• 01 Le t-shirt de Jérémie/ Jérém ôte son t-shirt (mai 2001) (version livre 2018)

    01 Le t-shirt de Jérémie/ Jérém ôte son t-shirt (mai 2001).

    (version livre 2018)


    Jérémie a 19 ans. Brun, avec de beaux cheveux coupés très courts autour de la tête et pas mal plus longs au-dessus, fixés au gel ; un torse en V spectaculaire, des épaules carrées, sculptés par le rugby, un cou puissant.
    Vraiment un physique de dingue pour son jeune âge.
    Aujourd'hui, en cours, en cette chaude journée de mai, il portait un t-shirt blanc, col en V assez profond d'où dépassait sa chaînette de mec, ainsi que quelques poils qui commencent à repousser après le dernier rasage : craquant.
    Un t-shirt dont les manchettes enserraient ses biceps musclés avec une précision scandaleuse, tout en retombant pile à la bonne hauteur pour mettre en valeur, du côté gauche, un brassard tatoué aux motifs tribaux : grave sexy
    Un t-shirt qui semblait cousu sur mesure, tant il mettait en valeur les lignes magnifiques de ses épaules et de son torse.
    Un t-shirt dont le blanc immaculé faisait ressortir encore plus la couleur mate de sa peau ; le blanc, aveuglant, comme une évidence, comme pour souligner la perfection de sa plastique : bandant.
    Bogoss au regard très brun et au sourire ravageur, il cultive une barbe brune de trois jours du meilleur effet. Charmant naturellement, charmeur par acharnement. En un mot : un canon de mec.
    Jérémie est LA bombasse mâle de ma classe, de mon lycée, de la ville. En fait, à mes yeux, Jérémie est le plus bogoss de l’Univers tout entier.
    Trois ans qu'il me fait envie comme rien ni personne d’autre ; trois ans que j'ose tout juste le regarder, sans presque jamais lui parler.
    Ce n’est que tout dernièrement que j’ai osé aller vers lui. J’ai saisi une occasion qui s’est présentée à moi et que je n’ai pas eu envie de laisser passer. Peut-être la dernière occasion de tenter de l’approcher avant que le bac ne nous éloigne définitivement.
    Trop sollicité par les nanas, cette année de bac le bogoss a trop baisé et pas assez révisé. Il est arrivé à la fin du dernier trimestre avec pas mal de retard dans presque toutes les matières.
    Pas plus tard que ce matin, il a pris une énième bâche en maths. Alors, j’ai pris sur moi, dit merde à ma timidité, et je lui ai proposé de l'aider à réviser.
    A ma grande surprise, il a dit oui.
    Ce qui explique pourquoi je me retrouve dans les allées, direction son appart rue de la Colombette, à la fois excité et me maudissant pour m'être embarqué dans un pétrin que, je le sais d’avance, ne m'apportera rien, à part un bon malaise à me retrouver seul avec lui, seul avec mon désir fou et frustré.
    Je me dis : « T’es con, Nico, pourquoi tu t'imposes ça ? Tu vas être à côté de lui pendant un long moment, tu vas sentir son parfum, tu vas avoir envie de lui, tu ne vas même pas arriver à te concentrer tellement il te fait craquer. Tu lui as proposé de l'aider juste pour te rapprocher un peu de lui, alors que de toute manière tu n'auras pas le cran de tenter quoique ce soit.
    Car, d'abord, tu n'oses pas ; ensuite, tu te dis qu’un mec comme lui, qui s’est tapé plus de nanas que d’heures de révisions, jamais ne sera tenté de faire quoi que ce soit avec un mec ; de toute façon, même si l’envie lui en prenait, il est trop canon pour toi, il pourrait trouver mille fois mieux.
    Et puis, t’as peur que si tu lui montres qu’il te plait et que t’as envie de lui, qu’il te mette tout simplement son poing dans la gueule ; et, pour finir, t’as peur que ça se sache, peur qu’il te balance devant tout le monde : oui, tu ne supporterais pas que ça se sache que t’es pd. Déjà que t’as bien assez souvent essuyé des moqueries à cause du fait que t’es trop effacé, que t’es nul en sport, que tes regards ne trainent pas vraiment du côté des nanas… tu n’as pas envie d’être pointé du doigt pour de bon…
    Qu'est-ce que je voudrais être un garçon qui s'intéresse aux filles : ma vie serait tellement, mais tellement plus simple.
    Pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi j’aime le corps, les traits du visage, la voix, l'odeur, le sourire, la façon d'être, non pas celle des nanas, mais celles des garçons ? Et surtout celles de ce garçon en particulier, ce garçon avec qui je n'ai aucune chance, tout simplement parce je suis un garçon aussi, et que ce garçon aime les filles, qu’il les aime beaucoup, qu’il en aime beaucoup…
    Je repense à ce t-shirt blanc qu'il portait le matin même, comme une deuxième peau sur son torse de malade : à chaque fois que mon regard se posait sur lui, et Dieu sait qu’il s’y posait plus que de droit, je ressentais en moi une violente envie de me mettre à genoux devant lui, de le prendre en bouche et de me cogner la tête contre son mur d’abdos d’acier, le furieux besoin de le laisser exprimer ses envies de p’tit mâle…. Une fortune, pour pouvoir seulement les toucher, ces abdos, pour pouvoir juste effleurer sa peau mate…
    Des fantasmes violents, brûlants, mais des fantasmes que je ne pourrai jamais assouvir. Car, si ce mec est un fantasme sur pattes, c’est bel et bien un fantasme inaccessible.
    Plus j’avance, plus mon cœur s’emballe et mes mains deviennent moites.
    Je viens de traverser le Grand Rond, je m’apprête à en sortir direction le boulevard Carnot, lorsque deux mots s’affichent dans ma tête, en énormes lettres capitales et clignotantes :
    « DEMI-TOUR ! ».
    Je m’apprête à revenir sur mes pas, cédant à la peur, prisonnier de mes craintes, fuyant la vie, lorsqu’une rafale de vent plus puissante et déterminée semble me bousculer, me « mettre un pied au cul », m’obliger à avancer.
    Un bogoss brun traverse la rue devant moi (coup de poing dans le ventre qui me laisse groggy), laissant derrière lui une délicieuse trainée de parfum de mec, un arome boisé, à la fois douce et entêtante (gifle puissante qui finit de m’achever).
    Soudainement, j’ai envie d’aller de l’avant ; de profiter de la vie ; de prendre le risque. J’ai envie de vivre.
    Et tant pis si je vais me sentir comme un con pendant les deux heures qui vont suivre : je passerai quand même un moment dans la tanière du beau mâle ; et ce soir, chez moi, je me branlerai comme un malade.
    Nouvel affichage dans ma tête :
    « AVANCE, NICO, MAIS PUTAIN, AVANCE !!! ».
    Le temps de traverser le passage piéton, le bogoss brun disparait en suivant l'arrondi du Boulingrin ; mais la puissance du vent d’Autan et l’écho olfactif de son parfum de mec me porte encore pendant de longues secondes.
    Je file sur le Boulevard Carnot, je m’engage dans la rue de la Colombette comme en lévitation, comme sur un nuage.
    Pourtant, en tapotant à la porte de son studio, j'ai le cœur qui bat la chamade. Je devine que sa simple présence va être une claque inouïe et insupportable pour mon attirance, pour mon désir.
    Ce que je ne sais pas encore à cet instant précis, c’est à quel point les claques seront nombreuses, variées, incessantes, implacables.
    La porte s'ouvre, le bogoss apparait dans l'embrasure. Première claque : beau comme un dieu, habillé du même short en jeans et t-shirt que ce matin en cours ; et, en bonus, deuxième claque, une casquette noire vissée sur sa tête, à l’envers, une touffe de ses beaux cheveux bruns dépassant de l’espace en demi-lune au-dessus de la petite ceinture de réglage.
    Je me trouve planté là, face à ce petit Dieu, pour la première fois complètement seul avec lui, et je suis complètement déboussolé, désorienté.
