Je pense que ses expériences avec d'autres personnes que Jerem lui ont ouvert les yeux sur sa relation et lui ont permis de mieux s'imposer face à Jerem au point de le frapper

    Fabien de Toulouse: Nico n'en pouvait peut etre plus de subir et de toujours aller dans le sens de Jérém; il avait besoin d'être rassuré...

    Virginie-aux-accents: Même si Jerem est son premier (et son grand) amour, il reste un "amoureux des hommes". Il y croit encore. Il va pouvoir avancer.

    Outsider: J'ai toujours également pensé que Jerem finirait par être violent envers Nico. En tout cas, je ne m'attendais pas à ce que Nico porte le premier coup

    Fabien de Toulouse: Jérém a de la violence en lui, c'est clair, il a de la rage, de la frustration, de la peur

    Fabien de Toulouse: mais il n'a pas porté le premier coup... même sur le lit, alors que Nico l'a provoqué avec Thibault, il l'a menacé mais il s'est retenu 

    Perock: je peux savoir, parmis touts les chapitres deja sortis, lequel vous a le plus marqué ?

    Fabien de Toulouse: et toi perock, lequel il t'a le plus marqué?

    Perock: moi sa reste la rencontre avec un certain Labranoir

    Fabien de Toulouse: ah oui, perock, c'est Stephane et Gabin?

    Marc: Je pense que l'épisode le plus marquant à mes yeux reste celui de la première fois que Jerem s'est ouvert à Nico

    Fabien de Toulouse: Pour la petite histoire, ce developpement est venu dans l'écriture, sans être prévu au depart

    Perock: car je pense que si nico ne s'etait pas rendu compte de ce qu'il pourrait avoir avec d'autre il n'aurait pas ete plus exigeant par la suite 

    Outsider: Celui qui m'a le plus marqué, c'est le chapitre où Jerem empêche Nico de partir avec Martin, et tout ce qui s'ensuit ensuite...

    Virginie-aux-accents: L'un des épisodes les plus marquants pour moi a été un épisode "dans la tête de Jerem" (j'ai pris l'histoire au milieu avant de tout lire). Ce fut mon premier contact, un peu hors norme, avec l'histoire de J&N. De nombreux autres m'ont bouleversée.

    Virginie-aux-accents: J'ai aussi beaucoup aimé l'épisode du "kiff de Nico" 

    Fabien de Toulouse: Quand je pense que en juillet 2014 en commençant à écrire, j'avais prévu de faire que 3-4 épisodes de sexe...

    Perock: haha les chose on bien evoluer Fabien 

    Virginie-aux-accents: Ce qui est sympa, c'est qu'il y a une vraie histoire et des personnages attachants, en plus des scène super chaudes

    Fabien de Toulouse: merci Virginie; je pense vraiment que si l'histoire a pris cette direction, c'est un peu grace aux lecteurs et à certains commentairesq ui m'ont vraint encoragé

    Fabien de Toulouse: qui m'ont vraiment encouragé à aller plus loin

    Virginie-aux-accents: Tu avais cette histoire en toi, de toute façon

    Fabien de Toulouse: et aussi parce que l'écriture m'a beaucoup apporté

    Fabien de Toulouse: Outsider, en quoi l'épisode ou Nico plante Martin pour partir avec Jérém t'as marqué?

    Fabien de Toulouse: Perock, pourquoi la rencontre avec le labranoir?

    Outsider: Parce que Jerem a mis sa fierté de côté pour la première fois, et n'a pas hésité à s'avancer pour retenir Nico

    Perock: comme je disait, Nico s'est rendu compte de ce que sa pouvait donner l'amour entre hommes et je pense que sa l'as rendu un peu plus exigeant vis a vis de Jerem, il c'est petit à petit affirmé

    Fabien de Toulouse: Il a montré sa jalousie , qui pouvait n'être que de l'ego malmené

    Perock: perso sa reaction face a Martin sa m'as fait pensé aux enfants a qui on retire un jouet qu'il n'aime pas, tempis si c'est nul, c'est a eux7

    Fabien de Toulouse: Comment avez vous perçu l'épisode dans la tête et dans le coeur de Thibault?

    Virginie-aux-accents: L'épisode dans la tête de Thibault confirme les sentiments profonds qu'il a en lui (et qu'il accepte). C'est aussi un ami formidable.

    Perock: Thibaut reste mon personnage préféré, et cet épisode lui as apporté encore plus de profondeur, je ne peux que t'en remercier

    Virginie-aux-accents: Entièrement OK avec Perock

    Fabien de Toulouse: Virginie, un autre lecteur demande que tu developpes ce commentaire laissé sur le site :"Et cette dernière nuit où il se laisse enfin aller, Jérèm' lui fait le même coup qu'à Nico : il se barre!" : comment ça aurait pu se passer autrement?

    Perock: si Vraiment quelqu'un mérite sa Happy end c'est lui, il est pres a sacrifier son bonheur pour ses amis quitte a rester dans son coin

    Fabien de Toulouse: Thibault est un personnage "dangereux", lol, il pourrait voler la vedette aux personnages principaux

    Virginie-aux-accents: Je ne sais pas, mais Jérèm a parfois été "câlin" avec Nico, pourquoi pas avec Thib?

    Fabien de Toulouse: Thibault non plus n'était pas prévu au tableau, il est apparu au fil de l'écriture

    Virginie-aux-accents: Thib est un autre perso qu'on voit souffrir alors qu'on rêve de le voir heureux

    Fabien de Toulouse: Le problème c'est qu'en se laissant aller avec Thibault, Jérém a encore compliqué les choses pour tout le monde : un lecteur m'a demandé : mais pourquoi ils ont fini pas coucher ensemble les deux potes?

    Virginie-aux-accents: Jerem ne s'est que rarement laissé aller avec Nico car il est toujours sur la défensive. Avec Thibault, il est en confiance. Pourquoi ne pas aller beaucoup plus loin?

    Perock: je dirais que Jerem mrtd Thib dans une case bien precise de sa tete et ne veut pas prendre le risque que son univers s'ecroule en cas de probleme, alors que Nico est un Outsider, personne ne le connait

    Fabien de Toulouse: perock, je n'ai pas compris, lol

    Perock: et bien, Jerem ne veut pas prendre le risque de coucher avec Thibaut car celui ci est au centre de son monde

    Marc: Et pourtant...

    Fabien de Toulouse: Mais Jérém et Thibault ont couché ensemble dans l'épisode dans la tete de thibault

    Virginie-aux-accents: Visiblement, Jerem ne peut accepter sa bisexualité (ou son homosexualité). Il vaut tracer une ligne, voire construire un mur, autour de "cette connerie". Partir à Paris c'est mettre tout ça derrière lui. Mais ce n'est pas une solution.

    Perock: ouais c'est la qu'est le probleme Jerem se rend compte trop tard de ce qu'il y a a perdre

    Virginie-aux-accents: C'est le paradoxe. Pour ne pas perdre Thibault et Nico, il doit s'en éloigner.

    Perock: et pour l'episode dans la tete de thibaut je pense qu'il s'agit surtout d'un acte de désespoir

    Fabien de Toulouse: Une erreur, alors? 

    Perock: de son point de vue probablement 

    Fabien de Toulouse: et du point de vue de Thibault?

    Fabien de Toulouse: Outsider, Marc? votre opinion, lol?

    Virginie-aux-accents: En fait, Jerem est un grand malade dans sa tête

    Fabien de Toulouse: Pourquoi un grand malade?

    Virginie-aux-accents: Parce qu'il ne sait pas ce qu'il veut, surtout quand il l'a...

    Perock: la sa devient plus compliqué, du point de vue de thibaut sa a l'air mitigé, il le voulait mais a peur des répercussions

    Perock: Virginie c'est malheureusement le cas de beaucoup de gens ça

    Virginie-aux-accents: Thibault va souffrir, Nico va souffrir, et Jerem aussi. C'est pas du gâchis?

    Perock: Les hommes sont souvent tres con

    Fabien de Toulouse: Oui, c'est clair; mais la vie est cruelle, surtout quand on ne l'accepte pas pour ce qu'elle est

    Virginie-aux-accents: Je sais que l'amour c'est compliqué, mais Jérèm fait fort!

    Perock: il a beau etre fort il est encore fort jeune

    Fabien de Toulouse: Il a mal agi, Jérém?

    Marc: Il s'empoisonne lui-même la vie

    Marc: Et par la même occasion celles de nico et de Thibault

    Perock: il a mal agi envers nico mais pour lui meme il en avait besoin

    Fabien de Toulouse: qu'est ce que Jérém cherchait dans ce moment de tendresse et de plaisir avec Thib?

    Perock: du réconfort ? et peut etre la possibilité de se dire que si Thibaut aime aussi alors ce n'est peut etre pas "mal"

    Virginie-aux-accents: Bien vu Perock8:06

    Fabien de Toulouse: eh bien, perock, tu mets le doigt sur un aspect auquel j'ai pensé sans vraiment l'expliciter

    Fabien de Toulouse: mais ça me fait plaisir que tu l'aies relevé

    Perock: haha comme quoi les cours de psycho ça aide

    Virginie-aux-accents: Pour Jérèm, Nico a toujours été le "petit pédé", mais C'est différent avec Thibault. S'il accepte l'amour entre garçons, alors c'est peut-être finalement "normal"

    Fabien de Toulouse: dans ma tête, c'était cette idée une des raisons qui a poussé Jérém à vouloir cette nuit avec Nico et Thibault

    Fabien de Toulouse: Comment vous imaginez les premiers developpements de la Saison 2 ?

    Virginie-aux-accents: Je ne veux pas imaginer la suite, je préfère la surprise. J'espère qu'ils vont tous pouvoir avancer dans la vie, même s'ils sont (momentanément?) séparés. En fait, il vaut peut-être mieux qu'il y ait de la distance entre eux. Si Nico apprend pour Thib et Jerem, ça va le ravager.

    Fabien de Toulouse: ça va sinon, je ne fais pas trop de fautes dans les textes? lol

    Virginie-aux-accents: Fabien, ton français est remarquable, crois-moi, tu es bien meilleur que mes élèves

    Marc: Franchement non tu es vraiment très agréable à lire. Que ce soit dans le style ou l'orthographe

    Perock: nickel

    Fabien de Toulouse: Merci vous êtes sympa

    Virginie-aux-accents: En fait, on te flatte pour que tu n'arrêtes pas d'écrire

    Fabien de Toulouse: Je ne vais pas arreter, si je pouvais, je ne ferais que ça ! 

    Perock: chut faut pas lui dire

    Virginie-aux-accents: Je suis pour la franchise

    Fabien de Toulouse: Mais j'ai un corrécteur officiel que je remercie d'ailleurs, Fred qui n'est pas là ce soir

    Virginie-aux-accents: Merci à lui, alors. Mais sinon, sérieusement, tu écris super bien. 

    Perock: l'air de rien au fur et à mesure des épisodes tu t'es crées une bonne petite équipe

    Fabien de Toulouse: j'ai pris toutes les bonnes volontés

    Fabien de Toulouse: bon, après les flatteries, maintenant, les critiques ! allez, lachez vos critiques sur l'histoire, il doit bien y en avoir ! lol

    Perock: c'est trop long entre chaque épisode

    Marc: Je rejoins perock

    Fabien de Toulouse: Ah, j'adore ce genre de critique. lol

    Virginie-aux-accents: C'est vrai (même si tu ne peux faire autrement)

    Perock: sinon la seule chose qui m'ennui c'est que parfois tu prends beaucoup (trop ?) de temps a decrire des chose, mais je suis une personne bizarre avec un cerveau non visuel donc je suis un cas a part

    Fabien de Toulouse: oui, le projet est de faire beaucoup plus succinct dans le livre et aussi dans la saison 2 je pense 

    Fabien de Toulouse: Marc, toi qui est le plus jeune ici je pense, qu'est ce qui t'a touché dans cette histoire au point de te donner l'envie de tout lire?

    Marc: Je m'identifie beaucoup au personnage de nico, j'ai moi aussi mon Jerem, (bien que je n'aie pas dépassé le stade des regards furtifs en classe) et le fait que j'aie le même âge qu'eux

    Fabien de Toulouse: lou, depuis quand tu suis J&N?

    Virginie-aux-accents: J'ai passé la première moitié de l'histoire à détester Jérèm (alors qu'il avait été mon premier contact avec l'histoire), et en fait il est super attachant. 

    Perock: @Marc c'est pour sa que j'aime Thibaut car c'est a lui que je m'identifie perso 

    lou134: Depuis très longtemps, au début sur HDS puis maintenant ici

    Fabien de Toulouse: Tu t'identifie à l'ami bienveillant pret à sacrifier son propre bonheur pour celui des autres?

    Perock: malheureusement pour moi oui

    Fabien de Toulouse: lou, chacun a parlé de l'épisode qui l'a le plus marqué? ce serait lequel pour toi?

    Virginie-aux-accents: Je suis admirative, Perock.

    Fabien de Toulouse: moi aussi perock

    Perock: mouais malheureusement dans ce cas on se retrouve souvent seul a voir le bonheur des autres, c'est pour sa que j'aime tant Thibaut je vois comment il se sent

    lou134: J'imagine que ce serait l'épisode où Nico et Jerem ont passé leur "premiere" nuit ensemble avec de l'affection. Je ne me rappelle plus quel épisode c'était

    Marc: Ah je suis tout à fait d'accord avec toi Lou

    Virginie-aux-accents: Bonsoir Lou. Oui, c'est un épisode touchant. La première fois que Jérèm montre de la tendresse

    Fabien de Toulouse: après le retour de boite, après que Jérém soit venu au secours de Nico qui était aux prises avec un type bourré dans les chiottes de la boite de nuit?

    lou134: Oui ça doit etre ça. Je ne sais pas si c'est ce qui va arriver mais au fil des épisodes, tu as donné des indices sur le fait que l'histoire de Jerem et Nico ne se finirait pas forcément bien (ou alors juste la fin de la saison 1)

    Fabien de Toulouse: ou bien la fois après le plan à trois avec Romain croisé au On Off?

    lou134: Je ne me rappelle pas exactement, mais c'est l'épisode où Jerem montre de la tendresse pour la première fois comme a dit Virginie

    Virginie-aux-accents: quand il demande à Nico de rester?

    Fabien de Toulouse: les deux fois il demande à Nico de rester et les deux fois c'es une nuit magique

    lou134: Quand Jerem est affectueux, c'est toujours de très bons épisodes

    Virginie-aux-accents: C'est toujours magique quand Jérèm se laisse aller

    lou134: Alors qu'au contraire quand il est de mauvais poil, je redoute de lire chaque ligne par peur de ce qui pourrait arriver

    Fabien de Toulouse: lou, un final est écrit depuis un bon moment, dans ses grandes lignes; mais rien n'est figé aujourd'hui; je me laisse porter par l'histoire, comme vous

    lou134: On se met à la place de Nico et c'est comme si c'est nous qui nous prenions tout ça dans la tête (c'est l'impression que j'en ai)

    lou134: D'accord

    Virginie-aux-accents: ça fait aussi partie du personnage de Jerem d'être dur et injuste

    Perock: ça n’en reste pas moins de bons épisodes quand il est en rogne car parfois ça fait évoluer sa façon d'etre

    Fabien de Toulouse: bien vu perock

    Fabien de Toulouse: c'est le but de la manoeuvre lol, le fait de mettre le lecteur dans la peau des personnages

    lou134: Tu as très bien réussi dans ce cas

    Fabien de Toulouse: merci lou ! Alors, question : qui veut des "dans la tete de jerem"? est ce qu'ils sont utiles ou pas?

