• J’ai l’impression que Thibault a envie de coucher avec nous… mais pas comme ça… pas comme son pote semble vouloir aiguiller cette nuit… pas en se tapant la pute de son pote… Thibault semble plutôt avoir envie d’un plan où chacun prend son plaisir et a envie de faire plaisir à l’autre…
    J’enrage à l’idée que le mec que j’aime ne soit pas dans le même état d’esprit… qu’il ne sache pas lâcher prise et qu’il se montre aussi dur avec moi…
    C’est déjà difficile, à 18 ans, d’assumer le fait d’être gay… et ça l’est encore plus de découvrir l’amour entre garçons, autant physique que sentimental, avec un petit con comme mon Jérém...

    Adorable Thibault… une poignée de mots, des effets multiples sur son pote…
    « Lâche-le, Jéjé… s’il te plait, Jéjé… » : pour le convaincre de relâcher illico sa main de ma nuque, me permettant ainsi de retrouver mon souffle…
    « C’est bon… tu l’as bien chauffé… laisse-le faire, maintenant… » : pour soigner sa frustration, à l’origine de sa virulence… pour lui montrer, et me montrer au passage, qu’il apprécie mon « traitement »… pour « impliquer » son pote dans le plaisir qu’il découvre… pour montrer à son Jéjé, mais tout en douceur, que toute cette violence verbale n’est ni nécessaire ni même souhaitable à ses oreilles… le tout, admirablement présenté, de façon à convaincre sans trop froisser…
    Les mots de Thibault ont aussi de multiples effets sur moi… primo, la confirmation qu’il aime plutôt bien ce que je lui fais… deuxio, la confirmation de ce que j’avais plus ou moins flairé depuis le début… à savoir, que ce gentil Thibault est tout aussi attentionné dans le sexe que dans la vie en général, qu’il a trop de respect pour moi pour cautionner l’attitude son pote…
    Oui, adorable Thibault, mon « allié »… prends-en de la graine, mon Jérém…
    Maintenant, il faudrait juste le débarrasser ce t-shirt marron qui cache une plastique qui, j’en suis certain, gagnerait à être enfin dévoilée dans toute sa splendeur…
    Bah, oui, le débarrasser... je ne sais pas pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt... puisqu’il ne s’en débarrasse pas tout seul… il faut l’en débarrasser… je vais m’en charger…
    Alors, tout en continuant à le sucer, j’attrape le bord inférieur du t-shirt de chaque côté… j’impulse un mouvement assez déterminé vers le haut… j’arrive à le soulever un peu, mais le coton tendu bloque sur sa plastique… problème de riche… problème de bogoss…
    Et là, alléluia ! Le bomécano se décide enfin à prendre en compte ma suggestion… ses mains quittent ma peau, ses bras se lèvent… dans un mouvement bien coordonné de bogoss adroit, le jeune pompier décolle le dos du canapé… avec ses deux mains, il attrape son t-shirt par l’arrière du col, le fait glisser vers le haut, le long de ses bras… avant de le balancer négligemment à terre…
    Une petite séquence de gestes chargés de cette grâce typiquement masculine, un mélange d’élégance, de maîtrise et de puissance…
    Oui, Thibault, ôte (enfin) son t-shirt… me voilà confronté à la vision, comme une révélation, au choc de sa nudité intégrale… devant cette beauté aveuglante enfin dévoilée, je sens comme une intense, brûlante piqûre me ravager le ventre… je suis comme hébété… je me perds dans la contemplation de ce torse puissamment râblé et délicieusement velu… je suis bouche… bée… au sens propre comme au sens figuré…
    J’en conviens… c’est indigne d’arrêter de sucer un mec comme Thibault, le faire languir… à ma décharge, il faut bien admettre que devant un pareil spectacle, on peut perdre tous ses moyens…
    C’est un peu comme, lorsqu’au bout d’un virage, le soleil couchant nous éblouit en pleine figure… pendant un instant, on ne sait plus où on habite…
    Et là, clairement, je ne sais plus où j’habite… c’est fou comme la vision d’un beau torse peut m’émouvoir…
    L’épais chemin de bonheur depuis longtemps dévoilé, se perd dans la région vallonnée de ses abdos, laissant la place à une pilosité plus légère, mais régulière… au beau milieu de ce paysage, voilà la dépression de son nombril… moins marquée que celle de mon beau brun, mais non moins érotique à mes yeux… au-dessus des abdos, le chemin du bonheur semble se prolonger dans une nouvelle piste de poils menant au relief de ses pecs, nouvelle région vallonnée, très vallonnée, également tapissée d’un poil régulier, mais un peu plus dense que sur les abdos… et là, plantés au milieu de ce bonheur, deux magnifiques boutons de mecs… bien sombres, saillants, charnus, appétissants… je suis dingue… horriblement envie de me jeter dessus… de les caresser, les lécher…
    Fou devant cette vision de rêve, sans plus penser à sa sensibilité à cet endroit, je pose mes mains sur ses pecs… j’ai tout juste l’occasion de constater qu’ils sont diaboliquement fermes, que sa peau dégage une chaleur surprenante et que sa pilosité est d’une douceur extraordinaire… le petit pompier a un nouveau mouvement de recul…
    « Ah, non, toujours pas… désolé… » je l’entends rigoler, sur un ton toujours aussi gentil.
    Ah… merde… oui… « ça chatouille »… comme il vient de me le dire il n’y a pas longtemps, avec un petit rire enfantin que j’ai trouvé si craquant…
    Mais quel dommage, quand même… avoir devant les yeux une si jolie chose et ne pas pouvoir y toucher… oui, quel gâchis de ne pas pouvoir jouir du contact prolongé avec ses pecs admirablement sculptés et délicieusement velus…
    En revanche, je me réjouis de son attitude… quelle différence avec Jérém… avec Thibault, pas de réaction virulente… avec Thibault, rien n’est grave… avec lui, on ne se fâche pas… tout se règle avec un sourire, avec des mots… avec Thibault, bien que novice de l’amour entre garçons, la parole est libre… Thibault est vraiment le genre de mec qui assume jusqu’au bout ce qu’il fait… avec lui, tout est si excitant et reposant à la fois…
    Et puis, il y a les poils… putain… il faut admettre que les poils ça me rend dingue… les poils c’est viril, doux, rassurant… bien sûr, j’aimerais pouvoir les caresser, humer, lécher… mais déjà rien que de les voir… ça me met dans un état second… sans compter la nouvelle vague de petites odeurs que le retrait du t-shirt a libérée et qui a le même effet électrique dans mes narines que des Haribo pétillants sur les papilles…
    Je les regarde, côte à côte sur le canapé, épaule contre épaule, nudité contre nudité… une fois de plus, je me dis ce n’est juste pas possible que deux mecs aussi sexy n’aient jamais eu envie de se faire du bien… je me dis aussi que si ça ne s’est jamais produit auparavant, il va falloir que ça se produise cette nuit…
    Les secondes passent et je me perds dans la contemplation de ce corps de mec déjà si… homme…
    Puis, je croise son regard… son petit sourire est toujours aussi charmant… alors que tout chez lui… son torse, à nouveau appuyé au dossier du canapé… la tête légèrement inclinée sur le côté… la respiration ample, la peau chaude… tout chez lui me parle de l’attitude d’un mec qui s’attend à ce qu’on recommence à lui faire du bien…
    Son attitude est la plus charmante des invitations… et lorsque sa main se pose à nouveau sur ma peau, lorsque ses doigts caressent mon cou avec une douceur extrême… un frisson magique commence à circuler dans mon corps et me donne illico envie de le reprendre en bouche…
    Avec une intention précise en tête… lui proposer de nouvelles sensations… le faire délirer… voir ce qu’il aime, cerner ses véritables envies… laisser s’exprimer ses attitudes naturelles de mec…
    Juste à côté, Jérém se branle vigoureusement, le regard rivé sur le point de contact entre le beau mécano et moi… c’est un regard surexcité et un peu frustré…
    J’ai l’impression qu’il aurait encore envie de balancer une bonne vacherie… mais qu’il se retient, bridé par la présence de son pote… j’adore voir l’effet, le pouvoir que Thibault peut avoir sur mon bobrun… animal sauvage, certes, mon Jérém, mais avec un maître quand même… effet « petit militaire »… à la fois insoumis et sensible à une autorité… bien qu’à une seule…
    Je m’applique à faire plaisir au jeune pompier… c’est un bonheur de le voir désormais si réceptif au plaisir que je lui apporte…
    « C’est bon, ça… c’est sacrement bon… Nico… » je l’entends lâcher, dans la voix cette vibration si particulière qu’ont les mecs lorsqu’ils prennent vraiment leur pied.
    L’entendre pour la première fois verbaliser son plaisir, ça me met hors de moi… et l’entendre glisser mon nom dans son aveu de plaisir, me rend dingue….
    T’es si sexy, mon Thibault et tellement touchant… tellement tactile… tu vas finir par me rendre dingue… j’ai vraiment envie de te faire plaisir… il y a tant de choses que je voudrais te faire découvrir…
    Mais il y en a une que je veux tenter à tout prix… je ne sais pas si quelqu’un t’a déjà fait découvrir ça… ou si un jour cela va arriver… je ne sais pas non plus si tu as déjà pensé à ce genre de truc… si ça te branche, si t’as envie d’essayer… tout ce que je sais, c’est que ton pote aime ça… il a fallu insister un peu… mais, une fois qu’il y a goûté, il a fini par vraiment aimer…
    Je sais que cette nuit restera une pièce unique… et que je n’aurai pas d’autres occasions pour te faire découvrir ça… alors, je ne peux pas prendre le risque de te laisser passer à côté de ça… je ne sais pas si tu vas aimer, mais je me dois de tenter…
    Quitte à avoir accepté de tenter le sexe entre mecs, quitte à avoir baissé la plupart de tes barrières… cela ne représente au fond qu’un petit pas supplémentaire pour connaître un bon plaisir supplémentaire…
    Ma main remplace ma bouche sur ta queue pour ne pas couper le mouvement de va-et-vient que tu apprécies… mon visage descend entre tes cuisses musclées, ma langue s’aventure à lécher tes couilles bien rebondies, bien pleines…
    Les bourses d’un mec… endroit de douceur, de chaleur, de petites odeurs, de bonheur… le bonheur si intense de tout humer, renifler, caresser, lécher, encore et encore, affamé, insatiable de goûter à cette peau fine, chargée des relents de virilité… je me perds dans ce coin de Paradis qu’est ce petit creux à la jonction entre la queue et les bourses…
    Non, ça ne peut pas être immoral d’être gay, ni contre nature, alors que c’est si bon… vraiment, je dois me rendre à l’évidence… je suis vraiment fait pour ça… faire plaisir à un beau garçon…
    Enivré, excité, encouragé, je descends, je descends encore…
    Et là, comme d’hab, ça bloque… le jeune pompier se raidit, un frisson géant semble secouer son beau corps… c’est un frisson de surprise, mais de mauvaise surprise, de gêne… son bassin recule, bascule sur le séant du canapé…
    Zut, alors…
    C’est tellement soudain que j’arrête même de le branler… je lève la tête, je capte son regard troublé…
    Ah, les mecs… tous pareils… tellement plus facile de céder à un petit écart lorsque cela ne concerne que leur bonne queue… mais lorsqu’on veut faire un petit détour par l’entrée des artistes… les affaires se corsent… pourtant, une chose est certaine… pour nombre d’entre eux, il suffit de goûter pour aimer… mais avant de goûter, c’est un grand pas qu’il faut sauter… et le charmant Thibault, en bon petit mec, ne déroge pas à la règle…
    Dans ma tête, je revis ce jour de première révision… je revis la résistance très ferme, catégorique, un brin virulente de mon bobrun lorsque j’avais voulu accéder à cet endroit si interdit… chez Thibault, la même réticence, juste… mais plus en retenue…
    Avec Jérém, j’avais choisi un passage en force… un premier contact volé, provoquant la cessation immédiate de sa résistance… le bonheur de le sentir aimer ça, très vite… et le bonheur encore plus immense de le voir réclamer, exiger cela à bien d’autres occasions…
    Est-ce que je vais oser passer en force avec le bomécano ?
    La chose se présente plus difficile, car le mec a repositionné son bassin de façon qu’aucun accès ne me soit désormais possible…
    Alors que je suis en plein dans mes questionnements stratégiques, c’est encore Jérém, jamais à court de ressources, qui se charge de débloquer la situation.
    Sa main se pose à nouveau sur mon épaule, et m’attire à lui… le bassin bien avancé au bord du canapé, les genoux écartés, le bobrun semble exiger de moi ce que son pote refuse… un vrai pote, ce Jérém, toujours prêt à montrer la voie à son Thib… prêt à montrer qu’il peut avoir de moi tout ce qu’il veut…
    Devant une si belle invitation, je me jette furieusement sur son entrejambe…
    J’y vais à coup sûr, certain de l’effet que je vais obtenir… mes mains écartent ses globes, ma langue se faufile très vite entre ses fesses à l’assaut de sa rondelle… dès le premier contact, je sens mon bobrun secoué par des ondes de plaisir intense…
    Du coin de l’œil, je guette l’attitude de Thibault… le bomécano mate ce que je m’applique à faire à son pote… il constate le plaisir qu’il en retire…
    Il faut dire que je me donne à fond, ce qui fait que mon Jérém devient très expressif… ses respirations se font bruyantes, des petits grognements de plaisir se libèrent…
    Tu vois, mon Thibault, comment ton pote prend son pied ? Imagine-toi à sa place…
    Je ne tarde pas à me rendre compte que le bassin du jeune pompier semble avoir à nouveau glissé vers l’avant, approchant du bord du canapé… je me dis que maintenant qu’il a vu la nouvelle démo offerte par son pote, ça devrait être plus facile pour lui de se laisser aller…
    Pourtant, lorsque je me faufile à nouveau entre ses cuisses puissantes, je devine qu’il faut encore y aller en douceur…
    Je vais commencer par le chauffer un peu plus… je me dis qu’un bon petit tour de ma langue sur sa queue chaude sera certainement un bon préalable…
    Lorsque je le sens bien chaud, c’est parti pour la prise #2… silence, on tourne… ce coup-ci, ce sera la bonne…
    Je reprends la même séquence que tout à l’heure… ma main prend la place de mes lèvres sur son manche… ma langue entreprend un lent voyage dans la contrée parfumée de ses bourses… elle titille ses couilles… elle approche de son entrejambe… elle entrevoit la ligne de non-retour…
    Et là, à l’endroit même où j’avais rencontré sa résistance… ce coup-ci, plus d’entraves..., le poste de frontière est vide, le passage désormais libre…
    Je la franchis avec bonheur… je suis comme en état d’hypnose… je commence la lente descente vers cet endroit mystérieux, recelant une si belle facette du plaisir masculin, une facette pourtant si secrète, méconnue, si mal reconnue, si accusée, à tort, de mettre carrément en question l’identité sexuelle d’un mec…
    Ma langue glisse, avance, caresse… le bomécano sursaute, frémit…
    Et relevant la tête pour respirer un bon coup, je capte son regard perdu… j’ai tout simplement l’impression que le bon Thibaut a du mal à réaliser ce qui lui arrive, à concevoir que l’on puisse prendre autant de plaisir en se laissant titiller à cet endroit, et qu’on puisse le faire sans culpabiliser… c’est une jouissance nouvelle, insoupçonnée, mais bien réelle, dont la puissance est démultipliée par les côtés inattendus et interdits… dans sa réticence à se laisser aller à cette caresse, il y a peut-être aussi la crainte d’humilier l’autre, moi en l’occurrence…
    Il est vraiment touchant… son regard dérouté me donne envie de lui faire encore plus plaisir…
    Mais il faut lui laisser le temps… il ne faut pas le brusquer… je décide de faire diversion, de le rassurer, de le mettre dans de bonnes dispositions en reprenant sa queue dans ma bouche afin de recentrer momentanément l’action sur son plaisir naturel de mec… avant d’aller plus loin…
    Avant de reprendre Thibault en bouche, j’ai l’occasion de capter un petit regard coquin de Jérém, un petit sourire malicieux en coin, à la fois amusé et excité de voir la réaction de son pote face à cette découverte si déroutante…
    Depuis l’intervention de Thibault, le bobrun semble un peu calmé, un peu plus détendu… il a peut-être compris que, dans l’état où nous sommes… dans l’état où je suis… à un moment ou à un autre, cette nuit tout le monde va avoir son compte…
    Le corps de plus en plus avachi sur le canapé, le visage vers le plafond, les pecs bombés, le torse velu valsant sous l’effet d’une respiration typique d’un plaisir masculin qui monte… mais aussi, les genoux de plus en plus écartés…
    J’ai l’impression que le mec est à point, qu’il attend désormais avec impatience que je revienne lui faire du bien à cet endroit qui m’était interdit encore quelques minutes plus tôt…
    Je me fais un plaisir de le faire languir un peu… je continue à le pomper, avec de plus en plus de vigueur… je veux qu’il soit si excité lorsque je tenterai mon assaut final, qu’il n’y ait plus aucune réticence à mon passage…
    Je fais monter son plaisir encore et encore… puis, à un instant, je retire ma bouche de son sexe… sans transition, je descends une fois de plus vers son entrejambe… troisième prise… ma langue caresse ses bourses, lèche ses couilles… elle descend, descend, descend, jusqu'à glisser dans la vallée entre ses fesses musclées… petit à petit, elle s’approche du but…
    « Laisse-le faire, tu vas voir comment c’est bon… ».