    Je le regarde et j'ai envie de pleurer ; je le regarde et j'ai encore du mal à croire que j'approche enfin celui qui représente tout simplement à mes yeux la perfection masculine. Je suis tétanisé, ensorcelé, dans ma tête c’est le blackout.
    Avec son plus beau sourire, troisième claque, il me dit : « Entre ». Je craque littéralement. Dans mon ventre, un désir qui me ravage.
    Je ne sais comment j’arrive à bouger mes jambes pour franchir le seuil de ce « Temple du Mâle ».
    Pour rentrer dans l’appart, je suis obligé de passer très près de lui : ce qui m’expose au danger ultime, celui d’être foudroyé par le parfum de son déo, quatrième claque de fou. Je ne sais même pas comment je tiens encore sur mes jambes.
    Le souffle coupé, le cœur qui tape à tout rompre, je me retourne illico, juste à temps pour capter le spectacle qu’est la combinaison diabolique de son dos sculpté en V, et de ce t-shirt blanc scandaleusement ajusté à ce dos même, à la chute de ses épaules, à l’arrondi de ses épaules, à ses biceps, à ses pecs saillants : pas « trop » et pas « pas assez », le coton retombant sur chaque point de sa plastique sans plis, sans tension, comme la simple perfection. Cinquième claque.
    Et lorsqu’au gré des mouvements de son torse et de ses bras, le coton finit par bouger, se tendre et faire des plis provisoires dans son dos puissant, le spectacle est d’autant plus époustouflant.
    Ça ne dure qu'une fraction de secondes, pendant laquelle j’apprécie le spectacle de son côté verso (son petit cul de rugbyman rebondi et musclé dans son short noir, c’est à tomber : sixième claque) ; tout en frémissant d’impatience qu’il se retourne pour retrouver cette petite gueule surmontant son corps de fou.
    J’ai tout juste le temps de poser mon regard sur ses mollets musclés et finement poilus, et de le laisser glisser jusqu’à ses pieds nus, pour constater que le bogoss est en mode décontract : Jérémie pivote sur lui-même, il me balance un nouveau sourire à tomber par terre.
    Je ne sais pas comment j’arrive à me faire violence pour décoller mon regard de lui et tenter de me familiariser avec son espace de vie.
    Son appart, un studio, est une véritable tanière de mec. Une tanière qui sent la cigarette à plein nez et le ménage approximatif. Il y a du bordel partout, le lit en vrac, une boîte de capotes posée sur la petite table de chevet juste à côté. Je me surprends à imaginer combien de nanas ont dû passer dans ce lit ; combien ont gouté à sa queue, à son jus, combien se sont faites démonter par ce beau mâle. Il parait qu'il a même sauté la prof d'anglais, qui a le double de son âge.
    Putain qu’est-ce qu’il sent bon, je crois que je vais le supplier de me laisser le sucer.
    Au lieu de quoi, je m'installe à la petite table juste à côté de lui. J'ouvre un cahier de notes et je lui demande ce qu'il veut réviser en priorité. Il me dit : « Ce que tu veux ».
    J'essaye de me concentrer, de trouver un vrai sujet de révision. Je sens son regard perçant sur moi. Je me sens mal à l'aise. Son regard me perturbe, m’aimante. Je finis par tourner la tête et croiser ses yeux noirs si charmants. Son sourire au coin des lèvres a quelque chose d'étourdissant, de magnétique, un truc qui me fait penser à Colin Farrell à l'époque du film La Recrue. Je suis trop tendu pour penser à lui renvoyer un sourire.
    Le fait est que, en plus de sa beauté quasi surnaturelle, le bogoss possède un charme de fou. Et ça, il ne le sait que trop bien. Oh, que oui, il le sait ; il sait qu'il a du pouvoir sur les gens et il sait que son sourire est une arme redoutable capable de lui ouvrir bien de portes. Et il ne s'en prive pas. Oui, charmant il l'est naturellement, charmeur il l'est par choix délibéré.
    Non, on ne peut pas rester insensible à son sourire, à sa sexytude débordante, à sa jeunesse insolente.
    Je suis happé par son regard, et ce n’est qu’au bout de quelques secondes que je m'aperçois que j'ai arrêté de parler.
