• 03 Souvenir de Jérémie/Nouvelle révision rue de la Colombette

    05 Souvenir de Jérémie
    (Octobre 1998, 3 ans avant « première révision »).

    C’est la première fois que j’ai cours de sport avec mes nouveaux camarades de lycée, la première fois que je me retrouve dans les vestiaires avec eux. Avec lui.
    Jérémie ôte son t-shirt comme il dirait bonjour et il exhibe sa demi-nudité avec une aisance déconcertante. Habitude de sportif coutumier de la promiscuité masculine des vestiaires (dès le deuxième jour du lycée j’ai su qu’il était rugbyman, ce qui a enflammé en peu plus encore mon attirance) et/ou simple assurance vis-à-vis de sa plastique de rêve : quoi qu’il en soit, le bogoss déconne longuement avec les autres camarades, habillé uniquement de son boxer orange et blanc, ce petit bout de coton tendu qui cache sa virilité, sans faire le moindre cas du fait qu’il est à moitié à poil, la bosse bien saillante, bien en vue.
    Pendant ce temps, je regarde sa main posée à plat sur ses abdos, en train de les caresser doucement, inconsciemment, nonchalamment. Geste lent, répété, puissamment érotique à mes yeux.
    Ah, putain, mais qu’est-ce qu’il est bien foutu, qu’est-ce qu’il est sexy ce petit con !Non seulement je le trouve beau sans comparaison possible avec n’importe quel autre mec, mais je le trouve tellement plus viril que les autres camarades.
    Jérémie n’a même pas 17 ans, rien qu’une année de plus que moi et mes autres camarades, mais il fait tellement plus « mec », tellement plus jeune mâle que tous les autres. Son corps dégage une sensualité exacerbée. « Mister Sexe »…
    Déjà, le fait qu’il ait un an de plus, le place à mes yeux sur une sorte de piédestal (lorsqu’on a 16 ans, un an ça compte). Son corps de fou et sa beauté m’impressionnent. Son attitude de petit con effronté vis-à-vis de l’autorité des profs, son côté petit branleur, son statut de cancre assumé et presque revendiqué, me fascinent, tout comme je suis fasciné par l’admiration dont il jouit de toute part, grâce notamment à ses exploits au rugby, ainsi qu’à sa façon d’en imposer, ce qui lui confère un statut de « mec qui compte », dans chaque situation, naturellement.
    Oui, que ce soit sa popularité auprès des camarades de classe, des potes du rugby, ou bien sa réputation sulfureuse vis-à-vis de ses relations avec les nanas, tout contribue à me donner de lui une image à part, au-dessus de la mêlée.
    Dès le premier jour du lycée, Jérém a représenté à mes yeux une sorte d’absolu masculin, l’absolu masculin même. Et cet absolu, il l’incarne d’une façon désinvolte, effrontée, insolente, troublante, criante, débordante.
    Pourtant, lorsqu’aujourd’hui, 15 ans plus tard, je croise dans la rue des petits mecs avec le même âge que Jérém à ce moment-là, même pas 17 ans, j’ai l’impression que des petits cons hypersexy, à gifler, exhibant fièrement leur corps fait pour l’amour, leur petite gueule à faire jouir d’urgence, leur jeunesse aveuglante et leur sensualité débordante, il y en a plein les rues.
    Le fait est qu’à l’époque, je ne voyais que lui, mon « feel good boy », le garçon qui me faisait sentir bien.
    Je n’oublierai jamais le souvenir de la première fois que je me suis retrouvé dans les vestiaires du lycée avec mes nouveaux camarades, la première fois que j’ai vu Jérém torse nu. Tout comme je n’oublierai jamais que ce jour-là, à un moment, son regard s’est planté dans le mien, l’a harponné, l’a mis en joue.
    Jusqu’à que je cède, que je baisse les yeux, honteux, craintif, comme toujours.
     
    06 Nouvelle révision rue de la Colombette
    Vendredi 4 mai 2001.

    Le lendemain, le mot d’ordre est : me faire discret, éviter de le regarder, éviter de m’enfoncer davantage, éviter de me faire du mal. Même si une partie de moi a envie d’attirer l’attention du bogoss, ne serait-ce qu’en me montrant indifférent.