    Virginie-aux-accents: MOI!!!!!!!!!!!!! mais il ne faut pas en abuser

    Marc: Moi

    Marc: Il faut garder ce côté mystérieux qui fait le charme de Jerem

    Perock: je ne sait pas, je trouve que c'est trop en devoiler sur jerem, j'aime bien devoir arracher chaque details un a un en fonction de ses gestes, de ses paroles

    lou134: Cela pourrait être intéressant. Une évolution des pensées dans la tête de Jerem de la toute première fois qu'il a vu Nico, pendant les grands moments qu'ils ont vécu ensemble jusqu'à la dispute finale devant la maman de Nico

    Fabien de Toulouse: je pense perso qu'on arrive assez bien à cerner Jérém de par ses comportements, ses contradictions, ses attitudes, non? chacun peut se faire son idée

    Marc: Il faudrait juste de courts passages de temps à autres

    Virginie-aux-accents: OK avec Marc

    Fabien de Toulouse: marc, qu'est ce que tu voudrais savoir à ce stade par une reflexion de jérém?

    Fabien de Toulouse: même question à virginie alors

    Marc: Difficile à dire

    Virginie-aux-accents: Qu'est-ce qu'il a pensé de sa nuit avec Thib par ex.

    Virginie-aux-accents: que ressent-il quand il lance son dernier regard à Nico après le coup de poing, quand il quitte la maison 

    lou134: Moi j'aimerais bien savoir ce qu'il y a dans sa tête dans les moments où on sent qu'il a envie d'embrasser Nico ou autre mais qu'il se ravise au dernier moment...

    lou134: Car il a envie, mais honte, il est perdu et a la fin frustré

    Fabien de Toulouse: Je note, lou

    Fabien de Toulouse: Marc, maintenant tu craches le morceau, lol !

    Marc: Je voudrais en savoir plus sur son passé

    Virginie-aux-accents: Marc, ça c'est du lourd...

    lou134: Oui l'enfance de Jerem ! Ses parents... son role de grand frere, il a du voir des choses pas faciles qui ont forgé son caractère

    Fabien de Toulouse: Marc, on connait de Jérém son amitié avec Thibault, son passé de coureur, sa blessure suite au départ de sa mère

    Marc: Je suis d'accord avec Virginie pour le regard de Jerem

    Marc: On évoque surtout son enfance avec Thibault mais très rarement le reste

    lou134: Genre un épisode au début de saison 2 ou Jerem est dans le coma et on est dans sa tete et on assiste à toutes ses pensées de l'enfance, ses pensées avec Nico ... il se remémore pleins de choses pendant son coma

    Fabien de Toulouse: j'aime bien l'idée lou, mais elle a deja eté exploitée tant de fois 

    Fabien de Toulouse: Jérém a un petit frère, Maxime; il va revenir dans la saison 2 

    Virginie-aux-accents: Il est mignon le petit frère, dans mon souvenir... 

    Fabien de Toulouse: bah, oui, virginie, il est mignon, c'est le frérot de Jérém ! 

    Marc: Haha

    lou134: Oui c'est vrai 

    Fabien de Toulouse: mais il est hetero, tout comme Julien

    Fabien de Toulouse: il fallait bien quelques heteros pour rendre l'histoire credible lol

    Virginie-aux-accents: Chouette! c'est bien aussi

    lou134: Oh reverra t-on le petit Julien par la suite ?

    Fabien de Toulouse: je ne sais pas, on verra

    lou134: Nico n'a pas encore le permis?

    Fabien de Toulouse: IL va le passer bientot le permis 

    Fabien de Toulouse: alors, qu'est ce que vous en avec pensé de ce petit con de Julien?

    Virginie-aux-accents: Il a l'air de vraiment vouloir être ami avec Nico.

    Perock: sa a l'air d’etre un gars sympa le genre de pote qui vous soutient toujours 

    Fabien de Toulouse: un coureur mais un bon gars au fond

    lou134: Oui il a l'air de vouloir le protéger

    Fabien de Toulouse: mais il a quand meme voulu tester son charme sur Nico

    Virginie-aux-accents: Il teste tout le monde. C'est Martin qui est le plus susceptible de souffrir

    lou134: La saison 2 va continuer directement à la suite des événements ou plusieurs mois après (avec des épisodes flash back?)?

    Fabien de Toulouse: Lou, j'y travaille à la saison 2

    lou134: Est-ce que la relation Nico Thibault va être touchée lorsque Nico apprendra ce qu'il s'est passé entre Jérém & Thibault ?

    Fabien de Toulouse: lou, la reponse dans la saison 2

    Fabien de Toulouse: SI, je dis SI Nico l'apprend, ça va pas lui plaire des masses je pense 

    lou134: ah bah ça c'est sur .... peut-être va il se sentir trahi ... 

    lou134: N'empeche que je me demande ce qu'il s'est passé pendant la nuit de Jérém & Thibault !!! ahah

    Fabien de Toulouse: lou! je le savais !!!

    Fabien de Toulouse: à l'origine, cette scène était très détaillées, comme les autres scènes de sexe

    Virginie-aux-accents: pourquoi ne pas l'avoir publiée??

    Fabien de Toulouse: après je me suis dit qu'il valait mieux laisser les lecteurs imaginer et fantasmer lol

    lou134: Peut être sera elle détaillée en flash back dans la saison 2 ?

    Fabien de Toulouse: Franchement, je ne pense pas

    Virginie-aux-accents: Frustration!

    lou134: oh non !!!! j'aurais trop voulu savoir lol

    Perock: j'aurais prefere la description

    Marc: Moi aussi

    Fabien de Toulouse: MDR

    Virginie-aux-accents: ça se dit "frustrateur"? Si oui, Tu n'est qu'un frustrateur, Fabien

    Fabien de Toulouse: mais dans la saison 2 vous allez en avoir pour vos sous coté sexe lol 

    Fabien de Toulouse: le fait est que pour Jérém&Nico j'avais du mal à choisir ... les roles...

    lou134: Je suis un peu frustré que Jerem se soit vraiment donné à un garçon à Thibault pour la première fois et pas Nico

    Perock: Ne nous mentons pas, l'histoire est tres sympa mais ce qui nous as chacun amené a la lire c'est bien ce genre de chose

    Fabien de Toulouse: alors, chacun se fait son film ; oui, je suis un frustrateur

    Marc: Mais tu dois bien avoir une vision de la scène

    Fabien de Toulouse: marc, j'ai plus qu'une vision de la scène, j'ai des notes, lol

    lou134: Moi je pense que c'est Thibault qui s'est "offert" à Jerem , on peut pas changer Jerem d'un coup non plus et le faire devenir passif en une nuit lol

    Marc: Mais sont-ils allé jusque là ce soir là ?

    lou134: Je pense qu'ils ont franchi des barrières quand même 

    Marc: Au point de "s'offrir" comme dit lou ?

    Fabien de Toulouse: on saura peut etre ce qui s'est passé, mais indirectement

    lou134: Je ne me souviens plus, est ce que les deux garçons étaient alcoolisés quand cela s'est produit ?

    Marc: Jerem seulement je crois

    Fabien de Toulouse: oui, jerem seulement

    lou134: d'accord

    Marc: Comme toujours

    lou134: c'est pas faux

    Virginie-aux-accents: et fumé...

    Fabien de Toulouse: Thibault était touche, attendri, emu, attiré

    Perock: en meme temps c'est souvent l'alcool ou la drogue pour jerem, dommage qu'il n'ose pas au naturel

    Fabien de Toulouse: ah oui, dites moi... comment vous voyez le role de l'alcool et du joint dans les agissements de jerem? Vous considerez que c'est dommage qu'il ait besoin de ça?

    lou134: je pense qu'il en a besoin pour se désinhiber pour l'instant

    Virginie-aux-accents: Je crois que ça lui sert aussi d'excuse

    Marc: Je pense que c'est l'alcool qui lui fait faire le plus de bêtises

    Marc: Il a bien fini à l'hôpital pour ca

    Fabien de Toulouse: c'est vrai marc, c'est vrai

    Marc: Ça le rend plus violent qu'il ne l'est déjà

    lou134: La saison 2 aura lieu a Toulouse ?

    Fabien de Toulouse: la saison 2 ne démarrera pas à Toulouse

    Virginie-aux-accents: à Bordeaux?

    Marc: Bordeaux avec Nico ?

    Marc: Paris ?

    Perock: ou as Paris pres de jerem ?

    lou134: va falloir qu'ils se trouvent un nouveau QG maintenant que Jerem n'a plus d'appart

    lou134: parce que oui, j'y crois ils vont se retrouver :p)

    Perock: la chambre de nico c'etait parfait, beaucoup plus intime dommage que jerem ait encore tout gaché

    Fabien de Toulouse: la s2 se passera entre les Pyrénées, Bordeaux, Toulouse et Paris si Jérém pourra toujours jouer après son accident

    lou134: Les Pyrénées?

    Fabien de Toulouse: oui, les Pyrénées, c'est là que va démarrer la saison 2

    lou134: d'accord

    Virginie-aux-accents: Un peu de ski?

    lou134: en septembre ???

    Marc: Pourquoi pas un épisode spécial à Narbonne ?

    Perock: aurais tu un petit spoil en avant premiere pour nous qui sommes la ce soir ? 

    Marc: D'ailleurs on ne sait pas à quel point Jerem a été amoché

    Fabien de Toulouse: pourquoi Narbonne, Marc, parce que tu y vis?

    Marc: Je l'admet

    Marc: En plus c'est pas bien loin de Gruissan

    Perock: oui, moi je suis belge c'est pire

    Fabien de Toulouse: Le problème c'est que je n'ai été qu'une fois à Narbonne et je ne connais pas bien la ville; de plus, la structure narrative de la S2 est deja bien avancée

    Virginie-aux-accents: Au fait, je suis prête à signer une pétition avec Perock pour avoir un spoiler

    lou134: (+1 pour le spoiler)

    Perock approuve Virginie

    Fabien de Toulouse: euh, un spoiler?

    Marc: Je ne vais pas te forcer la main ^^

    Fabien de Toulouse: je n'y avais pas pensé

    Fabien de Toulouse: je reflechis

    Marc: Je vote pour le spoiler9

    Perock a posé une question: Un spoilers ?

    Fabien de Toulouse c'est une pétition?

    lou134: ouiiiii

    Perock: oui

    Fabien de Toulouse: depuis quand tu lis jerem & Nico, Julien ?

    Julien: Oula, ça commence à faire quelques mois maintenant, j'ai pris l'histoire en cours mais je compte profiter de la pause estivale pour remédier à ça !

    Fabien de Toulouse: tu es dans quelle tranche d'age, Julien

    Julien: 25 pour la tranche d'âge

    Perock a affiché les réponses après 6 réponses: 

    Un spoilers ?

    oui

    5

     

    Julien, Perock, Marc, ...

    c'est une pétition?

    1

     

    Fabien de Toulouse

    non

    0

     

     

    Fabien de Toulouse: perock, tu m'emm! lol

    Perock: moi aussi je t'aime :p

    Fabien de Toulouse: alors, dans la S2, Nico aura de quoi s'inquieter serieusement pour Jérém et Thibault; ce sera à la suite d'un evenement majeur, un evenement reel qui s'est passé en 2001

    Perock: le 11 septembre ? Tu ne vas quand meme pas les envoye au etats unis ?

    Virginie-aux-accents: le 21 septembre 2001?

    lou134: inquiéter au niveau relationnel ? par peur de perdre Jerem? 

    Fabien de Toulouse: virginie a tout bon

    Virginie-aux-accents: AZF... 

    Julien: L'usine qui avait explosé

    Marc: Tu me fais peur...

    lou134: j'avais 7 ans moi

    Fabien de Toulouse: Julien, tu es dans quelle region?

    Fabien de Toulouse: Julien, toujours, quel épisode t'a touché le plus ?

    Virginie-aux-accents: Lance-toi, Julien, on y est tous passés...

    Fabien de Toulouse: Juliiiiiiiiiiiiiiiiieeeeeeeeeeeen ! lol

    Perock: est il toujours la ?

    Fabien de Toulouse: n'aies pas peur

    Julien: Toujours là mais je regardais plus en détail ce qu'il s'était passé au moment de l'explosion

    Julien: Franc comtois d'origine, Ex alsacien et héraultais depuis un an ! Et pour l'épisode, j'ai eu beaucoup de mal à lire celui de la bagarre entre Jerem et Nico, particulièrement la fin vu que je me suis retrouvé dans la même situation

    Virginie-aux-accents: dur...

    lou134: elle est trop triste cette scène

    Julien: Mais bravo en tout cas

    Fabien de Toulouse: mais realiste j'espère 

    lou134: oui

    Perock: et malheureusement c'est le genre de chose qui arrive a beaucoup...

    Julien: Très triste mais vraiment bien écrite j'ai trouvé

    Virginie-aux-accents: Scène triste, mais qui révèle toute la tension qui s'est accumulée

    lou134: ainsi que la période suite à ça ou Nico est complètement déboussolé, perdu ... et reçoit l'aide et l'amour de sa maman

    Fabien de Toulouse: oui, il fallait que Nico evacue toute la tension, l'amertume, la frustration

    Virginie-aux-accents: La mère de Nico a vraiment été formidable

    Perock: oui elle as ete si comprehensive et patiente

    Fabien de Toulouse: oui, la mere a été geniale

    lou134: Dans la saison 2, Nico parlera il a son père ?

    Julien: J'allais demander la même chose pour le père

    Fabien de Toulouse: pour le père, je ne me suis pas vraiment posé la question, dans la mésure ou nico va vivre à Bordeaux

    Perock: mais justement, n'aurait il pas plus simple a lui en parler en sachant qu'il va s'en eloigner ?

    Fabien de Toulouse: je pense que Nico va lui en parler si un jour il est heureux avec un gars

    Marc: Si seulement ce gars pouvait être Jerem

    Fabien de Toulouse: bipuce, question que j'ai posé à tout le monde : quel serait ton épisode preferé parmi ceux que tu as lus?

    bipuce: pas simple j'ai adoré et devore toute les scenes

    bipuce: mais ptet celle juste avant que ca se passe mal entre jerem et nico 

    bipuce: quand jerem fait l'amour a nico et ne le baise pas comme souvent

    lou134: Les épisodes ou Jerem venait tous les aprèms chez Nico et était affectueux étaient vraiment un régal à lire !!

    Virginie-aux-accents: Bipuce, je suis OK. Les épisodes sont super à ce moment-là, chez Nico

    bipuce: quand il a assouvi les fantasmes de nico

    Fabien de Toulouse: oui, la semaine des kifs de chacun, ou Jérém était détendu et souriant

    bipuce: la scene dans le noir

    Fabien de Toulouse: quand je pense que cette semaine devait à l'origine faire un seul épisode

    Fabien de Toulouse: une fois de plus, l'écriture m'a happé

    Fabien de Toulouse: lol

    lou134: Quand Jerem se laisse faire et qu'il rigole face à Nico, il est tellement mignon et adorable ! C'est un autre personnage

    bipuce: lol

    Virginie-aux-accents: Merci d'avoir détaillé!

    Perock: et sa valait le coup de se laisser happer

    Fabien de Toulouse: avec plaisir virginie

    Fabien de Toulouse: c'était un bonheur d'écrire ce bonheur entre les deux loulous

    lou134: un bonheur de le lire aussi

    Virginie-aux-accents: c'était tendre et torride... parfait!

    Fabien de Toulouse: est ce que vous avez trouvé des passages trop sombres dans cette saison?

    Perock: trop non, juste ce qu'il fallait pour bien ressentir

    Marc: Peut-être la partie où nico va seul au on off

    Marc: Enfin qu'il passe devant

    Virginie-aux-accents: On sent Nico parfois opprimé (voire déprimé), mais c'est logique avec l'histoire

    Fabien de Toulouse: ah, je m'y attendais un peu à cette remarque, car on me l'a deja faite

    Marc: Avec Mourad c'est ça?

    Fabien de Toulouse: oui, Mourad

    Virginie-aux-accents: Avec Mourad, c'est un peu glauque, c'est vrai 

    Fabien de Toulouse: oui, c'est glauque, mais des Mourad, il y en a plein

    Fabien de Toulouse: Est-ce que je suis trop méchant avec mes personnages?