    Jérém ne peut s’empêcher de tenter d’encourager son pote…
    Certes, dans mon parcours, je dois encore avancer en douceur… jongler entre audace et prudence… compter les points dans la bataille qui se joue dans sa tête entre l’envie et la crainte d’un plaisir inconnu…
    Mais dès l’instant où ma langue se pose et frétille au contact de son ti trou… je le sens prendre une grande inspiration, suivie par une expiration tout aussi intense… comme si un poids, le poids d’un tabou, était en train de s’envoler de lui…
    Oui, le chemin est souvent long et semé d’embûches pour amener un mec hétéro à découvrir le plaisir de l’anulingus… mais lorsque les barrières tombent et le plaisir triomphe des tabous, c’est grisant, beau à voir et indiciblement bon à vivre…
    Non, on ne dévergonde pas si facilement un mec aussi pudique et droit que Thibault… chose qui rend d’autant plus excitante la chose…
    Je me donne à fond, je suis comme en apnée… ses doigts légers s’enfoncent dans les cheveux… non pas dans un geste de contrainte, mais dans une sorte de caresse sensuelle… et en même temps, je l’entends chuchoter, au sommet de l’excitation :
    « Encore… ».
    C’est jouissif… ainsi, le garçon si sage, se lâche enfin… il a d’abord cherché à échapper à ses démons, à ses fantasmes, à ses envies… il a lutté pour ne pas céder… mais la tentation était trop forte… il avait envie de ça… il n’a pas pu lutter longtemps… il n’a pas pu résister… peu à peu, il a plongé vers ce nouveau plaisir… il s’est laissé inexorablement submerger par ce plaisir... se retrouvant livré à l’emprise des sens… son abandon désormais total est d’une sensualité et d’un érotisme brûlants…
    J’en conclus que, dans chaque garçon, si sage soit-il, sommeille un petit, adorable démon lubrique qui ne demande qu’à être révélé... il est souvent bien tapi dans l’ombre, mais prêt à faire surface lorsqu’on trouve le bon appât…
    Ses mains caressent inlassablement mes cheveux, mon cou, mes épaules… un contact doux, sensuel, sans la moindre intention de contraindre… de toute façon… il n’a pas besoin d’imposer quoi que ce soit... il arrive très bien à me donner envie de lui faire plaisir avec la simple, puissante attraction d’une douceur intense, touchante, d’un plaisir partagé…
    C’est indiciblement bon… je suis stone de son plaisir, enchanté de son enchantement… je relève la tête pour respirer, et pour le regarder… si c’est pas beau un mec qui prend son pied à fond…
    Avant de replonger, je capte à nouveau le regard de Jérém sur moi… et je constate que le bobrun affiche désormais cet air mauvais que je lui ai connu en une seule autre occasion, lorsque la situation semblait lui échapper des mains et prendre un tournant inattendu… du genre qu’il n’aime pas…
    C’était la fameuse nuit avec Romain, la fois où il s’était trouvé piégé par ses propres choix… des choix dictés par son incapacité à assumer ce qu’il ressent pour moi… des choix qui avaient entraîné sa jalousie en me voyant partager un moment de plaisir avec un autre garçon…
    Derrière son regard dur, désormais davantage noir que stone, qu’est-ce qu’il est en train de penser de Thibault et moi ? Ça lui fait quoi de voir son pote prendre son pied avec moi, et moi, avec lui ? Il vit comment l’attitude attentionnée de son pote à mon égard ?
    Jusque-là, Jérém avait eu l’air excité, l’étincelle lubrique n’avait jamais quitté ses yeux… certes, ses assauts verbaux avaient déjà commencé à annoncer son malaise… mais là, c’est davantage de la haine que de l’excitation qu’il me semble capter dans son regard… j’ai l’impression que si ce n’était pas Thibault qui était assis à côté de lui sur le canapé, le gars aurait déjà été dégommé à vitesse grand V…
    Suis-je allé trop loin avec Thibault ?
    Quoi qu’il en soit, au point où j’en suis, je ne peux plus faire marche arrière… je dois m’occuper du jeune pompier, l’amener jusqu’à sa jouissance… après, je m’occuperai de mon bobrun… et je le ferai tellement jouir, qu’il en oubliera de me faire la gueule…
    Je reviens entre les fesses du bomécano… le petit taureau se branle en même temps… j’ai l’impression que ça monte, très vite… qu’il va jouir bientôt…
    Bien sûr, c’est la première fois que je le suce… je ne connais pas son timing, sa façon de jouir… mais il est des signes qui ne trompent pas… les changements de respiration, les gémissements qui se rapprochent, bien que toujours contenus dans son cas…
    J’ai presque envie de le faire jouir comme ça, pendant que je lui offre ce nouveau plaisir, pour lui offrir un orgasme de fou…
    Mais une autre envie se fait sentir très forte… celle d’avoir son goût en bouche, de sentir ses giclées claquer dans mon palais…
    Et c’est cette deuxième qui aura le dernier mot…
    Je recule ma tête, le bomécano me laisse faire… je recommence à le pomper doucement, enserrant son gland chaud et pulpeux avec mes lèvres, pour tenter de retarder un peu sa jouissance… je sens son souffle s’accélérer encore, entre plaisir montant et impatience…
    Je commence à accélérer progressivement mes va-et-vient sur sa queue, les réglant sur un rythme rapide et cadencé, en attendant que le bogoss se lâche…
    L’attente sera de courte durée… un instant plus tard, la voix étranglée par cet arrachement de soi qu’est l’orgasme, le jeune pompier se fait entendre :
    « Fais gaffe, je vais venir… ».
    Ah, non, petit Thibault… je ne vais pas faire gaffe… je ne vais pas te lâcher tant que tu ne te seras pas déchargé sur ma langue…
    « Laisse-le faire, il adore ça, tu vas voir comme c’est bon… » fait Jérém, toujours aussi prévenant vis-à-vis de son pote.
    « Fais gaffe, ça vient, là… » j’entends ce dernier répéter, au bord du précipice de sa jouissance, sans prêter attention au premier…
    C’est beau ce déchirement, ce mec tiraillé entre l’envie de terminer sa course entre mes lèvres, dans cette bouche qui l’amène tout droit à un orgasme géant… et sa conscience qui décidément ne le quitte jamais, même après plusieurs taffes tirées sur le joint, même au bord de l’orgasme… son honnêteté témoigne une grande considération de moi, un respect qui lui rend inenvisageable de m’imposer un truc dont il ne sait pas si j’ai vraiment envie…
    Mais j’en ai envie… son petit goût de mouille m’a mis l’envie à la bouche depuis longtemps… de toute façon, je pense que je prends moins de risque avec le petit mécano qu’avec mon bobrun… cependant, je ressens le geste d’avaler un mec comme un truc vachement intime… une fois de plus, je me demande comment sera ma relation avec Thibault après… si non seulement je me contente de le sucer, mais si me laisse aller jusque-là… une fois qu’un peu de lui sera venu en moi…
    Oui, j’en ai envie… j’en avais déjà envie avant, bien sûr… mais sa prévenance a rendu cette envie brûlante…
    « Détends-toi mon pote… laisse le ava…» fait Jérém, sur un ton tout aussi excité que complice, avant de se raviser « laisse le faire… ».
    Petit con, va… t’as envie de faire ton kéké, mon Jérém, n’est-ce pas ? Mais tu n’oses plus… ça fait du bien de se faire remettre un peu à sa place, hein ?
    De toute façon… rien que le fait d’entendre évoquer les premières lettres du mot « avaler »… ça fait basculer mon envie de brûlante à impérieuse…
    D’autant plus que le petit con Jérém ne se limite pas à tenter de chauffer son pote avec des mots…
    Non, joignant le geste à la parole, le bobrun pose sa main sur les pecs velus du beau mécano, et il entreprend de les caresser… et là, comme par magie, ce qui était interdit quelques minutes plus tôt, dans le feu de l’orgasme devient non seulement possible, mais bien apprécié…
    Pourtant, je sens que malgré tout, le bomécano n’est pas à l’aise avec sa jouissance à venir… j’ai même l’impression qu’il se retient de jouir…
    Je voudrais tant pouvoir lui faire comprendre que j’ai envie de ça, qu’il a le droit de se lâcher dans ma bouche… que ça ne me gêne pas… et qu’au contraire, le fait d’avaler le jus d’un garçon comme lui, d’avoir son petit goût dans la bouche, est pour moi une expérience enivrante…
    Oui, je voudrais tant pouvoir le mettre à l’aise, pour que son plaisir soit total, sans culpabilité…
    Et comme les mots ne peuvent pas être mes alliés à cet instant, pas moins à cause de la présence de Jérém que pour la présence de sa queue dans ma bouche, j’ai l’idée de porter mes mains à ses bourses pour les caresser doucement, pour lui montrer que je ne subis pas… et, qu’au contraire, je prends grave mon pied avec lui…
    Le jeune pompier semble alors se détendre un peu… ensuite, ce n’est qu’une question de secondes… le plaisir du bomécano explose dans ma bouche sous la forme d’un feu d’artifice liquide, chaud, puissant…
    Ses giclées s’abattent lourdement au fond de mon palais… ses doigts s’enfoncent, se crispent dans mes cheveux… mouvement, reflexe involontaire, inconscient, expression merveilleuse du débordement des sens qui emporte sa conscience…
    Pendant qu’il jouit, son bassin gigote à nouveau sur le canapé… j’ai l’impression que le mec essaie presque de se dégager de ma bouche… l’impression que son plaisir est tellement intense que son corps a du mal à l’assumer…
    Il jouit dans ma bouche et j’avale son jus… j’avale sa virilité, sa jeunesse, sa force, sa douceur…
    Le jus du bomécano est un peu moins épais que celui de Jérém, son goût un peu moins fort, mais si bon, si rassurant, apaisant, à l’image du bonhomme…
    Je n’ai pas trop l’occasion de m’attarder sur sa queue… je me rends vite compte que le bomécano a envie de se dégager de ma bouche… j’ai l’impression que, dans cette phase réfractaire qui suit l’orgasme, son gland est devenu hypersensible et il demande à avoir de l’air…
    Je quitte le manche du bomécano et je recule un peu, tout en restant accroupi, en essayant de retrouver mes esprits… ce nouveau goût de mec me fait carrément tourner la tête, me donne une nouvelle ivresse, me rend aussi stone que le tarpé…
    A cet instant précis, je n’ose pas lever mon regard… je pense avec appréhension à l’image qu’il doit désormais avoir de moi, maintenant que le sexe s’est invité entre nous… jusque-là j’étais pour lui un nouveau pote, un pote gay, l’amant de son meilleur ami, mais un pote qu’il appréciait bien, un pote qu’il embrassait de son regard bienveillant, un regard dans lequel j’avais l’impression d’exister… oui, pour une fois, j’avais l’impression de compter pour quelque chose dans la vie d’un si charmant garçon…
    Et maintenant ? Est-ce que l’image qu’il avait de moi, celle d’un gars un peu timide, maladroit mais droit, digne de respect, n’est pas d’ores et déjà définitivement remplacée par l’image d’un mec aux mœurs faciles… un mec qui suce, qui avale n’importe qui, et qui ne recule devant rien pour faire jouir n’importe quel mec ?
    Est-ce que, tout simplement, le sexe ne va pas mettre un terme à notre amitié ?
    Soudainement, je me sens seul, perdu… je voudrais pouvoir lui expliquer que je ne ferais pas ça avec n’importe qui, que je ne suis pas la salope que Jérém a tenté de dépeindre tout au long de ma fellation… hélas, le moment ne se prête pas à des explications… et je crois que c’est moins la circonstance que la présence de Jérém qui nous empêche de nous expliquer…
    Non, le moment ne se prête pas à la discussion… pourtant de petits gestes peuvent parfois, souvent, remplacer très efficacement, et plutôt discrètement, de longs discours…
    Lorsque je sens le pied du bomécano toucher mon genoux, je crois d’abord à un « accident »… pourtant le contact se répète, devient plus insistant, se fait très agréable…
    Mes yeux se lèvent, comme par reflexe… et ils me rapportent l’image d’un jeune pompier encore haletant après l’effort, le torse velu moite de transpiration… dans son regard épuisé, repu, un petit sourire semble rayonner à mon intention…
    Et ce petit sourire adorable balaie d’un seul coup ma solitude…
    Je me sens épuisé… épuisé mais heureux… je me suis donné à fond… et le bomécano me le rend bien…
    Pourtant, je n’ai pas le temps de me remettre de mes émotions… déjà la prise ferme d’une main se fait sentir sur mon épaule… Jérém est debout juste à côté de moi… en tournant à peine mon visage, je me retrouve avec sa teub tendue pile sous mon nez… tellement proche que mes narines en captent l’odeur pour moi reconnaissable entre mille…
    Son gland gonflé à bloc est à hauteur de ma bouche, à quelques centimètres de mes lèvres… il réclame son dû…
    Son impatience se traduit par ce geste d’une arrogance sans nom, mais effroyablement excitant… ses doigts saisissent sa queue à la base et entreprennent de la faire balancer rapidement de haut en bas… son bassin approche encore de mon visage… sa queue percute violemment, et à plusieurs reprises, ma joue, mon nez, mes lèvres…
    C’est une sensation intense et marquante… on n’oublie jamais la première bifle en pleine figure…
    Mais ce que je n’oublierai jamais non plus, c’est le regard de Thibault rivé sur le sexe tendu de Jérém…
    La queue de mon bobrun percute une fois encore mes lèvres… c’est juste avant que son gland ne se positionne à l’entrée de ma bouche… son bassin exerce une pression de plus en plus forte…
    Le Jérém à poil court en a assez de rester sur le banc de touche… il veut que je le suce, tout de suite… alors, devant sa queue bien tendue, imposée, palpitante d’excitation, aux odeurs si familières, si entêtantes, des odeurs qui remontent mes narines pour embraser mon cerveau… là, je capitule…
    Ma bouche s’ouvre pour accueillir le plaisir de mon bobrun… bobrun qui ne tarde pas à plaquer une main derrière ma tête pour imprimer de bons coups de reins… son excitation est extrême, tout comme sa virulence…
    Que ressent-il à l’idée de tremper sa queue dans ma bouche que Thibault vient de remplir de son jus de mec ?
    Oui, mon Jérém est vraiment très à cran… il n’a pas cessé de se branler pendant que je m’occupais de son pote… je sens qu’il ne va pas chômer avant de venir…
    « Vas-y avale bien ma queue… espèce de p… » je l’entends balancer, juste avant de stopper net son élan…
    Décidemment, les quelques mots de Thibault de tout à l’heure l’ont bien marqué… le bobrun semble avoir appris la leçon… comme quoi, à l’évidence, Thibault est bien meilleur maître que moi… il lui suffit d’un court exposé… il n’a même pas besoin de… révisions…
    Non, Jérém n’ose plus se montrer aussi virulent et dominateur avec moi, du moins verbalement…
    En revanche, côté physique… le petit con y va sans ménagement… ses coups de reins sont sans pitié… ses mains ne lâchent pas ma tête… sa queue s’enfonce dans ma bouche, jusqu’à ma gorge… je me sens étouffer…
    Dans un réflexe de survie, j’envoie mes mains saisir les siennes pour le repousser en urgence et me dégager…
    Mais, avant même que j’aie l’occasion de de faire quoi que ce soit, le bobrun me coupe l’herbe sous les pieds… ses propres mains quittent ma tête… et, en même temps, son bassin de petit con ralentit la cadence…
    De toute façon, son excitation est très avancée… tellement avancée qu’il lui suffit de sentir sa queue glisser une fois de plus entre mes lèvres, pour se lâcher rapidement dans ma bouche, sans même prévenir… pour jouir avec un grand râle difficilement contenu… pour mélanger son jus, son goût de mec, à ceux de son pote…
    Jérém vient tout juste de jouir et il se dégage instantanément de ma bouche, sans me laisser le temps de ce nettoyage minutieux qu’il apprécie tant en d’autres occasions.
    Il se dirige vers la terrasse… instantanément, Thibault se lève du canapé et lui emboîte le pas…
    Je regarde les deux jeunes mâles partir vers la terrasse, une fois de plus happé par cet univers enchanteur fait d’épaules solides, de torses taillés en V, de fesses bien rebondies, de cuisses musclées, de mollets puissants… je les regarde, désormais à l’aise pour exhiber leurs nudités, leurs anatomies complètement dévoilées… oui, je les regarde s’éloigner, le bel étalon et le puissant petit taureau, les couilles un peu plus légères, leurs deux goûts se mélangeant dans ma bouche… je suis à nouveau stone, doublement stone, et je suis heureux…
    Les deux potes s’installent contre le rebord, dos vers la rue, dans le silence et la fraîcheur de la nuit du mois de juin… j’entends le crissement du briquet… Jérém est en train d’allumer une cigarette entre les lèvres de Thibault… un deuxième crissement, et c’est sa cigarette qui commence à brûler… je les regarde en train de fumer, en silence… ils sont incroyablement beaux dans leur nudité assumée…
    Je m’interroge déjà sur ce que la suite de cette nuit peut nous réserver…
    Est-ce que le spectacle est déjà fini, ou alors, est-ce qu’il vient tout juste de commencer ?
    Le fait que Jérém ne m’ait pas sommé de me tirer, me ferait plutôt pencher pour la deuxième solution… mais avec un petit con pareil, on ne peut jamais présager…
    Et puis, il y également l’inconnue Thibault… est-ce que vraiment ils seront tous les deux « open » pour aller encore plus loin dans le partage de nos plaisirs ?
    Est-ce que je suis moi-même prêt pour cela ?
    La réponse à mes questions ne se fait pas attendre longtemps…
    Jérém rentre en premier, toujours en silence… il s’installe sur le lit, assis, le dos contre les oreillers… il boit les dernières gorgées de sa bière…
    Thibault se tient dans l’embrasure de la porte vitrée, l’épaule appuyée à un montant, sa petite bouteille vide dans la main…
    Jérém, le regard rempli de lubricité, la queue toujours tendue (le contraire m’aurait étonné), sa main posée dessus en train de la caresser lentement… visiblement, il n’en a pas eu assez…
    Thibault, le regard perdu dans le vide, la teub en mode « demi-molle prometteuse »… apparemment, le bomécano non plus ne serait pas tout à fait rassasié…
    Moi aussi je bande… je bande grave… je n’ai toujours pas joui, et l’idée de me frotter une fois de plus aux puissances sexuelles des deux potes m’enchante…
    Voix Off [Je te l’avais dit que tu risquais d’y prendre goût…].
    Ta gueule… !!!