    De toute façon, comment faire pour ne pas mater un mec pareil ? Si encore il n’était pas si sexy ! Et en plus il y met les formes. Aujourd’hui, sa tenue comporte un t-shirt noir, un autre, avec col en V plutôt échancré, donnant envie de plonger le regard et le nez dans les profondeurs de sa peau mate.
    Et pour m’achever, voilà que la veille il a trouvé le temps d’aller chez le coiffeur. Ses cheveux bruns et fournis sont plus courts, surtout sur les côtés et derrière la nuque, alors que sur le haut de son crâne, ils sont fixés au gel. C’est précisément le genre de brushing qui me fait craquer chez un mec.
    Résister à la tentation de le mater est une véritable torture. Pourtant, je m’oblige à me concentrer sur les cours. Chose qui ne me réussit pas trop mal, au prix d’une grande frustration.
    Mais en fin d’après-midi, alors que je m’apprête à rentrer chez moi, une surprise de taille m’attend. Jérémie s’approche de moi et me lance discrètement, un petit sourire canaille au coin des lèvres :
    « Viens réviser dans 15 minutes ».
    A cet instant, je suis le mec le plus heureux de la terre.
    Le bogoss vient de me proposer des « révisions », mais je sais pertinemment qu’il ne sera pas question de réviser des maths, mais plutôt de réviser la géographie du physique, de la sexualité et du plaisir d’un jeune homme au charme ravageur.
    Dix minutes plus tard, je suis devant la porte de son appart. Je n’ai pas tapé deux coups que le battant s’ouvre, laissant apparaître le bel apollon dans toute sa splendeur.
    Le bogoss referme la porte derrière moi et, sans plus attendre, il ôte son t-shirt noir, il le balance dans un coin, dévoilant ainsi son torse magnifique. Non, définitivement, aujourd’hui non plus il ne va pas du tout être question de maths…
    Qu’est-ce que ça lui allait bien ce t-shirt noir, comme un gant ! Et putain comment ça lui va encore mieux, cette nouvelle tenue, ce torse nu dépassant d’un beau jeans. Et à la lisière entre les deux, le haut d’un élastique blanc avec de grosses lettres bleues.
    Décidément, tout lui va, et tout particulièrement la nudité. Sa peau n’est toujours pas rasée, et une pilosité de bobrun assez fournie commence à se dévoiler petit à petit sur les pecs. Si jeune, et déjà du poil de mâle, putain de bombasse ! Si seulement il pouvait laisser pousser !
    « Viens me sucer ! » il me lance, la ceinture et le premier bouton de son jeans déjà défaits, laissant entrevoir un bout de son boxer bleu à l’élastique insolemment épais.
    Une étincelle lubrique dans son regard m’autorise à imaginer que le bobrun a envie, encore plus que lors de la première révision, d’un moment bien chaud. Je me demande toujours comment un mec comme lui, qui peut avoir toutes les nanas qu’il veut, peut avoir envie de coucher avec moi, un mec. Je finis par me dire qu’après avoir exploré, lors de ses nombreuses aventures, un bon nombre des facettes de la sexualité hétéro, le bogoss se tourne désormais vers d’autres horizons de plaisir.
    Peut-être qu’il ne cherche ni plus ni moins qu’une bouche et un cul à baiser, disponibles à la demande, un soumis qui ne lui refuserait rien d’un plaisir qu’il veut totalement débridé. Dans ce cas, je suis le mec qu’il lui faut.
    Une seconde plus tard je me retrouve à genoux devant le bomâle. Mes mains s’appliquent pour descendre lentement son jeans et son boxer, pour dévoiler ce manche chaud, bien tendu. Une queue que j’avale sans tarder, comme une évidence. Très vite, mes mains s’accrochent à ses jambes musclées pour donner plus d’élan à ma fellation.
    « Putain… » je l’entends grogner « putain de bouche à pipes…vas-y, avale-la bien…».
    Mes narines sont envoutées par ce mélange de gel douche, de déo et de petite odeur de sexe masculin. La douceur et la tiédeur de sa peau me font tourner la tête. Ses mots et ses grognements de plaisir m’envoient en orbite.