    Perock: oui, ce pauvre thibaut

    Marc: Il faudrait lui trouver quelqu'un à ce pauvre Thibault

    Marc: De quoi lui changer les idées

    Fabien de Toulouse: alors, pour Thibault, il va trouver son équilibre dans la saison 2; c'est un garçon plein de ressources

    Julien: Trop méchant on dira ça quand on saura l'état de Jerem à la reprise

    Perock: non thibaut et nico sont trop similaire sur certains point pour etre plus que des amis

    lou134: Sans Jerem y'a pas d'histoire donc j'espère qu'il va survivre

    lou134: Peut être que Nico sera heureux avec un nouveau garçon a Bordeaux avant de retrouver Jerem

    Perock: et sinon pour thibaut, je pense qu'une petite rencontre avec Stephane lui ferait également du bien

    Fabien de Toulouse: je note l'idée Perock, lol

    lou134: mdr Stéphane c'est un médicament il répare tout les coeurs brisés

    Virginie-aux-accents: Stéphane et Thibault = génial!!

    Marc: Mais il est bien trop loin

    Virginie-aux-accents: Il faut choisir les Alpes suisses plutôt que les Pyrénées

    Perock: profiter des vacances pour skier

    Fabien de Toulouse: Stéphane risque de jouer un role dans la saison 2 également 

    Fabien de Toulouse: mais peut etre pas au debut

    Virginie-aux-accents: ce n'est pas un risque, c'est une bonne nouvelle

    Fabien de Toulouse: A part Virginie, dont je connais l'opinion, est ce que vous avez aimé les trois épisodes dans la tete de Jérém à la façon de Viceversa, avec les petites voix correspondantes aux differentes émotions?

    Fabien de Toulouse: si virginie, tu peux t'exprimer aussi si tu veux lol

    lou134: je crois me souvenir que ca faisait bcp de petits personnages qui parlaient et c'était un peu compliqué de suivre9:33

    Perock: bien sur la façon dont c'etait raconté etait tres sympa et on en apprennait tellement d'un coup

    Perock: mais comme je disait plutot sa en as un peu trop devoilé selon moi, j'aime l’énigme que jerem représente 

    Fabien de Toulouse: donc tu n'es pas pour les épisodes dans la tete de jerem

    Perock: pas pour un episode entier

    Fabien de Toulouse: ça tombe bien, j'ai prévu de ne plus en faire pour l'instant

    Fabien de Toulouse: bonsoir phil

    Fabien de Toulouse: depuis combien de temps tu lis Jérém&Nico?

    Phil292: Salut Je sais plus depuis le début sur hds

    Fabien de Toulouse: titou, phil, je peux vous demander s'il y a un épisode que vous avez aimé en particulier ou un que vous avez aimé moins que les autres?

    Phil292: J adore les interventions de notre mécano pompier

    Fabien de Toulouse: ah, le thibault national

    Fabien de Toulouse: phil, Jérémie, comment avez vous trouvé les derniers épisodes?

    titou: je sais sa fait longtemps que je te lis

    Fabien de Toulouse: on se rechoppe sur fbook ou par mail et encore merci pour ton tip pour le bouquin

    titou: ok bonne soirée a toi fabien. je t'enverai un mail pour te donnez mon adresser pour que quand tu m'enverras le livre

    titou: et j'espere que tu en refera des conversation comme ça

    Phil292: Fabien merci beaucoup de sensations à lire ce récit alimentant souvenir et phantasmes

    titou: la reprise ce fera quand au mois de septembre ?

    Fabien de Toulouse: je sais pas encore, mais je pense vers le 5

    titou: cool toujours avec jerem et nico ou d'autre personnage

    Fabien de Toulouse: je ne vais pas tout te dire, lol

    Fabien de Toulouse: il y aura certainement de nouveaux personnages

    Virginie-aux-accents: Bon les jeunes, l'ancêtre que je suis va vous quitter car j'ai école demain. Bonne fin de discussion et à bientôt à tous. Si vous êtes comme moi, vous allez profiter de l'été pour relire les épisodes de la saison 1 en attendant la saison 2. Bonne nuit.

    Fabien de Toulouse: bonne nuit virginie et merci d'avoir participé 

    Perock: bonne nuit chere doyenne 

    lou134: bonne nuit

    Fabien de Toulouse: si vous n'êtes pas contre, je voudrais publier cette discussion sur mon site demain

    Perock: pas de soucis pour moi

    lou134: pareil

    Julien: Pareil no pb

    Fabien de Toulouse: est ce que vous avez d'autres remarques ou des questions?

    Fabien de Toulouse: je ne prendrai pas de joker promis lol

    Julien: Là de suite non, juste encore bravo pour ce que tu fais

    Fabien de Toulouse: merci à vous tous d'avoir participé à cette belle soirée sympatique

    Perock: ce fut avec plaisir comme toujours

    Fabien de Toulouse: si vous voulez garder contact, vous pouvez m'écrire par mail 

    Fabien de Toulouse: le plaisir est pour moi

    Perock: et juste pas trop longtemps sans nouvelles

    Fabien de Toulouse PROMIS ! et encore merci à vous tous ! Passez un bon été.

     


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  • Épisode BONUS Jérém&Nico Saison 1

    Je vous attends nombreux à :

    La soirée Bonjour à toutes et à tous ! le jeudi 31 mai à 21h00 en cliquant ICI



    Dimanche 26 aout 2001, 4h08.