    Nos regards se cherchent, se rencontrent, se quittent, s’aimantent, se frôlent, se caressent, se frottent, se choquent et, surtout, se comprennent…
    Je trouve que c’est une très belle façon de communiquer entre garçons, sans mots… juste avec des regards et des queues fringantes…
    Quelques secondes plus tard, nous nous retrouvons tous les trois sur le lit, entièrement nus…
    Jérém allongé sur le dos, un bras relevé, le coude plié, la main coincée entre sa nuque et l’oreiller… son aisselle ainsi dégagée, légèrement poilue, laisse échapper de bonnes phéromones mélangées à la fraîcheur persistante du déo…
    Avec l’autre main, il vient de porter un nouveau joint fumant à ses lèvres…
    Moi, calé sur le flanc, collé contre le sien, en train de le branler, tout en laissant ma langue se déchainer sur son téton le plus proche…
    Thibault derrière moi, son torse velu enveloppant mon dos de sa chaleur et de sa douceur, les avant-bras glissés sous mes aisselles, ses doigts en train de caresser mes tétons… je sens sa barbe douce frotter sur ma peau… je sens ses lèvres poser de petits bisous dans mon cou, sur mes épaules, sur mes oreilles… ça me donne mille frissons…
    Puis, un de ses bras glisse le long de mon flanc… sa main se pose sur ma queue, la saisit et commencer à la branler délicatement… certes, au début, un peu maladroitement… mais non sans une extrême douceur…
    A peu près au même moment, je réalise que sa demi-molle s’est promptement transformée en un manche bien tendu, calé dans mon entrecuisse…


    12 commentaires
  • J’adore ce moment, quand la queue n’est pas encore libérée de sa prison de coton, qu’elle est encore mystérieuse, inconnue, qu’elle s’apprécie à travers le tissu doux, qu’elle se laisse jauger, estimer, quand on la sent prendre de l’ampleur… j’aime la sentir avec mon nez, me laisser enivrer des subtiles odeurs de mec… ce moment est presque plus magique et intense que l’instant où elle jaillira enfin du boxer… envie de retarder cet instant encore et encore…

    Un peu plus tôt, la même nuit…

    « Viens, on va se mettre à l’aise… » fait Jérém, en remontant son short rouge, en rangeant son matos et en quittant la rambarde pour se diriger vers la porte vitrée.
    Je me relève pour laisser la voie libre au beau pompier… ce dernier emboîte le pas de son pote…
    Putain qu’est-ce qu’il sent bon lui aussi… c’est si frais, étourdissant… à craquer… il passe et il laisse flotter derrière lui un délicieux bouquet qui semble délivrer à lui tout seul l’essence même de ce beau garçon… « jeunesse, fraîcheur, beauté, puissance et douceur, physique fait pour faire l’amour, gentil mais grave sexy, choupinou en diable mais vraiment très mec »… qu’est-ce que ça peut être bavard un parfum… ou même un simple gel douche…
    Je me suis parfois posé la question de savoir de comment ces mecs, les p’tits cons qui me font tant d’effet, choisissent leurs déo, ou leur gel douche, sur quel critère…
    Est-ce qu’ils « pensent » à l’effet que ce parfum peut produire, ou est-ce que c’est juste pour eux une odeur parmi tant d’autres ?
    Assez probable que, pour une partie d’entre eux, ce soit le hasard, ou la pub, qui choisit à leur place…
    Pourtant pour moi, cela prend une signification importante, et souvent bien plus importante que celle que le mec même a voulu lui donner… ou qu’il n’a même pas pensé à lui donner…
    Finalement, en croisant des bogoss dans le bus, dans la rue, en étant à côté d’eux, l’odeur d’un gel douche ou d’un déo, c’est un des rares éléments qui me font connaître une toute petite partie de leur intimité…
    Stone du pétard, stone du gel douche de Thibault, je pense que je frôle le bad trip… faut pas mélanger les substances psychotropes…
    Je regarde les deux potes avancer, tous les deux de dos, débardeur blanc et t-shirt marron… deux jeunes mâles aux dos puissants, avec les queues bien raides, les couilles bien pleines, désormais engagés pour ce plan à trois…
    Je les regarde disparaître dans le petit séjour… je plane grave… je mouille grave…
    Oui, c’est bien un plan à trois qui s’annonce… un plan dont tous les trois avons envie… bien sûr, à des degrés divers de conscience, avec des attentes différentes… la seule attente nous réunissant c’est l’envie de prendre chacun notre pied tout en nous lançant dans la découverte d’une part d’inconnu…
    Je suis stone et je suis heureux… je réalise tout juste ce qui est en train de m’arriver, ce qui va arriver… je me laisse juste transporter…
    La suite de cette nuit a quelque chose de mystérieux, tentant, sulfureux, mais aussi terriblement imprévisible et dangereux… il y a de la magie dans l’air…
    Bien sûr en arrière-plan, une petite Voix Off tente de se faire entendre, de me raisonner, de me dire que tout ça c’est trop beau pour qu’il n’y ait pas, tôt ou tard, un prix à payer… car, quand on use de la magie... il y a toujours un prix à payer…
    Voix Off [Ce qui va se passer cette nuit pourrait révéler des envies, des désirs, des penchants… s’il y a une l’attraction entre les deux potes, elle va se révéler d’une façon ou d’une autre… Nico, es-tu prêt à te retrouver face à ce genre de vérité ?]
    La vérité, c’est que… ce genre de vérité… cette nuit m’excite bien davantage qu’elle me fait peur…
    VO [Pose-toi au moins la question de savoir à quel point vos libres arbitres sont altérés, quel rôle joue le joint là-dedans… à quelle hauteur il participe pour rendre ce plan possible dans vos têtes respectives…].
    Je plane…
    VO [Un plan à trois… ce sont trois duos possibles… et aussi trois mecs qui peuvent se sentir tour à tour laissés sur le carreau… des jalousies peuvent faire surface…].
    Qu’on me fiche la paix… j’ai la tête comme une pastèque… I'm in a trance/Je suis en transe…
    VO [Quels effets tout ça pourrait avoir sur vos relations respectives ?].
    I'm in a trance/Je suis en transe…/And the world is spinning/Et le monde tourne...
    VO [Es-tu donc prêt à ouvrir la boîte de Pandore, à laisser s’échapper des démons qui risquent de faire bien des dégâts dans la tête et dans la vie des uns et des autres ?].
    Spinning baby out of control/Tourne bébé hors de contrôle/I'm in a trance/Je suis en transe…
    VO [Tu réalises que tu t’apprêtes à effectuer un grand saut vers l’inconnu ?]
    I let the music take me/Je laisse la musique m'emporter/Take me where my heart wants to go/M'emporter là où mon cœur le veut…
    VO [Tu pourrais encore décider de partir…].
    La bonne blague… je viens d’avouer que j’ai envie de les sucer tous les deux… et là, je vais rentrer dans le séjour, passer devant eux, les regarder assis sur le canapé, les queues tendues, et leur annoncer, tranquillou : « finalement… euh… je vais rentrer »… je les vois bien, tous les deux, la mettre sur l’oreille et la fumer plus tard…
    VO [Moi je te dis qu’il serait quand même plus sage de quitter le jeu…].
    C’est ça… partir, alors que Jérém m’a encore fichu dans une situation… à la Jérém… même affaire qu’avec Romain, après la virée au On Off… bien sûr, hier comme aujourd’hui, je peux « choisir »… soit rentrer dans son jeu, soit partir…
    Mais partir, est-ce vraiment un choix ? Partir en laissant Jérém seul avec Romain… ou partir en laissant Jérém seul avec Thibault… vu le genre de situations… l’effet de la fumette, les esprits bien chauffés, l’excitation des corps… partir, ce serait les mettre dans les bras l’un de l’autre… et si ça doit arriver quand même… j’aime autant être là pour compter les points et essayer de me tailler au moins un rôle de figurant…
    VO [A cause d’une nuit de plaisir, tu risques de perdre à la fois Jérém et Thibault…].
    De toute façon, l’histoire avec Jérém m’est comptée… alors, tout est bon à prendre… et puis… c’est lui qui a lancé tout ça… il doit bien savoir ce qu’il fait… moi, je ne fais que suivre… quant à Thibault… lui aussi il doit savoir ce qu’il fait…
    VO [Nico…]
    De toute façon… quand je vais les voir sur le canapé… je ne vais pas pouvoir résister à la tentation de sucer Jérém…
    VO [Et de sucer Thibault…].
    Grave…
    VO [Essaie un instant d’imaginer le genre de gueule de bois que tout ça peut donner au réveil…].
    Je m’en fiche… cette nuit, je choisis de n’écouter que l’envie primaire du désir… tous mes sens sont en émoi… il y a cette impression de planer… il y a cette brise fraîche sur ma peau, ce vent d’Autan qui faiblit dans la nuit mais qui ne cesse pas pour autant… il y a l’enchantement des assauts olfactifs des deux potes… la vision de leurs plastiques à pleurer…
    Je suis stone, stone de leur beauté, de leur jeunesse, de leurs puissances masculines, de leurs muscles saillants, de la testostérone qui semble flotter autour d’eux…
    Petite Voix Off, tu peux toujours essayer de me raisonner… cette nuit je ne suis pas en état de l’être…
    Cette nuit, je choisis de prendre tous les risques…
    Cette nuit, je choisis de ne pas me soucier de quoi demain sera fait et de profiter de ce qu’aujourd’hui me propose… la tentation est si proche, si intense, je dois m’y abandonner… coucher en même temps avec le Jérém à poil brun et avec le Thibault à dos large, il doit y avoir pire dans la vie… j’en ai tellement envie… la voix off, tu m’emmerdes !
    Je lui coupe le son et je rejoins les deux potes à l’intérieur…
    Et lorsque je les vois, côte à côte sur le canapé, je me dis que non seulement partir ce serait au-dessus de mes forces… mais je me fais également la réflexion que les bogoss sont vraiment comme les couilles... en général, ils marchent par deux...
    Jérém est bien installé sur le canapé, à l’aise, le bassin libéré du short rouge, la main sur la queue bien tendue, en train de se caresser… il tire une taffe sur ce joint de tous les dangers, juste avant de le passer à son pote… je croise son regard, un regard lubrique, caressant, concupiscent… je crois que je ne l’ai jamais vu dans cet état… j’ai l’impression que cette nuit il n’a pas de limites… il me regarde tout droit dans les yeux et, en esquissant un petit sourire qui ajoute du libidineux au lascif, il ôte son débardeur…
    Son geste est calculé, il sait bien ce qu’il fait… pire que ça… son geste est de la pure provoc’… le petit con sait bien à quel point la simple vision de son torse me rend dingue… et pour me faire craquer comme une coquille de noix dans un casse-noisette, voilà qu’il pousse le vice jusqu’à saisir le petit bout de coton du bout des doigts, tendre le bras, tout en lui imprimant un effet de balancier… le débardeur décolle, décrit une courbe en l’air… et une fraction de seconde plus tard, le petit bout de coton blanc atterrit à mes pieds…
    Petit con, de petit con, va… ça aussi il le sait… il sait à quel point ce genre de vêtement me rend dingue, surtout habillant son torse… et encore plus lorsqu’il vient de quitter son torse… il me provoque… pire, il me nargue… il mériterait que je l’attrape et que je le lui balance à la figure…
    Mais comment m’empêcher de donner libre cours à cette envie, à cet instinct, bien plus fort que le besoin de le remettre un peu à sa place, de me faire respecter un minimum, surtout en présence de Thibault ?
    Puis, comment m’empêcher de me baisser pour ramasser ce petit bout de coton immaculé, si doux au toucher… de le porter direct à mes narines… et d’essayer de voler au tissu toutes ces bonnes odeurs de petit mec sexy…
    Le voilà complètement nu, mon bobrun, habillé uniquement de son tatouage en dessous du biceps, de sa chaînette de mec posée sur ses pecs et de ce grain de beauté adorablement sexy dans le creux du cou…
    Assis à sa gauche, la ceinture défaite, le premier bouton ouvert, la main gauche plongée entre le short et le boxer, Thibault aussi bande dur… pourtant, même à côté de son pote à poil, en train de se branler, il a du mal à se laisser aller… il n’a pas l’air de vouloir tomber ni son boxer, ni son short, ni même son t-shirt… il est vraiment pudique le bomécano… chose qui attise encore davantage mon envie de le pousser à se découvrir, au sens propre comme au sens figuré…
    En même temps, qu’est ce qui est le plus excitant ? Assister au déshabillage d’un bogoss comme lui, ou déshabiller soi-même le bogoss ? Dois-je me réjouir que Thibault ne se déshabille pas lui-même ?
    Oui, le jeune pompier semble pudique et gêné… son attitude semble témoigner d’une violente lutte intérieure… c’est mignon… sa main gauche semble discrètement masser sa bosse, alors que la droite semble vouloir cacher tout ça… son regard semble sciemment éviter le mien, tout en essayant de ne pas être happé par l’image de son pote en train de se caresser…
    Quelque chose me dit que dans sa tête se posent les mêmes questionnements que dans la mienne, notamment sur le pourquoi de ce plan, et sur les conséquences qu’il pourrait avoir sur nos relations à venir… oui, le bomécano semble à la fois intrigué et un peu effrayé par ce que cette nuit peut lui réserver… porté par l’effet du tarpé… mais toujours perturbé par sa petite Voix Off à lui qui doit être en train de lui dire qu’il va commettre une énorme bêtise…
    Oui, des questions fusent dans ma tête… tout comme elles semblent fuser dans celle du bomécano… le seul à tracer droit dans son chemin, droit dans ses bottes, c’est bien mon bobrun…
    Est-ce qu’il est trop stone pour réaliser ce que qu’il est en train de faire ?
    Est-ce qu’il s’en moque, est-ce qu’il a décidé de s’assumer aux yeux de son pote ?
    Est-ce qu’il a juste envie de tenter une nouvelle expérience sexuelle, une expérience qui pourrait s’intituler « Plan avec son pote et avec sa pute » ?
    Quoi qu’il en soit, devant ces deux mâles aux virilités débordantes, mon cœur balance…
    J’ai envie de sucer Jérém, son physique de petit con et son arrogance… ce mec qui me fait un effet de fou, cette queue que j’ai dû quitter trop tôt et qui a pour moi ce bon petit goût de reviens-y… cette queue qui me fait jouir comme jamais j’aurais pensé pouvoir jouir… j’ai envie de sucer le rugbyman d’exception… j’ai envie de sucer le mec qui m’a demandé de rester dormir une nuit, il n’y a pas si longtemps, qui m’a parlé de sa passion, qui m’a laissé entrevoir ses fêlures, et qui m’a enserré dans ses bras… même si le lendemain matin il est parti avant mon réveil…
    J’ai envie de sucer Thibault, sa beauté tranquille, son charme rassurant… le sucer pour rendre hommage à son corps charpenté, le sucer comme un mec aussi gentil, adorable, bienveillant le mérite… envie de sucer le bomécano bosseur et passionné… le rugbyman loyal… envie de sucer le jeune pompier, engagé, courageux, altruiste…
    J’ai envie de sucer le pote, mon pote, le pote de Jérém… envie de sucer les deux potes…
    Puis, un petit détail saisit mon attention… sa main gauche de Thibault est plongée entre le short et le boxer… mais son poignet dépasse… et sur son poignet, cette belle montre qui était posée sur la table de chevet de Jérém quelques jours plus tôt… il me semble de me souvenir qu’il ne l’avait pas au poignet lorsque je l’ai croisé sur le terrain de rugby après la fin du match… quand l’a-t-il récupérée ? Est-ce qu’il y a eu une quatrième mi-temps dimanche dernier, après le barbec chez l’entraîneur ?
    La voix de mon bobrun se charge de me tirer de mes réflexions planantes…
    « Bon… » fait-il sans détour « tu attends quoi pour venir nous sucer ? ».
    Sa voix, son regard, son attitude me pilotent, me commandent d’approcher des deux corps musclés et de me mettre à genoux devant eux…
    Je n’ai pas le choix… à part celui de me diriger vers la queue qui me paraît la plus facilement accessible… celle bien exhibée de mon bobrun…
    Je choisis la facilité… j’appréhende un peu de retourner titiller le bomécano… j’appréhende de rencontrer une nouvelle résistance de sa part… je ne veux pas le brusquer…
    Je me dis que le fait de me voir sucer son pote, de le voir prendre son pied dans ma bouche, ça va le mettre en situation… ça va lui donner une bonne, puissante envie de mec, une envie capable de faire sauter ses réticences, ses craintes, ses barrières…
    J’avance entre les genoux de Jérém, j’avance confiant, certain de lui faire plaisir… pourtant, à ma grande surprise, mes épaules rencontrent une fois de plus l’opposition de ses mains…
    Sa voix se charge de m’aiguiller :
    « Occupe-toi de Thibault… montre lui comment tu suces… ».
    Ah, voilà autre chose…
    Instinctivement, je cherche le regard de Thibault… les yeux baissés, le bomécano semble toujours dans le doute, dans la pudeur…
    Pourtant la consigne de mon bobrun est claire, et Thibault ne semble montrer aucune opposition… je me décale lentement vers le short noir…
    Je viens de poser délicatement mes mains en correspondance de ses cuisses fermes… et là, ses doigts semblent se crisper un peu plus encore… le mec semble passer carrément de l’hésitation à la défensive…
    « Laisse-le faire… » l’encourage Jérém « détends-toi… c’est pas comme avec une meuf… ce soir tu te laisses juste faire… et tu fais juste ce que t’as envie…».