    Ses mains posées sur mes épaules, son bassin assène désormais de grands coups de queue dans ma bouche. C’est un mouvement assez brutal, cadencé par sa respiration bruyante, évoluant au rythme de la montée de son plaisir. Je sais qu’il a envie de jouir dans ma bouche, et qu’il veut que j’avale sa semence. Et je ne vais pas me faire prier pour cela.
    Mais avant, j’ai envie de lui faire vraiment plaisir. Désormais, je sais comment m’y prendre : je lève les bras, j’envoie mes doigts lui exciter les tétons. Je l’entends frissonner, sa façon à lui de rendre hommage à mes talents…
    « Putain, putain, t’es vraiment une bonne salope, tu aimes la queue, tu aimes ça, hein ? Vas-y, lèche-moi les couilles…».
    Ses mots m’excitent au plus haut point, je sens mon esprit dériver dans une profonde ivresse. Je m’exécute avec grand bonheur, tout en continuant de le branler.
    Jusqu’à ce que, avec un geste soudain, rapide et puissant, le bobrun ne fourre à nouveau sa bite bien au fond de ma gorge. Et là, ce n’est plus l’affaire que de quelques va-et-vient bien envoyés, le bogoss me remplit la bouche de ce liquide chaud et épais que j’avale sans besoin qu’il m’y invite. Insatiable, ma langue s’affaire autour de son gland pour ne rien gâcher de ce nectar parfumé.
    Jérémie remonte son boxer et son jeans et sort en terrasse pour fumer sa cigarette. Jérémie torse nu, en plein soleil, c’est une pure vision de bonheur. J’ai encore envie de lui, tellement envie de lui.
    Je m’allonge sur le lit et je le regarde fumer paisiblement, tout en me demandant s’il va y avoir une suite à cette pipe délicieuse, et quelle suite. Je le regarde fumer et je savoure le bonheur de cette deuxième « révision », comme une réponse à plusieurs de mes questionnements.
    Déjà, c’est sûr, il aimé la première « révision », c’est certainement la raison pour laquelle il y en a eu une deuxième. Une nouvelle perspective semble alors s’ouvrir devant moi, car on dit qu’il n’y a pas deux sans trois. Ainsi, cette nouvelle « révision » semblerait annoncer le début d’une série de plaisantes rencontres sexuelles.
    Je m’emballe, et pourtant je sais qu’il ne faut pas. Je sens que tout ça est fragile, que la « suite » ne tient qu’aux envies de Jérémie et à ma complète obéissance à ses besoins. Je sens que je n’ai pas mon mot à dire ni sur quand ni sur comment nos ébats vont avoir lieu, ni même s’ils vont avoir lieu tout court. Je sens que le bobrun a tous les pouvoirs, qu’il mène le jeu, et que je ne maîtrise rien. C’est frustrant.
    Et pourtant, il faut bien admettre que c’est également enivrant comme sensation !
    Quelques minutes plus tard, le bogoss revient de sa cigarette, il se dessape, il monte sur le lit. Sans un mot, il vient se mettre à califourchon sur mon torse. Prenant appui sur ses genoux, il avance le bassin vers mon visage et presse son gland contre mes lèvres.
    Sa queue a perdu un peu de sa vigueur. Mais elle raidit à nouveau, et très vite, dès l’instant où elle retrouve la douceur de ma langue. Ce mec, c’est un bonheur sans pareil.
    Je le laisse me baiser la bouche, en secondant son envie, tant qu’il en a envie. Lorsqu’il se retire, le bogoss avance son bassin pour venir poser ses couilles sur mon nez.
    « Lèche-les ! ».
    J’envoie ma langue titiller ses bourses bien chaudes, je m’y attarde, je joue avec, lui procurant un véritable plaisir. C’est tellement bon de découvrir la géographie érogène du physique d’un beau gosse….
    Après avoir longuement baladé ma langue dans son entrejambe, je ne peux m’empêcher de la laisser dériver vers sa rondelle.
    « Putain t’es une vraie salope, vas-y lèche mon fion…» m’encourage le bogoss.
    Et, ce disant, il se retourne carrément, m’offrant ses fesses et son trou sans vergogne. Il doit vraiment aimer ça…
     « Vas-y, enfonce ta langue bien au fond…».