    La nuit va bientôt se terminer et le vent d’Autan n’a rien perdu de sa vigueur : il souffle auprès de Nico, sur le balcon de l’appart de Martin, il caresse sa peau, s’engouffre dans ses cheveux, essuie ses larmes, encourage ses bonnes résolutions d’aller une dernière fois vers son Jérém, dès le lendemain.
    C’est le même vent d’Autan qui souffle sur une terrasse à l’autre bout de la ville, et qui caresse le torse dénudé de Thibault.
    Il est tard, mais le jeune mécano n’arrive pas à dormir : quelque chose le tracasse. Ça fait un certain temps qu’il a du mal à dormir : mais cette nuit, le sommeil ne veut vraiment pas venir.
    Ça fait plus d’une semaine que Thibault n’a pas vraiment de nouvelles de son pote Jéjé : et ça l’inquiète de plus en plus.
    Après la façon dont ils se sont « quittés » la dernière fois qu’ils se sont vus, il n’y a pas eu une heure, pas une minute où il n’ait pas pensé à son pote, loin de lui ; pas une minute où il n’ait pas ressenti en lui la déception de son pote face à son « exclusion » des poteaux du rugby toulousain ; pas une minute où il n’ait pas imaginé son Jéjé, malheureux, après cette bêtise de quitter Nico et de se priver ainsi de sa présence bénéfique ; pas un instant où il n’ait pas ressenti l’inquiétude que son Jéjé, désormais seul et désorienté, puisse se mettre en danger.
    Depuis plus d’une semaine, Thibault n’a pas vécu un instant sans que tout cela ne lui noue la gorge, ne lui vrille les tripes.
    Alors, non, cette nuit le jeune pompier n’arrive pas à trouver le sommeil : il cogite, il ressasse sans cesse ses inquiétudes, il se laisse envahir par la nostalgie de cette époque où son Jéjé et lui étaient comme des frères, où leur complicité était parfaite, sans zones d’ombre ; et il ressent une immense tristesse en pensant que cette époque est désormais bel et bien révolue.
    Seul sur sa terrasse, Thibault remonte le temps, de souvenir en souvenir, à la recherche d’un bonheur perdu : un voyage dans le passé qui l’amène jusqu’aux racines de cette amitié née dix ans plus tôt.
    Le premier souvenir de son Jéjé qui se présente à lui, c’est l’image d’un garçonnet effacé, complexé et malmené, qui souffrait en silence, à la récré, dans la cour du collège.
    Touché par ce petit bonhomme, Thibault lui avait offert son amitié ; et, presque dans la foulée, le rugby. Leur amitié était née.
    Thibault repense aux innombrables moments, aux souvenirs, aux rires partagés en dix ans d'amitié ; mais aussi aux embrouilles, aux prises de tête, à chaque fois réglées autour d’une bière, ou sur le terrain de rugby.
    Il repense au bonheur immense qu’il avait ressenti lors d’une soirée de confidences d’adolescents, une nuit où son Jéjé lui avait dit : « Tu es important pour moi… » ; des mots qui l’avaient touché comme aucun autre et auxquels il s’était empressé de répondre ce qu’il ressentait si fort au fond de lui : « Toi aussi tu es important pour moi… ».
    Il repense à la joie sans limites du jour où ils avaient gagné leur premier tournoi de rugby ; au bonheur de l’avoir gagné ensemble.
    Jour après jour, le garçonnet effacé s’était transformé en un très très beau garçon remarqué, admiré, convoité : en un souffle, presque du jour au lendemain.
    Thibault retrouve le souvenir, troublant, bouleversant, d’un vestiaire d’après match, vers l’âge de 12-13 ans : ce jour-là, en regardant son pote se doucher, il s’était attardé à le regarder. Et il l’avait trouvé beau.
    Match après match, vestiaire après vestiaire, douche après douche, Thibault n’avait jamais pu arrêter de regarder son pote ; il arrivait presque toujours à s’arranger pour se doucher en même temps que lui. Parfois, il lui était arrivé de croiser son regard, souvent accompagné d’un petit sourire, un sourire qu’il n’avait jamais su interpréter. Complice ? Amusé ? Flatté ?
    Au fil du temps, il avait même appris à garder un sujet de conversation à lancer sous la douche, astuce qui lui permettait de regarder son pote, de détailler son anatomie, toute son anatomie, sans que cela paraisse inapproprié.
    De plus en plus, Thibault avait « besoin » de regarder son pote : car, le regarder, le faisait sentir bien.
    Un jour, il avait fait exprès de chercher son pote, de le narguer, de provoquer une réaction physique de sa part ; un autre jour, il l’avait éclaboussé pendant qu’il prenait sa douche (ce jour-là, attirés par leur petite chamaillerie sous l’eau, d’autres gars étaient venus jouer avec eux sous les douches, tels des labradors voyant d’autres labradors nager dans une rivière ; au bout de quelques minutes, le sol du vestiaire était recouvert d’une épaisse couche d’eau et de mousse, bêtise qui leur avait valu un bon savon, sans jeux de mots, de la part de l’entraîneur).
    A chaque fois, Thibault avait été heureux que son pote fasse semblant de le bousculer, qu’il essaie de le maitriser, qu’il l’attrape par les bras, les épaules, par le cou, tout en rigolant : et à chaque fois, il avait été heureux de sentir le contact avec ce corps, avec cette peau mate et douce qui lui faisait de plus en plus envie.
    Et puis, il y avait eu cette nuit, sous une tente, en camping, l’été de leurs 13 ans : ce moment sensuel et Puis, très vite, son Jéjé avait été accaparé par les nanas. Et ils n’avaient jamais reparlé de cette nuit, comme si elle n’avait jamais existé.
    Ce qui n’avait pas empêché les échanges de regards avec son pote (dans les vestiaires, sous les douches) de continuer comme avant ; ce qui n’avait pas empêché les désirs du jeune pompier de continuer à le hanter.
    Parfois, lors des déplacements pour les matchs de rugby, Thibault s’était parfois retrouvé à dormir dans la même chambre, et parfois dans le même lit que son Jéjé.
    Délice et torture, de redécouvrir et devoir maîtriser à chaque fois la brûlante envie de retrouver cette complicité des esprits, des corps et des plaisirs qu’il avait ressenti cette fameuse nuit sous la tente.
    A chaque fois, l’envie était un peu plus violente, et la frustration un peu plus insupportable. Pourtant, le respect de leur amitié avait toujours freiné tout dérapage.
    Thibault considérait Jéjé comme son petit frère, il avait pour lui une affection infinie : leur complicité de potes et de coéquipiers était si importante à ses yeux que jamais il n’aurait pris le risque de laisser ses sentiments et ses désirs gâcher cette si belle amitié.
    Thibault avait fini par se dire que ce qui s’était passé sous la tente n’était qu’une bêtise d’ados, une bêtise qu’il fallait oublier, tout comme semblait l’avoir fait son pote.
    Pourtant, Thibault s’était parfois demandé si son Jéjé repensait parfois à cette nuit, et s’il lui arrivait d’avoir lui aussi envie de retrouver le bonheur de ce moment magique.
    Parfois, lors de ces fins de soirée très tardives, Jéjé avait parfois eu de gestes un peu ambigus à son égard, des gestes qu’ils lui avaient valu pas mal de frissons et pas mal de questions.
    C’était lors de ces moments où l’alcool, la fatigue et le joint rendent possibles certaines attitudes inconcevables « à jeun » ; des attitudes dans lesquelles on ne saura vraiment jamais quel rôle ont joué l’alcool ou le joint.
    Thibault repensait par exemple à ce geste qu’avait parfois son pote, après une discussion houleuse, celui de passer sa main sur ses cheveux, de le caresser, tout en rigolant : peut-être une façon de s’excuser pour la virulence de ses propos, peut-être une façon d’admettre qu’il avait tort
    Thibault repensait à cette autre habitude de son Jéjé, avant un match important, ou après une victoire, celle de le serrer contre lui et de glisser ses mains entre son t-shirt et son dos ; il repensait à sa façon de passer un bras autour de son cou, ou d’appuyer sa tête à son épaule lorsqu’ils n’étaient que tous les deux sur le canapé, devant un match de rugby.
    Des gestes, amicaux, certes, mais pleins de douceur, presque de tendresse, des gestes qui lui procuraient à la fois de doux frissons et une violente frustration.
    Fidèle à sa résolution de faire passer leur amitié avant tout le reste, , Thibault avait à chaque fois accepté ces gestes de son Jéjé, sans chercher à creuser plus loin, sans tenter d’aller plus loin.
    Pourtant, c’était de plus en plus difficile pour lui de faire semblant.
    « Est-ce que j’aime les mecs ? » s’était parfois demandé Thibault.
    Depuis son adolescence, Thibault avait toujours aimé fréquenter les nanas. Son genre à lui c’était les filles naturelles et douces, avec de la conversation ; et surtout pas les trop précieuses, les bimbos, les affriolantes, celles dont le maquillage pèse plus lourd que leur cerveau ; les « cagoles » comme les appelait son pote marseillais Thierry.
    Thibault n’avait pas eu beaucoup de nanas dans sa vie : deux histoires qui avaient duré quelques mois, plus quelques aventures d’un soir, mais pas très nombreuses. Il aurait pu en avoir plus, mais ça ne l’avait jamais vraiment intéressé de remplir un tableau de chasse.
    Malgré quelques déceptions, Thibault s’était toujours imaginé fonder une famille avec une femme et des enfants.
    Mais à côté de ça, il avait toujours aimé regarder un beau garçon : au rugby, sous les douches, dans les vestiaires, au KL, au garage, dans la rue, dans le bus.
    Pourtant, même si la présence d’un beau mec attirait son regard et lui apportait une sorte de sensation de bienêtre, jamais il ne s’était imaginé aller plus loin avec aucun gars.
    Thibault ne savait pas vraiment comment l’expliquer : avec son Jéjé, c’était différent, point. Il n’avait jamais ressenti ce truc pour un autre gars : cette envie de le faire rire, l’envie de l’aider quand il avait besoin de lui, l’envie de le rassurer, de le serrer dans ses bras quand il n’était pas bien ; l’envie de le protéger, de le caresser pour qu’il soit bien : cette empathie totale qui faisait que quand son pote Jéjé était bien, Thibault était bien lui aussi.
    Non, aucun gars ne lui avait jamais fait l’effet qui lui faisait son Jéjé ; pour aucun autre gars il avait ressenti ce « truc » qui lui vrillait les tripes lorsqu’il regardait son pote sous la douche.
    Car c’était bien là le « problème », cette foutue envie qui allait au-delà du simple lui « faire » plaisir : c’était l’envie, inavouable, de lui « offrir » du plaisir.
    Une envie que Thibault avait tout fait pour essayer de maîtriser, d’étouffer, d’oublier.
    Une envie qui lui était pourtant revenue à la figure comme un boomerang une nuit d’été, un an plus tôt, dans un camping à Gruissan, une nuit où son pote s’était éclipsé en prétextant une coucherie avec une nana ; cette même nuit où il avait vu son Jéjé sortir d’un mobil home, suivi d’un garçon inconnu, un garçon qui lui avait rapporté sa montre, et qui avait posé un bisou dans son cou.
    Cette nuit-là, le cœur de Thibault en avait pris un gros coup.
    Ça avait été très dur pour lui de réaliser que son pote avait les mêmes envies que lui, des envies qu’il n’avait pas su voir, malgré tout le temps passé ensemble ; ou bien « à cause » de tout le temps passé ensemble, « à cause » de leur amitié, cette amitié qui avait empêché leurs désirs similaires de se reconnaître et de se rencontrer.
    L’amitié, mais quelle amitié ?
    Parfois, Thibault se disait qu’il n’était pas vraiment honnête avec son pote, qu’il n’était pas l’ami qu’il prétendait être. Depuis longtemps, il lui cachait son attirance et ses sentiments ; et, désormais, il lui cachait également qu’il savait des choses sur lui qu’il était censé ignorer.
    S’il avait facilement oublié l’épisode du mobil home en voyant son pote revenir aux filles dès le retour sur Toulouse, un autre épisode était venu troubler le jeune mécano au cours de l’hiver qui avait suivi ; c’était l’« épisode Guillaume ».
    Pendant une période, le cousin de son Jéjé était sorti le week-end avec eux. Thibault avait ainsi eu l’occasion de remarquer comment ce Guillaume dévorait son cousin des yeux, le regard plein de désir.
    Et au fond de lui, il avait toujours pensé qu’il se passait des choses entre son pote et ce Guillaume, lorsque ce dernier restait dormir à l’appart rue de la Colombette.
    C’était pendant l’« épisode Guillaume », à l’automne 2000, que Thibault avait commencé à ressentir un sentiment inattendu poindre dans son esprit : ce sentiment, c’était la jalousie.
    Un sentiment qui s’était d’abord emparé de lui de façon sournoise, avant de lui éclater à la figure d’une façon extrêmement violente en une autre occasion, à la fin de cette même année.
    C’était arrivé un week-end de décembre, lors du dernier match avant la pause du tournoi pour les fêtes de fin d’année, un match qu’ils avaient remporté de justesse face à une Section Paloise plutôt aguerrie.
    Parmi les joueurs de l’équipe paloise, il y avait ce Patxi, le demi de mêlée originaire de Saint-Jean de Luz. Un demi de mêlée, tout comme lui, Thibault.
    Patxi n’était pas très grand, mais bien musclé ; il était brun, les cheveux assez courts et frisés, plutôt typé basque, avec des petits yeux très noirs, très vifs, un regard très brun, profond, pénétrant ; il portait un petit piercing à l’arcade sourcilière qui ajoutait un petit côté « soigné » à sa sexytude naturelle. Avec son sourire magnifique, tour à tour doux, fripon, charmant et charmeur ; avec son rire sonore, franc, spontanée, généreux, contagieux, avec un je-ne-sais-quoi d’enfantin ci et là, Patxi était le genre de garçon qui dégage une joie de vivre exubérante.
    Comme certains de ses co-équipiers, et malgré la défaite, le p’tit brun basco-béarnais était resté sur Toulouse pour faire la fête.
    Au cours de la soirée, Patxi avait très vite et très bien sympathisé avec lui, Thibault, et avec son Jéjé ; et ils avaient fini par se retrouver tous les trois, tard dans la nuit, à boire une dernière bière dans l’appart de la rue de la Colombette.
    C’est à ce moment là que Thibault avait ressenti ce sentiment étrange monter en lui, lui serrer la gorge et lui vriller les tripes. C’était lorsqu’il avait été frappé par la nette impression que ce Patxi s’employait à flatter l’égo de son Jéjé, qu’il tentait de l’impressionner, presque de le « draguer » ; et que son pote, porté par la progression de son degré d’ivresse, semblait de plus en plus admiratif de la personnalité de ce petit basque.
    Plus les minutes passaient, plus il avait l’impression que son pote Jéjé était conquis par les mots et par la présence de ce tchatcheur intarissable (mais, il fallait bien l’admettre, intéressant, sympathique, fûté et plutôt drôle) ; plus ça allait, plus il sentait que son pote buvait les mots de ce Patxi, qu’il posait sur lui ce regard attentif et admiratif qu’il ne lâchait pas si facilement ; ce regard dont lui, Thibault, avait été assez souvent l’objet par le passé.
    Comment ça lui manquait, ce regard, depuis quelques temps !
    Cette nuit-là, Thibault avait presque l’impression qu’en quelques heures, entre son pote et ce gars s’était créé une complicité aussi forte, voire plus forte encore, que celle qu’ils avaient tous les deux depuis tant d’années.
    « Là, j’ai du respect, mec ! » avait lâché Jéjé, lorsque le petit basco-béarnais avait sorti un joint de sa poche. Sa voix était chargée de cette allégresse fille d’ivresse, son regard dégageait ce sourire un peu « hébété » qu’il avait toujours trouvé adorables et touchants chez son pote lorsqu’il était saoul ou stone.
    Après avoir partagé le joint à tous les trois, Jéjé avait proposé à Patxi de rester dormir chez lui.
    « Si ça te fait pas peur de dormir avec un gars… » lui avait lancé ce dernier, taquin.
    « Si tu me touches, je te défonce… » lui avait retorqué Jéjé, en rigolant.
    « On se voit demain » avait alors pris congé Thibault, la mort dans l’âme en regardant son Jéjé et Patxi en train de se dessaper.
    Thibault était rentré chez lui le cœur lourd, très lourd : la jalousie le dévorait de l’intérieur comme un incendie de forêt en plein mois d’août.
    Il n’avait jamais su s’il s’était passé quelque chose entre son pote et le demi de mêlée palois. Pourtant, plus encore que l’« épisode Gruissan », plus encore que l’« épisode Guillaume », l’« épisode Patxi » avait fait prendre conscience à Thibault de l’existence et de l’importance de sa jalousie : car, contrairement à l’inconnu de Gruissan ou à Guillaume, Patxi était un gars « comme eux », un rugbyman, un mec qu’il n’aurait jamais pu imaginer être « de ceux qui s’intéressent à d’autres gars » ; pourtant, Patxi, « un gars comme eux », semblait vraiment s’intéresser à son pote.
    Pourtant, la plus grosse claque restait à venir. Elle avait percuté le jeune mécano de plein fouet quelques mois plus tard, assenée à son insu par un gars sorti de nulle part, un redoutable « outsider », le charmant et adorable Nico.
    Oui, ça avait été très dur pour Thibault de voir ce petit mec débarquer dans la vie de son Jéjé ; car, en plus d’être attiré par son pote, il était vraiment amoureux ; un petit gars qui, malgré ce que son pote voulait croire lui-même et faire croire, avait réussi l’exploit d’arriver à représenter quelque chose d’important à ses yeux.
    Thibault repense à ce jour où son pote Jéjé l’avait carrément foutu à la porte à l’heure de l’apéro parce qu’il devait « réviser » avec son camarade Nico : un comportement qui ne lui ressemblait tellement pas, et qui avait éveillé sa curiosité. En partant, il avait croisé Nico sur le palier. Et là, c’était flagrant : ce petit gars semblait si heureux de retrouver son camarade ! C’était beau à voir…
    Très vite, l’arrivée de ce petit Nico avait remué bien des choses : assez vite, son pote avait mis un coup de frein aux aventures avec les nanas ; puis, presque du jour au lendemain, Thibault avait été confronté à un Jéjé moins disponible, et surtout un Jéjé qui avait cessé de se confier à lui sur tout un pan de sa vie.
    Mais autre chose perturbait également le jeune pompier depuis l’arrivée de Nico dans la vie de son pote : si par le passé Thibault avait ressenti un pincement au cœur en imaginant son Jéjé en train de prendre son pied loin de lui, cela était resté supportable tant qu’il avait été persuadé que son pote ne faisait que coucher.