    Non, mais… plus petit con on meurt…
    Je ne sais pas si les mots de Jérém ont un effet sur son pote… tout ce que je sais, c’est que juste après sa bonne réplique de macho, j’ai le réflexe de poser mes mains sur celles du bomécano… et là, elles se retirent, enfin, me laissant libre accès à sa braguette entrouverte…
    Lentement, tout doucement, j’envoie mes doigts défaire les autres boutons… j’écarte les pans du short, je remonte un peu le bas du t-shirt, juste assez pour me retrouver nez à nez avec son boxer orange à l’élastique blanc… pour me retrouver nez à nez avec une très jolie bosse laissant présager qu’un bel animal se cache sous le tissu tendu…
    Je caresse délicatement l’animal du bout des doigts… je sens la raideur et la chaleur encore cachées… je frissonne… le jeune pompier frissonne aussi, je l’entends inspirer profondément, déglutir bruyamment sa salive…
    J’ouvre un peu plus les pans du short… et là, en correspondance de son gland moulé par le tissu élastique tendu, je découvre une petite tache sombre, témoin humide de l’excitation du bomécano…
    Soudaine, irrépressible envie de retirer mes doigts et de poser mon nez et mes lèvres dessus…
    Une envie que je suis sans hésiter… mon nez et mes lèvres s’y approchent, caressent… cette tache est chaude, humide, et une petite odeur de jus de mec s’en dégage…
    J’adore ce moment, quand la queue n’est pas encore libérée de sa prison de coton, qu’elle est encore mystérieuse, inconnue, qu’elle s’apprécie à travers le tissu doux, qu’elle se laisse jauger, estimer, quand on la sent prendre de l’ampleur… j’aime la sentir avec mon nez, me laisser enivrer des subtiles odeurs de mec…
    C’est d’autant plus magique lorsque c’est une première fois, lorsque c’est une vraie découverte, lorsqu’il s’agit de la découverte d’un mec comme Thibault…
    Alors, ce moment juste avant d’accéder à son intimité, à cette queue tant fantasmée… ce moment où elle est encore cachée et qu’elle se laisse deviner encore à travers le tissu… ce moment est presque plus magique et intense que l’instant où elle jaillira enfin du boxer… envie de retarder cet instant encore et encore…
    Je tâte la bête du bout de mes doigts… elle est dure et chaude, et elle me fait vraiment envie… je ne l’ai même pas encore vue, et j’en suis déjà dingue…
    Thibault semble apprécier mes caresses… je le sens frémir, je vois son t-shirt se soulever de plus en plus rapidement sous l’effet d’une respiration qui s’emballe face au désir qui monte…
    « Oui, c’est ça… laisse-toi aller… » l’encourage Jérém, tout en continuant à se branler.
    Je soulève un peu plus le t-shirt marron, ce qui permet à mon regard de dépasser la frontière de l’élastique de son boxer, et d’entrevoir le début de ses abdos, jusqu’au nombril, cette sublime partie de l’anatomie masculine…
    Mais là, sublime est bien en deçà de ce que je vois… je ne parle même pas du dessin en (bas)relief de ses abdos… je veux surtout parler de cette pilosité qui dépasse de l’élastique, en lisière de ses poils pubiens… une pilosité qui remonte jusqu’au nombril, dessinant un épais et sombre chemin du bonheur… une frondaison luxuriante mais harmonieuse d’où de petites odeurs inconnues et capiteuses se dégagent comme par enchantement… je suis fou…
    Mais putain, Thibault… pourquoi tu ne te débarrasses pas de ce t-shirt ? Bien sûr, il te va comme un gant… mais moi j’ai envie de voir ce torse dans son intégralité… ce petit aperçu embrase ma curiosité, mon envie… et je devine que le contraste entre le torse rasé de mon Jérém et un torse de mec un peu velu, ça va juste être détonnant…
    Mon excitation monte encore, mes gestes se font plus impatients, pressants… j’attrape l’élastique du boxer, je l’écarte de sa peau… je glisse mes doigts dedans… j’effleure la bête…
    Je l’ai apprivoisée avec mon nez, avec mes lèvres, avec mes doigts… il est temps désormais qu’elle se dévoile à mes yeux… je plonge un peu plus mes doigts dans l’intimité chaude du jeune pompier… avec l’autre main, je tends un peu plus le coton…
    Et je la dégage enfin…
    Un relent de gel douche, un souvenir de sous-vêtement propre, une sensation de peau chaude, de transpiration légère… un mélange olfactif complexe, à l’intérieur duquel mon nez arrive cependant à distinguer des odeurs qui ne trompent pas, des petites odeurs de queue, le vrai parfum, l’odeur, l’empreinte olfactive d’un mec…
    Posée sur un lit de poils bien fournis, une belle queue droite, épaisse, massive, raccord avec le personnage, une queue accompagnée par deux bourses bien rebondies… bref, un service trois pièces appétissant, avec de très belles proportions…
    Je pense que de toutes les idées fantasmées à propos de ce qui peut se cacher dans les boxers d’un mec qui nous rend dingues… aucune ne peuvent rivaliser avec le moment magique où ce trésor secret apparaît en vrai…
    Je sens le regard de Thibault sur moi… je sens également le regard de Jérém sur moi… et là, je réalise clairement à quel point, au fond de moi, j’ai rêvé de cet instant, sans vraiment oser me l’avouer…
    Pourtant, je trouve le moyen d’hésiter… de me faire rattraper par cette putain de Voix Off… le fait est, que ce coup-ci, elle revient à la charge avec un argument de taille…
    [Avec Jérém, les rôles sont distribués… dominant/dominé… tu t’en accommodes et chacun y trouve son compte… mais là, comment vas-tu vivre cela en présence de ce Thibault, ce mec pour lequel tu ressens une profonde estime… et dont l’estime t’est également précieuse ?
    Est-ce que tu vas pouvoir assumer jusqu’au bout le rôle que Jérém est en train de t’attribuer, celui de vide-couilles, pour lui et pour son pote ?
    Bien sûr… tu as déjà vécu ça avec Romain… et tu as même trouvé cette situation bien excitante… une situation qui t’a permis de voir Jérém coucher avec un autre gars… une situation qui t’a permis de coucher toi aussi avec un autre gars, un sacré mâle… avec un double bonus à la clé… la découverte de la jalousie de Jérém… et une invitation à rester dormir…
    Mais le fait de répéter l’expérience avec Thibault, ça complique les choses… comment vont se distribuer les rôles ? Difficile d’imaginer l’un des deux potes prendre le rôle de Romain… difficile de les imaginer coucher ensemble… si ça doit se faire, ça se fera loin de tes yeux… non, cette nuit on les imaginerait plutôt s’occuper tous les deux de toi… et les mots de Jérém semblent tracer cette voie en tout cas…
    Oui, tu es un peu gêné par la présence de Thibault… car tu sais bien que, dès que tu vas rencontrer le bonheur de faire plaisir à ces deux mâles, tu vas perdre le contrôle… d’autant plus avec l’effet du tarpé…
    Bien sûr, tu as très envie de leur offrir un plaisir géant… mais tu tiques à l’idée de te mettre nu (et à nu) devant le bomécano… tu as peur de le décevoir… tu as peur de perdre son estime…].
    Oui, Voix Off trouverait presque le moyen de me faire perdre mes moyens… heureusement, une fois de plus, Jérém est là pour débloquer sa situation.
    « Vas-y, suce-le ! » je l’entends me lancer sur un ton autoritaire et froid.
    L’instigation de Jérém balaie d’un seul trait toutes mes hésitations. Je m’exécute. J’approche ma tête de la queue du beau mécano et je pose mes lèvres sur son gland, je le gobe tout doucement… je le suçote lentement, tout en l’agaçant avec ma langue…
    Nouveaux frissons chez le bomécano, plus intenses… mes lèvres coulissent sur sa queue… il en tremble… petit à petit, j’augmente la cadence… le mec semble surpris et dérouté à la fois… il découvre… son corps et son esprit ne sont pas préparés à encaisser tant de nouvelles sensations en une seule fois…
    Son « trop plein » de sensations semble s’exprimer par des petits gestes incontrôlés… des mouvements nerveux de ses jambes, de son bassin, de son buste… je le sens comme gigoter sur le canapé, comme s’il avait du mal à tenir en place… réflexe inconscient d’un corps débordé par un plaisir qu’il n’ose toujours pas s’autoriser…
    J’adore… soudaine envie de lui faire encore plus plaisir…
    J’attrape le short et le boxer et j’amorce un mouvement vers le bas… le bomécano me facilite la tâche en soulevant son bassin… bien… ça avance… le bogoss m’autorise à le défroquer…
    Hélas, il n’a toujours pas l’air de vouloir se débarrasser de son t-shirt marron… zut, alors… j’ai vraiment envie de le voir torse nu…
    Je le reprends en bouche… dès le premier contact de ma langue sur son gland, je sens le corps du jeune pompier sursauter comme parcouru par une décharge électrique… et lorsque je laisse à nouveau coulisser mes lèvres sur toute la longueur de sa queue raide… là, je sens le bomécano vraiment ravi… comme enchanté, touché par la sensation magique de sentir son sexe tremper dans la chaleur humide d’une bouche accueillante…
    Du coin de l’œil, je vois mon bobrun se branler de plus en plus vigoureusement… je sens son regard sur moi, de plus en plus lourd, insistant…
    Mais pour l’instant, je suis happé ailleurs… pomper un pompier, ce sont des mots qui vont très bien ensemble… je suis impatient de tester plein de choses, de voir ce qu’il aime…
    Oui, Thibault semble commencer à prendre son pied… pourtant, son corps paraît toujours tendu, dans la réticence…
    Je ne suis pas le seul à m’en rendre compte, car j’entends Jérém lui balancer :
    « Vas-y mon pote, détends-toi, il est bien chaud là… ».
    Je ne sais pas si les encouragements de Jérém ont un effet sur le bomécano… en tout cas, ils en ont sur moi…
    Lorsque je l’entends exhorter Thibault à se laisser aller, c’est comme s’il m’autorisait également à me laisser aller… j’ai vraiment envie de donner du plaisir au bomécano… et ses mots me permettent de le faire le cœur tout à fait léger… ses mots me donnent l’impression qu’il veut faire découvrir à son pote l’ampleur du plaisir qu’il prend avec moi… un plaisir que Jérém semble vouloir présenter à son pote comme étant purement sexuel, intense, débridé, animal…
    Je suis un garçon très serviable, toujours prêt à rendre service lorsqu’il s’agit de sucer le meilleur pote bogoss d’un très beau garçon… alors, si faire plaisir à Thibault équivaut à faire plaisir à Jérém, c’est comme un devoir pour moi… je prends le dossier à bras le corps… enfin… à bouche la queue…
    Je me dévoue, insatiable, gourmand, passionné… il faut bien avouer qu’il y a peu d’autres sensations aussi intenses que celle de sentir un beau mec frissonner sous les caresses de sa propre langue… notamment lors d’une première fois, lorsqu’on marche sur un terrain inconnu, en pleine découverte… et surtout lorsqu’il s’agit d’un bogoss comme Thibault, à la fois sexy en diable et d’une gentillesse touchante… et quand en plus, c’est une première pour lui… la première fois qu’il s’autorise à franchir tant de barrières pour découvrir… le bon côté de la force… alors là, c’est l’évènement de l’année… c’est le Superbowl… enfin… le deuxième… le premier étant le miracle de la première révision avec Jérém…
    Car oui, les attitudes de Thibault, semblent indiquer que le bomécano n’a jamais goûté au plaisir entre garçons… et même s’il y a gouté un jour, sur un malentendu… il n’est quand même pas à l’aise avec ce genre de sexualité…
    Et puis il y a le contexte… un plan qu’il n’avait pas prévu et que son pote lui propose sur un coup de tête… le fait de se faire sucer par un mec qui est aussi un (presque) pote, en plus qu’être l’amant de son Jéjé… ça fait beaucoup de choses à assumer en une seule fois…
    Je comprends vite que, contrairement à la première fois avec Jérém, avec le bomécano je vais devoir prendre les choses en main… et même forcer un peu les choses…
    Contrairement à Jérém, qui savait très bien où il mettait les pieds, et surtout qu’il savait très bien où et comment il voulait mettre sa queue, Thibault semble perdu… intrigué, mais perdu…
    Il va falloir lui montrer le chemin… je vais quelque part devoir le rassurer… et il faut bien admettre que l’idée de devoir rassurer un mec d’habitude aussi rassurant que Thibault, c’est grisant comme sensation…
    J’aime bien l’idée de le rassurer d’abord, de le mettre en confiance… pour le surprendre ensuite, petit à petit, et l’amener au-delà même de ses fantasmes les plus fous…
    J’adore l’idée d’orienter, façonner son goût en la matière… une page blanche à écrire… à écrire à mon image… lui faire découvrir quelque chose dont il ne pourra peut-être plus se passer… tout comme je l’ai fait avec son pote…
    C’est à la fois un défi extrêmement excitant…
    Je me dis que ce serait vraiment dommage qu’un mec aussi adorable que Thibault passe à côté du sexe entre garçons… pas juste une branlette entre potes, comme il en a peut-être vécues, après une bière de trop, à une heure trop avancée et dont on ne reparle surtout pas le lendemain… non, j’aimerais bien lui faire découvrir un plaisir assumé, entier, intense, puissant et tendre à la fois… un plaisir que je veux qu’il trouve beau, légitime, excitant et naturel, pas honteux…
    Je ne veux pas le rendre homo à tout prix… j’aimerais juste lui faire découvrir une autre façon de se faire du bien…
    Au fur et à mesure qu’il prend goût à ce nouveau plaisir, Thibault se révèle être un garçon très tactile… à un moment, je sens ses paluches grandes et chaudes se poser sur mes biceps… frisson de dingue… dès lors, elles ne quittent jamais ma peau… elles remontent le long de mon cou, jusqu’à mon visage… se doigts caressent, serrent, rassurent, caressent encore… ils remontent sur mes joues, frôlent mes oreilles, s’enfoncent dans mes cheveux… ils parcourent, tâtent, testent, câlinent sans cesse…
    Et ils trouvent très facilement mes points sensibles… une fois encore, le Thibault à dos large montre sa sensibilité, son extraordinaire capacité à cerner bien de choses, au quart de tour…
    J’avais toujours pensé que Thibault devait être tout aussi adorable et prévenant dans le sexe qu’il l’est dans tout autre moment de son existence… et là, je ne suis pas déçu…
    Son attitude me renvoie à la douceur d’un dimanche après-midi place de la Halle aux Grains, en compagnie d’un garçon avec un labrador noir… avec lui aussi, je m’étais senti considéré, reconnu, valorisé, réconforté, apaisé, rassuré… bref, je m’étais senti plus qu’un vide couilles…
    C’est là que je réalise à quel point les deux potes sont différents… dans leur approche au sexe… tout comme dans leur approche à la vie…
    Jérém est le mec sûr de lui, petit con arrogant, macho, à qui son seul plaisir semble importer, avec un côté dominateur très marqué…
    Thibault est un garçon qui respire l’assurance apaisée, un mélange de puissance et de douceur, l’envie de faire plaisir, tout autant que celle de prendre son plaisir…
    Le bomécano n’a pas tardé à déceler la sensibilité extrême de mes tétons… dès lors, il cherche à les approcher au-delà du coton qui couvre toujours ma peau… ses doigts cherchent le col de mon t-shirt, ils essaient de s’y faufiler… mais c’est trop serré, sa main ne passe pas… le bomécano ne renonce pas pour autant… ses mains saisissent le bord inférieur de mon t-shirt, cherchant à caresser mon torse…
    Le premier contact de ses doigts avec mes abdos est électrique… presque à couper le souffle… tellement bon, que ça me donne envie de lui simplifier la tâche…
    L’idée de quitter sa queue me paraît insupportable… ce léger, délicieux goût de mouille qui suinte sans discontinuer de son gland, me rend carrément dépendant…
    Je dois me faire violence pour renoncer momentanément à ce contact, à ce frisson géant, le temps de me mettre à l’aise… j’attrape le bas de mon t-shirt, pressé… je commence à le remonter le long de mon torse, encore plus pressé… je lève les bras pour m’en débarrasser, toujours plus pressé…
    Et là, surprise… le bomécano vient à mon secours… il attrape mon t-shirt par le haut, il m’aide à m’en dégager…
    Que faut-il donc voir dans son geste ? Son côté serviable, qui le pousse à m’aider à m’en dégager… ou bien la précipitation d’un mec pressé de se faire sucer, qui le pousse à m’aider à m’en dégager… plus vite ? Un peu des deux, j’aime à penser, un peu des deux…
    Il est vraiment trop mignon… et trop sexy… mais c’est quand qu’il va se débarrasser de son putain de t-shirt marron ?
    J’aurais dû soulever le sien aussi… il aurait compris… je venais de le faire… il l’aurait fait aussi… mais je n’en ai pas eu le réflexe… je suis trop pressé, trop impatient, trop accaparé par l’envie irrépressible de le reprendre en bouche, de recommencer à faire plaisir à ce garçon adorable…
    Et puis… comment penser à autre chose qu’à un plaisir immédiat, pressant, alors que ses mains se posent illico sur ma peau, sur mes mecs, sur mes tétons…
    Je ressens une excitation violente parcourir mon corps… c’est une décharge électrique qui me secoue de fond en comble…
    Alors, j’oublie tout le reste… l’effet du joint, la Voix Off avec ses cheveux coupés en quatre…
    Il n’y a plus dans mes « possibles » que le plaisir de m’occuper de cette queue chaude, de ce gland gonflé à bloc délivrant sans cesse ce petit goût divin… sensation plus enivrante encore que celle apportée par le joint même…
    C’est un plaisir inouï que de faire plaisir à ce charmant garçon… un délice, le voir s’abandonner à mes caresses… un bonheur recevoir ses caresses…
    Ses doigts sont adroits, pleins d’attentions… pecs, tétons, épaules, cou, visage, oreilles, cheveux… ils ne cessent de parcourir ma peau et de me témoigner une tendresse qui me fait sentir bien…
    Oui, j’oublie tout, y compris mon Jérém… et ça me fait même un peu peur… j’ai l’impression qu’il n’y a pas que le bomécano qui est en train de prendre goût à un plaisir nouveau…
    Mais mon Jérém n’est pas du genre à se laisser oublier si facilement…
    « Allez, montre-lui comment une petite salope comme toi s’occupe de la queue d’un vrai mec… suce à fond, il faut pas le décevoir... ».