    Je suis tellement excité, j’y vais franco, je perds tout contrôle.
    Le bogoss se branle en même temps. Je me branle en même temps.
    Un instant plus tard, je sens son trou se contracter violemment, à plusieurs reprises, j’entends ce grognement typique qui accompagne son orgasme. Plusieurs jets frappent lourdement ma queue et mes couilles, comme s’ils étaient précisément visés. Et je jouis à mon tour, je jouis comme un malade.
    Sa nouvelle cigarette en terrasse dure un peu plus longtemps. Le bogoss en profite pour passer un coup de fil, à un coéquipier certainement : la conversation tourne intégralement autour du match du week-end suivant. Je l’écoute parler rugby, avec des mots techniques dont certains me sont inconnus. Il y a dans ses mots une aisance et une passion qui me donnent des frissons. Très sérieux dans sa conversation, le bogoss dégaine par moments un rire franc et sonore. Son interlocuteur doit lui balancer des trucs drôles, et c’est tellement beau de le voir amusé ! Qu’est-ce que ça doit être bon de partager des moments de jeu, d’amitié, de camaraderie, de franche rigolade avec Jérémie !
    Le bogoss raccroche en rigolant. Je le regarde écraser sa cigarette et je me prends à rêver qu’il puisse revenir vers moi avec un peu de cette bonne humeur.
    Il n’en est rien : Jérémie s’arrête au bord du lit et il me lance, d’un ton froid et autoritaire :
    « Fous toi à poil et allonge-toi sur le ventre… ».
    Putain, il va le refaire ! Je suis aux anges ! J’ai adoré me faire prendre la première fois, je sens que je vais surkiffer de l’avoir à nouveau en moi.
    Me voilà à poil, allongé sur le lit. Sa queue glisse entre mes fesses, son gland titille ma rondelle.
    « T’as envie que je te pète le cul, n’est-ce pas, salope ?! Vas-y dis-le ! » je l’entends alors me balancer.
    « Oui, s’il te plaît, défonce-moi le cul avec ta queue d’acier… ».
    « T’es vraiment une chienne en chaleur… ».
    Le bogoss attrape la boîte de capotes sur la table de chevet, il en sort une, il la passe sur son manche tendu.
    Ses mains empoignent mes fesses, les écartent, je sens une bonne perle de salive atterrir pile sur ma rondelle.
    Et là, comme si mon corps était désormais préparé à l’union avec le sien, dès que son gland se présente à l’entrée de mon trou, je sens très rapidement mes muscles céder, mes chairs s’écarter pour laisser venir en moi la queue de Jérémie, pour la laisser glisser jusqu’à la garde.
    La douleur lancinante de la première pénétration a laissé la place à une intense sensation de chaleur, de plaisir. Ma queue est tendue comme jamais, mes tétons sont surexcités, ma peau tout entière est brûlante d’excitation.
    Le bogoss s’arrête bien au fond de moi, savourant le contact serré et chaud de mon trou autour de son sexe.
    « Ça passe mieux que la première fois, hein ? » fait-il, tout près de mon oreille, après s’être allongé sur moi de tout son poids.
    « Ah oui… ».
    « Je t’ai bien dépucelé, hein ? ».
    « Je ne pouvais pas rêver mieux… ».
    « Tu la sens bien là, hein ? »
    « Ah, oui, je la sens bien, j’adore… ».
    «T’as envie que je te baise…» il lance, avec une arrogance dans la voix que je trouve extrêmement excitante.
    « Oui, oui, s’il te plaît, défonce-moi…» je capitule.
    Je commence à m’offrir à lui par la parole.
    Le bogoss commence me limer, à se faire plaisir et, de ce fait, à me faire plaisir.
    J’aimerais tellement pouvoir le regarder en train de me baiser, voir les mouvements de son corps, de ses muscles, ses attitudes de mâle en rut, l’expression du plaisir s’afficher sur son beau visage.
    Mais le fait de ne pas pouvoir le mater a aussi ses avantages. La vue étant entravée, tout passe par les autres sens.