    Lui aussi s'en est aperçu, et son petit sourire est devenu un grand sourire qui embrase son beau visage aux traits à la fois fins et très masculins. Il a dix-neuf ans, il est beau comme un enfant, fort comme un homme…
    Je retourne à me notes, mais pas pour longtemps. Du coin de l'œil, je décèle un petit mouvement ; il ne me faut pas longtemps pour me rendre compte que le bogoss est en train de se tripoter le paquet. Sur le coup, je me dis qu'il est en train de rajuster son service trois pièces dans le short, avec ce geste nonchalant et si puissamment érotique qu’ont parfois les petits mecs comme lui.
    Mais le geste se répète, il continue. Je ne veux pas regarder, je ne veux pas qu'il s'aperçoive que je suis attiré par ce qui se passe dans son entrejambe.
    Mais je ne suis pas assez fort, et je finis par tourner un peu la tête vers le « cœur de l’action » : je détecte une bosse dans son short, laissant présager la présence d’une belle bête cachée sous le tissu.
    Son buste est légèrement plié vers l’avant, ce qui fait que dans le bas du dos, le t-shirt remonte et l’élastique noir et blanc d'un boxer dépasse. Entre les deux tissus, un bout de peau est à l'air. Un petit aperçu de sa plastique qui appelle à une vision plus généreuse : furieuse envie de le voir torse nu…
    Je l’y ai vu quelques fois, torse nu : en sortant des douches après le cours de sport, avec une serviette autour de la taille, ou à l’occasion de soirées bien arrosées.
    C’est tellement dur d'être pd et de côtoyer des mecs comme Jérémie.
    Petit à petit, je finis par me tourner complètement vers lui, sans même m'en rendre compte ; je regarde sa main caresser la bosse sous le short et je n'arrive plus à détacher mon regard.
    « Qu'est-ce que tu mates ? » je l’entends me demander à brûle-pourpoint.
    La honte. Je reviens vers mon cahier, rouge comme une pivoine.
    « Eh mec… » il me lance, tout en posant carrément une main sur mon épaule « Je sais que t’as envie de la voir… ».
    Nouvelle claque. Touché, en plein dans le mille, coulé. Je sens une vague de chaleur parcourir mon corps et embraser mon visage ; le cœur tape tellement fort qu’il semble devoir exploser dans ma poitrine.
    J’ai juste envie de disparaître dix mètres sous terre ; envie de ranger mes notes et de me barrer. C’est décidé, je ne remettrai plus jamais les pieds dans cet appart, ni au lycée.
    « Arrête tes conneries… » je finis par bégayer, dans la tentative vaine de me soustraire à ce malaise étouffant.
    « Je déconne pas... » je l’entends lâcher, sans se démonter.
    Je n'arrive même plus à le regarder.
    C’est là que je sens sa main se poser sur la mienne et l’enserrer, puis l’approcher de sa braguette. A ce stade, ce n’est pas une simple claque de plus que je reçois, c’est carrément un coup fatal, un coup à me mettre KO.
    Je ne sais plus où me mettre ; j’ai le réflexe de retirer ma main, mais la sienne la retient. Mes doigts effleurent désormais son short ; instantanément, ils sont confrontés à la raideur, à la chaleur de sa bosse ; je sens sa queue frémir sous le tissu tendu.
    Je suis dans un état d’excitation indescriptible. J’ai envie de lui à en devenir dingue. Pourtant, je finis par dégager ma main avec un geste brusque.
    Je suis complètement dérouté. Mais à quoi joue-t-il ce petit con ?
    « Arrête de te foutre de moi… » je me braque, le souffle coupé, comme en apnée.
    « Je ne me fous pas de toi... je suis sérieux… ».
    Son assurance me frappe comme un coup de massue.
    Un instant plus tard, le bogoss se lève de sa chaise. Lorsque je me retourne vers lui, il est déjà adossé au mur, beau, viril, sensuel, conquérant : il est à craquer ; ou, plutôt, à croquer…
    « Allez, viens la chercher… » il m’invite, le plus naturel du monde.
    Euh… apparemment, il ne rigole pas, il a vraiment envie de ça ; alors là, si je m’y étais attendu !