    Mais depuis l’arrivée de Nico, Thibault s’était retrouvé confronté à une situation d’un tout autre genre : son pote désormais « engagé » dans une sorte de relation suivie, même si conflictuelle, une relation qu’il n’avait jamais eue avec une nana ; avec la possibilité que son Jéjé pourrait tôt ou tard ressentir des sentiments à son tour.
    Sa frustration était devenue insupportable lorsqu’il avait réalisé que, malgré son penchant pour les garçons, son Jéjé ne s’intéresserait jamais pour autant à lui autrement que comme à son pote.
    Ainsi, cette nouvelle relation lui avait claqué brutalement et définitivement à la figure l’impossibilité d’envisager quoique ce soit avec son Jéjé, la douloureuse conscience de se heurter à tout jamais à la « barrière » de leur amitié.
    Thibault avait cru pouvoir faire un transfert de ce qu’il ressentait pour son pote en encourageant Nico à se confier à lui, en encourageant sincèrement cette relation, en le sachant heureux avec un autre, avec ce petit Nico qui lui inspirait confiance, car il trouvait sincère et touchant : il l’avait cru, il avait essayé de toutes ses forces ; mais il n’avait pas réussi, bien au contraire.
    Ainsi, les sentiments que Nico lui avait avoué ressentir pour son pote, avaient fait écho à ses propres sentiments, les rendant encore plus vifs et brûlants : en devenant le confident de Nico, Thibault s’était retrouvé témoin privilégié d’un bonheur qui lui était interdit.
    Aussi, en plus de devoir cacher à son Jéjé les sentiments qu’il avait pour lui, il s’était également retrouvé à devoir cacher ces sentiments à Nico, à proposer son amitié, pourtant sincère, au gars qui avait pris une place dans le cœur de son pote, cette place qu’il avait toujours rêvé d’avoir, lui.
    Une situation intenable pour le jeune mécano, une situation qui le faisait sentir de plus en plus dans cette position du « cul entre deux chaises » qui n’avait jamais été son genre, lui d’habitude si franc, si soucieux d’être droit et juste.
    Amour, désir, frustration, jalousie : voilà les ingrédients du cocktail explosif qui s’agitait dans la tête et dans le cœur de Thibault. Un cocktail qui était devenu de plus en plus instable au cours des dernières semaines, lorsque la sensualité s’était peu à peu invitée entre son pote et lui.
    Un soir, en boîte, son Jéjé lui avait proposé ce plan avec les deux nanas : sur le coup il avait été surpris et troublé par l’idée (à cause de la promiscuité que cela allait amener avec son pote et aux désirs qu’elle allait enflammer ; mais aussi à cause du questionnement qui lui trottait dans la tête, de savoir comment Nico, également présent ce soir-là dans la boîte, allait réagir en les voyant partir tous les quatre) ; le jeune mécano avait pourtant fini par accepter.
    Il l’avait fait pour faire plaisir à son pote ; mais aussi, et surtout, pour partager ce moment avec lui. Thibault s’était dit que, de toute façon, avec lui ou sans lui, son pote finirait sa soirée au pieu avec une nana ou deux ; et puis, si vraiment son pote allait partir à la rentrée, il n’aurait jamais d’autres occasions pour vivre ce genre d’expérience avec son pote.
    Sur la route vers l’appart rue de la Colombette, Thibault s’était dit ce soir-là, que son pote était vraiment génial d’avoir eu cette idée ; tous en se demandant si, en imaginant ce plan, il avait une idée derrière la tête, une idée qui ressemblerait à la sienne, celle de « partager » leur plaisir, l’envie de proximité, de promiscuité : avec la présence des deux nanas comme caution.
    Thibault avait adoré partager ce moment avec son pote ; les regards, les odeurs, les contacts d’épaule, les gestes et l’intense beauté de son corps vibrant au rythme de l’ivresse des sens, tendu vers la jouissance.
    Mais ce qu’il avait adoré par-dessus tout, c’étaient ces regards de plus en plus désinhibés entre son pote et lui échangés « dans le dos des nanas » ; c’était ce bras que son pote avait posé sur son épaule ; c’était cette main, cette caresse qu’il avait posées sur son cou, ce geste à la fois touchant et excitant et que le jeune mécano avait rendu à l’identique, geste qui avait précipité et synchronisé leurs orgasmes respectifs.
    Un moment sensuel qui non seulement lui avait laissé un petit goût de reviens-y, mais qui l’avait également laissé un peu sur sa faim : car, si Thibault avait bien trouvé dans ce plan une réponse à ses questions, c’était qu’il avait bien envie d’aller plus loin dans le partage du plaisir avec son pote.
    Alors, quand son Jéjé, quelques temps plus tard, lui avait proposé de passer nuit avec Nico et lui, la perspective de retrouver cette complicité sensuelle avec son pote l’avait poussé à accepter sans trop penser aux conséquences.
    Thibault s’était dit qu’entre mecs, il pourrait peut-être oser des choses avec son pote qu’il n’avait pas osé en présence des filles ; et qu’il en serait peut-être de même pour son Jéjé.
    Mais aussi, il était curieux de découvrir le plaisir entre garçons ; curieux de savoir ce que son pote aimait, et pourquoi il n’arrivait pas à l’assumer.
    Mais cette nuit-là, tout comme ça avait été le cas pour son pote, elle lui avait échappé des mains.
    Cette nuit-là Thibault avait retrouvé le bonheur de regarder son pote prendre son pied, d’approcher son intimité, sa virilité ; et il avait ressenti une promiscuité encore plus forte, encore plus intense.
    Cette nuit-là, Thibault avait aussi découvert un plaisir inattendu et délirant avec Nico, le même qu’il offrait à son pote ; cette nuit-là, Thibault avait découvert que le sexe entre garçons était génial. Tout ce qui s’était passé avec Nico, tout ce que lui avait fait découvrir Nico avait été génial : le plaisir, la douceur, la tendresse.
    Dans le feu de l’action, il aurait voulu aller encore plus loin, tout autant avec son Jéjé, qu’avec Nico ; cette nuit-là, Thibault avait eu envie de prendre son pote en bouche ; tout comme il avait eu envie de prendre Nico en bouche : mais il n’avait pas osé.
    Il y avait plein de choses qu’il n’avait pas osé cette nuit-là ; parce que c’était sa première fois avec des mecs, parce que certains de ses tabous l’avaient bridé ; et aussi, et surtout, parce que cette première expérience se déroulait avec ses deux meilleurs potes, deux potes qui n’étaient pas n’importe qui l’un pour l’autre, mais entre lesquels il y avait un truc bien plus fort que son Jéjé avait semblé vouloir lui faire croire en lui proposant de se joindre à eux.
    Thibault avait également ressenti un gros malaise vis-à-vis de l’attitude méprisante et irrespectueuse de son pote à l’égard de Nico ; et il s’en était voulu de ne pas avoir été plus ferme face à son comportement.
    Car cette nuit-là, Thibault avait ressenti plein de trucs pour ce petit Nico : l’envie de le protéger, de le rassurer, de le soutenir.
    C’était troublant, cette somme et l’amplitude de la gamme des sensations et des émotions que Thibault avait ressenties en une seule nuit.
    Cette nuit-là, Thibault avait ressenti l’amour que Nico portait à Jérém : cet amour qu’il connaissait de par ses confidences, mais qu’il avait désormais sous les yeux, vibrant, touchant ; et il avait aussi ressenti la jalousie de son pote Jéjé vis-à-vis de la façon dont le plaisir s’était échangé entre lui, Thibault, et Nico, cette jalousie qui était un peu sa façon d’aimer Nico : une façon inavouée, certes, mais bien présente.
    Oui, cette nuit-là avait remué bien de choses dans la tête et dans le cœur du jeune mécano.
    Le corps de Nico, le souvenir du plaisir partagé avec lui, sa douceur, sa tendresse, sa sensualité, le troublaient ; dans sa tête et dans son cœur, l’absence de Nico le hantait désormais tout autant que celle de son pote Jéjé.
    Après cette nuit, c’était devenu très très dur pour Thibault de côtoyer l’un et l’autre ; ses anciens désirs, ses anciens démons ne le quittaient plus, alors que des nouveaux étaient venu s’y ajouter.
    Après cette nuit, tout était parti en vrille.
    Il y avait eu d’abord cette branlette qu’il n’avait pas pu se retenir d’offrir à son pote Jéjé, blessé à l’épaule, une nuit dans la semaine avant la finale du tournoi de rugby ; une branlette qui avait failli aller bien plus loin, si Jéjé n’avait pas appuyé sur le bouton STOP, juste à temps.
    Puis, quelques jours plus tard, le soir après la finale du tournoi, ça avait à nouveau failli déraper entre son pote et lui : cette fois-là, c’était lui, Thibault, qui avait appuyé sur le bouton STOP, face à son Jéjé saoul à tomber lui réclamant carrément une gâterie, et le jetant méchamment devant son refus.
    Une autre fois, la nuit après l’appel du Racing, voulant empêcher son Jéjé de repartir de chez lui en pleine nuit suite à un accrochage – dont Nico était l’objet – Thibault s’était à nouveau retrouvé confronté à l’attirance, à la tension érotique vis-à-vis de son pote : leurs fronts, leurs nez s’étaient retrouvés collés, leurs désirs, confrontés ; cette nuit-là, il s’en était manqué de peu, de très peu, pour que leurs lèvres se rencontrent.
    Ainsi, après chaque incursion plus ou moins manquée dans l’intimité de son Jéjé, Thibault avait eu le cœur lourd, et s’était senti de plus en plus perdu : vis-à-vis de son pote, vis-à-vis de Nico ; et, surtout, de lui-même.
    Thibault n’arrivait plus à maîtriser ses sentiments, ses envies ; il avait l’impression que de plus en plus les choses lui échappaient des mains ; l’impression qu’en continuant sur cette pente, le risque qu’un accident se produise était dangereusement élevé.
    Thibault avait conscience qu’il jouait avec le feu. En tant que pompier, il savait que la meilleure façon de prévenir le feu est d’éloigner les éléments inflammables des sources de départ de feu potentielles. Le jeune pompier était réputé pour être redoutablement efficace lors des mises en sécurité des scènes d’accident, et notamment dans la maîtrise des risques. Pourtant, dans ce cas précis, face au risque potentiel, il se sentait incapable de prendre les décisions nécessaires pour annuler le risque.
    Thibault l’avait prévu, mais il n’avait pas pu l’éviter pour autant : et l’« accident » s’était produit la dernière fois qu’il avait vu son pote.
    Le vent d’Autan souffle sur la terrasse de l’appart des Minimes, caresse les bras, les épaules, le torse nu du futur joueur du Stade Toulousain.
    Depuis des années, Thibault avait parfois eu le cœur lourd : c’était à cause de ce dont il avait envie avec son pote, à cause de ce qui ne s’était pas passé, si ce n’est s’en approcher parfois, en rendant sa frustration d’autant plus insupportable.
    Mais si depuis quelques jours le cœur de Thibault est 10, 100, 1000 fois plus lourd encore, c’est à cause de ce qui s’est passé avec son pote, la dernière fois qu’il a dormi chez lui.
    Et si depuis dix jours, le cœur de Thibault est très lourd, il s’est chargé un peu plus quelques heures plus tôt, lorsque Nico est venu lui parler.
    Le bomécano ressent un nouveau malaise depuis cette rencontre, le malaise d’avoir menti à Nico ; ou du moins de ne pas lui avoir tout dit, comme c’était le cas déjà l’avant dernière fois qu’ils s’étaient vus.
    Depuis quelques temps, Thibault ne se reconnaît plus. Ne pas oser dire les choses, ne pas oser regarder la réalité en face, de ne pas savoir l’affronter : tout ça, ce n’est tellement pas lui !
    Et même si son intention n’était que de préserver, de ne pas faire souffrir, il culpabilise d’avoir caché des choses à Nico, des choses qui n’auraient jamais dû se produire.
    Car Thibault ressent une profonde tendresse pour ce petit Nico, cet adorable Nico qui a su chambouler la vie de son Jéjé, lui apporter quelque chose dont il avait besoin, quelque chose que personne d’autre n’a su lui apporter jusque-là.
    Thibault repense à la façon dont le regard de Nico s’illumine quand il parle de son Jérém : c’est le genre de regard qui te fait sentir « important » pour quelqu’un, vraiment important.
    Thibault a le sentiment qu’il n’y aurait rien de plus doux que de sentir ce regard sur soi ; il se dit qu’il serait heureux, qu’il aurait de la chance si un jour, une nana, ou même un garçon, pouvait poser sur lui le regard plein d’admiration et d’amour que Nico porte sur son pote Jéjé.
    Thibault comprend désormais comment sa douceur, son côté attachant ont pu toucher son pote Jéjé ; car, à cette douceur et à ce côté attachant, il y est sensible lui aussi. Nico est un garçon spontané, à fleur de peau, il est touchant, très touchant ; c’est un garçon qu’on a envie de protéger, de câliner, d’aimer. Sans compter que c’est aussi un garçon très sensuel ; et qu’au lit, c’est un feu d’artifice.
    Thibault sait désormais que le cœur de son pote est pris : car, même s’il se comporte mal avec Nico, c’est bien lui qu’il aime, et il l’aime vraiment ; s’il souffre de partir à Paris, c’est parce qu’il souffre de s’éloigner de lui ; s’il souffre, c’est de ne pas être capable de l’aimer.
    Thibault est confiant quant au fait qu’un jour ses deux potes vont se retrouver ; et il ne veut plus être un obstacle entre eux, un obstacle pour leur bonheur.
    Et il ne veut plus continuer à souffrir non plus.
    Jusque-là, Thibault a essayé d’oublier ses envies et ses besoins à lui, de pousser ses deux potes l’un dans les bras de l’autre : ça lui a pris toute son énergie et il a échoué.
    Depuis longtemps, il s’est toujours dit qu’à force, il finirait par y arriver. Mais il n’y arrive pas, il n’y arrive plus : il n’arrive plus à prendre sur lui, il a trop mal.
    Thibault n’en peut plus de se battre contre lui-même : il a besoin de décrocher ; il a besoin de prendre de la distance pour oublier tout ça, pour tourner la page.
    Thibault se dit que finalement le départ de son pote Jéjé à Paris est une bonne chose ; c’est l’occasion de prendre de la distance de tout « ça » ; l’occasion pour oublier, comme si ça n’avait jamais existé.
    D’ailleurs, il se dit que tout irait mieux s’il n’avait jamais ressenti ce « truc » pour son pote Jéjé.
    Mais « ça », ça ne se commande pas. Lorsque l’amour nous tombe dessus, c’est par surprise, toujours par surprise ; il débarque de nulle part et il bouleverse l’horizon de notre cœur. Il est imprévisible, insaisissable, incontrôlable : et c’est justement ça qui en fait sa beauté unique, cette beauté simple et intense qui est l’essence même du bonheur.
    Mais face à cet amour impossible, Thibaut n’a plus la force de se battre : alors, cette nuit Thibault dépose ses armes. Il a besoin de toutes ses énergies pour se consacrer corps et âme dans son projet sportif. Il a besoin de jouer pour oublier. Et il a besoin d’oublier pour jouer.
    Cette nuit, sur sa terrasse, Thibault est en train de lâcher prise. Cette nuit, le jeune pompier « dépose les armes ».
    En lâchant prise, tout devient plus clair dans sa tête.
    Peut-être qu’« Aimer » c’est aussi arriver à souhaiter le bonheur de l’autre, même si de ce bonheur nous n’en faisons plus partie… peut- être qu’« Aimer » c’est aussi accepter qu’il puisse être heureux sans nous…
    « Cher Nico, tu m’as « pris » mon Jéjé mais je ne t’en veux pas : un garçon amoureux, ça se respecte. Alors, prends bien soin de lui : mon plus grand souhait, c’est qu’il retrouve ce sourire, cette joie de vivre, ce bonheur intense et beau qu’il a eu parfois grâce à notre amitié.
    Je serais heureux de le savoir bien avec toi, même si parfois il me manquera. Son amitié me manque déjà. Notre complicité me manque.
    Mais ça me rassurerait vraiment, maintenant que mon Jéjé s’est éloigné de moi, de le savoir heureux dans tes bras. Garde un œil sur lui, comme je l’ai fait jusque-là, comme je ne pourrais plus le faire, garde le pour moi…
    Je te fais confiance Nico, parce que tu es sincèrement amoureux, et je sais que tu ferais tout ce que tu peux pour le rendre heureux… ».
    « Quant à toi, mon Jéjé : vas-y, mon pote, mon grand, prends ton envol, va vivre ta vie à l’autre bout du pays : fais tes preuves, amuse-toi, et vis ce que tu as à vivre.
    Vas-y, mon pote, va chercher ailleurs ce « tu-ne-sais-pas-quoi », ce « tu-ne-sais-pas-où », ce « tu-ne-sais-même-pas-si-cela-existe » qui t’apportera ce bonheur que tu n'as pas en toi ; va donc chercher ailleurs, ce calme de l’esprit que je te souhaite de trouver mais que tu ne pourras garder en toi tant que ton cœur pleurera les blessures anciennes qui te hantent toujours ».
    « Peut-être qu’un jour tu arriveras à oublier ta colère pour ne pas avoir été retenu par le rugby toulousain ; de toute façon, j’en suis sûr, tu vas très vite te révéler en tant qu’immense joueur ; tu vas prendre ta revanche sur la vie et ses injustices.
    Et peut-être qu’un jour tu auras envie de revenir me voir.
    Nous nous retrouverons un jour, qui sait… ».
    Mais avant cela, Thibault se sent prêt et déterminé à rappeler son Jéjé, dès le lendemain, à trouver les bons mots pour désamorcer sa colère, son mal-être, ses pulsions autodestructrices ; les mots justes pour tout arranger, les bons mots pour apaiser son pote, pour lui dire au revoir. Avant de le « confier » à Nico.
    La nuit va bientôt se terminer et le vent d’Autan n’a rien perdu de sa vigueur ; il caresse le torse dénudé de Thibault, fait écho à sa tristesse, ravive sa nostalgie, appuie sur ses remords, tout en encourageant ses résolutions, si dures à assumer ; c’est le même vent d’Autan qui souffle auprès de Nico sur le balcon de l’appart de Martin, qui s’engouffre dans ses cheveux, essuie ses larmes, encourage ses bonnes résolutions à lui.
    C’est encore le vent d’Autan qui balaie la place du Capitole, la place Wilson, le boulevard Carnot, la rue de la Colombette, jusqu’à cette rue du centre-ville où une petite foule s’est amassée autour d’un gars à terre, inconscient, à la suite d’une bagarre entre mecs bourrés.
    C’est le même vent d’Autan qui caresse la peau du jeune pompier, toujours réveillé, se retournant sans cesse dans son lit, cherchant sans cesse dans ses draps l’odeur persistante de son Jéjé.