    Mes narines aspirent avidement le parfum de sa peau. Mes hanches, mes épaules, essuient la prise puissante, la domination de ses mains. Mes oreilles entendent ses mots crus. Mes fesses et mon trou reçoivent les assauts de ses cuisses et de sa queue.
    Oui, j’aimerais mater ce mec en train de me baiser. Pourtant, à bien regarder, cette privation participe elle aussi à mon excitation. Et puis, je me dis que si cette fois-ci encore je me laisse faire dans cette position, la prochaine fois il aura peut-être envie d’essayer l’autre.
    Car, oui, il y aura une prochaine fois, le bogoss prend trop son pied pour que ce ne soit pas le cas. C’est juste impossible qu’il n’y ait pas une prochaine fois !
    Le bobrun me pilonne pendant de longues minutes, sa musculature puissante lui permettant une endurance spectaculaire.
    « Dis-moi de quoi t’as envie, espèce de chienne en chaleur ! » il me balance sur un ton agressif.
    Jolie réplique à laquelle je réponds :
    « J’ai envie que tu me défonces comme je le mérite… ».
    Ce mec me rend vraiment dingue.
    « T’es vraiment une grosse salope, tu vas prendre cher…» surenchérit le bogoss surexcité.
    Et, ce disant, il m’attrape brutalement par les épaules, tandis que son bassin augmente encore la cadence et la puissance de ses va-et-vient. C’est physiquement intense, mais terriblement excitant. A chacun de ses va-et-vient, ses couilles frappent lourdement mes fesses. A chacun de ses coups de reins, mon corps est percuté si violemment que je me sens glisser vers la tête du lit. A chacun de ses coups de bite, j’ai l’impression que son gland s’enfonce de plus en plus loin dans mes entrailles.
    « Putain de salope, je vais jouir dans ta chatte en chaleur ! ».
    Et le bogoss jouit, il se vide les couilles. Et je kiffe ça à mort.
    Epuisé, Jérémie s’affale ensuite sur mon dos, de tout son poids, sans se retirer de moi, et pour mon plus grand bonheur. J’adore sentir sa queue me posséder encore après l’orgasme, et sentir mon trou vibrer d’excitation.
    Comment j’aurais voulu qu’il ne mette pas de capote, comment j’ai envie d’avoir son jus en moi. Vraiment, le désir fait perdre le contact avec la réalité.
    Lorsqu’il sort de moi, je me retourne et je le vois enfin, mon beau mâle brun, le torse dégoulinant de sueur, la queue toujours raide.
    « Mince alors… » je l’entends lâcher, le regard sur sa queue.
    C’est là que je suis rappelé brusquement à la réalité.
    « Qu’est-ce qui se passe ? » je m’entends lui demander, alors que je viens de comprendre ce qui vient de se passer.
    « La capote a pété… ».
    Un instant plus tôt j’avais envie d’avoir sa semence en moi. Mais là, à cet instant précis, je sens une immense inquiétude s’emparer de moi. Mille doutes et questions se mettent à fuser dans ma tête et je commence à flipper grave.
    Est-ce que Jérém se protège toujours ? Du moment que la nana prend la pilule, peut-être pas. Les mecs n’aiment pas la capote. C’est ainsi que, de mec en nana et de nana en mec, le risque se propage.
    Et puis, non, finalement je n’étais pas vraiment prêt à me laisser jouir dans le cul. Je le croyais, ce n’était pas le cas. Et surtout pas de cette façon, « accidentelle ».
    Je suis tellement abasourdi que cela doit se voir sur mon visage. A un moment, j’entends le bogoss me lancer :
    « T’inquiète, j’ai rien. De toute façon, tu m’as avalé plusieurs fois… ».
    Il a raison, mais cela ne me calme pas.
    Mon silence doit trahir mon inquiétude, car le bogoss revient à la charge :
    « T’as peur de quoi, de tomber enceinte ? ».
    Je sens un grand malaise monter en moi, et je ne sais même pas vraiment en identifier les causes. Je suis inquiet, en colère, je me sens trahi, je me sens humilié. Et je ne sais même pas pourquoi. Mon malaise est tel que je n’ai qu’une envie, partir au plus vite.