    Je n’ai encore jamais couché avec un mec : bien sûr, je crois savoir ce que peut faire plaisir à un garçon. Mais par où commencer ? Comment oser y aller ? On fait comment entre garçons ? On s’embrasse d’abord ? On fait comment pour ne pas avoir l’air con, surtout avec un mec pareil ?
    Devant mon hésitation, c’est lui qui me donne la marche à suivre, avec tout le tact et la finesse qui seront souvent sa marque de fabrique :
    « Allez, putain… mets-toi à genoux et suce ! ».
    Mon cœur va exploser. Non, le bogoss ne rigole pas. Alors pourquoi hésiter ? J'en ai trop envie et, après tout, c'est ce qu'il veut. Nos envies sont parfaitement complémentaires : alors, pourquoi s’en priver ?
    Un instant plus tard, je suis à genoux devant lui, en train de défaire sa ceinture, puis un à un les boutons de sa braguette ; j’ai toujours du mal à me faire à l'idée que je vais pouvoir toucher ce corps et que je vais pouvoir prendre en bouche cette bombasse de mec.
    Le boxer, le dernier rempart dissimulant sa virilité, se présente alors à moi. Un parfum de propre, mêlé à une petite odeur de sexe masculin monte à mes narines, mélange délicieux, entêtant, étourdissant. Sa belle poutre raide déforme le tissu noir, fin, élastique.
    Ses mains finissent par dégager la bête de son enveloppe de coton. Et là, c’est le KO, le Ippon.
    La voilà, cette queue sur laquelle j’ai tant fantasmé ; et bien que j’aie eu l’occasion de l’entrevoir une fois, au repos, après un cours de sport, à la sortie des douches, j’ai tant fantasmé de la voir bien raide, impatiente de prendre son pied et de jouir.
    Ce fantasme est désormais réalité : et la réalité dépasse même le fantasme. Sa queue est belle, avec des proportions parfaites, raccord avec le reste de l’anatomie de son propriétaire.
    Instinctivement, j’approche mon nez pour capter l’empreinte olfactive de la bête. Une fois sortie de sa prison en coton, elle dégage une chaude mais légère odeur de transpi, de gel douche, de petites, délicieuses odeurs de mec, tout simplement.
    Il n’y a pas photo, sa virilité tendue donne faim, très faim.
    Je n’arrive toujours pas à réaliser ce qui m’arrive : sa queue est là, devant mon nez, elle s’offre à moi.
    Je suis ébloui, aveuglé par le fait d’approcher la perfection absolue, sa nudité, non pas « juste » un bogoss, mais la super-méga-bogoss inaccessible sur lequel je fantasme depuis le premier jour du lycée. Et qu’il va être le premier mec avec qui je vais coucher.
    Non, je n’arrive toujours pas à réaliser que ce jeune mâle qui a baisé tant de nanas, cet après-midi va être pour moi, à moi, et rien qu’à moi.
    C’est au-delà de tous mes espoirs, j’ai l’impression de toucher le ciel avec un doigt, je me sens comme Icare à l’approche du Soleil.
    Malgré le bonheur qui m’envahit, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi cette chance me revient à moi, Nico, celui qui est transparent au lycée, celui qui n’a aucune voix en chapitre nulle part, celui à qui personne n’a encore montré la moindre attirance…
    Je crois que je suis en train de rêver. C’est trop, putain… j’ai la tête qui tourne, je vais faire un malaise.
    C’est un cadeau inouï de la vie, c’est un rêve qui devient réalité : je suis comme un gosse à Noël.
    Je ne me lasse pas de mater et d’humer ce pieu de chair gonflé à bloc, peut-être qu’instinctivement je repousse l’instant où je saisirai ce cadeau, comme pour savourer l’attente, ce moment où rien n’est encore, cet instant avant que tout ne commence.
    Mais si à mes yeux la contemplation est en elle-même un plaisir intense, le mec s’attend à autre chose que de se faire mater. Et il va me le faire savoir.
    Devant mon hésitation, il avance le bassin, et son gland vient forcer mes lèvres.