    Dimanche 26 août 2001, 5h41

    En apprenant au petit matin, par un coup de fil d’un collègue pompier, que son pote Jéjé avait été secouru, inconscient, à la suite d'une bagarre, Thibault avait ressenti une terrible souffrance s'emparer de lui.
    Depuis un bon moment, il savait que son pote n’allait pas bien ; et il avait pressenti le risque que quelque chose puisse lui arriver. Et quelque chose de grave venait de lui arriver.
    Alors, ce matin, Thibault s’en veut de ne pas avoir pu, de ne pas avoir su l’empêcher : il s'en veut à mort.
    Le jeune pompier est tenaillé par les regrets de ne pas avoir été capable de soutenir son meilleur pote dans ce moment délicat, de ne pas avoir su lui rester proche ; mais aussi par les remords de ce qu’il a laissé s’immiscer dans leur amitié, et qui a fini par en miner les fondements.
    Thibault avait tant rêvé d'avoir un avenir dans le rugby professionnel ; mais il n'aurait jamais imaginé que le prix à payer ce serait de blesser son pote de toujours.
    Pourtant, au fond de lui, il sait bien que si son recrutement au Stade Toulousain a joué un rôle, d'autres raisons sont à la base de l'éloignement de son pote.
    Et dans ces raisons, il a le sentiment d'être le seul fautif.
    En roulant vers les urgences de l’hôpital de Purpan, les yeux embués de larmes, il repense à la dernière fois que son pote est passé chez lui, dix jours plus tôt ; il repense à sa détresse, à ses idées noires ; et il repense à cette faiblesse, sa propre faiblesse, à cette maudite erreur qui a définitivement éloigné son pote de lui.
    Oui, au petit matin de ce dernier dimanche d’août, Thibault a le cœur lourd, très lourd…

    10 jours plus tôt, le mercredi 15 août 2001, 23h49, chez Thibault.