    Je cherche mon t-shirt et je le retrouve au milieu du lit. Je l’attrape, je le déplie et je réalise que, visiblement, il s’est trouvé au « mauvais » endroit au « mauvais » moment : plusieurs taches de jus perlent le tissu, et parlent d’une « révision » très chaude.
    J’ai tout juste le temps de me demander comment je vais repartir avec un t-shirt taché au jus de bogoss, lorsque Jérémie me tend une chemise blanche :
    « Ça t’évitera de te faire remarquer… ».
    Je m’habille et je m’apprête à saisir la poignée de la porte de son studio pour partir, lorsque Jérémie me lance durement :
    « Eh mec… arrête de me mater en cours, sinon ça ne va pas le faire du tout ! ».
    « Ok, je ferai attention » je me morfonds.
    « T’as intérêt ! » il insiste.
    « Salut, à demain…» je tente de me tirer du nouveau malaise que sa réflexion vient de provoquer en moi.
    « C’est ça…» ce sera son dernier mot.
    Ce soir-là, dans mon lit, je me branle en reniflant tour à tour sa chemise qui porte l’odeur fraîche et jeune de sa peau et mon t-shirt qui porte, lui, l’odeur intense et délicieux de sa puissance sexuelle.

    Le lendemain, samedi, je me réveille comme je me suis endormi : à la fois super excité par la nouvelle « révision » de la veille, pendant laquelle le beau brun m’a à nouveau baisé comme un chef, mais aussi inquiet pour cet accident de capote.
    Bien sûr, l’idée d’avoir son jus en moi était l’un de mes plus grands fantasmes, j’en avais envie depuis le premier jour. Mais parfois, les fantasmes gagnent à le rester, du moins le temps qu’on soit vraiment prêts à les assumer.
    Dans un coin de ma tête, je me dis que je prends quand même un risque. Jérémie a beau dire qu’il n’a rien, comment peut-il en être certain à 100% ? Si jamais il m’a refilé un truc, si jamais il va falloir aller voir le médecin, si jamais il faut que je me soigne, comment je vais l’expliquer à maman ?
    Mais ce qui me prend le plus la tête, c'est autre chose. Même si l’idée d’avoir son jus en moi me fait bander comme un âne, je n’arrive pas à assumer cette nouvelle soumission à sa virilité. Maintenant qu’il a joui en moi, je me sens définitivement son passif, son soumis. Et ses mots, sa façon de prendre la chose à la légère : « T’as peur de quoi, de tomber enceinte ? », son refus de comprendre mon malaise, je trouve cela plutôt humiliant.
    Pourtant, avant de me lever, je ne peux m’empêcher de me branler en pensant à son plaisir de mec, à ses coups de reins dont d’écho est bien vif dans mon entrejambe, et à ce jus de mâle qu’il a déposé en moi.

    Le week-end se charge de mettre entre lui et moi une distance insurmontable. Pendant deux jours je ne le verrai pas, pendant deux jours il sera avec ses coéquipiers, aux entraînements de rugby, au match du dimanche, il sortira avec ses potes, il ira en boîte, il lèvera des nanas.
    Je suis prêt à parier que, pendant le week-end, il n’aura pas une seule pensée pour le camarade qu’il a dépucelé dans la semaine, je me dis que sa vie continuera comme d’habitude, alors que la mienne a basculé lundi dernier. Le bogoss continuera à vivre son existence de bogoss, pendant que moi je serai dans ma chambre en train de me branler en me demandant si un jour je vais à nouveau pouvoir approcher ce corps d’apollon et cette sexualité incandescente.
    Je me maudis de ne pas lui avoir au moins filé mon portable, au cas où il aurait une envie soudaine de « révisions ». Tu parles, il n’a pas besoin de ça, pendant le week-end…
    Je l’imagine sur un terrain de rugby, dans un vestiaire, en train de faire la bringue avec ses potes ; je l’imagine en boîte de nuit, en train de draguer, d’emballer, d’enfiler des nanas.
    Pendant ces deux jours, il ne se passe pas une seule minute sans que je pense à lui. Alors que si ça se trouve, lui il ne souvient déjà plus de notre dernière « révision ».
    Le week-end s’écoule ainsi, dans l’attente, l’envie, le questionnement, le désespoir.


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