    Le tout premier contact avec sa queue me met dans tous mes états, mon cœur bondit tellement dans ma poitrine que j’ai l’impression qu’elle se déforme à chaque battement, comme dans les dessins animés.
    Je suis à la fois le garçon le plus heureux de la terre et le plus inquiet.
    Est-ce que je vais savoir lui donner du plaisir ? Est-ce que je vais être à la hauteur des attentes de ce mec, lui qui a déjà tant d’expérience dans le domaine, une expérience qui va lui permettre de me comparer… à d’autres bouches ?
    Est-ce que le fait d’être à ce point impressionné par ce jeune mâle ne va pas couper tous mes moyens ?
    Mais lorsque son gland augmente sa pression contre mes lèvres, ces dernières s’ouvrent dans un mouvement qui semble le plus naturel du monde. Lentement, sa queue chaude, raide, douce, déterminée, glisse entre mes lèvres, jusqu’à se faire avaler presque en entier.
    Dès le premier contact avec ma langue, un frisson géant secoue mon corps de la nuque jusqu’à mon entrejambe, faisant des allers-retours incessants, impitoyables.
    « Tu as envie de ma queue, hein ? ».
    « Grave ! » je lui réponds par la pensée, tout en émettant un grognement assertif.
    Le bogoss à la casquette à l’envers et au t-shirt blanc commence alors des va-et-vient avec son bassin. Très vite, je lève les yeux, impatient de découvrir comment une bombasse pareil prend son pied : je lève les yeux juste à temps pour le voir fermer les yeux, lever le visage au plafond, et déglutir bruyamment la salive.
    Le bogoss a l’air d’aimer le traitement : cela me rassure, et m’encourage à bien faire.
    « T’avais envie de ça, hein ? N'est pas, petite salope… » il me balance, tout en accélérant ses coups de reins « j'ai vu comment tu me regardais en cours… j’ai vu comment tu as regardé ma queue la fois que tu m’as vu sortir de la douche… je savais que tu devais être une bonne bouche à pipes… vas-y, suces bien… vas-y comme ça, suces une bonne queue… prends ton pied de salope... ».
    Au départ, je suis un brin dérouté par ses mots crus, car je ne m’attendais pas à ça ; pourtant, très vite, je finis par ressentir du plaisir du fait d’entendre le ton sec et déterminé de sa voix, de sentir son attitude de mec actif, dominant, de découvrir et d’expérimenter son côté petit macho. Cela m’excite.
    Ses coups de reins sont puissants ; sa main maintient fermement ma tête, tout en imprimant par moments des mouvements destinés à bien me faire avaler son manche, à m’étouffer avec. Et je kiffe ça.
    Très sûr de lui, le petit mec de 19 ans, sûr et fier de son corps, de sa queue, de sa virilité.
    Chaque seconde qui passe décuple mon envie démente de faire jouir ce mec au corps de rêve.
    Ma langue se promène avec gourmandise autour son gland pulpeux, tout en essayant de découvrir ce qu'il aime, ce qui le fait frissonner, recherchant le bon tempo de sa jouissance.
    Et si j’en juge à sa respiration profonde et à ses ahanements de plaisir, le bogoss semble apprécier.
    J’avais eu peur de ne pas arriver à le satisfaire à cause de mon manque total d’expérience, il n’en est rien : à croire que certains talents sont innés, et qu’il suffit de se laisser porter par l’instinct pour les dévoiler.
    « Tu l'aimes ma queue, hein ? » il recommence « vas-y… suces-la comme ça, vas-y, t'es un bon pédé, toi… il te faut une queue de mec pour prendre ton pied… ».
    Ma tête toujours maintenue par ses mains, ses grands coups de bassin envoient sa queue jusqu'au fond de ma gorge ; au gré de ses va-et-vient, se couilles frappent mon menton, et le bas de son t-shirt vient taper sur mon nez. En levant les yeux, j’aperçois son nombril, ses abdos, avec mes narines je capte un mélange de bon, de propre, de tiède et de mec qui me fait tourner la tête.