    En mode « torse nu et boxer », en attendant la fraîcheur de la nuit pour se décider à aller au lit, le bomécano est installé devant la télé, sur le clic clac du salon : ce clic clac qu’il n’a pas fermé, même si depuis plusieurs nuits son pote a découché.
    Lorsqu’il entend la porte s’ouvrir, et qu’il voit son pote débarquer, Thibault est soulagé. Et heureux.
    Depuis presque une semaine, il n’a presque pas eu de ses nouvelles : et il commençait à s’inquiéter.
    Depuis presque une semaine, il n’a pas vu son pote : et il commençait à lui manquer.
    « Alors, c’était bien Paris ? » il l’interroge.
    « Je n’ai pas été à Paris… ».
    « Mais tu m’as pas dit que… ».
    « Je n’y ai pas été… » le coupe sèchement son Jéjé.
    Thibault n’était pas vraiment étonné de cela : il avait de suite trouvé bien bizarre ce départ précipité pour Paris, à la veille d’un week-end, départ dont il lui avait parlé uniquement par le biais de quelques sms très secs.
    Tout comme, très secs, lui paraissent à présent les mots et le ton de la voix de son pote.
    Thibault a l’impression que son pote est pas mal torché, qu’il est énervé, mais aussi abattu.
    « Et t’étais passé où ? T’as pas dormi à la Bodega ? » fait le jeune mécano pour tenter de détendre l’ambiance.
    « J’étais à Toulouse… ».
    « Mais où ? »
    « Ça n’a pas d’importance… ».
    « Bah, c’est sympa… je commençais à m’inquiéter… ».
    « J’avais besoin de prendre l’air… ».
    « C’est quoi ce bleu ? » fait Thibault, en découvrant la trace du coup que son pote porte sur son visage.
    « C’est rien, t’inquiète… ».
    « Tu t’s encore battu ? ».
    « C’est rien, je te dis… » s’agace Jérém, en levant sensiblement le ton de la voix et en partant très vite vers la terrasse, tout en s’allumant une cigarette.
    « Mais qu’est ce qui va pas Jé ? » fait Thibault, sur un ton ferme et bienveillant, tout en passant un t-shirt, avant de rejoindre son pote en terrasse, et de lui taxer une cigarette qui se trouve être la dernière.
    « Tout va bien, très bien… » fait Jérém, amer.
    « On ne dirait pas… » fait le bomécano, tout en allumant sa cigarette et en tirant une première taffe, avant de continuer : « mais putain… tu as une touche avec le Racing, tu devrais être heureux… ».
    « Fait chier que le Stade n’ait pas voulu de moi… » lâche sèchement son Jéjé.
    « Je sais, je sais… mais il ne faut pas regarder ce que tu n’as pas eu, il faut regarder ce que tu as eu… il y a plein de gars qui seraient heureux à ta place… tu as la possibilité de montrer ton talent à tout le monde du rugby… tu vas tout donner et dans un an le Racing sera dans le Championnat… grâce à toi, il sera plus fort que le ST… dans un an, tout le monde va te manger dans la main ! ».
    « Je n’ai pas envie d’aller à Paris… ».
    « Ne dis pas de bêtises… »
    « Je rigole pas… ».
    « Tu en as parlé à Nico ? »
    « Je m’en fiche de Nico ! Qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans ? ».
    Thibault regarde son pote en train de fumer en silence : il a l’air si nerveux, et si triste. Ça lui serre le cœur de le voir comme ça.
    « C’est ça qui te prend la tête ? ».
    « De quoi tu parles ? ».
    « Je te parle du fait de laisser Nico à Toulouse… ».
    « Tu me saoules, tu dis n’importe quoi ! ».
    « Je ne crois pas… ».
    « De toute façon c’est fini… je l’ai largué… ».
    « Mais pourquoi ça ? » s’étonne Thibault.
    « Parce que ça ne rime avec rien… rien du tout ! Parce que c’était une connerie et j’aurais dû arrêter tout ça bien plus tôt… ça n’aurait même jamais dû commencer ! ».
    « Pourquoi tu dis ça, Jé ? Nico a besoin de toi, mais toi aussi tu as besoin de lui… ».
    « De toute façon, je n’ai rien à lui offrir… je ne pourrais jamais être le genre de gars qu’il lui faut… et puis, je vais avoir une nouvelle vie à Paris… je vais tout recommencer à zéro… je veux redevenir le mec que j’étais avant… à Paris, il n’y aura que des meufs dans mon pieu ! ».
    « Tu tiens à lui quand même… et lui, lui est fou de toi… ».
    Jérém se tait, le regard dans le vide.
    Les deux potes fument côte à côté, appuyés à la rambarde de la terrasse, en silence. Thibault ferme les yeux et écoute les bruits légers de la nuit, la respiration de son pote, ses inspirations, ses expirations. Le parfum de son déo mélangé à l’odeur de cigarette arrive à ses narines et provoque une petite tempête dans son cerveau.
    Il a horriblement envie de le prendre dans ses bras et de le rassurer. Il cherche les bons mots pour lui redonner le moral, tout en essayant de résister à cette tendresse infinie qui l’aimante vers lui.
    « Je ne sais pas ce qui m'arrive… » fait Jérém de but en blanc, la voix cassée par les larmes, tout en se tournant légèrement vers Thibault.
    Immédiatement, le jeune pompier jette sa cigarette fumée tout juste à moitié et le serre fort contre lui.
    Dans ses bras, les tensions se relâchent, et des sanglots silencieux résonnent dans la nuit.
    Ça fait bien longtemps que Thibault n’a pas vu son pote pleurer. Et ça lui déchire les tripes.
    « Je ne veux pas devenir pd… ».
    « Dis pas ça, dis pas ça ! Tu es un vrai mec, un sacré bonhomme, et rien ne pourra changer ça… ».
    « Je ne suis rien… ».
    « Si, tu es mon pote, mon plus grand pote… et quoi qu’il arrive, tu seras toujours mon pote Jéjé… ».
    Thibault le serre encore un peu plus fort contre lui ; le jeune pompier est ému ; mais aussi troublé.
    Troublé par le contact du visage de son pote dans le creux de son épaule ; par l’odeur de sa peau, par le contact de son torse contre le sien ; par la proximité de son cou, de cette oreille qui semblent appeler le contact avec sa bouche ; par la proximité avec ses cheveux qui semblent implorer la caresse de sa main.
    « Si tu savais comment c’est dur… » fait Jérém, en sanglotant nerveusement.
    Thibault le serre très fort contre lui.
    « Il ne faut pas se prendre la tête comme ça… laisse-toi aller, Jé, arrête de te faire du mal… arrête de te punir… ».
    « Ça me dégoute… je me dégoute… parfois j'ai envie de me foutre en l'air… ».
    « Regarde-moi, Jé… » fait Thibault en repoussant immédiatement et fermement son pote.
    « Regarde-moi, je te dis ! » insiste le jeune pompier jusqu’à capter le regard de son pote : « ne dis pas ça, ne le dis même pas pour rigoler… tu es un sacré mec… tu as tout pour toi… tu as toute la vie devant toi… tu peux tout faire, tout réussir… tu es beau, intelligent, adroit, malin, tu as un talent fou pour le rugby et pour tout un tas d’autres choses… tu peux tout faire…
    Et en plus tu as la chance d’avoir un mec qui est dingue de toi et ce, malgré ton caractère de cochon… et ça, putain, c’est beau et précieux… ne gâche pas ça… ».
    Jérém se tait, la respiration saccadée, fébrile.
    « Et puis, n’oublie pas que tu m’as, moi ! Tu comprends, Jé ? Tu m’as, moi ! Quoi qu’il arrive, je serai toujours là… tu es comme mon frère et je te soutiendrai toujours.
    Mais, ne fais jamais la connerie de vouloir partir trop tôt… ce serait un gâchis sans nom… tu as tellement de belles choses à accomplir, tellement à offrir à la personne qui partagera ta vie…
    Ne fais jamais ça, Jé… tu ne serais plus là pour le voir, mais je serais malade tout le reste de ma vie ! Je serais mort à l’intérieur, en me demandant pourquoi je n’ai pas su t’empêcher de te foutre en l’air… ».
    « Tu es vraiment un pote en or, Thib ».
    « Toi aussi tu es un pote en or, Jé ».
    Jérém met fin à leur étreinte et il rentre dans l’appart ; épuisé, il s’allonge sur le clic clac.
    Thibault s’allonge à côté de lui et le serre dans ses bras.
    La détresse de son pote le touche, sa proximité le bouleverse.
    Rester là, juste l’un contre l’autre, le corps chaud et musclé de son pote contre le sien, le bonheur de cette douceur familière et apaisante qui se dégage de sa peau, de sa présence de mec, de la douceur de ses cheveux bruns : rester là, en silence, en laissant la tendresse exprimer ce que dix-mille mots ne sauraient mieux formuler.
    Peu à peu, sa respiration s’apaise, ses muscles se détendent : moment de bonheur tellement intense à appeler ses larmes.
    Un bonheur qui ressemble à une petite ivresse, une ivresse dans laquelle Thibault se sent perdre pied.
    Ses lèvres frémissent, hésitent ; avant de céder à l’émotion.
    Un bisou léger, puis deux, puis dix, se posent sur le cou de son pote.
    C’est tellement bon, qu’il ne peut plus s’arrêter ; d’autant plus que son Jéjé semble accepter cette marque de tendresse et d’affection.
    Pourtant, au bout d’un moment, si court et si long à la fois, Jéjé se retourne brusquement.
    « Je suis désolé… » tente de se justifier le jeune mécano, surpris, le cœur tapant à tout rompre dans sa poitrine.
    Son pote se tait, le regarde droit dans les yeux. Et, contrairement à ce qu’il avait craint, ce qu’il voit dans la pénombre, le rassure.
    Le regard de son Jéjé n’est pas fâché : c’est un regard doux, touchant, un regard qui accroche le sien et qui le fait fondre.
    Les deux garçons se fixent pendant un long instant, en silence. Et puis c’est comme une évidence : Jéjé avance son visage vers le sien ; les fronts se rencontrent, les nez se retrouvent, à nouveau.
    Puis, à l’initiative de Jéjé, les lèvres s’effleurent.
    Le mouvement marque une pause : Thibault hésite. Jérém revient à la charge.
    « On ne peut pas faire ça, Jé… » chuchote ce dernier, se faisant violence pour résister aux flots impétueux du désir et de l’amour.
    « J’ai envie » fait Jérém, alors que sa main se faufile déjà sous le t-shirt de Thibault.
    « T’es vraiment sûr ? » fait Thibault, sur le point d’être emporté par la tempête des sens.
    « T’as pas envie ? ».
    « Oh si… » souffle Thibault, à bout de sa capacité à se contrôler.
    « Moi aussi… » chuchote son pote, tout en posant des bisous tout doux dans son cou.
    Thibault se sent définitivement perdre pied face à la puissance ravageuse de son désir.
    Les lèvres se pressent les unes contre les autres, d’abord timidement ; puis, très vite, se cherchent avec une fougue dévorante.
    Les baisers, les caresses ; les uns et les autres, sont doux, puis sensuels.
    La nuit avance et les corps musclés s’enlacent, s’aiment, s’offrent mutuellement douceur, tendresse, plaisir ; et les jouissances des deux jeunes mâles se mélangent dans un feu d’artifice sensuel intense et émouvant.

    Lorsque Thibault ouvre les yeux, le jour pointe déjà son nez. Il regarde sa montre. Il n’est que 6h30. Mais son pote Jéjé est déjà parti.
    Quelques heures plus tard, le jeune mécano sera contacté par le Stade Toulousain.
    Excellente nouvelle, pourtant si difficile à annoncer à son pote.
    Un court et sec échange d’sms sera le dernier contact entre Thibault et son Jéjé, avant la bagarre que, dix jour plus tard, viendra changer bien de choses dans la vie de chacun.

     


    Bonjour à vous tous,
     

    les amis de Jérém&Nico,
    l'équipe Jérém&Nico,

    (Merci Yann pour être un si fidèle lecteur, pour la richesse de tes commentaires, si justes et touchants ; et pour ton amitié. Je sais que tu ne m'en veux pas, mais désolé de t'avoir oublié dans la vidéo)

    les tipeurs de Jérém&Nico,
    les 100 de la mailing list de Jérém&Nico,
    tous les lecteurs de Jérém&Nico,

    Merci à vous tous pour avoir rendu cette aventure possible : de par votre aide précieuse, votre contribution financière nécessaire, votre présence et votre fidélité.
    J’espère que vous avez apprécié ces derniers épisodes de la saison 1.
    Avant d’entreprendre l’écriture de la Saison 2, j’aimerais avoir votre ressenti sur les derniers épisodes, sur la final de la saison 1, savoir comment vous l’avez perçu, et aussi avoir vos impressions sur la saison 1 dans son ensemble.
    Quelques lignes seulement seront les bienvenues, vraiment bienvenues.
    Merci d’avance !
    Vous pouvez vous exprimer via mon mail, fabien75fabien@yahoo.fr, ou bien prendre partie à

     

    La soirée Bonjour à toutes et à tous ! le jeudi 31 mai à 21h00 en cliquant ICI



    Après 4 années d’écriture très intense, je vais prendre quelques mois de pause : pour souffler un peu, tout en travaillant à l’édition papier/epub de Jérém&Nico et à l’écriture de la Saison 2.

    Le premier livre de Jérém&Nico va paraître en juillet 2018.

     

    Dans la tête et dans le cœur de Thibault.



    Si vous voulez aider le projet Jérém&Nico, vous pouvez précommander votre copie livre ou epub (merci à ceux qui l'ont déjà fait) ou choisir des tips mensuels sur la TOUTE nouvelle page tipeee :

    www.tipeee.com/jerem-nico-s1

    Merci d’avance !

    RENDEZ VOUS pour la SAISON 2 de JEREM & NICO en septembre 2018 !

    Plus de détails (et peut-être quelques surprises) pendant l'été, sur ce site :

    jerem-nico.com

    Passez un excellent été et prenez soin de vous !

    Fabien

     


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  • Samedi 25 août 2001, 23h55.

    Lorsque je pousse la porte du B Machine, je suis frappé de plein fouet par la puissance des décibels. A droite de l’entrée, un escalier s’enfonce dans le sous-sol : c’est de là que vient l’incessante vibration de la musique techno.
    Mais dès qu’on avance un peu dans la salle, c’est une ambiance sonore plus apaisée qui est proposée aux clients : la magnifique « Angels » de Robbie Williams retentit dans la sono du haut.
    Enveloppée par une lumière tamisée sur des tons bleutés, la salle se développe toute en longueur, bordée sur la droite par un bar presque entièrement occulté par les nombreux clients assis et débouts. Derrière le zinc, deux barmans et une barmaid s’affairent à servir tout ce beau monde.
    En face, sur ma gauche, un alignement de petites tables, toutes bondées ; au fond, une porte battante semble donner accès aux toilettes.
    C’est d’un pas incertain que je m’aventure dans cet espace inconnu, comme un lionceau qui, un peu méfiant, un peu craintif, pas vraiment rassuré, prendrait sur soi pour poser ses premières traces dans la poussière de la savane. Intimidé par ce terrain nouveau, j’avance lentement, sur mes gardes, tout en essayant de me familiariser avec le lieu et sa faune, une faune quasi exclusivement masculine.
    Je ne sais pas si c’est à cause de mon air désorienté, ou de ma démarche un peu gauche, ou tout simplement du fait de mon statut de tête nouvelle ; j’ai l’impression d’être plongé dans une sorte de bocal, que les regards se tournent sur mon passage, et qu’on me toise de la tête aux pieds.
    A vrai dire, j’ai peur qu’on me trouve ridicule. Je ressens un peu la même crainte qu’au lycée, dans les vestiaires : la crainte des quolibets : pd ! pd ! Sauf, bien évidemment, qu’à cet endroit je ne risque pas d’être traité de pd : qui pourrait donc lancer la première pierre ?!? Non, le risque c’est de faire office de papier peint ; le risque c’est que, après s’être aperçu de ma présence, personne ne la trouve intéressante. Qu’on se moque de moi parce que je ne suis pas assez branché…
    Très vite je suis captivé par l’ambiance feutrée, par la déco, par la musique, par la présence de tous ces mecs ; je suis saisi par ce mélange de senteurs d’alcool, de fumée de cigarette, et de parfums et déos divers : bref, je suis happé par le son, l’image et l’arôme entêtante d’une soirée pleine de promesses.
    Au fond de la salle, à côté du comptoir, un deuxième escalier s’enfonce lui aussi dans le sous-sol, tout en débitant le même boum boum techno que le premier ; ce qui me fait dire qu’il doit sans doute conduire au même endroit, c'est-à-dire une piste de danse.
    Attiré par les basses puissantes, et par la curiosité de compléter la découverte du lieu, j’attaque la descente. L’escalier n’est pas illuminé, et à chaque marche la pénombre se fait un peu plus sombre ; tout comme, à chaque pas, la musique se fait un peu plus forte.
    La première rampe débouche sur un palier, presque dans le noir ; j’arrive à discerner une ouverture donnant sur un espace encore plus sombre, une ouverture délimitée par d’épais rideaux faits de bandes souples de plastique translucide. Naïvement intrigué par cet endroit mystérieux, je n’aurai pourtant pas le loisir de mener bien loin mes investigations. Une priorité, une urgence indérogeable se présente à moi : une rythmique familière vibre sous mes chaussures et dans mon ventre, m’attirant irrésistiblement vers le sous-sol.
    Je descends une nouvelle rampe ; marche après marche, le rythme se fait de plus en plus pressant ; jusqu’à ce que je débouche dans une grande piste de danse, aussi grande que la salle du haut, remplie de centaines de mecs serrés comme des sardines, s’agitant au rythme d’un immense tube que je ne connais que trop bien et qui commence par :

    Hey Mister Dj, put a record on, I wanna dance with my baby
    And when the music starts, I never wanna stop, It’s gonna drive me crazy
    Music… music…
    Music… makes the people came together… yeeeaaaah !
    Music… mix the bourgeoisie and the rebels…