    Jérém se la joue petit caïd très sûr de lui qui prête son pd à son pote sans état d’âme, comme il lui prêterait sa caisse… pourtant, il me semble que son attitude et la virulente croissante de sa voix trahissent un malaise croissant…
    Oui, un plan à trois ce sont bien trois duos possibles… et trois mecs pouvant tour à tour être laissés sur le carreau…
    Et si c’était toi, mon Jérém, le garçon laissé sur le carreau ? Ta fierté en prendrait un sacré coup, n’est-ce pas ?
    A cet instant précis, c’est lui qui tient la chandelle… enfin, la sienne… sans que personne ne s’en occupe…
    Il l’a bien voulu, c’est lui qui a donné le départ du scénario… un scénario qui ne se déroule peut-être pas exactement comme il l’avait envisagé… un scénario qui le relègue pour l’instant à un deuxième rôle… un rôle dans lequel il ne va pas tarder à se sentir à l’étroit…
    Mon intuition se précise quelques instants plus tard… sa main saisit brusquement mon épaule, m’attire vers lui… je remue maladroitement, tout en bousculant au passage la jambe du bomécano…
    Un instant plus tard, je me retrouve devant sa queue tendue… sacré petit con… je lève les yeux et je cherche son regard… dans ses yeux, une lubricité intense, mais qui a perdu un peu de l’assurance de tout à l’heure… une envie qui s’impatiente…
    Le mâle s’est senti délaissé, et il a l’air vexé…
    Je le prends en bouche, je le pompe très vigoureusement, je lance ma langue à l’assaut de son gland… j’envoie du lourd… il ne me fait pas longtemps pour sentir sa respiration s’accélérer, ses gémissements poindre et se rapprocher… il a vraiment envie de jouir ce petit con…
    Le faire jouir, sentir la puissance de ses giclées et de son goût dans ma bouche… ce n’est pas l’envie qui me manque…
    Pourtant, lorsque la main du bomécano se pose sur mon cou et commence à me caresser du bout des doigts… je me sens irrésistiblement happé dans cette direction… attiré dans cet autre univers masculin, si différent de celui de mon bobrun… un univers où une bonne sexualité de mec se mélange à une tendresse qui me touche profondément…
    Très vite, je reviens vers le bomécano… bomécano qui ne semble attendre que ça, puisque sa main quitte sa queue juste avant que la mienne s’y pose dessus…
    J’adore le contact avec cette belle queue qui, tout autant que celle de mon bobrun, remplit ma main et frémit d’envie de jouir…
    Une queue que je caresse doucement, avant de la reprendre en bouche… ce petit, incessant goût de mouille de mec me rend dingue… je me perds dans ce nouveau bonheur, je ferme les yeux pour me perdre dans cet univers gustatif et tactile qui ravit mes sens… je sens que je pourrais m’employer à lui faire du bien pendant des heures…
    Mais, une fois de plus, c’est compter sans mon bobrun, qui n’est décidemment pas le genre à jouer les seconds rôles… sa main saisit à nouveau mon épaule…
    « Allez, change un peu de goût… » ordonne-t-il, tout en m’attrapant si violemment par le bras que je suis une fois de plus contraint de quitter le contact avec la queue du beau pompier pour riper carrément devant lui…
    Jérém s’emploie à faire son kéké, mais quelque chose me dit que ses gestes et ses mots de plus en plus virulents, semblent trahir une nouvelle fois sa jalousie… avec l’agacement supplémentaire que cette jalousie soit en partie provoquée par son meilleur pote… serait-il déjà en train de regretter ce plan lancé sans avoir assez réfléchi aux conséquences ? Serait-il déjà en train de lui échapper des mains comme celui avec le bobarbu Romain ?
    Mais il faut quand même admettre que la queue tendue de mon bobrun est toujours aussi tentante, attirante, appétissante… je la reprends en bouche et je m’applique à bien astiquer son gland, à lui faire plaisir là où je sais qu’il préfère…
    Mais, une fois encore, pas longtemps… obéissant à l’appel impérieux d’une simple, petite caresse sur mon oreille, je reviens à nouveau vers son pote…
    Jusqu’à ce que… Jérém ne m’attire à nouveau vers lui…
    Je passe ainsi, d’un mec à l’autre, d’une queue à l’autre, d’un goût à l’autre, pendant je ne sais combien de fois… attiré vers l’un par la puissance de la nouveauté, par sa douceur… empoigné par l’autre, ce dernier, rappelé par des prises de main puissantes, par une jalousie montante…
    Je suis tellement excité que j’en ai la tête qui tourne…
    Et je crois qu’à ce stade, le joint n’y est plus pour rien… il a facilité les choses, il les a engagées… mais là je me retrouve face à mes envies, sans artifices… à mon plaisir, à l’état pur…
    Puis, sans doute inconsciemment, Thibault finit par sortir un argument capable de capter toute mon attention… sa main soulève un peu son t-shirt… non, il n’est pas encore prêt pour l’ôter complètement… mais assez pour découvrir entièrement ses abdos…
    Deux potes… même puissance… 24 abdos sous le t-shirt… mais, à la différence de ceux de mon bobrun, ceux du bomécano sont garnis d’une légère pilosité qui a tout l’air d’être d’une douceur extrême…
    Je ne peux pas m’en empêcher… ma main glisse instantanément, naturellement, inévitablement dessus…
    Je ne m’y suis pas trompé… c’est doux, c’est chaud, c’est à se damner… je sens mon envie de le voir enfin torse nu tourner carrément à l’obsession… ma main glisse un peu plus sous son t-shirt, je l’envoie se balader jusqu’à rencontrer le relief de ses pectoraux…
    Un double bonheur l’attend… les bouts des doigts, happés par un univers musclé, ferme, velu et chaud, un univers encore à apprivoiser, et que je découvre d’abord de façon tactile… le dos de la main, caressé par le coton doux du t-shirt…
    J’ai envie d’envoyer mes doigts titiller ses tétons encore inconnus…
    Hélas, mon voyage est arrivé au terminus… sa main se pose sur le t-shirt juste en dessus de la mienne, marquant un arrêt net à son avancement…
    Surpris d’abord, je me dis qu’il n’aime peut-être pas ça… au fond, peut-être que tous les mecs ne sont pas autant sensibles des tétons que mon Jérém et moi… ou bien, dans l’univers de la « plastique Thibault », celui-ci est un autre endroit sensibles et intime dont je vais devoir gagner l’accès par petites touches, comme pour sa queue…
    Je retire lentement ma main, la laissant glisser tout lentement sur ses abdos, profitant et abusant de chaque centimètre de sa peau, de chaque bas-relief sculpté dans le muscle…
    Sous les coups avisés de ma langue, je sens sa respiration changer… ses inspirations se font plus amples… puis, son bassin avance, son buste s’abandonne sur le dossier du canapé… son menton se soulève, sa tête part un peu vers l’arrière… ce qui a pour effet de faire bomber un peu plus ses pecs toujours cachés sous le coton marron…
    Le bogoss frémit… sa bouche laisse échapper un « Putain… »… exclamation certainement involontaire, inconsciente, qui semble venir du fond du cœur… ses doigts s’enfoncent nerveusement dans mes cheveux…
    C’est un instant plus tard que je me dis que ses hésitations sont définitivement derrière lui… c’est lorsque je sens ses mains quitter ma tête, ses bras se lever, se plier, ses coudes prendre appui sur le rebord du dossier du canapé, ses mains se croiser derrière sa nuque… lorsque je vois son bassin avancer un peu plus vers le bord du canapé… lorsque je réalise tout simplement que son corps vient de s’abandonner à un plaisir qu’il accepte, apprécie, assume…
    Tous ces petits gestes, témoignant de l’ampleur de son plaisir de mec, m’émeuvent profondément…
    Et ce qui m’émeut encore plus, c’est de penser que ce « dépucelage » de bomécano est par définition une pièce unique… c’est une première fois, et il n’y aura jamais de deuxième « première fois »… oui, ça m’émeut de me dire que, même si on devait un jour recommencer, ce qui n’arrivera d’ailleurs certainement pas, ce ne sera plus jamais pareil…
    Plus jamais, il ne serait nécessaire de forcer autant sur ses barrières pour qu’il s’abandonne au plaisir entre garçons… que ses hésitations, ses réticences, sa pudeur, ses mains ne viendraient plus barrer l’accès à son short… et que cette grisante sensation de défricher un terrain vierge, de visiter une contrée inconnue disparaîtra d’ici peu, lorsqu’il aura joui…
    Je tente de me « consoler » en me disant qu’il reste bien de choses à lui faire découvrir, plein de petites « premières fois »… même si la plus belle de toutes ces « premières fois », si intense et si éphémère, est déjà derrière lui… quand je pense au chemin parcouru en si peu de temps, entre le garçon qui pose ses mains sur sa braguette pour m’en empêcher l’accès… et le gars abandonné sur le dossier du canapé en train de se faire sucer… et j’apprécie quand-même toute ma chance d’avoir pu être celui qui a rendu possible ce délicieux cheminement …
    Mon envie de lui faire du bien monte encore, elle monte en flèche à fur et à mesure que je me rends compte que son plaisir est désormais affranchi de toute gêne et de toute culpabilité, décomplexé…
    Oui, j’adore penser que le bomécano prend son pied tout simplement parce que je suis bon à cet affaire… tellement bon, au point de faire ressortir son côté « mâle en rut », son côté « Jérém » qui sommeille quelque part en lui… un mâle tout à l’écoute de sa queue, de son plaisir… ou presque…
    Car le bomécano a beau prendre son pied à fond… même dans le tourbillon de cette déferlante sensorielle, il n’a pas cessé longtemps de caresser et d’exciter ma peau, de partager son plaisir avec moi…
    Ses mains reviennent très vite… ses doigts recommencent à titiller mes tétons… frissons garantis…
    Tout est tellement bon, tellement parfait… il faudrait juste qu’il se débarrasse de ce putain de t-shirt…
    Je n’en peux plus… le désir de découvrir sa plastique dans son intégralité me rend dingue…
    Et là, sans vraiment réfléchir, comme un réflexe de mes baises avec Jérém, je porte à mon tour et à nouveau mes mains à hauteur de ses pecs… le contact avec le coton doux, chauffé par sa peau est magique…
    J’ai tout juste le temps de sentir sous mes doigts le relief de ses boutons de mec qui pointent sous le coton… et là, le corps du bomécano est traversé par un frisson, couplé à un petit mouvement de recul de son torse que j’interprète comme étant provoqué par une excitation liée à ce contact…
    Fou d’envie, je tente de revenir à la charge…
    Mais là, le beau mécano a un nouveau mouvement de recul, d’esquive…
    « Ça, ça chatouille… les pecs, ça chatouille… » je l’entends lâcher avec un petit sourire amusé…
    Je suis fou… trop content de connaître ce petit détail de son corps… Thibault chatouilleux des pecs… quand je vais raconter ça à Elodie… pas tout de suite…
    Thibault chatouilleux des pecs… info capitale, secret bien gardé… ça y est… je suis un Illuminati… Soudaine envie de me rouler dans un lit avec lui, de le chatouiller encore et encore, de bien rigoler… jusqu’à ce qu’il me maitrise et qu’il me serre dans ses bras pour m’empêcher de recommencer…
    Mais en attendant… vite, reprendre le bomécano en bouche… y aller doucement, le laisser exprimer ses attitudes naturelles de mec qui font surface petit à petit…
    Juste à côté, Jérém se branle vigoureusement… il ne perd pas une miette de ce que je fais à son pote… je sais qu’il s’impatiente et je sens qu’il ne va pas tarder à revenir à la charge…
    Et sa réaction tombe, directe, sèche, agressive :
    « Tu aimes sa queue, hein ? ».
    Silence de ma part. Il faut dire que, ravi comme je le suis de voir enfin le bomécano prendre vraiment son pied, tous abdos dehors… j’ai tout juste entendu cette énième provocation de bobrun cherchant à attirer l’attention, et je n’ai même pensé à réagir.
    « Je t’ai vraiment dégoté une super bonne salope… » enchaîne-t-il un instant plus tard en s’adressant à son pote.
    Là aussi, silence de la part de Thibault. J’ai l’impression que son plaisir est en train de monter très vite et que lui non plus il ne fait pas cas des mots de son pote…
    Un double silence qui a pour effet d’agacer particulièrement mon Jérém…
    Non, n’aime pas se sentir ailleurs qu’au centre de l’attention et de l’action… la figuration ce n’est pas son truc… surtout dans une scène de sexe qui se joue… sur son canapé…
    Ce qui expliquerait son escalade dans la violence verbale… et dans la violence physique…
    « De tout façon, tu sucerais n’importe quelle queue du moment qu’elle te remplit la bouche… » fait-il alors, en posant lourdement sa main sur ma nuque, en amplifiant mes va-et-vient sur la queue de son pote, en m’obligeant à l’avaler violemment…
    Il recommence une, dois, trois fois… c’est excitant, évidemment ça l’est… mais c’est aussi douloureux, humiliant… très vite, je m’étouffe…
    J’ai désormais plus que l’impression, presque la certitude, que Jérém a voulu ce plan pour montrer à son pote à quel point je ne suis pour lui qu’une petite pute soumise prête à tout accepter pour se faire sauter par un vrai mec… et, à fortiori, par des vrais mecs…
    En attendant, j’ai besoin d’air… je tente de me dégager, mais je n’arrive pas à vaincre la résistance de sa main, la puissance de son biceps… je lève alors mes deux mains pour dégager la sienne…
    Et là, c’est la voix du bomécano que j’entends se lever, une voix ferme dans laquelle il me semble de percevoir une note d’urgence qui résonne comme une forme d’empathie à mon égard :
    « Ça va… lâche-le… ».
    « T’inquiète, il aime ça… » persévère ce petit con de Jérém.
    « Lâche-le, Jéjé… s’il te plait, Jéjé… » fait Thibault sur un ton plus neutre, mais tout aussi ferme. Un ton posé, convaincant, extrêmement persuasif. Un ton qui, au-delà des mots, contient tous les arguments possibles. Et qui n’en laisse aucun à un éventuel contradicteur.
    Sa voix est soudainement allée chercher des vibrations de graves que je ne lui ai jamais entendues… son intonation s’est habillée d’une sorte d’autorité naturelle et puissante.
    Cette voix me fait vibrer… j’ai l’impression que l’on ne peut rien refuser à un mec capable de moduler sa voix de cette façon…
    Adorable Thibault… une poignée de mots, des effets multiples sur son pote… déjà, le convaincre à relâcher illico sa main de ma nuque…
    « C’est bon… tu l’as bien chauffé… laisse-le faire, maintenant… » fait le bomécano sur ton de voix soudainement devenu enveloppant, rassurant, reconnaissant…
    J’assiste là à un clair exemple de la redoutable diplomatie « à la Thibault »… cette diplomatie capable dans chaque situation, de ménager la chèvre et le chou… le Jérém et le Nico…
    Oui, adorable Thibault… son intervention, semble confirmer une impression qui a effleuré mon esprit à plusieurs reprises depuis le début de nos galipettes… l’impression que Thibault n’approuve pas la virulence verbale, et encore moins la brutalité physique, de son pote à mon égard…
    A trois reprises Jérém s’est adressé à lui pour le faire rentrer dans son jeu de domination vis-à-vis de moi… et à trois reprise, le bomécano a ignoré ses perches… pas une seule fois il n’a réagi… j’ai l’impression que Thibault a envie de coucher avec nous… mais pas comme ça… pas comme son pote semble vouloir aiguiller cette nuit…



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  • (100éme épisode de J&N)


    Mon regard est pile à hauteur de sa bosse, cachée par ses mains… je place mon nez juste en dessous… j’approche un peu plus, et très vite je sens la douceur de ses bourses à travers le short… je prends une lente inspiration… j’ai l’impression que des petites molécules odorantes transpirent à travers le tissu… je suis fou…
    Avec mon nez et avec mon front, j’impulse un lent mouvement vers le haut, en forçant contre ses mains… c’est ma façon de lui demander de me laisse le champs libre… j’insiste, je l’encourage en titillant un peu plus ses bourses avec mon nez…
    Le message semble enfin passer car, quelques secondes plus tard, ses mains s’envolent… ses coudes se plient et ses avant-bras prennent appui sur la rambarde…
    Putain… dans cette position, se biceps sont encore plus impressionnants… sacré petit taureau…
    Le champ enfin libre, sa bosse se présente devant mes yeux… elle est assez impressionnante… j’avance mon buste et je pose mes lèvres dessus… elles massent, caressent, désirent, apprécient… je ressens le gabarit et la chaleur de sa queue à travers le tissu… c’est bon, ça…
    Le mec semble apprécier ce contact, j’ai l’impression que son beau corps est parcouru par un petit frisson incontrôlé… petit à petit, il semble se décrisper… il me semble même l’entendre lâcher un halètement de plaisir… c’est rudement bon ça…
    Alors, comme à chaque fois que la preuve d’un plaisir masculin que j’ai provoqué se présente à moi, voilà, je m’enhardis…

    Quelques minutes plus tôt…

    Jérém sort de la salle de bain lancé comme un boulet de canon, habillé à la hâte d’un short rouge et d’un débardeur blanc, les pieds nus, juste sexy en diable… en trois enjambées il travers le petit séjour… sa main se pose sur la poignée, le battant s’ouvre…
    Et là, une surprise m’attend, une surprise de taille. Se tenant dans l’embrasure de la porte, un charmant garçon vient d’émerger de la faible luminosité du couloir de l’immeuble.
    Un t-shirt marron plutôt ajusté à son torse bien charpenté, des biceps rebondis, un cou puissant, un dos râblé, un short noir laissant dépasser deux mollets musclés et recouverts d’une bonne pilosité, des mollets de rugbyman…
    Thibault est là…
    Celle-là, vraiment je ne l’ai pas vu venir… et à en juger de son expression, le bomécano est tout aussi surpris de me trouver là que moi de le voir débarquer… tout comme, à en juger de sa réaction, Jérém non plus n’avait pas prévu ça…
    « Salut ! » j’entends Jérém accueillir Thibault, le ton excessivement affable et jovial, comme pour masquer son embarras, un malaise qui ressemble à celui d’un gamin pris la main dans le pot de Nutella (bon, ok, ce n’est pas sa main, et encore moins dans le pot de Nutella, que le beau mécano a failli surprendre son meilleur pote, mais l’image se tient).