    Intenables, mes mains se faufilent sous son t-shirt, mes doigts frôlent au passage la peau douce et ferme de ses abdos : le bonheur. Et lorsqu’ils arrivent en contact avec ses pecs d’acier, d’une fermeté incroyable, j’ai envie de pleurer.
    « Putain qu’est-ce que t’es bien foutu… » je ne peux m’empêcher de lui lancer, tout en reprenant mon souffle, mais sans oublier de le branler.
    Le bogoss penche son visage et, du haut de son mètre quatre-vingts, il me lance un regard, coquin, lubrique.
    Puis, d'un geste aussi rapide qu’inattendu, il décolle le dos du mur, attrape sa casquette et il la balance sans cure dans un coin de la pièce ; il attrape son t-shirt par le bas, il le retourne le long de son torse de malade, geste prompt et assuré de mec qui a l’habitude de se dessaper vite dans l’urgence impérieuse du plaisir des sens, il le balance nonchalamment sur le sol.

    Souhaiter qu'il pose son t-shirt, c'est une nécessité évidente : mais lorsque cela arrive, il faut se préparer à supporter l'insoutenable. Surtout à distance si rapprochée. 
    Me voilà confronte au plus incroyables des spectacles. Pecs saillants, surmontés par deux magnifiques boutons de mec que je rêve de caresser, de lécher depuis des années ; une ligne médiane bien marquée qui, du haut en bas de son torse, souligne la symétrie parfaite de son anatomie, conduisant à ses abdos, magnifique bas-relief de peau douce et de muscle ferme, au milieu desquels un nombril délicieux marque le départ de cette diabolique ligne de poils conduisant tout droit à sa virilité. Les plis de l’aine, à la saillie impressionnante, ressemblent à un entonnoir anatomique conduisant lui aussi le regard vers le siège de son plaisir de mec.
    Je ne sais plus donner du regard ; entre le paysage à couper le souffle de sa plastique de fou et les éléments posés comme des repères visuels sur cette plastique (la chaînette retombant sur cette peau mate, entre ses clavicules ; le petit grain de beauté dans le cou : juste une envie folle de l'embrasser à cet endroit précis ; le tatouage en dessous de son biceps gauche, conférant à l’« ensemble » une touche de mystère, un côté animal et indompté) : je suis sans mot devant tant de perfection, devant ce corps de Dieu de l'Amour, devant cette p’tite gueule à faire jouir d’urgence.
    « T’es trop bien foutu… » je m’incline devant mon impuissance à exprimer autrement l’émotion sensuelle ravageant mon cerveau, assommé par tant de perfection.
    Et là, comme s’il restait encore la moindre parcelle de mon esprit à embraser, le bogoss se met à gonfler ses biceps et à bomber ses pecs, son égo de jeune mâle visiblement flatté par mes mots et mon regard impressionné ; un regard que le sien, rempli de fierté après un rapide détour sur sa plastique de fou, cherche avec insistance.
    Le bogoss est fier de ses muscles, mais il a pourtant besoin de ça, m’impressionner.
    Et il y arrive parfaitement. Ainsi, sur le moment, je suis tellement sous le charme que je n’arrive même pas à réaliser ce que je réaliserai longtemps après cet après-midi de mai : à savoir, que si son geste de me montrer la puissance de sa musculature est carrément bandant, le besoin de m’impressionner qui en est à l’origine est touchant, d’une certaine façon.
    Un instant plus tard, sa main revient se poser lourdement sur ma nuque pour m’obliger à recommencer à le sucer.
    Je m’exécute avec un bonheur non dissimulé, pendant que mes mains affamées parcourent, tâtent sans cesse, inlassables, voraces, ce paysage délicieusement vallonné ; je n’en reviens toujours pas d’à quel point ses pecs sont fermes, aussi fermes qu’un fruit pas mur ; je les empoigne et j’ai l’impression de saisir de la pierre polie et tiède.
    Je le suce de plus en plus avidement, de plus en plus accroc à ce manche chaud, bien monté, très raide.
    Mon front cogne sans cesse contre ses abdos d'acier, de façon violente, répétée : j'ai l'impression que quand il en aura fini, le dessin de ses tablettes de chocolat sera imprimé au fer rouge entre mes sourcils et mes cheveux.