    Presque un an déjà que ce titre est sorti et me voilà enchanté de découvrir qu’il tourne toujours en boîte de nuit : rien d’étonnant, il est tellement puissant, qu’il reste toujours d’actualité.
    Alors je me laisse aller, je cherche à me glisser dans la piste et à me mélanger à la foule pour danser moi aussi sur ce tube phénoménal.
    Je danse et je me sens bien, je danse et je me sens libre ; je danse pour essayer de m’enivrer de cette nuit, des lumières de la piste, de l’odeur du gaz de brouillard, de cette ambiance, de cet étourdissant parfum de fête. Je cherche à me mélanger, à me fondre dans la masse.
    Je danse et je laisse mon regard divaguer ; je capte des regards, je surprends des regards venant à moi : c’est grisant.
    La monumentale « Music » vient de se terminer, et je me laisse porter par le prochain tube ; danser me fait du bien, la puissance des décibels et le mouvement de mon corps m’aide à faire le vide, à ne plus penser au passé.
    Je danse, tout en me disant à quel point j’aimerais qu’Elodie soit là avec moi, en train de danser et de déconner avec moi, comme c’était au « Fire », à Londres. Oui, là aussi j’avais été dans une boîte gay : mais c’était avec ma cousine, à une soirée Madonna ; et ce soir-là, j’avais juste envie de danser avec elles, tout en me berçant dans le bonheur d’imaginer mes retrouvailles avec mon Jérém à notre retour à Toulouse. Un bonheur qui m’est désormais interdit.
    Alors je ferme les yeux pour freiner les larmes qui voudraient sortir, je pousse un immense cri silencieux pour me débarrasser de la solitude qui vient me trouver au beau milieu de cette piste bondée ; et je danse, toujours et encore, pour oublier, pour m’étourdir, pour m’épuiser, bien décidé à ne pas m’arrêter de sitôt.
    C’est lorsque je rouvre les yeux, que je capte son regard fixe et insistant : le dos appuyé au mur, installé à côté de l’escalier par où je suis venu, un mec est en train de me dévisager. Il me regarde, je le regarde, il me sourit ; je le regarde toujours, en essayant de savoir pourquoi cette tête ne me parait pas inconnue.
    Il me faut quelques instants avant que ça fasse « tilt » dans ma tête.
    Bien sûr que sa tête ne m’est pas inconnue : je connais ce mec, j’ai même couché avec !
    C’était un samedi soir, tard dans la nuit, au tout début des « révisions » avec Jérém. Un sms était arrivé au beau milieu de la nuit, me sommant de me rendre à l’appart « vite », pour « prendre cher ». J’avais foncé chez lui et Jérém m’avait accueilli dans le noir ; et il avait voulu que je le suce dans le noir.
    Surprise, ce soir-là un troisième participant était de la partie : ainsi, lorsque la petite lumière de la table de nuit avait été allumée, Jérém m’avait présenté « Guillaume », sans me donner plus de détail ; j’avais appris un peu plus tard que ce « Guillaume », était le cousin de Jérém : Jérém qui nous avait mis en compétition pour le sucer et pour nous faire baiser…
    C’est dingue de penser à quel point j’ai pu me laisser humilier par Jérém.
    Voilà d’où je connais ce mec qui est en train de me faire un petit coucou en levant son verre dans ma direction. L’idée de retrouver Guillaume, ne m’enchante guère : c’est uniquement par politesse que je quitte la piste pour aller lui dire bonjour.
    « Hey, salut, comment tu vas ? » fait-il, tout pimpant, en me claquant la bise.
    « Bien et toi ? ».
    « Bien, bien… alors, qu’est-ce que tu deviens ? ».
    « Ça va, j’ai eu mon bac, je passe bientôt mon permis, et à la rentrée, je vais aller à la fac à Bordeaux… ».
    « C’est cool… et tu vois toujours mon cousin ? ».
    Direct le sujet que je voulais éviter. Je savais que ce n’était pas un bon plan d’aller parler à Guillaume.
    « Non, je ne le vois plus… » je coupe court.
    « Ah, dommage… ».
    « Tu es au courant qu’il a été recruté par un club de rugby à Paris ? » je tente de dévier le sujet.
    « Non, je ne savais pas… je n’ai plus de nouvelles de lui… il va quitter Toulouse, alors ? ».
    « C’est ça… » je fais, sans joie.
    « Ne sois pas triste, tu trouveras d’autres mecs… t’es bogoss… » fait-il, avant d’enchaîner : « vous vous êtes revus souvent après ce soir-là ? ».
    « Oui, pas mal de fois… ».
    « T’en as, de la chance, toi… ».
    « Mais elle est finie, la chance… il est revenu aux meufs… ».
    « Tu sais… il est hétéro… parfois les hétéros font un petit détour pour aller voir des mecs… mais ils restent hétéros… et il n’y a pas de remède pour ça, hélas… ».
    « Et toi, tu l’as… revu, après ce soir-là ? ».
    Je ne sais pas pourquoi je me lance dans ce genre de question dont la réponse peut potentiellement faire mal.
    « Non, jamais… et c’est pas faute de lui avoir proposé pourtant… ».
    « Tu lui as proposé ? ».
    « Oui… ça t’embête ? ».
    « Un peu… je suis amoureux de lui… enfin… je l’étais… bref… de toute façon, ça n’a plus d’importance… ».
    « Moi aussi je suis amoureux de lui, depuis tellement longtemps… bien avant le lycée… alors, techniquement, c’est moi qui l’ai vu en premier… alors, il est à moi… » il rigole ; avant de continuer plus sérieusement : « mais il faut croire qu’il te kiffe davantage qu’il me kiffe… ».
    « Et tu avais déjà couché avec lui avant ? ».
    Je ne sais toujours pas pourquoi je me lance dans ce genre de questions…
    « Non… enfin… oui… je l’ai sucé quelques fois, l’année dernière… mais il n’a jamais voulu me baiser… à part la fois où tu es venu… ».
    … dont la réponse peut potentiellement faire mal. Et ça fait mal.
    « Mais tu m’avais dit que c’était la première fois que… ».
    « Les pipes, ça compte pas… ».
    « Si tu le dis… ».
    Définitivement, ce n’était pas un bon plan d’aller parler à Guillaume. Parfois, il faut savoir être impoli.
    Découvrir que Jérém s’est fait sucer par un mec avant moi, ça me fait mal ; à côté de ça, même le fait qu’il n’a jamais cédé aux avances de son cousin après ce soir-là, ne ressemble à mes yeux qu’à un petit lot de consolation.
    Déjà qu’à la base je n’ai pas envie de parler de Jérém, j’ai de plus en plus envie de mettre fin à cette conversation qui, réplique après réplique, m’enfonce le moral. J’ai besoin de prendre l’air.
    « Je vais te laisser, je vais prendre un verre à l’étage… ».
    « Je t’accompagne… ».
    « Je vais retrouver des potes… » je mens promptement « je ne sais pas si on va rester longtemps… ».
    « Ah… ok… à un de ces quatre, alors… » fait-il, visiblement déçu.
    « Oui… c’est ça… ».
    Je remonte l’escalier, j’approche du comptoir et je commande mon mojito en pensant une fois de plus à Elodie, tout en savourant le soulagement de m’être débarrassé de Guillaume.
    Mon répit ne sera que de courte durée : j’attends ma boisson, lorsque mon regard tombe sur un mec assis à une table avec des potes ; c’est un mec barbu, beau comme un Dieu ; nos regards se croisent, le sien semble me toiser, me caresser, me déshabiller : ce qui est plutôt flatteur, vu le spécimen.
    Le fait est que ce mec non plus ne m’est pas totalement inconnu : et que là encore, je n’ai pas envie de provoquer des retrouvailles qui finiraient inévitablement par ressasser les souvenirs d’une autre nuit torride dans l’appart de la rue de la Colombette.
    Je tente de détourner mon regard, mais il est déjà trop tard : du coin de l’œil, je vois le mec se lever et approcher inexorablement.
    « Salut ! » fait-il, la voix chaude et charmante, en approchant sa joue de la mienne pour me faire la bise. Le contact avec sa barbe bien fournie et très douce me donne des frissons.
    Frissons qui me transportent à une nuit où Jérém m’avait traîné au On Off ; le On Off où, justement, nous avions croisé la route de ce bobarbu.
    Je repense au On Off et à cette maudite back room dans laquelle Jérém m’avait dégagé avant de s’éclipser avec deux mecs ; je repense à mon départ de la boîte, le bobarbu aux trousses, à ma difficulté à lui faire comprendre que je ne suis pas d’humeur à le suivre chez lui ; je repense à Jérém qui attend à l’extérieur, et qui propose à l’autre d’aller chez lui, qui me propose de me joindre à eux ; je repense au duel d’étalons pour savoir qui serait le « plus mâle » au lit ; à Jérém qui m’offre à cet inconnu, comme un lot de consolation, comme s’il s’en foutait de moi ; je repense à sa jalousie pendant que le bobarbu me baise ; à la provocation de ce dernier avant de partir ; à Jérém qui veut le cogner et qui se fait maîtriser ; je repense au bobarbu qui lui balance ses quatre vérités au sujet de son arrogance et de son manque de consideration à mon égard.
    Et je repense à Jérém hors de lui après le départ de ce mec ; Jérém qui me demande pourtant de rester dormir, ce qui permettra à cette nuit magique d’exister, nuit magique où nous avons partagé, en plus du sexe, de la tendresse, des confidences, un petit début de complicité ; une nuit où je l’ai senti si proche, si humain, pour la première fois.
    Pourtant, lorsque je m’étais réveillé le matin suivant, Jérém était parti. Je n’ai jamais su pourquoi.
    Nuit magique, nostalgie terrible.
    « Salut… » je finis par répondre au sexy Romain, tout en revenant de mes rêveries.
    « Comment ça va depuis le temps ? ».
    « Euh… bien… on va dire… et toi ? ».
    « Ça gaze… mais dis-moi, tu es seul ici ou bien tu es venu accompagné de ton chéri ? ».
    Et de deux. Il m’énerve déjà.
    « C’est pas mon chéri… ».
    « Ah bon, je croyais… ».
    « Je suis seul… » je coupe court.
    « Tu l’as laissé chez lui ? ».
    « Je ne le vois plus… ».
    « Tu l’as enfin largué ? T’as bien fait ! Il ne te mérite pas ce mec… ».
    « C’est lui qui m’a largué ! ».
    « Je pense que c’est le mieux qu’il pouvait faire… ce mec n’avait aucune considération pour toi… ».
    « Arrête, tu sais pas de quoi tu parles… » je lâche, agacé.
    « J’espère que ce n’est pas ce que je lui ai balancé ce nuit-là qui a pas foutu la merde… » il ricane.
    « Non, au contraire, ça nous a rapprochés… quand tu es parti, j’ai passé la nuit avec lui, et ça a été la plus belle nuit que nous avons passé ensemble… ».
    « Ah, c’est nouveau ça… moi qui joue les Cupidons en jouant un plan à trois… j’aurai tout entendu ! ».
    « De toute façon, c’est fini… ».
    « Alors, que s’est-il passé ? ».
    « Je prends un joker, s’il te plaît… ».
    Mon mojito arrive enfin.
    « C’est si dur pour toi ? ».
    « Laisse tomber, va ! ».
    « Tu le kiffes vraiment, hein ? ».
    « Je le kiffais… ».
    « Tu le kiffes toujours… ».
    « Mais je suis le seul à kiffer… ».
    « Mais lui aussi il te kiffe… il était jaloux à mort de nous voir coucher ensemble… mais il n’avait pas les couilles d’assumer qu’il tient à toi plus qu’il n’ose se l’avouer… une fois de plus, ce mec ne te mérite pas… ».
    « Il faut croire… ou alors c’est moi qui ne le mérite pas… ».
    « Ne dis pas ça, tu es un bon mec… j’en connais pas beaucoup de mecs amoureux comme toi qui supporteraient que leur mec leur fasse ce qu’il t’a fait… inviter un mec chez lui sans te demander ton avis, baiser avec, devant toi, puis le laisser te baiser, toujours sans te demander ton avis, en faisant mine de s’en foutre… je trouve qu’il a été horrible avec toi… moi, à ta place, je lui aurais mis une torgnole… mais toi, toi tu as tenu bon… s’il ne sait pas se rendre compte de la chance qu’il a, c’est qu’il n’en vaut pas le coup, un point, c’est tout ! ».
    Il ne me mérite pas, il n’en vaut pas le coup : si seulement ces arguments suffisaient à calmer ma tristesse et ce sentiment d’abandon qui me hante.
    J’ai envie de pleurer en pensant à cette nuit déjà lointaine où j’ai été si bien avec Jérém.
    « Tu fais quoi, après ? ».
    « Je ne sais pas… rien, je crois, je vais rentrer, je suis fatigué… ».
    « Moi, je vais partir… viens prendre un verre chez moi… ».
    « Je ne sais pas si c’est une bonne idée… ».
    « Pourquoi ça ne le serait pas ? ».
    « Je ne suis pas dans mon assiette ce soir… ».
    « Allez, secoue-toi, tu ne vas pas te laisser gâcher la vie par ce type qui couche avec tout ce qui bouge ! ».
    « De quoi tu parles ? ».
    « Quand on s’est rencontrés au On Off, j’avais eu l’impression d’avoir déjà vu ce mec… ».
    « Où, ça ? ».
    « Dans « le milieu »… ».
    « Dans le milieu gay ??? ».
    « Ouaisss… ».
    « Tu te trompes… ».
    « Non, je ne crois pas… je n’oublie jamais les visages, ni les corps, même habillé, d’un bomec… je m’en suis souvenu le lendemain… c’était à la Ciguë, au mois de juin dernier… un dimanche soir, je crois… et il est reparti avec un mec, un pote à moi… ».
    « T’es sûr de toi ? » je me décompose.
    « J’ai revu ce pote quelques temps après le plan avec vous deux et je lui en ai parlé… quand je lui ai décrit le type… il s’appelle Jérémie, c’est ça ?... et que je lui ai parlé de l’appart rue de la Colombette, il m’a dit qu’il s’était fait baiser par le même mec, au même endroit… ».
    J’ai envie de vomir. Ainsi, Jérém ne m’a pas mitonné juste pour me faire du mal. Il a vraiment couché avec d’autres mecs. Lui qui ne veut pas être pd ! Quel connard, mais quel connard !
    Mais pourquoi, pourquoi, pourquoi je me suis infligé ça cette nuit ? Pourquoi je ne suis pas resté dans mon lit à me branler ? Vraiment, j’avais besoin de tout sauf de connaître les exploits gays de mon…ex.
    J’ai chaud, j’étouffe.
    « Allez, viens prendre un verre à la maison ! ».
    « Je vais retrouver des potes en bas… ».
    « Comme tu voudras… ».
    L’arme fatale des potes qui m’attendent marche à tous les coups.
    Je traverse la salle sans trop regarder autour de moi, pressé de m’éloigner de Romain ; dans mon empressement, je ne fais pas gaffe au mec avec la chemise à petits carreaux noirs et blancs installé debout devant le comptoir, et que je le frôle involontairement au passage.
    Le mojito à la main, je m’enfonce à nouveau dans le sous-sol. Le mojito est la seule raison pour laquelle je ne quitte pas illico le B Machine pour rentrer chez moi ; en descendant les marches, je me rends compte que je risque de recroiser Guillaume, chose dont je n’en ai franchement pas envie.
    Deux mecs surgissent à l’improviste dans le noir, de derrière les rideaux plastique du palier ; dans leur élan, ils manquent de me faire renverser mon verre. Le premier, un petit blond, s’excuse, tout en remontant l’escalier ; le deuxième trace son chemin ; pendant une fraction de seconde, nos regards se croisent. Visage connu, physique connu, mec connu. Est-ce qu’il m’a seulement reconnu, lui ? Rien dans son attitude ne le laisse présager. Dans son regard, que de l’indifférence ; comme si j’étais transparent.
    Pourtant, moi je l’ai bien reconnu ; le revoir, me replonge direct dans le mauvais souvenir d’une nuit où je me suis fait jeter par Jérém ; une nuit où, pour échapper à ma tristesse, je me suis laissé faire par ce mec qui m’a mis à la porte dès qu’il eu ce qu’il voulait.
    Il fallait que Mourad soit là, lui aussi, cette nuit. Fidèle à lui-même, d’ailleurs, sortant de la backroom du B Machine en compagnie de son plan Q du soir.
    Sur la piste de danse, toujours aussi bondée, la musique martèle dans ma tête en amplifiant les battements de mon cœur. Je danse et je laisse une fois de plus mon regard parcourir le paysage : tant de mecs, quelques caricatures, parfois des bogoss ; mais, surtout, tant de mecs normaux, cherchant juste à échapper à la solitude d’un samedi soir.
    Tant de mecs, mais pas la force de tenter d’accrocher un regard, te tenter une approche. Il n’y a qu’un mec dont j’ai envie et ce mec m’est désormais inaccessible. Dans cette salle bondée de monde, je me sens seul comme je ne me suis jamais senti seul de ma vie.
    Croiser Mourad, m’a fait penser à ce dont je n’ai pas envie. Du sexe, du pur sexe. Pourtant, au fond, je suis venu un peu pour ça. Me sentir attirant, savoir que je plais. Chercher à noyer ma détresse dans une nouvelle rencontre sensuelle. Je ne suis pas guéri de mon amour pour Jérém et je ne suis pas prêt à aimer à nouveau. Pourtant, baiser pour baiser, je ne peux pas : un autre « Mourad », non, pas ce soir, je m’en sens incapable.
    J’avale rapidement ma boisson et je remonte les escaliers. Je laisse mon verre au bout du comptoir ; et alors que je m’apprête à quitter les lieux, j’entends mon nom balancé au milieu des décibels.
    « Nico ! Nico ! ».
    Je me retourne ; un mec me regarde et me sourit. À travers des lunettes carrées lui donnant un look étudiant-intello sexy, ses yeux marron foncé me fixent ; son regard intense, charmant et charmeur, aimante le mien ; son sourire, brûlant comme le soleil du mois d’août, m’aveugle.
    Sa chemise à petits carreaux noirs et blancs, parfaitement ajustée à sa plastique, les manches retroussées jusqu’aux coudes – chemise estampillée du logo à l’effigie d’un fameux reptile – retombe sur un beau pantalon marron-orange ; à son poignet, une belle montre de mec ; ses beaux cheveux châtains souples, bouclent légèrement sur le dessus ; alors que sa barbe brune, drue et bien taillée, donne du caractère à sa mâchoire par ailleurs très virile.
    Bref, dans son look élégant et décontract à la fois, le mec en jette. Car le type, il a la classe : définitivement, Martin est le genre de garçon qui attire le regard, comme un rideau blanc la lumière du soleil.
    Décidemment, on dirait que tous les pd de Toulouse se sont donné rendez-vous au B Machine ce soir. Je me surprends à me réjouir de tomber sur Martin ; et ce, malgré le malaise vis-à-vis de la façon dont je l’ai laissé tomber la dernière fois que nous sommes vus.
    « Bonsoir ! » il me lance en me claquant la bise.
    « Bonsoir… ».
    Sa barbe est dense mais douce comme une caresse ; alors que son parfum, de marque sans doute lui aussi, est capiteux, captivant.
    Quand je pense que j’ai failli faire mes cours de conduite avec lui, me retrouver enfermé dans l’espace clos d’une petite voiture avec cette bombasse assise à côté de moi, les narines mises à dure épreuve par ce parfum… bien que, je ne peux pas dire qu’avec Julien ça ait été moins « éprouvant ».
    « T’as failli me casser une côte tout à l’heure… » il fanfaronne.
    « De quoi ? ».
    « Tu m’as pas vu quand tu es parti en laissant Romain en plan ? ».
    « Ah si… la chemise à carreaux noirs et blancs… c’était toi ! Pardon, j’étais pressé de m’en débarrasser… mais tu le connais ? ».
    « Qui ne connaît pas Romain… le serial baiseur… au fait… je crois qu’il n’a pas aimé que tu le plantes… c’est qu’il n’a pas l’habitude… » il se marre.
    Je me perds dans son regard de braise, tout en essayant de comprendre si lui aussi a déjà couché avec Romain et/ou s’il sait que j’ai couché avec.
    « Alors, que deviens tu depuis le temps ? Tu vas bientôt passer la conduite ? » il enchaîne.
    « Début septembre… même si tu m’as fait faux bond… ».
    « J’ai eu un petit accident… ».
    « T’es toujours en arrêt maladie ? »
    « Eh, oui… je dois subir une petite opération dans quelques temps… j’en ai encore pour deux mois au moins… ».
    « J’espère que c’est rien de grave… ».
    « Non, pas trop grave… mais c’est dommage… je t’aurais bien voulu te prendre à la conduite… et sur la banquette arrière aussi… ».
    Des mots prononcés sur le ton de la boutade, alors que ses yeux dégagent un petit regard lubrique sur le ton d’envie inassouvie.
    « Que de la gueule… » je joue.
    « Tu me connais mal… » fait-il, mi farceur, mi challengeur.
    « N’empêche que tu m’as fait faux bond… ».
    « T’as pas à te plaindre… du coup, t’as fait ça avec Julien… ce putain de bogoss sexy à se damner et chaud comme la braise… ».
    « Ouiiiiii… ».
    « Ce Julien dont le plus grand défaut c’est d’être excessivement hétéro… et ce, même après trois bières… ».
    « T’as essayé ? ».
    « Et comment ! J’ai eu beau le faire boire, impossible de lui extorquer la moindre petite pipe… ».
    « C’est un hétéro… ».
    « C’est surtout un petit allumeur, il chauffe tout le monde, filles, mecs, chiens, chats… les filles, il les baise presque toutes… mais avec les mecs, il n’ira jamais jusqu’au bout… crois-moi, j’ai tout essayé… ».
    « Nous sommes devenus amis… » je lui annonce.
    « Amis ? Il t’a pas chauffé, toi ? ».
    « Ah, si... en plus, il m’a gaulé de suite... ».
    « Tu le dévorais des yeux, toi aussi, hein ? ».
    « Grave… je le matais dans le rétro, quand j’étais assis à l’arrière… ».
    « Évidemment que tu le matais… il fait tout pour qu’on le mate… mais quelle idée d’être aussi sexy… et en plus, il en rajoute avec sa gouaille et ses attitudes de petit allumeur… ».
    Au fond de moi, je ressens une sorte de frisson, un frisson incroyable car inespéré : c’est la grisante sensation, comme une délivrance, de pouvoir enfin partager avec quelqu’un tout ce qui était si secret pour moi avant ; de, réaliser que d’autres pensent comme moi et ressentent les choses comme moi…
    « C’est clair… ».
    « Il t’a bien chauffé, alors ? ».
    « Un peu comme toi, il jouait sur tous les tableaux, regards, sourires, allusions… » je lui explique.
    « Avec un mec comme lui, on a vite fait de ne plus savoir où l’on habite… ».
    « Julien est un coureur mais c’est un bon gars… ».
    « J’en suis persuadé… d’ailleurs je ne lui en veux pas pour ce qui s’est passé… ».
    « Mais lui il s’en veut apparemment… ».
    « Il t’a raconté ? ».
    « Pas vraiment, il a juste dit qu’il n’avait pas voulu ce qui s’était passé et qu’il le regrettait, mais il ne m’a pas dit davantage… ».
    « C’était un stupide accident… » fait-il, rêveur.
    « T’es pas obligé de me raconter… ».
    « Il y a prescription désormais… et puis, il n’y a rien à cacher…
    Juju est arrivé à l’autoécole ce printemps… quand j’ai vu débarquer cette bombasse, j’ai été scotché… en plus il est super sympa, il est marrant… comme il me parlait des filles avec qui il couchait, j’ai fini par lui dire assez vite que moi j’aimais les mecs… il l’a super bien pris, on en déconnait, c’était devenu une sorte de complicité entre nous, il essayait de deviner quels mecs je kiffais, c’était génial… très vite j’ai eu l’impression qu’il y avait une sorte de feeling entre nous, l’impression qu’il me cherchait, qu’il me chauffait… au fil du temps, j’ai fini par me dire qu’il y aurait peut-être le moyen de le mettre dans mon lit… je ne m’étais pas encore vraiment rendu compte qu’il faisait ça avec tout le monde…
    Un soir je l’ai invité prendre un verre chez moi… on a bien rigolé, on s’est raconté nos vies… il m’a posé plein de questions sur mes relations avec les mecs… au bout de quelques bières, ses regards me semblaient particulièrement chauds et caressants…
    Je te raconte pas dans quel état j’étais… j’avais bu moi aussi et je me suis dit que j’avais mes chances… alors, à un moment, je lui ai carrément dit que j’avais envie de lui faire une pipe… il hésitait… j’ai fini par lui mettre la main sur le paquet… il m’a regardé droit dans les yeux, avec son regard pétillant sexy à mort… j’ai cru qu’il allait me dire d’y aller, mais il m’a dit :
    « Fais pas ça ».
    Ah, ce ptit con ! J’ai essayé de rigoler, de le chauffer à mort, de lui dire qu’il n’allait pas le regretter… je lui ai même dit que je ne lui demandais rien de plus que ça… mais il n’a pas voulu…
    Il était tard, il s’est levé pour partir ; nous nous sommes retrouvés face à face ; j’ai vu dans son regard qu’il était rond comme une bille… et j’ai trouvé que l’alcool, ça lui donnait un petit air fragile et perdu qui le rendait, si possible, encore plus sexy que d’habitude… ah, putain… ce mec me rend dingue… j’avais tellement envie de le sucer… à m’en arracher les tripes… il faut dire que j’avais pas mal bu moi aussi… je me suis approché de lui, j’ai tenté de passer mes doigts sous son t-shirt…
    Dans un premier temps, j’ai eu l’impression qu’il se laissait faire ; je suis même arrivé à effleurer les poils en dessous de son nombril… je te dis pas comment j’avais furieusement envie d'aller débraguetter son putain de short et me mettre à genoux devant lui, le front collé à son mur d’abdos d’acier…
    C’est là que j’ai senti ses doigts attraper les miens et les stopper net… mon élan était impétueux, le sien mal maitrisé… quand il a chopé mes doigts, j’ai entendu un crack, j’ai eu très mal… et au fond de moi, j’ai su immédiatement que quelque chose avait cassé… ».
    « Ah, merde… ».
    « Juju voulait m’amener aux urgences, mais je n’ai pas voulu, il avait trop bu… j’ai pensé à son permis, au cas il se serait fait arrêter… et puis, malgré tout, je voulais croire que ce n’était pas cassé…
    Je n’ai été aux urgences que le lendemain, après avoir passé une nuit blanche à cause de la douleur… entre temps, ma main avait drôlement enflé… résultat des courses… j’ai eu des phalanges et des métacarpes du majeur et de l’annulaire brisées… ils m’ont mis des vis et des boulons… et ils ont emballé tout ça dans une espèce de plâtre… avec la chaleur, c’était horrible… je viens tout juste de l’enlever… deux mois sans sortir, deux mois sans presque baiser, deux mois sans pouvoir me branler avec la bonne main… j’ai cru devenir fou… ».
    « Et là, tu as bien récupéré ? ».
    « Je n’arrive pas à serrer complètement la main, et probablement je n’y arriverai plus jamais… je vais devoir être opéré à nouveau dans quelques temps pour retirer les vis et les boulons, c’est à ce moment-là qu’on verra combien de mobilité je vais récupérer… ».
    « Quelle histoire… je suis désolé pour toi… et je comprends que Julien s’en veuille… ».
    « Il est venu me voir plusieurs fois depuis l’accident… il m’a fait les courses, il m’a servi de chauffeur… et grâce à son assurance, je ne perds pas un centime de mon salaire… ».
    « Il est adorable… ».
    « Oui, mais j’ai voulu mettre de la distance entre nous… ».
    « Pourquoi ça ? ».
    « Parce que… ce mec me fait un effet bizarre… ».
    « Tu as trop envie de lui ? ».
    « C’est plus que ça, Nico… je crois que je suis… ah putain… ça m’arrache la gueule de le dire, tellement ça ne me ressemble pas… je crois que je suis… amoureux… de Juju… ».
    « C’est beau ! ».
    « Non, c’est con… ce mec ne sera jamais à moi… un coureur de jupons et un coureur de caleçons... qu’est-ce que tu veux que ça donne de bon ? Et quand bien même… ce mec n’est franchement pas un cadeau… il baise tout ce qui bouge, mais à condition que ça ait des nichons… avec la gueule et le corps qu’il a, il peut se permettre n’importe quoi… je plains sa copine… être avec ce mec, c’est un sacerdoce… ».
    « Tu redoutes de le retrouver au taf ? ».
    « Disons que je ne suis pas spécialement pressé de reprendre… putain !… quand je pense qu’il ne veut pas que je le suce juste parce que je suis un mec… alors que je ne lui demande rien de plus que lui faire ce que lui font ses copines… mais en mieux ! ».
    Je ne peux m’empêcher de me marrer de sa prétention.
    « C’est vrai, quoi… » s’excite Martin « je veux juste lui faire plaisir… nous voulons juste leur faire plaisir à ces cons d’hétéros… leur faire plaisir, tout en les laissant être « les mecs »… tout ce qu’ils veulent, rien que ce qu’ils veulent, autant qu’ils veulent… et merde… pourquoi nous n’aurions pas le droit de se faire plaisir en leur faisant plaisir ? Juju laisserait n’importe quelle greluche fouiller dans son boxer mais pas moi, juste parce que je n’ai pas de chatte… une bouche, c’est une bouche, merde ! … quant à la maîtrise… ».
    « Oui, je te confirme, c’est très con un hétéro… ».
    « Moi je pense que s’ils ont autant de réticence à se faire sucer par un mec, c’est parce qu’ils ont peur de trop aimer… ils ont peur de ne plus pouvoir s’en passer… et aussi de découvrir des envies qu’ils ne pourront jamais assumer… comme de sucer ou même de se faire prendre… j’en ai connu quelques-uns de soi-disant hétéro qui jamais ne se feraient prendre…
    Il faudrait les priver de toute gonzesse, du jour au lendemain… tu verrais qu’au bout d’une semaine, ils feraient moins les difficiles si un mec leur propose une pipe ! ».
    « C’est clair… ».
    « Il fallait que je m’entiche de ce petit con de Juju, je te jure ! » fait-il, avec une certaine tristesse dans la voix.
    « Mais tu dois en tomber plein de mecs en boîte… » je tente de dédramatiser.
    « Oui, oui, j’en tombe, oui… enfin, j’en tombais… là, j’ai même plus vraiment envie… c’est avec lui que j’ai envie d’être… je donnerais une fortune pour sentir l’odeur de sa peau, pour le serrer contre moi, pour passer une nuit avec lui… une fortune pour avoir le plaisir de lui offrir du plaisir… ça m’est arrivé de coucher avec des mecs et de jouir en pensant à Juju… ».
    « T’es vraiment accro… ».
    « C’est idiot… alors que je n’ai rien à espérer… » il considère ; avant d’enchaîner, sans transition : « et toi alors… t’as pas ton garde du corps ce soir ? ».
    Et de trois. Mais tant pis. Je suis prêt à partager ma détresse avec celle de Martin.
    « Je ne le vois plus… il m’a largué… ».
    « Ah… mince… ».
    « Je suis désolé de t’avoir laissé en plan la dernière fois… » je profite pour m’excuser.
    « J’avoue que ça m’a fait bizarre… moi non plus, je ne suis pas habitué à me faire planter… mais bon, je ne peux pas te blâmer… si un étalon pareil vient me chercher, devant plein le monde en plus, je me laisse faire moi aussi… et puis, je pense que tu espérais mieux que juste du sexe avec ce mec… ».
    « Moi, oui… mais je me suis trompé sur lui… lui il voulait juste baiser… ».
    « Dis… ça te dit d’oublier nos bombasses impossibles et d’aller prendre un verre chez moi ? ».
    C’est la deuxième fois on me propose ça cette nuit. J’hésite.
    « On n’est pas obligé de baiser… » il précise, en se marrant « on peut juste discuter ou mater un film… ».
    Oui, c’est la deuxième fois qu’on me propose ça cette nuit. Et cette fois, je décide d’accepter.
    « Super, je n’habite pas loin, à Port St Sauveur… ».
    Je n’ai pas envie de me retrouver seul à ruminer dans ma chambre, et Martin m’inspire confiance. Je l’ai trouvé touchant et sincère lorsqu’il m’a parlé de ce qu’il ressent pour Julien ; comme quoi, en grattant un peu sous la surface, dans chaque coureur peut se cacher un esprit sensible.



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