    Les torses se frôlent, les deux potes se claquent la bise, pecs contre pecs.
    « Salut… » j’entends le beau mécano lui répondre, sa voix marquant clairement l’étonnement de me voir là, à cette heure tardive.
    Oui, le bomécano semble surpris… cependant, il arrive quand même à m’envoyer, sur un ton plus neutre :
    « Salut… », tout en lâchant un beau sourire, comme une tentative de dissiper un malaise évident. C’est tout Thibault, ça.
    « Salut… » je lui renvoie, sans trop savoir sur quel pied danser… oui, je suis perturbé par l’arrivée de Thibault… j’imagine bien de quoi ma présence à cette heure chez Jérém doit avoir l’air à ses yeux avisés… et d’autant plus embarrassé en repensant à notre rencontre dans la semaine, à son attitude bizarre, fuyante…
    Non, vraiment, vis-à-vis de Thibault, et dans cette situation en plus… vraiment, je ne sais pas sur quel pied danser…
    Puis, le bomécano me sourit… et son petit sourire tout gentil, tout mignon, lumineux, magnifique, suffit à balayer une partir de mes inquiétudes… je me dis que finalement, peut être que jeudi dernier il était tout simplement fatigué… que j’ai un peu exagéré les choses…
    Je tente de lui rendre son beau sourire... dans cet échange, je sens ma tension intérieure se dissiper un peu…
    Un répit qui s’avère de courte durée… en effet, mon stress remonte en flèche lorsque je vois le bomécano s’approcher de moi, le plus naturel du monde… il va venir me claquer la bise… c’est vrai, il le fait toujours… mais là, devant Jérém… c’est con, mais je ne me sens pas à l’aise pour ça…
    De toute façon je n’ai pas le choix… le beau pompier approche, bien sur sa lancée… il est désormais tout près… son parfum est étourdissant… le pire c’est que ce n’est même pas un parfum… je crois bien que c’est juste son gel douche… une fragrance que je trouve super excitante…
    Le bomécano rentre dans mon espace vital, je sens désormais la chaleur de son torse…
    Lorsqu’il me claque la bise, c’est une sensation inattendue mais fort agréable qui vient à moi…
    Ça fait un moment que je l’ai remarqué… lors de notre apéro, après la blessure de Jérém… lors de la finale du tournoi, une semaine plus tôt… lors de notre rencontre fugace, en milieu de semaine… et là, cette nuit, c’est flagrant… le bomécano se laisse pousser un abondant, luxuriant tour de barbe …
    Inutile de préciser que sur un mec comme Thibault, cette barbe bien fournie est un pur scandale… non seulement cette barbe lui donne une allure de jeune fauve puissant, à tomber… mais elle devient l’expression parfaite de sa virilité tranquille, assumée, soulignant de manière aveuglante sa sexytude naturelle…
    Et lorsque ma joue rentre en contact avec cette pilosité drue, de couleur châtain clair avec des reflets qui tendraient vers le roux… alors là, la caresse sur ma peau est super agréable…
    Oui, le contact avec sa barbe est doux, chaud, rassurant, plaisant, comme le personnage, et ça me donne mille frissons, comme le personnage… sacré Thibault…
    Je me rends soudainement compte que j’ai la tête qui tourne… juste l’effet de la bise du beau mécano ? Pas sûr… je vais y revenir…
    « T’aurais dû me dire que tu n’étais pas seul, je serais repassé… » fait le beau mécano sur un ton plaisantin.
    Moi aussi je me demande pourquoi mon bobrun lui a demandé de monter, surtout si c’est pour se retrouver dans ce gag… peut-être qu’il a été tellement surpris de l’avoir dans l’interphone, peut-être qu’il a tellement paniqué de savoir que son pote était en bas de son immeuble, alors qu’il était en train de se faire sucer, qu’il n’a pas osé, ou pensé, à lui dire de repasser… ou bien, son esprit est déjà bien embué par les joints et l’alcool et le bobrun n’a pas complètement apprécié les conséquences de la venue de Thibault à ce moment-là…
    « T’inquiète, Thib… de toute façon Nico n’allait pas tarder… » fait Jérém, sans ciller…
    J’adore sa façon de me reléguer au rang de détail sans importance alors que cinq minutes plus tôt il se préparait à me gicler dans la bouche et à me baiser jusqu’à que la queue lui en tombe… petit con, va…
    « Et toi, tu fais quoi par ici, à cette heure ? » enchaîne mon bobrun pour casser le silence, expression trop tangible de nos malaises respectifs.
    Thibault semble d’abord déstabilisé par cette question très directe. Je me dis que si le bomécano est passé voir son pote, c’est qu’il a envie de parler avec son pote… et s’il a des trucs à lui dire à cette heure tardive, ce sont peut-être des trucs importants, voire intimes, qui ne concernent qu’eux deux… et si ce sont des trucs importants, intimes, qui ne concernent qu’eux deux, il ne va pas les déballer devant moi…
    « Je n’arrivais pas à dormir… » finit par expliquer le beau pompier, tel un magnifique et élégant félin, en s’arrangeant pour retomber sur ses pattes, le ton de sa voix prenant de l’assurance au fur et à mesure que son explication se déroulait, en prenant une tournure plausible « alors, je me baladais… je passais par-là… j’ai vu de la lumière derrière la baie vitrée et j’ai pensé que mon pote n’était pas encore couché… alors je me suis dit… pourquoi ne pas lui taxer une bière ? ».
    J’adore Thibault. Quelques mots, une voix rassurante, pleine de gentillesse, un regard apaisant, doux, un petit sourire bienveillant… comme un rayon de soleil sur un brouillard d’automne… le malaise commence à se dissiper, la situation semble soudainement plus simple pour tout le monde…
    Un vrai magicien, ce mec.
    « Et t’as bien fait… » fait Jérém, tout en se dirigeant direct vers le frigo, visiblement soulagé par la suggestion de son pote… je le vois en extraire trois bières, claquer la porte d’un coup de pied… comme une sensation de déjà vu, souvenir qui remonte, d’une autre nuit, en présence d’un charmant barbu levé au On Off… cette nuit-là, les bières avaient ouvert le bal d’un festival de folie sexuelle comme rarement j’en ai vécu… du moins, jusque-là…
    Jérém tend deux petites bouteilles à Thibault et ce dernier m’en passe une…
    « Viens, on va boire sur la terrasse, il fait meilleur… » fait Jérém à l’intention de son pote.
    Il faut savoir qu’à Toulouse, lorsqu’on dit « il fait meilleur », ça veut dire qu’il fait plus frais…
    Je les regarde quitter le petit séjour et là, soudainement, je me sens bizarre… un mélange d’étranges sensations se propage très rapidement dans mon corps… ma sensation de tête qui tourne se précise… je me sens chancelant… je transpire… je me sens à la fois fatigué et léger… j’ai l’impression que cette nuit tout est simple, beau, excitant… je me sens relax, cool… c’est bizarre… c’est comme si je me sentais pousser des rastas… je me sens… bah… je me sens Bob Marley, quoi…
    Les deux potes se sont installés face à la porte vitrée, les reins appuyés à la rambarde, épaule contre épaule, biceps contre biceps… si c’est pas beau cet ensemble… le Jérém à peau mate et le Thibault à dos large… le bel étalon et le puissant taureau…
    Je m’installe un peu plus loin, à côté de la porte vitrée… j’ai vraiment la tête qui tourne… je crois que je n’ai jamais trouvé aussi à propos la présence d’un mur pour prendre appui…
    De ma position, j’ai une vision de trois quarts de leurs plastiques musclées…
    Celle de Jérém, soulignée par un débardeur moulant… un débardeur dont la couleur immaculée met en valeur son teint mate… un débardeur dégageant généreusement ses épaules aux muscles bien rebondis… un débardeur avec des bretelles tendues sur les trapèzes… et, entre les deux bretelles, l’arrondi plutôt plongeant découvre une vaste portion de ses pecs dessinés, sa chaînette de mec posée juste dessus… bref, une plastique exhibée à la fois avec assurance, nonchalance, sans pudeur et avec une certaine fierté de jeune mec…
    Pour sa part, la plastique de Thibault est mise en valeur, bien mise en valeur, par ce simple t-shirt marron… un t-shirt de rien du tout, de ceux qu’on trouve dans n’importe quel magasin… un t-shirt tout simple, basique… pourtant, posé sur une pareil morphologie, ce t-shirt est une petite œuvre d’art… le coton sculpte le V parfait du torse, l’arrondi du col met en valeur la puissance de son cou, épouse à la perfection ses biceps, ses épaules, ses pecs… à la perfection, mais avec simplicité, sans même qu’on puisse déceler une quelconque intention de se mettre en valeur… c’est simple, masculin, de bon gout, sexy tout naturellement… c’est du Thibault tout plein…
    Il me semble que, petit à petit, les bords de mon champ de vision deviennent flous… ça doit être l’effet du tarpé… alors, mon regard se fixe au milieu de l’« écran »… sur les deux bogoss, deux jeunes mecs à hurler… le Jérém à peau mate et le Thibault à dos large…
    Cette nuit, la beauté des deux potes me semble exacerbée… je me dis que ça aussi ça doit être l’effet du tarpé…
    Il faut reconnaître que l’effet de masse de bogoss est déroutant… deux si beaux spécimens côte à côte, l’effet est explosif… le charme de l’un semble rejaillir sur l’autre et le rendre encore plus puissant, aveuglant, plus craquant, plus sexy… leurs beautés semblent s’amplifier, se mettre en valeur réciproquement… non pas s’additionner, mais se combiner de façon exponentielle… bref, c’est beau à en perdre raison…
    Le tarpé continue de prendre possession de mon cerveau et de relâcher ma pensée… je les regarde, beaux comme des dieux, en train de siroter des bières et de discuter… je me dis que c’est obligé… c’est obligé qu’il se soit déjà passé un truc entre eux… ce n’est pas possible qu’ils n’y aient pas pensé au moins un millier de fois une fois dans les vestiaires, dans les douches, ou après une soirée bien arrosée… non, ce n’est pas possible qu’au moins une fois, ils ne soient pas passé à l’acte…
    Je m’imagine les corps musclés se frôler, leurs désirs se rencontrer, leurs sexualités se mélanger dans un plaisir intense… oui, comment ne pas être tenté à cet âge, au sommet de la production de testostérone, avec le corps et la tête en permanence réceptifs aux stimulations sensuelles ? Comment ne pas être tenté lorsqu’on côtoie des potes avec des plastiques pareille ? Comment tout simplement rester hétéro pur et dur, comment ne pas s’autoriser un petit écart, quand on peut avoir accès à ça ?
    Oui, quand je vois de telles perfections masculines se côtoyer, je me dis que les lois de la Nature ne peuvent que les faire fusionner dans un déluge de sensualité, d’érotisme fulgurant… quoi de plus beau ?
    On pourrait se dire que la beuh me fait voyager, par la voie des airs, en planant bien au-dessus des nuages… en réalité, elle rend tout simplement mon esprit clairvoyant… plus tard cet été-là, j’apprendrai que ce fantasme d’intimité entre les deux potes n’en était en fait plus un…
    Ma tête tourne de plus en plus vite… elle commence même à me faire un peu mal… j’ai l’impression que les battements de mon cœur résonnent dans mes tempes, comme des coups de marteau… je me sens de plus en plus mou… j’ai l’impression que mes jambes vont soudainement se transformer en coton, que je vais me liquéfier sur place… je me sens perdre pied, je crois que je suis en train de perdre le contrôle de moi-même…
    Je n’ai jamais fumé de bédo, bédo que j’imagine bien être à l’origine de cet état d’altération de ma conscience inédit… je sens que je risque d’être dans un drôle d’état… je n’aurais peut-être pas dû y goûter…
    Il faut que j’essaie de me reprendre en main… ou pas… je sens un fou rire se propager dans mon corps, incontrôlable… je ne sais plus quelles sont mes limites… le bien, le mal… je m’en fous… il n’y a que mes envies qui comptent et j’ai l’impression de voir très clair au fond de moi…
    Au final, je suis content d’y avoir goûté… j’aime cet état inconnu, cette sensation de ne pas avoir de limites et de pouvoir faire, et d’avoir envie de faire, toutes les conneries possibles et que ça ne me gênerait pas de foncer… envie de me lâcher, pour une fois, me lâcher vraiment… arrêter de me poser des questions, être moi-même et faire, dire, vivre tout ce dont j’ai envie et que je n’ai jamais osée m’autoriser… ça fait du bien de voir mes conditionnements, mes craintes, mes peurs, disparaître… je me sens léger, tellement léger que j’ai l’impression de m’envoler et de me regarder ma vie comme dans un film…
    Les deux potes discutent toujours entre eux… j’écoute leurs voix, sans vraiment écouter leur conversation… toutes mes perceptions m’arrivent comme décuplées… les voix des deux jeunes mâles me semblent cette nuit tout particulièrement chaudes et vibrantes, vigoureuses, masculines… leurs odeurs de jeunes garçons fraîchement douchés me font exploser les neurones… la sensation de la fraîcheur de la nuit sur ma peau, ça me file des frissons… j’ai le visage en feu… je me sens bien, euphorique… j’ai toujours envie de rigoler… tout a l’air drôle… j’ai envie de sexe… je sens les battements de mon cœur dans ma poitrine, dans mes oreilles, dans ma tête… je ressens tout ce qui est autour de moi comme proche et distant à la fois, j’ai l’impression d’être comme dans une bulle, ce qui est paradoxal car mes sensations sont exacerbées…
    Je suis dans un état d’excitation indicible… je sens une étrange chaleur dans mon bas ventre… je bande comme un âne… et je mouille… je sens que mon boxer va être dans un sale état…
    C’est l’effet « tarpé » + « présence de bogoss »… mélange explosif…
    Car les deux potes dégagent un mélange de choses qui me rendent dingue… la jeunesse, la beauté, la sexytude, la puissance physique et sexuelle… ils sont carrément à bouffer…
    Avec leurs tenues… débardeur moulant et short rouge pour l’un… t-shirt ajusté et short noir, pour l’autre… avec leurs torses bâtis et leurs muscles saillants… ils ont tous les deux des allures de mecs très sportifs… putain… je me dis qu’ils ont l’air de sortir tout droit de cette formation bénie appelée STAPS…
    Je ne sais pas pour quelle association d’idée je pense à ça… là je plane, grave… il faut dire aussi que le mois dernier j’ai eu l’occasion de me rendre à l’hôpital de Rangueil pour une visite de contrôle en pneumo, à cause de mon asthme.
    Aller à l’hôpital n’est jamais très marrant… mais le fait d’être « obligé » de parcourir les allées du quartier de Rangueil pour accéder au CHU, de passer devant « Paul Sabatier », ça peut bien aider à faire passer la pilule…
    Toulouse III, abrite en effet l’UFR STAPS… et le stapsien rôde partout autour…
    Seul ou en meute, en short ou en jogging, on le reconnaîtrait entre mille…
    Déjà, le Stapsien est un sportif avant tout, avec le physique qui va avec… on l’identifie facilement grâce à sa plastique dégageant la puissance et l’exubérance… on peut également le reconnaître à son attitude… le stapsien est fier de son corps (et il a de quoi), de son entrejambe (ça va souvent ensemble)… à son regard, respirant la jeunesse débordante, insouciante ou carrément effrontée…
    Le stapsien a aussi une façon bien à lui de s’habiller… il porte des t-shirts, des débardeurs et des pulls une taille trop petite pour bien mettre en évidence son torse de ouf… il est également coutumier des shorts ajustés, des joggings molletonnés, ou des jeans comme taillés sur mesure pour faire rêver sur son petit cul musclé ou sur sa bosse saillante…
    On remarquera également que, à contrario, certains spécimens d’une espèce se stapsien un peu à part, semblent ignorer leur charme, ne pas faire grand cas de leurs atouts, ne pas se la raconter, tout court… mais ce genre de stapsien est plus rare à croiser…
    La plupart du temps, le stapsien s’affiche ostensiblement en tant que tel… et ce, pas la biais de ce sac bleu et rouge typique, commun à toutes les formations STAPS de France…
    Tenu en main ou porté par-dessus l’épaule, ce sac est l'INSTRUMENT INDISPENSABLE du stapsien… dedans, il a tout son matériel de survie : maillot de bain, chaussures de sport, short, bouteille d'eau… boxer ou slip, t-shirt, chaussettes, serviette (propres ou ayant servi, sentant bon la lessive ou, après des heures de pratique sportive, sentant bon la transpiration, associée à quelques autres bonnes odeurs de mec)… la panoplie ne serait pas complète sans un flacon de gel douche et, bien sûr, son déodorant… eh oui, le stapsien est un pro avant tout !
    Le stapsien semble carrément inséparable de son sac bleu et rouge… t’as l’impression qu’il va faire les courses avec, qu’il va en boîte avec, qu’il part en vacances avec, qu’il dort avec, qu’il drague avec, qu’il baise avec... ce sac est presque une uniforme… avec le charme qui va avec…
    Non, STAPS, ce n’est pas juste une filière à former des sportifs, c’est aussi et avant tout une usine à bogoss… ou alors, il y a un critère obligatoire d'entrée qui précise : être DEJA une méga bombasse...