    Puis, à un moment, Jérémie se dégage de ma bouche ; il attrape mes épaules, il pivote, et moi avec ; sans même m’en rendre compte, je me retrouver la tête contre le mur.
    Le corps penché vers l’avant, les deux mains appuyées au mur, son bassin avance, sa queue rentre dans ma bouche déjà en manque et recommence à la baiser avec une vigueur renouvelée.
    Au début, c’est un peu douloureux ; mais le petit désagrément disparaît vite face au bonheur de me soumettre complètement au plaisir d'un si bel étalon.
    Lorsque j’envoie mes doigts exciter ses tétons, le bogoss frissonne de plaisir. J’ai l’impression qu’il n’est pas loin de venir.
    Je ne m’y trompe pas : quelques instant plus tard, d’un ton péremptoire, je l’entends me sommer :
    « Je vais jouir et tu vas tout avaler... ».
    Il me défonce la bouche avec des coups de reins sauvages, il m’étouffe jusqu’aux larmes, impitoyablement.
    « T’es une vraie salope… ».
    Un instant plus tard, je l’entends lâcher :
    « Oui, oui, oui, oui... » avec une voix altérée par la puissance de l’orgasme.
    Et il balance dans ma bouche, une bonne séquence de jets chauds et épais ; son nectar de p’tit mec vient en moi, me brûlant la langue et la gorge, étalant dans mon palais ce goût un peu fort et un peu salé.
    Un goût que j'adore instantanément, provoquant un moi une sorte d’ivresse qui me donne instantanément envie de recommencer encore et encore.
    Un instant avant qu’il ne jouisse, je ne savais pas si j’avais envie qu’il se lâche dans ma bouche, et encore moins si j’avais envie de l’avaler : des considérations sanitaires, et d’autres plus personnelles, liées à mon inexpérience, auraient pu faire pencher la balance du côté du « NON ». Bien sûr, le désir pesait lourdement du côté du « OUI » ; ainsi, ce qui fait pencher définitivement la balance, c’est le simple fait de l’entendre me l’ordonner.
    Son…
    « Je vais jouir et tu vas tout avaler... ».
    … a été comme une révélation, presque la découverte d’une vocation.
    C’est un peu de lui qui vient en moi, l’essence même de sa mâlitude dont il me fait cadeau.
    Sans un mot, sans même un regard, le bogoss encore haletant remonte le boxer et le short. C'est un goût un peu amer, quand de mes lèvres il s'enlève, quand il s’éloigne sans un mot.
    Le bogoss attrape sa casquette, il la remet sur sa tête, rigoureusement à l’envers, il saisit le paquet de cigarettes posé sur la table à côté de mes notes inutiles.
    D'un geste assuré il allume la clope et il sort sur la terrasse. Je le regarde, de dos, l’épaule appuyée au mur, le regard vers la rue, en plein soleil : j’ai ainsi l’occasion de bien détailler sa silhouette parfaite, marquée par l’alternance de parties dénudées et d’autres couvertes.
    Du bas vers le haut : ses pieds et ses mollets nus ; le short noir d’où l’élastique du boxer dépasse généreusement ; son torse parfait émergeant du short, comme une sculpture vivante, à la couleur ambrée, charmant héritage de ses origines napolitaines.
    Et au sommet de ce chef d’œuvre de chair et de muscles, une casquette, à l’envers, à la visière bien plongeante sur son cou, lui donnant un air de parfait petit con à gifler et (re)faire jouir d’urgence.
    Le vent d’Autan souffle toujours, il caresse sa peau, ma peau.
    En ce moment je n'ai pas encore joui, je n'ai même pas défait mon short, il ne m'a même pas touché, à part avec sa queue ; j'ai son goût dans ma bouche et je n'arrive pas encore à réaliser que tout ça s'est vraiment produit.
    Je suis tellement excité que, sans presque m’en rendre compte, je défais mon short, je m’allonge sur le lit et je commence à me branler. Lorsque Jérémie revient de sa terrasse, je l’entends me lancer d'un ton ferme, presque agressif :
    « Arrête ça, je n’en ai pas fini avec toi... ».


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