    Tiens… il faudrait que j’envisage sérieusement à changer d’études… devenir prof en STAPS, voilà un métier d’avenir…
    Ou pas… car je tiens à ma santé mentale…
    J’essaie d’imaginer un amphi rempli de l’une de leurs promos… une vaste salle peuplée de bombasses atomiques, le regard braqué sur moi… putain… et je ne pense même pas aux vestiaires…
    Je divague… la nuit avance et j’ai vraiment la tête qui tourne, sévère… je plane, grave… plus ça va, plus je me sens déchiré… et le fait d’avoir ces deux « stapsiens » fixement installés au centre de mon champ de vision, ça n’arrange pas les choses…
    Jérém… Thibault… Thibault… Jérém… je les fixe l’un après l’autre, incessamment… et le simple fait de les mater provoque en moi des frissons géants, des décharges électriques dans le ventre…
    J’ai grave envie de reprendre Jérém en bouche pour terminer cette pipe brusquement interrompue quelques minutes plus tôt… quant à Thibault… envie de découvrir comment il est monté… envie de le sucer aussi… Jérém… Thibault… Thibault… Jérém… envies de fou… envie d’un plan à trois… envie de me sentir disputé entre les deux potes, entre les deux étalons… sacré tarpé…
    Je n’avais jamais touché à ça avant cette nuit… et tout à l’heure, en inspirant, je n’avais rien ressenti… mais dix minutes plus tard, le retour de bâton est bel et bien là, et je le prends de plein fouet…
    Et ce n’est pas fini, loin s’en faut…
    Jérém sort un autre bédo de la poche de son short, le porte à ses lèvres, l’allume en faisant une petite coque de protection avec ses deux mains… il tire vigoureusement dessus et laisse ensuite échapper un bon nuage de fumée à la couleur et à l’odeur typiques… le joint passe rapidement de la main du beau serveur à celle du bomécano… à son tour, ce dernier le porte à ses lèvres, il tire une taffe et, le plus naturel du monde, il fait un pas vers moi, et il me tend le petit bout fumant…
    Je sais que ce n’est pas une bonne idée… je me sens déjà bien assez déchiré… je suis vraiment en train de décoller… je sens que je ne vais pas tarder à bien déconner…
    Une petite voix en moi, de plus en plus lointaine mais encore perceptible, me dit que j’y ai déjà bien assez gouté pour une première fois…
    Le geste de Thibault est fait de bon cœur… mais le pauvre ne sait pas que j’ai déjà abusé… pourtant, je n’ai pas envie de dire non à sa gentillesse… à ce partage…
    Alors je tends mon bras… mes doigts effleurent les doigts du jeune pompier, contact fugace qui provoque en moi une bonne décharge électrique… j’attrape le tarpé et je tire une nouvelle fois dessus…
    Le fait est que cette petite complicité, ce partage « entre mecs » est quelque chose qui me plaît plutôt bien, qui me touche… je n’ai jamais vécu ça… je n’ai jamais ressenti ça… j’ai toujours été le mec qui comptait pour du beurre dans le petit univers de ma classe… j’étais celui qu’on choisissait en dernier lors de la formation des équipes pendant le cours de sport… j’ai été parfois le souffre-douleur, j’ai été harcelé et, pire encore, ignoré, notamment en raison de ma timidité… je me suis senti exclu, je me suis souvent senti considéré comme un moins que rien, je me suis senti inferieur par rapport à des mecs comme Jérém qui avaient beaucoup de potes et qui avaient une vie sociale, des mecs dont l’existence me semblait tellement plus fun que la mienne…
    Bref, j’ai toujours été le mec considéré trop sage, barbant, ennuyeux, coincé, le mec à qui on ne proposait jamais de prendre part à des petites conneries de notre âge… et surtout pas de fumer un joint…
    Et là, pour la première fois, on m’offre un joint… Jérém tout à l’heure… et maintenant Thibault… ce joint, est pour moi une façon de me sentir exister… je me sens comme un Elfe de maison lorsqu’il reçoit une chaussette en cadeau… Dobby est libre !
    Comme dirait Muriel Robin… j’ai commencé à être jeune vers l’âge de 40 ans… et moi, je commence à être ado vers l’âge de 18 ans…
    Je ne fais pas ici l’apologie de la fumette… je ne suis ni pour ni contre… le shit n’est ni bien ni mal en soi… comme tout, ce qui peut être discutable, c’est l’utilisation qu’on en fait…
    Je tire une nouvelle taffe sur le pétard et la fumée chauffe mes poumons… il faudra que j’y fasse gaffe à l’avenir… je risque d’y prendre goût… sans compter que le fait de plus savoir où j’habite, c’est grisant et inquiétant à la fois…
    N’empêche que je commence à être vraiment à la ramasse… je ne parle même pas de la tête qui tourne… c’est désormais plus proche de la tornade que de la toupie… je me rends compte que si mes sens sont alertes, mes reflexes sont engourdis… j’ai envie de passer le joint à mon Jérém, j’ai juste besoin de faire un pas pour y parvenir… mais mes jambes semblent entravées… et lorsqu’elles se mettent enfin en branle, je sens que ma démarche et maladroite, chancelante… j’ai comme des vertiges… j’ai l’impression que le sol est meuble… que la rambarde ondule… que Jérém danse… pour dire à quel point je pars dans le surréaliste… ça va pas bien, mon Nico…
    Tiens, parlons-en, du Jérém à poil court… le bobrun ne se porte guère mieux que moi… bien sûr il a davantage l’habitude de la fumette… mais cette nuit il a tiré dessus bien avant moi, et bien plus que moi… il avait déjà l’air de planer quand je suis arrivé… et là, il est carrément en vrac… je le sens au son de sa voix, une voix qui part sur des intonations et des vibrations qui ne sont pas celles que je lui connais… c’est comme un chanteur qui chanterait faux… j’ai l’impression qu’il parle faux… qu’il cherche ses mots, qu’il cherche ses pensées, qu’il a du mal à connecter… ça lui donne un coté vraiment touchant…
    Sous l’effet du bédo, et/ou en raison de la présence de son Thib, j’ai l’impression qu’il dégage une forme de vulnérabilité si lointaine de l’assurance de petit con qu’il aime afficher à jeûn...
    Les deux potes en viennent très rapidement à parler rugby…
    « C’est dommage qu’il parte… » j’entends le bomécano lancer à son pote.
    « Oui, mais il ne pouvait pas dire non à sa mutation de taf… il a bien fait d’accepter » rétorque Jérém, d’un ton détaché.
    « Il va falloir réorganiser l’équipe rapidement si on veut être opérationnels à la rentrée... » enchaîne Thibault.
    « C’était un bon joueur, il va manquer à l’équipe… » fait Jérém, évasif.
    « C’est sûr, mais Julien était aussi et avant tout un super bon pote… ça va faire bizarre de ne plus se retrouver tous les quatre, avec Thierry, pour sortir le weekend… » enchaîne Thibault.
    Le sujet de la conversation est Julien, bien sûr… mais j’ai l’impression qu’en filigrane c’est de son Jéjé (et à son Jéjé) que le bomécano est en train de parler… et que Jérém fait tout pour éviter le sujet, comme semblerait le prouver le prompt détournement de sujet…
    « Le plus important c’est qu’on y est arrivés, tous ensemble… » fait-il, sans transition.
    « Vraiment, t’as été formidable… » s’exclame le jeune pompier, enthousiaste.
    « Il fallait bien que je me rattrape, après la cata du dimanche d’avant… » fait Jérém, du tac-au-tac.
    Je crois que c’est la première fois que je l’entends se moquer de lui-même et je trouve que ça en rajoute encore à son charme. Mais où s’arrêtera-t-il donc ?
    « Ça arrive à tout le monde de ne pas avoir la forme… » fait Thibault, rassurant, avant d’enchaîner « n’empêche que dimanche dernier t’as été impressionnant… je crois que je ne t’ai jamais vu jouer de cette façon, avec cette rage… t’as marqué une transformation de fou… sans toi, on n’aurait pas gagné… ».
    « Si tu ne m’avais pas passé le ballon pile au bon moment, je n’aurais ni marqué ni transformé… donc, on n’aurait pas gagné… » tente de se dédouaner mon bobrun, apparemment touché par les compliments de son pote.
    « C’est ça que j’aime dans les sports d’équipe, et notamment dans le rugby… » commente le beau mécano « on gagne ensemble, ou on ne gagne pas… ».
    Autant de sagesse, nichée dans sa magnifique jeunesse, m’inspire une profonde ivresse… ses mots me touchent, m’émeuvent, même au travers du brouillard de THC qui engourdît mes neurones…
    « On forme une belle équipe… » conclut Thibault, le regard nostalgique.
    Lorsque j’écoute leur conversation, je me sens un tantinet jaloux de leur complicité et de tout leur passé commun, des choses qu’ils ont vécues ensemble et qu’il vivront ensemble demain… de tout ce que je n’ai pas partagé hier, de tout ce que je ne serais pas convié à partager demain, avec eux… une fois de plus, j’ai tellement l’impression d’appartenir à un monde totalement différent du leur… j’ai l’impression que ma présence cette nuit-là, dans cet appart, et même cet été-là, dans la vie de Jérém, ce n’est qu’un accident, comme un rêve dont je vais bientôt me réveiller, prisonnier de ma solitude, en pleurant sur mes illusions perdues…
    « C’est clair que vous faites une sacrée équipe… » je me répète dans ma tête…
    Dans ma tête mais pas que… je réalise que les deux bogoss ont posé leurs regards sur moi… soudainement, je me rends compte que cette pensée s’est exprimée à haute voix…
    Leurs regards de jeunes mâles aimantent le mien…
    Jérém au regard très brun… débordant de sexytude, d’insolence, d’arrogance, inspirant un désir seXuel violent… Jérém est typiquement le petit con à faire jouir d’urgence, comme une nécessité… le mec avec qui la baise est un pur feu d’artifice… je le regarde et je me dis que j’aimerais tellement pouvoir m’abandonner dans ses bras… hélas, je sais qu’avec lui je ne me sentirai jamais en sécurité…
    Thibault au regard gentil, au charme apaisant, rassurant, viril, inspirant un désir seNsuel violent… un petit homme de tout juste 19 ans, mais un homme à la maturité certaine… Thibault est, à contrario, le mec avec qui, j’en suis sûr, on doit se sentir en sécurité… il doit faire tellement bon de se retrouver dans les bras de ce garçon si gentil, si posé, si puissant… même si j’aime penser que ce garçon si sage peut avoir un grand potentiel à dévoiler au pieu…
    Jérém est un garçon qui se cherche… un chien foufou… qui aboie, qui mord… Thibault est un garçon qui s’est déjà trouvé… Thibault est… un labrador…
    Au fil des secondes, le silence sur la petite terrasse se fait lourd, épais… j’attends que l’un ou l’autre relance la conversation, mais rien ne vient… je les fixe intensément, l’un après l’autre, guettant un signe, un mot, un sourire… toujours rien…
    J’ai l’impression que Jérém me cherche et me charme du regard… alors que Thibaut, pas autant déchiré et moins séducteur dans l’âme, est à nouveau mal à l’aise…
    Je ne sais pas depuis combien de temps le silence se poursuit… depuis combien de temps les regards se cherchent, se rencontrent, s’accrochent, s’évitent, tentent de s’interpréter, s’entrechoquent, se caressent, s’affrontent… ça fait un bon moment que j’ai perdu toute notion de temps et d’espace…
    Tout ce que je sais, c’est qu’à un moment, en fixant Thibault dans les yeux, j’ai l’impression qu’il a vu et compris très précisément le feu, l’envie, l’attirance qui me déchire…
    C’est à ce moment précis que j’entends la voix de mon bobrun lancer sèchement, impitoyable, inattendu, comme un coup de massue :
    « Tu mates quoi ? ».
    Instantanément, instinctivement, je me retourne vers lui… oui, mon bobrun est toujours aussi déchiré… j’ai l’impression que ses yeux pétillent, brillent d’une étincelle lubrique qui trahit son envie frustré de jouir dans ma bouche ou dans mon cul ou bien les deux… son regard brun est insistant, lourd, envahissant, limite harcelant… enfin… il le serait si je n’étais pas dans le même état que lui, voire pire…
    Oui, il me cherche, il me chauffe du regard… déjà que, à cause du tarpé, je me sens aussi inflammable qu’un tas de bois à la St Jean… sur ce, le bobrun lance sa question à brûle-pourpoint… c’est l’allumette qui déclenche le braisier…
    Et là, les mots sortent de ma bouche tels qu’ils se sont présentés à mon esprit, sans filtres, accompagnés d’un petit rire idiot…
    « Vous êtes vraiment trop sexy, tous les deux, les mecs… c’est fou… c’est fou... ».
    C’est un cri du cœur, une évidence… ça devait sortir, et ça sort…
    Je n’ai même pas reconnu le son de ma voix… j’ai l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui a parlé… j’ai eu l’impression de parler anormalement fort…
    Le pire, c’est que je me rends parfaitement compte de l’effet de mes mots… mais je m’en branle à un point… j’ai l’impression de ne plus avoir de limites…
    Jérém me fixe toujours, son regard brun indéchiffrable, mais qui ne semble pas plus fâché que ça… quant à Thibault… eh, bien… le petit pompier semble encore plus mal à l’aise… sensation qui se confirme un instant plus tard, lorsque je l’entends lâcher, la voix atone :
    « Je crois que je vais vous laisser… vous avez peut-être des choses à vous dire… ».
    Le bomécano vient tout juste de terminer sa phrase… et une nouvelle étincelle, très lubrique, vient de s’allumer dans le regard de mon Jérém… une seconde plus tard, ces mots s’échappent de sa bouche :
    « Au fait… il était en train de me sucer, avant que tu arrives… ».
    Ça alors… si je m’y attendais… le bobrun doit être encore plus déchiré qu’il en a l’air… a-t-il eu peur que, parti comme j’étais parti, je puisse continuer à lâcher des conneries jusqu’à trahir notre petit « secret » devant son pote ? A-t-il choisi de prendre les devants ?
    Quoi qu’il en soit, la simple évocation de sa queue dans ma bouche suffit à me faire sursauter, à provoquer en moi un frisson de plaisir…
    Mais l’évocation devant son pote, qui plus est, avec un naturel comme s’il lui avait dit « on était en train de jouer à la Playstation, avant que tu arrives… »… ça, ça me rend carrément dingue…
    Alors que la réaction déboussolée de Thibault me touche profondément… j’ai l’impression que c’est désormais au tour du beau pompier de ne plus savoir sur quel pied danser… il est touchant, lui aussi…
    J’ai trop envie de sexe… mon regard tombe fatalement sur la braguette de Jérém… je suis trop heureux de voir que, à la simple évocation de sa queue dans ma bouche, mon bobrun bande sévère…
    Il a vraiment envie, le petit con… et il ne se gêne pas de le montrer… peu importe que son meilleur pote soit juste à côté… il vient de faire devant lui un petit « coming out »… le « demi coming out » d’un hétéro qui avoue à son meilleur pote d’avoir l’habitude de baiser un pd pour se vider les couilles, et presque pour lui rendre service…
    Alors, désormais, le cap franchi, le bogoss se sent libre d’afficher sa gaule, librement et sans complexes… sa main tripote désormais sa queue par-dessus le short… au fil des mouvements de sa main, et même dans la pénombre, j’arrive à entrevoir sa bosse… mieux que ça… j’arrive à deviner la position, l’orientation de sa poutre raide… j’en viens à me demander si, dans la précipitation de se rhabiller pendant que Thibault montait les escaliers, il n’aurait pas omis de passer un boxer…
    Quoi qu’il en soit, une chose est sûre… une, ou plutôt deux… Jérém est défoncé à bloc, et il a envie de me défoncer à fond… après s’être longuement excitée dans ma bouche, sa queue, est toujours frustrée de ne pas avoir eu l’occasion d’aller jusqu’au but, ou plutôt jusqu’au jus… oui, le bogoss a vraiment envie de terminer son affaire… il a envie de jouir, même en présence de son pote…
    Comme toujours, nous avons les mêmes envies, des envies symétriques, d’une complémentarité parfaite…
    Ma tête semble avoir cessé de tourner… désormais, elle flotte… et toutes mes sensations avec… mon regard vague, incapable de se fixer… un instant je fixe la bosse de Jérém… l’instant d’après, je fixe Jérém… dans le plan suivant, je croise le regard de Thibault… encore la bosse de Jérém… le regard de Jérém… le regard du beau mécano… jeu de regards, jeu de vilain… les mots ne riment pas, mais ça rime dans ma tête… la bosse de Jérém… le regard de Thibault… le regard de Jérém… encore la bosse de Jérém… et, pour finir, le regard de Thibault qui, suivant le mien, se pose sur la bosse de Jérém, sur cette main qui tripote le paquet à l’intérieur du short de façon de plus en plus insistante…
    La main de Jérém a glissé à l’intérieur du short… et le bobrun se branle carrément à l’intérieur de son short… je suis désormais presque sûr qu’en dessous de ce short rouge, il n’y a pas d’autre tissu… que sa queue est juste là, sous le coton rouge…
    Entre étonnement et curiosité, le regard du beau mécano semble happé, aimanté par le short rouge et ce qui se passe en son intérieur…
    Mon regard valse toujours au rythme de ma conscience altérée… la main qui s’agite dans le short rouge… le regard de Jérém qui me fixe, toujours aussi pénétrant, envahissant… le beau mécano, les yeux rivés sur le short rouge… le sourire lubrique de Jérém… la main de plus en plus audacieuse dans le short rouge… Thibault ailleurs… le short rouge… le regard de Jérém… et, pour finir, le regard de Jérém qui, suivant le mien, se pose sur Thibault… un regard qui semble apprécier le fait de surprendre celui de son pote sur son short rouge, sur sa bosse, sur sa branlette…
    Et lorsque les regards des deux potes finissent par se rencontrer, Thibault semble vraiment troublé… je vois alors Jérém lâcher un petit sourire complice… pourtant, le petit sourire que Thibault lui envoie en retour, semble crispé, forcé…
    Qu’est-ce que j’ai envie d’arracher ce short rouge, tissu de pure provocation depuis que son érection est si évidente et sa branlette si excitante… envie de me jeter sur sa queue et de la sucer comme si va vie en dépendait et de la faire jouir si fort qu’il s’en souviendrait à jamais… la présence de Thibault m’excite de façon indicible… que ce bomec voit ça, ça m’excite… que ça puisse lui donner des idées, ça m’excite encore plus… et que je sois là pour tenir compte de ces idées, alors là, c’est une autre image du Paradis…
    Puis, à un moment, comme très souvent, c’est mon bobrun qui prend les choses en main… je le vois descendre son short à élastique, le glisser le long de ses cuisses… j’avais bien intuité, il n’y a effectivement pas de boxer sous le short rouge… sa queue raide au possible se dévoile, tenue dans sa main qui continue des va-et-vient lents et amples…
    Voilà comment mon bobrun prend les choses en main, au sens propre comme au sens figuré…
    Je l’entends alors me lancer, sur un ton qui n’admet autre chose qu’une exécution immédiate et sans conditions :
    « Allez, viens me sucer… ».
    Je me sens comme un animal réceptif à l’appel de la forêt… ou plutôt, l’appel de la queue de mon bobrun…
    J’avance vers lui… très vite, je suis devant lui, debout devant lui, planté devant lui, mes yeux plantés dans les siens… d’entrée, comme une évidence, ma main se pose sur sa queue à la place de la sienne… je commence à le branler… le bogoss frissonne déjà…
    Putain… je dois être vraiment torché, paumé… mon geste à venir ne s’explique pas autrement… j’avance mon buste vers le sien, comme une fleur… et là, le plus naturel du monde, comme si on n’était que tous les deux, je pose mes lèvres sur les siennes et je l’embrasse, tout simplement… ses lèvres demeurent immobiles, pourtant le bogoss, se laisse faire… est-ce qu’il aime ça ? Est-ce l’effet de ma main caressant sa queue qui lui ôte la maitrise de lui-même ? Ou alors, est-ce que l’effet du tarpé ralentit ses réactions comme il ralentit les miennes ? Quoi qu’il en soit, avant qu’il n’ait l’occasion de réagir, moi j’ai l’occasion de lui rouler une bonne pelle…
    Hélas, la réaction ne se fait pas trop attendre non plus… ses deux mains se lèvent brusquement et tapent très violemment sur mes épaules… je me retrouve projeté en arrière, déséquilibré, et je manque de peu de me vautrer sur le carrelage de la terrasse…
    Son regard, son attitude sont devenus soudainement agressifs, menaçants… son langage aussi :
    « Espèce de pd, va… ».
    Sous l’effet du tarpé, indisposé par mon audace, notamment en présence de son pote, Jérém a eu une réaction purement épidermique… il n’a pas bien dû réaliser la force qu’il a mis dans ses biceps… non,
    il ne s’est probablement par rendu compte de la violence de son geste, une violence que j’ai réalisé à posteriori, mais que je ne perçois pas non plus sur le moment, trop excité, trop accaparé par mes sens, par l’effet du tarpé…
    Pourtant, vu de l’extérieur, ça a dû paraître plutôt violent, car je vois de bomécano décoller ses reins de la rambarde et amorcer le mouvement de voler à mon secours…
    On est pompier ou on ne l’est pas… et ce gosse, pompier il l’est dans l’âme…
    Mais avant qu’il ait le temps d’intervenir, je dois déjà mon salut au montant de la porte fenêtre sur lequel mon épaule et mon dos viennent de se heurter, sans grand mal…
    Le temps que je me ressaisisse, j’entends la voix de mon bobrun me lancer :
    « Allez… viens me sucer… dépêche-toi, sinon c’est la dernière fois que tu la vois… ».
    Quand on sait me parler, on peut tout obtenir de moi… un instant plus tard, je suis à genoux devant lui…
    Je viens tout juste d’enserrer sa queue entre mes lèvres, tout en commençant à agacer son gland avec le bout de ma langue… Jérém vient tout juste de commencer à prendre son pied, que j’entends la voix du beau mécano annoncer sur un ton assez morne, éteint :
    « Je vais y aller… »..
    Du coin de l’œil, je le vois amorcer le mouvement pour quitter, ou fuir, cette terrasse, cet appart, ce malaise, cet embarras, cette gêne… une envie, peut-être, comme celle que j’ai cru deviner dans son regard rivé sur le short rouge…
    « Tu peux rester… » j’entends Jérém lui répondre promptement, tout en l’attrapant par le bras « je suis sûr qu’il crève d’envie de te sucer toi aussi… ».
    Et ce disant, ses mains se posent sur mes épaules pour me repousser lentement mais fermement… son geste a pour effet d’arracher sa queue de ma bouche… sa main attrape alors mon menton, le relève d’un geste brusque, m’obligeant à le regarder dans les yeux… et là, il me demande directement, de et façon plutôt virulente :
    « Hein, Nico, tu le sucerais bien, mon pote, aussi ? ».
    Putain… je rêve… enfin, non, ce n'est pas un rêve... Jérém est bel et bien en train de nous proposer un plan à trois… c’est un fantasme qui devient réalité…
    Sous l’effet du joint, je trouve ça très excitant comme situation… Jérém attend, exige ma réponse, une réponse et pas une autre… mais ce qui est plus excitant encore, c’est le fait que Thibault semble l’attendre aussi…
    Thibault au regard fixe, à la pupille dilatée, aux attitudes changeantes… Thibault, sur qui le joint, ainsi que la tournure que cette nuit est en train d’amorcer, semblent également commencer à faire leur effet…
    Plusieurs sentiments se mélangent dans ma tête à cet instant précis… l’excitation d’être à genoux devant mon bobrun, devant sa queue tendue qui sent si bon… son attitude, son arrogance dans le fait de disposer de moi comme si j’étais sa chose pour proposer à son pote de se soulager, et ce, sans vraiment me laisser le choix… certes, une question vient de m’être posée… cependant, le ton sur lequel elle a été formulée, tout comme la virulence de sa main emprisonnant mon menton, font que sa question est bien davantage une injonction de soumission qu’une proposition…
    Oui, plusieurs sentiments se mélangent dans ma tête à cet instant précis… la présence de Thibault… le regard de Thibault… l’attente de Thibault… la curiosité de Thibault… l’envie de dire oui, l’envie de sucer Thibault…
    Sans le tarpé, je me serais senti trop humilié… je me serais senti trop gêné par rapport à Thibault… sans tarpé, j’aurais pensé aux perspectives catastrophiques que ce plan mettait dans nos trois horizons proches…
    Enfin, je n’en sais rien… de toute façon, rien que les odeurs qui se dégagent de la queue de Jérém me rendent stone, alors… peut-être que ça n’aurait rien changé… je ne le saurai jamais…
    Oui, même si par la suite il me paraîtra rassurant de mettre sur le dos du tarpé les conséquences de l’énorme bêtise que nous nous apprêtons à commettre… sur le coup, je suis chaud comme une baraque à frites… je crois que je n’ai jamais eu autant envie de faire plaisir à deux mecs…
    Je sens ma queue exploser dans mon boxer, dans mon short… je me sens en nage, dans mon t-shirt, dans mon boxer… je transpire, je mouille… je transpire énormément, malgré la fraîcheur nocturne qui gagne l’intérieur de l’appart… et je mouille dans mon boxer… je mouille un peu d’habitude, lorsque l’excitation me prend… mais là, ce n’est plus une petite mouille… là, c’est carrément la flaque… je sens que le devant de mon boxer va prendre cher…
    « Alors ? », revient à la charge le bobrun, sur un ton de plus en plus péremptoire… je sens qu’il ne va pas tarder à s’énerver…
    Ok… je me sacrifie… je vais sucer Thibault pour ne pas énerver mon bobrun… bon, ok, il faut bien l’admettre, il y a pire comme corvée…
    « Ouais… » je finis par lâcher à mi-voix.
    « Je n’ai pas entendu… et lui non plus… » assène le bobrun, toujours aussi virulent.
    « Oui ! » je lui réponds alors de façon plus appuyée « oui, j’en ai envie… ».
    « De toute façon, tu as envie de sucer tous les mecs musclés de la terre… » fait-il du tac-au-tac, la voix chargée de mépris.
    « Non, juste vous deux, les deux plus bogoss que je connaisse… » j’ai l’esprit de préciser, tout en me dégageant de sa prise, juste avant de me jeter direct sur sa queue.
    Le bogoss cesse alors de me chercher et se laisse sucer avec bonheur… ses halètements remplacent ses aboiements… ses bras se plient, ses mains se posent à plat sur le rebord de la rambarde… les pieds nus bien plantés sur le sol, ses jambes s’écartent, son bassin avance et commence à s’exciter devant mon visage…
    Pendant que je le suce, je mate fixement son short rouge descendu à mi-jambe… comme une muléta agitée pour chauffer un animal déjà vaincu, ce short me rend dingue… et je ne parle même pas de ce débardeur blanc à fines rayures dont le bord inférieur tombe juste devant mon visage, caressant mon nez à chacun de nos va et vient combinés, dégageant un mélange subtil d’odeurs de lessive, de déo, de mec…
    La queue de mon bobrun dans la bouche, la perspective de découvrir celle du beau Thibault… heureusement, les effets du THC tiennent ma conscience assez éloignée de moi pour m’empêcher de disjoncter… je suis complètement dans l’instant présent, dans le plaisir, je me moque de ce que ce sera demain…
    J’évolue donc dans la partition parfaite de cette mélodie du bonheur masculin, lorsqu’une note dissonante vient se glisser et gâcher l’harmonie…
    « Je vais y aller, je suis fatigué… » j’entends lâcher le bomécano, le ton de la voix toujours aussi bas et morose.
    « Tu devrais goûter à ça… » fait Jérém en posant sa main à plat en correspondance des abdos de son pote « je te promet qu’il a une bouche d’enfer… une bouche parfaite pour faire plaisir à un mec… ».
    Du coin de l’œil, je vois le jeune pompier s’immobiliser à nouveau… je sens son regard sur moi… dans son attitude, une certaine excitation suscitée par ce que je suis en train de faire à son pote…
    Intrigué, je quitte la queue de mon bobrun, tout en continuant à la branler vigoureusement, juste le temps de prendre une bonne inspiration… juste le temps de jeter un œil du côté du bomécano… juste le temps de me rendre compte qu’il commence à être bien piqué lui aussi… et que, dans son regard transparent, un déchirement intérieur semble se dévoiler… j’ai l’impression qu’il a la fois envie et peur de rester…
    Une fois de plus, c’est Jérém qui prend les choses en main.
    « Vas-y, mon pote, mets-toi à l’aise… il va te sucer, toi aussi… tu vas voir comment c’est bon… »
    Thibault hésite, semble dérouté. Tout va si vite… mais Jérém insiste :
    « Il n’y a pas de mal à se faire du bien… nous, les mecs… on aime se faire sucer la queue… les types comme lui, aiment sucer la queue… il va se faire un plaisir de nous sucer tous les deux… ».
    Extrait du traité « Les lois de la sexualité masculine » par Jérémie Tommasi… j’adore…
    Encouragé par les mots de son pote, je vois Thibault changer rapidement d’attitude… Thibault hésitait, Thibault se caresse désormais la bosse… Thibault tergiversait, il déglutit désormais sa salive nerveusement… Thibault doutait… ses pecs ondulent sous l’effet d’une respiration excitée… Thibault appréhendait… désormais, dans son regard, une sorte d’ivresse, un émoustillement que je ne lui ai jamais vus, et qui font franchement plaisir à voir…
    Un instant plus tard, Jérém me repousse à nouveau, laissant ma bouche, et ma langue tout particulièrement, orphelines de son manche, de sa puissance sexuelle, tout en lançant à Thibault :
    « Vas-y mon pote, fais toi plaisir, il est bien chaud… »…
    Thibault porte ses mains à la boucle de sa ceinture, sans pour autant les autoriser à aller plus loin…
    Devant son hésitation, Jérém se charge de lancer un autre départ de feu là où il sait que ça prendrait le plus facilement... il s’adresse à moi :
    « Dépêche-toi, va lui chercher la queue comme t’es venu chercher la mienne le jour de la première révision… ».
    Petit con, va… souviens toi, petit merdeux, c’est toi qui a voulu que je te suce ce jour-là… mais qu’importe… il pourrait me traiter de tout, même du pire… tiens… il pourrait même avoir recours à l’insulte suprême… l’impardonnable… m’accuser de ne pas être un vrai fan de Madonna… à cet instant précis, je ne saurais lever la moindre objection…
    En jouant de mes genoux, je me décale devant Thibault… mon regard est pile à hauteur de sa bosse, cachée par ses mains immobiles… j’évite de lever mon regard, pour ne pas rencontrer, pour ne pas gêner le sien… le Thibault à dos large est un animal qui n’est pas encore initié à ce genre de pratique… il faut y aller tout en douceur, il ne faut pas le brusquer, ni l’effaroucher… il faut l’apprivoiser, l’amadouer petit à petit… il ne faut surtout pas le faire fuir à cause de l’empressement et de la précipitation… mais en même temps, il ne faut pas trop trainer… la belle bête pourrait s’impatienter… il faut y aller doucement mais assurément, tout en surveillant le hors-jeu…
    Je place mon nez juste en dessous de ses mains… j’approche un peu plus, et très vite je sens la douceur de ses bourses à travers le short… je prends une lente inspiration… j’ai l’impression que des petites molécules odorantes transpirent à travers le tissu… je suis fou…
    Avec mon nez et avec mon front, j’impulse un lent mouvement vers le haut, en forçant contre ses mains… c’est ma façon de lui demander de me laisse le champ libre… j’insiste, je l’encourage en titillant un peu plus ses bourses avec mon nez…
    Le message (et le massage) semble enfin passer car, quelques secondes plus tard, ses mains s’envolent… ses coudes se plient et ses avant-bras prennent appui sur la rambarde… ses pieds s’écartent un peu, son bassin avance… dans cette position, se biceps sont encore plus impressionnants… sacré petit taureau…
    Quoi de plus beau que de voir un mec comme Thibault se détendre enfin… se laisser caresser la queue à travers la toile de coton… le voir porter sa tête en arrière, se laisser aller doucement à ce plaisir qu’il pensait sans doute interdit, et qu’il s’interdisait lui-même…
    Le champ enfin libre, sa bosse se présente devant mes yeux… elle est assez impressionnante… j’avance mon buste et je pose mes lèvres dessus… elles massent, caressent, désirent, apprécient… je mesure le gabarit de son engin, qui s’annonce plutôt prometteur… je ressens la chaleur de sa queue à travers le tissu… c’est bon, ça…
    Le mec semble apprécier ce contact, j’ai l’impression que son beau corps est parcouru par un petit frisson incontrôlé… petit à petit, il semble se décrisper… il me semble même l’entendre lâcher un halètement de plaisir… c’est rudement bon ça…
    Alors, comme à chaque fois que la preuve d’un plaisir masculin que j’ai provoqué se présente à moi, voilà, je m’enhardis…
    Je porte mes mains sur la boucle de la ceinture du short du beau pompier… mes doigts n’ont pas de coordination, se gênent l’un l’autre… j’ai du mal à la défaire, je dois m’y reprendre à plusieurs reprises… j’y arrive enfin… je déboutonne le bouton du haut… j’ai tout juste le temps d’entrevoir l’élastique blanc de son boxer orange, vision de bonheur assortie de petites odeurs de mecs inédites… et là le beau mécano semble se raviser… il recule son bassin, redresse le buste, ses jambes se raidissent, ses deux mains se posent à nouveau en gardiennes de sa braguette, m’empêchant ainsi d’aller plus loin…
    « Allez, laisse le faire… je te promets que tu ne vas pas regretter… » j’entends alors Jérém lui chuchoter tout bas, le ton de voix très chaud, posé, sensuel, très « mec »… Jérém qui n’a pas raté une seule miette de ma tentative d’approche de la sexualité du bomécano…
    Par ailleurs, j’avoue que les encouragements de Jérém à son pote me vont droit au cœur… « il a une bouche d’enfer », « tu ne vas pas le regretter », « une bouche parfaite pour faire plaisir à un mec », « tu vas voir comment c’est bon… »… wow… même si ses mots ne me sont pas directement adressés, je reçois plus de reconnaissance ce soir qu’en plusieurs mois de baise…
    C’est bon d’entendre ça, même si cela doit me parvenir grâce à l’effet du joint et à la présence de Thibault…
    Alors… ? Tu aimes vraiment ce que je te fais, mon Jérém ?
    En attendant, le beau pompier semble à nouveau bien crispé… je n’ose même plus tenter quoi que ce soit… je n’ai pas envie de paraître relou…
    La voix de Jérém vient alors à mon secours :
    « Viens, on va se mettre à l’aise… » fait-il, tout en remontant son short rouge et en quittant la rambarde pour se diriger vers la porte vitrée.
    Je me relève pour laisser la voie libre au beau pompier… ce dernier emboîte le pas de son pote…
    Je les regarde avancer, tous les deux de dos, des dos puissants… je les regarde disparaître dans le petit séjour… je plane grave… je mouille grave…
    Oui, c’est bien un plan à trois qui s’annonce… tous les trois en avons envie, à des degrés divers de conscience, avec des attentes différentes… la seule attente nous réunissant c’est l’envie de prendre chacun notre pied tout en se lançant dans la découverte une part d’inconnu… trois envies, libérées par le tarpé…
    Il n’y a rien de prémédité dans ce plan… Jérém m’a fait venir pour me baiser… Thibault s’est pointé à l’improviste pour voir pote, sans savoir que j’y serais…
    La mise en branle de ce plan est bien le fruit du hasard…
    Pourtant, plus tard cet été-là, je découvrirai que dans ses motivations profondes, ce plan à trois n’est pas arrivé par hasard… que c’est bel et bien un enchaînement d’évènements entre les deux potes qui nous a amenés à ce moment au conséquences imprévisibles… je connaitrai la séquence d’épisodes qui l’a rendu inévitable et qui m’était en grande partie inconnue cette nuit-là… je réaliserai à quel point il est le résultat final, l’effet papillon provoqué par une cascade d’évènements démarrés il y a fort longtemps dans les esprits des deux potes… des évènements devenus bien réels lors de mon voyage londonien, le soir même du concert de Madonna… des évènements rejaillis le dimanche soir après la finale du tournoi, après le barbec, lorsque les deux potes avaient pris un dernier verre dans ce même appartement… les mêmes évènements à l’origine du malaise de Thibault jeudi dernier…


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